Demi pressions

( Le Parigot, pas malin, annonce fièrement qu’avec de l’astuce et une seringue ad hoc, on peut tirer, eh eh, d’un flacon de vaccin Pfizer pour 6 injections, une septième dose ! Sachant que Pfizer avait commencé en facturant 5 doses puis a corrigé le tir avec 6, que croyez-vous qu’il va arriver, maintenant que la combine a été naïvement éventée ? on n’est pas chez les Bisounours, là. Tsss… pas cap’ de garder un secret. )

Mais bref… cette histoire de menus « végétariens » aménagés et uniques pour toutes les cantoches scolaires de Lyon fait des remous, c’est clair. D’abord, remarquons que ça implique une cuisine centrale ! Tous les repas sont préparés au même endroit, puis distribués aux différents établissements, réchauffés sur place, reconditionnés etc… : c’est le marteau-pilon administratif, anti-écolo au possible, gaspilleur d’énergie et déresponsabilisant. Les cuistots « locaux » ne font plus rien de créatif…

Mais au delà de ce constat, la décision du Maire de Lyon (*) n’est pas stupide, loin de là. Monsieur Doucet a finement fait remarquer, et toc ! que monsieur Collomb, son prédécesseur, avait pris la même initiative, sans que personne ne se soit indigné. Premio, ce ne sont pas des menus végétariens (lentilles / pois chiches / haricots noirs, rouges, blancs (prouuutt) / tofu / riz complet… gnagnagna…), mais juste sans viande, nuance !  Avec oeufs ou poisson, donc pas de carences en protéines animales, pas de clins d’oeil aux vegans et autres sectes alimentaires extrêmistes ; c’est possiblement équilibré. Deuxièmo : pas de lever de boucliers hallal, casher, hindou… les religieux n’y verront pas d’embrouille (**). Troisio : rien à choisir, donc ça va simplifier et accélérer la rotation des élèves à la cantine, problème difficile avec les contraintes dues au Covid. Donc c’est bon pour les mesures sanitaires…bien.

Sauf que les acteurs de la filière « viande animale » sont furieux ! Ils rouspètent, et on ferait, je ferais pareil à leur place. Monsieur Doucet, apaisant et rassurant, comme son nom le laisse suggérer, énonce que c’est une mesure temporaire. Et c’est là qu’on peut l’attendre au tournant du virage, si je puis dire. Car n’oublions pas sous quelle bannière il opère, monsieur Doucet : écolo écolo, dur de dur. Il est évident, que sous cette initiative innocente en surface, pas conne, il tente, planqué derrière son petit doigt, de promouvoir son credo légumier-légumineuses-anti-viande-local-bio et tutti quanti – antiennes connues. Il ne sera pas inutile de surveiller sur la durée les menus des cantines scolaires lyonnaises : les adeptes du boeuf-miroton, de la bavette à l’échalote et du poulet-curry – sans oublier le glorieux tablier de sapeur et la classique salade de clapotons – sont prévenus.

Tibert

(*) Désolé, je ricanais malgré moi et hors de propos : ça me rappelle irrésistiblement le Merdelyon, mais c’était dans un autre temps, et un autre sujet.

(**) Hélas, on fait la génuflexion devant les interdits carnés, stupides et d’un autre âge. Laïcité, qu’ils disaient !

Abscons concepts

Tiens, pour une fois, c’est le portail du NPA trotskiste que je vous propose : il commente vertement l’initiative de madame Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui voudrait mettre au jour un possible, identifiable dépôt sec d’islamo-gauchisme dans les universités, hors du champ de la recherche académique. Evidemment sur ce site NPA les analyses, les textes déroulent une litanie convenue, Messe en Latin de la phraséologie « prolétarienne », ossifiée, agglomérante et sans surprise. Je cite : « Ces déclarations réactionnaires (*) s’inscrivent dans la droite lignée de l’offensive sécuritaire et islamophobe du gouvernement, cherchant à imposer un consensus raciste pour mieux justifier ses mesures répressives (loi sécurité globale, loi sur les « séparatismes », dissolution d’organisations de défense des musulmans) ».  Soupir…

Mais passons, ou plutôt notons au passage qu’on défend, au NPA, et sans aucune nuance toutes les organisations « de défense des musulmans », pourtant dissoutes pour d’excellentes raisons ! vous cherchez des traces d’islamo-gauchisme ? il est là, limpide, sous les yeux. Mais madame Vidal, elle, a fait une grosse boulette – ou bien c’est de l’humour ? – demandant au CNRS d’enquêter : autant demander à une banque luxembourgeoise un rapport sur les comptes bancaires offshore ! le zélé France-Info nous a pondu une interviouve indignée d’un enseignant-chercheur en sciences sociales, monsieur Fassin, qui bosse sur l’intersectionnalité (**) : non mais de quoi ? islamo-gauchisme ? c’est du vent, du flan. Ce n’est même pas un concept scientifique ==> ça n’existe pas.

