Saint-Jacques flambées au whisky

Je me suis récemment intéressé – une soirée diapos « Retour de pélérinage à Compostelle » m’y incitait – à l’histoire de Jacques, le « patron » de la ville nommée Santiago en Galice. Quel Jacques ? Il y en a des palanquées dans l’histoire des disciples du Christ, dont les deux plus éminents, Jacques « le juste », le cousin de Jésus, mais ce n’est pas lui qui m’intéresse ici ; celui dont je vous cause, c’est Jacques de Zébédée, « Jacques le majeur », un des douze apôtres initiaux. Saint-Jacques, quoi. Soi-disant enterré à Santiago de Compostelle, mais c’est très probablement du flan… Le pélérinage de Compostelle, c’est d’abord une excellente façon de ne pas oublier qu’on a des pieds pour marcher, pas seulement pour aller rejoindre sa bagnole.

Mais bon… il se trouve que l’Espagne a été occupée très longtemps par les Maures, les Sarrasins, etc. Voyez l’Andalousie… et comme  Charles Martel chez nous vers Poitiers en 732, il y a eu des chefs espagnols qui ont combattu ces Maures, et les ont finalement virés, plus tard que par chez nous – ça a pris du temps.

Bref il se trouve que le Saint-Jacques de Zébédée et de Compostelle, là, serait apparu – il était mort et enterré depuis environ sept siècles – au cours d’une bataille, en l’an 834 à Clavijo, bataille où il se chargea lui-même de sabrer moult Maures, retourna le cours des choses et donna miraculeusement, on peut le supposer, la victoire aux Espagnols.

C’était Saint-Jacques le matamore : le mata-Maures (matar : tuer). Vous vous rendez compte ?

Et comment se fait-ce que ce terme, matamore, soit d’usage licite ? C’est clairement un terme insultant dont la Loi devrait proscrire et punir l’usage, ce me semble. Quant à se rendre à Compostelle, à pied, à cheval ou à bicyclette pour y honorer Santiago le matamore, franchement, c’est politiquement malvenu, on devrait déconseiller, pour ne pas heurter certaines sensibilités. D’ailleurs Poitiers, chez nous, c’est limite.

Au fait, en pianotant « Saint-Jacques » sur mon moteur de recherche favori – non ce n’est pas Gougueul – je ne tombe pas sur Zébédée et le matamore, je tombe invariablement sur des recettes de cuisine. Je vous recommande, c’est délicieux, comme indiqué dans le titre, juste farinées, avec un soupçon de crème fraîche pour lier. Ce qu’il faut, c’est du liant.

Tibert

Ben alors, et ma carotte ?

Pendant que la jusqu’ici Première se repose longuement, à La Lanterne,  de son infortune et de sa cure de repos à la Salpêtrière – gageons que les médecins-contrôleurs de la Sécu ne viendront pas l’asticoter sur son arrêt-maladie – les choses avancent : on apprenait, il y a quelques jours, que JAMAIS les Français ne s’étaient aussi peu tués sur les routes depuis 1948. Bon, il y en a encore, des morts, et d’ailleurs si vous marchez dans la rue par un jour venté vous pouvez toujours vous prendre une tuile sur le coin de la margoulette : zéro risque zéro, n’est-ce-pas. Des morts sur les routes, certes, et très majoritairement à cause de l’alcool ; mais c’est une baisse à saluer, une très bonne nouvelle.

Et comment la saluent-t-ils, la bonne nouvelle, nos « politiques » ? eh bien, en s’apprêtant à limiter « expérimentalement » la vitesse à 80 km/h sur certaines routes secondaires. Merci nos Maîtres, vous êtes trop bons.

Je ferai d’abord remarquer que c’est insuffisant : à 80 km/h on peut encore se faire très très mal, il faut en revenir à l’allure du cheval trottant, 8-10 km/h, ça devrait le faire, on a largement le temps de freiner. A vélo, ça le fait aussi, remarquez, mais pour revenir avec les courses du Carrouf’ ou emmener mémé chez la cousine Rose, c’est peu pratique.

