Quand on roule carrosse

On sait que le Grand, l’hénaurme Paris du futur va coûter des sous. Au passage, notons que les malheureux visiteurs étrangers – les Français se sont résignés à la misère – venant de Roissy-CDG continueront à galérer dans le RER B, quand il fonctionne, avec leurs valoches coincées entre les jambes, au milieu des tags, de la crasse et des mines pas tibulaires mais… vous connaissez la suite.

Comment trouver des sous ? ben tiens nous confirme madame Hidalgo dans un entretien radio-diffusé, bonne idée, y a qu’à augmenter les PV de stationnement, les doubler par exemple. Incivilités, infractions, c’est évident que ça doit banquer, non ? non ?

Ben je m’interroge…

– Pourquoi un « bon » prix de la prune dissuasif à 17 euros deviendrait-il subitement inapproprié demain matin, et pourquoi 35 au lieu de 19, 18,50, 22, 24 ?? parce que c’est divisible par 5 et 7 ?

– les habitants de Romorantin ou d’Albi qui prennent une prune, qu’est-ce qu’ils en ont à cirer, du Gross Paris ? en quoi est-il légitime de leur demander de raquer pour la mégalomanie, la mauvaise gestion et l’imprévoyance des élus parisiens ?

– Madame Hidalgo a-t-elle essayé, incognito, dans une Clio banalisée un peu éraflée, avec un rétro droit qui pendouille avec du gros scotch, fraîchement vandalisé des nuits précédentes, de se garer impromptu quelque part dans Paris ? oui ? non ? qu’elle essaye donc. C’est très formateur, ça permet de relativiser sur les « infractions » et les « incivilités ». Les écolos rognent tous les jours sournoisement quelques places de stationnement ici et là, c’est devenu carrément mission impossible de s’arrêter.

– Madame Hidalgo n’aurait-elle pas un chauffeur et une bagnole, voire une cocarde sur le pare-brise ? ça aide bigrement à ne pas prendre de prune. Et si, d’aventure, on en prenait une, hein, un contractuel obtus ou malvoyant, ça m’étonnerait qu’elle soit de sa poche. Evidemment, on comprend qu’on puisse, dans ces conditions, évoquer sereinement, voire trouver des vertus à la prune à 35 euros, le prix à payer N fois chacun pour le Paris rayonnant qui, d’une main sûre, posera un pied conquérant sur les marches de l’avenir radieux qui lui est promis.

Tibert

L'agglo, moi je trouve ça beau (*)

Ah non, on ne va pas encore se tartiner du ch’val à longueur de blog ! marre, marre ! (…à bout, bout d’ficelle, selle…). C’est trot, euh non, trop, parlez nous d’autre chose, traitez donc de sujets moins rebattus, cher Maître.

Pourtant… si vous saviez… aïe aïe aïe, même les boulettes scandinaves de chez IKEA, celles servies à la sauce aux airelles avec des frites, vendues avec les meubles en agglo de chez Chinagglo et qu’on ne monte qu’une fois – contrairement aux chevaux – en contiendraient, du ch’val, ou seraient susceptibles d’en contenir. Alors, adieu boulettes IKEA, moi qui y allais exprès pour ça, on va devoir se rabattre sur le gravlax, probablement, certainement même non chevalin – mais allez savoir !

On s’aperçoit que c’était pourtant, dans cette affaire, LA chance de réconcilier le consommateur avec la viande de cheval, du moins le consommateur qui ne nourrit pas de préjugés défavorables à la manducation de viande équine. Déjà à Stalingrad, lors du siège hivernal de 1942-43, on se tapait, aussi bien chez les Allemands que chez les Russes, de la soupe, du râgout, du miroton de cheval congelé – de toute façon c’était congelé, qu’on l’ait voulu ou non –  et ma foi on était bien content qu’il y en ait, du ch’val !

