Le nez quart-de-Brie

En ces temps d’urgence d’Etat ou inversement, un peu de légèreté ne nuit pas. Nous avons tous besoin de penser à autre chose qu’à des rafales de Kalach’ en devanture des rades, canis, troquets et bistrots, transformant le « jaune » , Casa , Pernifle ou 51 en tomate, le petit blanc en kir et le gin-tonic en bloody-Mary sans Tabasco. Et tiens, en voilà-z-une qui est à la fois grave et légère, et odorante.

Le Prince de Galles, Prince of Wales, héritier du trône Grand-Breton quand sa mère voudra bien lui laisser l’escabeau pour y monter, Charles, donc, 67 ans aux prunes – j’ai la faiblesse de le trouver humain, à notre portée, en quelque sorte – a reçu une médaille française, le Prix François Rabelais, pour son engagement en faveur des produits authentiques, du terroir. Il a donc reçu son hochet, et s’est fendu d’une vibrante apologie des Maroille, Boulette d’Avesnes, Reblochon, Epoisses etc : c’est une ode lyrique au vrai fromage, le fromage au lait cru, qui respecte la tradition, qui a du goût, pas du Bêle-des-Prés gras-plâtreux ou du Saint-Croutin blême, inerte et fabriqué à la chaîne en usine, que le Prince Charles a prononcée, une ode alarmée : qu’adviendra-t-il de ces merveilles dans un monde où l’épuisement des sols, les manipulations génétiques et les fourches caudines du Tout-Sécuritaire nivellent et javellisent tout, même le sinistre PAC, le Poulet-Prêt-A-Cuire ?

Je le cite, avec traduction : « Dans un futur génétiquement travaillé, évolutif et sans microbe, quel espoir y a-t-il pour la traditionnelle Fourme d’Ambert, la meule de Gruyère de Comté ou l’odorant Pont-l’Evêque ? ».

Il a raison, son Altesse, et je le soupçonne d’avoir, par délicatesse envers les froggies, omis ses ouailles tels les estimables Stilton, Lancashire et autres Cheshire – bon, il n’y en a pas 250, mais une bonne dizaine d’excellents. Eux aussi sont en péril et menacés par le pseudo-cheddar indifférencié, industriel et blafard – sauf quand on le colore au carotène.

Il n’a pas que des oreilles, Charles, il a aussi du nez, du bien né, et nous le prouve, au cas z’où.

Tibert

Vrooom vrooms en sourdin(gu)e

Je lis sur ce site – qui par ailleurs teste des aspirateurs aussi bien que des clés USB ou des trottinettes – qu’on propose maintenant un casque de moto « à réduction de bruit active » (la réduction de bruit active, ça fonctionne bien, j’ai pu tester ça en avion ; un casque (cher !) permet de réduire à un chuintement léger le brouhaha ambiant et le ronronnement entêtant des réacteurs ; on arrive à suivre un programme vidéo sans les sous-titres).  J’ai d’ailleurs appris incidemment dans le même article que pas mal de motards se mettent des bouchons d’oreilles pour conduire leur engin. Donc le bruit de leur bécane les gêne ? ça me fait plaisir, je ne suis pas seul.  Cela me fait aussi penser à ces concerts d’aujourd’hui où le / les chanteurs-instrumentistes sont encadrés par des murs d’enceintes assourdissantes – littéralement : dans la salle on a forcément ses tampons d’oreilles sinon c’est la surdité assurée, sur scène on a ses tampons d’oreilles « pro » sur-mesures, on ménage ses esgourdes… pourquoi ne pas baisser le son ?

Vous comme moi, je suppose – les oreilles sont ce qu’elles sont – êtes péniblement assaillis tous les jours, au long des rues, avenues, routes, par ces motos hurlantes ou vociférantes – le plus de bruit possible – de la grosse Bertha péteuse, pataude et bancale des Harley aux miaulements suraigus des cubes japonais à 9.000 tours sous turbo – sans parler des mob’s trafiquées à pot apocalyptique, « mouches à merde » hurlant sous votre nez en toute sereine et illégale impunité. Certains même vous font l’étalage de leur vigueur virile, roulant sur 30 mètres sur la roue arrière et si possible sans casque, phallus-moto fièrement dressé vers le ciel.