D’ailleurs, quelles routes secondaires ? s’il s’agit des nationales déclassées en départementales, telle la N89 Bordeaux-Lyon, pas la peine : entre les zones urbaines, 50 pas plus ou même 30, les rond-points, les zébras, les bandes blanches abusives qu’on a « oublié » de pointiller, les ralentisseurs, les radars fixes et mobiles… vous arrivez péniblement à faire du 60 km/h. Quant aux départementales… vous avez essayé de faire du 90 à l’heure, vous, sur la corniche des Cévennes ? sur la D64 dans le Puy-de-Dôme ? dans un rallye, avec la route fermée et des pneus course, à la rigueur… mais normalement, humainement, c’est impossible, suicidaire.

Bon, vous voyez le topo : réduire de 90 à 80 sur des routes « secondaires », c’est comme de pisser dans un violon, ça ne fera pas de la musique. Nos Grands Chefs seraient mieux inspirés de s’inspirer des « 200 propositions » de l’association « 40 millions d’auomobilistes », propositions dont la majorité sont judicieuses, pertinentes, et, griotte sur le kougelhopf, pas punitives pour autant.

C’est là en effet mon propos : quand on se néglige, que les chiffres sont mauvais : le bâton ! des radars en plus, des contrôles en plus, des… de la répression. Mais si l’on fait des efforts, si les résultats sont bons, voire excellents ? le bâton ! répression, limitations de vitesse, des radars en plus… le bâton ou le bâton, en somme.

Nos peu psychologues dirigeants n’ont jamais perçu, semble-t-il, que la carotte est aussi un outil d’incitation, mais à l’inverse du bâton. Récompenser les bonnes idées, les conducteurs vertueux, relâcher la pression là où elle est inefficace, vexatoire… il y a beaucoup à faire dans la valorisation des bons comportements.

Les brimades, les radars, les contrôles, mettez-les donc, « pour notre sécurité » comme vous dites, sur les cambrioleurs : il y a du boulot, les chiffres sont très très mauvais, pires encore depuis que je viens de l’écrire. Les résidence secondaires, c’est du pillage en masse, en ce moment. Au fait, « La Lanterne », c’est une résidence secondaire, non ? laissez des lumières allumées, faites semblant de l’occuper…

Tibert

De la couleur des céréales

La quenelle, la vraie, totalement apolitique et comestible, est généralement blanche, couleur crème, jaune pâle… la couleur de la farine, quoi. Avec du blé noir, qu’est-ce que ça donnerait ?

Mais trêve de sombres blagues pour introduire mon sujet 😉 notre gouvernement manque singulièrement de lucidité, est en train de faire un caca nerveux sur monsieur Dieudonné, cet « humoriste controversé », comme on dit. C’est, disons-le, complètement…

1° contre-productif. Jamais ce monsieur n’a bénéficié d’un telle pub’, et gratuite. Et ça mousse, et ça mousse…

2° liberticide. Certes les lois existent qui… gnagnagna… ordre public… troubles… antisémitisme… certes mais nous Français pratiquons un sport national, du même calibre que la resquille dans les queues et la pétanque :  nous fabriquons des tonnes de lois qui ne sont tout simplement jamais appliquées. Ce qui est en revanche clair, évident, visible à l’oeil nu, c’est qu’on veut baillonner ce monsieur.

Alors ? si ses propos sont odieux, contestables, détestables, les débats, les dénonciations, les manifs devant ses spectacles, le boycott, les articles clairement dénonciateurs etc… sont en revanche des réponses appropriées à la propagande « humoristique et controversée » de monsieur Dieudonné.

Et laissons les services fiscaux lui chercher des poux dans la tête, puisque poux fiscaux il y aurait, semble-t-il ? ça, en revanche, c’est de bonne guerre.

Tibert

PS : d’aucuns s’étonnent de voir la mansuétude avec laquelle on traite, en haut lieu de l’Intérieur, les provocations des Femen, ces vraies-fausses blondes dépoitraillées et peintes en rouge, au regard de l’acharnement anti-Dieudonné : c’est ma foi pas mal remarqué. J’ignore si les Femen se sont risquées à vociférer en anglais dans une synagogue ? non ? dans les églises, alors là, no problemo !

