Bisous de la mort, mort du bisou

C’est clair, il ne faut pas serrer la main, a fortiori faire la bise – les deux joues minimum, sinon ça vaut pas, voire trois ou quatre :  c’est mortifère par les temps qui courent, surtout pour les anciens branlants. C’est évident, il vaut mieux le salut japonais, qui tient à distance et assouplit l’échine, le salut thaïlandais, le salut militaire, le sobre « salut » avec un geste de la main, s’entrechoquer les coudes bien à l’abri dans les manches, les pieds dans leurs bottines, soulever son chapeau… mais pas la bise, non !

Je vais vous dire : c’est super pénible, dans une assemblée quelque peu fournie, de devoir serrer des mains et faire des bises en rafales. Pénible ! et je l’ai vécu des kyrielles de fois, toutes les réunions, les arrivées au boulot… si on commence avec l’un ou l’une, les autres vont se vexer si on ne fait pas le tour complet… alors on fait le tour… pffft… et la bise, on commence à gauche ? à droite ? et combien de fois ? et si on se loupe ? bref, en France on a ce boulet à traîner, pas moyen de s’en défaire. Tenez, j’ai eu quelques jours une famille {2 + 3} à la maison : TOUS les matins les trois gosses venaient me faire la bise, « bonjour Paul » (*) : c’est une purge, ce truc !

La bise, oui, et comment, la bise qui fait sens, la bise tendre, aux très-très proches, et pas plus. Pour les autres, le « hi » états-unien me va très bien, traduit dans notre langue ; c’est simple, court, et commodément collectif : un seul « salut » (geste de la main, petite courbette de la tête…) pour tous les présents, et basta !

Justement ce serait le bon moment de se défaire de notre déplorable habitude du bisou, de la main serrée.  Mais je lis que des tas de gens « continuent à faire la bise, non mais, c’est pas ces cons-là qui vont nous dire ce qu’on doit faire ! » . Affligeant… et comme de bien entendu, si virus chez l’un, hop virus chez l’autre ! tant pis pour eux, tant pis pour nous. Yaka qu’à faire une loi (encore une loi, inappliquée, bien évidemment) : un bisou ? une prune ! 90 euros et un point en moins sur le permis de conduire. De toutes façons on ne pourra bientôt même plus prendre sa voiture…

Tibert

(*) Pour des raisons de sécurité liées à la pandémie actuelle, le prénom a été changé.

… ça trump énormément !

( Préambule : jusqu’ici ça va. Certes il faut faire son deuil 😉 de spaghetti, coquillettes et autres riz long-grain : y  en a plus ! les magasins sont en rupture de stocks. Les gens « avisés » ont garni ras le bord leurs baignoires : pâtes, huile, sucre, conserves… comme en 68, sauf que c’est moins dangereux que d’y stocker de l’essence, les pâtés bretons en verrine ne s’enflamment pas spontanément. Ils pourront de nouveau se laver quand leurs réserves seront épuisées. Advienne que pourra… )

Mais je lis que Boris le Blond, le Churchill du Brexit, annonce aux Britanniques de la sueur, du sang et des larmes : « Beaucoup de familles perdront des proches ». La même cause que partout : le virus, qui aurait infecté entre 5.000 et 10.000 personnes… le pays suivrait donc la courbe de l’Italie avec, disons, un peu de retard. Ce qui me fait ricaner tristement, sachant que Trump le brutal interdit désormais aux Européens de venir chez lui, SAUF les Britanniques et les Irlandais  (*) ! ça ressemble à une punef’ débile, une petite revanche bien dans le style du bonhomme. Désormais, sachons-le, seuls les sujets d’Elisabeth II et leurs cousins d’à côté auront le droit d’apporter leurs virus aux USA. Une pandémie, oui, mais anglophone !

Tibert

(*) Ce qui implique qu’on range les Britanniques et Irlandais parmi les Européens. Je sais, c’est discutable, ils sont tellement différents !

… et le Coronus vira !

Non non, je sais, vous vous inquiétez pour moi, ce silence insolite, mais non : je ne suis pas cloué au fond d’un lit isolé-blindé-verrouillé, hérissé de tubes (moi, pas le lit), un masque à oxygène sur le museau. Jusqu’ici ça va, comme disait le type tombé d’un gratte-ciel et passant verticalement devant le 9ème étage à environ 52 m/s (il lui reste une demi-seconde d’optimisme). Simplement, je regarde ce qui se passe, et en fait de nouvelles il ne se passe qu’un seul truc, ad nauseam (*) : le corona-machintruc. J’ai reçu une blague d’une amie , parodie de pub : « Pour 2 Corona, on vous offre une Mort-Subite« . Les amateurs de bières et de gueuzes – avec un z – apprécieront.