Voilà… on n’a pas été foutus, en France, de mettre au point un vaccin anti-Covid, mais on a l’intersectionnalité (ah zut, ça vient des USA).

Tibert

(*) Forcément « réactionnaires », what else ? provenant d’une ministre de Macronious : c’est pesé, préemballé.

(**) Quésaco ? Tenez, un éclairage lumineux  😉  ce n’est pas de moi, vous pensez bien, je cite sans rien y comprendre : « La pensée critique raciale est évacuée de l’appareillage actuel de l’intersectionnalité et les personnes racialisées comme productrices des savoirs intersectionnels se trouvent marginalisées dans les débats et les espaces académiques contemporains ».

Autre, et savoureux : cet extrait d’une lettre ouverte (juin 2020) du même monsieur Fassin à Macronious : « Je fais partie de ce petit nombre d’universitaires qui étudient « l’intersectionnalité », concept que vous dénoncez sans rien y comprendre ».

Affinons, affinons !

Monsieur le Premier Castex affirmait hier solennellement qu’il n’y aura pas, il n’y a pas – non mais… ! – de zones de non-droit, de zones sans contrôles. Pourquoi le dit-il avec cette force ? parce qu’il y a des doutes… parce qu’il faut détricoter fissa ce qu’énonce l’actuelle et récente Défenseure des droits (*), madame Hedon, et qui décoiffe ! Madame Hedon avait été Claire, effectivement, à proposer qu’on supprime les contrôles d’identité, à titre d’expérimentation. Brillante idée ! Basée sur le soupçon insupportable de « contrôle au faciès ». Quesaco ? un peu de vocabulaire « bonne-pensée »…. demande-t-on à un « Caucasien » (un Asiatique aussi, peut-être ?) ses papiers ? c’est un contrôle d’identité. Si en revanche on les demande à un Noir, un Maghrébin, un Arabe, c’est un contrôle au faciès.

J’ai entendu des journaleux (posture « je ne suis pas contre les contrôles, mais… »)  réclamer avec force des statistiques ! des statistiques, pour mesurer. Ethniques, donc, les statistiques, si je ne m’abuse. Horreur, des statistiques ethniques. Mais bon, on n’est pas à une contradiction près. Bref, si l’on avait des statistiques (ethniques) établissant qu’on contrôle à 33,6 % des Maghrébins, à 39,2 % des Noirs, à 14,8 % des Asiatiques (il reste donc 10,4 % de « autres »), ça prouverait indubitablement que la Police est raciste, quod erat demonstrandum, ce qu’on voulait démontrer, évidemment. Devinette : pourquoi les flics jugent-ils plus pertinent de contrôler un djeune casquette-sweat-capuche-baskets, désoeuvré et  qui fait manifestement le guet, plutôt que le pépé qui, assis sur un banc, un crayon en main, étudie « Paname teurf » pour choisir ses bourrins gagnants, ou la jeune mère « Syrillus » bleu-marine qui promène son loupiot dans une poussette ? hein ? c’est parce qu’ils sont racistes, voilà.

Il est question – le Ministère de l’Intérieur veut le faire, ça tarde à venir – d’équiper les flics de caméras-piéton, afin d’avoir des traces de visu de leur activité (de leurs agissements, écrit-on quand on est bien orienté) et lever les soupçons. Fort bien, mais à gauche-gauche, on a d’avance invalidé la chose, arguant que les flics éteindront leur caméra quand elle les gênera aux entournures : forcément coupables ! ce que clame d’ailleurs le peu nuancé acronyme ACAB, tous des salauds.

Mais revenons au propos initial : madame Hedon rétropédale, on l’aura mal comprise, vous pensez bien qu’elle est d’accord, il en faut, des contrôles, quand il y a un hold-up, etc. Et donc elle affine son propos.  Bien sûr qu’il faut pouvoir contrôler, n’est-ce-pas, mais, on l’aura mal comprise, gnagnagna…  Une position excessive, partisane, ça ne se rectifie pas, ça s’affine. Un peu comme un fromage.

