Impossibles et déséquilibre

Tenez, lisez ça : « Les industriels, comme Lactalis, impossibles de respecter les critères pour obtenir l’appellation protégée « Camembert de Normandie », affichaient donc leurs produits sous le nom de « Camembert fabriqué en Normandie ». C’est extrait de cette sinistre info du Parigot : plus besoin de faire le Vrai de Vrai Camembert de Normandie avec du lait cru !

Outre qu’on va se mettre un crêpe noir à la veste pour le De Profundis du Camembert de Normandie, tué par les industrieux industriels de la boustifaille de masse – à base de lait pasteurisé, c’est comme demander à une grenouille de sauter après lui avoir coupé les pattes -, on appréciera ici l’incongruité d’expression de cet « impossibles de respecter…  » : mais bien sûr que si, ils sont « possibles de respecter », en français ils en sont capables, ils pourraient le faire, les industriels de la débine du camembert, mais ils ne le veulent pas, parce que c’est plus difficile ! plus contraignant ! moins productif ! donc ils rechignent à respecter, ils sont rétifs, réticents à respecter…, par exemple.

Fort heureusement, il sera possible aux vrais producteurs respectueux de la recette d’un camembert qui a du goût d’apposer sur leurs emballages la mention qu’il est fait au lait cru de vaches du cru, et en Normandie, et moulé à la louche, deux litres de lait par calendos, cinq bonnes louchées de caillé et attendre quarante minutes entre les louchées, prendre son temps, bien laisser s’écouler le sérum, tout ça, bien comme il faut. Et puis, sortez le au moins une demi-heure du frigo avant de le goûter – avec du bon pain, évidemment.

Autre chose : un projet que la droite est contre (trop à gauche, ce projet, pfffft ! ) et la gauche aussi (ma parole quel projet de droite, lamentable ! ) vous en diriez quoi, comme on dit élégamment ? eh beeeh… (*) il serait assez équilibré, non ? ben non, pour le Monde il est déséquilibré ! allez, je vous aide : ils le voient pencher à droite, forcément, ils sont quelque peu excentrés du côté de la Bonne-Pensée, au Monde, dès qu’il s’agit de traiter des « migrants », des « réfugiés économiques », etc. C’est dit bien clair : « Mais le centre de gravité du projet gouvernemental se situe, à l’évidence, du côté de la fermeté. » D’où le supposé déséquilibre…

je vous recommande chaudement la lecture des réactions à cet édito du Monde, c’est juteux et instructif. Mais je mets en exergue cette intervention qui me semble pertinente, s’agissant du soi-disant déséquilibre vers la fermeté : « On verra pour la fermeté : il y a un excellent marqueur, à l’heure actuelle 95 % des déboutés du droit d’asile ( des clandestins donc ) restent sur le territoire. » On pourrait, somme toute, en inférer sans trop exagérer que le déséquilibre actuel s’apparente à du laxisme dans les grandes largeurs : encore des lois « pour de rire » et qui ne sont pas appliquées – une des spécialités françaises.

Tibert

(*) C’est le salon de l’agriculture, forcément.

Levetau contre Couchetar, saison VI

Bonne nouvelle : la 5G téléphonique mobile arrive, si si ! des débits ébouriffants, dans le périmètre Défense-Etoile-Champ-de-mars, à Paris. Dans les cambrousses françaises, la 2G rampe comme elle peut, quand elle passe, veinards ! Mais ils s’en foutent, là-haut.

Et puis j’en ai un peu marre de constater que la France est le pays des innombrables lois biscornues dont beaucoup « pour de rire », « en l’air », lettres mortes et mortes-nées (orthographe non garantie), genre « pas suivre un autre véhicule à moins de deux secondes d’écart« , « affichage interdit, loi du 12 Nivôse An IV« , etc. Autre chose, donc…

Positivons, comme on dit chez Carrouf’ quand ils ne bradent pas… leurs magasins : j’ai lu une info excellente, enfin, prometteuse. On va peut-être enfin supprimer le changement d’heure bi-annuel, pour rester à un raisonnable GMT+1, comme c’était avant. Pourquoi GMT+1, alors que le méridien de Greenwich des perfides Anglais passe en plein par chez nous, ce qui pourrait justifier un strict GMT tout court ? oui mais pour les Allemands les Italiens les Belges les Hollandais les Suisses… c’est GMT+1, alors va pour un continental GMT+1 de l’Europe de l’Ouest.