Il est des pub’s – débiles, je vous le concède – où la tablée familiale se pourlèche et s’extasie sur le plat délicieux qu’a mitonné la maîtresse de maison – c’est forcément elle, vous n’imaginez tout de même pas le papa en tablier de cuisine, non ? – et celle-ci, mutine, de minauder qu’en fait de plat « maison » elle a réchauffé une boîte de chez William Surin, ou de Gare-bite, et tout le monde de clamer en choeur les louanges de l’industriel qui a commis la boîte.

Eh bien, je reste persuadé que chez Spang-et-Rault ou similaires,  on a voulu travailler le concept hippophagique dans ce type de scénario, sur un habile coup de pub’ en quatre temps :

1° On vous colle discrétos du ch’val dans les lasagne « pur boeuf »,

2° Tout le monde trouve ça super bon, ruée sur les bacs de surgelés,

3° On vous révèle le secret de fabrication : ahh ! ça alors ! c’est vraiment délicieux, du ch’val, parbleu, c’était donc ça !

4° La viande de ch’val s’arrache aux comptoirs des boucheries hippophiles et hippophages, dont le nombre croît à grande vitesse, aux dépens des sushi-shops.

… et voilà, ce n’aurait pas été plus difficile que ça, une superbe campagne de pub’ « mettez de l’hippo dans vos envies« , impeccable, sauf que ces abrutis de Britanniques ont tout fait foirer, c’est venu trop tôt, pas dans le bon tempo. C’est toujours pareil avec eux, ils jouent mal le coup.

Bon, ce coup ci, j’arrête sur le sujet, ça suffit comme ça, comme disait Goethe sur son lit de mort – en VO, évidemment.

Tibert, du groupe littéraire Hou l’hippo.

(*) et merci à Boby Lapointe

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L'amélioration de la race chevaline

Moi vous me connaissez, quand je tiens un os (de cheval) à ronger, je m’y cramponne. La plus noble conquête de l’homme défraie nos chroniques hippiques, et ce n’est pas prêt de cesser, tant il y a à tartiner. Journaleux et blogueurs mes amis, nous tenons là un vrai minerai (de cheval).

Justement, à propos de minerai… la Rue89, pourquoi 89 je l’ignore, 69 je comprendrais, mais 89 ? l’Yonne, peut-être ? ou dix-sept-cent-89 ? ou 42 + 47 ? bref, Rue89 nous régale 😉 d’un article sur le fameux 😉 minerai de viande. Plus la peine de qualifier ça de minerai « de boeuf », c’est juste de la barbaque indifférenciée, boeuf sans doute, ou vache de réforme, cheval, âne, mulet, porc, va savoir… des muscles de bas étage, de la graisse et du collagène, le tout finement hâché, et, rassurons-nous, dans des conditions d’hygiène quasiment farpaites . Miam !

L’horreur, c’est que, dans les années 70-80, même mon chat n’en aurait pas voulu, du minerai, mais maintenant c’est dans les sauces bolognaises qui ne sont jamais jamais passées par Bologne. Ou dans les ravioli (un raviolo, des ravioli) en grosse boîte, qu’on verse avec leur odorante sauce à la tomate hollandaise dans un plat en terre, parsemés amoureusement de gruyère râpé avant de les faire gratiner 10 minutes au four. Ceux qui les mangent froids à même la boîte sont des inconscients, ils passent à côté de grands moments, de ceux où l’on peut vraiment parler de l’amélioration de la race chevaline !

Mais l’article que je vous cite ici donne dans le pathos à tort, à mon avis : « il est aussi possible de retrouver des parcelles de viande de porc dans des produits halal : c’est déjà arrivé et c’est bien plus grave« .

Objections votre Honneur :

– grave ? en quoi ? si le musulman pratiquant est de bonne foi, ne sait pas qu’on lui a refilé du minerai de porc pour du rumsteack – remarquez c’est quand même pas pareil – son Dieu ne peut pas lui en tenir rigueur, non ? ou alors c’est un Dieu à la noix, pas juste… un Dieu qui n’est pas à la hauteur de sa tâche, bref un Dieu pas valable.

