Qualité, brand safety et transparence

( L’actualité me gonfle, par ces temps de mi-automne : le Macroléon rumine en silence – à vrai dire, il n’est pas idiot qu’il se fasse quelque peu oublier après ses lamentables selfies aux Caraïbes – et la classe politique récite ses classiques, sans surprise ni conviction. Attendons pour voir, donc ).

Mais au fait : « qualité, brand safety et transparence » sont les trois mamelles de Ligatus, ce leader du native advertising, c’est lui qui l’écrit dans un français impeccable, où il manque toutefois l’implémentation, le B-to-B et le win-win. Ligatus ? voyez les canards-sur-Toile, qui invariablement nous proposent en queue d’articles, et nonobstant les efforts d’un bloqueur de pub, des « contenus sponsorisés par Ligatus » : des bagnoles, des « kärchers » pour vos intestins, le prix des monte-escaliers, la douchette géniale qui…, encore une bagnole, une autre… bref de la pub invasive, répétitive et qui en plus nous prend pour des billes. Ligatus pour les gâteux, en somme.

Mais le choix des « accroches » n’est pas innocent et pose question : les monte-escaliers, c’est pour les séniors, façon « Notre temps » et  « Veillée des Chaumières » (il manque la baignoire qu’on n’a pas besoin d’enjamber) ; les aliments pour nettoyer les intestins ça cible le troisième âge chroniquement constipé, etc. Les bagnoles ? que des modèles pépères. Bref Ligatus s’adresse aux anciens – des anciens qui surfent sur la Toile, tout de même. C’est bien vu, comment ont-ils fait ? j’en suis un ! C’est vrai que la démence sénile et l’envie absurde d’acheter n’importe quoi me guettent, tête chenue et doigt tremblotant sur le bouton de la souris, des fois que je cliquerais par maladresse ?

Tibert, plus côté à l’Argus.

Discret assassinat du composteur

On se gargarise, là-haut chez nos Chefs, de nous « redonner du pouvoir d’achat« , le pouvoir d’achat y a qu’ ça !. Eh bien, tenez, un exemple probant : un couple de mes amis voyageant de Paris-Gare de Lyon à Montpellier (*) avec des billets SNCF normaux a eu un mal fou, d’abord à trouver un composteur – il semble qu’une mystérieuse épidémie les décime – puis à passer les tout neufs portillons à lecture optique qui commandent l’accès au train à quai, comme à Roissy. Avec l’aide d’une préposée soupçonneuse (« Vous les avez achetés en France, ces billets ?« ), ce fut cependant possible.

Mais désirant racheter par Internet des billets fissa-fissa – c’est l’ouverture SNCF de la chasse aux offres Prem’s de Noël – ils ont constaté qu’il était obligatoire de les prendre sous forme « e-billet« , électronique et nominatif. Ahhh ? eh non, il n’y a plus la case permettant de choisir un bon vieux billet-carton. C’est bien fâcheux, car de ce fait on ne peut plus revendre son billet en cas d’empêchement, sur TrocDesTrains.fr, Kelbillet.com ou autres. Cerise sur la gênoise, c’est 35 euros prix plancher, alors que c’était 25 il y a peu : + 40 % d’augmentation, merci la SNCF et le pouvoir d’achat !

C’était donc fini, le billet-carton « anonyme » ? mes amis ont résolu d’aller les acheter à la gare (*), aux guichets. Vingt minutes de poireau, et ils purent s’entendre dire par un Chef – le guichetier ne le savait pas ! – que oui, ou plutôt non, c’est terminé le billet Prem’s en carton : ç’en est fini de la possible revente, et de l’anonymat du voyageur. La SNCF s’est bien gardée de communiquer sur la chose, évidemment. Et les plates-formes de revente de billets vont pouvoir se mettre au chomdu.

Détail rigolo : dans leur train, mes amis ont entendu le contrôleur – il n’a pas contrôlé, en fait – demander aux passagers de « respecter leurs places » ! eh oui… l’informatique… facile, le chef de train a le plan de l’appareil, les sièges occupés, les noms, les cartes de réduction, les tarifs – il pourrait en savoir beaucoup plus s’il en avait le droit, sauf la marque de mon slip, que je garde secrète – et peut viser pile-poil le suspicieux du 7-92 qui a payé avec une carte Militaire ou Famille Nombreuse. Mais ce rebelle, ce mauvais Français du 7-92 est allé se vautrer dans un carré vide en bout de voiture : vous pensez, le train était rempli à peine à moitié ! Avec des fers aux pieds, peut-être ?