Je sais, les couche-tard vont râler, ouais mais le soir y fera nuit plus tôt en été, c’est nul… pétanque vespérale aux néons… apéros tardifs à la bougie… certes, mais les lève-tôt vont retrouver les matins d’été d’avant cette funeste initiative, justement, quand on pointe le nez dehors sur le coup de cinq heures, quand potron-minet montre sa papatte, quand la rosée perle encore sur les prés, quand les chauves-souris ivres zigzaguent erratiquement vers leur nid, et puis surtout quand les petits oiseaux gazouillent à qui mieux-mieux pour saluer le jour : à GMT+2 on a loupé le concert, les petits oiseaux ne connaissent pas GMT+2, on leur a pas expliqué.

Voilà… bien évidemment ce débat GMT +1 ou +2 dépasse largement un anecdotique décalage horaire : c’est en fait la lutte à mort, implacable des couche-tard contre les lève-tôt. J’ai choisi mon camp, et les Saintes Ecritures sont avec moi ! L’avenir appartient etc etc ; et puis tenez, en anglais, The early bird catches the worm ; en allemand, Morgen Stund’ hat Gold im Mound ; en italien, Le ore del mattino hanno l’oro in bocca ; en espagnol ? ils dînent tellement tard…

Tibert

Bon à benner

Deux député(e)s de la majorité macronienne, mesdames Bergé et Descamps, viennent de pondre un rapport sur les problèmes et les perspectives des rapports enseignants-parents d’élèves : malheureusement je n’ai pas pu vous trouver ce petit bijou sur la Toile. En revanche on croule sous les lazzi éreintant ce rapport, sur ce site par exemple…

J’ai pu y piquer quelques perles… ceci notamment, qui donne à réfléchir : « Lorsqu’ils [ les professeurs, NDLR] sont affectés dans des quartiers difficiles, ils n’en sont le plus souvent pas originaires, ils n’en connaissent pas les spécificités et vivent de moins en moins là où ils enseignent« . C’est un constat, et aussi une piste : bon sang, c’est bien sûr, si les profs de Mouloud, Moussa et Malika s’appelaient Hocine, Rachid… et non Robert ou Patrick, le communautarisme galopant vers lequel on nous mène droit dans le mur serait battu en brèche, ça tombe sous le sens  😉  Exigence, effort, culture, savoir, universalité ? ras des pâquerettes, complaisance et démission, répondit l’écho.

Mais bon… je voulais vous entretenir de cet article, là, sur la machine à laver « increvable« , hélas en projet, prototype, hypothétique produit réparable par tout un chacun. Enfin une idée qu’elle est bonne ! J’ai moi-même pu affronter l’obsolescence accélérée et voulue à au moins deux occasions : la première fois ce fut un sèche-linge Wh…. qui refusa de sécher après cinq ans et 2 mois ; coincé par les lieux et le temps, j’ai dû faire ce qu’il ne faut surtout pas faire : le bazarder et en acheter un autre. La carte-programmateur était cuite, ça coûtait plus cher de faire réparer que d’acheter du neuf (pas de la même marque, zut quoi !). La deuxième fois, ce fut un congèle Fau… au bout de trois ans et deux mois ! là j’avais du temps devant moi, de la place pour bosser, pas de stress… c’était, le croirez-vous, la carte-programmateur qui était naze ! et que j’ai commandée sur la Toile (quatre-vingt-dix euros tout de même), installée (pas simple ! ) et roule ma poule, il est reparti – pour trois ans, qui sait ?

