Tiens, j'avais pas remarqué

Titre dans « Le Monde » : Le prix du carburant baisse mais pas pour les passagers aériens« .

Extrait, si vous n’avez pas internet 😉 « Le prix du billet d’avion est composé de nombreuses taxes, dont la « YQ », ou « surcharge carburant », qui est la plus importante (jusqu’à 70%). Elle est destinée à compenser l’augmentation du prix du pétrole, ainsi que les dépenses de sûreté. 
Depuis le mois de juin 2014, les prix des carburants ont plongé.  Mais pas celui de cette taxe YQ ».

Eh oui, le pétrole brut a plongé de plus de 100 dollars le tonneau à moins de 50…  pas la taxe YQ, la bien nommée.

C’est juste une remarque, hein. N’allez pas en conclure je ne sais quoi de louche, il y a sûrement une explication… téléphonez à Air-France, ils vous diront bien, eux…

Et puis portez vous bien. La santé, surtout… important, la santé.

Tibert

La "4 G" vue d'Auvergne

Prière d’insérer :

Mes amis d’un hameau de la Montagne Thiernoise (Une dizaine de maisons) me prient, dans leur désespoir, de faire savoir que depuis le mercredi 22 novembre 2013, et la chute d’une abondante quantité de neige, ils n’ont plus de téléphone (et plus d’Internet, évidemment !).

France Télécom Dépannage (message vocal enregistré, évidemment) affirme que « tous ses services sont mobilisés »  pour réparer : sur les bords de la route où passent les fils, pourtant, ça ne se bouscule pas…

Et ça fait 15 jours aujourd’hui. Bravo le service public ! et la mairie du coin ? elle ne peut rien faire, dit-elle. Et pour les réclamations ? on joint invariablement un robot.

Vous me direz, ils ont encore le téléphone mobile : oui, certes, en montant 150 mètres sur le sentier qui part au Nord-Est. Dans la neige. Et dans les maisons ? faut monter au grenier, sur un escabeau, et encore…

Mais la 4 G arrive, ça va booster, ça va dépoter !! si si, puisqu’on vous le dit. Comment, vous n’avez pas encore souscrit un abonnement 4G, là-bas ? ah, c’est du 0,5 G ? et encore, quand ça marche ? ah bon.

Tibert

Quand ça me soungue

Encore l’écologie ? eh oui, encore.

J’avais acheté, en mars 2011 – il y a 2 ans et demi – un périphérique informatique de marque coréenne, au prix d’environ 150 euros. Evidemment les « consommables » consommés depuis se sont révélés assez chers mais bon, on consomme, non ? alors consommons, c’est autant de moins à déclarer en patrimoine pour les gloutons de Bercy.

Elle est tombée en panne, cette machine, il y a 2 jours… je téléphone au SAV central, un 01..quelquechose au tarif d’une communication locale, bof, pourquoi pas, et là on me donne le téléphone du SAV le plus proche (pas possible, je suppose, de le donner directement par internet, ce serait trop simple)  : c’est à 55 km environ. Je téléphone donc au SAV local ; une charmante dame me renseigne sur la procédure à suivre :

– il viennent chercher l’engin et le prennent en charge pour un devis de réparation : 95 euros.

– le devis de réparation effectué, soit XXX euros, on répare ou pas, c’est à moi de voir…

– coût de l’opération : pas réparé : c’est 95 euros ; réparé : c’est 95+XXX. Les 95 euros, de base, à débourser quoi qu’il arrive ensuite.

Je fais observer à la dame que je lui apporterai l’engin, donc pas besoin de frais de déplacement et de « prise en charge » : elle s’en tape, ce sera pareil, 95 euros forfaitaires.

Je fais observer à la dame que si la réparation me coûte 55 euros – une bricole, en somme – autant acheter du neuf : elle regrette, c’est comme ça. Je lui dis que cette machine est récente, en excellent état général, et que c’est vraiment idiot de la jeter : ben oui c’est comme ça, je regrette.

Moi aussi je regrette : la marque coréenne en question a sérieusement baissé dans mon estime. C’est nul comme politique de réparation. J’éviterai désormais soigneusement d’acheter chez elle. Et combien de kilos de gaz à effet de serre ça va nous faire en plus ? vous y pensez, au gaz à effet de serre ?

