Ras-le-bolistes et FFP2

Le ministre Blanquer de l’Educ’Nat a déclaré hier (hier, jour de grève) avoir « entendu l’attente en matière de masques FFP2 » ; il va donc faire livrer des masques FFP2 ! Merci monsieur le ministre. Vous êtes bien bon. « En matière de » masques FFP2 – « en matière » synthétique et filtrante, si je ne m’abuse – on en est à tenter d’éteindre un incendie de forêt avec une carafe d’eau ! D’aucuns s’interrogent sur l’opportunité de « laisser filer » la pandémie sous la bannière Omicron-le-misécordieux : les barrières d’alerte énoncées par nos gouvernants sont en-fon-cées ; tenez, sur cette amorce d’article du Parigot, on est à un taux d’incidence de 2.800 (*), soit 56 fois le seuil d’alerte. Normalement ce devrait être confinement pour tout le monde ! morgues pleines… corbillards en files interminables façon péage de Fleury-en-Bière au retour du Houiquinde de la Pentecôte… eh bien non. Comme quoi il y aurait des initiatives à prendre, des 9 % de réfractaires à contraindre fermement, et des interdits absurdes à lever enfin. Quand 300.000 personnes et plus (**) sont officiellement infectées tous les jours (donc il y en a nettement plus), que voulez-vous, ça devrait inciter à revoir sa politique, non ? … non ? ohé ? y a quelqu’un ?

Et puis les sympathisants de gauche « en ont le ras-le-bol » , eux-aussi… ils sont sombres. Je cite : « J’oscille entre la rage et le désespoir » , énonce un quidam. Les deux, si possible ! rage de voir ces egos boursouflés s’affronter, entêtés, en programmes plus mirobolants les uns que les autres, pour des 4 à 6 % de voix ; désespoir de constater que la gauche n’a encore et toujours qu’à proposer de démolir, nier ce pays, se repentir de ses acquis et sa culture, en vue d’édifier, qui des Vénézuelas maduresques, qui des Corées du Nord à Bibendum ou des PoutineLand, qui des démocraties populaires « bonheur obligatoire » : licenciements interdits, avenir forcément radieux, travailleurs-travailleuses qui d’un pied ferme jettent un regard, gnagnagna… avec au loin l’avenir qui poudroie.

Eh non. Ils sont suffisants, imbus chacun de sa VRAIE doctrine, sachants investis d’une Mission ; et ils vont bien se planter, et c’est bien fait.

Tibert

(*) Super dur à lire, le 2.800, tant l’écriture est pâlotte : c’est exprès, pour empêcher les non-abonnés de s’informer à l’oeil. C’est loupé, et d’ailleurs ces chiffres sont partout.

(**) avec un bon 30 % de non-déclarés en plus, ça donne presque 400.000 : 0,65 % de la population par jour ! Avec l’effet boule de neige – énorme taux de contamination de 6 : 1 malade en suscite 6 dans un délai d’une semaine – calculez en combien de jours 100 % de la population sera contaminée. Allez, je vous aide : en millions… 0,4 le jour J ; 2,4 une semaine plus tard ; 14,4 à 2 semaines ; en 3 semaines ça déborde chez les voisins.

Ralebolisme endémique

Un bol ? vous voyez ? un bol bien plein, à ras (bord)… et c’est l’étincelle de trop qui le fait déborder… c’est français, le bol bêtement plein jusqu’au bord ; tous les Français connaissent un bol bien plein près de chez eux ; des fois c’est chez eux ! Tenez, les enseignants, en ce moment : ils « en ont ras le bol » . C’est chronique, d’ailleurs. Alors, le remède à un bol trop plein ? non, on ne le vide pas, il est plein « par construction » ; on fait grève, forcément. Surtout si l’on est fonctionnaire, vu que la sécurité de l’emploi y est en béton armé inoxydable.