C’est évidemment une chose dont les industriels ont horreur, le facilement réparable : banalisation des pièces et des techniques… juteuses interventions de techniciens patentés désormais inutiles… remplacement des machines plus rare… manque à gagner ! alors je tire mon chapeau aux deux téméraires qui se sont lancés dans ce projet, et je leur souhaite d’aboutir. Et puis de soigner la documentation pour l’entretien et les réparations : ça nous changerait des laconiques torche-balles de deux pages mal traduits qu’on trouve habituellement au fond de l’emballage.

Tibert

Quand FissaPizza fournit des certificats de domicile

(Juste un mot d’abord : les Défèque-Niouzes, en V.O. les Fake News chères à Donald T., sont devenues quasiment une marque de fabrique, aussi incontournable que le Frigibaire ou la Fermeture Eglair… ce sera bien entendu l’an prochain dans le dico Lafrousse : et UN anglicisme de plus, un !  merci à nos zélés journaleux. De fait, si l’on traitait de bobards, ou mieux, c’est pile-poil le bon terme, d’intox, ça ne ferait pas sérieux ; tandis que les Fake News, c’est en anglais, c’est du vrai faux ! )

Voilà…. ça ne changera rien à l’invasion anglo-américaine avec l’active et servile participation des journaux français, mais ça soulage.

J’ai suivi cet épisode épique d’un squat en banlieue parisienne : Robert (*), alerté par la police, découvre qu’une baraque lui appartenant et qu’il n’habite plus est squattée par tout un tas de Roms. La loi française à ce sujet est débile, et on se demande quel est le stupide législateur qui a pondu ça : dans les 48 heures – pas plus – de l’invasion illégale, la police est fondée à déloger les coucous sans autre forme de procès. Après ? oh là là, douucement, y a paas l’feuu, plainte, requête, huissier, trêve hivernale, avocat, gnagnagna… bref si vous récupérez votre bien dans les six mois vous avez du pot.

Et vous savez quoi ? le propriétaire légitime s’est vu mettre sous le nez par les occupants illégaux un ticket-reçu de livraison de pizza datant de plus de 48 heures, bisque-bisque-ra-geu ! comme quoi FissaPizza délivre des certificats de domiciles tachés de sauce tomate et d’huile pimentée, mais aussi valables que l’EDF ou la Compagnie des Zoos. Comprenne qui pourra… et la police ne peut rien faire, bien évidemment : La Loi, ma pauvre dame ! Donc, vous partez en houiquinde prolongé à Pâques et vous trouvez des squatteurs chez vous au retour ? c’est pas de pot ! bon courage mon pauvre ami.

Epilogue heureux, la cité voisine s’est mobilisée, vu que Robert avait des sympathies dans le coin : en nombre supérieur et déterminés, les Djeunes ont délogé les squatteurs. Moralité ? il n’y en a pas : tout est anormal dans cette affaire, tout choque le bon sens. Ah, j’oubliais : les Roms occupants, voyant la masse de djeunes venus les déloger, ont appelé la police. Y a que chez nous qu’on voit ça.

Tibert

(*) Pour des raisons de sécurité, le prénom de Youssef a été changé.

Péages, meubles jetables et pâte à tartiner

Sombre lundi… le fondateur d’Ikea, le tueur de l’armoire normande de famille (*), vient de mourir, et son cercueil « Billy » ne sera sans doute pas fabriqué en kit avec des panneaux de particules bas de gamme usinés en Chine – et puis une notice de montage à base de croquis. L’inventeur du meuble qu’on jette dès qu’il faut déménager n’ayant désormais plus à déménager, ça lui enlève un souci…

C’est bien dans la nature des produits actuels, IKEA : ça part en cou… en brioche ? on jette, on remplace ! obsolescence programmée du mobilier, en quelque sorte. Mais tenez, Nutella, la pâte à tartiner à la noisette, à l’huile de palme et au sucre bien sucré, que des émeutiers se sont arrachée de haute lutte dans des mêlées sanglantes, pour la revendre 2 euros plus cher le pot sur www.leboncoup.fr : si la vente à perte est interdite, ce pot revient donc au plus à « prix coûtant » à l’enseigne Intermarbré 1,41 € les 950 grammes (soit 1,48 le kilo) ; ils le vendent d’ordinaire 4,70 €, soit une marge de 3,29 / pot, ce qui fait du 230 % de marge : pas mal !  On rejoint là les modes actuels de vente, à base de « coups » ponctuels et pas chers par-ci par-là dans des océans de marges excessives. Une suggestion : pourquoi ne pas proposer toutes l’année des prix basés sur des marges stables et raisonnables ?  – parce qu’on nous prend pour des neu-neus  ! (**)

Autre suggestion stupide : pourquoi ne pas fabriquer des pâtes à tartiner moins nocives pour le consommateur, sans huile de palme et moins sucrées ?