Bref : ceux-là qui vous pourrissent l’environnement de leurs pots d’échappement hurlants ou vociférants, ceux-là prennent les moyens de se protéger les oreilles, eux. Il me reste en réaction à me munir, dans la rue, d’un casque à réduction de bruit, active ou non. On va avoir l’air fin, avec nos casques anti-bruit, les yeux vissés sur le mobile rivé dans la main (oups ! pardon, le « portable » : ce petit rectangle plat qui pèse 140 grammes, c’est portable, le croirez-vous !), incapables d’éviter une merde sur le trottoir, tellement on n’y fait pas attention. Avec des bottes d’égoutier, peut-être ?

Tibert

Authentique transversalité aéroportuaire

On ne peut que déplorer – moi, en tout cas – la perversion des thèses écologistes à travers les dérives des (ex)-dirigeant(e)s EELV du côté des Mélenchon and Co. Charger de tous les rejets de gaz méchants et délétères, de toutes les pollutions nocturnes et diurnes – 1) le grand capital, 2 Les centrales nucléaires, 3) Les moteurs Diesel, surtout ceux de Volkswagen qui en plus ont le culot de bidouiller les chiffres, c’est pousser un peu loin le bouchon : qu’on se souvienne que l’un des plus grands pollueurs de la Planète fut, en son temps, la défunte RDA, République « Démocratique » Authentiquement marxiste, du moins sur le papier. Et puis s’il faut réfléchir à, et promouvoir la « décroissance », idée verte et qui me plaît en ce qu’elle appelle à plus d’intelligence créatrice et de responsabilité, force est de constater que les rares pays à modèle plus ou moins vaguement marxiste n’en ont rien à foutre, de la décroissance verte. Ils produisent un max, ils polluent, et après eux le Déluge.

Bon, mais pourquoi je me lance là-dedans ? parce que je lis dans le canard ici référencé que le FN, là, le parti de madame Le Pen, est maintenant arrivé lui aussi à la conclusion, comme moi et les écolos, que l’AyraultPort, le projet de Notre-Dame-Des-Landes-Aéroport, c’est une ânerie, pour rester poli. Non certes une ânerie pour les bétonneurs-bitumeurs, eux ils seraient vraiment pour, et sûrement pas dans la perspective d’une décroissance verte. Ils vous y mettraient des ronds-points à vous filer le tournis, des places de parking payantes et bordées de jolis traits blanc, des escalators et des tapis roulants, des tarmacs et des barrières automatiques, des navettes et des chariots à bagages. On le sait, un aéroport c’est moche, stressant – voire carrément hostile, tel Roissy – mais d’aucuns s’entêtent : celui de Nantes-Bouguenais ne leur va pas, même sérieusement amélioré, ils en veulent un autre plus gros, plus stressant, plus énergivore, plus loin de la ville, y acheminer des bus, des navettes, des taxis, exporter le béton bitumineux dans les champs de betteraves, mais, et là est le truc, à portée de bagnole des Rennais, ces malheureux qui n’ont droit qu’à un aéroport de sous-préfecture et s’en désolent.

Bref : Le FN rejoint l’avis commun, qui est que ce projet d’aéroport est à poubelliser, au profit 1) de la modernisation de l’actuel, très loin d’être à saturation ; 2) d’investissements plus utiles, comme par exemple des « autoroutes numériques » qui actuellement font défaut.

Bon, il y a des nuances ; les Verts ont pour les « zadistes », ces individus hirsutes et fabuleux qui occupent le terrain convoité par les bétonneurs, les yeux de la compréhension, sinon de la connivence.  Le FN, non. Mais zadistes mis à part, l’écologie ratisse large, de Cécile à Marine : preuve qu’elle est traversante quelque part, l’écologie.

Tibert

 

 

Comment nommer le nommage ?

Non je ne vous entretiendrai pas des derniers trépignements de Normal-Moi à propos d’Affez-El-Assad, « qu’il s’en aille qu’il s’en aille » : vu que Poutine veut qu’il reste, c’est un pote à lui, et qu’Obama est tout disposé à lui accorder un prudent sursis, le scénario me paraît simple et limpide. Si l’on veut faire la peau à Daech, voyez Poutine ; les autres font des ronds dans l’eau.