Reportage-immersion de Ouest-France… ressenti d’une mère d’élève, je cite le canard : « Ici, c’est tous les quinze jours, soupire une mère de famille, qui souhaite rester anonyme. Quand ce n’est pas la cantine, c’est la bibliothèque ou la piscine. ​Mais, cette fois-ci elle dit comprendre les professeurs» . Vous noterez, piscine : fonctionnaires territoriaux ; cantine, idem ; bibliothèque, idem (*). La femme interrogée a voulu rester anonyme… la peur des représailles à la cantoche ? allez savoir…

Et, vous l’aurez sûrement remarqué, succédant étroitement au traditionnel ras-le-bol –> grève, on a le complément d’objet direct journalistique : « je comprends les grévistes » . Les Français sont en effet des illustrations iconiques du syndrome de Stockholm ; ils comprennent, ils approuvent, ils soutiennent forcément les grévistes, les preneurs d’otages – même étant assurés de l’anonymat. C’est dire l’enthousiasme, quand on sait les emmerdements répétitifs et lancinants que ça cause à la population.

Mais ce coup-ci, je vais vous dire : je les comprends, moi aussi, les profs en grève pour cause de « râl’bol » : la politique sanitaire anti-Covid à l’école relève actuellement du grand n’importe quoi. Ces tests en rafales, c’est du harcèlement. On veut « emmerder les non-vaccinés » ? La meilleure façon de bien les emmerder, c’est de les contraindre légalement à l’horreur suprême : la piqûre honnie (**), l’épaule douloureuse pendant 1,2 jour (les écailles vertes sur le ventre, la thrombose veineuse profonde et galopante dans la demi-heure…). Avec une couverture vaccinale de 97,36 %, on pourrait peut-être cesser d’emmerder les vaccinés ? lâcher du lest ? vivre ?

Tibert

(*) Je sais, je l’ai déjà abondamment commentée, cette situation absurde : pourquoi faut-il un statut de fonctionnaire pour faire frire des oignons et rincer les salades dans une cantine scolaire ?

(**) On annonce sous peu un vaccin efficace à 90 %, non basé sur l’ARN messager : ça devrait aider les craintifs de l’ADN saccagé, à moins qu’ils ne soient aussi allergiques au sparadrap ?

Accord en si bémol

Il est rare de trouver une telle convergences des analyses entre nous ! je vais vous dire : sur la grande majorité des points abordés dans cette entrevue (interview en anglais = entrevue, pile-poil, je préfère ne pas me tordre la langue) , Manuel Valls est d’accord avec moi (à Ouest-France ils appellent ça un entretien : ça marche aussi ! ).

En fait il est d’une lucidité confondante, Manuel Valls, sauf quelques trucs bien compréhensibles, du genre son amitié avec madame Hidalgo – sans doute la connivence bi-nationale du côté hispanique… l’un Catalan, l’autre Andalouse (*), si je ne m’abuse. Lisez, mes amis, ces analyses pertinentes, fouillées, sans pathos. « La gauche va vers un désastre historique » , énonce-t-il, et il en connaît un bout, de la gauche, lui qui l’a parcourue, de gauche à droite, des Rocardiens au PS mollement républicain de monsieur Hollande.

Extrait : traitant de la candidature de monsieur Z.. « Il est d’autant plus écouté que l’extrême gauche remet en cause notre histoire, en entretenant une espèce de repentance permanente, autour de la colonisation, la cancel culture, le wokisme, le déboulonnage des statues… Mais il est aussi le symptôme de toute une série de sujets que nous n’avons pas traités » . Eh oui, les sujets traités : le « mariage pour tous » , ce flambeau de perlin-pimpin, et puis la réforme des Régions, mascarade lamentable… et de l’autre côté, pas traités (je cite toujours) : « Les migrations, la reconduite à la frontière de ceux qui n’ont rien à faire chez nous, la question lancinante de la place de l’islam dans la société… » (et puis la laïcité mise à mal… liste non exhaustive ! )

Bref, tant que c’est en ligne et pas réservé aux abonnés, on pourra utilement s’informer dans la presse de l’Ouest sur les constats que fait monsieur Valls. Qu’il se défie de monsieur Z., c’est bien normal ; reste alors à trouver les Républicains « non-Z » capables de faire le boulot devant lequel on a reculé depuis des lustres, courageusement, sans populisme, sans démagogie, pour le bien du pays – des Français en premier lieu ... Cette petite précision va déplaire à certains ; c’est pourtant une évidence.

