Le pied et la queue

( Gilles et John sont en train de viser soigneusement pour se tirer une balle dans le pied : qui c’est qu’ils bloquent sur les routes, qui c’est qu’ils tentent de priver de carburant ? plein de gilets jaunes. Sans oublier la popularité de ces blocages et empêchements récurrents, de plus en plus violents – les casseurs divers et variés ont compris qu’il y avait du fun et des coups à jouer, là – et qui emmerdent clairement la population… dont les gilets jaunes ).

Mais passons… on connaît l’absurdité de la mesure de la richesse d’un pays à l’aune du PIB : le Produit Intérieur Brut. Je puis, moi, vous augmenter le PIB, facile ! Creusez un gigantesque trou ; ça coûte un max, bien entendu. Maintenant faites-le reboucher bien propre : ça coûte un bras. Superbe augmentation du PIB = un max + un bras. Au total vous n’avez rien produit de tangible, d’utile ; vous avez juste augmenté le PIB. Eh bien on a des tas d’exemples de ce genre d’opérations stupides mais juteuses (dans mon exemple, juteuses pour les entreprises qui creusent et bouchent les trous) : par exemple, entretenir des hordes de fonctionnaires fort coûteux, pour encaisser trois ronds d’une obscure et absconse niche fiscale peu productive.

Eh bien on y vient avec les carburants, dans un circuit qui se mord la queue de manière saisissante : on taxe, re-taxe et re-re-taxe les carburants que ç’en est un vrai bonheur. Les pauvres Français, pourtant durs au mal et aux taxes, finissent par hurler à la spoliation – surtout ceux qui doivent absolument utiliser leur bagnole. Que faire ? eh bien on va sortir d’un chapeau de Bercy un délicieux et complexe faisceau de mesures destinées à  vous redonner de la main gauche, pour acheter de l’essence,  les taxes perçues de la main droite quand vous achetez de l’essence. Pas mal, non ? d’autant plus que ça donne du boulot très qualifié à des palanquées de fonctionnaires, qui sans cela en seraient réduits à jouer aux fléchettes, surfer sur Youyout’entube, ou se creuser les méninges à concevoir de nouvelles taxes. Vous n’allez pas tout de même imaginer qu’on va leur faire creuser et reboucher des trous ?

Tibert

Du jaune et du hors-sol

Gilles et John ont leur martyre, une mamie, en plus : les Français Insoumis et leurs potes en Révolution Permanente en rêvaient au printemps, histoire de monter la mayonnaise et « faire coaguler les luttes », comme on dit, et… ce sont d’informes conglomérats de citoyens en tenue DDE de chantier ou de bord d’autoroute, excédés par les annonces bi-hebdomadaires de nouvelles taxes, qui y ont eu droit. De profundis, mamie au gilet jaune, vous n’aviez ni cherché ni mérité ça.

Ne nous y trompons pas : c’est tout et n’importe quoi, ces gilets jaunes, des revendications de tous bords, une cacophonie de sensibilités – supprimer des taxes, oui, mais en remettre d’autres… pour les autres ! – mais un jingle, un leitmotiv  commun : qu’on arrête de nous faire toujours plus les poches ! Pointons ici LA structure qui y est VRAIMENT pour quelque chose, j’ai nommé Bercy, à Paris, le vaisseau-amiral de nos Phynances, ce monstre froid qui calcule et ponctionne, calcule et ponctionne, etc. Gageons que nos Grands Chefs, là-haut, ne réalisent pas vraiment… ils sont hors-sol.

Ici les aberrations et chimères écolo-gauchistes héritées des ministères Rouge-Vert-Ayatollah de mâame Duflot et similaires pèsent lourd : c’est à cause de ces beuglements de sirènes vertes (antienne : «  des taxes, plein de taxes pour un avenir plus vert« ) que nos factures Edf, gaz, carburants, recyclage, taxes de verdure diverses et variées enflent et embellissent – et maintenant débordent.