Mais les tarifs des autoroutes non gratuites vont ENCORE augmenter : merci l’état qui a refilé la tirelire aux sociétés privées. Vous me direz, z’avez qu’à prendre les nationales (farcies de ronds-points idiots et de ralentisseurs, de zones 50-30-50-70-30-50-70 etc…) ou les départementales (limitées à 80, que ce soit du large billard rectiligne ou des raidillons étroits et tortueux). Certes… mais la mortalité sur les routes étant ce qu’elle est, et si l’on veut scrogneugneu la faire baisser, il serait judicieux de tarifer les autoroutes assez bas, comme ça les gens les prendraient plus volontiers, et on sauverait des vies, ces vies si précieuses qu’on songe déjà à nous faire rouler au pas – comme si on suivait un corbillard.

Tibert

(*) D’autres tueurs : les promoteurs français qui, nonobstant l’augmentation sensible de la taille moyenne des humains, ont décidé que 2 mètres cinquante de hauteur de plafond ça suffit bien, et tant pis pour ceux qui sont pas contents, ils ont qu’à habiter dans de l’ancien : L’armoire normande y entre sans problème.

(**) Et puis il faut bien que les markéteux justifient leurs salaires et leur inutilité.

Quand ça ne fonctionne pas, on continue !

Je rebondis malgré mes vieilles ankyloses sur cet édito du Monde, qui pointe la pusillanimité de nos Chefs sur le sujet du cannabis, pour « plusser » (affreux néologisme pour abonder dans le sens de…) les nombreux lecteurs de cet article qui critiquent la co… bref l’obstination stupide dans la politique pénale actuelle du cannabis et dérivés. Certes le gouvernement réfléchit à remplacer cette répression irréaliste et inopérante par des contraventions… certes… c’est moins idiot que le traitement actuel – quasi jamais appliqué, comme tant d’autres – mais c’est terriblement timoré, petit joueur.

Bref : ce gouvernement supposé moderne, actif et incisif se comporte face au problème des drogues dites « douces » comme une assemblée de chaisières. Allez, un peu de courage, que diable !

Quant à défendre le système actuel théoriquement-répressif-mais-en-fait-pas-du-tout, en invoquant l’indispensable maintien de l’économie parallèle du deal qui fait vivre des tas de cités… autant justifier a posteriori la prohibition aux States dans les années 30 par la bonne santé financière des bandes de gangsters et des distilleries clandestines ! ou bien, plus près de chez nous, remettre en route le projet inutile de l’aéroport NDDL : si si c’est utile, ça va faire des tas d’emplois, ça fera tourner le BTP ! c’est bon, ça, coco, tiens, il y a même un adage pour ça : quand le BTP va…

Tibert

 

Macédoine de salmigondis

C’est un truc assez ringard et vieille cuisine, genre pour fourrer un cornet de jambon blanc avec de la mayo : la macédoine est un mélange de bouts de légumes divers et (a)variés ; ça permet : 1) aux industriels ou aux industrieux de récupérer des raclures de fonds de frigos ; 2) de justifier la fabrication et la dégustation d’une mayonnaise pour faire passer tout ça sans trop de mal. Bref…

