Vieilles lunes, vieilles rengaines

Je ne t’apprends rien, lecteur estimable – et estimé – en évoquant la morosité de l’industrie françouaise, le blues des entrepreneurs… le pic de chômage, tout ça… pendant ce temps-là en Allemagne et plus généralement en Europe du Nord ça se passe mieux sur ce plan-là, mais il est interdit de se poser la simple question : warum ? (pourquoi ?) et surtout d’y répondre, des insanités bien entendu, des anathèmes sûrement mensongers, ils bossent plus, ils n’ont pas des tonnes de ponts oisifs en Mai, ils sont plus libres d’entreprendre, le travail manuel y est respecté et valorisé, les élites sont aussi celles du mérite, pas seulement celles de la naissance ou du diplôme… etc… bref que des vérités sans intérêt.

Bon, mais ce n’est pas cela qui me pousse à gratter un billet ce matin. Je lis qu’à Saint-Nazaire, les salariés des chantiers navals sont inquiets : le principal actionnaire, le groupe coréen STX, veut retirer des billes, se désengager quelque peu. Et comme l’Etat, notre Etat chéri, est actionnaire pour 1/3 des parts, la complainte unanime des syndicats est évidemment : na-tio-na-li-ser ! bon sang mais c’est bien sûr, nationaliser !

Un problème de carnet de commandes ? Une difficulté à payer les salaires ? Une conjoncture morose ? nationalisons, nationalisons (air des lampions) ! l’alpha et  l’omega des procédures curatives industrielles : l’Etat-poule, l’Etat-papa, l’Etat qui éponge toutes les dettes, pardonne toutes les conneries de gestion, gomme tous les déficits, et finalement entretient sous perfusion tous les canards boîteux.

Et comment parvient-il, l’Etat-papa-maman, à tous ces miracles ? justement, il n’y a, hélas, pas de miracles : il pompe dans les poches des contribuables, ce qu’il sait très bien faire, ça il faut reconnaître. Ou bien, comme au bon vieux temps du Franc, il actionne la planche à billets, dévaluation « compétitive » assurée en  bout de course.

Et, posez-vous la question, croyez vous que de nationaliser, ça va remplir les carnets de commande des Chantiers de Saint-Nazaire ? si c’était vrai, ça se saurait. En fait, il est clair qu’en cas de mauvaise passe et pour des entreprises stratégiques , l’Etat doit donner un coup de main. Certes… aller, par exemple, vanter aux Chinois l’immense savoir-faire, la réactivité, la grande compétitivité de nos chantiers navals. Mais la nationalisation n’est qu’une piqûre d’antalgique doublée d’un somnifère – ça soulage temporairement et localement, ça ne guérit rien du tout.

Tibert

On y va, douuucement, mais on y va (quoique ?)

La crise la crise la crise, c’est la faute à la crise, bien entendu.

Et donc si c’est la crise, si les particuliers qui ont des sous à planquer à l’abri des rapaces de Bercy vont les mettre à l’ombre en Europe, c’est que nous avons une Europe en peau de lapin. L’harmonisation oui, ah ça oui, pour nourrir les poissons aux farines animales, pour le chocolat à l’huile de palme, pour les fromages en plâtre et sans goût, ça à Bruxelles ils savent y faire, une fois !

En revanche pour mettre le secret bancaire à l’index et assurer une bonne homogéneité des pratiques financières, alors là… peau de balle et balai de crin. Vous me direz, mais y a la Suisse ! la Suisse elle est pas en Europe ! à quoi ça sert de serrer les boulons au Luxembourg en Andorre à Monaco – ah oui putain y a aussi  Monaco  – en Autriche à San-Marin et au Lichtenstein si en Suisse ils font comme ils ont toujours fait, le fric le fric le fric bien peinard au fond des coffres-forts des banques suisses ? Certes, c’est pas faux…

Mais bon, on avance on avance, on apprend que l’Autriche et le Luxembourg se laisseraient fléchir, que finalement, peut-être que… ils « assoupliraient » le secret bancaire. Notez bien, assouplir, on pourra le plier, le fléchir, le secret bancaire, il ne sera plus trop raide, mais il sera là. Il reste donc assez d’ombre en Europe pour qu’on puisse y mettre ses picaillons au frais, ça rassure, du moins ça en rassure certains.

