Encore pipi, mais pas que

Tenez, deux choses qui m’ont interpellé :

D’abord, sachez qu’à Paris, attendu que – je vous en ai déjà causé : « Latin ? pas pipi ! » – il est à peu près impossible de pisser impromptu et civilement si l’impérieuse envie vous en prend dans la rue, une startup, sans doute dirigée par un mâle qu’inspirent les Parcs Nationaux états-uniens et une prostate tyrannique, a pu convaincre la ville de tester des urinoirs écolo-branchés (pour les mâles, ça va de soi). Urinoirs furtifs, expérimentaux mais légaux, pour décourager les incivilités ô combien nombreuses qui irriguent et parfument à l’ammoniac tous les angles d’immeubles, recoins sombres, gros troncs d’arbres etc. Urinoirs secs (sciure de bois, la technique des Parcs Nationaux, donc) d’une autonomie d’environ 500 clients, vidés-nettoyés régulièrement via une appli connectée en wifi à un central. Super ! sauf que ça ne fonctionne que si le wifi fonctionne. Après ça déborde.

Juste deux remarques là-dessus :

  • Les femmes ? rien à cirer, elles n’ont qu’à s’accroupir entre deux grosses bagnoles garées serré dans une rue peu passante. D’ailleurs c’est ce qu’elles font…
  • Si l’on s’efforce de dissuader les incivilités urinaires, c’est que le problème est connu, flagrant. La Loi punit ces mictions sauvages : elle n’est quasiment jamais appliquée… et puis zut, pisser est un besoin aussi naturel que de respirer : quelle idée d’interdire de pisser ! alors au lieu de tester-bidouiller-balader deux pissotières branchouilles, si la Ville de Paris se mettait enfin à prendre ce problème au sérieux et y apporter des solutions correctes ? (*) La plus belle ville du monde (qu’ils disent !) quand on a urgemment envie de pisser, c’est un bagne.

Et puis je me suis dilaté la rate (pas la vessie) apprenant que monsieur Dray, qui était et reste une grosse légume au défunt PS, demande un audit des comptes de campagne du candidat officiel « frondeur tendance PS » Benoît Hamon. Clairement, il trouve, monsieur Dray, qu’au vu des résultats piteux, ça a coûté trop cher : 15 millions d’euros pour 6,4 % des votants. Tenez, ses propres paroles : « On trouve que c’est beaucoup de sous pour un résultat très modeste ». C’est clair : le PS savait, largement avant les scrutins, qu’il ferait un petit score, Benoît, surtout que son charisme de bordure de trottoir, son programme lucide, réaliste  😉 … alors, que n’a-t-on calculé les frais en conséquence, sachant qu’on allait vers un petit 7- 8 % ? Avec de telles espérances, on ne loue pas le Zénith avec des murs d’images ; on réserve l’arrière-salle du ZanziBar ou du Bosphore-Kebab (ex-Pizza Mario). Avec la sono du club de rap du quartier.

Tibert

(*) les gogues des cafés et assimilés ne SONT PAS UNE SOLUTION CORRECTE. D’abord c’est souvent moyen-moyen question propreté, très souvent désagréable question ambiance, ensuite payer 1,50 euros ou plus pour un besoin strictement physiologique, pas question.

Les amis de mes amis…

… ne sont pas nécessairement mes amis : c’est évident et ça se vérifie tous les jours. Je vous laisse le soin de vérifier sur vos connaissances. Mais là où ça se corse (dans le Deux-Zéro), là où cet adage idiot devient pénible, c’est sur Fesse-Bouc. Une amie à moi est venue quérir mes lumières : nonobstant ses efforts obstinés, elle ne parvient pas à empêcher que son smart-faune lui affiche à tout propos et hors de propos ces messages nombreux, envahissants, et pour tout dire chiants, très très chiants, du genre « Une nouvelle suggestion d’ami : Arlette Dugenou… » : elle a des amis Fesse-Bouc, peu, disons une vingtaine, elle a désactivé les suggestions d’amis d’amis (ça c’est possible), les pubs, les nigleries, les suggestions de pages toutes plus connes les unes que les autres, mais bernique, les suggestions en provenance des amis directs – du premier cercle, en quelque sorte : pas moyen de les inhiber.