Tibert

Un Monde de beau linge

Quand par malchance on n’a pas accès au Houèbe, on achète le journal en papier, pour ne pas louper, par exemple, les palpitants épisodes de la juste lutte des taxis parisiens contre l’intérêt général des Parisiens, qui semble archi-secondaire. Mais passons. Donc, le journal… le journal du vendredi soir, le Moonde (daté du samedi), c’est vendu  avec supplément obligatoire, un magnifique magazine papier glacé, joulies photos et articles soignés. Le Moonde du vendredi soir coûte 3,50 euros avec tous ses suppléments, le magazine et divers feuillets ; soit 1,70 euro de plus que d’hab’. Pour ce prix on a droit à du rédactionnel, et du solide, non ?

Rédactionnel solide… il y en a, c’est vrai, sur la jeunesse de Téhéran, sur la parano des Parisiens qui bossent à St-Denis (93). Et deux-trois portraits estimables sur des gens intéressants. Voilààh… et puis, et puis, un article de 4 pages, très élogieux, sur la maison Arnys à Paris dans les quartiers huppés, qui habille un tas d’hommes célèbres ou riches, ou les deux. Et, le croirez-vous, on nous apprend que Normal-Moi en personne y est venu voir, mais a renoncé à s’y faire confectionner ses costards, c’est trop cher pour lui ! à partir de 6.000 euros la bête, on le comprend, ça fait cher le bout de tissu. Mais show-bizz, politiciens, écrivains, hommes d’affaires… ils sont légion à se presser chez Arnys, que du beau linge parisien – les socialistes sociaux et les UMP libéraux s’y cotoient avec civilité. Bref : Arnys, si vous êtes pété de thunes et affectionnez de vous vêtir bien bourge, bonne adresse. Moi j’appelle ça du « publi-reportage », mais j’ai mauvais esprit.

Et puis, feuilletant le magazine, j’ai été frappé par le nombre de pleines pages de pub’ pour les fringues et chaussures masculines, et pas du Tatu ni du Kiabu, non : que de la belle griffe, vous pensez bien. J’ai donc consciencieusement établi la liste exhaustive de ces pubs grand format trouvées au fil des pages, outre la maison Arnys et deux quasi « publi-reportages » sous couvert de belles photos («  Henri-Charles Dugenou porte ici une cravate Cecicela de chez Schmoldu, une veste cachemire-soie griffée MonLapin, chaussures Crokno de chez HypeShoe« , vous voyez le genre) : j’ai dénombré 27 marques qui souhaitent vous fourguer, via le magazine du Moonde, des vêtements ou des chaussures.

Ralph Lauren – Saint Laurent – Giorgio Armani – Gucci – Ermenegildo Zegna – Bottega Veneta (ah là c’est une femme !) – Canali – Brioni – Kenzo – Carven – Lanvin – Hugo Boss – Paul Smith – US.Polo Assn – Strellson – Cerutti – Peuterey – Marc O’Polo – Tommy Hilfiger – Woolrich – De Fursac – IKKS – Levi’s – Aigle – Geox – American Vintage – Dior.

Voilà. Notez, ce n’est pas tout, on a aussi Rolex, Bell & Ross, VW, Nespresso, Hyundai, Samsung, Toshiba, Renault, Novotel, Lindt, Rivages du Monde, qui, eux, ne vendent pas de fringues. Et, ah oui j’oubliais : Sotheby’s. C’est pour vendre une gentille gentilhommière à Menton (06), mise à prix 22 millions. Sur le papier ça a l’air pas mal.

Mais quelle est donc la cible du Moonde-magazine du vendredi soir ? c’est Vogue-hommes, ma parole ; le Fig’Magazine n’est pas loin non plus. Parisiens illustres, Parisiens branchés, vêtez-vous cher, vêtez-vous riche.

Poudrage de cacao sur le Tiramisu : une pub pleine page pour le « Musée du Monde », des cahiers à se procurer semaine après semaine, sur des thèmes de beaux tableaux de grands peintres. Le prix du cahier : 5,99 euros. Là, sur ce sournois centime manquant de prix vicieux qui ne veut pas avouer ses 6 euros, on rejoint, naturellement, la grande famille des vendeurs de chaussettes sur les tréteaux des marchés.

Tibert

La i-Catastrophe, ou mon i-chéri

Il en est parfois des textes comme de ces mots qu’on prononce dans le calme feutré d’un cabinet, allongé et tournant le dos à une silhouette supposée attentive et flottante, bien que carrée dans un fauteuil : ils font sens.

Tenez : le Figues’areu areu, encore lui, nous régale d’un scoop réchauffé sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny : il y aurait bien eu des dépouilleurs d’accidentés, des chacals de déraillement, des vautours de scène de désolation, contrairement aux dénégations officielles « dormez braves gens, tout est calme, la situation est sous contrôle« . Des salopards ont volé des effets épars sur les voies, ou sur les cadavres, allez hop,  pas de sentimentalisme.