Ma foie…

Vous la connaissez sûrement, elle est célébrissime, « Il était une fois un marchand de foie qui vendait du foie dans la ville de Foix ; il se dit ma foi, c’est la première fois et la dernière fois gnagnagna…« . Eh bien, à propos de foie – pas de Foix, ni de fois, ni de foi – je lis dans un canard (*) sérieux, je lis, donc, qu’on soupçonne un chirurgien britannique de signer ses interventions de ses initiales, là sur le corps, dans le corps plutôt, de ses patients. On aurait déchiffré sur un foie greffé par ses soins, ses initiales : « SB ». Il est d’ailleurs logique d’écrire là où l’oeuvre s’admire dans sa splendeur : sur la pièce raboutée elle-même, pas sur le flanc interne d’un doigt de pied ou dans le sillon des fesses. Du tatouage de foie, en somme.

Cela remet en vogue une pratique hélas tombée en désuétude. Les artisans médiévaux signaient leurs oeuvres : « Machin-Truc hoc fecit » : en cas de litige, on savait à qui s’adresser. De nos jours, allez donc chercher sur le bas du chauffe-eau remplacé à prix d’or la signature, le monogramme « Allo-Plombard » du bricoleur pressé qui vous l’a branché comme ça peut.

Mais au fait, comment a-t-on découvert le poteau rose sur ce foie-ci, cette fois-là ? le canard reste muet là-dessus, sauf à nous dire que c’était au cours d’un contrôle de routine, la vidange des 15.000, ou le passage au pont pour vérifier les bas de caisses. Bref, petite révision « de routine », on ouvre, voyons voir voyons voir, et, ah ça alors, Good Lord, quel est le gougnafier qui vous a fait ça ? eh bien on a un début de réponse, deux initiales : une devinette. A défaut de sauter aux yeux, de trouver une vraie plaque signalétique détaillée rivetée sur le lobe gauche, on a un début de traçabilité. Important, ça, la traçabilité.

Reste à regretter que le renseignement essentiel manque, que la traçabilité s’arrête là  : QUI vous l’a refilé, ce foie, SON foie ? les initiales de l’installateur, OK, ça compte, mais la provenance ? c’est du bio ?

Tibert

(*) dans un canard ? ah bon ? les devins, les oracles, bref les haruspices étrusques lisaient l’avenir et la conjoncture internationale dans les entrailles d’animaux récemment sacrifiés ; pas forcément des canards. Récemment sacrifiés, enfin, je suppose, sinon bonjour les effluves ! et, justement, c’était dans le foie qu’on lisait le mieux : un foie ça se lit bien. Un foie de canard gras, de préférence : ça se lit encore mieux, et une fois déchiffré le message, ça peut resservir, avec de la compote d’oignons ou un chutney de figues.

L'art d'usiner à gaz

Un truc dont j’ai j’ai déjà traité, sur quoi j’ai déjà blogué… mais y a pas, faut y revenir ! délices de l’indémerdabilitude maladive, incorrigible chez nos concepteurs de traitements administratifs, cette fois-ci c’est la paye ! la paye des militaires, en l’occurrence. L’Armée en a marre, du logiciel de paye des militaires : « Louvois« , cette usine à bogues, cette cathédrale à la Dubout : ça ira rejoindre à la poubelle d’autres logiciels informatiques, illustres prédécesseurs, tous affligés d’une même tare : lourds, compliqués, fragiles, délicats, ingérables.

Et pourquoi ça ?

– parce que calculer des payes de militaires c’est très très compliqué, trop, d’ailleurs, mais c’est si agréable d’inventer des tas de cas subtils et des finasseries…

– parce que le logiciel veut tout faire, quand les finasseries c’est 3 % des cas grand maximum.

– parce que le développement de tels logiciels prend des années.

– … et au bout de 3, 4, 5 ans, quand le logiciel est fin prêt (enfin, presque…), on s’aperçoit que :

a) les techniques ont changé : la base technique est obsolète.

b) les besoins ont évolué : Louvois tape à côté de la cible, ne répond plus aux besoins actuels.

Alors on rafistole, on lime, on raboute… et on complexifie encore une cathédrale qui tient debout par miracle.