Alors ? alors j’ai pioché le sujet d’un oeil neutre et bienveillant, n’étant pas moi-même inscrit sur ce Méga Trombinoscope Planétaire – ouh là là je m’en garde bien. Et, chers auditeurs, il n’existe pas de contre-poison !! c’est étudié pour, c’est écrit dans le marbre : vous DEVEZ recevoir mordicus, nolens volens, les suggestions d’amis venant de vos amis. C’est comme ça… c’est débile, c’est la gluantitude de Fesse-Bouc, son empreinte collante, molle, moche.

Il reste des solutions palliatives, je les ai donc trouvées car elles circulent sur le Houèbe – ma copine n’est donc pas la seule à se plaindre de ce harcèlement. Et je ne résiste pas au plaisir de vous les exposer, c’est croustillant et bête comme chou : ayez le moins d’amis possible ! faites-vous un mur très dépouillé, dites-en le moins possible sur vous : bref soyez le moins visible possible, montrez-vous de profil pour limiter la surface exposée, ça limitera les désagréables effluents « suggestions d’amis » et autres agaçeries. A la limite, n’ayez aucun ami ! ce sera plus sûr. Dès lors, je suppose que vous allez vous demander à quoi bon rester sur Fesse-Bouc… bonne question !

Tibert

L’itinérance rance

Je suis en Espagne, arrivé avec la canicule et quelques jours après la fin des frais de roaming en Europe – en français : des frais d’itinérance… ma louloute a justement un forfait assez sobre (2 heures de communications, et 1 giga-octets de données) chez un opérateur dont le sigle de 3 lettres commence comme Sierra. Et, pas de pot, il n’y a pas d’internet là où nous résidons, un petit trou peinard et verdoyant dans les Asturies, Asturias. Du cidre omniprésent et redoutable, ça oui, des clôtures et des murs et des chiens de garde partout, mais pas d’internet à la maison… mais un réseau téléphonique mobile 3G qui « passe » bien, c’est toujours ça. On fera de l’internet mobile, pensons-nous, pas de problème… vive donc l’Europe et la fin des frais d’itinérance.

Il y a déjà sur les paramètres du mobile « Autoriser l’accès aux données« , et là, grande nouveauté, on coche aussi, tout ému, « Autoriser l’itinérance des données » : comme au bon vieux temps le mobile nous met en garde « Attention ! ça peut coûter cher ! vous êtes sûr ?  » Oui oui, on confirme. Et, donc, accès internet par la 3G, allons-y Alonso…
Eh bien non ! que nibe ! « Vous êtes déconnecté« , dit obstinément le NIC, le Navigateur Internet Chromé. Comment se fait-ce ? déconnecté ? avec l’itinérance ? C’est que ce n’est tout simplement pas possible : notre opérateur chéri nous avise opportunément par SMS que «  l’accès internet en itinérance n’est pas possible avec la 3G / 3G+« . On est donc marrons.

Avec la 4G on n’a pas essayé, il n’y en a  pas dans notre coin ; mais si ça se trouve S.. avait déjà son petit message SMS tout prêt pour le cas-où : « Pas d’itinérance avec la 4G« , des fois que l’envie saugrenue nous aurait pris d’itinérer en internet sur le réseau mobile 4G espagnol. Bref, résumons : il n’y a plus de frais d’itinérance, et pour cause : il n’y en a plus, d’itinérance ! on dit merci qui ? merci l’Europe, et merci à notre opérateur télécom, qui a su affronter astucieusement cette délicate évolution sans y raboter le moins du monde ses profits. Nous vivons une époque moderne, comme on dit.

Tibert

PS1 – Moi en revanche j’ai pu sans problème itinérer au même endroit sur la 3G espagnole avec mon mobile à moi et mon minuscule forfait minimal chez F… car j’y avais droit, merci F… c’est sympa. Hélas avec 25 méga-octets de plafond, le chargement du bulletin météo du lendemain a quasiment épuisé le quota.

PS2 – Je lis ce truc dans Le Parigot : « Une blogueuse alsacienne décède après l’explosion d’un siphon à chantilly« . Avec la photo d’une jeune nana blonde et souriante en soutif bleu… si ç’avait été une « basketteuse auvergnate« , une « cruciverbiste picarde« , avouez, ça n’aurait pas eu la même gueule. Vous imaginez, mourir de l’explosion d’un siphon à chantilly, quand on est blogueuse, et Alsacienne ? le top.

