Hideur (n.f.) (*)

( Monsieur Lelandais, Norhdal, n’a pas « craqué », touché par la grâce, lors de son procès, malgré les  suppliques de ses ex, de ses ex-amis, de… bref de tous ceux qui le pressaient de dire toute la vérité, de libérer son âme. Vu de sa fenêtre, pourquoi le ferait-il ? il n’y a pas de preuves formelles d’un meurtre – ça se saurait – et ce monsieur sait parfaitement qu’à s’en tenir mordicus à la thèse des coups échangés qui auraient accidentellement, hélas, mal tourné, il va s’en sortir avec « homicide par accident » : c’est moins cher, non ? tout bénef… )

Mais parlons d’écriture épicène, alias inclusive : le ministre de l’Educ’ Nat’ est contre !  on ne va pas enseigner ce truc à l’école, car, argumente-t-il, ça va ajouter de la difficulté à l’indispensable et fondamental apprentissage de notre belle langue, exigeante et tout et tout. Avec les élèves dyslexiques, vous imaginez, ce serait la Bérézina ! Bien… sauf que c’est bigrement timoré, frileux, sur la pointe des pieds, ce genre d’argumentation : ajouter de la complexité ! Allons bon… Comparez avec l’Académie Française, qui évoque « un danger mortel pour notre langue ». On n’est pas dans le même registre, là.

Tenez, ce bout de Paul Fort (ça se fredonne) : ça ressemble à quoi ?

Tou.te.s derrière tou.te.s derrière,
C’était un petit cheval blanc,
Tou.te.s derrière lui devant.

Disons les choses : l’écriture épicène alias inclusive est un monstre linguistique, une Frankensteine femelle et belliqueuse bâtie par des femmes féministes obsédées par la rivalité – la conquête ? – du pouvoir. Notre langue est difficile, riche, nuancée, et belle ! Préservons-la de la laideur, la mocheté, la hideur, donc. Déjà qu’on doit se taper « celzéçeux » tous azimuts… et, attendez les élections : le déluge des « femmes et des hommes », des « citoyennes et des citoyens », etc. A croire que le neutre synthétisant – le genre humain – a sombré.

Tibert

(*) Définition :  « Hideur est le caractère de ce qui est repoussant, qui choque le bon goût, qui est particulièrement disgracieux ». C’est un mot féminin, hideur.

J’veux pas l’savoir

( Hier d’importantes forces de police quadrillaient le quartier Stalingrad, à Paname (*) ; c’est qu’il fallait jouer des biscottos au lendemain d’une soirée qui a vu les riverains du quartier se rebeller contre l’omniprésence des toxicomanes (et donc des dealers) à coups de mortiers d’artifice. Sachons bien que c’est à la police de faire ce boulot, pas aux citoyens ! Non mais… Moralité, une fois les flics partis patrouiller ailleurs, on sera ramenés au problème précédent ; les toxicos, c’est comme la marée, ça se retire, et puis ça revient ! )

Mais je change de sujet – enfin, pas vraiment. Des parlementaires ont, en séance d’Assemblée, osé proposer la légalisation du cannabis récréatif – le cannabis thérapeutique, ça avance douuucement. Faits à l’appui, ils ont argumenté… a) que la politique répressive est largement inefficace, genre panier percé ; b) qu’on est dans un discours d’une hypocrisie totale : on sait que tout plein de Français fument – des trucs de plus en plus dangereux, paraît-il – mais la fable veut que par chez nous ça ne se fait pas. Les drogues ? on peut se descendre très légalement derrière la glotte un litre d’anisette pure (**) achetée chez l’épicier du coin, cloper deux paquets de Barlmoro par jour, les poumons bien bitumés, mais le pétard, non ! La réponse du Darmanin de l’Intérieur à cette évidente provocation de députés irresponsables a été cinglante : non môssieur on ne libéralisera pas. On continue comme ça, donc. Des peaux d’sauss devant les yeux, comme on dit à Lyon. C’est ridicule ? Ben oui.

