Panoplies et quiproquos

( C’est le Premier Mai : manif ! forcément manif. Et puis du muguet, pour les clochettes et le parfum. Et puis un discours du grand Chef Moustachu de la CGT. Quant à Mélenchon, il persiste toujours à persuader la Gauche Verte qu’il est du même bord : La fable de L’écologie et de l’Insoumission sous la même bannière… sous la bannière de l’Insoumission, bien entendu ! à quelle sauce se feront-ils rouler dans la farine ? « Dormez, je le veux…  » )

Mais une histoire à se marrer, si elle n’était pas triste : la Russie a fait état, comme d’un projet terroriste, d’un supposé complot ukrainien déjoué, destiné à trucider un personnage public… un complot néo-nazi, forcément ! preuves étalées : un drapeau de la même eau avec croix gammée, des armes, des explosifs, un exemplaire de « Mein Kampf » et de faux passeports… et trois pochettes du jeu vidéo « Sims 3 » – désolé, je ne connais pas – dont on se demande ce qu’elles viennent faire dans la parfaite petite panoplie du comploteur hitlérien. Comme si dans une pochette de déguisement Zorro pour un marmot mâle (*) de 4-5 ans (loup noir, épée en plastique et son fourreau, feutre noir, cape noire, foulard noir… ) on trouvait une râpe à fromage ou une pompe à vélo. Hypothèse d’une explication : un agent un peu bas du front, chargé d’ajouter des pièces à conviction, aurait confondu « trois cartes SIM » avec des pochettes Sims 3 ! Au fait, en y ajoutant un mini-cassette avec des enregistrements de chants nazis, on y croirait encore mieux.

Tibert

(*) Je sais, c’est affreusement macho, Zorro pour les garçons… et puis quoi encore, la panoplie de fée pour les filles ? je suis vieux jeu, que voulez-vous !

Pas de vagues, SVP

( Le policier qui détenait une arme d’assaut, l’autre nuit sur le Pont-Neuf, et qui a osé s’en servir pour ne pas finir à la morgue ou en fauteuil roulant… raccourci saisissant, je lis hier soir sur un bandeau défilant, en bas de ma télé : « … placé en garde à vue pour (…) la mort sans intention de la donner » , puis aussi sec : « … pour homicide volontaire » . Il faudrait savoir… pas très cohérent, tout ça. Reste que deux malfrats ont tenté de fuir en écrasant des flics, que ceux-ci avaient les moyens de riposter et s’en sont servis : personnellement ça ne me choque pas. Suggestion, puisque ça embête plein de monde qu’on gêne le business des truands, pourquoi persister à armer les flics ? munis d’un sabre en balsa de couleur claire, ils ne risqueraient plus de faire des bavures tard dans la nuit noire, quand des bagnoles leur foncent dessus. )

Mais hier, devant emprunter un bus, je le vois arriver, avec, défilant sur le bandeau lumineux au dessus du pare-brise : « Validez et restez masqués » . Il est vrai que la mairie impose encore cette contrainte, mais c’est tout théorique, 3/4 des passagers sont sans masque, zut quoi on est en France, Pays De La Liberté. Mais surprise, le chauffeur n’est pas masqué ! Je dis ça, c’est juste pour dire… si j’étais un citoyen responsable, j’écrirais à la mairie pour signaler ce fait : ligne numéro 427 ter, sens A vers B, arrêt MachinTruc, 10 h 36. Mais je n’ai rien vu, je regardais le plafond, et puis c’est le plus gêné qui ferme sa gueule, pas vrai ?

Et puis on me rapporte ça : le train TGV numéro 37-412, allant de Vladivostok à Porthmouth (Alabama) : des contrôleurs enjoignent aux passagers de conserver leur masque bien en place sur l’ensemble du parcours. Bien… menace à la sono : 135 euros d’amende et débarquement à la première gare suivante. Passages des contrôleurs… remarques… rappels… masque obligatoire… cause toujours ! un passager, menacé plusieurs fois, l’enlève systématiquement dès que le cerbère a tourné les talons. Que croyez-vous qu’il arriva ? rien ! le contrôleur, interrogé par la suite, dit qu’on leur impose depuis pas mal de temps « profil bas », conciliant, en rester aux menaces… c’est la version SNCF du « pas de vagues » cher à l’Educ’Nat. Un proverbe austro-tunisien résume ça très bien : de concession en concession, on se retrouve au cimetière .