Tibert

(*) … et les devoirs ? normalement ça va z’avec, sinon ça boîte. Droits et Devoirs, comme pastis et cacahouètes.

Pincettes et artifices

( Oyez, il y a une centenaire dans la famille, ce 16 février. A l’EHPAD du coin ils l’auront sûrement vaccinée avant l’hiver si on leur livre des vaccins avant l’automne, et aujourd’hui ils vont lui allumer une bougie sur son yaourt : youpee, et toutes ces sortes de choses. Enfin, la carcasse fonctionne, mécaniquement, plus ou moins : les fonctions végétatives sont fonctionnelles. Pour le reste… que disait De Gaulle, déjà, à propos de la vieillesse ? )

Mais je lisais qu’hier des flics de Poissy avaient affronté des djeunes (des « chances pour la France » ? ) après avoir été quasiment attirés dans un guet-apens. On entendait des « tuez-les » (les policiers), rien que ça. Des tirs de mortiers d’artifice ont visé nos forces de l’ordre ; c’est super-dangereux ces machins, et, figurez-vous, c’est pour ça qu’on les utilise ! plutôt que des fléchettes avec embouts-ventouses en caoutchouc.

Et monsieur Darmanin, décidément prolixe de réactions indignées, de s’indigner – c’est le moins qu’il puisse faire !  Il paraît que la future loi numéro 47.528 « Vu l’article… vu… vu… attendu que… gnagnagna… »  va interdire les mortiers d’artifice ailleurs que pour les feux d’artifice ! c’est heureux, n’est-ce pas ? pertinent… ! bienvenu… ! c’est bizarre qu’on n’y ait pas pensé plus tôt, d’ailleurs. Sachant qu’il se tient des Conseils de Défense quasiment tous les trois-quatre jours, où se décident des trucs très sérieux, fermer des commerces, confiner, interdire, quid d’y ajouter un petit addendum façon : « à partir d’aujourd’hui la vente, l’achat, la détention, le trafic et l’utilisation des mortiers d’artifice sont interdits sur le territoire national… confiscation… encourent des peines de (*) … etc etc ». Les entrepreneurs de feux d’artifice vont pleurer ? c’est super grave, ils vont devoir trouver autre chose. J’en pleure pour eux.

Tibert

(*) Encourir n’est pas subir : il faut que, l’infraction, le délit, le crime constaté, les fauteurs serrés, la Justice passe ; et elle est indépendante, la Justice, elle fait ce qu’elle veut.

La haine, c’est kwa ?

Monsieur Darmanin, qui ne veut pas paraître islamophobe et pas plus, après avoir dissous des officines islamistes, entreprend de distribuer des baffes d’un autre côté : il veut dissoudre Génération Identitaire, mouvement… identitaire, donc, et carrément à l’opposé, suppute-t-on (on se souvient des cris de vierges effarouchées (« les heures les plus sombres… ») quand monsieur Sarkozy voulait aborder le sujet de l’ Identité Nationale… donc identitaire, je vous dis pas ! )… On lui a donc, au ministère, cherché des arguments valables, propres à bâtir un dossier, étayer la sanction. Vu que ces identitaires évitent de cogner, casser… façon blaquebloc, et s’attachent surtout à démontrer – ce que personne n’ignore, mais c’est grôôssier de le constater à voix haute – que nos frontières sont des passoires à l’immigration illégale, comment les coincer ? on planche semble-t-il sur l’argument « incitation à la haine raciale ». De quoi on cause, là ?

D’abord, deux mots pour la même chose, haine et phobie ? comme roustons et valseuses ? justement non. Phobie, je crains ; haine, je déteste. Je crains ( ouille ! ) les haricots blancs, je déteste ( beurk ! ) les ravioli en boîte (on peut les craindre ET les détester, ça fonctionne aussi). Haine raciale = on déteste une race. Or personne ne peut être condamné pour une idée : si je hais ma belle-mère, tant que ça reste de l’ordre du sentiment, c’est regrettable mais pas pendable. Et si je me contente de persuader mon coiffeur, ma concierge… que ma belle-doche est haïssable, où est le délit ? c’est pourtant de l’ordre de l’incitation à la haine. Qu’elle soit raciale (*) ou pas ne change rien : ça reste du ressenti, des sentiments, des idées qui circulent. Bon, si je proposais à mon auditoire de lui faire la peau etc…, OK, ce serait condamnable. Mais « incitation à la haine (raciale) » ? on est là dans la répression de l’échange des idées : haïr n’est pas agir. On aura vite fait de tomber dans l’arbitraire, là.

