Au frais, aux frais

( Non content de ne concevoir les rapports qu’en termes de dominants-dominés, ce type (*) ment comme il respire ; aussi fiable qu’un maquignon, on a pu s’en rendre compte. Et vindicatif, avec ça ! en représailles des sanctions prises contre lui et sa bande, il vient de donner une liste de dirigeants européens interdits d’entrer sur le territoire russe ! moi si j’étais interdit de Russie, j’en pleurerais : ça va être super dur. Terminé le café Pouchkine, pour y passer un moment à siroter un chocolat chaud en compagnie de la mignonne et blonde et obligatoire guide-interprète de l’Intourist, comment elle s’appelle déjà ? … Nathalie, ah là là… )

Mais autre chose : on vient d’interdire, c’est tout frais, les chauffages des terrasses de bistrots et restaurants. Les professionnels sont inquiets : et si ça décourageait la clientèle, hein ? Vous pourrez lire, sur l’article du Fig’ragots cité, les chiffres étonnants de ce que ça coûte en pollution : presque 14 tonnes de CO2 en quatre mois pour une terrasse de 75 m2. Etalez 14 tonnes de CO2 sur ces 75 m2, soit 187 kilos/m2, ajoutez-y 2 consommateurs, soit 200 kilos tout habillés – à Paris on serre les tables, faut que ça rapporte : on peut boire le verre du voisin sans tendre le bras – et ça vous fait du presque 400 kilos/m2. Et les chaufferettes par là-dessus, le plancher va craquer.

Mais pourquoi va-t-on en terrasse quand ça caille ? hein ? on est pourtant bien mieux installé douillettement au chaud, à l’intérieur. On va en terrasse pour y fumer et donc augmenter le tonnage de CO2, ou regarder circuler les passants sur le trottoir : c’est agréable, exposé au regard des passants, de regarder passer les passants. Trottoir amputé des terrasses, car la terrasse empiète sur le déjà maigre territoire des piétons, que disputent également les motos, scooters, vélos, trottinettes électriques, le tout explicitement interdit, mais cause toujours, il n’y a jamais de contravention.

L’article le dit, cette interdiction des chauffages de terrasses, c’est une décision courageuse qui aurait dû être prise bien plus tôt : c’est une aberration écologique, monsieur Jadot le dirait comme moi. En Suède les bistrotiers prêtent des couvertures chaudes aux amateurs de terrasses, terrasses non chauffées : de quoi relancer l’industrie textile nationale, bouclette, laine des Pyrénées, etc… mais hélas on va probablement nous fourguer des couvertures importées de Chine.

Tibert

PS – Celle-là, je l’ai trouvée sur Le monde, et je la trouve amèrement excellente : le chef-d’oeuvre de Tolstoï, là, vient d’être rebaptisé selon les récentes directives : « Opération spéciale et haute trahison » (et non, ce n’est pas « Anna Karenine » ).

PS Bis -Je cafte, c’est pas beau, je sais ! Tant pis… hier place de la Contrescarpe – à Paris, forcément – vers 16 heures : du soleil, un froid bien vif, et des terrasses de bistrots très peuplées : chauffées, les terrasses ! au gaz et /ou à l’électricité. En toute impunité

(*) au fait… si vous devinez de qui je cause, là, vous avez bon.

Méli-mélo de valeurs

La saga Poutine continue… monsieur Biden, en visite en Pologne, l’a qualifié de « boucher » et s’est exclamé « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. ». Que vient faire Dieu là-dedans, grands dieux ? on n’est pas assez stupides, sur cette Terre, pour s’entretuer consciencieusement sans invoquer Dieu ? sans doute ce même Dieu qui inspire les billets verts du Dollar, « In God we trust » , « Nous faisons confiance à Dieu » , qui visiblement a entendu le message ! Mais c’est aux Russes de se débarrasser de ce dictateur manipulateur, cynique et agressif, pour qui tout rapport se résume à la dualité dominant-dominé, comme chez les canidés. Ils vont avoir du mal, les Russes, qui n’ont eu depuis les années 1900 qu’une brève « fenêtre » de démocratie avec Boris Eltsine, avant de se retrouver avec le KGB derechef aux manettes, et la chape de plomb qui va avec.