Tibert

Pilori 2.0

Je reviens sur un truc qui me choque… tenez, sur des tas de photos et vidéos, on floute les visages : des gosses, bien entendu, et des flics – ça c’est depuis quelque temps, depuis qu’ils sont devenus des cibles quasi banales – et puis des délinquants, des gens appréhendés, si la capuche du sweat ou le blouson sur la tête ne suffit pas ; et puis on ne dit jamais, sauf si ça aboutit à un procès, si le « suspect » pris un couteau sanglant à la main devant un cadavre pantelant s’appelle Jean-Paul ou Kevin. C’est pousser le scrupule un peu loin, mais on peut l’admettre, éviter les amalgames, la machin-truc-phobie, les réseaux sociaux gnagnagna… mais il y a des exceptions !

Tenez, quand la Marine a été annoncée deuxième, dimanche dernier, je n’y étais pas, dans les fiefs « Insoumis » soumis à la Mélenchonolâtrie, mais je parie un paquet de chips au vinaigre que par ci par là des gestes obscènes, des gesticulations agressives, des lazzis ont pu se manifester. Idem deux semaines avant, quand le Mélenchon se prenait une veste, quand madame Hidalgo cartonnait en dessous de monsieur Lassalle, quand… bref, c’est la politique ! on a le droit de ne pas aimer, et ma foi de le manifester en privé. Mais voyez ça : une superbe photo bien claire, bien grosse, pas floutée pour un poil, et les trombines exposées à tous les justiciers anonymes du Houèbe : des femmes-et-des-hommes de Hénin-Beaumont, cette ville maudite, acquise à la Marine, et qu’on devrait d’ailleurs rayer de la carte ou « dénazifier » , selon certains ; des gens qui à 20 heures dimanche soir extériorisaient leur dépit à l’annonce des résultats. Evidemment, mis en ligne, ça fait tilt, ça titille, ça stimule les Zorros masqués des réseaux-poubelles, et donc injures, menaces, etc. Le zélé journaleux de La Voix du Nord qui a soigneusement filmé et mis la scène en ligne nous raconte benoîtement, à propos de la jeune femme au doigt d’honneur : « Elle était en détresse face à ce déferlement de haine, de moqueries. (…) Ce sont des personnes qui ont été dépassées par l’ampleur, au point de nous demander de retirer la vidéo. Elles ont commencé à être insultées sur leur compte Facebook et les réseaux sociaux, des gens les ont appelées sur leurs téléphones » . Rappel : pas même l’assassin islamiste de Samuel Paty n’a été nommé, avant que la Justice donne les informations idoines.

Bref quand c’est juste crapuleux, ou « pas d’amalgame », ou « se refusant à tout commentaire » , ou s’agissant de gentils activistes très à gauche, alors là on floute et l’on masque, ça on sait faire. Quand il s’agit de gens de droite – très à droite paraît-il, ça doit suffire à les flinguer – c’est l’ Affiche Rouge et le pilori. Il y en a chez les journaleux qui ont une curieuse éthique, disons assez ignoble, de leur métier.

