Rien qu’à nous embêter !

Le très médiatique rétropédalage macronien, sur le décret instituant un contrôle technique pour les 2-roues, laisse rêveur. Car enfin, quels sont les fonctionnaires assez { incompétents, pervers, machiavéliques, phobiques } (rayer les mentions inutiles) pour proposer de s’attaquer à la très respectée corporation des motards ? c’est pour glisser une peau de banane dans l’escalier, destinée à Macronibus ? pour le rendre un peu plus impopulaire encore ? c’est loupé. Pour enfin permettre un contrôle normal et salutaire des bécanes, notamment des pots d’échappement fantaisistes, absents, hors normes, hurlants ? c’est remis à plus tard, quand l’horizon sera plus serein… jamais, donc, sauf à l’avènement des motos exclusivement électriques – encore y aura-t-il des fêlés pour fixer des bouts de carton dans les roues, ça fait vroom-vroom quand elles tournent.

Sachons-le, il y a en France des sujets qu’on ne peut aborder que dans une conjoncture très favorable, calme plat, consensus national, etc… situations rarissimes, quasi miraculeuses. Tenez, le gasoil « agricole » ou « BTP » au prix standard de tout le monde ? plus tard ! il est urgent d’attendre, sauf à mettre le pays sens dessus dessous. Les routiers (soit les salariés, soit les petits patrons, voire les deux, c’est une fusée à trois étages) c’est idem, surtout ne pas les froisser ! On a ainsi vu les coûteux portiques Ecotaxe mis à la poubelle (madame Ségolène en frémit encore), du seul fait que les routiers bretons, bérets rouges sur le ciboulot, estimaient qu’on leur en voulait, zut quoi, ils sont plus loin, eux.

Il n’y a pas si longtemps, les taxis parisiens faisaient encore la pluie et le beau temps. A chaque timide tentative de moderniser cette profession, allez hop, blocage total ! le périph’ parisien en thrombose veineuse profonde. Monsieur Pasqua en était à les bichonner aux petits oignons… Il a fallu le raz-de-marée planétaire des Z’Uber et compagnie pour enfin balayer ce corporatisme délétère, inique, cynique, d’un autre âge.

Bref, sur cette affaire hautement inflammable, Macronious a pu éviter le pire, mais il y a des fonctionnaires qui vont se faire remonter les bretelles : qui a pris et balancé dans son dos ce décret anti-motards et explosif ? Derrière cet épisode révélateur de nos dysfonctionnements administratifs s’impose cette belle image de notre pays : une juxtaposition chaotique d’égoïsmes exacerbés, moi-moi-moi, les autres je m’en fous ; un Chef chef-d’orchestre appliqué à tout contrôler, tirer toutes les ficelles : s’il pouvait il soufflerait lui-même dans les clarinettes ! manifestement, on est bien gouvernés.

Tibert

Nommer, plus ou moins

J’ai eu l’occasion de feuilleter un vieux numéro de Bébective de l’année 1963, à propos d’un assassinat en Auvergne : TOUS les noms y étaient. Les proches, les suspects, la victime, les lieux, tout. En ce temps-là, on ne prenait pas des airs de vierges effarouchées à propos de « stigmatisation » : Robert, Mouloud ou Paulette, on nommait.

De nos jours, on ne nomme plus, ouhlala non ! Le gars pris, les mains pleines de sang, un couteau tout poisseux à la main au dessus d’un cadavre égorgé de frais, c’est un « suspect », un « présumé »  ; sa couleur de peau ? son blaze ? rien. Vous pourrez vérifier aisément, les faits divers… pas de stigmatisation !

Sauf que, samedi dernier, une nana dans une manif « Anti-passe + vaccin assassin + GJ + Macron démission etc… » à Metz brandissait une pancarte citant des noms juifs – mais pas que – du genre « qui c’est qui tire les ficelles » . C’est lamentable, c’est une saleté de sortir de tels slogans, on est d’accord. Condamnable, c’est clair, sans être du même ordre que de violer et torturer une joggeuse avant de l’étrangler – chuut, là c’est « le suspect » , surtout ne pas stigmatiser. La pancarte anti-juifs, en revanche, on sait qui c’est ! visage bien visible et non flouté sur les photos, nom en caractères d’imprimerie dans les articles, pedigree détaillé. Il se trouve que « la suspecte » a – c’est dit clairement – fréquenté le RN, le parti de la Marine : si vous y voyez une justification pour qu’on lui réserve un traitement de faveur, qu’on la montre du doigt, qu’on l’attache au pilori et qu’on lui crache à la figure, vous avez bon.