Je ne vous entretiendrai pas non plus (mais enfin pourquoi ne veut-il pas nous entretenir ? ce serait plus confortable) des propos de madame Morano sur la France historiquement de race blanche et culturellement judéo-chrétienne : elle a dit là plein de gros mots, elle va se faire gronder très sévèrement. Je vous laisse face aux 335 réactions des lecteurs du Monde-sur-Toile à propos des propos de madame Morano.

Non , je voulais juste traiter du naming. Le quoi ? le « naming« , entre guillemets, c’est de l’anglais, et ça se traduit tout connement par « nommage », nous avons un mot très correct pour désigner l’action de nommer. Pour nommer, on fait du nommage, comme pour coller on fait du collage, pour griller, du grillage, etc. Mais Wiki qui en connaît un rayon ne traduit pas ça comme ça : pour lui c’est « parrainage », ou « dénomination ». Eh oui, bien vu Wiki, le naming c’est du parrainage. D’où l’intérêt de l’écrire en anglais, vous pensez bien, on économise 4 lettres  et ça fait plus branché : y a pas de petites économies.

Exemple de parrainage : quand Tabarly nommait son bateau « Pen Duick », « Mésange noire » en breton,  ce n’était pas du naming, c’était un nom du coeur, c’était son bateau, son chouette bateau. A l’opposé, quand le regretté Laurent Bourgnon barrait son trimaran « Primagaz », je vous parie un sachet de cahuètes que ce n’est pas lui qui avait choisi le jouli nom du bateau. Qui, alors ? le Parrain, pardi, pas PNB-Baripas ni Afflelo : Primagaz. C’est ça le naming, pardon le parrainage, on ne donne pas le nom d’un oiseau des mers, d’une fleur, de votre dame de coeur, mais le nom d’un gaz en bouteilles ou du banquier du coin.

Mais le naming ne prend pas en France, eh non. Et je m’en réjouis ! Tenez : « Plusieurs sociétés dont Dassault viennent de refuser le naming du futur stade des Girondins de Bordeaux« . Eh non et  c’est ainsi que les footeux, là, les Girondins de Bordeaux ne joueront pas dans le « Figolu Stadium » ou  le « Spontex Olympique ». Aurait-on des scrupules de douairières vis à vis des parrains, des sponsors (c’est du latin), des namers ? On a bien raison ! c’est souvent moche, pas vendeur, bassement commercial, sans âme, un nom de sponsor. Tenez, vous, vous préfèreriez baptiser votre voilier Ma Lucette ou Carrouf-Marquett ?

Tibert
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Pour le concours Lépine (de ch'val)

Ah vous la connaissiez, « de ch’val ? » désopilante, n’est-ce-pas ? c’est en fait une citation littéraire du regretté Boby Lapointe. Lapointe, ça sonne Québecois, ça, comme les Béliveau et les Tremblay, et justement je me suis laissé dire que l’argot québecois, le « joual« , vient de la déformation progressive de cheval en ch’val en choual en joual. C’était notre page philologie. Il semble donc qu’il y ait, outre des orignaux, des chevaux là-bas dans la Belle-Province.

Mais deux choses d’abord :

  • Premio la Reine Elisabeth II a battu hier soir à 21 h 47 le record mondial de la plus durable reine des Grands-Bretons. Durabilité que nous saluons comme il se doit, bravo Elisabeth II, continuez comme ça, et pendant ce temps-là Charles attend (*).
  • Deuxiémo mon blog a été « hacké » – j’ai horreur des anglicismes inutiles – bref des intrus ont déposé une grosse crotte en rosbif sur ce blog soigneusement tenu. Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai empoigné la serpillière et la Javel, on a remis de l’ordre et serré les boulons. Non mais !

Mais que je vous dise : quand on farfouille dans le frigo pour y prendre le reste de spaghetti (**) bolognaise de l’avant-veille pour les passer au micro-ondes pour le repas du soir, ils sont toujours au fin fond de la clayette du bas, derrière le camembert en plâtre et les yaourts, eux-mêmes occultés par le sachet de salade frisée. Idem pour tout ce qu’on cherche : les trucs qu’on cherche sont toujours au fond. Alors deux solutions :

  • Passer derrière le frigo et ouvrir le hayon arrière : on a accès aux spaghetti sans problème. Vous me direz : le frigo est contre le mur, et puis y a pas de porte arrière. C’est exact.
  • Ou alors faire comme les pharmaciens : le Zorflumil, juste derrière le Yumilax et le Xapovil, ils le trouvent sans problème au fond d’un loooong tiroir sur roulettes, et sans effort apparent. Un peu comme les cadavres à la morgue, c’est des tiroirs qu’on tire – un tiroir : on tire, forcément – et y a un petit chariot à roulettes qui se déploie dessous. Le cadavre sort ainsi entièrement, facilement, c’est agréable.