Tibert

(*) Etonnant comme sont nombreux nos personnels politiques hispanophones ! Tenez, monsieur Mélenchon, qui cause le Chavez-Maduro sans interprète.

Le froid et le classement

( Macronibus ayant usé de l’invective scatologique envers les non-vaccinés, ceux-ci le lui rendent bien : « Macron on t’emmerde ! » ont-ils clamé et affiché hier samedi après-midi en défilant de plus belle, revigorés par l’offense. Nous voilà bien embarqués ! pas de quoi être fier, monsieur le Président. Voyez donc les Italiens, ils ont pris les bonnes décisions, eux, ils vaccinent OBLIGATOIREMENT. Sans gros mots, sans se lancer dans des « incazzare« , « vaffancullo » et autres amabilités contre-productives. )

Mais autre chose : l’affaire Estelle Mouzin, cette gamine enlevée en 2003, violée et assassinée par Fourniret… ses restes n’ont pour le moment pas été retrouvés, malgré de nombreuses fouilles. Il faut dire que la « veuve » de Fourniret, qui sait très probablement où ça se trouve, joue un jeu assez ignoble – à la hauteur de son personnage – avec ses soi-disant trous de mémoire. France-Info – qui use obstinément du terme « pass » au lieu de « passe » , ça fait plus anglais – y consacre un article… le père d’Estelle a réagi au remplacement de la juge chargée du dossier, atteinte par une limite de temps, et donc remplacée. Je cite : « D’après les informations de franceinfo, la nouvelle magistrate qui a repris le dossier attend la création du pôle « coldcase » (les affaires non-résolues, ndlr), prévue par la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire promulguée le 23 décembre dernier » . Voilà…

On va donc avoir un ou des pôles « cold cases » , en anglais ? dans des institutions administratives gauloises ? j’ai tenté de trouver dans la touffeur des textes de lois la teneur littérale de cette fameuse « loi de confiance etc… » : indémerdable ! on est dans le classique labyrinthe du genre « l’alinéa 3-27c est annulé et remplacé par... ». Pour une formulation synthétique, exhaustive et sans rature, on peut se brosser ! On laissera donc ça aux juristes, ils aiment ça, c’est leur gagne-pain. Mais une question me hante : s’agit-il d’affaires classées, ou non-résolues ? la morne et fade série télé qui nous a légué le terme anglais pour « cas froid » est intitulée « Cold case : affaires classées » . C’est une formule incomplète, donc fausse ! Toutes les affaires commencent à l’état « non résolu » , avant qu’on les élucide, ou pas. « Classer » une affaire, c’est l’archiver et ne plus s’en occuper : c’est alors une affaire « froide » : aussi bien celles qu’on a résolues (Ravaillac, Petiot…) que celles qu’on a laissé tomber sans résultat (Jack l’éventreur). En fait, la série télé titre sur des affaires « froides » ET non résolues, qu’on ré-ouvre pour divertir les téléspectateurs !

En l’occurrence monsieur Mouzin se bat, non pour qu’on reprenne le dossier qui lui tient à coeur – il n’a jamais été « classé » , c’est une affaire en cours, non (entièrement) résolue – mais pour qu’on ne la gâche pas à l’occasion du changement de juge. Il ne s’agit donc pas d’un cold case ! et surtout pas en anglais. Hélas, selon ses dires, l’espoir tenait au fait que l’ancienne magistrate « avait su établir un lien avec la personne mise en examen, Monique Olivier » : un lien avec madame Olivier ! qui appâtait et rabattait les proies de Fourniret, et qui le secondait dans ses crimes.