Benoîtement et sans vergogne, après nous avoir poussés au diésel, les voilà, de leur perchoir, qui nous admonestent : il faudrait que nous, braves pioupious, achetassions fissa, et plus vite que ça ! des machins électrifiés dont on ne sait pas comment ni où les recharger, et dont la facture atteint allègrement les trente-mille euros, même « aidés », pour avoir quelque chose d’approchant de ce qui roule de nos jours aux carburants fossiles… mais, ils réalisent ? non, manifestement, ils ne réalisent pas. Monsieur De Rugy, le ministre écolo de l’écologie, y va de son « scrogneugneu » : « Il faut absolument sortir de ce piège du tout voiture, tout pétrole, tout diésel dans lequel nous nous sommes enfermés si longtemps« . Nuance, mon prince : « … nous vous avons enfermés si longtemps ». Et puis, monsieur De Rugy, nous retrouvons là les vieilles lunes expérimento-sociétales des ayatollahs tout verts, qui veulent absolument entasser tout le monde dans les centres-villes, allez hop plus besoin de bagnoles, et puis bien entendu ce sera des zones piétonnes, comme le projette mâme Hidalgo pour le prochain mandat – elle s’y voit déjà.

Fait nouveau : c’est largement provincial, ce mouvement de Gilles et John: les 80 km/h « allez hop pas de rouspétance » injustes et parisiens, et les factures de carburant à l’enflure ce sont les provinciaux qui les prennent en pleine poire. Sûr que ça laisse impavides les trottinettes électriques du Ministère des Transports – comme, en son temps, le vélo démonstratif de madame Taubira ; des beaux quartiers de Paname à d’autres beaux quartiers, n’est-ce-pas, ça se passe sans problème !

Tibert, tricot à nuances bouton d’or.

De la logique des particules fines

( Au secours ! madame Ségolène n’exclut pas de se remettre au concours de l’Elysée en 2022, son ex « Normal-Moi » prévient qu’il va revenir (attention ! si vous êtes pas sages, Pépère va revenir ! ), et mâame Hidalgo veut piétonniser les quatre premiers arrondissements de Paris… lors d’une prochaine mandature ! sommes-nous dans un film de zombies ? un mauvais cauchemar ? et de se réveiller haletant, en sueur, hagard. )

Mais passons…  prenant enfin conscience que rien ne paraît logiquement argumenté dans leur hystérie anti-diésel (c’est-à-dire que 34 milliards d’euros de taxes sur les carburants, ça met quand même du beurre sur les tartines) : l’essence pollue, elle aussi, et puis la voiture électrique est un casse-tête à recharger, outre qu’elle ne fait que repousser les problèmes de pollution chez les autres, Colombiens, Chiliens, Chinois etc… nos Chefs, donc, poussent leur logique : ils s’avisent enfin que les chaudières au fioul, elles aussi, sont au fioul ! donc haro itou sur les chaudières au fioul, y a pas de raison. Gageons que la bonne vieille bécane au gasoil, quinze ans d’âge, qui a coûté pas mal cher, et qui ronronne dans le garage ou l’appentis va rapidement aller à la ferraille : on va, scrogneugneu, nous amener tout partout le gaz de ville dans les campagnes, concrétisant ainsi la suggestion d’Alphonse Allais. Ou bien faire enfin baisser drastiquement les coûts des citernes à propane, les rendant quelque peu concurrentielles… le « yakafaukon » tombé d’en haut est à l’oeuvre, mes amis, je le sens bien.

Tibert

L’aveu

( Une façon Canard Empêtré, que je vous ressers aux fins de vous mettre de bonne humeur : citation du Monde d’il y a quelques jours… « Ce que le président de la République a demandé au gouvernement – et on y travaille -, c’est de s’assurer que la transition écologique ne laisse personne sur le bord de la route« , a déclaré Elisabeth Borne sur France 2« . Borne, la ministre des transports. Au bord de la route… Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites ! )

Mais bon… je lisais hier ce truc décoiffant dans le Parigot-en-France : la mairie de Paris pleure car les recettes de stationnement ne seront pas aussi juteuses que prévu. Il va manquer 100 millions ! Un rapport interne énonce que « le niveau de FPS (*) reste très faible par rapport à la budgétisation » : un tiers de ce qu’on espérait ! Pire, c’est idem pour les mises en fourrière, pas assez juteuses. Comment va-t-on boucler le budget ?

Voilà… Parigots-têtes de  vaches à lait, vous pensiez que les nouveaux tarifs croquignolets des prunes-FPS allaient permettre à la mairie, avec votre aimable collaboration, de boucler un budget ambitieux en matière d’hébergement des « migrants » (des « migrantes », en fait) dans les salons de la Mairie, de préservation de l’environnement, d’achat de véhicules de fonction non polluants ou de trottinettes, vélos électriques… pour les élus, de remplacement des chaudières au fioul des locaux administratifs par des poêles à granulés de bois ou des clim’s réversibles ? il va falloir vous arracher un peu, forcer sur le stationnement interdit, abandonner vos bagnoles sur les passages-piétons, devant les casernes de pompiers, que sais-je ! bref voler au secours des pauvres « contractuels » qui  vont certainement se faire engueuler, faute de rendement. Un peu de civisme, que diable !