Donc pourquoi les clayettes du frigo ne sont-elles pas sur roulettes ? voilà, je vous ai posé la question.

Tibert

(*) Vous la connaissiez, celle-là ?

(**) Uno spaghetto, due spaghetti, sans S. Pas très copieux, mais correct.

Taxis tabacs et crème de jour

Dans le coeur de nos Grands Chefs les taxis sont, on le sait, les plus chéris d’entre les Français, l’objet de leur sollicitude la plus attentive. Mais pas que ! (j’adore cette expression, NDLR). Car les buralistes leur disputent âprement les faveurs et les câlins de nos grosses-légumes. Tenez, le « paquet neutre », cette initiative pour éviter que le Cow-Boy Barlmoro sur son emballage cartonné fasse du gringue à l’amateur de clopes au bureau de tabacs du coin… eh bien, le « paquet neutre », le Sénat vient de le renvoyer aux calendes helléniques. Pourquoi ? parce que les buralistes n’en veulent pas. Et si les buralistes n’en veulent pas, c’est comme Uber pour les taxis, c’est Non, point-barre ! ; et la République française de claquer des talons.

Je lis ça, là, cette réjouissante information pour les futurs cancers des poumons, ce matin tôt sur le Parisien-du-Matin, et ma foi comme il y a un développement à cet article passionnant je clique sur le titre. Maigre, le développement ! Deux lignes très laconiques, et puis ce cartouche :

Article Parigot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il me faut donc, pour pouvoir lire la suite d’un « chapeau » journalistique squelettique, répondre à un petit questionnaire façon QCM : quel genre d’emplâtre me mets-je sur la margoulette ? « Select (sic) toutes les réponses appropriées« , entre le « Soins corps (hydratant, tonifiant, etc) » avec une belle faute d’accord, le « Soins cheveux » etc. Les vendeurs de crèmes fous et marquéteux associés ont encore frappé, munis de leurs gros sabots.

C’est de vaseline qu’il faudra s’oindre, je le crains, si ce genre de pratique se répand ; la violation de notre vie privée glissera mieux.

Tibert

Marronnier, marronniers

Ce soir les journaux télévisés vous régaleront, comme d’hab’ en cette soirée d’une journée classée noire de chez Noir « dans le sens des départs » (d’où, les départs ?), de scénettes prises sur le vif et sur les aires d’autoroutes : « ah c’est dur c’est sûr, les bouchons, mais bon… on est en vacances gnagnagna…« , et autres dialogues convenus entendus ad nauseam.  Cinq-cents kilomètres de bouchons (« moins que prévus », avec une faute d’accord, note Le Parisien) et des bagnoles alignées comme à la parade sur les files de circulation, 5 mètres toutes les 30 secondes de temps en temps, et sous le soleil, évidemment. Le marronnier, quoi… ça meuble les JT.

Tout ça comme tous les ans à cause des locations « du samedi 13h au samedi 12 h » ou approchant. On est pourtant à l’ère internet, on peut covoiturer souplement, on pouvait il y a peu trouver un simili-taxi UberPop au pied levé, on vend sa vieille bécane sur www.labonneoccase.fr, etc… mais on ne sait pas négocier des locations du mardi 15 heures au lundi 18 heures. Ah si, chez Air-B-and-B ça se fait les doigts dans le nez, mais c’est une boîte américaine, chez nous on sait pas faire.

Pourquoi on sait pas faire ? parce que, eh fleur de nave, on veut pas faire ! du samedi 13 h au samedi 12 h ça fait pas de trou dans les rentrées d’argent : carton plein !! la saison touristique à fond à fond à fond. Laisser ma bicoque vide 36 heures ? vous rigolez ?