Mais je suis frappé par ce téléscopage de « valeurs » qui apparaît dans cette guerre d’agression. J’ai pu voir à la télé des ultras-droite Serbes se féliciter de l’action poutinesque, souhaitant qu’il « libère toute la Planète » : on sait la Serbie, orthodoxe, alphabet cyrillique, etc, voisine de coeur de la Russie, bien que candidate à l’Europe. C’est un raccourci contrasté et saisissant de ce qui se joue : Poutine, sa propagande bien cadrée, ses popes, disent oeuvrer pour défendre les valeurs « européennes » , la famille, la chrétienté, la morale… bref : l’Occident ! Face à quoi ? un peu à tout… d’une part, la décadence des moeurs, la déliquescence des valeurs, l’invasion ethnique ; mais aussi la mainmise des USA sur ce même monde occidental.

Il n’est d’ailleurs pas si aberrant, ce dessin – censuré – du compte Thouitteur de l’ambassadeur russe qui montrait les Européens léchant servilement les fesses de l’Oncle Sam : c’est vrai que la plupart de nos pays de l’UE se fient au bouclier militaire des USA ; que le Dollar fait la pluie et le beau temps ; que l’anglo-états-unien est devenu ipso facto le langage de référence. Même sur des trucs aussi basiques que les mesures, 220 ans après le Système Métrique, on en est encore à traîner ces boulets, les pouces, les pieds, les gallons, les PSI et les BTU, tout ça parce qu’un seul pays au Monde, les USA, a décidé que ça lui coûterait trop cher de changer.

Bref, en déclarant la chasse aux prétendus « néo-nazis », Poutine fait un paradoxal, curieux amalgame de ce qu’il prétend combattre, tout en se regardant dans la glace : décadence des démocraties – sapées par l’immigration incontrôlée, la débandade des religions – de la religion chrétienne, en fait -, la perte des repères moraux, famille, genre… -, inféodation aux USA, menaces militaires « à 800 km de Moscou » (*) ; à ses compatriotes, il serine un refrain « obligé » dont on a déjà entendu des variantes : Russie über alles, Valeurs, Valeurs ! (Travail, Famille, Patrie…)

Tibert

(*) A l’époque des missiles intercontinentaux, quelle est la distance « de sécurité » qui contenterait monsieur Poutine ? combien de kilomètres ?

Copie et délivraison

Persistons à causer d’autres trucs que de la glauquitude ambiante… les bombes… les villes détruites… les réfugiés : je m’en vais vous entretenir de journalisme. Quelque chose de léger, d’abord. Enfin, léger… on enterrait hier un ancien rugbyman argentin de haut niveau, établi au pays Basque, assassiné il y a quelques jours. La presse flemmarde a recopié tel quel le papier de l’AFP : c’est tout cuit, y a pu qu’à, copié-collé, clic-clic, et hop on envoie. Du coup le lamentable niveau littéraire dudit papier se retrouve un peu partout, de Paris-Match au Figaro : « A l’issue d’une cérémonie délivrée en français et en espagnol par un prêtre ami de la famille… » : on a délivré la cérémonie ! la liturgie par porteur à vélo, et bilingue, avec ça ! Quel malfrat la tenait prisonnière, cette cérémonie, ce n’est pas dit. Bref, ça délivre massivement, c’est le couteau suisse (rosbif, en fait) du verbe, équivalent au schtroumpfer des Schtroumpfs : le boulanger vous délivre une baguette, untel délivre son avis sur le temps qu’il fait, le curé délivre sa messe – si encore il se contentait de la livrer ! Certains, cependant, ont entrepris de traduire ce galimatias en langage correct, tenez, le Progrès : « La cérémonie a été célébrée en français et en espagnol par Don Arnaud, un prêtre biarrot… » : eh oui une cérémonie, ça se célèbre… bon point, le Progrès… des efforts…