– ensuite il n’y a pas que le hallal, il y a aussi le casher ! et si l’on peut déplorer que des kebabistes par exemple servent, à l’insu de leur plein gré ou pas, des ragougnasses de viande porcine, les Juifs sont prioritaires pour protester : chez eux le porc et le cheval sont interdits ! il leur faut des mammifères ruminants et à sabot fendu. Je sais c’est compliqué, en fait c’est ou ou et selon le cas, et puis le chameau, le zébu… mais tenez le Grand Rabbinat québecois donne le « La », aux particularismes locaux près, caribou, élan, orignal etc :

« Voici les animaux que vous pouvez manger entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre : tout animal ayant le sabot corné et bisulque [divisé en deux] et ruminant, vous pouvez en manger. Mais vous ne mangerez pas ceux parmi les ruminants et parmi les sabots fendus : le chameau, c’est un ruminant au sabot non fendu; le daman, c’est un ruminant au sabot non fendu; le lièvre, c’est un ruminant mais il n’a pas de sabot; le porc a le sabot fendu mais ne rumine pas ».

C’est clair maintenant ? le daman est interdit, mais justement, à ma connaissance, en Roumanie ils n’en ont pas, et puis personne ne sait ce que c’est ; le chameau c’est juste chez Pinder qu’ils doivent surveiller si on ne le leur pique pas ; quant au cheval il est doublement  interdit aux Juifs pratiquants, car non-ruminant, et à sabot monobloc. Triplement, même, pour les Juifs britanniques et pratiquants.

Au fait, j’ignorais que le lièvre était un ruminant -peut-être est-il dépressif, peut-être rumine-t-il, le lièvre, de sombres pensées. Tant pis, donc, pour nos amis Juifs pratiquants, ils ne goûteront jamais le lièvre à la royale, non plus que le homard Thermidor, bien que ce ne soit pas un ruminant. Mais ils pourront se rabattre sur le lapin domestique : il a, pour une raison qui m’échappe, échappé à la liste des interdits rabbiniques.

En somme, du lapin domestique dans le minerai de boeuf, ce serait bien moins grave.

Tibert

Pour Noël, serez-vous quatre geais raidis ?

Les vitrines se poudrent de farine, les guirlandes fleurissent et clignotent, les files d’attente s’allongent au long des files d’attente aux caisses chez Barty, à la Fnaque, aux Galeries Lafillette… c’est bientôt Noël !  au cas où vous l’ignoreriez… en principe c’est censé célébrer la naissance, par insémination artificielle du Saint-Esprit, du sauveur des Chrétiens. Pauvre de chez Pauvre, se les pelant comme ça peut peler la nuit en Cisjordanie, coincé entre un boeuf et un âne, avec les odeurs d’étable, la vierge Marie qui était lessivée et sur le flanc, Joseph qui se demandait comment ils allaient pouvoir trouver des langes et de l’eau bouillie… rien de marrant, du stress, de la débine et de l’improvisation. Et on fête ça…

On fête ça, et comment ! vous avez 400 à 600 euros à foutre en l’air pour fêter le Petit Jésus ? un des 4 z’opérateurs de téléphonie mobile de l’Hexagone vous le claironne : « Et vous, pour Noël, serez-vous 4G-Ready ?  » avec une joulie photo d’un smartfone rutilant et assurément 4G-Ready, et tout plein d’icônes, sauf celle de la Vierge.

Meuh non, on sera pas « 4G ready« , anglomanes à la noix, pas « prêts pour la 4G« , en français… je vais vous l’avouer, on est même pas 2G raidis, là où je crêche, 1 virgule 5 au grand maximum ; pour téléphoner avec son mobile il faut monter au grenier sur un escabeau, ça peut passer à la rigueur… ou bien enquiller le sentier qui grimpe vers la droite sur le flanc de la maison au dessus du lavoir : là ça passe nickel au bout de 100-150 mètres de chemin. Alors la 4G, pffft, de la science-fiction ! Et quand il pleut et que ça caille et qu’il fait nuit, c’est un grand moment, le sentier au dessus du lavoir. Privilégiez les bottes de caoutchouc… oubliez pas la lampe de poche non plus.