Tibert

PS – Mon vieux voisin a reçu un courrier-papier de l’Assurance Maladie, pas au courant des pénuries de vaccin – on leur dit rien : « Si vous n’êtes pas vacciné, vous êtes invité à le faire ». Mais qu’est-ce que vous attendez, enfin ? … tsss….

(*) D’aucuns s’accordent à nier, pour les humains, la notion de race : « haine raciale » serait ainsi une chimère, un concept bâti sur du rien.

Suivez mon regard (et pas ailleurs !)

( Défense et illustration du cochon, alias porc, cette brave bête aussi propre qu’un chat si on lui permet de vivre proprement, et qu’en janvier nos ancêtres sacrifiaient jadis, navrés mais pour la bonne cause, sans quasiment rien perdre, de la couenne aux soies en passant par les boyaux. Que celzéçeux qui n’aiment pas le porc passent au large : c’est leur droit le plus strict, person.ne n’est obligé.e  ! (*) Quant à injurier les autres en les traitant de porcs, quant à balancer des #balancetonporc, #sciencesporcs etc, on se trompe d’animal, là. C’est de machos violeurs harceleurs et sexopathes qu’il s’agit. Et laissez donc ce pauvre porc tranquille, il n’y est strictement pour rien. )

Mais bon… je lisais hier ce cri d’angoisse de madame Duflot, Cécile, ex-ministre et présentement cheffe de l’ONG Oxfam : inquiète et consternée, qu’elle est. Elle traite du futur duel de la présidentielle en présentiel dans 15 mois, où d’aucuns voient déjà se profiler la deuxième manche du match de 2017 : Le Pen versus Macron. Elle n’a pas tort, c’est effectivement envisageable, et ce serait vu à gauche quasiment comme une fatalité, « on est foutus ». Je la cite : « Cette renonciation nourrit un débat politique qui se polarise autour des questions de l’islam, oubliant que les deux enjeux majeurs sont la désespérance sociale issue de l’aggravation des inégalités et l’inéluctabilité de la crise écologique ».

Ah bon… alors si madame Duflot d’Oxfam nous affirme que « les deux enjeux majeurs gnagnagna... » sont ceux-là – inégalités, crise écologique – et qu’on les oublie au bénéfice d’un débat sur l’Islam, secondaire, donc, croyons-nous comprendre, c’est la faute à qui ? ce n’est pas madame Le Pen qui a inventé l’Islamisme radical, les coupeurs de tête devant les lycées et les mitrailleurs de concerts pop, ni monsieur Macron d’ailleurs. Si madame Le Pen a tant d’intentions de vote dans les sondages – il coulera encore de l’eau sous les ponts avant mai 2022 – ce ne sont ni son charisme ni sa blondeur ni son nom qui inspirent les foules (**), c’est qu’elle nomme et prétend traiter un problème qui, aux yeux de madame Duflot, ou bien n’existe pas (quand même… vous êtes sûre ?) ou bien est secondaire, ou un leurre. Elles se trompent, ces brebis égarées ? elles sont vachement nombreuses, dites donc. Il y aurait tout de même de quoi s’interroger sur ce désolant malaise existentiel, cette errance irraisonnée et collective, non ?

Tibert

(*) La présence d’une charcuterie « traditionnelle » ne contraint personne à acheter des rillettes de porc maison ; inversement, dans certains patelins on ne trouve que des boucheries confessionnelles : on est coincé, adios rillettes et pluralisme.

(**) Moi non plus.

Eternuer dans son coude, vomir devant la télé

( Hier on a pu voir à la télé des extraits d’entrevue avec un prof de philo à Trappes (non, ce n’est pas farces et à Trappes, c’est très sérieux ! ). Pas à la télé « officielle » bien entendu, qui, impavide, tartine du Covid ad nauseam, avec interludes récréatifs sur le bistrot-épicerie-tabac-charcuterie-journaux du centre-bourg ou le dernier sabotier exerçant à Bignoux-sous-Garlure dans le Tarn-et-Meuse. Enfin si, on peut lire quelque chose sur l’ambiance délétère à Trappes ici, par exemple, mais c’est loin d’être en tête de gondole ! Ce monsieur traitait de son vécu au lycée, dans la ville… eh bien les amis, il va y avoir du pain sur la planche pour remonter la pente ! encore faudrait-il qu’on soit décidé à la remonter, la pente… (*) Notre Ministre Intérieur, ayant dénoncé verbalement et courageusement le séparatisme islamiste, cherche mordicus une deuxième cible, clairement distincte et pas trop farfelue, une vraie menace à droite-droite « les heures les plus sombres etc…», ou la Secte des Adeptes du PSG (Pastis-Sirop-de-Grenadine), pour paraître impartial, « équilibré » dans ses coups de menton. )