Justement, à propos de gueuzes (excusez cette transition malotrue) : c’était hier la Journée des Femmes – enfin, la plus illustre : c’est tous les jours, la journée des femmes ! Des activistes-féministes, de gauche je suppose 😉  avaient collé un peu partout des affichettes blanches format A4 (on trouve ça en ramettes de 500 feuilles dans tous les bureaux, y a qu’à se servir) pour des slogans percutants : tenez : « Contre la transphobie étatique« . J’ignorais que Philippe-Premier, Macronious, le parlement etc… avaient peur des travelos, LGBTQ++ et j’en oublie. Souhaitons que ça se soigne ! Et puis celle-là : « Contre le viol et le 49-3« . En voilà un tandem carpe-lapin ! Pourquoi pas aussi contre le gruyère dans le gratin dauphinois ? A l’occasion, le Monde, citant les manifs de cette Journée des Femmes, glisse en douce que celles-ci seraient les grandes perdantes de la nouvelle organisation des retraites (**) : d’où l’opposition au 49-3 ! c’est limpide, non ?

Mais j’apprends que le ministre de la Culture Riester est diagnostiqué porteur du Covid-19.  Je compatis et lui souhaite prompt rétablissement, il est jeune encore et plein d’avenir. Et surtout qu’il reste au chaud et à l’écart dans son ministère : tout par visio-conférences et téléphone. A son propos, j’ai pu apprécier la constance dans l’errement avec laquelle il martèle ses convictions féministo-anti-viol, je le cite : « J‘avais dit avant même la remise de ce César dans la journée que ça serait un mauvais signal envoyé à la population, aux femmes, à toutes celles qui se battent contre les agressions sexuelles et sexistes, qu’il y ait la remise de la meilleure réalisation à Roman Polanski. » Eh oui, les 4.300 « électeurs » de l’académie des César(s) ont envoyé le mauvais signal ! Le bon signal – il suffisait d’avoir la moralité supposée en ligne de mire, et au diable le goût du bon cinoche – aurait été de distinguer… voyons voir… parmi les six candidat.e.s nommé.e.s et réputé.e.s de bonne moeurs depuis les quarante dernières années (***) … ah oui, tiens, la seule femme du lot, bien évidemment ! la metteuse en scène du film « Portrait de la jeune fille en feu« , madame Sciamma – film où jouait, justement, madame Haënel. C’était ça le bon signal !

Tibert

(*) Jusqu’à la nausée : si ça se trouve, c’est un des symptômes ?

(**) C’est à vérifier, textes et exemples en mains.

(***) excluant Polanski, ils restaient six en lice : Ozon, Sciamma, Nakache-Toledano, Ladj-Ly, Nicola Bedos, Desplechin. UNE femme là-dedans : le choix s’imposait, non ? au fait, je vous le fais façon écriture inclusive, groupuscule de Benoît Hamon, etc… Bref : genré bien visible ! C’est moche et illisible, mais on VOIT la femme ! ah…

Résistance et Gauloiserie

Je ne sais pas si vous êtes au courant ? on en parle peu, mais il y aurait en ce moment une épidémie d’un virus très méchant. Une infection galopante, selon le terme consacré ; et autour de 3,5 % de morts sur le total de personnes infectées. Mais chez nous en France on résiste super bien : pour le moment, 9 morts sur 617 malades, soit 1,46 %. Comme quoi les gènes gaulois sont les plus résistants ; à moins que ce soit le pinard, les fromages au lait cru ? bref on s’en sort mieux qu’à côté. On se souvient que le nuage de Tchernobyl avait, lui, carrément renoncé face à nos vaillantes frontières « no pasaran » ; Covid 19 est certes plus agressif, mais il a trouvé à qui parler !

Ooops… petite mise au point : on me signale, en régie, une légère erreur dans un de mes derniers textes. Non, le pastis (Sicard, Cabanis, 52, Bernod…) ne remplace pas le gel hydro-alcoolique ! ni la vodka, le gin, le marc égrappé, le Fermet-Branka ou le Bicon-grenadine. En fait le virus en cours se fout des alcools en dessous des 60 ° ; ça le laisse de marbre, il continue de viruler sans sourciller. En cas de pénurie de gel machin-chose, seules les gnôles très relevées en alcool vous tireront d’affaire. Mais, attention : en application cutanée, pas en infusion.