Tibert

(*) Paname, ça évoque une ville qui avait de la gueule, de l’ambiance, du bon-vivre. Aujourd’hui c’est une métropole laide, taguée à mort, dangereuse … hors les quartiers des ministères et les enclaves rupin, évidemment. Il ferait beau voir que Place des Vosges on laissât fleurir d’horribles graffiti sur les rutilantes portes cochères ! Mais sur les rideaux métalliques des épiceries de quartier dans le 19 ème, bof…

(**) A consommer con moderación, ça va sans dire   😉

Logements de ponction

( Les manoeuvres politicardes de début Mai en région PACA laissent augurer de futurs et superbes retournages de vestes, coups fourrés et bidouilles d’appareils. On est là face à une moche et peu exaltante perspective, se préparer psychologiquement au scénario-catastrophe, sinistre mais attendu pour le printemps 2022 : Emmanuel re-face à Marine, ou Manu l’Attrape-Tout versus l’indéboulonnable Héritière du Flambeau. Mais je l’ai déjà vu, ce film ! )

Ceci dit, je voulais souligner l’humour, si si, l’humour, qui met de la bonne humeur y compris dans nos formulaires administratifs les plus rugueux. Tenez, en Isère ils ont, à la préfecture, une lettre-type pour enjoindre aux squatteurs de quitter les lieux illégalement occupés. On sait que depuis peu on constate des progrès, les propriétaires légitimes ont maintenant quelques chances de récupérer leurs biens avec l’aide de la Force Publique, qui s’est avisée qu’effectivement, bon sang mais c’est bien sûr, le squat constitue une violation du Droit français, et que donc, gnagnagna… (soupir…) il est nécessaire de faire les gros yeux aux contrevenants.

La lettre-type en question ? voici la substance : « Aussi je vous invite sans délai (*) à trouver un autre squat afin de libérer les lieux litigieux (**) avant l’intervention de l’huissier et des forces de l’ordre ».

Si l’on souhaitait vraiment éradiquer cette plaie que sont les squats, on ne s’y prendrait pas autrement, non ? aux dernières nouvelles, on va retoucher la lettre-type.

Tibert

(*) Le préfet « invite sans délai » à quitter.. ? Voyons… je suppose que le préfet invite « à quitter sans délai », non ? Avouez, c’est super dur à formuler.

(**) lieux litigieux ? ce ne sont pas les lieux qui le sont, vu que le titre de propriété indique clairement où ils se situent et à qui ils appartiennent. C’est l’occupation des lieux qui est litigieuse, voire, osons le mot, illégale.

Cherchez la femme

« Si tu vois la foule se ruer vers la droite, va à gauche ! » (mon père)

Je sais, je suis mal placé pour en causer. Mécréant mâle, je vais vous causer de la place des femmes dans les trois grandes religions monothéistes : sur les strapontins !

Moi ça m’a interpellé : regardez ces photos de la catastrophe d’un pélérinage juif avant-hier ; notamment celle où ils sont – beaucoup trop nombreux, et trop serrés – tout en noir, feutre noir par dessus la kippa, papillotes redingotes et lunettes de myopes – car ils sont l’immense majorité à porter des lunettes (*) : sans masques, bon, ils sont paraît-il tous vaccinés, et puis ce n’est pas le sujet. Le sujet ? que des hommes ! Dans les synagogues les femmes sont à l’étage, les hommes dans la nef en bas ; dans les mosquées les femmes sont isolées « derrière » ; chez les Chrétiens c’est moins pire si je puis dire, ça se mélange quelque peu, ad libitum, sauf que les prêtres catholiques doivent impérativement porter testicules, il semblerait que Dieu attache de l’importance à ce détail. Il n’est que les Protestants pour se montrer modernes de ce point de vue.