Et voilà, on constate alors, enfin, qu’il est plus sage de tout mettre à la poubelle, et de recommencer.

Evidemment, c’est très coûteux, ruineux. Pas pour l’entreprise qui développe les programmes ; elle, ça va bien, merci. Non, ça coûte à qui ? devinez ?

Mais, consolons nous, c’est très français, tout ça.

Tibert

Kaï kaï au large du Puntland

Je me suis trouvé des affinités avec… avec les pirates maritimes qui sévissent au large des côtes de Somalie et de la corne de l’Afrique ! eux aussi, Britney Spears leur fait mal, du moins quand elle « chante », si l’on peut dire. Moi c’est juste au Carrouf-Marquette ou chez GigaMegaSoldes que l’envie de fuir me tenaille, si j’ai oublié de me munir de mes tampons d’oreilles ; que voulez-vous, acheter des spaghetti ou des courgettes sur fond sonore agressif de glapissements rythmés en langue yaourt c’est dur.

Sur les côtes de l’Océan Indien c’est pareil : les pirates somaliens, du Puntland ou similaire, quand ils ont en vue un navire marchand, pourtant bien rebondi et alléchant, et qu’il leur déverse par dessus le bastingage et à cent décibels les hurlements cadencés et intraduisibles de la célèbre chanteuse anglo-saxonne ça leur caille les sangs : leurs Kalachnikov s’enrayent, leur détermination guerrière s’effrite, ils craquent, ils renoncent.

Le canard anglais, le « Sunday Post » à l’origine de cette information relayée par Le Monde donne des détails : les titres anti-pirates les plus efficaces sont « Baby one more time » (Chéri, encore une fois) et « Oops, I did it again » (Zut, j’ai  recommencé). je suppose qu’il y a là un enchaînement logique : le type à qui on demande de le faire un coup encore, (quoi ? je ne sais pas, j’ai pas bien compris), eh bien, ensuite il s’aperçoit qu’il a gaffé, qu’il a connement remis ça. Remarquez, il a la santé !

On apprend aussi, à lire l’article du Sunday Post, qu’il s’agit là de Culture Occidentale, et que ce sont les oeuvres de madame B. Spears qui ont été spécialement choisies par la marine marchande écossaise, car elles constituent aux yeux des pirates somaliens l’archétype, la fine fleur de cette Culture qu’ils haïssent et redoutent.

C’est un gros progrès accompli dans la voie (ou la voix ?) de la paix depuis 1938 : songez qu’à cette époque, c’était « Wenn ich das Wort Kultur höre, dann greife ich schon an meinen Revolver » (quand j’entends le mot Culture, je saisis mon révolver). De nos jours, c’est (en langue somali, mais je suis sympa, je vous le fais en français) : « Quand Britney Spears me glapit aux oreilles, je rengaine ma Kalachnikov« .

Tibert

PS : l’histoire ne dit pas si le personnel des navires menacés est équipé de tampons d’oreilles. Je suppose que oui, sinon ce n’est pas tenable.

Egyptologie chinoise

Un graffito chinois (un graffito, des graffiti, non ? ) remue les blogs : il faut dire qu’il est tout bonnement écrit « sur le corps du Dieu Amon à l’extérieur du sanctuaire d’Alexandre le Grand, qui est lui même à l’intérieur du temple d’Amenhotep III », à Louxor, en Egypte, Louxor, ça vous dit quelque chose ?  et pas un tag bombé, ça peut s’effacer – quoique… –  mais une sculpture au caillou pointu ou au canif, ou… Chapeau petit con, tu as laissé ta signature minuscule en dégradant un monument, ça y est tu es célèbre, et il n’y avait pas d’adulte responsable sur place pour te mettre un bon coup de pied au cul ou une baffe au moment de ta bouffée délirante.

Remarquez, les Chinois, paraît-il – c’est dans l’article dont auquel je vous cause – ont l’habitude de graffiter un peu partout, l’incontournable « cherche salope pour suçer » sur les murs des latrines, évidemment – j’ignore comment ça s’écrit en chinois – mais aussi, carrément, des textes gravés sur les parois de la Grande Muraille, et pourquoi pas sur le mausolée de Mao, tant qu’on y est ?

