Tête(u) à claques

( On peut maintenant imaginer la manoeuvre tordue, la manip qui a déclenché les « révélations » sur les supposés écarts sexuels de monsieur Hulot, déjà jugés et prescrits : c’est du billard à trois bandes. Il faut, pour une raison que j’ignore – c’est la soupe des écolos, ça, pas forcément de première pression à froid ! – mettre de côté un gêneur, en l’occurrence monsieur Matthieu Orphelin. Il s’avère que c’est un ex-collaborateur de Hulot, et qu’il lui est resté lié : on flingue donc Hulot ! Puis on écarte Orphelin, avec une excellente raison, dans cette campagne présidentielle exigeante et pour la clarté de nos positions gnagnagna… il peut protester, flûter, Orphelin, « j’y suis pour rien, moi » , il l’a dans le baba, largué sur le quai. Et tant pis pour monsieur Hulot. )

Mais autre chose : cet article sur la Une du canard Têtu (*) , qui met en scène le chanteur Bilal Hassani (un nom qui sonne comme une marque d’eau « purifiée » (hors de prix pour de l’eau aqua simplex ) fabriquée par une énorme multinationale alimentaire suisse dont le nom en 6 lettres commence par N). Je ne fais certes pas partie des groupies de ce chanteur, et je me contrefiche de son devenir dans le chaud-bise français ; il n’aura pas un kopeck de moi, tout comme un tas de pousseurs de chansonnettes superflues. Mais voyez l’imagerie qu’en a faite Têtu : c’est { la Vierge Marie + Jésus } fusionnés, rassemblés Ad Majorem Gloriam Hassanii, pour la plus grande gloire d’ Hassani.

La SNCF et la RATP, via la boîte chargée de leurs espaces de pub, Mediatransports, ont refusé de diffuser les panneaux de Têtu sur leurs stations, quais, lieux de passage… je cite , « Dans nos contrats (…), il nous est impossible d’afficher des visuels où sont présentes des références religieuses ». Ah, on avait bien vu, c’est du religieux catho-sulpicien « détourné ». Personnellement je trouve ce « visuel » hideux et de très mauvais goût – tout comme le style sulpicien – mais je ne suis pas l’arbitre des élégances. Mon propos n’est pas là ; certains aiment la morue aux fraises avec du KoKa-Laïte, grand bien leur fasse, du moment qu’ils ne m’obligent pas à en bouffer. Non, plutôt, je proposerais à Têtu de faire le même genre de montage, mais en foutant la paix aux Cathos, ces braves bêtes qu’on peut rudoyer sans aucun risque, et en remplaçant Jésus-Marie par un prophète barbu, coiffé d’un turban, avec quelques versets en arabe en dessous pour souligner. Mais c’est juste une idée sotte et grenue, et ils ne le feront pas ! Pas fous !… ne leur resterait plus alors, à la rédaction de Têtu, qu’à solliciter une escouade de flics en protection, sans oublier de surveiller étroitement les jeunes Tchétchènes demandeurs d’asile de fraîche date.

Tibert

(*) Revue emblématique de la communauté homo, élargie aux LGBT++ ; il y a bien des « Moto-revue » , des « Bière magazine » et des « Le chasseur français » , il en faut pour tous les goûts.

Joint et cynisme

( La surprise – divine ? à vous de voir ! – du choix des adhérents LR au premier tour : Pécresse et Ciotti ! Qui l’eût cru ? eh bien c’est clairement une baffe aux espoirs de monsieur Bertrand, qui « S ‘ voyait déjà… / En haut de l’affi-cheuuuu… » . Evidemment, quitter le parti pour y ré-adhérer, juste à temps pour postuler à en devenir le héraut, ce n’était pas vraiment franc du collier comme manoeuvre ! Vous me direz, Pécresse aussi, alors… oui mais c’est une femme, ça ne vous aura pas échappé, et l’on réagit différemment, c’est évident. Bref : Ciotti versus Pécresse, second round. Je ne vous dirai pas pour qui je voterais si j’étais adhérent LR, mais de mon point de vue la chevelure – ou pas – n’est absolument pas le critère dominant ! Il faudra un jour, s’ils arrivent aux manettes, que les LR alignent enfin leurs actions sur leurs discours vigoureux : les promesses de nettoyage sous pression, les moulinets « vous allez voir ce que vous allez voir » , merci, on nous les a déjà servis ; ça ne suffira plus. En attendant, les Macronious boy’s brassent leurs fiches, savoir sur qui il va falloir concentrer les attaques, sortir des dossiers… )