Peine-à-jouir quinquennale

Je vais vous entretenir de la fête : pour faire correctement la fête et sans pensée culpabilisatrice, il faut l’aval des médias qui vont bien. Il y a dix ans, monsieur Sarkozy, cet impudent qui avait osé les défier au Fouquet’s – lieu non agréé, quand par exemple « Le Bar Nabé », rue des usines à Vitry-sur-Seine, semblait tout indiqué – muni d’un risotto crevettes-artichauts, a pu sentir la réprobation générale, mesurer sa faute de goût.  De même, ce malotru de Macron qui ignore les Bonnes Manières s’est fait salement remarquer, dimanche soir : outre que le second tour n’est pas dans la poche, il s’est réjoui avec ses amis à la Rotonde, à Paris-Montparnasse. Vous vous rendez compte, des hors-d’oeuvres à 13 euros, des plats à 28 euros ! mais peut-être s’est-il sagement contenté d’un supplément-beurre (4,50 euros) ?

Bref les cons sont là derechef, tous les cinq ans, pour scruter le contenu et le prix de l’assiette, le cadre de la fête et la liste des convives, aux fins de délivrer ou non leur satisfecit : idéalement ça se doit de donner dans la modestie, le frugal, le populaire de bon goût, sans ostentation – mais qu’on voie bien que c’est sans ostentation.

Je ne suis pas le groupie de l’homme aux élégantes rouflaquettes ; je vais vous dire : je n’ai pas voté pour lui. Son arrivée en tête au premier tour, c’est finalement « moins pire » que certaines hypothèses qui me faisaient frissonner d’horreur rien qu’à les évoquer. Et s’il a envie de se taper la cloche avec des amis à lui là où ça lui plaît, ma foi c’est son droit le plus strict, et il a bien raison : « on n’a droit qu’à un tour« , « la vie est courte« , et toutes ces sortes de choses.  Et au diable les peine-à-jouir.

Pour clore, ce commentaire d’un lecteur du Monde, que je fais mien sans réserve : +1, comme on dit sobrement.
 » Encore une polémique ridicule. Il est arrivé en tête au premier tour et a décidé d’ouvrir des bouteilles de champagne dans une brasserie parisienne normale. Tout ça avec des gens qui l’ont soutenu depuis le début. C’est quoi le problème? Il aurait du rentrer prendre une tisane et se coucher à 23 h après avoir regardé TF1? Je n’arrive pas à croire qu’on perde notre temps avec des trucs aussi débiles.  »

Pcc : Tibert, et un jambon-beurre-cornichon, un !

De la morue fraîche en politique

Ah ah ça vous la coupe, hein, qu’on cause d’autre chose que de la Présidentielle ? mais si, c’est possible. Bon, juste deux mots pour vous rassurer : saviez-vous que notre lider maximo du Parti de Gauche, Jean-Luc « Caramba » Mélenchon, l’homme à la vareuse façon Raoul Castro,  66 ans aux prunes (*),  a pour projet de chambouler la diplomatie française ? hispanophone accompli – ses deux grand-pères étaient Espagnols – le voilà qui veut nous larguer de l’OTAN, ce machin atlantiste et surtout nord-américain, et nous amarrer à Cuba, au Venezuela,  la Colombie, l’Iran… tous ces pays joyeux et qui pètent de prospérité 😉 .  Tenez, lisez ça, un éclairage sur l’Alba,  l’aube, rien que ça, qui dit se lever sur l’Amérique Latine, et vous saurez pourquoi avec Jean-Luc M. l’avenir est plus radieux, l’aube est proche camarade – surtout avec un SMIC rehaussé de 15 %, olé !

Mais quel rapport avec la « morue fraîche » du titre ? ah ça c’est un vieil oxymore que j’affectionne… vous savez que le cabillaud se pêchait abondamment loin-loin, très loin vers les bancs froids de Terre-Neuve ; pour le conserver jusques aux ports de notre façade atlantique, les Basques, les Espagnols, les Portugais, les Bretons… le salaient à bord, et si possible le faisaient sécher. Et, miracle, cela devenait de la morue. Le cabillaud, c’est le poisson au naturel, sans apprêt, tandis qu’une morue – ce n’est pas là une insulte – est un cabillaud éviscéré, décapité, nettoyé, ouvert et mis à plat, puis salé très copieusement (séché) pour longue conservation. Mais je me répète, j’ai déjà traité de la morue-cabillaud dans un vieux billet. Rien n’a changé depuis, et la morue fraîche des menus snobs est toujours aussi oxymoresque que l’obscure clarté chère à Corneille.