Tibert

(*) FPS : Forfait Post Stationnement, alias La Prune… la contravention, la contredanse, quoi… FPS ça n’évoque pas du tout une ponction sur le compte en banque, ça fait technique et quasi anesthésiant. Dormez, je le veux, pendant que je vous prélève cinquante petits euros mignons. C’est pour la bonne cause, vous vous paierez un restau de moins…

De la facturation des blablas

La SNCF, qui maintenant verrouille tous azimuts ses offres – billets nominatifs, je vous en ai causé, comme si la fourniture d’un siège dans un train pour se déplacer d’un point A vers un point B présentait une différence entre Pierre, Paul ou Jacques, pourquoi nominatif, qu’est-ce que ça peut faire ? (*) – et force la main (**) pour ses TGV « Oui-oui », la SNCF, donc, revend ses bus Macron « Ouibus » à Blablacar. Les bus Macron, enfin une idée qu’elle était bonne, mais mal foutue, sabotée, avec des gares routières souvent minables ou inexistantes. Et puis des bus qu’on est quatre de front dedans, serrés comme des harengs en caque, alors que les cars de tourisme modernes vous casent à trois par rangée, pas plus. Mais bon… le Français sait se serrer, pas vrai ? sans rouscailler…

Blablacar, ce fut au départ une bonne idée, simple, conviviale, on offre ou on demande une place pour aller en bagnole de X à Y en passant par Z, pas trop cher ; et puis les gros sabots des « managers » se sont pointés, y avait du blé à faire, et maintenant voilà c’est une boîte avec tout ce que ça implique, qui prend son gros pourcentage au passage, impose ses règles, vous catalogue, vous cible, vous facture, etc. De profundis l’esprit de blablacar, place au bizness. Pourquoi Blablacar achète les Ouibus ? on le saura bientôt. Simple mise à mort via une filiale, ou espoir de faire des profits ? attendons et observons, les financiers sont à la manoeuvre.

Tibert

PS – Scène de la vie quotidienne… trois djeunes assis sur un muret de pierre dans un jardin public, éclusant chacun sa boîte de bière « Heineuquenne » 33 ou 50 cl, je n’ai pas l’oeil assez exercé… je suis repassé vingt minutes plus tard au même endroit. Les trois boîtes de bière par terre, les trois djeunes partis ailleurs. Je ne dirai rien de l’aspect similaire des individus en question, on me soupçonnerait de… va savoir, et puis les statistiques en cette matière sont interdites, comme chacun sait.

(*) J’ai lu il y a quelque temps un commentaire là-dessus, savoureux : « Ben moi je pense que pour les billets longue distance c’est normal que ce soit nominatif« . Puissant… d’une logique impeccable ! Comme disait en substance Albert Einstein, le génie a ses limites, la connerie, non.

(**) La nouvelle et débile gare TGV de Montpellier, je vous en ai aussi déjà causé, bâtie au mépris et en contradiction totale avec l’intérêt des clients ( on dit « usagers », ça fait comme si on ne payait pas). Ou comment perdre une heure pour gagner trente minutes. Les « bons » trains  vous contraignent à y aller ou y descendre, sinon c’est plus cher… horaires moins pratiques… L’ « ancienne » gare du centre-ville, bien plus facile d’accès, et qui a été rénovée tout récemment à grands frais avec un superbe grand parking tout neuf à côté, eh bien… les billets sont plus chers. Ou comment foutre en l’air l’argent public – pas foutu en l’air pour tout le monde, rassurez-vous – et piétiner l’intérêt général. Demandez-vous pourquoi.

