Des fois que la pub’ vous paraîtrait envahissante – impression fausse, sûrement, on n’en a pas encore dans les cages d’escalier et sur les poubelles d’immeubles, mais ça viendra, ça viendra – vous allez pouvoir en bouffer encore plus si vous utilisez les transports ferroviaires : gros marché en vue pour Decaux, ClearChannel, etc. Donc dans les gares (bof, c’est déjà le cas), mais aussi sur les voies, vous allez voir défiler des panneaux-pu des panneaux-bli des panneaux-publi des panneaux publicitaires, jusqu’à la nausée, j’espère. Laissez-vous bercer par le Corail Theoz ou le TER du coin, jetez un regard rêveur par la fenêtre du compartiment, et voyez comme c’est beau, « casse les prix », « y a bon », « allez tous chez… ».
Il y avait ça dans le métro de ma jeunesse (les rames vertes, beige pour la Première), les poinçonneurs, les portillons automatiques) : dans l’obscurité des boyaux défilaient les célèbres « Dubo Dubon Dubonnet », faiblement éclairés par le passage des rames grinçantes. Mais c’était un rythme, un jeu, une attente, et je n’ai pas dû boire plus de deux Dubonnet dans ma vie.
Problème : la vitesse empêchant de lire correctement les textes normalement libellés, il va falloir étirer les lettres, et ce d’autant plus que le train ira vite : là où un panneau immobile ne vous bouffe que 4 mètres de large de votre vue sur la vallée de l’Epte, il faut au moins 12 mètres de large pour les panneaux au droit de portions à grande vitesse ! Adios la vue sur la vallée de l’Epte. Ou bien alors, comme pour les parachutes, il faudra faire des trous-trous dans les panneaux pour vous permettre de voir ce qu’il y a derrière. Vue pointillée, voire pointilliste sur la vallée de l’Epte, merci la SNCF.
Restera à attribuer les espaces non envahis par la pub’ à des annonceurs, pour que vous sachiez à qui vous devez ce moment de tranquillité sans pub’ ! « Ce moment de non-pub’ vous est offert par Schmurz, le leader européen du matelas isopotentiel à nappe de détente alvéolée ». Merci, Schmurz !