Tibert

Des tas de bonnes raisons…

… de se réjouir ! Passés les J.O. japonais en retard d’un an, et madame Hidalgo en personne ayant récupéré le schmilblick pour 2024 et pour Paris – ah, Paris, c’est vrai que ça manquait, les J.O… – on peut passer à autre chose. Ce matin tôt, je trouve, donc, dans la presse-sur-Toile, plein de bonnes nouvelles. Tenez :

Au Mexique, dans l’état de Sonora, il fait 40° à l’ombre comme de rien, il ne pleut plus, les troupeaux crèvent de chaud, de soif, de faim, c’est la cata. Vous comprenez, l’économie, là-bas, c’est la viande bovine sur pattes ; on en mange habituellement trois fois par jour (exercice : mettez cette phrase à l’imparfait).

– Au Vénézuela, on s’apprête à définir une unité monétaire 1.000.000 fois plus forte : on va enlever six zéros aux étiquettes. Le kilo de haricots à 265 millions de Bolivars va descendre à 265. Ouups, rectification, ça fera 1,35 $ : on paye quasiment tout en dollars, là-bas ; ça vaut mieux. Maduro et son prédécesseur Chavez étant des flèches, des types au dessus de toute critique, c’est généralement la faute à pas de chance, ou aux USA. Tiens, oui, les USA, bonne idée.

– A Madagascar, c’est la famine. Il est vrai que la gousse de vanille, c’est délicieux, mais peu nourrissant. Mais, justement, un complot vient d’être découvert, qui devait, paraît-il, faire la peau au président du pays, et, le croirez-vous, il y aurait un Français dans le coup ! Ne cherchez plus, on sait maintenant pourquoi ils sont dans la panade.

– En Turquie, le gouvernement menace de poursuites les médias qui montreront les incendies en cours dans le pays. Le mot-clé de Touïtteur #HelpTurkey fâche, là-bas en haut lieu : ça semblerait dire que la Turquie aurait besoin d’aide… non mais… pas du tout ! tout va super bien en Turquie, c’est officiel.

– Le Gulf-Stream, ce superbe et généreux courant marin qui tempère si bien nos climats européens de la façade atlantique, projette de faire une pause… il se ferait porter pâle. Du coup, le climat de Lyon serait bientôt celui de Montréal, au Québec. Réjouissant, non ? L’hiver, -15° C ou pire, jusqu’en avril.

– En Afghanistan, les Talibans conquièrent les capitales régionales, quasiment sans opposition. Bientôt le retour aux affaires pour eux, donc : démocratie à la trappe, chape de plomb, moyen-âge religieux, femmes interdites de scolarisation… charmantes perspectives. Ah, j’oubliais, le pavot, l’héroïne : les affaires, quoi…

… Mais justement, un romancier afghan, et d’autres, lancent une pétition pour que « les pays occidentaux recueillent les journalistes et artistes » menacés par le retour des Talibans. Voyez, c’est très simple : TOUS les Afghans lambda (et les Afghanes, donc ! ) vont pâtir du retour des Talibans, mais il faut sauver les journalistes et les artistes. Les sauver, eux, mais pas en Turquie, au Qatar, en Arabie Saoudite (16 habitants / km2, il y a de la place !),  pays développés, très-très musulmans et fiers de l’être, mais nous ! nous, les démocraties occidentales, bonnes pommes (*).

Tibert

(*) Tiens, bonne pomme : le gars qui a incendié la cathédrale de Nantes s’est de nouveau illustré, en Vendée, à trucider un des curés qui l’hébergeaient. Entre le masochisme des catholiques, la somnolence bienveillante de la justice, le gouvernement « c’est un problème subalterne » , personne n’a été fichu de mettre ce fou sanguinaire à la porte. Le Pays des Droits de l’Homme… à Narguer ses Lois.