Mais, je vais voir de temps en temps des canards régionaux : La Montagne me nâvre la plupart du temps – du Clermont-foot, du rugby, des chiens endommagés, de vieux articles tenus au chaud au coin du feu… mais ce jour ils ont sorti un bon article, fourni, détaillé, pertinent. Il pointe la politique singulière de notre pays concernant le cannabis « récréatif » : le shit, quoi ! En bref, on réprime ferme… sur le papier ! Nous sommes le pays le plus répressif ! En fait on est d’une hypocrisie confondante, Là-Haut. Tenez, dans plein de films – un exemple entre cent, le « Goût des autres » , de Jaoui – ça se roule des joints, complaisamment, on partage, on rigole, aucune culpabilité, pas de message défilant en bas de l’écran : « Fumer tue, fumer du shit alors là c’est épouvantable » . Ce pays entêté poursuit néanmoins bêtement, stupidement, une politique anti-drogue « en l’air » , totalement inefficace. Soit on interdit, et l’on RÉPRIME vraiment, du grossiste au guetteur en passant par le dealer et le client (*) ; soit on légalise et on organise judicieusement les circuits ; entre les deux, c’est du n’importe quoi, au minimum du foutage de gueule.

Au minimum, car derrière cette pseudo-répression laxiste, ou ce laxisme répressif, on se demande quel calcul tortueux peut justifier cette mascarade. Pour le profit de qui ? à se demander si l’on ne souhaite pas, en haut lieu, que l’économie souterraine du cannabis perdure et embellisse, dans un statu-quo malsain qui arrange plein de monde… mais, dites-moi que je me trompe !

Tibert

(*) Pouvez y aller, je ne fume pas, alors…

Mots fourre-tout

( Le désormais candidat Z., très clivant en effet, veut lancer sa campagne et son tout neuf parti rassemblant les ex-« Amis de Z. » : c’est dans le 15ème arrondissement – à Paris, forcément ! Et les élus de cet arrondissement, hypocrites, font état de dangereuses menaces sur la tranquillité de ce « paisible » arrondissement ; tenez, voyez cet entrefilet du Parigot. On y découvre que ce dont parle Z., eh bien, ce n’est pas du fantasme ! Je cite les élus alarmés : « Éric Zemmour va se rendre dans un quartier où sont installés des consommateurs de crack, où se trouvent des migrants à la rue… Tout ce qu’il dénonce » . Donc ça existe ?! Et puis il serait intéressant de se demander : Z. s’annonce-t-il avec une bande de casseurs ? d’émeutiers ? de Chemises Brunes ? eh non, ce sont les éventuels – et probables – antifas, LFI, NPA, chapelles de gauche diverses et variées qui vont venir mettre le souk pour tenter d’empêcher Z. de répandre sa néfaste parole, ses idées délétères… idées un tantinet rances et fermées, de mon point de vue, mais qui ont le mérite de dire les choses sans fard, hors du discours ambiant, tout imprégné de Bonne-Pensée, ou d’anxiolytiques, ou les deux. Bref : pour ne pas fâcher les émeutiers, il faudrait baillonner ceux qui ne leur plaisent pas ! On inverse l’ordre public, en quelque sorte. )

Mais, au fait : Le Monde titre : « Au Chili, un racisme croissant envers les immigrés » : il va en effet y avoir des élections, et l’extrême-droite y est assez présente, agitant le thème des « migrants » : rien d’original jusqu’ici. Là où l’on s’interroge, c’est que ces « migrants » – qui déboulent essentiellement au Nord du pays (*) – sont massivement des Vénézuéliens, hispanophones, populations typiques d’Amérique Latine, fuyant le purgatoire de Chavez-Maduro où il n’y a rien à croûter. Où donc est le racisme ? xénophobie, repli nationaliste, crainte de submersion, peut-être… racisme, évidemment pas. A utiliser certains mots à n’importe quelle sauce, on entretient une confusion malsaine. Idem, s’agissant de l’Islam (la fameuse islamophobie !) on nous mitonne ça avec du racisme : c’est un abus de langage ! il se trouve couramment des Arabes laïcs, et des musulmans non-Arabes. On traite là, en fait, d’ aversion ou de crainte envers une religion. C’est trop long ? possible, mais au moins c’est précis.