Evidemment, si je vous entretiens de la morue et du cabillaud, c’est que le jour s’y prête, d’aucuns aujourd’hui font ça et là pénitence religieusement, un succulent bacalao  a braz, une brandade bien garnie et gratinée à point, agrémentée d’un mesclun à l’huile de noix…  ah bon me direz-vous, c’est culinaire, votre billet, pas politique, alors ?  quel rapport entre une morue et un politicien « de longue conservation » ? eh bien vous prenez un cabillaud banal, ordinaire, et hop ça devient une morue fraîche ! une tout autre gueule, avouez. Et vous prenez un politicien en fin de carrière – le plus âgé du quatuor chéri des sondages – ex(?)-trotskyste, ex(?)-Franc-maçon ex-PS, ex-à peu près tout à gauche, et hop c’est « la France insoumise » : c’est le même plat que d’habitude, mais au menu ça le fait tout de suite mieux.

Tibert

(*) L’âge de la retraite, eh oui, après une carrière d’élu divers et varié d’environ trente-cinq années. Trente-cinq ans de vie politique, ça use, ça use. Un dernier tour, mais le dernier, alors !

Eloge du vieux clou

Nous sommes suspendus à une voix, celle du maire de Pau : sera-t-il candidat ? LE Bayrou va-t-il repartir pour un quatrième tour ? et pour qui va-t-il rouler ? la tension est palpable, mesdames-messieurs.

Mais pendant ce temps-là les tractations vont bon train entre la rose carpe-Hamon et le vert lapin-Jadot : tu me laisses vingt-cinq circonscriptions, je t’en refile douze, et trois strapontins… ah non j’en veux quinze, et deux ministères. Et tu m’infléchis ton programme, coco. Du solaire, du venté, du bio, c’est vendeur, le bio…

Bon, le spectacle continue, soit, mais basta avec ces sombres manoeuvres derrière notre dos ou dans les coulisses ! Un truc autrement plus important : le gouvernement, qui verdit à vue d’oeil, veut aider à l’achat de bicyclettes électriques. Deux-cents (200) euros de subvention pour une bécane à assistance électrique. Du coup ça vous fait l’engin à 1.800 au lieu de 2.000 : 10 % de réduc’. Mais à l’heure où je mets sous presse, les modalités ne sont pas complètement arrêtées ; gageons que ce sera pour la prochaine législature, ça n’engage donc à rien.

Reste qu’à aider au vélo, électrique ou pas, il faudrait que ces messieurs-dames du gouvernement, là-haut, descendent de temps en temps de leur cheval, de leur voiture de fonction précédée de deux motards, sirènes hurlantes : le beau vélo tout neuf, vous le prenez fièrement pour aller au boulot, vous l’attachez à un solide pylone avec votre super  antivol en U inviolable… et le soir vous rentrez à pied, soit qu’on vous l’ait chouravé nonobstant le super antivol, soit qu’il manque la roue avant, ou la selle, ou la batterie, le moteur… soit que, ne pouvant s’emparer de l’engin, le voleur mécontent ait sauté à pieds joints sur les roues pour leur donner une jolie courbure. Bref, outre des subventions bienvenues à l’achat, il faudrait aussi aider les braves citoyens à conserver un petit moment leurs biclos : aider à l’achat d’un anti-vol vraiment efficace, mettre en place des garages à vélos sécurisés (gardiens, caméras de surveillance…), punir plus dissuasivement les ladri di biciclette, les voleurs de bécanes, considérés « là-haut » comme de menus soucis du quotidien, des bricoles, des pépins sans gravité – et puis ils ont certainement souffert d’une enfance malheureuse.

Personnellement, je peste, chaque fois que je prends mon vélo et que je dois laborieusement  déployer et verrouiller, déverrouiller et ranger mon antivol, je peste contre ces salopards de voleurs de vélos qui me pourrissent la vie. J’aimerais tant, outre voir Syracuse, pouvoir laisser ma bécane là comme ça, aller tranquillement faire une emplette, par exemple, et revenir enfourcher mon  vélocipède sans crainte de ne point le retrouver… mais je t’en fiche, allez, au boulot, attachons, rattachons, détachons ! sachant que ça ne sert pas à grand-chose, la seule parade efficace étant dans la brièveté de la halte.