Et quand bien même serions-nous en mesure de la capter, votre super 4G, cher opérateur de téléphonie mobile, vous êtes en l’occurrence un marchand de soupe parmi de trop nombreux autres. Ce n’est pas de gadgets rutilants dont nous avons besoin, c’est qu’on nous fiche la paix pour qu’on puisse fêter Noël comme ça se doit d’être  : une fête familiale, intime, même si on est que des mécréants. Zéro virgule deux G, ça suffira largement : ce soir-là j’éteindrai mon mobile – mon cellulaire si vous préférez.

Tibert

Lôcoste a encore frappé

La SNCF, dans un esprit d’équité, continue à traiter comme citoyens de seconde zone ses « usagers » (clients, en français) non té-gé-vé-isés, qui se tapent les restes des Coraux (? les coraux ? les trains Corail, quoi, soupirail corail vantail etc…) qui fonctionnent encore à coups de papier collant et de bouts de ficelles. En 2025, qui sait, les Arvernes, les Massifs-Centraliens auront peut-être l’insigne honneur de rallier en Tégévé la Ville-Lumière que le Monde nous envie, sans laquelle n’existeraient ni le Paris-Beurre ni le Paris-Brest ni le filet de boeuf à 35 euros le kilo.

Pendant ce temps le TGV, le train que le Monde nous envie, bénéficie de toute la sollicitude 1°) de ses exploitants 2°) des journaleux. Tenez, le Figues-Haro nous régale ce matin d’un « TGV low-cost lancé au premier semestre 2013« . Le principe : vous achetez votre billet en ligne (tant pis pour vous, bouseux qui n’avez pas l’ADSL, le 3G+ ou la fibre optique) sur la Toile, vous vous coltinez vos bagages à pied jusqu’au au fin fond de la gare de banlieue de Bécon-les-Chevreuse, et vous poussez pour démarrer le train. Des éclairages individuels sont disponibles en y insérant 4 piles alcalines AAA. On peut apporter son manger.

Mais ce qui est remarquable, et ce pourquoi ce billet a été écrit, c’est encore low-cost-le-retour. Les journaleux du Figues-Haro a-do-rent les anglicismes. Le ou la Fashion Week, le ou la Street Food, tout ça… que voulez-vous, la promotion du Rosbif a ses exigences. J’ai déjà fait remarquer que ce n’est pas bas-coût, mais bas-prix : les coûts bas ? on n’en sait absolument rien, et on s’en fout – seul le prix à payer et le service rendu importent aux usagers (aux clients).

Hélas le français (tout comme l’italien) ne dispose pas de « cheap » (5 lettres), billig » (6 lettres), et autres « barato » (6 lettres), qui, c’est merveilleux, expriment « bon marché » en un seul mot. Ah si l’on pouvait tout exprimer en mots simples, courts, quel bonheur pour les journaux. Le rapport images/ texte s’en trouverait grandement amélioré. Je ferai juste remarquer que « low cost » (7 lettres) ne fait pas mieux que « pas cher », qui, vous me l’accorderez, a exactement le même sens que « bon marché » (9 lettres, interminable !). « Un TGV pas cher lancé au premier semestre 2013« , aurait pu titrer le Fig’Machin. Hélas, ça ne le fait pas, c’est juste du français.

Et puis, tiens, à propos de trains… Low-low-Cost, hein, ça la fout mal.