Et puis des articles qui, sous les mots, disent autre chose que ces mots… à Sevran, dans le 9-3, les flics sont à la poursuite d’une camionnette volée (avec son chargement) quelques instants plus tôt… à un feu rouge, ils interviennent, contrôle… pour des raisons encore non déterminées – l’examen des vidéos des caméras municipales devrait éclairer les circonstances – un des flics tire sur le conducteur. Voilà le cadre ; il y aura enquête, bien sûr, et l’IGPN, la police des polices, devra établir les faits, comme toujours quand ça canarde. Mais Le Parigot y va de son topo :

« En tout cas, l’un des policiers fait feu a priori une seule fois. Le père de famille de 32 ans, grièvement blessé, aurait roulé ensuite quelques centaines de mètres jusqu’à ce que la camionnette qu’il conduisait heurte une voiture en stationnement, près d’un parc où jouaient des enfants. Les pompiers ont prodigué les premiers soins à la victime… » .

Voilà… le conducteur décédé était « connu des services de police » , défavorablement, faut-il vous le préciser ? il conduisait un véhicule volé de frais, on ne sait pas ce qui s’est passé quand les flics sont intervenus, mais on vous a délivré quelques informations : on a tiré sur un père de famille ! (*) juste à côté d’un parc de jeux ! vous vous rendez compte ? et puis, la « victime » …

Tibert

PS – Hier soir au journal télé de FR3, la présentatrice a traité ainsi le sujet, très brièvement : échauffourées à Sevran (images de ces échauffourées) à la suite « de la mort d’un père de famille, tué par un policier » . Et voilà comment on vous informe !

(*) Pablo Escobar, Al Capone, Pol Pot étaient pères de famille. Au fait, comment reconnaît-on un « père de famille » au volant d’une camionnette volée ?

Détournement par négligence

On va essayer d’échapper à la guerre en Ukraine, de regarder un peu ailleurs, où la vie continue. C’était d’ailleurs l’étrangeté de la Première Guerre mondiale, totalement bouchère et apocalyptique au front, tandis qu’à l’arrière ça vivait peinardement. Juste un petit truc… on me souffle que le Bibendum de Corée du Nord, le Kim, là, se verrait bien faire du simili-Poutine et envahir son voisin du Sud, arguant qu’il vole au secours de ses compatriotes persécutés… mais, comme disait Irwin Molyneux-Michel Simon dans Drôle de drame, « À force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver ». Donc, passons.

Oui, aujourd’hui c’est jour de grève à la RATP. Eh oui, encore… désolé. Mais au 21ème siècle ce dinosaure de fonctionnaires du transport en commun doit bientôt disparaître pour faire place à des entreprises où la concurrence va jouer. Pas trop, en fait… c’est un secteur largement concentré, quelques grosses boîtes, deux essentiellement… Transdev, Keolis, et puis des petits poucets. Mais le fonctionnariat, vous connaissez mes convictions, c’est pour les fonctions régaliennes, et basta ! conduire un bus n’est pas régalien pour deux ronds. Pas plus que servir des repas dans une cantine scolaire, débroussailler les talus au bord des départementales, ou seriner aux potaches « begin began begun » . Ceci dit, un gros bémol : pour border les excès de la concurrence malsaine ou biaisée (le fric, le fric !) il faut aussi un secteur public fort et régulateur, c’est indispensable, par exemple dans les domaines de la santé, de l’enseignement.

A propos des fonctionnaires de mairies… les très très nombreux territoriaux : vous avez peut-être vu, à Marseille, monsieur l’ex-maire Gaudin (25 ans aux manivelles !) s’est vu condamné dans une histoire de « détournement par négligence » : des fonctionnaires de ses services faisaient des heures, des heures… qu’ils ne faisaient pas ! L’article de Ouest-France ici indiqué souligne que monsieur Gaudin a plaidé coupable. Il a plaidé coupable, monsieur Gaudin, eh oui, ça valait mieux, car sinon, ça risquait d’aller fouiller beaucoup plus dans les dossiers de la mairie, étalant au grand jour des trucs susceptibles d’émouvoir les âmes sensibles. Mais songez un moment au curieux objet qu’est un détournement par négligence ! à l’insu de son plein gré, en somme : une filouterie par inattention.

