Deux femmes puissantes

Ségolène « bravitude » Royal, encore ministre de l’Ecologie pour quelque mois, apporte de l’eau au moulin de madame Hidalgo, olé ! Madame Hidalgo s’asseoit sur les éprouvants problèmes de circulation qu’elle provoque, rendant les voies sur berges parisiennes au silence, aux pigeons et à quelques rares promeneurs en cette saison hivernale ; madame Hidalgo veut une vignette de pureté écologique pour les bagnoles circulant sur son territoire, nostalgique qu’elle est du bon vieux temps des vignettes-Ramadier qui constellaient nos pare-brises. Et madame Royal, itou, veut supprimer les moteurs Diésel.

Allez hop, à la casse, interdisons les bagnoles Diesel dans toutes les villes de France, et pas qu’à Paris (*), propose-t-elle. Judicieuse initiative ! comme disait César – pas Jules, l’autre, celui du Bar de la Marine (pas « Marine », non, l’autre, celle à voiles) – « si tout le monde devenait borgne, ce serait la ruine des fabricants de lunettes ! « . Reste simplement aux 70 %  d’automobilistes français qui  roulent au Diesel – notamment parce qu’ « on » (**) les a fortement incités à le faire – à se précipiter pour aller faire la queue chez leur concessionnaire préféré, le chéquier à  la main. Simple, non ? c’est ça qui est chouette, avec madame Ségolène, les choses sont simples. On la regrettera.

Tibert

(*) Pas qu’à Paris, Noël à minuit !

(**) Je l’ai déjà signalé dans un précédent billet, « on » est un pauvre irresponsable, pardonnons-lui.

Des jobs et du Jobs

(Note liminaire : une « Rue Steve Jobs » à Paris ? il en est question… pourquoi pas une rue J-C Decaux (avec des sanisettes et un abribus), un square Paul Ricard (remarquez, il a déjà son circuit, mais privé, le circuit…) ou une avenue Bernard Tapie, ce flamboyant patron charismatique ? qu’a fait l’Etats-Unien Steve Jobs pour mériter une rue à Paris ? vendre nettement trop cher des smartfaunes certes mignons et plats mais surtout pas compatibles avec les connecteurs standard ? instituer l’obsolescence de ses produits tous les 9-10 mois pour inciter les gogos à se ré-équiper ? mener sa boîte californienne d’une main de patron de choc ? snober les réparateurs non labellisés ? bidouiller son organigramme mondial pour échapper insolemment aux impôts malgré des marges indécentes ?  encore un coup des groupies d’Apple… espérons que les autorités compétentes y mettront le holà. Ici je rejoins pour une fois les suggestions des écolos et élus de gauche ; Ada Lovelace (1815-1852) a ma préférence : quel personnage, et quel nom ! mais aussi son compère Charles Babbage, ou Alan Turing, Kurt Göddel, Grace Hopper, bref des têtes chercheuses hardies, pas des hommes d’affaires)

Mais poursuivons : les tares du système, suite. J’ai peu de temps aujourd’hui pour en traiter ; pas le temps, pas le temps… je me fais l’effet – en toute modestie  – d’Evariste Galois rédigeant fiévreusement la somme de ses géniaux travaux mathématiques, la nuit qui précéda le duel stupide où il perdit la vie – pour une sombre et ridicule histoire de femme, comme d’hab. Mais en peu de mots : j’entendais l’autre jour monsieur Mélenchon affirmer que les Français, contrairement aux supposés projets de monsieur Fillon, voulaient des services publics, tenaient mordicus à leurs services publics… (sous-entendu : avec des fonctionnaires, of course !).