  • Il semble que les flottes de vélos en libre service dans les grandes villes de France et de Belgique, ça ne fonctionne pas très bien. Le problème, c’est que par exemple vous mettez 400 vélos neufs-neufs à disposition du chaland sur la chaussée, pensant aller dans le sens de l’Histoire et faire de bonnes affaires, 50 centimes les 30 minutes de biclo… trois mois plus tard, 380 de vos 400 vélos étant foutus – volés, jetés à l’eau, roues tordues ou pneus tailladés, cadres sciés, selles disparues etc… vous n’avez plus qu’à jeter l’éponge. Moralité : à Singapour, à Osaka, à Berne ça pourrait le faire, mais pas chez nous. Vous en tirerez les conclusion qui s’imposent : comme on dit par doux euphémisme, on est des Latins, pas vrai ? Idem, les « Autolib » parisiennes ont bien de la misère, car les portières n’étant pas blindées, les SDF de certains quartiers y dorment, fument, bouffent et biberonnent, les drogués s’y droguent etc… imaginez l’allure et l’odeur des bagnoles-poubelles après ces traitements délicats. Bon, je n’insiste pas, il paraît qu’on peut rien y faire ! à Singapour ils savent comment y faire, mais pas nous… c’est comme ça, on est des Latins, quoi…

 

  • Mais aussi, le Sénat a enfin la bonne idée de montrer qu’il remue encore : il va lancer une étude contradictoire sur la prochaine limitation stupide à 80 km/h sur les routes « dangereuses », et elles le sont toutes, paraît-il ! Comme quoi il va y avoir peut-être enfin quelqu’un qui va découvrir ce que tous les conducteurs qui conduisent savent d’expérience : les limitations ne briment que ceux qui les respectent ; les accidents graves sont la plupart du temps le fait de gens qui se contrefoutent du code de la route et des limitations, que ce soit de vitesse ou d’alcoolémie.

 

  • Enfin, pour la bonne bouche, nous avons des hommes politiques – les femmes, je ne sais pas – qui regardent l’heure à leur montre française, cocorico ! tenez, monsieur Macron, c’est une discrète info mais bien placée pour caresser notre fibre patriotique dans le sens du poil, monsieur Macron, cet homme de bon goût, a une montre MERCI française, référence LMM01, eh oui, et, dites un prix ? à moins de 400 euros !! en fait 399 €, vous connaissez l’astuce, c’est largement moins de 400 euros 😉  Bon, c’est une mécanique suisse qui tic-taque dedans, nobody’s perfect… on est infoutus de faire des mécanismes qui fonctionnent, mais l’habillage est français, tout de même. Pour l’habillage, ou dans l’autre sens, nous les Français on est champions. On est des Latins, quoi…

Tibert

Fallait l’oser

je l’apprends tout frais tout neuf : l’abandon du futur super-méga-aéroport du « Grand Ouest ». Le titre ci-dessus résume ma réaction : c’est, paradoxalement, courageux ! courageux d’admettre que les zélus, les zénarques, les zélés bétonneurs ont porté un dossier mal foutu.

Ce n’est pas gagné pour autant, les « pour » vont essayer que cette décision soit invalidée. C’est vrai qu’à Nantes les avions atterrissent en survolant la ville plutôt bas, c’est dérangeant – comme dans tant d’autres endroits sur la planète (*). Saisine en justice, manifs, pétitions… ce n’est pas fini. Mais on est enfin arrivés à une borne : non, le bétonnage n’est pas inéluctable, non les gros-mahousses-rouleaux compresseurs ne sont pas une fatalité.

Les « pour » sont rouges de colère et crient à l’infamie, c’est bien normal : de toutes façons toute décision aurait déclenché des protestations. C’était un projet d’affrontement, un symbole de lutte à mort entre les « aménageurs-bétonneurs » et les agro-anarcho-écologistes. Là ce sont les aménageurs qui rouspètent… sinon ça serait les autres.

J’ai écrit des tas de billets pour expliquer que ce projet était idiot : obsolète, pas pertinent, surcalibré, trop cher, mal foutu. Adios NDDL-sur-tarmac, et au diable les toupies à béton. Ou plutôt nettement plus au Nord, un aéroport bien breton, tiens ! à Rennes par exemple, où les élus ont maintenant une excellente raison d’entreprendre de moderniser et dynamiser, si nécessaire, LEUR aéroport à eux, puisque Nantes-Atlantique, loin-loin au sud de la Loire, ne leur convient pas.