Tibert

Perfusion de jus de navet

( Juste un truc sur l’audiovisuel public… un assez long article du Monde , hélas réservé aux abonnés, pointe la crainte qu’il y aurait, supprimant la bonne vieille redevance-télé (aimable proposition de Macronious pour le prochain quinquennat) de, je cite, « menacer l’indépendance de l’audiovisuel public » . Ricanons tristement : l’audiovisuel public est investi de longue date par les chantres de la Bonne-Pensée, de la gauche bon-chic-bon-genre, comme la grande majorité des médias d’ailleurs. Tenez, les programmes du ciné Art-et-Essai de mon bled : une décoction de postures « de gauche » ! La luxueuse revue mensuelle que monsieur le maire ( *) fait diffuser dans sa / ma ville : que des tirades de la gauche-verte. Apaisé, vivre-ensemble, tous gentils, ça baigne dans l’harmonie et la concertation, gnagnagna… Ceci dit, la redevance-télé – la part de la télé y est en fait de plus en plus mince – est un dinosaure d’un âge pompidolien (l’ORTF, « la voix de la France » …) , et doit faire place à des modes de financement plus libres, des talents moins formatés (**). Sur ce point au moins je vote Macron, pour le reste ce sont mes oignons. )

Mais une nouvelle qui va réjouir le monde rose-PS : madame Hidalgo, créditée de 3 % dans les intentions de vote, va du côté de chez Normal-Moi à Limoges, dans le 8-7, tenir meetingue : « la maire de Paris y recevra le soutien de l’ancien chef de l’Etat François Hollande » . Voilà qui va booster sa campagne !… la fructueuse entraide de l’aveugle et du paralytique, l’aveugle – ooups, excusez, le non-voyant – sur les épaules de l’autre.

Tibert

(*) Photographié sous toutes les coutures flatteuses dès qu’une occasion se présente, sinon on invente une occasion ; avec sa barbe de 3-4 jours soigneusement entretenue, évidemment. Les journaleux, attentionnés, brosse à reluire, promotion(s)…

(**) Et au Service Public on nous assomme de pub comme ailleurs, et des bagnoles, et encore des bagnoles, rutilantes.. et des femmes extatiques au volant, avec à leur côté un figurant souriant ravi épanoui, et issu de la diversité ethnique. C’est pour endurer ça que nous payons une redevance ?

C’est tout vu

( Au fait, à part l’Ukraine, évidemment, où la croisade Poutinesque et anti-démocratie continue, un truc sympa : on peut faire démagnétiser ses pneus (de voiture, mais aussi, pourquoi pas, de vélo, de fauteuil roulant, de caravane, les tranches de vieux pneus des bastingages marins… bref, tous les pneus ! ) : Chez Midas, à Sélestat, par exemple. Pour un coût modique, vous repartirez soulagé… de 2 billets de 50 euros ! La bonne nouvelle, il paraît que c’est fait une fois pour toutes ! On se sent tout de suite mieux.

Et puis on a vu (ici c’est l’article du Monde) cette histoire de voiture lancée à pleine vitesse dans une rue, avant l’aube, carambolant les piétons occupés aux préparatifs d’un carnaval belge. Un carnage… les deux occupants de la bagnole – une grosse Béhème, what else ? – ont été gaulés, tout de même. On sait peu d’eux : mâles, trentenaires, adeptes de la vitesse, le conducteur (ou le passager, remplaçant après coup et en catastrophe le conducteur), bourré, semble-t-il… « la piste terroriste n’est pas privilégiée » pour le moment, dit la Justice… et donc elle n’est pas exclue non plus, si je comprends bien le belge francophone. Mais au Monde, on sait mieux que les Belges ; meuuuh non, c’est une manoeuvre accidentelle, bien évidemment ! « un carnaval ensanglanté par un véhicule hors de contrôle » , est-il écrit. Ils sont bigrement bien renseignés, au Monde. Ben quoi c’est vrai, ils contrôlaient pas… vous verrez qu’on va bientôt leur trouver des excuses, à ces deux zèbres ; ils auront eu une enfance difficile, des mères pas assez aimantes, des périodes de dèche, ils avaient trouvé, en cette fin de nuit, remède à leur mal-être dans la picole et la fumette, alors, forcément…