Tibert

Quand ça déborde

( Le meilleur joueur de tennis au monde, coincé en Australie comme un vulgaire touriste pris en défaut de certificats de vaccination anti-Covid : voilà une nouvelle réjouissante et morale ! Ce seigneur des courts de tennis apprend ainsi que les passe-droits ne fonctionnent pas toujours – notamment parce que les Australiens sont à cran et ne comprendraient pas qu’on déroule le tapis rouge pour un fraudeur, quand eux doivent « ramer ». )

Mais au fait : il semble qu’actuellement 1 Français sur 50 soit contaminé : autour de 1,3 million donc. Autant dire que le traçage des cas-contacts est devenu impraticable ; que désormais il faut slalomer à travers un épais brouillard covidien. Ce qui laisse d’ailleurs penser que ce variant Omicron fonctionne très bien en aérosol, en suspension dans l’air : on peut se laver les mains, rester à distance… en intérieur, ça ne sert pas des masses : seuls les masques sérieux protègent ; et puis la vaccination pour ne pas se retrouver sur le flanc. En plein air ? s’il y a du vent, et en lui tournant le dos !

Tout ça pour dire que les mesures actuelles contre la pandémie font penser au « barrage contre le Pacifique » de madame Duras : dérisoires… pas à la mesure du problème. La mesure du problème, c’est qu’à ce train là nous l’aurons tous, le Covid ! peu ou prou, du rien du tout à la « réa » en passant par la petite fatigue et deux-trois jours au lit. Au lieu de se faire plaisir à « emmerder » les non-vaccinés, il s’agit de vacciner impérativement tout le monde, disons au delà de 50 ans : nuance ! Les Italiens s’y sont résolus, et ma foi ils ont bigrement raison.

Mais il est bien tard…

Tibert

PS – Monsieur Z. , que j’approuve sur ce point (sur d’autres, c’est l’inverse), a eu cette remarque, j’en cite la substantifique moëlle : « Macron ferait mieux d’emmerder les dealers » . C’est bien envoyé. Mais synthétisons : emmerder les dealers, donc, et « en même temps » , rendre le vaccin obligatoire au delà de, disons, 50 ans d’âge.

Sazo-mado idiot

Développement de l’actualité… hier c’était les jumeaux Bogdanov, ce jour c’est la boutade de Macronious dans son entrevue avec Le Parisien : « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder » . TOUTE la presse française – sauf peut-être « Tricot magazine » – a repris le truc. Disons-en d’abord que c’est de la gaminerie, des « bisque-bisque-rage » de cour de récré, indignes d’un adulte responsable. C’est ensuite inadmissible, quand on songe qu’à cause de cette politique de coïnçage sournois, à petits pas, des anti-vax au lieu d’une obligation claire et ferme de se faire vacciner, on en est encore à ramer avec des hôpitaux saturés, des gens qui meurent alors que ç’aurait pu être largement évité. Ce n’est pas un jeu, faut-il le rappeler ?

Mais nous voilà donc avec à l’horizon une immanquable radicalisation des positions : les « fautifs » qu’on a très envie d’emmerder vont se rebiffer de plus belle, les ténors de la droite extrême et anti-piquoûse façon Phipillot et Dugnan-Aipont vont monter sur leurs ergots, ma voisine qui craint pour l’intégrité de son précieux patrimoine ADN, et l’autre qui affirme que ça rend stérile de père en fils vont renchérir dans leurs certitudes butées et obscures… on voudrait du contre-productif qu’on ne jouerait pas autrement. Détail secondaire, et cerise sur la gênoise, les puristes du langage châtié – je n’en suis pas, vous vous en doutez – vont condamner ce langage faubourien.

C’est con, n’est-ce pas ? eh oui. Et puis, ce que disant, Macronibus se ferme la porte des électeurs anti-vax pour la future élection. Notez, de toute façon il se sait grillé chez eux, ils l’ont déjà rayé de leurs listes d’ « amis » Fesse-bouc, de faux-lowers Thouitteur, de groupies Instagramme, et autres chapelles. D’ailleurs, moi aussi on m’a rayé !