Bon, moi si j’étais le gouvernement je taxerais les loueurs qui font que du samedi au samedi. Ou je filerais une prime aux loueurs qui se décideraient à un peu de souplesse. Histoire d’en finir avec les bouchons, les marronniers sur les bouchons, les micro-trottoirs sur les aires de repos autoroutières…

…et, tiens, je m’aperçois que l’an dernier j’avais écrit à peu près la même chose. Comme quoi : premio ce pays est décidément indécrottable ; deuxiémo moi aussi je fais dans le marronnier, ça devient grave.

Tibert

De la beauté

Hier je me promenais en des lieux que j’ai eu l’occasion de fréquenter assidûment il y a quelque temps : la bonne ville de Nantes, en basse-Loire. Je ne vous entretiendrai pas de ses ronds-points – elle est championne de France, donc du Monde, du nombre de ronds-points par habitant – ni de ses très très fréquentes bosses-ralentisseurs plus nombreuses que des criquets dans un champ de blé en Afrique australe ; encore moins de ses innombrables chicanes destinées à aider les ralentisseurs dans leur tâche dissuasive anti-« chauffards » (tout conducteur de voiture est un chauffard qui s’ignore) ; et puis surtout pas des bordures de trottoirs aiguisées comme des lames de couteaux afin de punir les conducteurs assez imprudents pour monter sur lesdits trottoirs (merci pour les marchands de pneus) ; non je ne vous en parlerai pas, mais bon voilà c’est fait : en résumé, la bagnole n’est pas à la fête à Nantes. Je vous parle d’autre chose : l’art.

Le Musée des Beaux-Arts de Nantes fait peau neuve et s’agrandit, travaux à l’appui, et puis vous l’annonce sur les bâches de protection des chantiers : ce sera désormais le « Musée d’Arts ». Vous le constaterez comme moi, « Beaux » s’est fait la malle. Des arts, oui, mais pas « beaux »,  ou alors pas tous… et alors ?

Et alors, il se trouve qu’il va y avoir au musée des Arts de Nantes des salles d’art contemporain. L’art contemporain aura sa pleine place au musée d’arts de Nantes, et je suis assez tordu pour me demander si l’arrivée de l’art contemporain n’est pas justement la cause de ce changement de dénomination, de cet escamotage du « beau ». Il me souvient avoir contemplé, dans un musée new-yorkais, un ensemble {tas de sable-pelle de maçon-brouette-seau à ciment} posé au milieu d’une salle vide ; je m’étais dit « tiens ils sont en chantier ici ? « , puis avais constaté, face à un panneau explicatif, qu’il s’agissait d’une installation : c’était une oeuvre d’art. Si ça se trouve, les bâches de chantier du futur Musée d’Arts de Nantes, c’est une Installation ?

Tibert

Les consommables de la canne à selfies

Merveille de la technique, la canne à selfie, compatible bloutousse et munie d’une rotule télé-activable, permet de se prendre en photo avec son smart-fône à 39 pouces de distance, soit environ un mètre, ce qui permet, vous en saisissez tout de suite l’intérêt, de ne pas faire le focus sur vos poils de nez ou sur l’exzéma de votre copine. Elle est proposée à seulement 19,99 euros, vous pourrez donc jeter le centime restant de votre billet de 20 euros dans une tirelire, pour le cas-z-où.

Maintenant, savoir si les pièces de rechange de ladite canne seront disponibles durant sa courte durée de vie utile, ça, tout le monde s’en fout, on la jette et on en achète une autre, ça va de soi : ce n’est qu’une merde fabriquée quelque part à l’extrême-Est, bref de la daube(*).

Je vous dis ça, mais il y a pire. Hier je suis allé acheter des cassettes de fil pour mon coupe-bordures ; c’est un engin électrique, un truc un peu puissant que j’ai quand même payé assez cher autour de 150 euros, acheté il y a 3 ans environ, et qui se recharge en fil-nylon très simplement ; on vire la cassette vide (20 grammes de plastique à la poubelle), on en met une pleine, et c’est reparti. Pratique et rapide, et de toutes façons il est à peu près impossible de regarnir ladite cassette une fois vide avec du fil-nylon acheté en vrac bien moins cher, ce n’est pas goupillé pour, c’est compliqué exprès pour vous obliger à acheter ces cassettes. J’ai essayé, vous pensez bien…

Mais chez Levoy-Berlin, mon fournisseur de bricolos, bernique, les cassettes de fil pour le modèle Sterbouins-800 y en a pas, et d’ailleurs le Sterbouins-800 non plus y en a pas. Y en a plus… je vais sur les forums, sur le site du vendeur : que pouic ! « Cet article (le coupe-bordures) n’est plus fabriqué ». Mais les cassettes ? mon engin n’a servi qu’environ 25 fois en tout, 8 à 10 fois par saison, il est en pleine forme !