Tibert

Dans le rétro

Excusez, je zappe la guerre en Ukraine : c’est partout, vous n’avez que l’embarras du choix, entre la croisade poutinienne « anti-nazis » , les civils sous les tapis de bombes, les « occidentaux » obsédés par le geste de trop et qui pourrait fâcher…

Deux articles qui se télescopent, et qui font remonter des tas de vieux souvenirs, tout en posant de vraies questions. D’abord, Le Parigot nous balade sur le Plateau de Millevaches (*) (« vache » c’est, selon les doctes linguistes, une source, pas une vache : un plateau aux mille sources). « Faut pas avoir mal aux dents chez nous ! » titre l’article. Eh oui ; pas de toubib, pas de dentiste, presque plus de vétérinaire, les commerces… squelettiques. Il vaut mieux avoir une bagnole, en bon état. Et faire son pain, plutôt que de rouler vingt kilomètres pour aller l’acheter ! Du réseau ? va savoir… ça dépend… de l’internet ? et pourquoi pas la Lune ?

Et puis ce papier sur le Briançonnais, train de nuit qui part de, ou aboutit à Briançon. Et pour rejoindre quelle ville ? cette question… ! Paris, what else ? forcément Paris… Le Monde nous cause de cette ligne nocturne Intercités ré-ouverte. Et rejoint sur le fond le constat sur Millevaches : « On a créé deux France : celle où il y a le TGV, et celle où tout a fermé » . Eh oui, le Briançonnais, c’est pour les skieurs parisiens rejoignant ou venant du Queyras, pas autre chose. Je ne vais pas pousser la cruauté jusqu’à vous causer de cette ligne naufragée, Paris-Clermont-Ferrand, dont les rames Intercités repoussent les bornes de la décrépitude, des retards indus et des avaries récurrentes. Mon Briançonnais à moi, dans les années 60, c’était un looong trajet en compartiment, assis-vautré comme on pouvait (on ne réservait pas, c’était cher de réserver), la nuit entre Paris (75) et Veynes (05), puis à Veynes au petit matin – on avait le temps d’un âcre cahoua debout au zinc du buffet de la gare – l’autorail rouge-jaune Grenoble-Marseille. Aspres-sur-Buech… Laragne… etc. On arrivait pas trop frais… mais on était jeunes. Le Briançonnais est resté longtemps éteint, faute d’intéresser la SNCF, il n’était pas rentable ! Heureusement, il y a encore de la neige, pour quelque temps.

J’ignore quel candidat aux Présidentielles 2022 a pu enfourcher le cheval de la survie dans les « pays » , de la revivification des campagnes, de la qualité de vie à la cambrousse… le rocailleux Jean Lassalle, peut-être ? il a autant de chances d’être élu que moi de gagner le concours Miss France.

Tibert

(*) Il me souvient avoir parié une bouteille de Grand Cru bordelais sur ce sujet de géographie : le Plateau en question culmine-t-il oui ou non au dessus des 1.000 mètres ? je votai pour oui, et dus me fendre d’un Château La Lagune 1978 – remarquez, j’ai pu en boire un chouïa. C’est en dessous… de peu… 977 mètres. Avec un immeuble de 24 mètres au sommet, j’avais bon !

Matche, toi-même !