Je vous le fais remarquer : si ces abrutis avaient sévi au temps de Champollion, on n’aurait jamais déchiffré la Pierre de Rosette ! tout simplement… Il est vrai, confessons-le, nous avons eu, dans notre jeunesse, la faiblesse de graver des coeurs et des initiales sur des troncs d’arbres, en toute innocence – c’était con, déjà ! mais regardez autour de vous, et si vous êtes amateurs ou amateuses de vieux films, comparez les paysages urbains d’alors et de maintenant : aujourd’hui, le tag, omniprésent, laid, obscène, partout. Et il y a même d’anciens ministres socialistes pour trouver ça beau – sauf sur la porte cochère de leur immeuble, ça va sans dire.

Dépêchons-nous donc de visiter Pompéi et Louxor avant que les barbares finissent de les rendre illisibles. On brûlait des livres du côté de Nuremberg dans les années 30 : maintenant on anéantit l’Histoire, et ce n’est même pas justifié par une idéologie quelconque, aussi néfaste soit-elle : c’est juste des pulsions de primates.

Tibert

Se hablà french ?

Hier midi j’écoutais une controverse radiodiffusée entre deux camps, l’un soutenant l’introduction de cours dispensés en anglais à l’université, les contradicteurs réfutant cette initiative. Il se trouve d’ailleurs que c’est un projet de loi (encore une, ça s’empile, ça s’empile) en discussion aujourd’hui.

J’ai ainsi appris, écoutant tchatcher les protagonistes de ce débat, que les grandes écoles de commerce – et même de moins grandes – dispensent plein plein de cours en anglais, l’Essec étant carrément pour le 100 % rosbif-purée – la purée, ce sont les phonèmes « r » « wr » « th » « thr » etc… que les anglophones arrivent plus ou moins à distinguer et émettre, quand pour nous c’est du petit pot Premier âge.

Il se trouve en effet que pour nous autres Latins, l’anglais pose problème, les minables succès dans l’apprentissage de cette langue chez nous en témoignent. Certes c’est une langue grammaticalement un peu plus aisée que la nôtre (quoique…) ;  il n’ya pas de genre en dehors des humains (*), c’est tout « it » et ça simplifie, quand entre le français et l’italien la mer change de sexe. Mais pour qui se frotte aux postpositions c’est super coriace, vous collez un « by » « up » « down » « through » « under » etc… derrière un verbe apparemment peinard, et hop ça change tout, démerdez vous.

Mais entendons nous bien : si l’on parle d’  « anglais », c’est évidemment d’  « états-unien » qu’il s’agit. La langue anglaise doit son hégémonie actuelle 1°) à un passé colonial copieux – largement plus que le nôtre, 2°) au rayonnement « culturel » avec plein de guillemets des Etats-Unis, ce rouleau compresseur commercial. Et, j’oubliais, 3°) à nos serveurs de soupe, journaleux, commerciaux, si heureux dès qu’ils parviennent à larder leurs propos de termes anglais.

Et l’Europe là-haut, à Bruxelles-une-fois, en est à utiliser quasi exclusivement l’anglais. En hommage aux 2 pays, l’un dedans, l’autre dehors, qui font tout pour saboter cette belle idée. Piteux, « pathétique » plutôt, c’est le terme à la mode.

Mais voilà, ceux qui courent après l’anglais chez nous ont, encore une fois, et comme d’hab’, 2 métros de retard.

Ouno : c’est le chinois qui monte qui monte…  le commerce, c’est le chinois ! do you speak chinois ?

Doué : le chinois c’est indémerdable et trop ardu comme langue véhiculaire internationale, il faut carrément 16 bits par signe de chinois sur ordinateur, quand il nous en faut la moitié. Et je vous dis pas la calligraphie !  si en plus il faut réécrire toutes les notices techniques verticalement et en commençant par la fin, alors là…

Tré : c’est l’espagnol, le langage qui monte ! les Etats-Uniens s’y mettent à toute vapeur, les Hispaniques sont bientôt majoritaires aux States, leur culture vaut largement les autres, c’est une langue puissante et nuancée, et, divine surprise, c’est immédiatement dérivé du latin, intelligible à nos oreilles, et avec plein de mots copiés-collés : tenez, tous les ….tion, chez nous, ça fait …cion, tout simplement. Constitutution, constitucion ; émotion, emocion ;   amélioration, mejoria… enfin, presque.