Bref pourquoi grands dieux – c’est le cas de le dire – faut-il que les femmes soient systématiquement absentes, ou en retrait ? ça ne leur pose pas de problème, aux dévots mâles ? ça leur paraît normâle ? Remarquez, un bien pour un mal : lors de la bousculade mortelle dont nous traitons plus haut, et bien qu’aucun bilan ne le détaille, les femmes y ont très probablement échappé. Je ne vais pas dire – ce qui est survenu est affreux – que c’est bien fait, mais tout de même…

Tibert

(*) Quand on lit, l’Echo des Savanes, le Talmud, la Bible, Les Rougon-Macquart, Feu le Catalogue de la Manufacture des Armes de Saint-Etienne, … bref ce que vous voulez -, quand on lit, il faut y voir clair, de la bonne lumière ! sinon on se crève la vue, je vous parle en connaisseur.

« Homo » homini lupus ?

Je lis ce matin fort tôt sur La Montagne, estimable canard auvergnat – un peu trop de rugby, quand même – que monsieur Eddy de Pretto, chanteur de son métier, apporte son soutien à la députée de l’Allier Laurence Vanceunebrock. Ah bon ? Voyons voir…

Il se trouve effectivement que Laurence V. a déposé une proposition de loi contre les thérapies de conversion : « pour que la France interdise ces pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne ».  Laurence V. est homo déclarée et assumée, de même qu’Eddy de P. : chez nous c’est leur droit le plus strict, rien à dire là dessus. Au 21ème siècle, on a fait des progrès – pas dans tous les pays ! – et l’on ne mandate plus un exorciste muni d’un goupillon enduit d’eau bénite pour faire trois fois le tour du malheureux inverti, psalmodiant des formules latines et sommant Belzébuth de sortir de là.

Mais la simple observation des courants sociétaux du moment montre de manière fort claire que d’aucuns, d’orientations tout aussi minoritaires, et visiblement du même bord, se battent, font des pieds et des mains pour, justement, pouvoir entreprendre librement des thérapies de conversion : le génétiquement mâle qui veut vivre en femme et inversement, etc. Une « thérapie », ce n’est pas nécessairement et exclusivement de l’ordre de la cure psychothérapeutique : ce peut être le travestissement, la prise d’hormones, le bistouri correcteur d’anatomie…

Bref, à vouloir interdire on rame carrément à contre-courant de ses frères-et-soeurs en rupture de genre et en demande de conversion ! Certes, comme écrit Eddy de P., pour certains, c’est « rien à soigner » : ils sont très bien comme ça, et qu’on leur foute la paix (*). Mais si je veux, moi, faire une thérapie de conversion ? conversion à quoi, je ne sais pas encore, mais je vais y réfléchir. On est décidément, là, face à des courants fichtrement intolérants et abusifs : les vegans veulent nous interdire le miroton et la ceinture de cuir, les Verts veulent nous interdire un tas de trucs au nom de la Planète, notamment de rouler en voiture – les 4×4 et les SUV constituant le summum de l’horreur ; quant aux Féministes Radicales, elles se verraient bien interdire les hommes. Remarquez, ça simplifierait la gamme des possibles.

Tibert

(*) Idem, on a depuis longtemps renoncé à « corriger » les gauchers : ils sont gauchers, voilà tout. Certes, ils sont gênés pour planter un clou près d’un angle de mur à droite, mais c’est leur problème.

De l’eau à mon Moulins

( Madame Najat Vallaud-Belkacem, du PS, ainsi que monsieur Bruno Bonnell, de chez EnMarche, ignoraient ( ils le savent peut-être, maintenant ) que la Préfecture du 0-3, l’Allier, c’est Moulins. On leur a posé là, il est vrai, une question vache, traîtresse et déplacée, s’adressant à des candidats aux prochaines Régionales dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui englobe une multitude de douze départements – dont l’Allier. La politique et la géographie, hein… Il me souvient pourtant qu’on nous serinait, gamins, la liste des départements et de leurs préfectures, quasi comme les tables de multiplication (il m’arrive même de me réciter cette liste, ou celle des cinquante états des USA, les nuits d’insomnie : c’est moins con que de dénombrer des moutons). A l’époque de mes parents, on se tapait aussi les sous-préfectures ! Je vous l’écris là, ça peut toujours servir face à un journaliste posant des questions indiscrètes : sous-préfectures, Montluçon et Vichy. )