Mais moi aussi… moi aussi, j’y tiens, aux services publics (de qualité, bien sûr, pas des guichetiers rébarbatifs et cossards). Et comment ! mais pour cela, pourquoi des fonctionnaires, avec le statut ruineux de fonctionnaires ? des salariés « normaux » ça ne le fait pas ? pourquoi ? ils sont pas bien, pas fiables, les salariés « normaux » ? les traminots de Clermont-Ferrand (pas fonctionnaires) versus les employés de la RATP (fonction « para-publique ») : ils font exactement le même boulot… et comparez les statuts ! c’est normal, ça ? c’est « Egalité » (et Fraternité, et tout le toutim) ?  Bon, j’arrête là, j’ai pas le temps.

Tibert

Ah qu’il est laid le débit de l’eau

(Préambule : Attention attention si vous mettez pas assez de social dans votre programme, pépé Bayrou (65 balais aux cerises, tout de même) va re-re-sortir de sa boîte pour vous mordre les fesses ! lui c’est du social qu’il veut, du social nom de diou.

Et puis, tiens, j’apprends que l’erreur de casting de Mai 2012, due à une anaphore indéniablement bien roulée s’ajoutant à une haine bien recuite et largement partagée contre le sortant, est en voie d’être corrigée. Comme quoi l’intelligence, la sensibilité et l’excellence dans l’humour à froid – si si, ne lui enlevons pas ça – ne suffisent pas à faire un Président. Fin du préambule)

Fonctionnaires ? suite. Je vous cause ici des Territoriaux, la dernière – et la pire – des branches de la Fonction Publique, car incontrôlable. Les fonctionnaires des mairies, départements, régions… Tenez, moult municipalités gèrent en direct l’adduction d’eau  potable sur leur territoire. Louable initiative ! Sachant que la SAUR la Lyonnaise des Eaux etc… toutes boîtes privées font ça très bien mais négocient des clauses coûteuses (pour le contribuable), des durées de contrat excessives, font payer trop cher, etc… les mairies peuvent gérer ça elles-mêmes. Montpellier, par exemple y est venue depuis les dernières élections municipales, bravo. Mais baste, poursuivons, je cite ici Le Monde, sur sa série d’articles en défense et illustration de la Fonction Publique :

 » La fourniture d’eau potable est l’exemple parfait du type de services que les collectivités locales ont privatisé et sur lequel elles sont en train de revenir. En privatisant ce service, les collectivités locales ont eu un vrai problème de suivi des coûts. Les entreprises privées leur facturaient des fuites d’eau à réparer, des interventions préventives, etc. Impossible pour les collectivités locales de savoir ce qu’il en était vraiment. »
Fort bien, fort bien. D’autant plus que – ça, Le Monde ne l’écrit pas – la négociation de contrats de fourniture d’eau avec des prestataires rares, puissants et qui se connaissent tous comme le sont les spécialistes de l’eau potable, n’est pas aisée, et puis comme partout elle peut s’agrémenter de dessous de table, favoritisme, petits cadeaux, renvois d’ascenseur etc, nous savons tout ça, rien de nouveau sous le soleil.

Donc, très bien, les valeureux travailleurs municipaux gèrent eux-même leur Régie des Eaux, ça marche aussi bien, peut-être mieux, et c’est possiblement moins cher… mais pourquoi faut-il qu’ils bénéficient – c’est le verbe qui convient – de contrats « fonction publique territoriale » pour cela ? en quoi est-ce nécessaire ? c’est régalien, le service d’eau ? mais non, quand c’est régalien on ne délègue pas à des boîtes privées… et donc, des salariés normaux-normaux ne pourraient pas le faire ? il est pas bien, le contrat CDI normal ? eh non, me direz-vous, il est pas assez bien… sécurité de l’emploi avantages acquis points retraite primes avancement jours de carence gnagnagna…

 Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec cinq millions de fonctionnaires, pour des tâches qui n’en ont absolument pas besoin.

Tibert (à suivre…)

PS – Il est notoire, d’ailleurs, que certains maires se constituent leur petit matelas d’électeurs, d’obligés, en embauchant sans trop y regarder des fonctionnaires territoriaux là où ce n’est absolument pas justifié. Et sachant de plus que les compétences en gestion du personnel de  moult édiles sont voisines de zéro….