Tibert

Rendons à César… (*)

Des acteurs de gros calibre (**) – Lambert Wilson et Juliette Binoche – ont vertement critiqué, l’un, le « lynchage » de Polanski lors des César(s), l’autre, la médiocrité et la bêtise du spectacle-monologue supposé humoristique assuré par madame Foresti. Il faut dire que cette « one-woman-showeuse » (horrible mot) ne faisait que débiter habilement un texte concocté pour elle par des « plumes » laborieuses, chargées de trouver les piques, potables ou poussives, propres à arracher des sourires au public : « taulards » pour « Césars » etc. J’écris ça sur la foi d’une déclaration du sieur Hanouna, autre « phare de la pensée » 😉 : « sachez que cette année, Florence Foresti a touché 130 000 euros dont 30 000 euros pour ses auteurs donc entre 100 et 120 000 euros pour elle« . C’est donc bien qu’elle a rémunéré des tâcherons de l’humour pour cette prestation césarienne (c’était laborieux comme accouchement), se montrant par ailleurs proprement ignoble à critiquer la petite taille de Polanski (gestuelle, sobriquet d’Atchoum…) : c’est minable, moche, c’est bas, sans jeu de mots.

Bref : quand un Darroussin abonde dans le sens de Foresti, bafouille et fait mine de ne pas savoir lire (quel humour ! ), d’autres gardent la distance nécessaire face à la polémique Polanski et aux condamnations féministes. J’ai ainsi vu madame Huppert citer Faulkner, comparant fort justement un lynchage à une forme de pornographie. Concluons : ne mélangeons pas tout ! la justice fera son boulot. Par ailleurs, virgule, il était question de juger de la qualité d’un film traitant des dessous de l’affaire Dreyfus, pas de se constituer en tribunal « populaire » auto-proclamé pour sanctionner  d’anciennes affaires de moeurs.

Tibert

(*) … citation bien venue !  Rendons aux Césars les remises de médailles de l’Art Cinématographique, et aux tribunaux les sanctions des délits et crimes sexuels. Chacun son boulot.

(**) Acteurs de premier plan, certes, ce qui ne les érige pas en « phares de la pensée » façon Pascal, Leibniz ou Foucault, ne nous emballons pas ! mais dans le milieu du chaubize, ils savent de quoi ils parlent.

Covid 49-3

( Je lis que l’un des principaux acteurs dans les bornes de recharge électrique sur les autoroutes, Izivia, va supprimer 189 de ses bornes sur les 217 existantes. Outre que… a) il n’existe pas de standard unique pour le format de ces bornes , b) la plupart des immeubles récents disposant de garages ou parkings couverts ne sont pas équipés en bornes de recharge, et rien ne se pointe à l’horizon pour que ça change, c) le prix du KWh aux bornes « publiques » est bigrement plus élevé que ce qu’on paye chez soi … je pense que les utilisateurs de bagnoles électriques ne vont pas être à la fête pour éviter de rester plantés en rase campagne. Eh oui, être pionnier ça se mérite ! pas toujours marrant… )

Mais ça y est, le gouvernement va utiliser la Grosse Bertha, le 49-3, pour faire passer sa réforme des retraites. C’était couru, je vous en ai déjà causé. Eh oui, si ils y tiennent – et ils ont l’air d’y tenir – et vu que le débat est impossible « grâce à » l’obstruction des députés LFI et PC, il reste à renoncer ou à passer en force : se coucher ou  violenter l’Assemblée Nationale. Se coucher devant la paire Méluche-Roussel, on voit mal le Philippe-Premier faire ça… le piège est grossier, était visible, mais il fonctionne, donc, comme c’était à prévoir.

J’ai déjà exprimé que cette réforme – ô combien utile pour faire enfin la peau aux rentes de situation choquantes des corporations « Avantages-Acquis » et autres Régimes Spéciaux – était maladroitement conduite, peu expliquée, trop massive : en abattant d’abord les quelques grosses bastilles obsolètes héritées des années 45-55 – genre RATP, EDF…-  ça devait passer plus facilement ensuite. Advienne donc que pourra ! et bonne retraite « à points » à tous.