(Au fait : il y a un aéroport peinard de chez Peinard, près d’Angers : ça roupille doucement là-bas… celui-là n’a pas échappé aux bétonneurs, mais les racines de pissenlits poussent pour crever le tarmac).

Tibert

(*) Il est des nuisances non aéroportuaires, sévères, pénibles, qu’on pourrait éradiquer si on en avait la volonté, là-haut : tous ces deux-roues aux pots trafiqués qui divaguent dans les villes, accompagnés de leur épouvantable vacarme. Evidemment, s’attaquer à ce fléau est moins sexy que de déménager un aéroport…

Sombres heures, rebelote

Comme je suis un peu versé dans la langue des Grands-Bretons, j’ai pu déchiffrer texto un article du périodique israélien, anglophone, économico-financier « Globes« , du moins sur son site houèbe – site dont je me passe très bien d’ordinaire. J’avais été incité à cette lecture inhabituelle par un article du Monde plutôt dérangeant : en substance, le Ministère des Finances – le nôtre – y démentait formellement les assertions du Globes, à savoir : entretenir, au 13ème étage (le chiffre 13, forcément) du célèbre bâtiment du quai de Bercy, une équipe spécifique et secrète de fonctionnaires des Impôts parlant l’hébreu moderne, équipe destinée à contrôler, surveiller, traquer et faire rendre gorge à nos compatriotes contribuables Juifs… Le Globe titre ainsi : « La cellule secrète comporte 20 employés parlant l’hébreu, et va en embaucher 5 de plus pour traquer l’évasion fiscale« .

Le Globes, comme souvent la presse de langue anglaise, ne sait pas faire court, et délaye, se répète dans un article à rallonge. Au total, si on a bien suivi ce qui y est dit, c’est scandaleux ! les heures les plus sombres, stigmatisation etc… et puis antisémitisme, forcément ! Je me suis payé l’article in extenso, et puis les commentaires… des vertes et des pas mûres ! af-f-freux ! le Point Godwin atteint en moins de deux, et haut la main ; le 3ème Reich, presque le Vel’ d’Hiv, etc.

Outre que notre Ministère des Finances – on s’y attendait – a traité ces propos de  » bobards  » ( » fake news   » en hébreu), j’ai pu, amusé, lire ce commentaire de lecteur – je vous  traduis :  » Hum …. il n’y a que 9 étages à Bercy 🙂 Pour faire partie de cette équipe, il faut non seulement parler l’hébreu, mais aussi apprendre à léviter…  l’auteur de cet article pourrait peut-être fournir les substances permettant d’y arriver 🙂 « .

Voilà… maintenant, il reste que des Français plus ou moins riches achètent de l’immobilier en Israël  – c’est parfaitement légal, si déclaré ; que des bi-nationaux franco-israéliens se sont illustrés ces dernières années par des magouilles et délits juteux (*) ; que les nouveaux immigrants français en Israël (essentiellement des Juifs, faut-il le préciser ?) sont exonérés de pas mal d’impôts pendant 10 ans, et que les services fiscaux de nos deux pays ne collaborent pas. Tout ça peut justifier que « Bercy » s’intéresse tout particulièrement à certaines couches de la population, par exemple de préférence les bi-nationaux franco-israéliens qui investissent là-bas plutôt qu’aux retraités des postes, ex-fonctionnaires de catégorie C. On pourrait parler de contrôle au faciès, certes ! mais … mettez-vous à leur place : ils cherchent là où ils pensent que ça peut rendre, c’est humain. Et, non, le chef de cette crypto-cellule secrète ne s’appelle pas Darquier de Pellepoix.

Moralités :

1) Premio – Il y a une grosse différence entre surveiller un certain nombre de contribuables Juifs, bi-nationaux ou pas, parce qu’ils ont des filières de fraude bien identifiées, et surveiller spécifiquement les contribuables juifs parce qu’ils sont Juifs.