Tibert

Colère ou démocratie

Je ne puis m’empêcher de faire reluire sous vos yeux cette perle du Monde, ce matin – tôt, comme d’hab : « Dans le centre de Paris, entre 250 et 300 manifestants antifascistes ont manifesté aux cris de « Macron dégage »  » . Vous avez bien lu : ils veulent que Macron dégage, ces « antifascistes  » . Où va se loger le fascisme, ah la la ma pauvre dame ! On peut supposer que ces gueulards rebelles, ces 250-300 fins analystes des courants politiques historiques et actuels ont voté au premier tour pour Poutou ou Arthaud – succès massif des « larges masses populaires » de 1,34 %, toutes tendances trotsko-révolutionnaires confondues – ou pas du tout ( « élections piège à cons » ), Mélenchon à la rigueur… ils ont perdu. Ils ont perdu, et ils sont en colère ? tous ceux qui perdent sont en colère. Les Marinophiles sont en colère, les Mélenchoniens je ne vous dis pas la rage, les socialistes sont effondrés – il y a de quoi – et j’en passe. Bref ces jeunes gens immatures ont la rage, eh oui, comme beaucoup, et hurlent au fascisme – dont ils ont une idée très globale et rustique -, brûlent des poubelles et saccagent pour marquer leur respect de la démocratie. Le Monde ne se grandit pas à relayer complaisamment les vitupérations et les débordements de ces subversifs partisans d’une vraie dictature – à leur sauce !

Tibert

PS – A Toulouse, Carmen en vedette : France-Info enfonce après Le Monde le clou anti-démocratie, avec une large photo des innombrables 300 manifestants. Le journaleux de service a omis de mentionner le mot « révolution » qui figure pourtant bien lisible sur la banderole… et puis « Carmen » , jeune étudiante « en colère » , y étale ses états d’âme coléreux. Autre extrait savoureux : « J’espère qu’il y aura un contre-pouvoir qui permette d’avoir un dialogue, et de prendre en compte une partie de la population qui ne se reconnaît ni dans l’extrême droite, ni dans cette politique libérale et méprisante pour les gens. (*) » Mais c’est un Donbass, un Donbass autonome, qu’il leur faut ! Faites sécession, camarades, et instaurez dans ce neuf et jeune territoire autonome le régime qui va bien, après élimination physique de tous les fachos ! d’aucuns appellent ça dénazifier.

(*) Les gens… quels gens ? « les gens » ! à vous d’y mettre « les gens » que vous voulez.

Politique et sport

On aura bientôt l’inévitable torticolis du printemps : à Roland-Garros (à Paris, forcément) c’est dans cinq semaines ; Wimbledon c’est un mois plus tard, mais on n’y a jamais droit – les droits de rediffusion à la télé, évidemment, histoire de gros sous. Les joueurs de tennis s’inscrivent donc, ces temps-ci… pas moi, hélas, j’ai une douleur persistante derrière les quadriceps droits qui va m’empêcher de défendre mon classement ATP, et puis mon coach me conseille une pause. Mais toutes les vedettes y vont, affaire de standing, de fric… et de sport, tout de même. Ceci dit, les organisateurs de Wimbledon annoncent qu’ils boycotteront les joueurs russes et biélorusses. Vaste sujet ! le sport malgré tout ? la politique sur les courts ? the show must go on ? (le spectacle doit continuer) ?

J’ai, on le sait, pris clairement position contre certaines exclusions, par exemple s’agissant de monsieur Polanski, quand on lui reprochait certains abus sexuels – frappés de prescription, d’ailleurs. Je prétends qu’il faut savoir distinguer l’homme et l’artiste – Céline le collabo et Céline l’écrivain, gnagnagna… – et qu’en l’occurrence l’artiste c’est l’artiste, perçu et reçu en tant que tel : on n’est pas obligé d’approuver ses possibles turpitudes ou errements en tant qu’être humain. Mais ici c’est autre chose : d’abord ces sportifs « artistes » de la raquette sont des hommes et des femmes d’affaires, souvent exilés en Suisse, Monaco… là où les impôts sont miséricordieux aux pauvres gens riches. Et puis c’est une question d’échelle : entre Polanski et Poutine, comme on dit, « y a pas photo » ! L’agression brutale, sanglante, massive envers un pays souverain – accompagnée de mensonges énormes et de répression féroce des protestations – mérite à mes yeux qu’on emploie tous les moyens possibles pour s’y opposer, y compris les bouts de ficelles.