En rondelles

Vous allez adorer aller à la Réunion en VilPrix. Le Vilprix, c’est ma version cocorico-béret-baguette du terme LowCost : ce low-low-cost qui consonne si mal et nous rappelle de pénibles époques, foutons le à la belpou, dehors les Rosbif, et vive le Vilprix.
Tenez, Frenchblue : une compagnie française, mais oui, malgré le nom anglo-machin.  « Bleu de France », en anglais, forcément, ça vend mieux. Frenchblue veut faire du Vilprix-long-courrier. Longue vie donc à « Bleu-de-France », qui va vous transporter de Paris à Punta Cana (Répoublica dé San Domingo) ou à la Réunion (département de la Réunion) à vil prix, et puis c’est tout. Ah si, le retour aussi quand même.

Moi j’ai loué une bagnole récemment ; par internet évidemment, dans une compagnie de bonne surface et bien connue, sérieuse etc. Appelons-là Huitx. J’en ai marre en effet des loueurs « pas chers » genre Cheap-Car qui vous menacent à 11 h du soir, avec le jet-lag dans les pattes, dans un bureau glauque à Palerme ou Torremolinos, de vous taxer de 8.000 euros à la moindre égratignure au véhicule – j’avais pourtant souscrit l’assurance qui allait bien, zéro franchise, du béton, tout compris, mais apparemment j’avais mal compris… bon bref, je continue :
Ah me dit l’aimable guichetière de Huitx en anglais, je vois que vous n’avez pas pris l’assurance pour les pneus ? je vous suggère de la prendre…  c’est un petit supplément, et les pneus… ah bon, les pneus ce n’est pas la voiture, donc ?
Et puis les bris de surfaces vitrées ? c’est fortement conseillé… tiens je pensais que les surfaces vitrées… bon… les surfaces vitrées… mais les poignées de portières ? elles sont assurées ? et l’antenne-radio ? parce que l’antenne-radio, ça craint, non ?

Vous voyez le truc : avant vous louiez une bagnole assurée comme une bagnole, maintenant vous prenez un truc {carrosserie-moteur-sièges-volant-pédales + pneus + vitres + GPS + … }. Vous achetez des services en rondelles prédécoupées – prédécoupées par les marquéteux.
C’est mieux, c’est mieux pour vous, vous expliqueront les marquéteux véreux qui ont conçu ces brillants moyens d’augmenter les marges : comme ça vous ne payez que ce dont vous avez besoin. Evidemment si vous êtes assez vicieux pour additionner toutes les options raisonnables, vous constaterez que c’est nettement plus cher qu’avant, mais quelle idée saugrenue ! pourquoi faire des comparaisons inutiles, vous vous faites du mal, là…

Voilà, on en est là, ils n’ont pas encore détaché l’option « aller pisser » dans les vols à Vilprix. Mais ils l’étudient, courbes de fréquentation, panels de consommateurs, sondages à l’appui. Reste au Dirlo du marquétage à décider de présenter ça sur Powerpoint au prochain meeting du board. Avec, soyons humains, possibilité de prendre l’option sur place en cas de besoin –  c’est le cas de le dire. Mais avec surtaxe de 40 %, vous comprenez, les frais de dossier.

Tibert, avec un besoin urgent.

La Poire 27X vient de sortir, vite courez

Il se dit à tort que les créateurs d’Apple, Jobs et Wozniak, trouvèrent leur logo et le nom de leur bébé en référence au suicide du génial matheux britannique Alan Turing, qui se supprima – référence à Blanche-Neige – en croquant une pomme au cyanure. C’est évidemment faux, et comparer le marquéteux certes talentueux que fut Jobs au génial Turing revient à comparer un « Père-Julien » en litre  étoiles à un Chassagne-Montrachet de grand millésime.