J’ai trouvé la technique qui sauve, enfin, un truc qui fonctionne, qui a fonctionné jusqu’ici, pourvou qué ça douré !  je n’ai qu’un vieux clou, une bécane fatiguée, sale, pouilleuse – mais qui roule ! –  achetée une bouchée de pain sur www.vieucloupacher.fr – probablement déjà volée quatre ou cinq fois, mais allez savoir…  il faudrait être fou ou miro pour songer à la piquer, ça ne vaut pas un clou. Non, ce que je crains le plus, c’est qu’on me vole mon antivol, il m’a coûté un bras.

Tibert

La vision, vous dis-je

Il est des sujets incontournables et je m’y plie. Deux sujets, en fait : Premio, jetez donc un regard sur la page Houèbe du Parigot ce matin : la victoire du PSG sur le Barça (c’est du foot) devrait vous paraître comme LA nouvelle du siècle, vu qu’il n’y a que ça… vachement important, le foot. Deuxio, la Saint-Valentin c’était hier soir, et il fallait choisir entre bichonner sa louloute (resp. son mec) : roucoulades et tendres moments,  ou regarder le foot. Comment vous-en êtes-vous sortis ? parce que gros calins ET foot ça fonctionne difficilement. Vous me raconterez ça…

Bon, voilà qui est fait, on peut passer à aut’chose. Tenez, j’ai été intéressé par cet article de Slate (l’ardoise, en français) sur la candidature Macron, le chouchou des sondages. Je vous en conseille vivement la lecture, c’est éclairant. Outre cette manie détestable qu’il a de nous donner du « celles-et-ceux » à tous les coins de phrases – c’est la pieuse génuflexion devant le formalisme ampoulé du Politiquement-Correct – monsieur Macron se fout qu’on lui reproche son flou, ou plutôt son  absence de programme. A quelle sauce compte-t-il nous accommoder ? bah vous verrez bien, il a, lui, la vision ; la vision plutôt que le programme, cette « machine à produire de la trahison ou de la déception » (j’aime beaucoup cette formule). Il est porté, Macron, non seulement par des électeurs très las des lamentables moeurs politiques actuelles, mais par une vision de l’avenir. Et ça, hein, ça le fait, en tout cas pour le moment ça fonctionne.

Et puis, butinant sur ce site Slate, j’y ai trouvé, cerise sur le Forêt-Noire, plusieurs articles assez techniques et crus sur l’urine. Oui, l’urine, sujet de société qui en vaut bien d’autres. Et, tenez, je vous recommande « La petite goutte d’urine qui reste souvent dans le caleçon des hommes« . Article bien tourné et documenté… effectivement, messieurs, nous sommes comme ça, nous avons l’habitude d’agiter vigoureusement  ou mollement le goupillon, une fois l’affaire faite, afin d’en expulser la dernière goutte : ça fonctionne assez mal, d’abord parce qu’on en met partout, urbi et orbi, et puis parce que la dernière goutte, capillarité oblige, reste au bout… et c’est en général le slip qui la récupère. Or il y aurait bien un remède, qui consisterait tout simplement à s’essuyer ! mais s’agissant des urinoirs, ces dispositifs pratiques et rapides que la gent féminine nous envie : a-t-on jamais vu du papier toilette à côté des urinoirs ? et à supposer qu’il y en ait, où le jetterait-on ? il y faudrait des corbeilles à papier idoines. Il reste donc des tas d’obstacles techniques et culturels à abattre ; la partie n’est pas gagnée. Et, tenez, je prends les paris : pas un seul des candidates-et-des-candidats à la Présidentielle ne mettra cette importante avancée sociétale à son programme – surtout pas monsieur Macron, et pour cause !

Tibert.

Quand William Surin fait déconfiture

C’était trop tentant, j’ai craqué pour ce titre, ayant lu un entrefilet croustillant du Figues-à-rôts « Economie » : L’extravagante déconfiture de William Saurin« . Rétablissons les faits dans leur tragique nudité : William Saurin ne fait pas de confitures, à l’inverse de Bonne-Maman Androsse, qui, elle, ne fait pas dans le cassoulet ni le petit-salé aux lentilles, le tout en boîte.

Mais titre rigolo à part, je vais vous causer d’aut’chose… non de monsieur Benoît « Burn-Out » Hamon qui souhaite aller tâter encore un peu plus profond dans vos poches pour voir s’il y resterait des picaillons – il veut financer 35.000 nouveaux postes d’enseignants, limiter les classes à 20 élèves là où ça craint… le tout farpaitement inutile, vu que nous n’avons aucun problème d’effectifs – plus que largement suffisants – mais, plus tragiquement, des problèmes d’abandon du navire, de démission, je dirais même de débandade devant l’exigence d’instruire et de former. Mais baste avec la politique, un peu de conso.