Tibert

PS – Madame Hidalgo, pathétique, et mortellement vexée de la réponse dédaigneuse de monsieur « Vert-Plus », alias Jadot, à sa main tendue « chiche qu’on fait candidature unique » , va redémarrer sa campagne, seulabre. Ah bon ? elle avait mis sa campagne en pause ? ah…

Ambiance…

Le Monde le constate, comme TOUS les canards de la planète française : les DEUX jumeaux Bogdanov sont décédés du Covid, Igor ayant résisté 6 jours de plus que son frère. Morts du Covid, what else ? et pas vaccinés, bien entendu, s’agissant de brillantissimes ovnis, customisés des lèvres, des pommettes, du menton, de… mais très craintifs de la piquoûze !… pas « antivax », non – c’est ce qu’affirme leur avocat – mais ça y ressemblait fichtrement. De profundis, comme on dit, c’est trop tard pour rattraper le coup. Quand l’aveuglement tue…

Mais au parlement, ça discute ferme sur la future loi « Passe vaccinal ». Evidemment la majorité LREM est pour, les autres sont contre, et au milieu coule une rivière. Je veux dire ici que selon moi, c’est une lâcheté que ce passe « vaccinal » : la polio, le tétanos, la tuberculose… et d’autres, ont été vaincus par des vaccins obligatoires. Qui imaginerait un « passe polio » pour aller faire trempette dans une piscine ? tout le monde est supposé être vacciné contre la polio, et tant pis pour les illuminés qui trichent ! On a assez de recul maintenant pour confirmer que les vaccins anti-Covid actuels – du moins ceux à ARN messager – fonctionnent, et donnent des résultats massivement positifs, sinon à 100 %. On en attend évidemment de meilleurs, mieux ciblés sur les nouveaux variants, et puis des traitements efficaces. Bien. Mais on est dans la pire hypocrisie, là : ce « passe vaccinal », c’est un flingue sur la tempe des non-vaccinés, « mais vous êtes libres de choisir ! » . Un peu de courage, que diable !

Le courage, toujours lui, manque cruellement aux menaçeurs de tout poil qui sévissent sur les réseaux socio-poubelles : à longueur de messages sanguinaires, les députés favorables au vaccin anti-Covid vont se faire flinguer, suriner, décapiter – très tendance, la décapitation, sans doute l’effet Daech – par de très nombreux anonymes, planqués derrière leur clavier, leur RPV (*) et leur pseudo. C’est assez ignoble… comment peut-on être aussi bas, aussi moche ? je pose la question.

Mais de bonnes nouvelles, peut-être ? Notre ministre de Véran entrevoit, non le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie, mais l’immunité collective, si Omicron prend le dessus – comme ça semble être le cas – et infecte tout le monde… « avec modération » ! au pire, la grippette saisonnière, quoi… pas la fin des vaccins, mais la fin des masques, des jauges, des TGV secs, des queues, des passes de toutes sortes, des saletés de QR-Codes (**). Et la fin des insanités sur nos smart-faunes ? si seulement…

Tibert

(*) Réseau Privé Virtuel. Vous l’aurez reconnu, c’est un VPN, ce truc qui anonymise votre adresse sur le Houèbe – mais avec un béret sur la tête et une baguette de pain sous le bras.

(**) Les restos ont trouvé le truc pour ne plus vous proposer le menu-papier : le QR-Code qui trône sur la table, qu’il faut décrypter pour aller ensuite sur la page Houèbe où l’on peut lire le menu… avec son in-dis-pen-sa-ble Smart-faune, toujours pas remboursé par la Sécu.

« Ianuarius sobrius », ou pas

( Le drapeau européen flotte, esseulé, sous l’Arc de Triomphe ( à Paris, ça va sans dire ! ) et ça chiffonne pas mal de monde… Cette initiative d’enlever nos trois couleurs « temporairement » pour fêter la prise des manivelles européennes par la France est clairement malvenue, voire débile : a) l’Arc de triomphe n’a rien à voir avec l’Europe, c’est un monument dédié aux guerres et aux guerriers ; b) c’est la France qui prend les manettes, donc a fortiori cocorico, bleu-blanc-rouge en gras souligné ! c) on agite là le chiffon rouge sous le nez de presque tous les candidats aux prochaines élections, et naturellement ça n’a pas loupé. Provocation, très probablement…. à quoi ça sert ? à provoquer. Et ça marche : moi-même, ça me choque, c’est vous dire ! )