Tibert

PS – Je lis que le Luxembourg se ralliera à la transparence bancaire… en 2015. Comme quoi les proverbes suisse s’exportent assez bien chez leur proche voisin !  ya pas l ‘ feuu auu laac… doucement le matin, et pas trop vite le soir. Et ça permet de prendre son temps pour planquer la poussière sous le tapis.

Salles de montre

A l’heure glauque où je mets sous presse, Normal-Moi nous explique doctement « on fait ce qu’on peut, mais on peut peu ». La crise, n’est-ce pas…  pas facile… avec en plus les chauffeurs de taxis qui rouspètent contre la Sécu, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? je vous le demande… réduire drastiquement le nombre faramineux d’élus ? mmouais… faut voir… cumul des mandats ? pas simple… si si, on va s’en occuper… bientôt… ah mais par contre, le mariage pour toutes-z-et-tous, vachement important ! primordial. Moi-Président, perso je ne me marie surtout pas, mais faut qu’on puisse, qui qu’on soit… essentiel…

Mais bon… on ne va pas pleurer, hein ? c’est le train-train, quoi. Je voulais vous causer d’autre chose, là, pour vous changer des idées que je sens moroses. Une boutique australienne fait payer les gens qui entrent (pas qui « rentrent », qui entrent), font le tour des étalages, évaluent les produits et sortent sans rien acheter. Il faut s’acquitter d’environ 4 euros…

Moi je trouve cette initiative excellente. Il fut un temps, pas si lointain, où les amateurs de matériels high-tech flânaient dans les rayons chez Turcouf, à Paris, avenue Baumesnil : il y avait du choix, les appareils étaient en exposition, visibles, palpables. J’ai pu y choisir tranquillement un clavier d’ordinateur, ni trop mou, ni trop large, ni trop étriqué, évaluer les poids respectifs de divers portables… ensuite, évidemment, on note la référence voulue, et on retourne chez soi choisir sur la Toile le magasin « en ligne » le moins cher. Merci, Turcouf ! (ou la Fmac, ou Barty, ou…) En fait ça se raréfie bigrement, ce genre de magasins « physiques » pourtant bien utiles, Turcouf est mort, la Fmac ma foi ça vivote, et les temps sont durs, Normal-Premier vous le confirmera, même lui il a du mal.

Moi si j’étais la Fmac ou Barty, je ferais comme les Australiens, je ferais payer la visite « à vide », disons 5 euros – pour 5 euros t’as plus rien aujourd’hui. Et je mettrais en montre (c’est du français, ça, la « montre », le show-room c’est une salle de montre, demandez aux Québecois) les appareils rutilants et palpables. Evidemment, ça va de soi, je mettrais près des caisses des tas de petits machins, des bricoles à 5 euros, des roudoudous, des piles, des rasoirs jetables etc ; disons 4 virgule 99, comme d’hab’. Et j’en vendrais des tonnes, des machins à 4,99 : le client, pas idiot, préfère repartir, délesté d’environ 5 euros, avec une bricole plutôt que bredouille, une fois son choix fait entre le Panard-Sonic 4227-612 à 609,99 € et le Torchisbas AR-X12752-V2 à 639,99 €.

Fabriqués en Chine ou au Bengla-Desh pour 2 Kopeks, mes machins près des caisses rapporteront un max, et voilà qui va relancer le commerce physique ! quand est-ce qu’il rouvre, Turcouf ?

Tibert

Le TAV pour du minerai ?

Attention attention c’est du billet sans accents ou quasi, le clavier Qwerty me fait de la resistance. Mais sois sur – accent circonflexe – ami lecteur que l’accent y est, de tout coeur.

Hier on defilait contre le debile « mariage pour tous », faux nez du mariage homosexuel. L’histoire dira si le nombre y etait ou pas, mais les gaz lacrymogenes y etaient, et comment ! on a donc pleure dans les chaumieres a propos du mariage « pour toutes et tous », promesse electorale donc imperativement executoire de Normal-Premier, comme la taxation a 75 % (plouf).