Et volé quoi ? « Il s’agit de vols de téléphones portables, d’iPhone, d’appareils électroniques ou encore de bagages« , écrit le journaleux. Voilà qui est extrêmement vague (des bagages…) et extrêmement précis : des iPhone ! (et aussi des téléphones mobiles, ou cellulaires, bref des « portables », selon la désignation courante et ambigüe).

Des IPhone et des téléphones portables… qu’est-ce qu’un iPhone ? un téléphone portable. Mais pas n’importe quel téléphone portable, pas de ces Samvung de mes deux ou de ces Suny à la noix : non, des iPhone, excusez du peu. Des montres et des Ronex, des bagnoles et des Portsch, des foulards et des carrés Herpès.

Ils ont volé des iPhone… La Marque A La Pomme. C’est épouvantable.

Tibert

PS : ça s’appelle en termes de journalisme du « publi-reportage », ou de la « publi-information ». Combien ça rapporte au canard qui passe ainsi la brosse à reluire à la maison MaPomme ? ça vous ne le saurez pas.

Martin n'est pas Samira, et alors ?

Un fort utile article du « Monde » nous raconte les « fraudeurs en équipe » (je vous signale également un autre article, celui-là du Figues-à-rôts, nous posant gravement la question : « La circoncision réduit-elle le plaisir ? « , mais je vous laisse le soin de le lire, soucieux de ne point réduire votre plaisir). Et parmi les diverses informations sur la fraude aux transports, mutualisée ou pas, les contrôles signalés illico sur Touitteur (« illico », c’est aussi rapide que « en temps réel », et c’est plus savoureux), sur les techniques de truandage, il y a ces gens qui, le croirez-vous, utilisent des billets Eurostar qui ne sont pas à leur nom.

Horreur ! Martin voyage en Eurostar avec un billet au nom de Samira. Vous vous rendez compte ? non ? vous ne vous rendez pas compte ?

Eh non. Moi je ne vois pas pourquoi, ayant acheté une place dans un Eurostar Paris-London,  le 31 février 2014, je serais obligé, MOI, de m’asseoir moi dans la place ainsi réservée, disons voiture 7, place 64. Qu’est-ce que ça peut leur foutre, à Eurostar Corporécheun, que ce soit moi, ma soeur ou la nièce de ma concierge qui voyage voiture 7, place 64 ? du moment qu’elle voyage normalement, la nièce de ma concierge, qui ne boit pas du pinard au goulot en rotant, qui n’étale pas ses godasses pleines de bouse sur le fauteuil d’en face, qui ne menace pas ses voisins avec un surin quand ils protestent de son camembert posé sur l’accoudoir.

Bon d’accord, carte Sénior, s’Miles, de fidélité indéfectible, de réduction-Sion, de famille pléthorique, de militaire à terre, de voyageur vraiment fréquent… certes, si c’est Samira qui a droit au tarif « Spécial Samira-et-rien-qu’elle », Martin ne peut pas voyager à sa place. Soit. Mais dans tout autre cas ?

Si j’achète un camembert, justement, il n’est pas nominatif, que je sache ? une place de théâtre, un billet de cinéma, une entrée à une expo… pourquoi serait-ce nominatif ? j’achète une place, elle est à moi, j’en fais ce que je veux – dans la limite des règles de bonne conduite, d’accord.

Les compagnies aériennes nous ont insidieusement habitués à accepter cette même anomalie : le fauteuil d’avion, ça ne se refile pas à un ami, un parent, ça ne se revend pas. Admettons que si je le revends, mon billet, à un émule de Ben Laden, on puisse y trouver à redire. Mais les contrôles aux aéroports et aux frontières sont là justement pour écarter les individus fichés, dangereux, armés etc. Alors ?

Alors c’est tout simplement abusif, sauf exception tarifaire dûment justifiée, de délivrer des billets nominatifs. Mais apparemment je suis seul à protester, comme d’hab’. Je vais finir par passer pour un râleur, ma parole.

Tibert-grrrr

La crise, youpee

Le groupe Casino « coupe le son dans 450 supermarchés » : voilà une nouvelle qu’elle est bonne, et qui va m’inciter à fréquenter un peu plus souvent cette enseigne.

Et pourquoi coupe-t-il  la sono, Casino ? ça coûte trop cher, la SACEM se goinfre des millions. La crise, n’est-ce-pas…

Je vous l’avoue, que ce soit un resto, un magasin de quoi que ce soit – tout spécialement les magasins de fringues, grands spécialistes des décibels abusifs, inutiles et malvenus – je me barre à grandes enjambées si une zizique forte et envahissante y veut créer l’ambiance – l’ambiance à fuir. Voyez-vous, la musique, ça s’écoute, ou, mieux, ça se fait. En aucun cas ça ne doit se supporter, on supporte déjà assez de nigleries comme ça.