Ma foi l’explication est simple, une pomme ne se perçoit graphiquement comme pomme et non comme tomate, ballon rond, globe terrestre que si on a mordu dedans, d’où le mordant logo, et ça vient tout connement du fait que Jobs – ou Wozniak, va savoir – était un bouffeur de pommes, et pas cyanurées.

Mais et alors ? alors tout ça pour vous relayer, au cas où ça vous aurait échappé : Apple sort la version 7 de son smart-faune : ils ont ajouté un bouton ici, enlevé un autre là, mis un enjoliveur un poil moins épais, et ça vous fera autour de 650 euros, et vous pourrez foutre le modèle 6 à la belpou, ça faisait quoi, 15 mois que vous l’aviez, mais c’est totalement ringard désormais. Les canards prestigieux et nationaux que je tente de lire sur la Toile en zigzaguant entre les interdictions de lecture vous l’auront claironné, notamment le Figaro, ému et tout émoustillé à la sortie de tout produit au logo à la pomme mordue. Au Figaro si ce n’est pas du publi-reportage ça y ressemble foutrement. Ou alors ils sont accros.

Prenez fissa votre duvet, un thermos de café, allez vite queuter à la boutique à la pomme mordue, qu’est-ce que vous attendez ? y vont être en rupture de stock, de quoi vous allez avoir l’air ?

Tibert, mordu.

PS – Ooops, j’ai sous-estimé les modifs à l’enjoliveur chromé : en fait c’est 900 euros, pas 650. Nettement plus classieux.

Sans sac à dos

L’actualité – heureusement, pourrait-on dire – ronronne sur ce que les journaleux peuvent faire mousser maintenant que le Tour de France est fini et les J.O. de Rio en devenir. On va avoir droit aux marronniers de l’été, ça meuble… tant que j’y suis, juste une note : pour le camion écraseur de Nice, 85 morts à ce jour et des tas d’estropiés à vie, ma foi les autorités religieuses musulmanes ont été très discrètes. Le discours commun, c’était « ce n’est pas de chez nous, ce truc affreux« . Mais pour le curé auxiliaire égorgé pendant  sa messe, alors là ce fut le grand brâme, et la mobilisation générale, et la fraternisation inter-religieuse et le toutim. Comprenne qui pourra… l’histoire de la goutte qui fait déborder le vase ? peut-être.

Mais tout de même, de bonnes nouvelles : deux sociétés de truandage téléphonique, 123soleil.com et holding123mediacorp ont morflé en justice : ces deux spécialistes de l’arnaque au téléphone ont écopé d’amendes copieuses et de prison avec sursis : il y aurait donc enfin une justice dans ce pays ? Au fait, il en reste des tas, des escrocs du téléphone, et en toute liberté de nuire.

Bonne nouvelle encore : monsieur Chevènement, 77 ans révolus aux fraises et donc interdit désormais de la lecture de Tintin, va chapeauter un Comité Théodule pour une organisation satisfaisante de l’Islam en France. Jean-Pierre Chevènement : un énarque ancien ministre, retraité, largement à l’abri du besoin, avec son petit parti « républicain mais de gauche » qu’il convient de caresser dans le sens du poil, et qui va rejoindre la liste des copains largement amortis qu’il faut bichonner et occuper – la stimulation intellectuelle ça éloigne l’Alzheimer : Jack Lang, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Jean-Louis Debré, et d’autres moins illustres.  Qu’est-ce qui le fait désigner comme l’homme ad hoc pour ce poste ? ben… euh… bonne question.

Dernière bonne nouvelle : les Jeux Zoolympiques débutent demain, on va pouvoir se visser devant la téloche avec des canettes de Kro et des pizzas surgelées dégelées, oublier les impôts à venir, la rentrée sinistre avec ses « semaines d’action » déjà programmées par les syndicats, les grèves SNCF – Air-France – RATP aussi certaines et ponctuelles que les feuilles mortes en novembre, et puis qu’on va pas vers les beaux jours. Allez la France ! ou l’opium du peuple en version short de gym.