Mais je m’en fous, qu’on se marie, qu’on se marie sous des pluies de riz, le probleme est ailleurs, et familial, nous le savons tous. Je voulais ici, sur mon clavier Qwerty, insister sur le combat anti TAV des Italiens et des Francais. Le TAV : Treno d’Alta Velocita, le TGV, quoi… il en est un en projet, pharaonique, a grand renfort de milliards que nous n’avons pas, entre Lyon et Turin. On va percer, longuement, cherement, et pour quoi ? pour que la barbaque de ch’val hollandaise achetee en Roumanie sous forme de minerai puisse transiter utilement par Catelnaudary, va savoir pourquoi Castelnaudary, avant d’aller finir sa course, placee dans la Troisieme, au Luxembourg ou en Lorraine sous forme de ravioli ou de lasagne.

Car c’est cela maintenant la vie moderne : si l’industriel peut gagner 4 pouiemes d’euro – et les intermediaires se sucrer au passage – a faire venir son delicieux « minerai » de viande de Petaouchnoque via Bezons-les-Gonesse par camions vrombissants au lieu de l’acheter au marche voisin, il le fait sans hesiter, l’industriel ! il n’en a rien a cirer que ca vrombisse, que ca pollue, que ca encombre les routes et que ca coute des milliards a la collectivite. La collectivite ce n’est pas lui.

Donc, OK OK, Sarko mis en examen, on en recausera, et de l’independance de la Justice donc, Justice qui en l’occurrence pense tenir la un vrai « coup » anti-Sarko, coup foireux a mon humble avis, car c’est une vieille affaire rechauffee, et puis le financement de TOUS les grands partis est entache de fraude, suspect, pas clair, et ca ne date pas de 2007.

OK aussi la re-manif pour tous, c’est a suivre au Senat… mais le minerai de ch’val qui traverse les Alpes par tunnel aux grands frais du contribuable ? ah non, et on rejoint la le delire de l’aeroport du Grand Ouest, l’Ayraultport, encore un machin pharaonique, dispendieux, polluant  et inutile.

Mesdames et messieurs les politiques, redescendez sur terre : faites nous des projets raisonnables, utiles, avec les fonds dont on peut raisonnablement (bis) disposer, et des projets humains. Que le minerai-carne (sans accent) traverse les Alpes en 3 heures de plus, qu’est-ce que ca peut foutre, hein ? il est congele, le minerai.

Allez, gageons qu’un radieux Azerty accentue illuminera nos prochains billets. A ciao, bonsoir.

Tibert

PS – Au moment ou je mets sous presse, je decouvre qu’aujourd’hui 25 Mars c’est la journee de la procrastination. Je suis un peu pris de court, la, et  je vous propose donc de la reporter a demain, sans faute.

A63=N10+6,50

Quand on a une surdose de ch’val, on essaye de changer de menu, trouver un autre minerai… tiens, on va parler routes. En route, donc !

je me suis laissé dire qu’au Sud de Bordeaux, la N10, la célèbre ligne droite qui va de Bordeaux à l’Espagne – la « route de la mort » parce qu’on s’y endort, une fois l’accélérateur coincé avec un parpaing et le volant maintenu par une pince –  va changer de genre (*) et devenir une autoroute : à péage, forcément, vous pensez bien.

Elle était gratuite à 2 fois 2 voies, cette rectiligne RN10. « Gratuite », c’est à dire financée par les contribuables, les entrepreneurs de Travaux Publics ne travaillant pas gratuitement. Mais la noria de camions espagnols portugais et j’en oublie qui transportent du minerai de ch’val de Timisoara (Roumanie) à Valladolid (Espagne) pour revenir à Poitiers (France) via Lublin (Pologne) ont transformé cette route en train de camions.

Il a donc fallu élargir à 2 fois 3 voies, parce que ça devenait assez infernal. Mais là c’est une filiale de Bouygues qui a décroché le pompon : elle devient concessionnaire de cette superbe RN10, qui, après changement de genre, devient A63, payante pour tout le monde, sauf peut-être les Landais s’ils restent dans leur coin.