Tibert

Confusion mentale

Je lis ça, à propos de la prochaine cérémonie franchouillarde des César(s) ce Wouiquinde : c’est le ministre de la culture-correcte qui s’exprime, là. Je cite : « Un César du meilleur réalisateur pour Roman Polanksi (*) serait « un symbole mauvais par rapport à la nécessaire prise de conscience que nous devons tous avoir dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ». »
De quoi traite-t-on ici ? de qualité des films. On condamne d’avance le travail de toute une équipe, parce que monsieur Polanski est soupçonné-accusé d’agressions sexuelles, il fut un temps (ça date d’il y a 44 ans, et il s’agirait d’un viol). Certes le temps « ne fait rien à l’affaire », mais justement si ! c’est bigrement ancien. Et quand bien même serait-ce d’un passé récent… qui peut sensément peser la qualité d’une oeuvre à l’aune des turpitudes privées de l’un de ses créateurs ?
Monsieur Matzneff est un piètre écrivain – c’est mon point de vue et je le partage – et fut un prédateur : ce sont deux faits, indépendants l’un de l’autre.  Précisons : il écrivait piètrement, et sur ses frasques, ce qui flattait la doxa de l’époque. Quand je fais la moue sur la qualité de la prose de monsieur Matzneff, je ne fais pas la confusion avec ses travers sexuels : c’est un autre sujet. Monsieur Polanski est un remarquable metteur en scène – c’est du moins mon avis – et on lui impute des délits (crimes ?) passés : ce sont, itou, deux faits indépendants. Et puis les Dujardin, Seigner, et tous ceux qui ont bossé à ce film n’ont pas à endosser les anathèmes, justifiés ou pas, accablant Polanski. Monsieur le ministre de la culture vient d’envoyer le Voyage au bout de la Nuit à la poubelle, puisque Céline était un collabo et un anti-Juifs forcéné.

Tibert

(*) Il s’agit bien entendu de l’Affaire Dreyfus, qui traite surtout du travail du colonel Piquard, qui à l’époque s’efforça de faire la lumière sur ce tripatouillage-montage malsain et mal fait.

C’est long, cinq ans…

Quatre-cents millions d’euros foutus en l’air – pas pour tout le monde ! clairement, rendons à ces arts ce qui leur est dû : Nous les contribuables contribuons, raquons, payons, allongeons les biftons, comme d’hab’. Les salariés de l’Educ’Nat, eux, soyez rassurés, continuent d’être payés… avec des systèmes informatiques cacochymes, genre gros bahuts Bull des années 90 – mais payés quoi qu’il arrive, dusse-t-on établir les bulletins de salaire à la mimine ; et puis, et puis,  tout de même, certaines sociétés de services en informatique, audit, conseil… se sont rempli les poches ! Ah, vous voyez, tout le monde n’y perd pas !

Il s’agit de ceci : le SIRHEN (*), le superbe paquebot qui devait, au bout de cinq ans de boulot acharné, permettre la paye presse-bouton des innombrables salariés de l’institution. On a recommencé là exactement les mêmes co… errements que pour d’autres (trop) gros projets en Ressources Humaines, LOUVOIS etc. Cinq ans c’est trop long – en cinq ans le contexte évolue – , les règles de calcul trop complexes, les exigences trop lourdes, les décideurs trop sûrs d’eux, les intervenants trop gourmands, les proportions pharaoniques. Chez nous on est incapable de traduire « make it simple and sensible« . Allez, je vous le fais : faites simple et raisonnable ! meuh non, nous on est plus fortiches qu’ailleurs, alors on construit des cathédrales, vouées immanquablement à devenir des chapelles de cimetière : trop lourd, trop complexe, trop fragile… et plein de bugs.

Je vais vous dire : aucune boîte raisonnable ne peut compter plus d’un million de salariés – pour utiliser des nombres ronds. C’est indémerdable, c’est le fameux « mammouth » de monsieur Claude Allègre, qui avait fichtrement raison de vouloir le dégraisser (ou, plus modestement, faute de mieux, de le tronçonner en unités de taille gérable). Qui plus est, on s’ingénie à complexifier tout ce qui pourrait être simple. Voilà… et donc on se plante, comme de bien entendu.

Tibert

(*) Tentons une traduction qui n’évoque pas la femme à queue de poisson : Système Informatique de Rémunération des Heffectifs de l’Educ’ Nat)

Retards

( Il paraît que Louise Ciccone, chanteuse-danseuse (*) se faisant passer pour la Madonne, se prend aussi pour une reine ; des gens sont assez masos pour payer 300 euros et poireauter trois heures sans moufter (« une reine n’est jamais en retard« ) pour enfin apercevoir ladite Madonne – sans vergogne aucune pour ses retards horaires grossiers – se trémoussant et débitant ses chansonnettes au milieu de sa troupe de faire-valoir. Enfin… il en faut pour tous les goûts ! ).