Des armées mexicaines et des selfies

(Les Etats-Uniens ont voté hier… à cette occase, je vous-nous rappelle ces chiffres éloquents : USA, 325.000.000 d’individus, 435 + 100 = 535 élus aux deux chambres… France, 65.000.000 de citoyens, 577 + 348 = 925 élus, députés et sénateurs. Soit… USA : 1,65 élu par million d’habitants ; France : 14,25 … y a pas photo, comme on dit. Huit et demi fois plus de « représentants du peuple », qui émargent au budget de l’Etat, que vous et moi finançons (en principe, notre démocratie devrait fonctionner au moins huit fois mieux que celle des USA, mais j’ai des doutes). Les taxes sur le carburant pourraient baisser drastiquement si nous cessions d’entretenir cette armée mexicaine d’élus, qui – cerise sur les profiteroles – bouffent du carburant pour leurs voitures de fonction et sans regarder les prix, vu que c’est à nos frais – et les voitures avec. On me dit que c’est de l’essence, pas du gasoil ? aaah ! ça va tout de suite mieux).

Mais c’est terriblement populiste ce que je vous dis là… je sais, je sais. La fine démocratie que la nôtre, au plus près des Français, au total UN élu pour 100 habitants, record du monde. Ruineuse, certes, mais faut ce qu’y faut, non ?

Mais au fait : j’écoutais hier une émission de radio, et j’ai retenu cette note d’une intervenante, à propos des moeurs actuelles. Elle disait ceci : au Louvre, les foules de visiteurs vont évidemment vers la salle de la Joconde, Joconde obligatoire, mais au lieu de contempler son immuable sourire finaud – enfin, tenter de l’apercevoir – on lui tourne le dos : on se fait un selfie avec Mona Lisa ! C’est comme ça maintenant. J’y ajoute mon grain de sel : hier j’ai fait l’erreur – trop de monde dans les rayons – de faire des courses de fond (bières eaux minérales (*) pinards sucres farines et j’en passe) au SuperMahoussRabais pas trop loin de chez moi : ça m’a pris une bonne heure entre la prise du caddie vide et la sortie… une jeune nana a fait quasi pile-poil le même parcours que moi, même entrée, parcours voisins, sortie au même moment. Tout en remplissant son panier à roulettes, elle causait au téléphone, kit « mains libres », mobile dans la poche arrière du jean, tenant son mini-micro d’une main pour le rapprocher de la bouche… aperçue comme ça  au début, elle était comme ça pendant nos divagations parallèles, et comme ça à la caisse. Une plombe à bavasser dans son micro ! qu’est-ce qu’on peut raconter pendant une heure ? mais non, je ne l’ai pas vue faire de selfie, il n’y avait ni Macron, ni Mona Lisa.

Tibert

(*) Je snobe par principe les eaux minérales, l’eau du robinet – pas du tout gratuite – devrait être correcte et suffire ; mais là où je crêche présentement, l’eau n’est vraiment pas fameuse, terriblement calcaire, goût assez prononcé  : alors, on boit de l’eau minérale…

 

Madone et maldonnes

Je suis béat d’admiration devant l’entêtement et la mauvaise foi – la faux-culterie, pour être plus imagé – de nos Grands Chefs : il faut l’oser ! entendre Philippe Premier, depuis le Vietnam ou ailleurs, justifier les augmentations « scrogneugneu » des carburants « pour sauver la Planète« , c’est un grand moment « les yeux dans les yeux » de mauvaise foi. Il est bien clair pour tous que c’est depuis des lustres une des rentrées de fric favorites de nos bons et imaginatifs fonctionnaires de Bercy, et c’est si commode ! on en a absolument besoin, pas vrai ? il faut y passer, à la pompe. Il faut raquer, nolens volens, c’est réglé comme du papier à partoches.

Evidemment la pollution vient des voitures, mais pas que ! oh non pas que… tenez, les industriels… et les chauffages au fioul : j’en connais des tonnes de gens qui se chauffent au fioul, dans nos campagnes, vu que le gaz de ville… reste dans les villes – les canalisations vers les hameaux c’est trop cher pour des bouseux – et que les citernes à propane, sous l’oeil impavide et goguenard de la DGCCRF (censée surveiller la concurrence loyale et les fraudes) sont la chasse gardée et super juteuse de cinq ou six larrons en foire (*). Eh bien, le chauffage au fioul, ça ne pollue pas ? hein ? bien pire que les bagnoles ! il n’y a pas de filtres à particules… mais qui propose, là haut chez nos Chefs, aux mauvais Français qui s’en servent salement, de passer à des chaudières propres avec du gaz à tarif raisonnable, voire, rêvons un peu, subventionné ? ou avec des pompes à chaleur abordables ? silence de mort… apparemment ce n’est pas tendance. Alors ? alors polluez, polluez, on va en emm… asticoter d’autres, au hasard… les z’automobilistes, tiens.