Donc, je résume : dès le printemps, on va devoir payer pour circuler sur une Nationale, abusivement vendue à un entrepreneur privé. Mais y a qu’à emprunter une route sans péage, me direz-vous ? que dalle : il n’existe pas d’itinéraire de substitution gratuit (c’est à dire financé par nos impôts) et raisonnable.

Gratuit, si, : libre à vous d’aller de Saugnacq-et-Muret à St-Geours-de-Maremne (91 km par la RN10, alias A63, c’est tout droit) sans passer par la RN10 alias A63 : vous allez devoir passer par Moustley Pissos Sabres Garein Mont-de-Marsan (69 km déjà) puis Tartas, le tout pour un kilométrage total de 138 km, soit 47 km de plus. Allez, disons 50, un peu moins de 4 litres de fioul à brûler en plus, donc, à 1 euro 40 le litre, gnagnagna… 5 à 6 euros à débourser en plus si vous voulez vraiment, entêté que vous êtes, ne rien payer à la société Atlandes. Et puis vous allez y passer un temps fou, et n’oubliez pas les rond-points, ralentisseurs, feux de croisement, zones 30, radars fixes et mobiles, sorties d’écoles, passages piétons, marchés de rue, rocades, sens uniques… vous voyez bien que ce n’est pas raisonnable… allez, payez, quoi, vous voyez bien que vous êtes baisé.

Tibert

(*) C’est très très à la mode, et ça va devenir la Bonne Norme, je le sens, on y va tout droit, de laisser le ou la « genre » indéterminé (**), ou indéterminée, sauf à énumérer toutes les variantes, pour ne froisser personne – et surtout pour ne pas se faire traîner en Justice par la LIG, la Ligue des Indifférenciateurs de Genre.  Ainsi, par quoi va-t-on devoir remplacer « celles et ceux » , « les Parisiennes et les Parisiens », etc… toutes expressions abominablement sexistes et que nos « femmes et hommes » politiques (ah zut ça recommence) emploient connement et à tout bout de champ ? ils vont devoir citer également, sinon ça va les desservir, les homos et les homoes, les lesbiens et les lesbiennes, les transgenres de tout poil, que sais-je ? ça va rallonger assez sérieusement leurs discours – à moins que ce soit le but de la manoeuvre, vu qu’ils n’ont en général pas grand-chose à dire.

(**) damned ! il n’y a pas de genre neutre en français. Même le vocabulaire, il faut choisir, masculin OU féminin ! c’est inadmissible ! que fait la Commission de Révision du Français ?

Apologie du ch'val

Vrai, on en apprend des choses : nous avons trop de viande de cheval en Europe. C’est bien évidemment la faute des Britanniques, Irlandais, et autres phobiques du cheval – et la phobie peut se manifester sous la forme d’une vénération exagérée, injustifiée. Si tous nos voisins d’outre-Manche voulaient bien se mettre aux chevaux (et aux lapins, grenouilles, escargots…), on n’en serait pas à la surproduction d’équidés, au déséquilibre du marché de la viande de ch’val, qui bien évidemment favorise les magouilles : si le cheval était au prix du boeuf, grosso modo, eh bien cela ne serait pas arrivé !

Les chats, chiens – et bientôt de nouveau les poissons – peuvent et pourront manger du cheval, ou de la poudre de cheval, ou du minerai de cheval – mais pas de steak de cheval dans le filet – certes, mais quid de réhabiliter le cheval chez l’humain ? des gondoles de lasagne « Une de Mai » pur cheval, de ravioli « Bucéphale » bien clairement étiquetés, sans besoin de bidouiller des compositions d’ingrédients frauduleuses ! voilà qui serait honnête, lisible, et contribuerait à l’amélioration de la race chevaline, tout autant, sinon plus, que le PMU.