Reste à Incarnacion et Pedro à modérer leur velocidad verbale ; ils sont certes perfectibles sur ce point : doucement, doooucement. Moderato cantabile, Dolores.

Tibert

Pas de genre en anglais, mais ce sont eux qui essayent de nous enfumer avec leur « gender » théorie aussi nocive que débile.

L'amélioration de la race chevaline

Moi vous me connaissez, quand je tiens un os (de cheval) à ronger, je m’y cramponne. La plus noble conquête de l’homme défraie nos chroniques hippiques, et ce n’est pas prêt de cesser, tant il y a à tartiner. Journaleux et blogueurs mes amis, nous tenons là un vrai minerai (de cheval).

Justement, à propos de minerai… la Rue89, pourquoi 89 je l’ignore, 69 je comprendrais, mais 89 ? l’Yonne, peut-être ? ou dix-sept-cent-89 ? ou 42 + 47 ? bref, Rue89 nous régale 😉 d’un article sur le fameux 😉 minerai de viande. Plus la peine de qualifier ça de minerai « de boeuf », c’est juste de la barbaque indifférenciée, boeuf sans doute, ou vache de réforme, cheval, âne, mulet, porc, va savoir… des muscles de bas étage, de la graisse et du collagène, le tout finement hâché, et, rassurons-nous, dans des conditions d’hygiène quasiment farpaites . Miam !

L’horreur, c’est que, dans les années 70-80, même mon chat n’en aurait pas voulu, du minerai, mais maintenant c’est dans les sauces bolognaises qui ne sont jamais jamais passées par Bologne. Ou dans les ravioli (un raviolo, des ravioli) en grosse boîte, qu’on verse avec leur odorante sauce à la tomate hollandaise dans un plat en terre, parsemés amoureusement de gruyère râpé avant de les faire gratiner 10 minutes au four. Ceux qui les mangent froids à même la boîte sont des inconscients, ils passent à côté de grands moments, de ceux où l’on peut vraiment parler de l’amélioration de la race chevaline !

Mais l’article que je vous cite ici donne dans le pathos à tort, à mon avis : « il est aussi possible de retrouver des parcelles de viande de porc dans des produits halal : c’est déjà arrivé et c’est bien plus grave« .

Objections votre Honneur :

– grave ? en quoi ? si le musulman pratiquant est de bonne foi, ne sait pas qu’on lui a refilé du minerai de porc pour du rumsteack – remarquez c’est quand même pas pareil – son Dieu ne peut pas lui en tenir rigueur, non ? ou alors c’est un Dieu à la noix, pas juste… un Dieu qui n’est pas à la hauteur de sa tâche, bref un Dieu pas valable.

– ensuite il n’y a pas que le hallal, il y a aussi le casher ! et si l’on peut déplorer que des kebabistes par exemple servent, à l’insu de leur plein gré ou pas, des ragougnasses de viande porcine, les Juifs sont prioritaires pour protester : chez eux le porc et le cheval sont interdits ! il leur faut des mammifères ruminants et à sabot fendu. Je sais c’est compliqué, en fait c’est ou ou et selon le cas, et puis le chameau, le zébu… mais tenez le Grand Rabbinat québecois donne le « La », aux particularismes locaux près, caribou, élan, orignal etc :

« Voici les animaux que vous pouvez manger entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre : tout animal ayant le sabot corné et bisulque [divisé en deux] et ruminant, vous pouvez en manger. Mais vous ne mangerez pas ceux parmi les ruminants et parmi les sabots fendus : le chameau, c’est un ruminant au sabot non fendu; le daman, c’est un ruminant au sabot non fendu; le lièvre, c’est un ruminant mais il n’a pas de sabot; le porc a le sabot fendu mais ne rumine pas ».