Tibert

(*) … à Montpellier-St-Roch, la gare, quoi. Pas cet ersatz de hangar-TGV planté au milieu de nulle part et des herbes folles à 6 km du centre-ville, avec bien entendu parking et navette payants ! 30 minutes gagnées sur le trajet vers Paris ? une heure de perdue à  regagner la ville : c’est le progrès, mais si, mais si, puisqu’on vous le dit.

A tordus, tordu et demi

( La ville de Chalon sur Saône avait supprimé les menus de substitution « sans porc »  les jours de porc dans les cantoches scolaires : en effet ça nécessitait, dixit le maire, le fichage nominatif des élèves juifs et musulmans, fichage contraire à la Loi… eh bien il se trouve que la Justice n’en veut pas, de la suppression en question, et donc il faudrait supprimer la suppression d’absence de porc… (vous suivez ? ). Bref au pays d’Ubu et de la laïcité qui part en quenouille il faut fournir des repas « sans porc » mais en fermant les yeux : il est interdit de savoir. Et dém… brouillez vous avec ça ! )

Mais au fait : un truc assez désopilant… la boîte de monsieur Elon Musk, le milliardaire qui fabrique des bagnoles électriques bon marché  😉  « Tesla »…  eh bien en bourse cette boîte subit des secousses violentes, du fait d’un PDG assez surmené, qui manoeuvre un peu « à vue » et sans trop de cohérence ces temps-ci. C’est une info plus très fraîche, mais je la trouve assez mignonne. Je cite Huffington : « Des investisseurs et des financiers ayant parié sur l’effondrement du titre Tesla ont déposé plainte, accusant Elon Musk de manipulation de cours« . Quand on parie sur la baisse d’un titre, c’est classiquement qu’on fait du « short » : on vend les titres – qu’on ne détient pas, c’est curieux mais c’est comme ça – au prix X, comptant que lorsqu’on devra les acheter en fin de mois pour régulariser la bidouille, ça aura baissé : X-Delta, et on empoche la différence ! Le « short » (qui est une manip artificielle et pour tout dire contre-nature) s’accompagne en général de vigoureuses campagnes de dénigrement et d’intox négative, pour aider à la baisse. Et ces vautours pleurent qu’on les a baladés ? mais c’est bien fait, je suis bien content. L’arroseur arrosé, le boomerang qui revient dans la margoulette, etc. Enfin une information boursière qu’elle est bonne.

Tibert

Courte vue

Juste un mot sur les ophtalmologistes, opticiens, orthoptistes… on sait que le médecin ophtalmo est un être rare, difficile d’accès, que pour le rencontrer il faut s’armer d’une patience à toute épreuve. La Cour des Comptes propose des pistes pour bricoler des solutions… car manifestement ça merde, la santé des yeux, même la Cour des Comptes le voit. Alors, voilà l’idée, des petites tâches simples des ophtalmos, « Qu’est-ce que vous lisez, là ? AZERTYUIOP ?  » qu’on confierait aux petites mains opticiennes… petites mains qui se portent pas mal déjà, à voir les rutilantes devantures d’opticiens fleurir partout dans nos villes ; c’est manifestement un métier juteux que de vendre des lunettes.

Mais disons les choses crûment : c’est de volonté délibérée que nos Chefs, depuis des lustres, font l’impasse sur la santé des yeux et serrent le kiki à la filière ophtalmo. Car, imaginez-vous, ça coûte cher à la Sécu, ce genre de soins. Donc tant pis pour les yeux, on numérusse claususse tant et plus, et obstinément, et voilà ! des praticiens rares et inaccessibles, et que les patients se dém…brouillent avec ça.

Alors la ministre de la Sécu claironne l’équilibre bientôt atteint, bravo l’artiste, bel effort : victoire à la Pyrrhus, sur un paysage sanitaire minable et inquiétant, conjuguant déremboursement, renoncement aux soins et déserts médicaux. Combien de glaucomes, de DMLA ont bousillé la vue de nos concitoyens faute d’avoir pu consulter à temps et plus aisément ? Il paraît qu’on se décide enfin à débloquer les quotas de toubibs… acceptons-en l’augure ! sachant que pour les ophtalmos il faut une bonne douzaines d’années avant qu’on en perçoive l’effet, ce n’est pas demain qu’on verra – si on voit encore quelque chose ! – la situation s’améliorer.