Tirages de couverture

( Le passe sanitaire… dans les vrais restaus « assis » , c’est jouable, on a le temps, entre la commande et la carafe d’eau sur la table – mais avant d’apporter les amuse-gueules. Mais dans les bars ? « Salut ! tiens, sers-moi un petit sauvignon – Ton QR-Code d’abord, Paulo ! » .  Vous imaginez ? moi pas trop, non plus. A mon humble avis il y aura des trous dans la raquette. La vaccination pour tous, sans nuance, aurait évité ce genre de système usine-à-gaz. Ceci étant, d’autres pays le font sans problème depuis jolie lurette ; aux USA, tout jeunot voulant aller boire un coup se voit demander par le patron ou le videur « Let’s see your ID » ( t’as une preuve que tu es majeur ? ). Il faut croire que c’est une autre culture… )

Mais au fait : l‘amorce d’article du Parigot sur la prochaine traditionnelle « manif du samedi » permet d’ouvrir plein d’hypothèses. D’abord, pourquoi des tas de Français, au lieu de pousser comme d’hab’ leurs caddies dans les allées des supermarchés pour refaire les stocks de cacahouètes goût fumé, de Daïète-Cauque et de pizzas surgelées, vont-ils pousser des hurlements et brandir des pancartes ? bonne question… et puis, tout le monde le dit, c’est un incroyable patchwork de revendications pour des tas de causes, de toutes nuances, unies, peut-être ? par la même curieuse haine de ce jeunot insolent et à rouflaquettes qui dirige le pays (*). Le Parigot pointe la chose : Mélenchon et Le Pen vont évidemment tenter de résoudre l’équation en leur faveur respective, de tirer à eux, chacun pour soi, la couverture des gueulards. Bon courage les amis ! la capacité à synthétiser « à la louche » sera mise à rude épreuve.

Tenez, Méluche est pour la science, si si, il se fait vacciner… Marine ? pas clair ! elle évite de communiquer là-dessus, même si a priori, oui, elle se ferait vacciner – en évitant la technique de l’ARN messager, précisait-elle : trop récent, pas de recul, gnagnagna… Bref, donnons-nous rendez-vous lundi, pour admirer les acrobaties des contorsionnistes, à LFI et au RN. Le match sera serré.

Tibert

(*) Curieux comme certains Français, nombreux, sont indulgents, voire ont un faible pour les présidents « doucement le matin, pas trop vite le soir« , façon Chichi ou Pépère, mais hargneux envers ceux qui s’agitent, prétendent faire bouger les lignes…

Sinistres (et) constats

Il y avait, dans ce village de bord de mer que je connais, aime et fréquente depuis cinquante ans, bien en vue au coin de deux rues, le réputé « Charcutèr » , plébiscité pour ses délicieuses saucisses – saucisses pour mécréants – et pour le duo « ie » terminal absent à son enseigne. C’est de nos jours un salon de coiffure de plus, un parmi six ou sept. Vos saucisses « fabriquées en France » si possible, vous irez donc les acheter, rutilantes et bien roses dans leurs barquettes scellées sous plastique (miam ! ), muni de votre caddie ou d’un panier ad hoc, à quelques encâblures de là – voiture quasiment obligatoire – chez Super-Hue, Lideul, Aldie ou Carrouf-Marquète. En revanche, si vous voulez acheter une propriété plutôt que 60 cm de saucisse, aucun problème : l’embarras du choix ! les agences immobilières ont poussé comme champignons après la pluie en automne.

Idem, hier je cherchais, au port voisin, les retours de petite pêche locale où j’avais l’habitude d’acheter sur place, raides encore, des maquereaux, des plies, des… poissons, ce qu’il y avait dans les casiers. Rien du tout ! je me suis rabattu sur le centre-ville, vers la superbe et opulente poissonnerie où j’allais parfois. C’est devenu une grosse agence immobilière ; il y en a trois autres aux alentours : ça manquait ! Il reste bien encore une petite poissonnerie, mais mal fichue et chère, non merci.

Ah, en revanche… si après avoir acheté une maison, un appartement, et avant d’acheter le prochain, vous désirez bouffer, vous restaurer d’un kebab, un hambourgeois, une galette garnie, un wrap, une barquette de frites, aucun problème, le choix est de plus en plus riche. Les délicieuses petites villes de bord de mer, Les Vacances de Monsieur Hulot ? alignements d’agences immobilières, de salons de coiffure, d’esthéticiennes, de relaxothérapies, de fleuristes, de foirfouyes à produits chinois. Et puis des traiteurs asiatiques, des pâtissiers-confiseurs, des gargotes. Et là-bas au loin, une fois passés les panneaux « 30 » les bardées de ralentisseurs les chicanes les placards de pub, des supérettes aux néons permanents et à la zizique « yaourt » américaine. Pour des citrons en provenance d’Afrique du Sud, des aulx arrivés d’Argentine ; pour y tourner en rond en poussant des caddies.