Mais au fait : un des braqueurs-séquestreurs de madame Kardashian a pu trouver un éditeur assez cynique pour sortir un bouquin, témoignage de première main sur  son croustillant méfait. Notez, l’affaire n’est pas encore passée en jugement, ça ne fait « que » quatre ans que ça s’est passé… donc ce monsieur va faire un peu de fric s’il se trouve des lecteurs pour acheter ce bouquin indispensable. Et, cerise sur le Forêt-Noire, il est invité chez C8 pour un panégyrique-promotion de son opus ! chez monsieur Hanouna,  « Touche-Pas-à-Mon-Poste », what else ? Un débat animé, équilibré  😉  et un succès littéraire en perspective, qui sera peut-être, lui, quelque temps en tête de gondole au rayon Librairie du Carrouf du coin. Elle est pas belle, la vie ?

Tibert

(*) C’est dingue, quand je fais du sport c’est vachement plus dur de monter que de descendre. Tenez, si Einstein avait fait du sport, lui… c’est en prenant l’ascenseur qu’il a pu concevoir la Relativité Restreinte ; eh bien s’il avait monté les escaliers à pied, il aurait inventé les ondes gravitationnelles.

De quoi pourrait-on causer ?

Eh oui, encore des nouvelles du front. C’est malheureux à dire, mais question évènements c’est la monoculture, c’est Covid à tous les étages. Mais, promis, le prochain billet je cause d’autre chose.

Donc, disais-je, une copine de ma femme a été vaccinée hier (*) – première dose, mais la suite suivra, lui a-t-on promis – et elle a juste pris ensuite un Para-7-à-molle par précaution, inutilement d’ailleurs disait-elle ; à part ça elle n’a pas encore de pieds fourchus ni d’écailles sur le ventre qui lui auraient poussé. Comme quoi cette histoire d’ADN modifié c’est du n’importe quoi… On en est bien aises pour elle, tout s’est bien passé, rendez-vous pris et non reporté, excellente piqûre.. que du bonheur. Il est vrai qu’elle réside dans une région qui n’est pas la plus trou-du-cul de la France : les TGV y passent, les TGV y arrivent, c’est dire. D’où ? de Paris, enfin, voyons.

Et puis, paradoxe vaccinal, il appert que le vaccin AstraZeneca étant facile à administrer, disponible (à ce qu’on nous dit…) et valable pour les moins de 65 ans, on va désormais et rapidement les piquer un peu partout, ces jeunots, dans les pharmacies, chez le véto, au bureau de tabac, dans les discothèques…  tandis que les « prioritaires », têtes chenues, déambulateurs et voix chevrotantes, devront, eux, continuer de poireauter pour leur Pfizer ou leur Moderna introuvable, sans savoir ni quoi ni qu’est-ce, mis devant l’arbitraire de rendez-vous reportés manu militari par un froid automate non joignable, ou carrément incapables de prendre un rendez-vous. On n’a pas encore fini les pensionnaires des Ehpad, c’est dire…

Tibert

(*) Ce n’est ni la variole, ni le BCG, ni le tétanos.

Mocheté, sabotage et termes en …ing

Des lecteurs m’ont gentiment communiqué le lien vers un site Houèbe gratiné, édifiant. N’ayant pas une opinion très favorable de nos journalistes en général – mais il en reste heureusement qui respectent le lecteur, écrivent proprement et ne font pas dans le sensationnel à tout prix – je ne puis qu’être conforté dans mon point de vue…