Tibert

 

Bienvenue au cauchemar

Je vous en causais il y a peu.. juste une hypothèse… et voili-voilà, ça y est ! Chers automobilistes parisiens qui me lisez, vous allez pouvoir vous flinguer, ou revendre votre caisse et puis déménager dans une ville moins infecte, plus humaine. La ville de Paname avec ses 1.200 caméras de rue va vous traquer – enfin, vous et tout ce qui affiche une plaque d’immatriculation lisible. Les piétons, vélos, trottinettes, monoroues… y échappent, donc, nonobstant toutes les conneries qu’on peut faire à pied, à vélo ou à trottinette. Clairement, le galeux, le pelé number one, c’est la bagnole, ne vous y trompez pas, l’ennemie intime et personnelle de madame Hidalgo, celle qui lui donne des boutons. Déjà que les Autolib de Bolloré lui ont pourri ces derniers mois… Conducteurs de bagnoles et de deux-roues immatriculés, on va vous faire rendre grâce, vous pourrir la vie, vous mettre à genoux. Grâce à ce moderne système de tété-prunes « automatique », vous allez plonger, de bonne foi ou pas. Tremblez, mauvais conducteurs ; et les autres avec, on ne va pas faire le détail, la chasse est ouverte, à l’aveugle. Règles simplissimes :  1) pouvoir lire la plaque d’immatriculation ; 2) envoyer la facture. Le reste est littérature et vaine humanité.

Tibert

Allons-y Alonso, encore un p’tit coup

( J’ai lu les premières lignes d’une info figaresque  (*) – faut payer pour lire, oeuf corse, vu que c’est intéressant !) qui laisse pantois : le gouvernement souhaite inciter les mairies à rogner sur leurs frais de personnel – essentiellement les « fonctionnaires territoriaux », bien entendu – en révisant les normes de travail pour les aligner… sur les 35 heures ! car, on le sait ou on le constate, l’employé municipal est bichonné, choyé par ses édiles, et bosse  – s’il bosse ! – très souvent moins que ces fameuses trente-cinq heures : arrangements, convention « locale », « fini-parti », etc. Voyez la mairie de Marseille, qui en connaît un rayon là-dessus. Le but : économiser 32.000 postes. On est bien aise d’apprendre qu’on n’est pas les seuls à avoir des doutes sur la bonne gestion des ressources humaines dans les mairies. )

Mais au fait : hier ou peu avant, je vous causais bagnole, acharnement du fisc sur  cette proie facile et juteuse… et bien ça en remet une couche ! la barre du malus « écologique » (l’écologie, cette moderne tarte à la crème ) va être révisée à la baisse, le seuil à 117 gr/km au lieu de 120.  Donc à 117 grammes, boum ça va douiller, cinquante euros pour le Bien de la Planète n’en doutez pas, et tout de suite, aaaah,  délesté de votre cher malus vous vous sentez mieux, l’air va être plus pur.

Ben non, l’air ne sera pas plus pur, vu que la pollution a bien d’autres sources, notamment en hiver, mais le fisc, lui, va se goinfrer un peu plus encore. Le jour où on lâchera la grappe aux automobilistes, mes amis, c’est qu’il n’en restera plus !

Tibert

(*) Tardivement, et c’est gratos, Le Monde dit la même chose, en plus complet bien entendu. Merci le Monde !

Serrez les dents, ou priez, ça marche pareil

Un article assez bien foutu du Parigot ce jour souligne la dingue augmentation des prix des carburants en France. On le constate tous, et les airs de flûte du genre c’est la faute au prix du baril se heurtent à l’évidence : c’est nos Chefs qui se goinfrent, le Fisc avec un grand F. Pensez, sur un litre à 1,5 euro, le fisc se sert 90 centimes, quand le produit y est pour, disons, 40 centimes maxi.  Evidemment, l’antienne bien connue nous est resservie à toute occasion pour justifier l’appétit de Mon Cher Trésor Public : écolo écolo, du vert du vert les petits ! Tenez, la ministre y va de son couplet dans ce sens :  « Ferme sur le choix d’avoir une fiscalité écologique, la ministre des Transports Elisabeth Borne a admis, sur Europe 1, que le gouvernement est « bien conscient que ce choix peut poser des difficultés à certains Français, ceux qui sont éloignés des centres-villes et doivent prendre leur voiture tous les jours pour se déplacer ». Elle incite les automobilistes à s’orienter vers le covoiturage ou à changer de voitures. » En clair : dé-mer-dez-vous, on va continuer à vous mettre la pression, c’est pour la Planète (tu parles, Charles ! ils ont besoin d’encore plus de fric, voilà tout). Discours similaire à celui qui justifie depuis longtemps des tonnes de taxes « vertes » qui alourdissent les factures EDF, vous pouvez vérifier. La transition écologique vous dit merci, n’en doutez pas.