Et les autochtones ? bof, il y en a de moins en moins. Ils sont vieux.

Tibert

Aujourd’hui ? rien

C’est l’étiage. Les basses-eaux étales. Le jusant en fin de course. Rien à se mettre sous la dent du chroniqueur, sauf si l’on est accro aux exploits sportifs, évidemment. Mais pour ça, voyez vos canards habituels, ils essayent de faire mousser le truc, une médaille par ci, trois déceptions par là. Bon… les samedis bien noirs de chez Noir sur les routes, forcément, sinon la France ne serait plus la France ; le temps ? aff-freux ! comme de juste ; les prix (gaz, électricité, etc…) qui grimpent comme par enchantement quand on a la tête ailleurs. Que du très banal, quoi, en ce début Août.

Mais bref… hier, je suis allé me balader au bord d’une petite plage, je ne vous dirai pas z’où. Air vif et frais, basse mer (fraîche, elle aussi !), peu de soleil… peu de baigneurs ! vacanciers dispersés, pas du tout le genre bronzette à point et serviettes à touche-touche sur le sable. Et en retrait d’une levée de galets, trois bistrots alignés, aux terrasses bien remplies. Clairement, on est mieux avec un chandail à bavasser et siroter une mousse qu’à se geler les cacahouètes cent-cinquante mètres plus loin dans son maillot de bain. Devant un des rades, mais largement audible des trois, un couple guitariste-chanteuse avec un ampli… concert à la plage ! la nana module gentiment du blues ou similaire ; le guitariste accompagne, accords bien connus, classiques du genre. Les textes ? de l’anglais, du moins on peut le supposer, à tendre l’oreille : c’est du yaourt. Tout le monde semble se foutre, d’ailleurs, des textes en question. Que Germaine (appelons-la Germaine) chante en Rosbif « Allez tous vous faire mettre »  ou « Ah si je pouvais me gratter le dos » , aucune importance. A la limite, elle articulerait « lala, lalala… » , ça ferait pareil. Des textes ? quels textes ? (*)

Et, pensais-je, outre que de ces chansons on n’avait que la partie musicale, de quel droit ces deux musicos venaient-ils casser les claouis aux buveurs des terrasses ? si j’aime le calme, le silence, juste le bourdonnement des conversations aux tables voisines, je dois aller voir ailleurs ? Il se trouve que si l’on peut voir ailleurs, justement, ou toucher autre chose, on ne peut ni renifler, ni écouter ailleurs. L’odorat et l’ouïe sont comme ça, et donc nous imposer du blues – très-très moyen, le blues – là où nous sommes, c’est intrusif. Je proteste !

Au fait… j’ai lu il y a peu que l’on a installé, ici et là dans quelques rues, des radars à bruit ; juste à titre expérimental pour le moment. Le but : identifier et sanctionner les « mouches à merde » , mobs trafiquées-débridées, les motos à pots customisés, les caissons de basses à donf‘-vitres ouvertes, bref tous les amoureux des décibels déchirants. Une lueur d’espoir dans cette sombre actualité…

Tibert

(*) Une chanson c’est un texte lié à une musique, et vice-versa. Une belle chanson ? un bon texte enveloppé d’une bonne musique : les deux, mon capitaine. Un art mineur, disait Gainsbourg, qui en était un maître. Mineur, oui, mais bipède.

Éléments de langage

( Apaisez-vous, rapaisez-vous, qu’ils disent, maintenant. Une circulation apaisée… un quartier apaiséApaisé, c’est l’omniprésent adjectif qu’on trouve un peu partout dans les outils de propagande des mairies du bon côté rose-vert – avec quelques belles photos du maire, souriant, évidemment. Ajoutez-y la végétalisation : très importante, la végétalisation. Apaisé-végétalisé, c’est le top ! Et puis la bienveillance ! aaah… une ville bienveillante… je vous souhaite d’y habiter. Avec des lunettes teintées, en rose ou vert, comme vous voudrez, ou les deux. Apaisés, végétalisés, en bienveillance. )

Mais je lis ce matin dans l’indispensable Montagne clermontoise qu’un restaurant reçoit des tombereaux d’insultes, menaces de mort… à la suite d’un malentendu sur un problème d’allaitement. Une môman voulait pouvoir nourrir son bébé au sein, on lui dit que vu les consignes anti-Covid ce ne sera pas simple… bref, voyez l’article, où l’orthographe et la précision des termes sont quelque peu malmenées (« …après plusieurs publications sur les réseaux sociaux, réalisés par une maman de 30 ans... » ). Ceci pour dire que les justiciers masqués des Réseaux-Poubelles – tous planqués derrière leurs écrans et leurs pseudos, évidemment – font monter une mayonnaise assez puante sur une micro-affaire qui ne mérite pas ça. Des menaces de mort, rien de moins… mais peut-être que c’est juste histoire de causer, de passer le temps ? Bêtise et méchanceté fleurissent au ras du caniveau, quand elles peuvent s’exprimer incognito. Et ça ne sent pas la rose.