Donc : merci Casino, la crise a du bon. Et une suggestion à la SACEM : comme les cigarettes, montez donc vos prix, façon de décourager les enseignes acharnées du bruit musical. Nos oreilles vous diront merci.

Tibert

PS : Hélas, cette suppression bienvenue de la « musique de fond » devrait se limiter à ce deuxième semestre 2013. Ils font de l’humour noir, chez Casino, il est écrit dans l’article que je cite : « L’arrêt – ponctuel – de la musique dans les magasins n’est donc pas dramatique« . Il va falloir durcir la crise, ma parole !

Boulots d'avenir : écrivain public sur Toile

La fracture numérique existe, j’habite juste à côté.

Tantôt ce sont des immeubles de centre-ville, hyper-branchés en fibre – Orange se bagarre avec Free pour brancher avant l’autre -, des ménages pour qui l’ordinateur, Internet, commander des machins sur la Toile… tout ça c’est du banal de chez Banal.  Le petit dernier joue en ligne, papa va sur les forums qui lui bottent, mamma tchatche sur Fesse-bouc…

Ailleurs c’est tout juste si l’on vient de mettre au grenier – on ne sait jamais – le modem 56 K qu’on branchait une fois par jour pour relever ses mails – en priant le Ciel pour qu’il n’y ait que du texte ! – parce que l’Internet, tintin, trop loin, trop isolé, on peut crever. Mais avec du pot, le hameau peut bénéficier de l’ADSL –  poussif, athmatique et qui se traîne à 512 K. On arrive même à surfer, c’est dire…

Et puis il y a Paulette et Roger, ou Lucette et Maurice, les anciens, qui quel que soit le branchement, fibre supersonique ou modem 56 K à pédales, rechignent, traînent les pieds, ces cons. Internet pour eux c’est du chinois, l’ordinateur du grec ancien. Alors on va à la poste, on écrit, on se déplace aux guichets pour la Sécu, pour les trains, pour s’inscrire à ceci ou cela… on achète des tas de timbres… on s’emmerde la vie parce que de plus en plus on est foutu si l’on n’a pas Internet, vous le savez comme moi.

Et, tenez, les avides du Fisc, les gloutons qui avalent tout cru les picaillons que naïvement nous croyions nôtres, projettent de rendre les déclarations d’impôts « en ligne » obligatoires pour « certains contribuables », sans qu’on sache lesquels. Et, naturellement, si Paulette et Roger sont concernés, comment feront-ils ?

Eh bien, le Ministère y pense, oui, ils y pensent, aux « anciens » récalcitrants, aux mal-voyants têtus, aux nécessiteux qui ne peuvent pas se payer une bécane et une connexion Internet  : ‘ l’administration fiscale prévoit de « promouvoir la télédéclaration pour compte d’autrui », au travers de « partenariats faisant appel à des organismes sociaux ou des associations » ‘. Reste à savoir si ce sera du boy-scoutisme « à vot’ bon coeur » ou du boulot enfin reconnu. Parce que je vous parle d’expérience, je préfère cent fois – c’est la parabole maoïste du mec affamé au bord de l’eau que je vous ressers, là – filer du poisson à celui qui a faim que lui apprendre à pêcher : d’accord, c’est moins politiquement correct, ça fait mauvais genre, pas pédagogique du tout, mesquin, tout ça, mais si vous saviez le boulot que c’est d’expliquer à Paulette ou Roger (au meilleur des deux) les subtilités du clic droit du mulot, et que pour Arrêter, il convient de Démarrer !

Tibert

Trop class !

On y est, on en cause partout, la « class action » déboule en France.

Que es aco ? la Klass’ Akhcheun ?  la classe à Xsion ? ben quoi, l‘action collective, l’action de groupe en justice.

La plainte, le recours collectif, puisque qu’agir en justice, c’est se plaindre : le plaignant et le défendeur, les deux mamelles de la Justice. La plainte de groupe, si vous préférez ; la plainte groupée, le recours collectif, selon Wikipedia. Le multi-recours, la poly-plainte…  ah oui tiens, elle est pas belle, ma polyplainte ? ça vous a une autre gueule que cet anglo-machin, là, la « class action ».