( Nouvelles du front : Joe Biden, pourtant souffrant de sénilité avancée, a qualifié Poutine de « criminel de guerre ». Ce dernier a protesté énergiquement : je ne fais qu’apporter une aide humanitaire désintéressée – qui me vaut de chaleureux remerciements – à mes amis Ukrainiens, présentement sous la botte d’une ignoble clique de drogués et de néo-nazis ! il y a manifestement méprise… on vous aura mal informé, sans doute ? )

Et puis monsieur Ayrault, le souriant 😉 ex-maire de Nantes, ex-premier ministre de Normal-Président, au long d’un podcast du Figaro, «souffre» de la «situation» du Parti socialiste. Allons bon ! qu’est-ce qu’il y a encore, la Noiraude ? (*) La «situation» , entre guillemets : une bonne «situation» , une «situation» enviable… eh oui, on n’a plus la même «situation», au PS. Et à courir comme un poulet décapité après toutes les modes extrémistes « de gauche » et / ou « écolo » du moment, on perd ses repères. Il va cependant voter Hidalgo, monsieur Ayrault : c’est ça la discipline de parti, mesdames-messieurs, on coule avec le navire.

Et pour la bonne bouche, un anglicisme de plus ; là c’est Ouest-France qui nous régale de cette scorie de rosbif. La « Boussole présidentielle » , pour vous aider à choisir votre candidat. Questionnaire stupide, que j’ai eu la curiosité de visiter, et où l’on vous demande en fait, après quelques amuse-bouche, pour qui votre coeur penche le plus… mais l’intro est terrible : « La boussole présidentielle : Avec quel candidat vos idées matchent-elles le plus ?  » . Du verbe français matcher. A vos souhaits ! chez moi, ce serait pile-poil correspondre, ou, variantes, cadrer, coïncider, rimer, eh oui, rimer, c’est joli… voire familièrement coller, tout le monde comprend coller . Mais à Ouest-France, on dit matcher. C’est du journalisme, coco, y faut de l’anglais !

Tibert

(*) Pour celzéçeux qui n’ont pas connu cette délicieuse BD télévisée, qui a réjoui bien des mouflets – et procuré des moments de tranquillité aux parents : La Noiraude, c’était une sympathique vache genre Normande, qui avait toujours bien de la misère, et voulait parler au vétérinaire, au téléphone (fixe, le téléphone).

Et un « …ing » de plus, un !

( La guerre, imbécile, ignoble : voilà notre Poutine, débarrassé de ses contradicteurs, entouré de dévôts craintifs et aux ordres, persuadé que les autres en face n’ont rien dans la culotte, coincé depuis deux semaines dans une virée insensée et dévastatrice. Comment arrêter cette connerie ? voilà la question. Il se trouve que monsieur Musk, le patron fantasque de Tesla, a proposé à Poutine un combat singulier d’ « homme à homme » pour arrêter les massacres : un peu d’humour dans ce quotidien terrible. Mais c’est évidemment de l’ordre de la boutade : à défaut de gagner la guerre, et tel Adolf, Vladimir voudra raser le territoire, « Kiev brûle-t-il ?  » Bref, sombres perspectives, et l’on ne peut que s’en remettre à un Deus Ex Machina providentiel… un éclair de lucidité… )

Mais, un peu de légèreté ! justement, légèreté, voyez cet intéressant reportage sur les inventifs Aveyronnais désireux de se passer de bagnole quand elle n’est pas absolument nécessaire. A ceux qui sont « descendus » à Millau depuis les plateaux alentour et sont remontés, ça parlera : on ne fait pas ça peinardement, à vélo ! D’où les engins prototypesques dont il est question là, permettant aux chétifs de voyager quand même, localement et léger ! Au passage, monsieur Musk, dont je vous causais plus haut, en prend pour son grade : ses bagnoles sont certes électriques, mais très lourdes, voraces… et ruineuses, pour tout le monde.