Et puis nos journaleux éperdument anglomanes, frémissants de joie – chic de l’anglais – nous invitent au Dry January. Le Parigot, dont je vous ai filé le lien ci-contre, regrette que ça se fasse « sans le soutien de l’Etat » . Encore heureux, que l’Etat ne soutienne pas ! soutenir un truc en anglais… ? non mais…! Qu’on soit instamment invités (*) à un Janvier Sec, un Janvier Sobre, un Janvier Abstinent… soit ! et pourquoi pas un Trocken Januar, tant qu’on y est ? Moi je vous l’ai fait en latin, notre mère-langue. Déjà que c’est assez difficile, rude, éprouvant… dry, pour moi, c’est forcément un vermouth, un Tarmini Bianco par exemple, avec un trait de gin et une olive verte piquée sur un bâtonnet pour faire jouli : tout l’inverse de la démarche ! Et si ce doit être un mois entier à boire de l’eau, du thé ou des sodas allégés, février me semble nettement plus indiqué : trois jours de moins à souffrir ! Celzéçeux que ça branche, je leur adresse mes encouragements goguenards. Je suis assez « imperméable » à ce genre d’initiative : waterproof en anglais, à l’épreuve de l’eau, justement. Janvier me verra donc, peu sobrement obstiné, accompagner mes rougets en papillotes d’un coup d’Entre-Deux-Mers bien frais, ma terrine de foies de volaille d’un Côteaux du Lyonnais de bonne origine (**), adressant mentalement un geste inconvenant au Dry January et à ses sectateurs. Mais avec modération, ça va sans dire.

Tibert

(*) Invités, pas contraints : nuance !

(**) C’est des astuces d’influenceur, ça, de la pub à peine déguisée. Il faudra que je songe à augmenter mes honoraires.

Ah, j’oubliais…

Oui, je reviens à mon dernier billet… il pointait la démission de l’état dans ses tâches régaliennes, dès lors qu’elles se heurtent à l’opposition délibérée de toute une frange de la population, quand ce n’est pas carrément de la campagne concertée de démolition-sabotage des institutions régaliennes, justement – voir l’orchestration zim-boum-boum des LFI / trotskistes / anars sur les « violences policières » . Dame, c’est dur et ingrat de faire face, de remonter la pente de l’incivisme, des quartiers perdus, du laxisme généralisé… c’est dur… et c’est bien tard. Aux Français (*) donc de « faire avec », de passer si possible entre les gouttes, avec interdiction de se défendre eux-mêmes ( milices, extrême-droite, fachos, les étiquettes sont toutes prêtes). Idem pour les flics, tétanisés-ligotés à l’horrible perspective d’une « bavure » . Visionnant il y a quelque temps le film « BAC Nord » ( la scène emblématique de l’impuissance et de l’humiliation : le face à face police-zivas à l’entrée de la cité ), un spectateur marmonnait à la cantonade, « aux USA il y a longtemps que les flics auraient tiré dans le tas » . C’est probablement vrai , et pas qu’aux USA ! Mais nous, nous avons les valeurs, et toc !

Il est vrai qu’ « ils » ont quelques circonstances atténuantes, Là-Haut : d’abord ils ne savent pas ! ils ne peuvent pas se rendre compte, retranchés dans leurs bureaux à lambris, encadrés de motards… on n’insulte pas leur race à moins de cinq-six mètres, personne n’essaye de leur arracher leur montre, nul plombier véreux ne vient les secourir à 22 heures 50 pour un joint défectueux (et puis votre chauffe-eau là il est mort, quel est le gougnafier qui vous a fait ce boulot dégueulasse, ça fera 1.253,67 euros HT). Et puis, autres excuses, il y a les surcouches, les camisoles de force, les empêcheurs de gouverner tranquille : le Conseil d’Etat qui ne se contente pas de Conseiller, mais commande ; le très sourcilleux Conseil Constitutionnel, par dessus qui l’on peut théoriquement passer avec des référendums (referenda, en V.O.), mais le référendum c’est populiste, n’est-ce-pas (**) ; la Justice, qui tient très fort à jouer sa partition toute seule dans son coin ; et puis l’Europe (plusieurs couches à elle toute seule) !