Bon, moi ce que j’en dis… tiens, à propos de chevaux, vous n’ignorez pas, j’espère, que les Municipales c’est dans un an, et à Paris ça grenouille ferme, déjà. Un combat de femmes à l’horizon, une triangulaire de femmes, plus précisément : Hidalgo versus Kosciusco-Morizet ou Dati. Au vu des tirs de barrage de l’actuelle mairie PS dès l’annonce de la candidature NKM (« Paris n’est pas un jouet« , dixit le futur ex-maire, voilà une information qu’elle est utile !) on sait qu’ils se sont trouvé là une concurrence coriace – l’ex-garde des sceaux de Nicolas Sarkozy, elle, ne leur faisait pas broncher un cil. Et personnellement, nonobstant une fâcheuse faiblesse chez elle pour le cumul de mandats, je joue NKM gagnante dans la troisième.

Tibert, tagada-tagada-tagada

Miam !

On a des relations au Canada… ils nous disent, là-bas en ce moment les légumes c’est patates chou betteraves chou courge chou chou courge. Et si chez nous c’est « bio bio » l’antienne à la mode (oh pardon, « tendance », fashion, trendy, ce genre de patois), là-bas c’est « local local, buy local » : acheter des trucs du coin, bio ou pas trop, mais surtout économiser sur le transport, et favoriser le canadien fait canadien.

Par exemple, éviter la crevette pêchée en Norvège, décortiquée au Maroc, surgelée en Bulgarie, conditionnée au Dadjikistan…

En fait d’économies sur le transport, les lasagne (*) Findus viennent nous donner un éclairage intéressant sur l’économie des transports alimentaires. On comprend mieux pourquoi nos routes sont constamment embousées d’énormes camions rugissants.

Des lasagne surgelées Findus, donc… qu’on retrouve en Grande-Bretagne, et, oh horreur, how schocking, il y a du cheval dans le boeuf, le boeuf hennit ! chez les Grands-Bretons, le cheval, le lapin, la grenouille, l’escargot sont tabou – pas pour les mêmes raisons – et on n’en mange pas.

Bon, c’est juste un peu de cheval, pas que du cheval, pas partout… mais c’est la société française Comigel, en ce moment, qui fabrique les lasagne Findus… alertée, elle a contacté un de ses fournisseurs de barbaque, Spanghero, de Castelnaudary, lequel a enquêté et trouvé que sa viande « de boeuf » qu’était en fait du cheval (pourtant ça ne se ressemble pas, les carcasses de boeuf et de cheval) venait d’un abattoir roumain. Lequel abattoir « traite », délicieux euphémisme, les deux bestiaux sans trop de discrimination, d’où sans doute le mic-mac.

Pour la petite histoire, Comigel fabrique entre autres des plats Findus, qui fait fabriquer ses surgelés « suédois » entre autres par Comigel ; le siège est à Metz, mais c’est la filiale « Tavola » qui fabrique – sinon ce serait trop simple : au Luxembourg !  le luxembourg, le paradis des plats cuisinés surgelés. Encore heureux que les barquettes de lasagne n’aillent pas se faire étiqueter « Findus » en Suède !!

Je résume : du cheval abattu en Roumanie – on ignore de quel pays vient le cheval… va savoir ? de Biélorussie ? de Bulgarie ? de Pologne ? part en camion à Castelnaudary, en compagnie de boeuf  ( ils voyagent volontiers ensemble, une fois dépecés) où l’on en fait des ?? va savoir, bref on le traite, et puis ça part en parpaings au Luxembourg se faire mettre en lasagne, avant de repartir, étiqueté par exemple « Findus » ou « Machin-Fine-Cuisine » (« Comigel » c’est peu vendeur, et puis Findus c’est suédois, comme Volvo, du solide, du sérieux !) et dûment surgelé vers la Grande-Bretagne, pour finir dans des bacs réfrigérés quelque part au Pays de Galles ou dans le Northumberland.

Entretemps d’innombrables camions rugissants ont trimballé sur les routes d’Europe du cheval et du boeuf sur pied, en carcasses, en quartiers, en… et au passage, au long des kilomètres d’autoroutes ou de nationales, « cheval » est devenu « boeuf », c’est l’assimilation, le mimétisme bovin.

Mais pas de panique : le cheval c’est comestible, quoiqu’en pensent les Grands-Bretons, et ça ne rend pas malade.