Et alors ? alors il appert clairement que les ruraux-provinciaux, les retraités (les ruraux retraités, vous êtes foutus) vont morfler tout particulièrement. Il y en a, disais-je, qui traversent la  rue sans regarder – le piéton a toujours raison –  pour trouver un job ; à la cambrousse il faut faire 50-80 kilomètres ou plus, à 80 km/h maxi merci qui, et le carburant ça douille ! Madame Borne vous suggère le covoiturage, qu’elle pratique assidument ; ou alors achetez une Tesla, c’est tout électrique ! il y a même une Tesla « de base ». Moins cher, une Twizzy, on s’y gèle les burnes en hiver, assis en tandem. Je vois d’ici mon voisin, 79 ans, qui bichonne deux os dans le fol espoir de clamser avant eux – une Twingo très fatiguée et une Renault 19 diésel sans assistance de direction, quasi de collection – embarquant sa copine de 89 ans pour une virée en Twizzy au marché hebdomadaire de Beaulieu-Les-Lombouses ; il y a la place pour un panier sur les genoux, et la Planète lui dira merci.

Le ménage rural normal a très souvent besoin de deux bagnoles ; il n’a aucun transport en commun digne de ce nom (et encore, il y a le ramassage scolaire, qui fonctionne pas trop mal). Alors ? alors tant pis pour lui, et vive l’écologie, bien évidemment.

Tibert

PS – Le Monde s’interroge gravement : si Manuel Valls va administrer Barcelone, peut-il rester député en France ? de mon point de vue, s’il fait ça – en aurait-il le droit – c’est un bien petit monsieur.

Rétropédalage et imma(tri)culée conception

( Le gouvernement fait un « geste fiscal » pour 300.000 retraités trop méchamment frappés par l’augmentation de la CSG : façon pateline et faux-cul de réparer ses erreurs sans l’avouer. En clair : eh non certes les retraités ne travaillent pas – ne travaillent plus, c’est même comme ça qu’on les définit. Pas une raison pour cogner dessus comme ça a été fait, hargneusement. Reste à essayer de réparer les pots cassés : un retraité, ça vote. )

Mais au fait : désormais si une bagnole refuse la priorité à un piéton, ce sera six points de permis (un demi-permis) en moins, au lieu de quatre. On veut en haut lieu, n’est-ce-pas, enrayer l’hécatombe de piétons. Le « haut lieu », c’est le Comité Interministériel de Sécurité Routière, qui traque les automobilistes, forcément fautifs, jusque dans les chiottes comme dirait Poutine.  Notez bien qu’il n’existe nul comité du même tonneau, pas plus que de pasionaria genre madame Perrichon, pour la sécurité des activités domestiques, domaine où il y a 5 fois plus de morts tous les ans… mais bon, ça ne rapporterait rien.

Et alors ? et alors, 1) la décision gouvernementale ne dit RIEN des responsabilités des piétons dans cette affaire, qui sont lourdissimes : qui a fréquenté les grandes villes sait qu’en France le piéton, c’est sa culture gauloise, se contrefiche de traverser quand c’est son tour et dans les passages ad hoc : il traverse où il veut et quand il veut (*)(**). On pourrait donc sévir sur le piéton qui risque connement sa peau, pas vrai ? eh bien non, on ne sévit pas, nonobstant la Loi, qui existe et prévoit des sanctions – jamais appliquées. Les signaux piétons vert-rouge aux feux de croisement ? c’est pour faire jouli.

2) Cerise sur le clafoutis, les infractions des bagnoles qui refusent la priorité aux piétons pourront être constatées par les caméras de rue ! ah nous y voilà… car, chers auditeurs, il n’y a que très rarement des flics pour verbaliser, nous le savons tous ; en revanche, et comme pour le stationnement abusif, on va pouvoir automatiser les constats ! les rafales de six points en moins, ça va y aller bon train. Eh oui, songez-y : les piétons, on ne peut pas les sanctionner par caméras, ils n’ont pas de matricule. Les bagnoles, en revanche, no problemo. Et puis ça arrondit les fins de mois.

Tibert

(*) Il y en même qui traversent la rue du Faubourg-Saint-Honoré comme ça, impromptu, pour chercher un boulot.