C’est dur de gouverner. C’est tout sauf tranquille. C’est une vie d’intranquillité, comme aurait dit Pessoa. C’est quand même plus facile, admettez, de laisser glisser… le hic, c’est qu’il faut toutefois faire semblant, pour justifier son poste, faire semblant de s’activer, de faire quèqu’chôse, « avec une bite et un couteau » , comme on dit.

Tibert

PS – Ah, j’oubliais (voir le titre) : Et bonne année, hein ! Tous mes voeux, chers amis lecteurs.

(*) et tout particulièrement les Françaises, qui doivent apprendre dès la tendre enfance à raser les murs, pas s’habiller trop voyant, éviter la solitude, les fonds de parkings obscurs, les heures tardives…

(**) Constitution salement mal faite, qui a prévu « au cas où » ces détestables consultations populaires.

Feu l’état

On m’envoie une photo d’une entrée de grand magasin à Singapour : une silhouette de flic grandeur nature en contreplaqué veille à l’entrée, menottes bien visibles attachées à la ceinture, tandis qu’un texte en retrait affirme : « Voler est un crime ! » : un crime, quand chez nous c’est un délit. Il est vrai qu’à Singapour les murs ne sont pas tagués, les voitures pas cramées, les rares dealers rasent les murs, sachant ce que ça coûte de se faire gauler, face à une justice sans humour ni laxisme… c’est loin, l’Asie du Sud-Est ; par chez nous c’est une autre ambiance. Le Figues-à-rôts s’interroge gravement : « Voitures brûlées de la saint-Sylvestre : pourquoi l’état reste impuissant » : bonne question ! parce que l’état s’en fout, a baissé les bras, et Macronibus le premier, qui se gargarise de la Présidence française de l’UE à partir de janvier, surjoue la crise Covid pour occuper le terrain, mais néglige les tâches régaliennes qui pourtant lui incombent. Notez, il n’est pas le premier… Hollande, fier de son immense « mariage pour tous » , s’est contenté ensuite de déplorer les violences et accompagner les cercueils des victimes d’attentats ; Sarkozy a pris des postures, fait des moulinets prometteurs… et puis voilà ; Chirac a superbement flatté le cul des vaches aux salons agricoles, englouti photogéniquement des bières et des têtes de veau-ravigote, mais la sécurité des Français, alors là…

Notez que lorsque ça le chatouille vraiment, l’état, il sait trouver les moyens d’agir (*) ; mais ça se limite aux citoyens « manoeuvrables » , c’est-à-dire vous et moi : on sait leur serrer le kiki, inexorablement, sur les règlements d’urbanisme, sur la circulation, sur les taxes et impôts, sur les initiatives étiquetées écologie (ça aide si la Justice n’est pas ou peu dans le circuit) ; cependant qu’une vaste frange des occupants de ce pays échappe impunément à tout fonctionnement civilisé.

Sombre constat ? hélas oui. Tenez, voilà pour ajouter à la sombritude, le noir commentaire d’un lecteur – un lecteur abonné du Figaro, que d’aucuns classeront aussi sec chez les fachos, donc – : L’Etat n’existe plus vraiment. Il se contente de prélever de l’argent auprès des capables et de le redistribuer à des incapables, et à garder les enfants en garderie nationale jusqu’à 18 ans. On peut prévoir des fuites massives de diplômés dans les années à venir. C’est moche, un pays qui meurt.

PCC, Cassandre

(*) Un exemple brillant : la sécurité routière sous Chirac. C’était abominable, on y a mis le paquet, ça a fonctionné. Je parle au passé, car a) Il n’y a plus que les radars pour agir – brutalement, donc – ; la police a déserté les bords des routes ; b) effet pervers, des dizaines de milliers de conducteurs roulent sans permis ni assurance. Mais bof… il y a des problèmes plus graves, pas vrai ?