Tibert

NC1e35+0e34

C’est quoi ça NC1e35+0e34 ? C’est la dernière ligne d’un message-texte (un SMS, en chinois) que je viens de recevoir :

« Rappel : nouveau message pour le 06289xxxx, durée 27 secondes : composez le 3998, code 2701. merci de le conserver – nosms:stop

NC1e35+0e34 »

C’est pas beau, ça ? Sachant que le téléphone mobile grouille de salopards et d’escrocs (ou les deux) qui essayent de vous soutirer du fric malgré vous, je me suis renseigné…

D’abord, impossible de trouver une liste à jour des « numéros courts » 39XX. J’ai trouvé celle-là, assez complète… mais le 3998 n’y figure pas, figurez-vous. Donc, le brouillard, quoi, démerdez-vous, astérisques-z-et-périls.

Et sur la Toile ?… voyons voir la Toile : 3998, il est question d’arnaque… et effectivement le 3998 est référencé pour de la voyance ! Pensez si j’y crois, moi, à la voyance ! J’y croirai le jour où un / une voyante me donnera les vrais futurs numéros gagnants de l’Euromillion, moyennant partage fifty-fifty. Et voilà, tout s’éclaire : ce mystérieux NC1e35+0e34, ça signifie NC (Nouvelle Communication, un truc comme ça) 1 euro 35, + 0,34 euros par minute. Bon sang mais c’est bien sûr ! (et bien juteux !)

Résumons-nous : le 3998 n’est pas référencé dans les listes de numéros courts ; le tarif doit en principe être OBLIGATOIREMENT affiché : il l’est, mais est devenu NC1e35+0e34, comprenne qui pourra. De plus, on nous demande de conserver le message : « nosms:stop », de ne pas répondre STOP pour nous désinscrire de ce machin pourri.

Moralité deux : la boîte gouvernementale qui attribue ces numéros 39XX courts et vicieux, l’ARCEP, ferait mieux d’aller voir l’usage qui en est fait, de ces numéros pourris. Ce 3998 a été attribué, finalement on finit par le savoir sur le site de l’ARCEP, en 2010 à COMPLETEL, chouette entreprise ! Qui a pour clients des gens sans doute honorables, genre Primagaz, mais aussi des escrocs, par exemple les émetteurs du fameux NC1e35+0e34. Ohé du Completel, vous êtes au courant ? Non, bien entendu ?

Tibert

Arnaqu' airport

Un superbe article du « Parigot » sur les nouvelles « technologies » destinées 1°) à décourager les gens qui tentent d’échapper au parking payant à Orly (et Roissy, même punef’) en stationnant quelque temps devant les portes d’accès… 2°) à obliger tout le monde à se rabattre sur les parcs à voitures, nolens volens. Les poulets, bien au chaud dans leurs cabines, n’ont qu’à verbaliser à distance, sans conflit, sans états d’âme.

J’y étais, moi, môssieur, à Roissy, donc, et fus contraint, devant une meute de rabatteurs comminatoires, de ne point stationner du tout (pas même 10 secondes !)  devant les portes d’accès du terminal Machin-Truc. De grands panneaux annonçaient « parking tout proche… 20 minutes gratos… » . Bon, que faire d’autre ? aller se garer en sous-sol, prendre un ticket gnagnagna… noter l’heure précise d’arrivée.

En fait il est IMPOSSIBLE (à Roissy ; Orly je ne sais pas) de ne stationner que 19 minutes 45 secondes si l’on doit se garer pour accompagner quelqu’un à son vol, ou Lycée-de-Versailles. Les parkings sont énormes, on y erre longuement ; il faut poireauter des plombes devant des cages d’ascenseurs surbookées et envahies de caddies croulant sous les valoches, s’orienter au pif et vaille que vaille dans les immenses halls surpeuplés, slalomer entre les mêmes caddies surchargés, faire la bise, une grande claque dans le dos, tourner les talons, refaire le chemin inverse – prenez l’escalier, ça ira plus vite ! – et découvrir, une fois rendu en un sprint dément à sa bagnole, qu’il faut aller valider son ticket de parking… la borne de paiement est juste à côté, à environ 160 mètres. Crac ! 21 minutes 19 secondes et 32 centièmes. Raquez 4 euros 50 l’heure de parking, mon bon monsieur. Prix d’ami, les aéroports de Paris se méritent. Vous ferez mieux la prochaine fois… vous laisserez la nièce, le copain, la soeur, votre femme… au cul de l’ascenseur  dans le parking, ou bien vous vous résignerez à raquer 4 euros cinquante, le prix du bisou face à la porte d’embarquement.