Mon sèche-linge, dont la marque genre amerloque commence comme la deuxième initiale du peu regretté George « Deubelyou » Bush et finit par L, est tombé en panne, ah zut alors ! il servait assez peu, essentiellement en hiver, je vous laisse deviner pourquoi. J’aime en effet le linge séché au grand air, les draps et les culottes qui claquent au vent sur leur fil, et puis c’est dommage de ne pas se servir gratos des énergies propres. Madame Duflot serait d’accord, c’est dire ! Mais ce sèche-linge avait cinq ans et deux mois… hasard bizarre, j’ai eu aussi une imprimante-laser coréenne qui a calé à cet âge-là. Difficile tournant que ce cap des cinq années, juste un peu après la possible fin d’extension de garantie qu’on aurait eu, c’est con, l’initiative saugrenue de souscrire – moyennant finances, ça va de soi.

Le monsieur venu au secours m’a pris 89 euros TTC pour m’annoncer, navré, que le « module de commande » [module électronique programmable, NDLR] avait rendu l’âme… il pouvait, le brave homme, me le changer pour la somme de 36 (déplacement) + 250 (pièce et main-d’oeuvre) = 286 € HT, plus TVA de 20 %, soit 344 € TTC. Bref, me dit-il, moi à vot’ place j’en achèterais une neuve ! pour à peine plus cher, vous redémarrez avec une garantie, peinard… Donc, ma superbe bécane « Deubelyou etc etc », tout ça, carrosserie, moteur, tambour, vannes, relais… tout ça impecc, une machine rutilante… tout ça, à la benne !

Eh ben c’est ce que j’ai fait, la mort dans l’âme. J’ai acheté un sèche-linge basique de chez Basique, sans extension de garantie, et d’une autre marque – en faisant attention à ne pas taper dans le même groupe, faut quand même pas charrier (par exemple, Laden Bauknecht Indesit Philips et Whirlpool, c’est du kif). C’est moins cher que de réparer l’autre bouzine, avec juste une carte électronique à changer ! C’est idiot ? c’est complètement idiot, je suis d’accord. Je dirais même, tout en retenue, que c’est assez infect.

Tibert

Nouveau Vieux

J’ai eu l’occasion il y a quelques jours de déboucher innocemment une bonne bouteille, un Beaujolais Nouveau apporté par une jeune femme célibataire assez désargentée invitée à déjeuner. Avec sa permission, on l’avait mis de côté pour une autre fois : mon  pinard à moi était déjà sur la table, assorti au plat qui allait avec… et donc débouchant plus tard le flacon et le tâtant, je lui ai trouvé d’abord un copieux dépôt noirâtre sur les parois, et puis une robe tirant sur le brun-rouge clair… totalement inhabituelle, bizarre… un nez curieux, jamais reniflé. Un OONI, Objet Oenologique Non Identifié. En bouche et bien frais c’était buvable – le Beaujolais Nouveau tient en principe le coup jusqu’en Janvier mais il urge de le boire – mais quelle drôle de mixture, sorte de coquetel de fruits rouges plat et raide. Intrigué, j’ai étudié l’étiquette de plus près : « Beaujolais-Villages« , « Primeur« , « Mis en bouteille à la propriété à Lantignié » dans le 6-9 (jusqu’ici tout va bien) et millésimé, bien entendu… le millésime ? stupeur et tout le tremblement :  ce n’était pas du 2016, mais du 2003 !! l’année de la canicule. Un Beaujolais Nouveau de treize ans d’âge !

La jeune femme, à l’évidence, n’a pas de cave à elle : elle ne boit pas. Donc elle l’a acheté récemment – sauf à avoir dévalisé un cellier mal tenu, ce qui n’est pas du tout du tout dans ses cordes…. comment peut-on trouver en France dans le commerce des bouteilles de Beaujolais Nouveau de treize ans d’âge ? sans doute des lots d’invendus de faillites louches oubliés dix ans dans un hangar en tôle, rachetés en bloc par un escroc pour quelques kopeks et mis en boutiques genre « La guitoune aux Zoccazes » pour une ou deux thunes. Deux balles, qu’est-ce qu’on risque ?