C’est clair maintenant ? le daman est interdit, mais justement, à ma connaissance, en Roumanie ils n’en ont pas, et puis personne ne sait ce que c’est ; le chameau c’est juste chez Pinder qu’ils doivent surveiller si on ne le leur pique pas ; quant au cheval il est doublement  interdit aux Juifs pratiquants, car non-ruminant, et à sabot monobloc. Triplement, même, pour les Juifs britanniques et pratiquants.

Au fait, j’ignorais que le lièvre était un ruminant -peut-être est-il dépressif, peut-être rumine-t-il, le lièvre, de sombres pensées. Tant pis, donc, pour nos amis Juifs pratiquants, ils ne goûteront jamais le lièvre à la royale, non plus que le homard Thermidor, bien que ce ne soit pas un ruminant. Mais ils pourront se rabattre sur le lapin domestique : il a, pour une raison qui m’échappe, échappé à la liste des interdits rabbiniques.

En somme, du lapin domestique dans le minerai de boeuf, ce serait bien moins grave.

Tibert

Paul Tauchart et Jean Cropet

On nous en a rebattu les coins de la Toile : Jean Topart, hélas, nous a quittés, nécrologie, regrets, quelle voix, ce sont les meilleurs qui s’en vont (sans oublier ceux qui le font par souci de ne pas trop se faire tondre).

Eh oui, Jean Topart, l’inquiétant toubib de « Poulet au Vinaigre« , etc etc. On le regrettera, eh oui, lui ne figurait pourtant pas dans la liste des Personnalités Préférées des Français, cette mascarade débile (cette année ce serait Omar Sy, paraît-il, l’inamovible Noah a craqué, je vous dis pas le séisme, c’est terrible !). Mais il en est un à qui je voulais adresser ce billet, et qui ma foi est mort tout discrètement, sans bruit, à peine un léger entrefilet ici ou là. J’ai nommé Paul Crauchet.

Je n’ai pas rencontré personnellement Paul Crauchet, je l’ai vu pour la première fois au cinéma dans un film estimable et frais, mais introuvable, hélas, aujourd’hui, dérangeante fiction post-soixante-huitarde passée à la moulinette de l’usure du temps. C’était « Bof, ou l’anatomie d’un livreur« , du dénommé Claude Faraldo, qui commit ensuite deux ou trois autres futurs films oubliés, tel « Themroc« , où Michel Piccoli, rien que ça, faisait du cannibalisme sur une dépouille de CRS… voyez le genre !

Bref… dans « Bof etc etc …« , que je trouvai épatant, Paul Crauchet, récent retraité ayant marié son fiston puis affectueusement  euthanasié son épouse pour lui éviter une vieillesse morne et pénible, vient habiter ensuite chez ledit fiston (livreur de boissons chez Nicolas ou similaire) dont la jeune  épouse n’est autre que la lumineuse Marie Dubois, on ne se refusait rien à l’époque ! et lui demande gentiment si, « de temps en temps, entre amis », il ne pourrait pas, si elle est d’accord, avoir, avec la copine en question, etc etc… vous voyez le topo ? : scénario impensable aujourd’hui, vous imaginez le scandale ? et je vous fais grâce de la scène où le livreur termine son repas face à sa compagne, laquelle lui demande « tu veux du dessert ? » : réponse vigoureusement affirmative, soupir complice de la copine (encore! gros gourmand !) qui monte sur une chaise et relève sa robe… fondu au  noir…

Pour la petite histoire, je rencontrai Faraldo, le metteur en scène, un soir du début des années 70 à Lyon : il venait présenter ce même film, si je me souviens bien… ciné-club, donc… il y eut une chaude discussion post-projection, au cours de laquelle nous échangeâmes sur les thèmes du film, y compris le dessert. Mais passons.

J’aimais bien et j’estimais Crauchet l’acteur, son flegme, sa voix, sa dégaine ; il n’avait pas un registre très large, mais un jeu sobre et de la présence, dans « L’armée des ombres« , dans moult films de Sautet, dans « Dernier domicile connu« , « Les granges brûlées« , etc etc : plein de bons trucs.  Pas de chance, départ inaperçu, il est « passé » quasi en même temps que Topart, qui lui a fait de l’ombre. Je lui donne ici un coup de projecteur, il le mérite, et un grand coup de chapeau.

Tibert