Tibert

(*) Ce qui me rappelle cette boutade : Pour traverser le Chili en train du Nord au Sud, tu mets trois jours ; d’Est en Ouest, tu changes de quai.

Du biélo-rapport

( La survenue du variant V5.8967.563B6544 du Covid, alias « petit-o », ou Omicron en… grec (*), dont on sait peu, sauf qu’il est très très diffusant, mais en termes de méchanceté ?? no sé, me laisse à penser qu’il y en a plus que marre. Deux décisions urgentes : vaccin obligatoire pour tous sauf contre-indication justifiée ; et puis lâcher la bride. On a du recul, la maladie, si l’on est vacciné, s’apparente à une vague grippe-rhume : eh bien va pour le vague rhume-grippe, et qu’on vive enfin normalement. Cette histoire tourne au Grand-Guignol, décidément, et n’a que trop duré. )

Mais autre chose : monsieur Bertrand, possible futur candidat à la magistrature suprême, pour faire ch… Boris Johnson et le coincer sur les sujets où il fait rien qu’à nous embêter (pêche, « migrants » , notamment) propose de laisser tous les « migrants », justement, candidats à traverser la Manche illégalement, monter sur les traversiers (**) vers Douvres ou similaire, et bon vent ! On va leur embouser les frontières, ils vont être débordés, les Rosbifs, vous voyez le tableau !

On pourrait optimiser ce système : en proposant des vols-charters depuis la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan… soi-disant pour visiter les falaises d’Etretat et les brasseries du Nord, et en rabattant ensuite tous ces « touristes » sur Calais, Dunkerque ou Sangatte, et en leur donnant les horaires des navires…. Bref, c’est e-xac-te-ment la technique du Biélorusse Loukachenko et du Turc Erdogan pour faire pression et déstabiliser leurs voisins ! on a suffisamment tempêté contre ces tentatives de chantage dégueulasse, prenant de pauvres bougres en otages. Alors non, pas ça !

Reste à trouver des armes plus propres – et plus propres à nous battre – pour les âpres discussions avec les Anglais. Un peu de pugnacité, que diable ! Nos négociateurs ont pour le moment donné le sentiment de se « coucher » ; ils seraient bien inspirés de nous montrer le contraire.

Tibert

(*) Evenement à marquer d’une pierre blanche, après les inévitables Blaque-fraïdais et Saïbère-Monn’dais : un terme non français mais pas en anglais !

(**) C’est le français pour ferry ; merci à nos amis québecois, qui veillent mieux que nous à bannir les anglicismes inutiles… enfin, pas partout. « Sipper » son verre, pour siroter, c’est un anglicisme, non ?

France, profonde

Il fallait que monsieur Z, Z comme Zemmour, aille à Marseille, cette ville si chère à monsieur Mélenchon (et Tapie, et d’autres…). Marseille, ce creuset méditerranéen, brassage de populations, gnagnagna… vous connaissez le refrain. Marseille où monsieur Z a été, paraît-il, fraîchement reçu ! le Mistral soufflait, délavant le ciel mais gelant les os. Mal reçu ? quelle surprise ! Connaissant a) la composition de la population de la ville – assez approximativement, vu que les statistiques ethniques, black-out ! Verboten ! – et la sur-représentation de Marseillais « issus de l’immigration » dans les quartiers centraux du Panier, la Canebière, Noailles, St-Charles… ; b) les thèmes de monsieur Z sur l’immigration, on se demande comment il aurait pu être reçu favorablement : ce ne sont pas ses groupies ! les douces musiques de LFI et des Mélenchoniciens (portes grand-ouvertes aux « migrants », salaires revalorisés, sur-taxation des riches, laïcité élastique aux poussées religieuses intrusives…), par contre, là oui.

Il se trouve, oh my God ! que monsieur Z a fait un geste déplacé, un doigt dit « d’honneur » (où l’honneur va se loger ! ). Lamentable, condamnable, les médias sont tous d’accord là-dessus. Peu élégant, vulgaire, pas beau, certes. Sauf qu’il répondait là, impromptu, au geste identique que lui adressait une supposée Marseillaise anti-Z, qui pour le moment reste anonyme, aucun photographe n’ayant pris la peine de fixer symétriquement la scène (en cour de récré, on aurait dit « qui c’est qu’a commencé ? » , mais on n’était pas à la récré).