Ici on touche le fond, et l’on prend la journaleuse en flagrant délit de pourrir volontairement notre langue – néologismes cons, moches, inutiles et forcément anglais, bien entendu. Vous pourrez, muni d’un glossaire ad hoc, savourer le souping, le juicing et le cocooning. Un regret, ladite gratte-papier chargée – en charge, selon l’expression anglomorphe, plus ronflante – de cet article drainant et détoxifiant n’a pas trouvé de nouveau et décoiffant terme en « …ing » propre à se substituer avantageusement à la cure de « soupe au chou », qu’elle a mise aux choux et au pluriel, puisqu’il faut bien évidemment plusieurs gros choux pommés pour confectionner la soupe d’une famille nombreuse ou d’une très-très grosse faim (remarque : moult sites de cuisine sont minables à l’orthographe, tel celui-ci : « soupe au choux : Recette de soupe au choux – Marmiton ». Eh oui, dans le temps on apprenait chou-hibou-genou-bijou-caillou-joujou-pou (je l’ai dans le désordre ? tant pis !) : ces mots prenaient, devraient encore prendre, non un s, mais un x au pluriel… seulement au pluriel ! Un chou, des choux : c’est super dur, on est d’accord. Avec le souping, on a moins de soucis, c’est invariable (-ment débile) ; en attendant que nos correcteurs orthographiques cessent de le souligner fort judicieusement en rouge.

Tibert

PS – Nouvelles du front : deux voisins chenus (âge > 74, ou ≥ 75 si vous préférez) devaient aller se faire vacciner dimanche prochain (un dimanche, bravo !) à 60 km de chez eux… c’est reporté péremptoirement, allez hop, à fin mars ! « en fonction des directives gouvernementales », dit le texto sibyllin de madame Doctolib, qui laisse le client dans le brouillard. Ah bon ? on avait cru comprendre que la priorité gouvernementale, c’était, après les soignants, de vacciner les anciens ? Même pas le courage d’écrire « En raison de la pénurie persistante de vaccins », ce qui est certainement la vraie raison, mais chuut !  Bref ça continue de merdoyer…

Plus de 700, mais pas moins de 800 !

( Les experts domestiques s’activent à avancer les bonnes décisions qu’eux auraient prises si… : Meuuuh non il fallait pas durcir le couvre-feu / Moi je me confinerai pas / Le couvre-feu ça sert à rien / Le confinement, et fissa, sinon c’est la cata / J’en ai rien à cirer / Ils nous mentent / On veut nous enfermer, ça jamais ! / Et mon commerce, comment je fais ? … bref peut-être pas « 66 millions de procureurs » mais des millions de doctes prescripteurs. Sachant que… en fait ne sachant à peu près rien sur les futurs développements de cette saleté de virus et de ses variants tous aussi affreux, on peut concevoir que « là-haut » ça navigue à vue – à courte vue, tel l’automobiliste dans un épais banc de brouillard. C’est un exercice difficile, on peut le dire. Au passage, saluons le Premier Castex et le judicieux casting qui l’a placé là pour jouer cette ingrate partition : dénué de toute aura, de tout charisme, il fait magnifiquement le job, « bos suetus aratro » – boeuf sous son joug tirant sa charrue, têtu, stoïque et sourd aux quolibets et aux rouscailleries. Cerise sur le milhassou, avec sa lente et rocailleuse élocution du Sud-Ouest il articule superbement : on a le temps de tout comprendre ! )

Mais bon… je voulais surtout pointer la tendresse des journaleux, leurs yeux de Chimène pour tout ce qui gueule, à gauche, ou à peu près, ou aux alentours.  Le Monde nous avance 33.000 manifestants dans toute la France hier (moi j’ai lu un peu moins de 6.000 à Paris, y compris les teuffeurs et leurs camions pour rendre sourd, fâchés qu’on ose les punir pour sabotage des règlements sanitaires. Un peu plus dans la nuance, France-Info nous annonce une mobilisation en légère baisse… mais il fallait qu’ils tartinent, mordicus, et positivement ! sur ce patchwork de mécontentements, de refus des règles de vie en société, d’envie de tout casser et de sous-marins trotskistes. La Montagne auvergnate nous claque, elle, un titre « Plus de 700 personnes manifestent… » : DONC il y en avait moins de 800, sinon, bien évidemment… Comme quoi il aurait été également correct, mathématiquement parlant, d’écrire « Moins de 800… », mais non, on n’écrit pas les choses comme ça.

Au dessert, je vous livre le topo ronflant du porte-parole du collectif  de teuffeurs Maskarade (*), qui résume bien la situation apocalyptique de ce pays, à l’issue de la manif (la manif parisienne, forcément) : « Aujourd’hui c’est le summum (**) de la convergence des luttes : loi sécurité globale, fichage, violences policières, monde de la culture et étudiants délaissés et en souffrance, sanctions trop élevées sur le monde de la free party ». Et il a oublié les Gilets Jaunes !

Tibert

(*) ironie des mots, à « Maskerade » on prône l’absence de masque.

(**) Hélas, après un summum ça ne peut, au mieux, que se maintenir ; plus probablement, décliner : c’est mathématique.