Tibert

Encore de la bouffe

Le clan Hollande a cru percutant et pertinent de railler une bouffe « de luxe » à l’hôtel Crillon (à Paris ; effectivement c’est assez cher) ; bouffe de mécènes du parti présidentiel, c’est à dire l’UMP. Evidemment, c’est dans la veine « le Fouquet’s (risotto crevettes-artichauts),  et maintenant le Crillon, voyez comme ce président est détestable de se commettre dans des lieux insolents de richesse. » Fi donc, nous socialistes ne dégainons notre rond de serviette que chez « Roger-la-Frite » à La Garenne-Bezons, au « Bon coin » rue Maurice Thorez ou Jean Jaurès à Vitry, autour  d’un fricandeau à l’oseille ou d’une francfort-frites arrosée de Kro à la pression, sur des nappes en papier.

C’est assez approximatif comme attaque. Outre que si le Crillon sert des repas, c’est qu’on peut y aller manger ; chacun est libre d’y déjeuner s’il en a les moyens. Et au vu de ce qui attend les « très riches » au plan fiscal si monsieur Hollande passe, lui qui « n’aime pas les riches » , si j’étais à leur place comment que je me dépêcherais de claquer un max ! toujours ça que les impôts roses ne pourraient pas me piquer.

Il se trouve que monsieur Sarkozy n’était pas à ce déjeuner. Il ne peut pas, n’est-ce-pas, empêcher ses relations de se commettre maladroitement dans des déjeuners luxueux. Ils sont libres, et ils payent, ce faisant, des taxes, de la TVA etc…, ils contribuent à l’augmentation du PNB, et puis si le Crillon ne voit plus personne, ostracisé par la vague rose,  doit fermer boutique, on va encore venir pleurer que nos fleurons nationaux partent en eau de boudin.

Restera Laurent, sur les Champs-Elysées, heureusement ! certes ce n’est pas très bas de gamme, pas vraiment « peuple » ; on ne peut pas y dormir dans la suite Royale – quoique… – mais en compagnie de monsieur BHL, n’est-ce-pas monsieur Hollande, on peut, pour quelques 100 euros et plus, y déguster en toute simplicité de la salade de mâche à la truffe blanche.

Restera aussi, une fois monsieur Hollande éventuellement élu, à surveiller, mes amis, où il va aller fêter ça et casser une graine, le menu, l’addition, le plan de table.

Bref si ces attaques cala-miteuses ne sont pas littéralement de l’ordre des bruits de chiottes, ça y ressemble fort, ça vole très bas, et pour tout dire je trouve ça assez déshonorant. On pourrait avoir l’exigence d’un débat d’une autre qualité, qui ne nous prenne pas pour des cons.

Tibert

PS : l’article du Monde que je cite est pittoresque de parti pris : monsieur Copé « a tenté de… », l’UMP « a tenté de… ». Ils ont tenté en vain, bien entendu, vous l’aurez compris, vu que « le Monde » , oubliant sa glorieuse et défunte objectivité, roule à fond à fond pour le PS.

Bisque bisque rage, bis (…que bisque rage etc)

Les marquéteux sont une gent assez parasitaire, c’est du moins mon avis et je le partage. Et ils se croient tenus, hélas, de justifier plus ou moins le fric qu’ils gagnent tous les mois – et croyez moi, ils en gagnent plus qu’une caissière chez Carrouf’ – en mettant en musique des idées supposées judicieuses, vendeuses, bref de bonnes idées. Comme de lier dans un package (un « lot », tout connement, mais un « lot » ça se vend pas, tandis qu’un package, waouhh !) les jantes alu avec l’accoudoir central, pour vous obliger à avoir des jantes alu si vous voulez un accoudoir central, et vice-versa. Ce genre de connerie… ou bien tous les prix en « virgule 99 », autre stupidité bien marquéteuse.