Bref, si c’est ça le « local », on est mal barrés. On me dira que c’est sûrement qu’il n’y a aucun boeuf, aucune vache au Luxembourg, non plus qu’en Lorraine voisine, ça doit être pour ça… faut aller les chercher, vachement loin…

Et, au fait… aux dernières nouvelles, Spanghero et sa maison-mère Pujol (forcément, le système des poupées russes) sont passés par l’intermédiaire d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas. Simple comme une recette de lasagne, quoi…

Tibert

(*) des lasagne suédoises ! n’importe quoi… pourquoi pas du couscous japonais ? mais lasagne ? au pluriel, et sans « s » à la fin ? eh, c’est de l’italien, en suédois je ne sais pas, mais en italien il n’y a pas de pluriel en « s », c’est la voyelle finale qui change, en général. Et toc. Et tiens, au fait, un panino, des panini, pas « un panini, des paninis ». Mais bon, si on commence comme ça, où va-t-on ? scénario, risotto, fiasco…

PS –

Explication de texte

Oui, qu’entendez-vous, que comprenez-vous quand un homme du genre Normal, dans son costard bleu et sa chemise blanche, derrière un pupitre, le 31 décembre de l’an dernier, énonce ceci :

« Il sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus. C’est le sens de la contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus… gnagnagna… ».

A supposer que Normal-Moi ait voulu dire « …demandé davantage (à ceux qui ont le plus) qu’à ceux qui ont moins » – ce qui est bien normal sans majuscule, on est tous d’accord, c’est le bon sens même – pourquoi ne l’a-t-il pas dit ainsi ? parce que c’est évident ? alors pourquoi le dire ? enfoncer des portes ouvertes ?

Moi, tortueux comme vous me connaissez, je comprends ceci : Il sera toujours demandé davantage  –> il sera demandé toujours plus !  : 75 % avant que le Conseil Constitutionnel y mette le hola, car c’est confiscatoire, mais si si, on obtiendra les 75 % malgré ces vieux machins, on trouvera bien une astuce, et puis en route pour les 76 %, 77 % etc, jusqu’à leur piquer plus de fric qu’ils n’en auront gagné, ceux qui « ont le plus ». Ce qui aboutira inéluctablement à ce qu’ils en aient de moins en moins, ceux qui « ont le plus », sauf à se trouver une nationalité moins rude sous d’autres cieux moins confiscatoires.

Il reste environ 4 ans et demi à Moi-Président pour faire les poches à ceux qui seront, insconscients, masos ou patriotes, restés sur le sol de l’amère patrie.

Tibert

Logique bercyenne, ou l'entonnoir sur la tête

Notre Rose Premier Ministre l’a affirmé hier : « OK OK le Conseil Constitutionnel (je pense traduire sa pensée ici : cette bande de vieux débris) a censuré notre projet d’imposer les très hauts revenus à 75 %, certes, hélas… mais on s’en fout-eu, on le fera quand mêm’-eu, nananèr-eu ! « . Car, foi de Normal-Premier, c’est une promesse de campagne, donc on la fera, par la porte ou la fenêtre. Notez bien, ça va récolter 3 picaillons (*), faire fuir plein d’entrepreneurs et d’artistes, mais démagogie oblige, le Président – il s’en fout, lui – mais surtout les têtes pensantes et doctrinaires du PS y tiennent mordicus.

Hélas cette disposition fiscale est évidemment et avant tout démagogique, sans doute aussi confiscatoire – je ne suis pas moi-même visé – mais surtout inique : inégale. Je cite les « vieux débris » : méconnaissance de l’égalité devant les charges publiques, car les 75% s’appliquent à chaque membre du foyer fiscal, alors que l’impôt sur le revenu se calcule pour l’ensemble du foyer.

Eh oui, c’est une mesure hors-la-loi, j’explique : vous prenez un couple, normal (normal : pacsé ou  marié, quoi) qui gagne lui, 900.000 euros par an, elle 900.000 euros aussi, ils passent à travers ! C’est un foyer fiscal qui gagne 1,8 million par an, mais la taxation à 75 % les épargne. En revanche, si lui gagne 1,2 million et elle une misère (ou l’inverse, le Politiquement Correct m’oblige, mesdames, à citer les 2 hypothèses), soit un total nettement moins élevé, boum ça taxe ! 75 % de 200.000 euros, soit 150.000 euros, rien que ça. C’est idiot, n’est-ce-pas ?