Les ténors du tennis russe et biélorusse ne reçoivent aucun missile sur la trombine, ne risquent pas de mourir en traversant la rue pour aller chercher de l’eau, ni de se faire zigouiller par des soldats abrutis de vodka. Ils pourront réfléchir et se documenter sur les tenants et les aboutissants de cette « guerre » : ils en ont d’ailleurs les moyens, résidant et voyageant hors de la sphère de propagande russe. Ils survivront, eux. Et qui sait ? si Poutine tient vraiment à voir ses champions garder leur rang à l’ATP, peut-être révisera-t-il les plans tordus et obscurs de son « opération spéciale ». On peut rêver, non ?

Tibert

P…, trois heures !?

Monsieur Quatennens, un des proches lieutenants du Lider Maximo Mélenchon, s’est muni hier soir d’une pleine cafetière – dans le Ch’Nord on y met volontiers de la chicorée – pour pouvoir suivre les yeux ouverts, c’était sa dure mission, la totalité du grand match politique Marine-Emmanuel. Réaction : « A 400 000 voix près, on aurait moins bâillé » : eh oui, « si ma tante en avait deux, ce serait mon oncle » , comme on dit. Quel gâchis, n’est-ce-pas ? la légitimité du patron des LFI à ce second tour était pourtant évidente, quasiment de plein droit, c’est monsieur Quatennens qui nous le dit. D’ailleurs son chef a confirmé, c’était bien « un gâchis » . Ah, vous voyez, les mauvais votants… c’est votre faute.

Et puis je ne puis m’empêcher de faire un parallèle entre messieurs Poutine, le Russe, et Kim-Jung-Un, le Coréen du Nord. Hier je lisais que la Russie a réussi un tir de missile intercontinental, un truc exceptionnel, terrifiant paraît-il, le/ la Sarmat, Poutine nous l’assure, de quoi ratatiner d’un seul coup les Amériques et la Patagonie avec. Plus à l’Est, on nous abreuve de photos officielles et calibrées du Bibendum coréen, blouson de cuir et lunettes noires, entouré de sa cour : ils viennent de, ou ils s’apprêtent à balancer dans l’air un nouveau super-engin destructeur et meurtrier. Rien que des hommes en uniforme, généraux âgés, coiffés d’immenses casquettes de l’ère soviétiques, arborant tous des mines extatiques, tous tenant en main leur petit carnet avec le crayon, prêts à noter pieusement – sinon, au trou ! – les importantes et pertinentes remarques du boss. Ces deux-là sont des obsédés du missile, des furieux de la balistique meurtrière, de la Guerre des Mondes, du choc des blocs ; c’est à celui qui aura la plus grosse… menace. On est mal barrés, mes amis.

Tibert

Un sou mis…

… de côté, pour les jours difficiles à venir, par exemple. Je sais, c’est un jeu de mots laid, je vous l’accorde. Introduction à une interrogation sur le nom du parti dirigé par monsieur Mélenchon : La France Insoumise, avec ce Phi, L-F-I fi, ce φ grec comme totem. Insoumise à qui ? et qui pour prétendre la soumettre ? Sujet de philo au bac : « En quoi la démocratie est-elle soumission » ? Vous avez trois heures. Rappelons-nous aussi que la « soumission » ( Islam, en arabe) fut, il y a sept ans, le titre d’un roman « de politique-fiction », comme nous le dit Wikipedia, de monsieur Houellebecq : poursuivons donc dans cette veine de politique-fiction… Monsieur Mélenchon, sautant à pieds joints par dessus la Présidentielle – caramba, encore raté ! – nous demande de l’élire Premier Ministre ! ça, c’est vraiment de la politique-fiction, bref des élucubrations oiseuses.

On le sait en effet, le Premier Ministre n’est pas élu – c’est une boutade mélenchonesque – mais nommé par le Président, selon la majorité de gouvernement qu’il (le Président *) pense possible de faire fonctionner, idéalement en harmonie avec lui, au pire en « cohabitation » , paix armée, faute de mieux. Fiction, donc : à supposer qu’une majorité LFI + écolos + PCF + PS (de profundis) + etc… arrive aux Législatives, à supposer que LFI domine le lot – ce n’est plus le « vote utile » , là, c’est chacun pour sa paroisse -, à supposer que la stature du Lider Maximo de φ s’impose à ses alliés, à supposer que le Président ne trouve pas de solution moins pire, alors oui, on aura droit à Mélenchon Premier Ministre. Pour le moment il est virtuellement Président du 9-3, de la Seine-Saint-Denis, médaille en chocolat.