Eh bien, chers auditeurs, comme l’exprime le forum référencé ici, on l’a dans le baigneur ! Si le fabricant retire le produit de la vente, il vous condamne à mettre votre appareil à la benne, parce que, les consommables, et les pièces détachées encore moins, il peut les faire disparaître, clac quand ça lui plaît.

Il me reste à boycotter Levoy-Berlin, son sans-gêne, ses pratiques répréhensibles et sa marque « maison » lamentable,  et à vous encourager à faire de même. Tenez, je, nous ne sommes pas seuls : lisez les avis des acheteurs de ce produit, c’est éloquent. Le seul problème, c’est qu’il faut lire les avis AVANT d’acheter la daube en question. Dont acte !

Tibert, fâché.

(*) injuste anathème envers la daube : ça peut être délicieux, la daube, provençale ou à la bière, avec de la macreuse bien née, des oignons fondus et des carottes lentement mijotées.

 

Salaud de coucou

Je le savais, pourtant. C’est l’époque de l’année, y a pas, faut s’y attendre : avoir des sous dans ses poches pour le cas-z-où.

Et ce matin, vlan j’ouvre les volets au saut du pieu, les yeux encore embrumés, et… « coucou, coucou, coucou… » : vachement proche, ce salaud de premier coucou du printemps m’a salué, ironique et tout et tout. Cinq sur cinq, fort et clair, je pouvais pas faire celui qu’avait rien entendu. Et j’étais en pyjama, alors des ronds dans les poches du pyjama, j’en ai jamais, à quoi ça servirait je vous le demande, pour payer le marchand de sable ? … c’est foutu, cette année encore je suis marron pour devenir vraiment riche, gagner au Loto, la classe Affaires, les bouffes « Chez Laurent », c’est cuit pour 2015. L’an prochain, peut-être ? faut que je pense à faire coudre des vingt centimes dans les revers de mes vestes de pyjama.

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Autre chose : j’ai reçu la facture EDF d’avril… copieuse, la facture. Il est vrai, il a fait froid, tout ça. Mais vous avez reçu la vôtre ? vous l’avez lue ? comprise ? parce que, en page 2, ils nous font un rappel depuis, je vous mens pas, depuis Juillet 2012 !! du rétroactif de haute voltige, avec des lignes partout, plein de moins et de plus mais des plus plus épais que les moins, et des lignes de taxes pour finir. J’ai commencé de dépouiller ça… je vous promets rien, hein, mais je vais essayer.

A cette occasion j’ai découvert deux choses : ce n’est pas que de la facture : l’abonnement EDF, on le paye d’avance !! oui madame. Et les trois taxes du bas de la page, TCFE, CSPE (*), CTA, elle sont soumises à la TVA : le législateur, dans sa sagesse, a jugé que ces taxes comportaient une valeur ajoutée, qu’il convenait donc de taxer, donc allez hop, une TVA sur les taxes. Vous voyez le topo ?

Et la TVA, pourquoi ne pas lui imputer une TVA, tant que vous y êtes ? je vous le disais, l’itération est humaine, mais la récursion est divine.

Tibert

(*) la CTA est bénigne, avec sa petite TVA à 5,5 ; les deux autres ont des TVA plein pot, 20 % faut pas se gêner. La TCFE est déjà dure à avaler, mais alors la CSPE ! deux fois plus chère. C’est paraît-il pour payer les opérateurs producteurs d’énergies renouvelables, les éoliennes moches qu’on voit de très très loin et les panneaux solaires un peu partout et n’importe où. Tenez, si vous voulez vous documenter et vous trouver moins ignorant ce soir, lisez la page Wiki sur la CSPE, bonne migraine ! Et merci qui ? merci les écolos.