Détail intéressant, monsieur Z n’est pas allé en train jusqu’à Marseille ; il est descendu en Aix-en-Provence, finissant le trajet en voiture. On l’attendait en effet gare Saint-Charles, bruyant et agressif « comité d’accueil » : en l’espèce, les antifas, groupuscule qui entend dicter SA démocratie. C’est la mise en application du fameux slogan-pirouette, oxymoresque, « pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie » . Marseillais, mes chers compatriotes, pauvres citoyens incultes et crédules, les antifas étaient là pour vous éviter, – vociférations, projectiles divers, horions, baston… – d’entendre malencontreusement les chants des sirènes du mauvais côté.

Tibert

Les Pipeûls et leurs misères

D’horribles, terribles et croustillantes informations sont pendantes, ou déjà lâchées. Françaises, Français – et même entre les deux – vous devez déjà vous régaler à voir et entendre causer « de plus près » de monsieur Hulot – Nicolas, pas l’homme en vacances – et de monsieur Z, alias Zemmour, encore lui, toujours lui, mais ici par ricochet, en quelque sorte. Tenez, Clauseur, la célèbre feuille de chou des pipôles, celle qui trônait-traînait chez votre coiffeur avant que le Covid déboule, veut sortir cette info, comme quoi la conseillère politique de Z serait enceinte. Dingue, non ? voilà une nouvelle qu’elle est importante ! croustillante ! Eh oui : je vous explique… c’est qui le géniteur ? eh eh… ah ah… eh oui, bon sang mais c’est bien sûr ! ça c’est de la politique, coco.

Et concernant monsieur Hulot, quelle vieille rancune racornie veut que ressortent de nos jours, sur la chaîne 2, envoyée vachement spéciale, des faits prescrits ? pour quoi faire ? qui déterre les vieilles merdes pour les jeter au ventilateur ? qui est derrière ce missile daté ? ça, vous ne le saurez pas. Mais « il a demandé à Charlotte (*) de l’embrasser dans le cou » , vous vous rendez compte ? et les journaleux de la télé et des talc-chauds de tartiner à perte de vue et se gargariser à longueur d’émissions pour savoir si Nicolas H. est fondé à faire de l’humour – il a osé faire de l’humour (**) – sur un sujet de cette gravité ! allez savoir, si ça se trouve, il n’aurait pas vendu du beurre aux Allemands ?

Bref la presse fonctionne, qui pour alimenter la pompe à purin, qui pour gloser, disséquer, inlassablement. C’est assez lassant… ah, dans mon oreillette… on me cite un entrefilet… oui, il semblerait que d’aucuns affirment (ce serait dans le Fig’ragots) que « le wokisme n’existe pas, c’est un fantasme de réactionnaire » : donc Colbert tagué, les réunions interdites aux mâles Blancs, tout ça… c’était de l’humour ?

Tibert

(*) Le prénom a été changé, par précaution.

(**) Pierre Desproges le disait déjà, et Charlie-Hebdo l’a démontré dans le sang : on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui.

Menaçantes bouteilles d’eau

( Les services de renseignement russes « nient tout projet d’invasion de l’Ukraine » : c’est dans le Parigot de ce matin. Nous voilà pleinement rassurés ! c’est vrai, quoi, d’aucuns aux USA prétendaient que… chars en grand nombre… concentration de troupes… manoeuvres… du vent ! c’est tout faux, ce sont les Russes eux-mêmes qui vous le confirment. Ce sont quand même eux les mieux placés pour en parler, non ? )

Et puis ces matchs de foot où l’on ne peut plus tirer un corner sans EPI, Equipements de Protection Individuelle : un footeux de Marseille s’est pris une bouteille d’eau sur le crâne, pour le punir de jouer dans l’équipe adverse ! c’est vrai, quoi… si les 22 joueurs étaient du même côté, ça éviterait les conflits. En attendant qu’on en vienne à cette sage disposition, pourquoi ne pas renforcer – au vrai sens du terme – les tenues sportives des footballeurs ? regardez les gars du « foot » états-unien, ceux du hockey sur glace… ils sont bien enveloppés, à l’abri sous leurs carapaces. Puisqu’on ne peut pas aller contre la violence dans les stades – c’est une cause sans espoir, vu l’évolution de notre belle société – aux pâles et modestes protège-tibias, ajoutons casques, épaulettes, matelassages divers, coquilles bas-ventrières, souliers ferrés à coque. Avec quelques nids de mitrailleuses placés judicieusement aux coins des tribunes circulaires, on pourra savourer les matchs de NOS équipes, où 11 mercenaires croates, zambiens, marocains, moldaves, écossais, péruviens, ivoiriens… défendent avec ferveur les couleurs de NOTRE ville.