Bref, les marquéteux de chez SFR, ils en ont là aussi,  ont inventé de proposer aux premiers 5.000 clampins qui achèteront un « pack » (un package, quoi) ADSL + truc + machin de chez eux, un prix qui décoiffe, 9,90 euros par mois pendant un an ! soit une économie, gnagnagna… d’environ 264 euros. Ce truc va donc coûter à la maison SFR la modique somme de 264 x 5000 = à peu près 1,3 million d’euros, une misère. Mais va lui rapporter on ne sait pas trop combien, vu que vous ignorez, si ça vous tente d’y aller, si vous allez tomber dans les 5.000 premiers – vite vite, dépêchez-vous ! – ou si vous allez lamentablement payer le prix standard – désolé, cher client, vous aurez plus de chance la prochaine fois.

Vous imaginez la tête du pov’ con (*) qui, courant mars de cette année, a souscrit un abonnement ADSL + gnagnagna chez SFR au prix de 31,99 euros par mois (**). Il était pourtant là AVANT les 5.000 gogos chanceux et véloces qui paieront, eux, 23 euros de moins que lui tous les mois pendant un an. Merci SFR !

Une suggestion, et une question : et si chez SFR on virait tous les inventifs marquéteux, combien d’économies pourrait-on y faire ? question subsidiaire, avec toutes ces économies, quel tarif avantageux pourrait-on proposer pour  l’abonnement ADSL + bzzbzzbzz TOUS LES JOURS et POUR TOUT LE MONDE ? et quelles pourraient être les retombées positives en termes d’accroissement de clientèle au détriment des concurrents embousés avec leurs marquéteux parasitaires ?

Tibert

(*) C’est grossier, je sais, mais c’est devenu une formule consacrée.

(**) merci les marquéteux, c’est génial ! on croit que ça fait 31, mais ça fait quaïment 32… en voilà une idée à la con qu’elle est bonne pour baiser les gogos.

Le contenant et le con tenu

HDTV, 3D, 52 pouces et des p’tits doigts, son d’Olby Surrounde 8.4, caisson de basses graves, écran plat comme mon compte en banque après le passage du percepteur, home-cinema (ciné- chez-soi, « sinéchésoi », quoi, comme les chaussettes de l’archichusèche), nos écrans de télé se collent même au mur, il n’y a plus qu’à engager une ouvreuse avec une lampe de poche et des Kimcônes dans un panier sur l’estomac. Et bientôt 6 nouvelles chaînes sur la TNT, vous vous rendez compte, 25 chaînes environ  et au total pour tuer le temps le soir après le boulot devant notre écran. Tenez, c’est le Figues-haro qui vous le dit.

Sauf que, sauf que… sur le satellite y a 492 chaînes, 1.724 sur mon ordi, et que toutes diffusent la même soupe, les Feux de l’amûr, Les Cordier juge et poulet (on l’a même aperçu en zappant un soir de Noël sur TF1, on  a cru à une blague), le commissaire Moulo ou Navarrin ou Julie Lèscon ou… et une nounou d’enfer, des jeux débiles, des infos réchauffées pour finir, vu que sur la Toile on les a déjà depuis des heures, à la limite avant que ça se passe.

Bref je crois que l’on se trompe d’objectif, là en haut lieu. A quoi bon de nouvelles chaînes – des chaînes il y en a des tonnes et on est bien incapables de les répertorier toutes – si les programmes sont aussi nuls ? il nous les faut nouveaux, moins cons, voire intelligents, plus soignés, moins vulgaires, pas bourrés de pub’, moins racoleurs. C’est possible, ça ?

Bébert