Tibert

PS – Y repensant – ça m’arrive – je me demande par quel mécanisme pervers cette allaitante cliente du restau a eu besoin d’épancher sa rogne sur les Résoss ? où est la moche nécessité d’étaler un différend de ce genre urbi et orbi ? de jeter des noms aux chiens ? sale époque…

Passe, impair et manque

( Jeux olympiques, avec un an de retard. Bof, les Français reviendront bien avec quelques breloques ; l’important c’est d’y être allés et d’y avoir pris du plaisir. Habituellement les journaleux nous font au préalable mousser les prouesses « cocorico » à venir, attendez-voir les gars ! et au fil des jours ça se déballonne, de contre-performance en désillusion : eh bien c’est exactement comme ça que ça se passe. Mais je voulais pointer la jolie révolte qui anime des sportives, là-bas : tenez, par exemple au beach-handball (le handball (*) de plage ) : photo comparative des tenues masculines et féminines… indubitablement certaines règles olympiques sont faites pour que les officiels mâles se rincent l’oeil. C’est donc à raison, selon moi, que d’aucunes ont rompu le charme, notamment les sportives norvégiennes, refusant le bikini 2-pièces échancré – épilation du maillot chaudement recommandée. Attention : si la norme avait été tchador ou bâche islamique – hypothèse, heureusement, purement théorique – j’ose espérer que la réaction aurait été la même ; dans l’autre sens, évidemment, vers plus de liberté corporelle, naturelle, et sans prosélytisme. )

Mais, on le voit, ça renâcle dur autour du passe sanitaire. Mentionnons au passage les sabotages de centres de vaccination : c’est tout simplement criminel, rien de moins. Ceci dit, que penser de contrôles où l’on se contenterait de scanner les QR-codes sans exiger les pièces d’identité ? ce serait stupide, évidemment. Eh bien c’est à peu près ce qui se profile à l’horizon… des contrôles de Mickey ! L’expérience des vaccins déjà obligatoires aidant – ils ne font pas de vagues, sauf chez quelques allumés, quelques ravis adeptes du jus de pissenlit – que n’a-t’on déclaré l’obligation vaccinale ? ce serait bien plus carré, simple, et adios ce passe sanitaire si compliqué à faire passer – du moins dans les limites de l’Hexagone ! à l’étranger c’est une autre histoire.

Tibert

(*) C’est un terme allemand, et pas anglais, nananè-reu ! Les italiens, plus patriotes que nous – c’était l’époque mussolinienne – ont tout latinisé de leurs sports de balle : calcio, pallamano, pallacanestro, pallavolo

Vaseux communicants

Comme souvent le samedi, ça manifeste. Le samedi, on sort ! c’est d’ailleurs pour ça qu’à la télé il n’y a jamais rien de regardable le samedi : il faut sortir ! allez ouste, dehors. Et, donc, hier samedi c’était manif, comme depuis pas mal de temps maintenant, disons deux ans. Ce furent d’abord les GJ, et ça cassait un max, beaucoup beaucoup de casse, forcément. Puis les flics ont appris à gérer le truc… du coup c’était moins rigolo, alors on a manifesté « contre les violences policières » . Mais ça lasse, ça aussi. On a donc trouvé un autre os à ronger-manifester, c’est contre les « lois liberticides » , qui obligeraient à se faire vacciner. C’est un slogan sans nuance et largement faux, évidemment : l’obligation est loin d’être générale, et si l’on se soumet aux tests anti-Covid, écouvillon dans les narines, on peut se passer de vaccin. Suffit d’être motivé… et les manifestants le sont, manifestement !