Le fait est, c’est remarquable, qu’ à Villetaneuse il a été élu Président au premier tour, 65 % ! (mais Hollande avait fait mieux, nananè-reu !). Face à ces pourcentages quasi plébiscitaires, et si vous essayez d’analyser le pourquoi, il faudra vous contenter d’hypothèses rustiques. Un indice : l’article du Monde cité plus haut donne la parole à une habitante de ce charmant village : Et puis, c’est le seul à nous comprendre, nous, les musulmans. » Par ailleurs, n’essayez même pas de bâtir quelques données chiffrées sur la composition socio-religio-ethnique de ce patelin : c’est d’abord malpoli, et puis c’est interdit.

Tibert

(*) Le Président. A supposer – continuons à supposer – que la Marine s’impose dimanche prochain, ce sera madame Le Président. La fonction, la fonction ! la fonction de Président, nom masculin, c’est comme ça, comme cervelas ou oxymore. Idem, épacte ou traboule, noms féminins.

Variante : Charybde ou Scylla ?

Sur France-Info, en ce calme matin du lundi de Pâques, je lis en marge d’un courrier des lecteurs : « L’extrême-droite, ce sont des partis qui refusent la vie parlementaire. Être d’extrême-droite, c’est être violent…. » . C’est taillé à la serpe, mais globalement pas faux, les partis de ce bord qui ont été aux manettes l’ont montré. Les militants de gauche savent donner de la voix sur ce sujet, hurler à la violence illégitime, et le terme « fachos » sert de fourre-tout commode et de repoussoir. Il est cependant historiquement prouvé que de l’autre bord ce n’est pas mieux… les Bolcheviks ne se sont pas imposés à coups de pétales de fleurs, Staline, Mao et assimilés n’ont pas fait dans la dentelle, Trotski non plus – voir Cronstadt – etc… et ma foi l’extrême a prouvé sa nocivité, ses excès et favorise l’expression de la violence, quel que soit son bord. Exemple, les deux partis trotskistes présents au premier tour (Poutou + Arthaud) prônent clairement la violence comme seul moyen d’un véritable changement. Bref, un partout, la balle au centre, dirais-je.

Et puis cette nuit je songeais à cette remarque d’une amie mélenchoniste – j’en ai quelques uns, nobody’s perfect – qui me disait préférer, à la limite, que la Marine gagne, plutôt que Manu-les-Rouflaquettes : comme ça, disait-elle, « les gens descendront dans la rue » . En somme, un électro-choc violent plutôt que la morne prolongation du quinquennat. Et c’est là ce qui pourrait constituer, pourquoi pas, une stratégie de subversion, et que d’aucuns seraient susceptibles d’envisager : faire la courte-échelle au RN au second tour, par exemple en appelant à s’abstenir ou à voter blanc, tablant ensuite, pour renverser la table et les institutions, sur la légitime violence des larges masses populaires – comme on disait au PCF dans les années Marchais – indignées de l’arrivée des « fachos » aux manivelles. C’est une crainte infondée ? du fantasme ? souhaitons-le.

Tibert

(*) et les femmes aussi, bien entendu : j’utilise le neutre, moi (le neutre, c’est actuellement au masculin ; on peut changer si vous y tenez, par exemple un système en alternance, mais je tiens au neutre, plus synthétique), et la grammaire de notre belle langue est d’accord avec moi.

Peste ou choléra ?