A propos de journalistes… je lis ce matin une tribune dans France-TV-Info, au gros titre clair, limpide et tranchant : « Tribune de militaires dans « Valeurs Actuelles » : des généraux à la retraite proches de l’extrême-droite et de milieux conspirationnistes » (*). Bon… on sait au moins « d’où » parle l’auteur de cet article : le contenu de la tribune desdits généraux, il s’en fiche. Ce qui lui importe d’abord c’est de leur coller une étiquette bien moche. De citer ensuite – morceaux soigneusement choisis – des propos hors-sujet de tel ou tel général, plutôt que de gloser sur le contenu précis du manifeste – publié d’abord sur le site Place Armes puis repris par Valeurs Actuelles, canard classé « affreux, sale et méchant » quelle qu’en soit la teneur. Prenons un miroir – dans le miroir, on lit à l’envers – : imaginez le « chapeau » d’un commentaire sur une tribune de France-Info : « Crypto-officine trotsko-maoïste, ressassant une purée sournoise des thèmes de la chapelle mélenchonienne, des Verts-Rouge tendance Bayou et de la Bonne-Pensée ». Ce sont des ana-thèmes, pas des ana-lyses ? eh oui. C’est pareil, en sens inverse.

Tibert

(*) A titre de comparaison entre journaux et journaleux, tenez : l’article du Parigot – nettement plus honnête – consacré au même sujet.

 

Sous cloche ?

Le tout récent attentat islamiste dans le commissariat central de Rambouillet a suscité horreur et réprobation, et notre Intérieur de ministre Darmanin est bien entendu intervenu dans le même sens sur ce sujet : il appelle à protéger les forces de l’ordre. Renforcer la sécurité des commissariats : les citoyens sont invités à s’inscrire pour des patrouilles autour et aux abords de ces édifices, où les flics vont vivre retranchés durant les heures ouvrables… le clampin lambda, muni d’un casse-croûte, de jumelles et de Kro, va faire des planques discrètes dans sa Clio 2015 banalisée, surveillant les rues où crêchent les policiers de son quartier, pour que ces derniers puissent vivre tranquilles… On y est, on marche vraiment sur la tête, là.

Car c’est tragiquement simple : si le flic doit maintenant se protéger et être protégé pour pouvoir exercer son métier de protection, il ne peut tout simplement plus travailler. Paraphrasons Mao : « Le flic doit être dans la population comme un poisson dans l’eau ». Ce n’est que du bon sens, mais on en est très très loin, dans certains quartiers… et même maintenant aux abords des commissariats dans de paisibles villes réputées sans problème. Il est donc essentiel, si l’on veut remettre les choses à l’endroit, que les agressions envers nos policiers, gendarmes, pompiers (*)… soient punies dans des délais brefs (**), systématiquement, très rigoureusement : que ce soit vraiment dissuasif, en un mot. C’est un vieux pieu, un voeu pieux ? eh oui, hélas. Car nos gouvernants peuvent faire les gros yeux, peuvent flûter, « des peines extrêmement fermes gnagnagna», c’est – faut-il le rappeler – c’est la Justice qui prononce les peines, en toute indépendance, et personne d’autre. Monsieur Darmanin a le droit de souhaiter qu’on punisse très sévèrement et de façon dissuasive les agresseurs de flics ; mais c’est le juge qui a le droit de sévir. Les peines-plancher, par exemple, assureraient une « sévérité minimum », et le juge, tenu d’appliquer la Loi, ne pourrait aller en deça. Ah oui, les peines-plancher… mais c’est de droite, ça ! même que madame Taubira les a supprimées, en 2014. On vit bien plus en sécurité depuis, non ? … non ?