Tibert

Robert et roberts

( L’utile canard hebdomadaire « Que faire à Montpellier cette semaine » , alias La Gazette, 2 euros tous les jeudis, penche à gauche, ce n’est pas un scoop – sans doute pour tenter de faire contrepoids. Un bref article (1/5 ème de page) – avec une photo d’ oeuvre d’art : un mannequin de vitrine empaqueté dans un sac plastique – commente la nouvelle expo du MO.CO (MOntpellier COntemporain (*)) : « L’épreuve des corps » . Il s’agit du corps, donc… et, je cite le directeur dudit MO.CO, « …et la façon de le traiter dit beaucoup de nos sociétés » . Eh oui… extraits de l’article : « on montre donc le corps dans tous ses états : en transition de genre avec les sculptures de Michele Rizzo… » ; il est vrai que c’est très bien vu, très tendance, avant de devenir banalissime, et bientôt remboursé (sic) par la Sécu : on se fait maintenant raboter la zigounette comme on irait pisser, et ça participe grandement de la dénonciation du système macho-capitaliste. J’exagère ? je pousse le bouchon, là ? à peine. Tenez, la suite de l’article : « Surtout, les artistes dénoncent sa soumission (la soumission du corps, NDLR) par des diktats masculins (…) ou par une société capitaliste qui broie le travailleur insuffisamment productif (…). Encore une fois, le MO.CO montre ici comment l’art contemporain s’approprie des sujets sociétaux pour mieux les dénoncer » . Au MO.CO, donc, on dénonce (sic) les sujets sociétaux, au moyen de l’art ; et c’est le détestable diktat masculin, la malfaisante société capitaliste qui s’y collent – comme d’hab, ajouterais-je. )

Mais le Robert, le dico bien connu, dans son édition en-ligne, a introduit « iel » : entre il et elle, mais en commençant par il, on lit de gauche à droite, nobody’s perfect ! Lu à l’envers, ça fait la monnaie roumaine, valide au Scrabble tout comme zyklons, avant que iel y fasse aussi son entrée victorieuse – c’est l’affaire de quelques semaines. Mais, cher Robert, il reste pas mal de pain militant sur la planche – à pain, justement, à propos de roberts ! car si le/la tout récent.e iel se revendique de genre résolument, fièrement indéterminé.e (**), notre langue sexiste renferme encore des tombereaux de termes hélas genrés ! de pluriels neutres donc masculins ! Il va falloir turbiner ferme, Robert, pédaler dans la BONNE direction, abonder la BONNE cause ! Sur le site du Robert, justement : « robert – nom masculin. Familier : sein » . Délicieusement ambigu.

Tibert

(*) Une lectrice de Nantes suggère l’ Art Comptant pour Rien.

(**) Quelle soupe !

Cynisme, mode d’emploi

Un titre du Monde sur les pressions mi-grattoires à la frontière polono-Biélorusse : « des milliers de migrants visés par des canons à eau et des gaz lacrymogènes » … : en somme, les militaires polonais sont venus les embêter, les migrants ? non mais, où on va, là, on peut même plus rentrer en Europe clandestinement comme on veut ! Notez, Le Monde persiste dans son parti-pris : « Un policier polonais a été grièvement blessé, vraisemblablement victime d’une fracture du crâne, dans les heurts, a annoncé la police. » . Sur d’autres sites, on n’a pas écrit « ... a annoncé la police » : c’est donc vu comme un fait, pas comme un bobard de la police polonaise. Vous vous ferez votre opinion…

Il en est qui glosent, sarcastiques, sur le sujet. Les officiels russes, le ministre de l’étranger, Lavrov, ce boute-en-train ; Poutine, et d’autres. Tenez, les commentaires outrés de monsieur Lavrov : « « Le comportement de la partie polonaise est absolument inacceptable » ; et puis « Ils violent toutes les normes juridiques » . C’est dingue, non ? des gens qui osent protéger leurs frontières contre une invasion instrumentalisée ! où sont les Droits de l’homme ? les Bonnes Ames ? les Assoces ? je vais vous dire : monsieur Lavrov, il est vachement déçu du comportement des Polonais. Il les voyait mieux que ça. Normalement, c’était un plan salaud mais imparable, et ça risque de partir en quenouille…