(**) Il semble que des djeunes se divertissent à traverser dangereusement sous le nez des véhicules, filmés par leurs potes ; on met ça en ligne ensuite sur les « réseaux sociaux » : qu’est-ce qu’on se marre !

 

Dès que j’avance, tu recules (air connu)

Madame Borne, dans ses dernières déclarations – fidèle reflet des orientations finalement très « tax-tax-tax-tax » du gouvernement, ce qui ne nous change guère de ce qu’on subit depuis des lustres – nous annonce et confirme ce que tout un chacun voit à la pompe : ça monte, ça monte le prix des carburants, et ça va continuer. Mais c’est bien normal ! il faut, c’est moralement évident  😉  que le gasoil rattrape le prix de l’essence, la Sainte Empreinte Carbone le veut. Et puis le gasoil, caca, ça pollue. Donc ce sera + 7 centimes par litre sur le gasoil, et tant pis pour vous, n’avez qu’à acheter une bagnole neuve, ça fait des années qu’on vous le dit. Vous habitez la cambrousse ? pas de transports en commun ? voiture indispensable ? vous avez tout faux. Habitez donc une métropole, ayez un vélo, une trottinette, une planche à roulettes… un vélo ça ne se démode pas (on en change d’ailleurs souvent, vu que ça se choure à grande échelle et en toute impunité).

Mais tandis que le gasoil court après l’essence à 7 centimes au litre, l’essence, elle, « attrape-moi si tu peux », va prendre 4 centimes. D’où le titre de ce billet… Vous me direz, Tibert, vous noircissez le tableau, d’abord il y a les bagnoles électriques, qui ne sont qu’un tiers plus chères que les autres, et qui ne tombent  en panne sèche qu’au bout de 150-200 km. Certes il n’y a jamais de bornes de recharge là où vous vous retrouvez dans la mouise au bord de la route, non plus que dans les immeubles où les urbains s’entassent nolens volens, mais songez au bien que vous faites à l’empreinte carbone.

Et puis les choses ne sont finalement pas si mal goupillées : certes les carburants augmentent, essentiellement du fait de la voracité de ceux dont le métier est de nous faire les poches, mais songez qu’un chômeur n’a qu’à traverser la rue pour trouver du boulot. Même pas la peine de sortir le vélo, qui peut rester sur le balcon, bien à l’abri de la choure.

Tibert

‘ J’en mourirai n’est pas français ‘, entre autres !

(En titre, rendons à Gainsbarre ce qui lui est dû, c’est « En relisant ta lettre », vous l’aviez déjà trouvé). Mais c’est le Firagots-Premium – comme le gaz-oil de chez Totoil, amélioré mais plus cher, forcément (lecture exclusive pour les veinards friqués qui ont raqué), le Figaro de luxe, donc, qui vous pose la question en gros titre : « Et si, demain, on ne mourrait plus du cancer ? » (*), article signé d’une Guyvonne de Montjou qui n’a pas consulté les conjugaisons des verbes du troisième groupe. Au conditionnel, « si on ne mourait plus ? » avec un seul r le fait très bien. Bonne idée, d’ailleurs, mais il faudra bien mourir de quelque chose, non ? Vu de ma fenêtre, et désormais clairement informé du penchant affiché du Macroléon pour serrer le kiki aux retraités – ils ne travaillent pas, ces feignasses – l’éradication des décès dûs aux cancers annonce des lendemains pas du tout joyeux pour les têtes chenues : il va y en avoir de plus en plus – toujours aussi flemmards, forcément – et de plus en plus pauvres. Retour de bâton, notre Jupiter quinquennal va se croire obligé de sortir un plan « pauvreté » spécial-seniors. Je te refile d’une main une pincée de ce que je te prends de l’autre, en somme : repas « troisième âge » (pour les sans-dents ou les dentiers !) steak hâché-purée-yaourt à un euro, etc. Et tiens, les dentiers, mieux remboursés, allez c’est cadeau. Remarquez, des dentiers mal foutus et malencontreusement avalés, ça permettrait de dégager pas mal de ceux que le cancer ne déblaierrait plus 😉 – avec un seul r, vous l’avez sûrement corrigé de vous-mêmes !

Tibert

(*) Hâtez-vous d’y aller voir, ils sont foutus de corriger ; il reste peut-être des journaleux qui maîtrisent les verbes du troisième groupe. Il fut un temps où l’orthographe avait son importance, mais je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans etc – ça c’est de l’Aznavour.