Tibert

PS – Ah, au fait… ça va nécessiter qu’on se bouge enfin, là-haut. C’est possible, ça ?

(*) Empêcher un pompier d’intervenir, c’est encore plus condamnable : ils sont là pour secourir, voire sauver des vies.

(**) ça nous changera !

Pour se réconcilier, il faut être deux

(Une école maternelle incendiée du côté de Lille : madame la maire « condamne avec la plus grande fermeté », vous pensez bien, c’est très ferme comme condamnation. D’autant plus que les pompiers ont été agressés – par des djeunes, peut-on supputer – quand ils sont arrivés pour éteindre le feu. Les enquêteurs « privilégient la piste criminelle» : les fins limiers que voilà ! Et, au courrier des lecteurs, je lis ce commentaire : « Quels sont les autres pays où des personnes attaquent / incendient les écoles ? Pas beaucoup , sans doute les pays où les fondamentalistes musulmans entretiennent une guerre / guérilla contre l’éducation… mais ailleurs : Amérique ; Asie ; reste de l’Europe ? ». Eh oui, je confirme, c’est en Europe, chez nous ! En Afghanistan aussi, on incendie les écoles (*). Parallèle intéressant : peut-être est-ce que cette maternelle lilloise accueille pêle-mêle – horreur et putréfaction – filles et garçons ? c’est une piste pour nos perspicaces enquêteurs. )

Mais autre chose : après avoir lu ces mots de la part d’un ministre de l’Algérie : « notre ennemi traditionnel et éternel, la France… »  (**), j’apprends ce matin dans le Fig’ragots que la France a volontairement propagé l’analphabétisme [dans ce qui deviendrait plus tard l’Algérie] aux débuts de la colonisation. Citation : en 1830 «le taux d’analphabétisme n’approchait pas les 20 % de la population ; (…) tous les Algériens lisaient et écrivaient.» Et de plus, durant les 30 premières années, la France avait éliminé les personnes qui lisaient et qui écrivaient (***). Ah bon… Sachant que l’émetteur de cette déclaration n’a pas précisé ses sources, nous sommes sur de bonnes bases pour revisiter notre histoire houleuse et commune de manière constructive et apaisée.

Tibert

(*) J’apprends, c’est tout frais, qu’une « boîte à livres » près de la gare de Thiers, dans le 6-3, a été vandalisée et incendiée. Quand j’entends le mot culture, je sors mon briquet et mon bidon d’essence.

(**) Il s’agissait, pour ce ministre algérien, de justifier le déficit de sa Caisse Nationale des Retraites : pensez, en France (notre ennemi gnagnagna…) ils sont aussi en déficit ! Argument effectivement convaincant.

(***) Avec 20 % d’analphabètes, ça ferait donc 80 % d’instruits qu’on aurait éliminés.

Du bleu et du blues

Macronious était ces jours-ci à Montpellier, douce ville du Languedoc – son traditionnel marché aux voleurs du boulevard Gambetta – et qui traîne comme partout ses problèmes récurrents de djeunes, de petite et grosse délinquance, d’incivilités, de drogue, de cités en déshérence – la Mosson, la cité Gély, le Petit-Bard… – bref une ville comme bien d’autres. On ne vient pas en visite les mains vides, et donc il a annoncé, Macronibus, des effectifs de police en supplément, « plus de bleu dans les rues » : cinquante en rab’ à Montpellier. C’est gentil, ça part d’un bon sentiment. Mais le problème est sans doute largement ailleurs…

a) Il y a depuis quelque temps une claire entreprise, instrumentalisée par les marionnettistes de l’ultra-gauche, de « démolition » de la police sur deux fronts : et d’un, on la vilipende et la déconsidère (les campagnes de hurlements « halte aux violences policières ») ; et de deux, on intimide, menace, agresse frontalement les policiers : ça décourage les vocations, tout ça.