A ce propos, explorant sur la Toile les sites vélocypédiques, j’ai découvert quelques anglicismes de plus, ça manquait ! 😉 Tenez, Ouest-France s’y vautre : c’est le bikepacking. A vos souhaits ! ou comment donner à la rando-vélo minimale un nom à coucher dehors outre-Manche. On aurait pu se gratter patriotiquement le ciboulot, imaginer des « biclo-frugo » , des « cycloléger » , je ne sais pas, moi… Et, naviguant de site en site, on découvre d’autres anglicismes, à croire que le vélo a été inventé par un Grand-Breton ! Extrait : « Le bikepacking est synonyme de liberté et d’autonomie, il s’apparente plus à une philosophie du voyage à vélo qu’à une innovation technique » . En somme cette « philosophie » , c’est de la rando à vélo, avec peu de barda. La « Team French Divide » est lâchée, jeune, bien évidemment, son Google Translate (*) en bandoulière. Il reste que les distances à vélo sont données en kilomètres, pas encore en miles – environ 1.608 m – mais ça viendra !

Tibert

(*) pub gratuite pour madame Gougueule, décidément dominatrice. Savez-vous qu’il existe d’autres excellents moteurs de recherche ? qu’il y a une vie hors Gougueule ? qu’on n’est pas tenu de lui raconter ses faits et gestes par le menu ?

Un clou chasse l’autre

On dira ce qu’on voudra, avec Macronious c’est le mauvais oeil, la scoumoune galopante, quasiment depuis le début. Quand-est-ce qu’on va sortir la tête du sac ? Tenez, peu après son arrivée aux manivelles, on démarre les Gilets Jaunes, violent, grandiose, usant. Et puis les grèves massives, pour s’opposer à la réforme des retraites – la réforme en question a pris un coup de vieux, c’est le cas de le dire. A suivre, deux ans de Covid confinés-pas confinés-confinés – pas terminé, d’ailleurs ; et voilà qu’on est éclaboussés par les initiatives belliqueuses de Poutine, qui prétend avoir détecté d’insupportables néo-nazis chez ses voisins de l’Ouest. Je vais vous dire : entre les désastres de la guerre poutinienne et un nouveau variant du Covid, je préférerais le second, et des deux mains, mais c’est une supposition stupide, on n’a pas le choix, et du coup, bof, le Covid passe à la trappe, à quelque chose malheur est bon. Regardez les reportages : qui se soucie de mettre un masque, à Kiev ou Kharkiv, dans les abris souterrains ? qui applique les gestes-barrières ? qui contrôle les passes vaccinaux ? très important, les passes vaccinaux… !

Tout ça pour dire que nous avons là un président qui porte la poisse : avec lui c’est de Charybde en Scylla. Votons Hollande, avec lui tout glissait, bien lisse, bien rond, dans la ouate… non, je blague, là.

Mais je sais, je me fais rare, c’est la faute de Poutine, qui envahit l’actualité. Ce type ne nous dit pas tout, mais moi je vais vous dire : il veut se tailler l’intégralité de la façade maritime mer d’Azov-Mer Noire de l’Ukraine. Il aime les bords de mer, cet homme, et surtout la Méditerranée, Mare Nostrum, ses golfes clairs, sa douceur de vivre. Il y jouit juste d’une petite concession portuaire en Syrie, avec l’appui de son ami et obligé Assad ; il s’est donc d’abord octroyé la Crimée, ça a marché et ça met en appétit ; il lui faut maintenant tout le rivage. Ceci fait, il pourra proposer des pourparlers « de paix » …

Mais, autre chose, plus grave… enfin, grave, quoi. J’observais une amie entamer sur son ordinateur la commande d’un banal billet SNCF (un aller-retour de quelques jours entre deux métropoles régionales, un truc simple) par la face Nord en hiver. Redoutable ! On n’imagine pas les chausse-trapes tapis dans les pages houèbe de SNCF-Connect. Elle voulait, disons, une commode Louis XV, on lui a calculé un canapé convertible. Mais le pire est ailleurs : il fut un temps, on achetait un billet, anonyme, avec ou sans carte de réduction, le tarif était le tarif, on avait son bout de carton, et basta ! la première chose qu’on vous demande, maintenant, sur la Toile, esseulé, apeuré devant votre écran où s’affiche, menaçante, la page ad hoc, c’est « qui êtes-vous » ? votre date de naissance ? antécédents ? numéro machin-truc ? mot de passe ? et tout le monde a l’air de trouver ça normal.

Tibert