Mais au fait : Ségo, notre Madone des Pôles et de Melle (dans le 7-9) réunis, madame Royal, dans un article que j’ai apprécié, s’en prend, elle aussi et comme moi, aux taxes obstinément croissantes infligées aux automobilistes. Lisez donc ça : c’est du nanan. Madame Ségolène, nonobstant un opportunisme sous-jacent et que je subodore, vous parlez d’or.

Tibert

PS – Tiens, Notre Macronibus Rex vient de confirmer ce que dit son bras droit : « J’assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l’essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail ». Certes… noble cause… eh bien, soit, et pour préserver le pouvoir d’achat des Français, et enfin casser cette sale habitude de tout mettre sur  le dos des automobilistes, « y a qu’à » baisser la fiscalité des deux types de carburants pour qu’ils soient alignés. Pas con, hein ?

(*) Vitogaz Antargaz Finagaz Primagaz Butagaz, les trois mousquetaires-gaz du propane en citerne à tarifs soignés, plus Repsol par-ci par-là au Sud-Ouest, et puis quelques frontaliers… pour les frontaliers.

C’est fou ce qu’ils comprennent bien

J’ai demandé à mon engin de fouilles sur la Toile de me trouver des articles sur « Je comprends la colère« . Tenez, vous ferez le test si ça vous chante, c’est instructif : ils comprennent, tous ! c’est fou ce qu’ils comprennent. Madame Buzyn comprend la colère, monsieur Sarkozy aussi, et puis Dupont-Aignan, et le préfet de police, etc. Dernièrement c’était le Premier Philippe qui comprenait la colère des automobilistes, et plus récemment c’est le suppléant de monsieur Hulot, De Rugy, qui lui aussi disait « comprendre le mécontentement » – vous admettrez que c’est assez voisin comme discours.

Mais, il y a un mais. Ils comprennent la colère (le mécontentement si vous y tenez) MAIS ! car le discours standard c’est « jecomprendslacolèremais« … mais monsieur De Rugy le dit : « Le but n’est pas de renoncer aux nouvelles taxes prévues pour 2019« . Aaahh ! chers auditeurs, vous aurez donc, c’est réglé comme du papier millimétré, de nouvelles taxes sur les carburants, la mule n’est pas assez chargée,  « pour lutter contre la pollution« , of course ! l’écologie-tarte-à-la-crème en plat unique. « On taxe moins le travail et on taxe plus la pollution« , rugit monsieur le ministre. Qu’on n’ait pour se déplacer (et se déplacer pour travailler, ça aussi ça existe) aucune autre solution que la bagnole – qui pollue, certes, qu’y puis-je, comme polluent ma brosse à dents en plastique et mes chaussettes en fil synthétique – sur quasiment tout le territoire sauf les métropoles, ça ils comprennent, si si, mais ils s’en tapent.

Ils s’en tapent… et puis que la voiture électrique soit un truc super polluant, pas écologique pour deux ronds, ils le savent, en fait, mais peu importe ; il s’agit de taxer. De même que du « choisissez le diésel, c’est bien mieux » ils sont passé sans vergogne à « le diésel, berk, surtout débarrassez-vous en« , ils sauront s’en aviser plus tard quand à force de taxes et de lubrifiant ils nous auront contraints à passer à l’électrique et aux batteries : il sera alors temps de taxer durement ce mauvais choix pour que nous enfourchions, nolens volens, le nouveau dada du moment, à l’huile de colza, à l’hydrogène, au solaire, au plutonium aromatisé ou autre savoureuse solution miracle pour sauver la planète et – heureuse coïncidence – remplir les caisses de l’Etat.

Tibert

L’invention de l’eau tiède, enfin

( La mairie de Paris vient de se voir encore une fois envoyer sur les roses avec ses voies sur berges pour les piétons flâneurs et autres happy-few tandis que la valetaille qui a besoin de sa bagnole se morfond sur les quais de surface… deux à zéro, reste évidemment à la mairie de Paris de contester derechef, etc etc : quand on ne veut pas reconnaître, madame Hidalgo,  qu’on a pris des initiatives iniques et dommageables, on s’entête… à suivre, donc. )

Et puis notre gouvernement, décidément un des plus féconds en taxes nouvelles – ils y vont à donf, c’est sidérant ce que ça taxe – veut fluidifier le trafic des autoroutes au passage des péages. Eh oui, amis lecteurs, je vous en avais  causé : les autoroutes ça va encore, ça roule couci-couça, mais les péages c’est terrible : ça bouchonne abominablement, c’est une plaie. Chez nos voisins ? ça va très bien, merci, et de plus ils sont moins chers… à Singapour, tenez, chaque voiture a un boîtier radio, et les portiques qui surplombent les routes « lisent » à la volée ces boiboîtes pour facturer ce que de droit. En France on n’est pas aussi avancés techniquement, vous pensez bien.