Ah j’oubliais ! j’ai pris des billets d’avion chez Air-France, on est un peu patriotes… vol long courrier, pas du tout Lo-lo-coste, non, des tarifs copieux de vols longs courriers normaux. Et en classe éco, « poulet ou pasta« , désolés, on sera riches une autre fois. Et vous savez quoi ? pour choisir son siège, désormais, c’est 20 euros ! 40 si vous retournez chez vous. Ce n’est pas du low-cost, ça non,  l’addition est salée (*) mais avec les pratiques de facturation en rondelles du low-cost : le beurre ET l’argent du beurre. Bientôt on nous fera payer pour aller pisser, et je me sens de moins en moins patriote.

Mais bon, je sais, je devais vous causer de sac à dos : une autre fois. Ce serait trop long.

Tibert

(*) Nonobstant les prix des carburants, historiquement bas. J’aime bien nonobstant, j’aime moins les pratiques commerciales d’Air France.

Petites arnaques entre jaune et rouge

On va faire du SOS-Conso, aujourd’hui. Vous suivez ?

Je reçois par mail – plus de papier gâché – mes factures de tout, à peu près tout. Entre autres, la « box », la boîte de chez Orange pour me connecter à la Toile. Orange ? je sais, ils sont chers, les plus chers, mais comme on est à la cambrousse, otages de l’ « opérateur historique » comme ils disent, pas dégroupés du tout et tant pis pour nous, avec un débit Internet au ras des pâquerettes, il faut bien en passer par eux, sinon c’est la galère assurée, le ping-pong Orange-Bouygues (Free, SFR…)  « c’est pas moi c’est lui« , etc, très peu pour moi.  Bref, voili voilà la facture Orange de Juin pour la « box ».  Je la télécharge et la consulte car le montant annoncé m’a fait sursauter :  + 5 euros par rapport aux échéances habituelles. Et oh surprise, on m’y détaille des « services » pour environ 5 euros – en plus donc des trucs habituels : du « Contact + » ! Quesaco ?

Eh bien le gros du surcoût vient de la consultation pendant 3 minutes et vingt-sept secondes d’un « service » nommé ITIMAPS, vendu par un nommé DISPOBIZ, au doux tarif de  0,418 Eur HT + 1,045 Eur / min. Et paf, vous voyez le résultat : 4,82 €. ll se trouve effectivement que ma louloute croit se souvenir avoir consulté une carte de ville, sans jamais avoir perçu qu’elle accédait à un machin payant. Pourquoi ITIMAPS et pas Gougueul-Maps, Mappy, Michelin… qui sont tous gratuits et qui font exactement la même chose ? ben, on lui proposait ça, alors sans se méfier…

Bref : amis clients d’ Orange (et d’autres, Orange n’est pas seul), sachez que « par défaut » et très gentiment 😉 deux options assassines sont activées sur votre contrat : « Internet + » et « Contact +« . Ces deux machins autorisent l’opérateur à vous imputer des « achats » directement sur votre facture Internet, allez hop, sans salamalecs, sans crier gare, avec la pochette-surprise sur la prochaine facture. Vous voyez le topo ? Si vous vous sentez concernés, allez donc voir comment on vous roule dans la farine, et comment s’en prémunir. Tenez, il y a plein de sites, gratuits, qui en causent, celui-ci par exemple.

Tibert – Et ne me remerciez pas, c’est bien naturel.

Pudiques et chic ?

Les H & M, Uniqlo, Marks & Spencer etc, toutes marques de fringues fabriquées on ne sait pas trop où et payées à coups de lance-pierre dans des pays lointains, se sont avisées que les femmes juives-pieuses (très petit pourcentage) ou musulmanes observantes – soumises vestimentairement à leurs mâles – font un assez joli et volumineux marché. Songeons qu’il y a 4,5 millions de musulmans chez nous selon les statistiques ethniques hélas interdites (chuuut, je vous cite le chiffre off-the-records de la ministre des Droits des Femmes). Bref ces marques se lancent dans la mode « pudique », y a du blé à faire, et qu’est-ce qu’ils en ont à foutre de l’image et de la place sociale des femmes, du moment que ça se vend. Tenez, un des multiples articles qui en traitent, et si vous y tenez, voyez la moisson de réponses sur un moteur de recherche pour « mode pudique« , il y a même des sites islamiques qui vous vantent la chose.