Et donc, ce samedi dernier, il y avait, en additionnant tout, nettement  plus de monde à arpenter les rues en beuglant : 160.000 environ. A Paris, en revanche, nettement moins que la semaine précédente. Facile à expliquer : les vases communicants. Les Parigots sont sur les plages, à la campagne, etc ; l’été ils fuient dès que possible cette ville hostile, difficile, chère, stressante – inhumaine. Mais au total, c’est une jolie mobilisation estivale. Les sociologues pourront se livrer à d’intéressantes études sur le sujet, tant est hétéroclite (*) ce coquetel revendicatif. Mais soyons clairs et lucides : c’est l’esprit GJ, ça. De tout, extrême-gauche, extrême-droite, fanatiques anti-ceci ou cela, égoïstes qui se foutent de l’intérêt général, craintifs de la piqûre, sectes adeptes des racines de rutabaga ou des cures d’urine en breuvage… l’inventaire à la Prévert. Mais virulent, l’inventaire ! et surtout, haineux ! La haine, c’est ça qui fait prendre la mayonnaise ; c’est ça l’esprit GJ, coco.

Tibert

(*) a contrario, homoclite manque à l’appel, du moins en français. Voir cet ancien billet de ma plume.

Pavés de bonnes intentions

( Ce titre de France-Info, ce matin : « Culture : le pass sanitaire exigé pour rentrer »  (sous-entendu, dans les musées, cinémas…). Hélas, à propos de culture, il faudrait à nos chers journaleux un passe de logique, de musique – écoutez donc ce pourrrentrer… ! – et de français : pour rentrer, il faut d’abord être sorti. Véhicule indispensable, le français n’en est pas pour autant ménagé ; certains s’essuient les godasses dessus. )

( Et puis tiens, lisant hier un bouquin de Florence Aubenas, je suis tombé sur cette laide formule franglaise : l’ « ADN retrouvé ne matche pas avec celui de …  » (*) . Bien. To match, verbe transitif rosbif = coïncider avec, correspondre à ; donc l’ADN retrouvé ne correspond pas à celui de… ; je sais, c’est mou, ça ne claque pas. C’est une journaliste, donc il faut que ça claque, pas vrai ? match ! paf ! Soit, mais on a la colle, nous ! L’ADN retrouvé ne colle pas avec celui de…. français, clair, court et propre. Allez, Seccotine (**), encore un effort. )

Mais à propos de l’affaire de la boîte israélienne NSO Group, qui a vendu à des états plus ou moins démocratiques mais presque (Azerbaïdjan, Mexique, Maroc, Bahreïn, Arabie Saoudite, Inde…) son logiciel Pegasus, destiné soi-disant à piéger et surveiller les « méchants » , trafiquants, mafieux et autres comploteurs , mais qu’on a en fait pas mal utilisé à espionner des journalistes, des hommes politiques, des opposants : les dirigeants de NSO arguent que leur logiciel partait d’une bonne intention, et a permis de sauver moult vies, grâce à la surveillance des malfaisants. Laissons à NSO la responsabilité de ses vertueuses protestations ! Un couteau, ça sert aussi bien à égorger qu’à émincer les carottes.

Mais revenons à la genèse de Pégase (tiens, le Cheval de Troie s’appelait Pégase ? avec des ailes aux sabots ? ah…). Les créateurs de NSO ont d’abord, je cite,  développé « un logiciel d’identification d’objets dans des images ou des vidéos qui renvoyait ensuite les utilisateurs vers un site de vente en ligne » . Chouette idée, non ? vous photographiez un vieux chausson au bout du rouleau, clic, hop, et en deux-trois secondes A-Ma-Zone ou AbaLili vous sort quatre pages de charentaises rutilantes ! il  reste juste à choisir et acheter. Mieux : pourquoi attendre que vous ayez photographié l’objet et actionné la recherche ? en se branchant discrétos sur la caméra du mobile, on capte, on analyse, on identifie, et on propose ! C’est intrusif ? bof… si peu…

Et tenez, si vous doutez encore… aujourd’hui c’est demain ! madame Gougueule est à l’écoute 7/7, 24/24 sur votre mobile, à moins que vous ne le mettiez en sommeil, et elle avec. Hier ma copine causait à voix normale, modérée, à 2-3 mètres de son cellulaire : cette dame a lancé, sans qu’on lui ait rien demandé : « Je ne comprends pas votre question » . C’est cocasse, c’est drôle ? tant que madame Gougueule ne vous cafte pas à qui de droit…

Tibert

(*) En franglais respectueux des règles grammaticales, ce devrait être « … ne matche pas celui retrouvé… » . Mais là ça devient abscons, voire encore plus court.

(**) Seccotine, célébrissime journaliste, terriblement féminine, et pot-de-colle ! chez Spirou et Fantasio.