Voilààà… c’est une expérience, tout de même, ce Primeur 2003. Et puis ça me permet de parler d’aut’chose, de ne pas vous causer de la Primeur, pardon la Primaire de la Gauche, parce que là y en a marre. C’est qu’on en entend des wagons de phrases creuses et se voulant ronflantes – Valls fait très fort en ce moment dans les extraits de discours de sous-préfectures -, des exposés de programmes tous pareils à cinquante nuances de rose près, qui ne seront jamais appliqués – et heureusement.

Monsieur Valls, toujours lui, rentrait (*) dans le lard de monsieur Fillon, hier : « un projet des années 80« , disait-il à propos du candidat officiel de la Droite-et-du-Centre : encore plus âgé que le rouge 2003 à deux balles, vous imaginez le désastre. En y ajoutant une grosse calomnie bien laide sur ce programme, qualifié de « projet catholique« , et que ledit Fillon revendiquerait explicitement comme tel : horreur et putréfaction. Enchaînement lyrique ensuite sur le couplet républicain, « Les religions c’est respectable je les respecte bien entendu mais la religion c’est privé gnagnagna« … Manu fait là dans la très grosse ficelle – mais c’est de bonne guerre, me direz-vous, et vous avez sans doute raison.

Tibert

(*) Donc il  en était sorti auparavant, sans doute ; en principe la première fois on « entre », les fois d’après on « rentre », voire – si si ça s’est rencontré – on « rerentre ». Il lui a rerentré dans le lard… c’est beau le français.

Omar m’a gonfler

Il n’y a rien à se mettre sous la dent du clavier ces temps-ci ; les canards de par chez nous rament pour produire assez de copie – dame faut justifier les tarifs d’abonnement, faut tartiner. Mais allelouïa, aubaine, en cette fin de 2016 où le papam François ne fait rien que du très classique avec sa bénédiction Ourby-et-Torby, où les Pères-Noëls se baignent à poil dans la Baltique – c’est d’un banal… –  le Parigot-aujourd’hui-en-France sort son inénarrable et bi-annuel classement des 50 Français les plus appréciés des Français.

Et puis voilà qu’aussi sec, le Monde et le Figaro, qui entre-temps ont pu boucher un trou dans une page avec la Reine des Anglais qui a séché la besse de Biduit à cause d’un gros rhube, emboîtent le pas au Parigot et nous régalent, comme de vulgaires torchons de salles d’attente de coiffeurs façon « Voilà » ou « Plusprès », de ce palmarès de daube. Et surprise, la tête de liste est Omar Sy, le comédien Noir d’origine sénégalaise né à Trappes dans le 7-8, révélé, crois-je, supposé-je, par le film à succès « Intouchables ». Avant lui on a eu le même, ou Yannick Noah, ou l’Abbé Pierre, ou Jean-Jacques Goldman, ou Roger Dugenou… avec des « Poulidor » solides aux accessits, l’incontournable, l’icônique madame Simone Weil, ou Poivre d’Arvor, ou… bref vous voyez le topo.

C’est une enquête de faussaires, puisque la liste restrictive et préformatée des « nominés » (des sélectionnés) est mise sous le nez des 1.000 cobayes, échantillons représentatifs du peuple français. Supposez que par extraordinaire, le gus du Parigot vous sonde… vous voulez citer votre idole Yvonne Choquet-Bruhat, matheuse prestigieuse, ou l’illustre  Jacqueline Plaisir, membre du quadriumvirat qui pilote ATD-Quart-Monde, parce que c’est quand même un engagement qui vous épate ? eh bien le sondeur vous envoie dans les cordes. D’abord il ne connaît pas : « Qui c’est çui-là ? mais non, vous choisissez dans la liste ! là dans la liste !  Marine LeBen, Muriel Ropin, Cyril Hamouna, Gad Elbaleh, Martine Augry, Michel Molnareff…« .  Autant dire que c’est nul, biaisé de chez Biaisé.

Concluons : premio c’est un palmarès débile, quelque estime qu’on puisse avoir pour monsieur Sy qui a une trombine sympathique et en vaut bien d’autres ; deuxièmo, que des quotidiens supposés sérieux relayent sans aucun recul cette escroquerie racoleuse en dit long sur la navétude – merci madame Ségolène – où ils se vautrent. Allez, on va être indulgent, c’est la faute aux vacances ?

Tibert