« Pudique », la mode en question  :  ce qui par opposition place les autres créations en position d’impudeur. Femmes impudiques, celles qui osent montrer peu ou prou leurs jambes, leurs bras, leur cou, leur chevelure, leur décolleté, les courbes de leur corps, suscitant aussi sec chez les mâles – ce sont des mâles, le Créateur les a faits comme ça, ils n’y peuvent rien, c’est plus fort qu’eux – d’embarrassantes et volumineuses turgescences dans leurs pantalons… douloureuses, invalidantes et irrépressibles bandaisons… qui dira la détresse du mâle qui bande de voir et ne peut toucher, s’approprier ?

Bref tout ça pour dire, premio, que la ministre des droits des femmes a raison de se rebiffer contre ces « modes » arriéristes ; deuxiémo, que ces marchands de fringues, tous installés dans des pays où les femmes ont conquis leur dignité et leurs droits, ont droit à mon mépris. Mercanti !

Tibert

le diagnostiqueur fou, encore lui

Vous allez vendre votre logement ? bonne nouvelle, vous allez devoir faire faire un diagnostic de plus. Et vous ne pouvez pas le faire vous même, vous n’avez pas les outils, pas la qualification, vous n’êtes pas neutre, il faudra payer, nananè-reu !
Des diagnostics et mesures, il y en a déjà une belle brochette :

– La surface selon les normes Carrez, ça on peut comprendre. Pourquoi seulement dans les appartements, et pas dans les maisons individuelles ? parce que. Ne posez donc pas de questions oiseuses. Je poursuis :

– L’électricité
– le gaz
– Le plomb
– L’amiante
– Les termites, mais on aura bientôt les vrillettes, les capricornes, les lépismes du sucre, les blattes, les fourmis, les punaises des lits… important ça, les punaises des lits !
– La mérule,
– L’isolation thermique,
– Les risques naturels, miniers et technologiques.

Il y manque encore des trucs, là… il y a certainement moyen, dans le cadre des procédures en cours de simplification administrative, de tirer un peu plus, de gratter quelques taxes, de complexifier encore, après les brillantes avancées de la loi ALUR, cette loi qui plombe lourdement les transactions immobilières. On peut donc en remettre une couche – après avoir laissé le citoyen récupérer un peu, ensuite on presse à nouveau pour en extraire plus de jus. On va avoir droit au diagnostic sur la radioactivité naturelle !

Moi, tout con, je pensais que les « risques naturels » et la « radioactivité naturelle » c’était naturel tout pareillement ? pas du tout, c’est en plus, la radioactivité naturelle elle est naturelle, certes, mais il y faut un diagnostic spécial et indispensable – on se demande d’ailleurs comment on a pu vivre sans ça jusqu’ici.

Mais on a bien les risques miniers ? ah oui on les a, c’est déjà dedans – enfin, c’est écrit… Mais si on y distinguait plus finement ? il y a des mines spéciales… allez savoir… des mines de sel ? de potasse ? la dangerosité spéciale de la proximité des mines de potasse, tiens, ça mériterait peut-être un diagnostic à part ?
On a également à prendre en considération des risques jusqu’ici négligés, tenez, on est loin d’avoir tout raclé, allons-y, c’est fou ce qu’il y a de trucs à mesurer dans un logement :

– La qualité de l’isolation phonique, ou plutôt de l’absence d’isolation phonique – on entend le voisin se gratter sous les aisselles,
– Les risques de décollement des moulures de plafond,
– les risques de dessèchement du mastic des fenêtres,
– les risques de claquage des joints de plomberie,
– les risques d’occlusion de la canalisation des eaux-vannes (en clair : les chiottes bouchées),
– l’état du système de chauffage, chaudière, canalisations, radiateurs,
– l’état des ancrages et la hauteur des rambardes et appuis des fenêtres et balcons,
– les risques de descellement du / des lavabos,
– l’état et la conformité des boîtes à lettres…