2) deuxièmo – il paraît, mais chuuut, que Bercy a monté une cellule clandestine de 50 salariés lusophones (**) pour  traquer les nombreux retraités attirés par l’eldorado portugais et rebutés par la hausse de la CSG – qu’ils prennent justement en pleine poire en ce début 2018. Au 14ème étage à Bercy, précisément. C’est un tuyau très sûr.

Tibert

(*) Notamment les arnaques de soi-disant PDGs appelant au téléphone leurs Directeurs Financiers pour virer en urgence des fonds destinés à conclure des affaires… voir par exemple cet article du Parigot.

(**) Scoop : ils vont en embaucher 6 de plus ; les petites annonces pour le concours administratif ad hoc sont en cours d’impression.

Mille euros le commentaire

Monsieur le Premier Ministre est rentré du Japon en avion – on s’en serait douté, c’est assez loin – et ça a coûté 350.000 euros, ce petit voyage aller simple Tokyo-Orly ! Mazette… et Le Monde nous relate ça, et le pourquoi du comment, et les réactions que ça entraîne. A l’heure où je mets sous presse-sur-Toile, il y a 330 réactions et quelque, on va vers les 350 sans problème ce soir…

Moi je vais vous dire : il a eu fichtrement raison de rentrer à Paname par avion Grand Luxe, le Philippe : c’est ultra crevant, la classe économique, que ce soit par Japan Air Lines, Air France, Singapore Airlines, Lufthansa ou qui vous voudrez. Disons, c’est par exemple sur Air France-KLM que vous avez réservé ? eh bien il y aura aussi les clients de Delta, d’Alitalia, de… et j’en oublie.  Et l’avion sera, comme tous les avions maintenant, plein comme un oeuf ! avec 45 cm de large entre les très minces accoudoirs communautaires et 30 cm pour mettre vos cannes, à passer la nuit assis plié en trois, le nez sur l’épaule du voisin, vous aurez possiblement droit à la fameuse phlébite (de ch’val) des membres inférieurs, la phlébite (ou thrombose, etc) dite « des classes éco ». Vous aurez entretemps dégusté, les coudes serrés, millimétrant vos gestes et la peur au ventre de foutre en l’air d’un malheureux coup de genou la mignonnette 19 cl de pinard « Merlot du Sud de France », le mini plateau-repas avec la salade de riz au thon et câpres, puis comme d’hab’ poulet ou pasta – ah désolé, je n’ai plus de poulet – et l’incontournable portion de fromage en plâtre dit prétentieusement « Camembert » de chez Brésident. Et puis petit pain-béton surgelé décongelé, etc.

Ajoutez-y 9 heures de décalage horaire dans la musette, et vous vous retrouvez à Orly vers 6h 30 du petit matin blême – et vous aussi – frais comme un gardon gardé 8 jours au fond du bac à légumes. Tandis que…

… tandis qu’avec un modeste chèque de 350.000 euros, vous pouvez éviter tous ces désagréments. Pas question de faire un appel d’offres, évidemment, c’est la procédure obligatoire pour ce genre de dépenses, mais vous n’avez pas le temps !  pas question non plus de réaménager en plus cosy, ce serait trop long, l’Airbus A340 de l’Armée qui a servi à l’aller et qui, c’est con et bizarre, n’a paraît-il pas du tout de sièges « affaires » (*), mais des cendriers sur les accoudoirs, ce qui somme toute ne devrait pas poser problème.

Evidemment il restait la possibilité d’acheter des billets Tokyo-Paris aller simple en classe Affaires sur le premier vol régulier qui se présentait, disons 3.000 euros par tête de pipe, 60 personnes, soit 180.0000 euros, moitié-prix… Mais il y avait des contraintes horaires ! ah oui les contraintes horaires… Personne au ministère n’avait pensé aux contraintes horaires, non de nom. Voyage programmé, préparé de longue date, tout plein d’agendas soigneusement cochés et synchronisés, mais… on a oublié les billets retour Tokyo-Paris et les contraintes horaires. Qui c’est qui a omis de prendre en compte les contraintes horaires, hein ? il va se faire remonter les bretelles, çui-là.

Tibert

(*) Il avait pourtant fait l’affaire à l’aller, cet Airbus militaire… no comprendo.