Monsieur Bayrou, superstar de ce billet. Hier il a brillamment échappé à la furie systématique des LFI, « censure quoi qu’il arrive » , les yeux rivés sur l’objectif fixé par leur Lider Maximo : le match Mélenchon-Le Pen dès cette année – funeste perspective ! On va ici lui décerner un satisfecit, à monsieur le toujours maire de Pau, et puis émettre un bémol. D’abord, la bonne nouvelle, si je puis dire : il a pointé un truc majeur, lors de son discours d’avant-hier. Je le cite : « Notre bureaucratie est trop lourde. Incroyablement lourde (…) le poids des normes est en moyenne [en Europe, NDLR] de 0,5 % de PIB annuel, de 0,8 % en Italie à 0,3 % en Espagne, et 0,17 % en Allemagne. Chez nous, c’est tout près de 4 %. Et c’est insupportable ». Il met le doigt là où ça fait mal ; j’en remets une couche avec cet extrait de la revue Transitions et énergies, qui ne dit pas autre chose : « … et pour finir une culture administrative et étatique irresponsable qui privilégie sans limite et sans logique les normes et les règlements sur toutes autres considérations » .
C’est en somme le travers chéri d’une administration pléthorique, qui, lorsqu’elle ne pédale pas dans la choucroute, produit… des formulaires, de l’administratif, du normatif. Bref, un chantier titanesque, et un très mauvais penchant à combattre, voire à sabrer. Je n’évoque pas ici les actions « saignantes » d’un Javier Milei ; encore moins l’embauche de monsieur Musk pour faire en France le boulot que Donald T. lui a fixé aux States : mais avouez, il va falloir se faire violence. Vous voulez mon sentiment ? c’est mal barré.
Ceci étant, une phrase alambiquée, tortueuse m’a interpellé. Oyez ce galimatias bayrou-esque : « Il est peut-être probable qu’il se produise une situation dans laquelle des marges de progression, de mouvement, de changement, d’adaptation auront été identifiées sans qu’il y ait un accord général. Si c’est le cas, nous proposerons un texte qui reprendra ces adaptations et ces progrès et nous le soumettrons à l’Assemblée » . Peut-être probable ? Hors toute prétention matheuse, l’échelle de probabilité du langage courant, de 0 à 1, c’est ça : { impossible (donc 0), très improbable (sous les 0,25), improbable, peu probable (moins de 0,33 ?), probable (plus de 0,6 ?), très probable (disons au moins 0,75), certain (donc 1)}. Devant ça, « peut-être » c’est l’incertitude non chiffrée : ça arrivera, ou pas.
Donc : il se présentera, ou pas, une situation de probabilité supérieure à 0,6 pour… pour la renégociation des lois si décriées sur la retraite. Vous voulez, derechef, mon sentiment ? C’est une carte dans sa manche, ça ; s’il en sent le besoin, monsieur Bayrou identifiera « très probablement » des marges de progression etc... , pour sauver son job.
Tibert