J’arrête ; je suis serein et j’ai pleine confiance dans nos zélés et imaginatifs fonctionnaires du Ministère du Logement (durable ? Logement Durable, ça le ferait mieux, non ?), ou des Finances, ou les deux, ainsi que dans la pression amicale mais ferme des entreprises de diagnostics, avec l’appui et la bénédiction des ministres en place : ils sauront trouver de nouveaux contrôles et diagnostics inutiles ou redondants mais coûteux et susceptibles de nous emmerder un maximum – tout en augmentant significativement les délais et les coûts des transactions immobilières, ainsi que l’épaisseur des documents-papier afférents.

Tibert

Deadly but sans cannabis, allelouïa

Madame Touraine, la ministre de la Santé, est en visite urgente à Rennes ; urgente : elle vient voir et tenter de comprendre de visu ce qui est arrivé de gravissime lors d’essais médicamenteux sur des volontaires, d’abord en excellente santé, puis très mal en point – un cas en état de mort clinique, quatre autres atteints de troubles neurologiques graves, voire irréversibles… et de tenir aussi sec une conférence de presse sur place.

Les victimes, tous mâles français, testaient un antalgique d’un labo portugais. Pourquoi un labo portugais fait-il faire des essais médicamenteux en France sur nos compatriotes ? il y a chez nous une boîte qui fait l’entremetteuse entre le labo pharmaceutique et les cobayes, et organise les essais… son nom, Biotrial, comme « trial », essai en anglais, ça fait évidemment mieux que « Biotest », « Bioessai », « Bioprova », « Bioprüfung » etc… Cette entreprise installée à Rennes affiche en bien grosses lettres sur sa façade : « Biotrial – Drug Evaluation and Pharmacology Research », et sans sous-titres. C’est sûr que sur le campus de Pontchaillou, ça le fait ! Quel dommage que « Pontchaillou »  sonne  si mal en rosbif.

Tentative d’aller le soir-même sur le site de www.briotrial.fr : erreur !  « Oops! An Error Occurred -The server returned a « 500 Internal Server Error« . En clair, le site ne répond pas… (*)

Tentative d’aller sur http://www.biotrial.com : là ça fonctionne, en anglais oeuf corse. On y lit : « Our thoughts go out to the volunteers and their families. We are working hand in hand with the Health Authorities to understand the cause of this accident« .  Pour les Bretons locaux et les volontaires testeurs qui souffrent en français, si l’on s’adressait à eux en V.O., ça donnerait : on est navrés, on pense bien à vous ; on bosse avec les autorités pour comprendre ce qui s’est passé. Ahhh, ça va mieux.

On est d’autant plus rassurés que madame Touraine a pu asséner, lors de sa conférence sur place, que oui certes, il y avait des cannabinoïdes dans les médocs, mais que non, tout ça ne contenait absolument pas de cannabis ! vous imaginez l’horreur, s’il y avait eu du cannabis dans le bastringue ? foutus ET défoncés ? Mr Jean-Marc Gandon, un nom bien britannique, President and CEO de Biotrial,  chez nous ça serait PDG, vous l’assure en anglais exclusivement dans sa page Web, qu’on atteint en cliquant via « Groupe Biotrial » puis « A word from the CEO » : « … what we do, we do well« . Ce que nous faisons, nous le faisons bien. Et sans cannabis, attention !

Tibert

(*) Note : le lendemain matin le site français fonctionne, mais aucune trace du drame qui s’est joué ; sur la page d’accueil une nana possiblement cobaye vous sourit de toutes ses dents, la vie est belle. Cliquant sur « Actualités », rien qui évoque l’accident dont je vous cause.