b) Faut-il le rappeler, à part les contraventions, menues incivilités – moto sans casque, pipi sur la voie publique… le policier ne punit pas ; il interpelle ! c’est la Justice qui punit, redresse, etc. Et – je sais, je l’ai déjà écrit – elle ne juge pas « au nom du Peuple français » ; elle fait ce qu’elle peut avec le peu qu’elle a, et puis elle fait ce qu’elle veut, la justice !  Voyez par exemple le curieux et tout récent procès en appel des incendiaires  de policiers de Viry-Chatillon (*). Les délais de traitement sont ridiculement longs ; les prisons sont indignes, et il y manque des milliers de places ; les petites peines ne sont pas appliquées ; les peines appliquées sont systématiquement réduites. Sans oublier, détail affreux, l’empathie déclarée de certains juges en faveur des prévenus plutôt que des victimes.

Bref, Macron le plombier nous fait un devis d’évier bouché, quand c’est la canalisation d’égoût qui refoule ! ça ne va pas le faire… et, coup de blues, rien n’annonce qu’il ait l’intention de s’attaquer un jour au problème.

Tibert

(*) Les peines prononcées en première instance pour ces manifestes tentatives de meurtre sur des policiers n’étant pas à la hauteur des faits établis, le parquet avait fait appel. Et en appel, donc, les réquisitions ont été en deça des sanctions initiales ! Curieux, non ?

Juger les juges ?

C’est l’histoire de la boîte à clés : les clés sont en sécurité dans leur boîte, mais il faut une clé pour accéder aux clés. Ici c’est la Justice : qui juge les juges ?

Monsieur le Premier Castex, de son accent rocailleux, a saisi le CSM – Conseil Supérieur de la Magistrature – pour questionner les agissements de trois membres du fameux PNF, le Parquet National Financier : c’est la célèbre « affaire des fadettes » qui a vu des membres du PNF dépouiller pendant des mois, avec persévérance et obstination, les relevés de téléphone d’avocats susceptibles de les amener sur la piste d’une « taupe » dans une sombre enquête destinée apparemment à faire « tomber » Sarkozy.

Le CSM ayant rejeté la demande du ministre (*) concernant précisément l’un des membres du PNF, Castex en remet une couche ! Et re-saisit le CSM, après re-formulation idoine – sinon on tourne en rond – sur les mêmes suspicions « de manquements aux obligations déontologiques de loyauté, de prudence, de délicatesse et d’impartialité » (j’aime bien la délicatesse ! la délicatesse des juges du PNF…). Voilà où nous en sommes, en somme.

Mais, curieux, j’ai voulu me documenter plus avant sur les attributions du CSM. Sur le site du gouvernement, donc la Référence, je lis (**)  sous « Rôle», au singulier : « Le CSM veille à l’indépendance des magistrats, notamment en se prononçant sur leur nomination ». C’est tout ? on se fout de nous, là. Qui donc, alors, sanctionne les magistrats qui fautent ? Voyons voir, voyons voir… Ah ! Tenez, sur le site du Sénat : « D’après l’article 105 de la Constitution, les mesures disciplinaires concernant les magistrats relèvent de la compétence du Conseil supérieur de la magistrature, selon les règles de l’ordre judiciaire. Aucune sanction ne peut être directement infligée par la hiérarchie. La chambre disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature est seule compétente ».

Comme quoi le CSM – en l’espèce, sa chambre disciplinaire – est donc bien habilité à sanctionner des juges possiblement fautifs. Me voilà rassuré ! Il reste à savoir qui contrôle l’activité du CSM et de sa chambre disciplinaire…

Tibert

(*) Motif : le Premier ministre ne dénonçait « pas de faits motivant des poursuites disciplinaires » et qu’il n’entrait donc pas dans les attributions du CSM d’investiguer sur ce magistrat.

(**) Dans une formulation très peuple : « Le Conseil supérieur de la magistrature, c’est quoi ? »