Mais au fait : le débat sur les retraites à l’Assemblée… il y aurait, me suis-je laissé dire, environ 40.000 amendements, des rappels au règlement, des explications, etc : bref d’aucuns font tout pour enliser le débat, empêcher que ça se passe normalement. Le but avoué, claironné même, est simple : faire de l’obstruction. Se profile également une autre manoeuvre, d’une grande limpidité : si ça ne peut pas passer normalement dans un cadre de débat ouvert, discussions, retouches, amendements… les Chefs seront probablement obligés de passer en force : 49-3 et allez hop, vote bloqué, tout le paquet ou rien. C’est alors que les créateurs des 40.000 amendements se dresseront sur leurs ergots, hurleront comme il se doit au déni de démocratie, passage en force, gnagnagna. Bon, on a vu le truc, c’est noté : engluer le débat, puis protester qu’on ne peut pas débattre ; tout et le contraire de tout.

J’ai une autre suggestion… il reste deux ans à tirer, c’est court deux ans ; on fait en sorte (yaka… ) que Macronious se plante aux prochaines Présidentielles en 2022 et que soit élu un Président hostile à la retraite à points « pour tous » ; ensuite on casse tout ce qui a été bâti, on remet en selle les régimes spéciaux, etc etc. Exaltants progrès en perspective.

Tibert

(*) L’énergie à se trémousser sur scène est inversement proportionnelle à la qualité des textes qu’on soumet au public. Brassens ne gigotait guère, non plus que Barbara et des tas d’autres ; Cohen se contentait d’un feutre mou et de trois choristes statiques. Et les spectateurs n’avaient pas besoin de bouchons d’oreilles pour préserver la pérennité de leur ouïe.

Exercices de calcul

Je suis allé pêcher, non la sardine à Messine ou le hareng à Lorient, mais des chiffres.  Je cherchais en effet une idée, un ordre de grandeur…j’ai trouvé ! Je cite : « Les fumeurs parisiens jettent (…) environ 10 millions de mégots dans les rues chaque jour, soit 350 tonnes par an« .

Et pourquoi cherchais-je ces chiffres ? j’étais en face d’un article des Echos sur Paris-la-crasse. Effectivement, cette ville est sale, ça se sait, y compris à l’étranger, et très largement du fait, non d’un budget rikiki, ni du manque de bonnes intentions, mais du fait de ses habitants, dont un bon nombre se comportent comme des cochons. On a un terme aseptique pour ça, bien poli : les incivilités.

Oui, les chiffres, donc… je re-cite : « La Ville essaie aussi la coercition. Elle a créé en 2016 sa propre brigade « anti-incivilités », la DPSP. Celle-ci compte aujourd’hui 3.400 agents, autrefois répartis dans différents services de la Ville. Ils ont dressé l’an dernier 37.866 procès-verbaux pour dépôts de déchets sur la voie publique. »

Donc 10 millions de mégots par jour… Supposant que les mégots sont jetés également entre 8 h et 21h, soit sur 14 heures, ça donne 714.000 mégots à l’heure, soit environ 200 mégots à la seconde balancés sur la voie publique.

Or (*), chaque agent de la DPSP a verbalisé 37.866 / 3.400 = moins de 12 fois par an, soit à la louche 1,2 prune par mois (eh oui, les congés payés) : sur 20 jours ouvrés, 0,06 prune par jour.

Bref : 6/100 ème de prune par jour / par agent de la DPSP, quand on jette (c’est interdit) 200 mégots à la seconde. Je ne cite pas – en fait, si, je les cite, mais je n’ai pas les chiffres – les crachats, mictions abusives, papiers, emballages, bouteilles vides, détritus divers, crottes de chiens « oubliées », tags… quoique les tags relèvent plutôt des interventions nocturnes, c’est un exercice typique d’insomniaque.

En termes de « rentabilité » (**) – il y a toujours une utile notion de rentabilité, ou d’efficacité, y compris  dans un service public -, calculez par agent le ratio salaire+charges, rapporté au montant des prunes collecté ; en déduire le nombre d’années pour un retour sur investissement. Vous avez deux heures.

Tibert

(*) Tout raisonnement matheux comporte au moins un « or », pour introduire une   nouvelle assertion à croiser avec les éléments déjà établis. Sinon c’est pas du jeu.  Voilà qui est fait.

(**) Dit de façon moins lisse : en termes de fric foutu en l’air.