Et heureusement qu’on va pouvoir agir en Justice collectivement ! quand des milliers de gogos se font rouler dans la farine par un installateur-miracle de panneaux solaires, il est farpaitement logique qu’ils agissent de conserve(*), qu’ils regroupent leurs petites plaintes individuelles en une seule grosse, et sur un même motif. C’est un anachronisme de la Loi française – un de plus – qui l’interdit jusqu’à nos jours. Et, figurez-vous, ça existe en Europe, en Italie, au Portugal, en Allemagne… mais bien entendu nos zélés journaleux aux lunettes anglomanes n’y voient que l’inspiration états-unienne. Au fait, vous savez comment on dit à Milan ? « azione di classe« . Action de classe, tout simplement. Ah zut alors, on n’y avait pas pensé !

Bon, restera à  voir ce qu’on va pouvoir en faire, du recours collectif… j’ai bien peur que ça coince quelque part, je cite : « …des litiges portant sur des questions d’environnement et de santé ne pourront pas être traités par ces actions de groupes« .

Ah bon, pourront dire, soulagés, les labos pharmaceutiques. Super ! dira le fabricant de prothèses mammaires défectueuses car garnies de silicone industriel. Ouf, diront les industriels pollueurs, le tenancier de l’énorme porcherie « hors sol » qui pue et souille les nappes phréatiques. Vous voyez, on a encore du pain sur la planche. Il nous restera les recours de groupe contre les vendeurs de canapés en peau de lapin à la sauvette.

Tibert

(*) J’étais parti pour, mais bon, finalement, non, je ne ferai pas d’astuce sur « de conserve » aujourd’hui. Il y a des jours sans, que voulez-vous…

Salles de montre

A l’heure glauque où je mets sous presse, Normal-Moi nous explique doctement « on fait ce qu’on peut, mais on peut peu ». La crise, n’est-ce pas…  pas facile… avec en plus les chauffeurs de taxis qui rouspètent contre la Sécu, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? je vous le demande… réduire drastiquement le nombre faramineux d’élus ? mmouais… faut voir… cumul des mandats ? pas simple… si si, on va s’en occuper… bientôt… ah mais par contre, le mariage pour toutes-z-et-tous, vachement important ! primordial. Moi-Président, perso je ne me marie surtout pas, mais faut qu’on puisse, qui qu’on soit… essentiel…

Mais bon… on ne va pas pleurer, hein ? c’est le train-train, quoi. Je voulais vous causer d’autre chose, là, pour vous changer des idées que je sens moroses. Une boutique australienne fait payer les gens qui entrent (pas qui « rentrent », qui entrent), font le tour des étalages, évaluent les produits et sortent sans rien acheter. Il faut s’acquitter d’environ 4 euros…

Moi je trouve cette initiative excellente. Il fut un temps, pas si lointain, où les amateurs de matériels high-tech flânaient dans les rayons chez Turcouf, à Paris, avenue Baumesnil : il y avait du choix, les appareils étaient en exposition, visibles, palpables. J’ai pu y choisir tranquillement un clavier d’ordinateur, ni trop mou, ni trop large, ni trop étriqué, évaluer les poids respectifs de divers portables… ensuite, évidemment, on note la référence voulue, et on retourne chez soi choisir sur la Toile le magasin « en ligne » le moins cher. Merci, Turcouf ! (ou la Fmac, ou Barty, ou…) En fait ça se raréfie bigrement, ce genre de magasins « physiques » pourtant bien utiles, Turcouf est mort, la Fmac ma foi ça vivote, et les temps sont durs, Normal-Premier vous le confirmera, même lui il a du mal.

Moi si j’étais la Fmac ou Barty, je ferais comme les Australiens, je ferais payer la visite « à vide », disons 5 euros – pour 5 euros t’as plus rien aujourd’hui. Et je mettrais en montre (c’est du français, ça, la « montre », le show-room c’est une salle de montre, demandez aux Québecois) les appareils rutilants et palpables. Evidemment, ça va de soi, je mettrais près des caisses des tas de petits machins, des bricoles à 5 euros, des roudoudous, des piles, des rasoirs jetables etc ; disons 4 virgule 99, comme d’hab’. Et j’en vendrais des tonnes, des machins à 4,99 : le client, pas idiot, préfère repartir, délesté d’environ 5 euros, avec une bricole plutôt que bredouille, une fois son choix fait entre le Panard-Sonic 4227-612 à 609,99 € et le Torchisbas AR-X12752-V2 à 639,99 €.

Fabriqués en Chine ou au Bengla-Desh pour 2 Kopeks, mes machins près des caisses rapporteront un max, et voilà qui va relancer le commerce physique ! quand est-ce qu’il rouvre, Turcouf ?

Tibert