Mais ce n’est qu’un exemple des dispositions ubuesques de notre Bercy national. A supposer que ce même couple ait des biens, qu’il ne claque pas tout au restau, au Fouquet’s, chez Laurent etc… il va se faire plumer ou re-plumer par l’ISF, l’impôt Sur la Fortune. Mettons qu’ils déclarent 2,4 millions de biens à eux deux… paf, ils se font taxer. Ce sera 0,25 % sur la totalité : 6.000 euros, pour un foyer de 2 têtes. Mais, tenez vous bien, un  célibataire possédant aussi 2,4 millions, à lui tout seul, va payer la même somme : 6.000 euros. C’est idiot : il est deux fois plus « riche »… eh oui, c’est idiot.

Mais si notre couple-exemple déteste se faire plumer, ils divorcent « pour de rire », ou ils vivent simplement à la colle, comme notre bon Président et sa Première Compagne. Et là, en répartissant harmonieusement les avoirs,  1,2 million chacun : pas d’ISF ! C’est idiot, en cette époque où le « mariage pour tous » est réclamé à cor et à cris.

Mon conseil fiscal et gratuit aux nombreux couples, homos ou pas, et riches : 1° ) ne vous mariez surtout pas ! vivez à la colle ! 2° ) répartissez vos avoirs et vos gains annuels entre vous pour rester sous les 1,3 million de biens et 1 million de gains, c’est optimal comme ça. A défaut, soyez célèbres et émigrez, ça fonctionne aussi.

Tibert

(*) ça suffira tout juste à financer les primes de chauffage des personnels fonctionnaires du Sénat, c’est dire !

Y a de l'écho

La dernière remarque innocente que je formulais au bas de mon pénultième billet – qui fut brièvement l’ultime avant que je ne le ravalâsse au rang précédent en cette occasion présente – a suscité de l’écho. Moi, modeste, vous me connaissez, je faisais juste allusion à la mairie d’un petit village de moyenne montagne qui « se la pète », qui érige à grands frais un magnifique bâtiment dont l’utilité restera longtemps une énigme pour les habitants de la commune. Dans le genre pas franchement évident, pas mal de comm’, un zeste de social, avec une rondelle de sports… bref un machin ruineux qui va encore nous faire grimper l’addition des impôts locaux, comme si c’était le moment. Hélas oui, nos élus ont NOS moyens, ils en usent et abusent.

De l’écho, donc, et comment, chez le Figues à rôts du matin, qui m’emboite le pas avec une fort éloquente photo de l ‘Hôtel de Région du Languedoc-Roussillon à Montpellier, prétentieuse meringue architecturale façon Bofill, qui « se la pète », elle aussi, et va également coûter la peau des fesses, s’il en reste, aux habitants de ladite région. Et je vous fais grâce de la nouvelle mairie de Montpellier, justement, qui alourdit encore la barque. Je résume : à Montpellier, les impôts locaux sont assez abominables, mais quels magnifiques édifices publics, quel prestige pour les Languedociens-Roussillonnais ! ils s’en rengorgent de fierté, les yeux pétillants d’allégresse. Non, je blague, là.

L’article en question du Figues-machin semble assez fouillé et précis ; on notera avec une grimace de dépit que la région Languedoc-Roussillon, comme sa copine la Bourgogne, en toute transparence, ont refusé de communiquer leurs comptes à ce torchon de journal de droite, qui ne leur veut que du mal, vous pensez bien ! Les administrés de ces deux entités devront donc se renseigner auprès de leurs élus, après avoir justifié de leurs bonnes intentions.

Je fais dans le populisme, là, le misérabilisme, je sais. Et je me demande, et je vous  demande : comment contrôler ces mégalos qui nous administrent, qui érigent des monuments à  leur gloire façon Ceaucescu, et reviennent tous les six ans réclamer nos suffrages, pousser, la main sur le coeur, la romance de la saine gestion et des lendemains meilleurs ? il y a des failles sérieuses à la démocratie locale, je le crains.

Tibert