C’est là la question ! choix tragique, si l’on en croit la pancarte en carton brandie par un jeune manifestant hier, samedi de Pâques, « Macron c’est nul, Le Pen c’est pire » . Eh oui, c’est comme ça, ma pauvre dame ! il me souvient avoir été abattu et mortifié quand Normal-Moi-Président l’a emporté sur Sarkozy II ; les mêmes ne gagnent pas à tous les coups, sinon c’est que c’est truqué, genre Loukachenko ou Maduro, pourcentages staliniens. Le drame, et je les comprends, les déçus du camp Mélenchon, c’est qu’ils avaient un brillant débatteur, un vieux routier de la politique, roublard, rompu aux contorsions de cette discipline, ex-trotskiste, ex-anticlérical, ex-un tas de choses, et voilà que nonobstant des « votes utiles » massifs, et qui ont sapé les résultats des autres concurrents « de gauche » , nonobstant le soutien décisif de madame Royal 😉 et le « bide » bienvenu de l’OPA de madame Taubira, voilà que ça foire encore ! pffft ! et c’était la der des der pour Mélenchon, dans cinq ans il aura 76 ans, vous imaginez le truc… avec un déambulateur…

Eh oui, c’est ça la démocratie. Des tas de salopards, d’ignares, de réacs… grblmmblgrbl… ont voté Macron ou Le Pen, et selon les manifestants d’hier – on en a compté moins de 23.000 en tout sur l’Hexagone, c’est très modeste pour une telle mobilisation – c’est inacceptable ! Eh bien, ces « tas de salopards, d’ignares, de réacs » sont majoritaires, c’est tout. Vous pouvez flûter, il va falloir attendre, les gars. Notez, il va y avoir des Législatives, de quoi envoyer au Palais-Bourbon une marée de députés d’extrême-gauche, une chambre « introuvable » … ou pas, l’avenir nous le dira bientôt. Hurler des slogans de dépit dans les rues le samedi pour exorciser « l’extrême-droite » et « les fachos » n’aura probablement pour seul effet que de conforter les salopards, les ignares, les réacs, bref les électeurs majoritaires, dans leurs choix lamentables.

Tibert

Démocrasse

Enorme scoop, retentissante nouvelle, un coup de tonnerre etc… , monsieur Hollande recommande de voter Macron au second tour. Photo gros plan, avec vue imprenable sur le bouton, là, sur la joue gauche… on se demande quel est l’intérêt de nous infliger pleine page la trombine de l’ex-Moi-Président, qui au moment où l’instantané a été pris, était, si ça se trouve, en train de dire à son voisin de gauche de lui passer le sel. Et d’expliquer les raisons renversantes de cette déclaration-surprise. C’est du journalisme, ça, coco ! Au fait, si ça vous a échappé, monsieur Sarkozy a fait le même choix, pour des raisons autres, mais ça revient au même.

Ceci étant, le soir des annonces du premier tour, des émeutes et des saccages ont été à déplorer à Rennes : d’aucuns ont mal supporté que leur champion, le Lider Maximo des LFI, se soit vu privé de second tour : c’est que la démocratie est scandaleuse, le « pire système » ( à l’exception de tous les autres, selon Churchill), qui permet à des cons bornés – en langage châtié, les larges masses travailleuses trompées et manipulées par le Grand Capital et la Bourgeoisie – d’imposer leurs choix rétrogrades et révoltants, quand les militants lucides et résolus aspirent à, et oeuvrent pour un autre monde ; « un autre monde est possible » , camarades. (*)

Idem la Sorbonne est occupée, comme au bon vieux temps, par des déçus, avec le slogan Ni Macron ni Le Pen : alors qui ? il faut urgemment changer la constitution, instaurer des coefficients correcteurs (+ 30 % si l’on est d’extrême-gauche, par exemple), remonter les notes à l’oral, Mélenchon y excelle ! Blague à part, c’est tout simplement du déni de démocratie. Un meilleur système consisterait à ne laisser voter que les individus conscients, éduqués, intelligents et responsables : reste à les sélectionner, et donc, bon courage !

Pour finir d’enfoncer des portes ouvertes, le président de l’université strasbourgeoise déclare doctement, dans l’article cité plus haut : « Emmanuel Macron est quand même le seul candidat à pouvoir faire barrage à Marine Le Pen » : c’est bien vu ! et inversement…

Tibert

(*) En italique, pour suggérer que c’est du second degré. Mais vous l’aviez deviné.