Notez, nous ne savons toujours pas QUI, en Europe politique, QUI, à la Commission, au Parlement… ne veut pas qu’on aide les Polonais à mettre efficacement en échec la bidouille provocatrice de la bande Poutine-Loukachenko. Zut quoi, c’est normal, ce qui se passe ? les étonnants charters de touristes moyen-orientaux vers la riante, pittoresque Biélorussie, avec excursions récréatives aux frontières polonaise et lituanienne ? D’aucuns à Bruxelles, une fois, devraient rendre des comptes pour leur duplicité, leur mauvaise foi, leurs calculs malsains envers la Pologne, qui, « fait le job » , il faut le dire ici. Remarquez, la transparence, à Bruxelles…

Tibert

On va matcher la réconciliation

Triste collecte de galimatias ce matin. Il faut croire que le dimanche soir les correcteurs de langue jouent relâche ? mais pas que. Tenez, le Grand Chef des rugbymen français, après une victoire de notre équipe contre celle de Géorgie, et avant un match contre les Tout-en-Noir : « On va chercher à matcher avec les All Blacks, partout et tout le temps » … déjà que l’anglicisme matcher est utilisé abusivement (on a les bons verbes chez nous, et le local c’est tout de même mieux !) pour correspondre, coller ( « ça colle pile-poil » ), on le met maintenant à la sauce rivaliser, tenir tête. Encore un vague verbe flou et fourre-tout pour accompagner un « euh… et… voilà !  » . Enfin… c’est du sport !

Mais plus grave, c’est une avocate qui cause, là, en argot une « baveuse » (j’ai hardiment féminisé baveux, je suppose que c’est politiquement correct, comme l’omelette du même métal), gens rompus au langage, à l’éloquence. C’est madame Raquel Garrido, du groupe politique mélenchonesque, qui causait sur un plateau télé. Verbatim, donc, l’extrait d’article du Fig’ragots, et c’est madame Garrido qui s’y colle : «Les familles ont fait des efforts incommensurables pour participer au procès, pour trouver en eux la force de témoigner, de rendre hommage à leur mort, de trouver le chemin vers la réconciliation, y compris avec les terroristes eux-mêmes et les personnes qui sont poursuivies». Bon, deux belles fautes à « … en eux » (en elles, les familles) ; et puis « … hommage à leur mort » : il y a eu plusieurs morts, possiblement dans chaque famille ; donc leurs morts, sinon on comprend que c’est la mort des familles ? elles y rendent hommage ? absurde. Ici, en fait, à l’oral il n’y a pas faute (*), c’est le canard qui l’écrit faussement comme ça, « leur mort » : c’était verbal, donc supposons que c’était la bonne formule, au pluriel.

En revanche, c’est assez énorme ce qu’elle nous sort là, l’avocate insoumise ! réconciliation, y compris avec les terroristes eux-mêmes ? Ils vont bientôt leur faire des guili-guilis, des fois que ça aiderait à voter LFI ? Non mais… avoir vu sur des vidéos, relayé par les RSP (**), le sieur Abbaoud traîner en blaguant des cadavres d’infidèles attachés au cul de son son pick-up (enfin, du pick-up affrêté par Daech) ; avoir connu, le procès du 13 novembre tirant à sa fin, le détail des massacres ignobles de gens pacifiques venus écouter de la musique, et se réconcilier avec ceux qui ont fait ça ? jamais ! La justice, oui ; le pardon, la réconciliation, jamais. Comme disait l’un des témoins de la tuerie du Bataclan, faisant le parallèle entre le terrorisme islamiste et un cancer (je cite de mémoire) : « on ne négocie pas avec son cancer, on le combat ». Je suis bien d’accord.

Tibert

PS – Tiens, une fausse nouvelle, une intox, infox, un bobard, une fable : il faut que ça s’appelle fake-news, sinon ça va avoir l’air vrai – enfin, pas vraiment faux, vous voyez ? et puis on bouffe, froid, du cold case à toutes les sauces figées, quand ce serait tellement plus digeste, à la mode affaire classée.

(*) Sauf si c’est prononcé façon Topaze dans sa fameuse dictée « Des moutonnssess paissai-eu-nnt dans un pré » ; mais je n’ai rien entendu de tel.

(**) Réseaux-Sociaux-Poubelles