Mais j’y songe : en France en payant un « pass », un abonnement, on passe, justement, les péages sans s’arrêter (on roule douuucement devant le poste de péage). Donc ça existe ? eh oui ça existe, on n’est pas si ringards que ça, mais IL FAUT PAYER l’abonnement. Vous pensez bien que les sociétés d’autoroutes n’ont pas loupé cette fabuleuse occase de vous faire casquer EN PLUS pour ne pas bouchonner, ou bien vous résigner à bouchonner à chaque péage, sur ces autoroutes déjà les plus chères d’Europe.

Moi je vois bien une possibilité : que nos chefs, pour une fois courageux, prennent enfin NOTRE intérêt en considération, et sachent expliquer aux gestionnaires d’autoroutes que, dorénavant, tout le monde passera les péages sans surcoût avec ce système de « pass ». Ils se sucrent déjà plus que suffisamment, et puis rouler à 130 pour perdre des quarts d’heures entiers à chaque barrière – sur la Côte d’Azur il y en a tous les 300 mètres, j’exagère à peine –  c’est idiot, c’est minable, lamentablement mercantile, et indigne d’un pays qui se prétend moderne.

Tibert

PS – d’ailleurs techniquement nos postes de péage sont pas mal en retard : pour payer en sou-sous il faut presque partout insérer ses piécettes une  à une dans la fente – et ça peut tomber, etc… avec les emmerdes qui vont avec. Dans les pays un peu évolués, on vous propose un « panier » large et facile d’accès, vous y balancez vos picaillons en vrac, et ils s’en débrouillent ! pas croyable. Chez nous on sait pas faire ça… mais ça permet d’admirer le paysage plus longtemps en faisant la queue derrière celui qui a fait tomber une pièce de deux balles et la cherche sous ses roues après avoir réussi à entrouvrir sa portière suffisamment pour se contorsionner hors de sa bagnole.

C’est légal oui ou zut ?

A l’heure bénie – enfin ! merci merci Léticia ! je cours, que dis-je, je vole chez mon disquaire 😉  – où l’album posthume de Djohnny se vend comme des croissants frais un dimanche matin, grand bien leur fasse et chacun voit midi à  sa porte, Le Monde et d’autres – mais pas le Parigot, qui préfère titrer sur Feu Smet – révèlent des magouilles boursières complexes et très juteuses qui ont, paraît-il, spolié les gouvernements de plusieurs pays, dont le nôtre, des énormes rentrées fiscales qu’ils auraient été en droit d’attendre. En cause, les banquiers, évidemment, et les organismes boursiers-financiers…

En gros, la bidouille consiste, le jour même de versement des dividendes d’actions, à revendre pile-poil au bon moment ces actions à des comparses dans des pays moins taxés, de sorte que ces dividendes, plouf, n’y sont plus, pfuuuit, partis ailleurs, avant de revenir dans de meilleures conditions, moyennant un pourcentage pour les compères de l’autre côté. Hier midi les radios glosaient sur la chose : « opérations à la limite de la légalité« , récitaient en choeur les speakers vu que c’était le papier de l’AFP qu’on lisait mot à mot. Moi ça m’interroge : ou bien c’est légal, et alors les finances publiques se font plumer parce qu’incapables de mettre les verrous là où il en faut – ou complices, va savoir ? : incompétence crasse ; ou bien c’est illégal, et alors comment se fait-ce qu’on ait mis quinze ans à s’en aviser ? cinquante-cinq milliards d’euros, c’est tout sauf une petite fuite de pas grand-chose. De quelque côté qu’on tourne la question, la conclusion est la même : les financiers sont plus astucieux que nos fonctionnaires des Finances ! qu’est-ce qu’on attend pour leur proposer des postes à Bercy à la place de nos ronds-de-cuir ?

Tibert