Fait chaud, hein ?

Il fait bien chaud, trop chaud pour gloser, bloguer, écrire, pianoter de deux doigts sur un clavier d’ordinateur. Bloguer relève de la séance de hammam. Il fait trop chaud pour travailler, d’autres, et de plus illustres, l’ont énoncé bien avant moi.

Mais je vais le faire, si si, j’vas vous écrire quèqu’ chose.

– Vous pouvez le faire ?

– oui !

– Il peut le faire !

… Les progrès de la médecine et la qualité de vie allant en se bonifiant, sans oublier les moyens financiers exceptionnels dont dispose la famille Madoff, on se demande si dans 150 ans, un peu rabougri mais encore gaillard, le père Madoff ne va pas ressortir de sa tôle, peine purgée et déjà bronzé sous la lampe à UV de sa cellule, prêt à remettre ça. On sait que le coupable unique – le croiriez-vous ? moi non plus – de la gigantesque escroquerie Madoff, le susnommé Bernard, donc, a eu et pris le temps de mettre à l’abri quelques râclures de fond de coffre-fort, quelques centaines de millions de dollars, un peu chez madame, encore un peu chez fiston et fifille, avant de craquer, de cracher le morceau et d’aller se faire entôler.

Qui sait, d’ailleurs, si les progrès de la médecine aidant, on ne va pas décréter l’immortalité d’ici quelques lustres ? sauf bien entendu pour les crashes d’hélicoptères, les incendies, les secousses sismiques, le passage sous les roues d’un 35 tonnes, etc. Donc le père Madoff, pourri entre les pourris, lui qui a arnaqué, baisé, lessivé des milliers de gros poissons et encore plus de plus petits, des goyim bien sûr – pas de pitié pour les goyim, ces schmocks – mais aussi et surtout plein de corrélégionnaires juifs, en leur jouant la romance du « fais moi confiance » et de la grande fraternité juive… à supposer tout ça, donc, on le retrouvera en 2160 – moins les remises de peine, la semaine des rabais fous et la TVA à 5,5 – frais comme un gardon !

La justice états-unienne a ainsi ses lacunes : fallait le condamner à perpète, et basta. A quoi ça rime, 150 ans ? une griffure dans l’éternité de l’opprobre, l’épaisseur du trait dans le grand vide planétaire… non : perpète !! et jusqu’à ce que mort s’ensuive. Y a pas de justice ; d’autres, et de plus illustres, l’ont énoncé bien avant moi.

Tibert

Glas glas glas

Ouvrant ma fenêtre ce beau matin de juin, ma fenêtre bordée de bleu et munie des 3 petits boutons en haut à droite : « Réduire / Plein écran / Supprimer », je tombe sur quelques dépêches de mes habituels canards-sur-Toile : « Mickael Jackson est mort » ; « Mickael Jackson est mort » ; « Mickael Jackson est mort » ; « Mickael Jackson est mort » ; « Mickael Jackson est mort », etc.

Bon, Mickael Jackson est mort, voilà une bonne chose de faite… à force de tirer sur la sifelle, elle casse, forcément. Heureusement que nous restent Leonard Cohen et Bob Dylan, la perte de l’un ou l’autre m’eût infiniment plus affecté. Quoi d’autre ?

Ah si, une pépite, une petite sucrerie, dans la grisaille où M. Ahmadinedjad nous promet benoîtement un prochain bouleversement planétaire et l’extinction de l’impure race porcine, y compris donc les élevages nauséabonds en Bretagne : un sujet du Bac’, filière SGT – Sciences et Techniques de Gestion -, épreuve de Gestion et Droit, sujet qui fait scandale (« qui dérange », selon l’Hibernation).

Bon, lisez le truc, c’est intéressant… en gros, un employeur envoie une lettre de licenciement à une « commerciale » décevante et peu productive ; comment doit-il goupiller ses arguments, étayer son dossier si l’affaire est portée aux Prud’hommes ? « Formulez le raisonnement juridique que devra conduire l’employeur si l’affaire devait être portée devant le tribunal ».

La sucrerie, ce sont les réactions des profs au vu du sujet, du moins celles qui nous sont rapportées : « C’est carrément de la provocation, oui (…) En choisissant ce sujet, le ministère a fait un vrai choix politique. Il privilégie la logique libérale de l’entreprise au détriment du social.  Et l’arrivée de Luc Chatel (ancien cadre chez l’Oréal, il remplace Xavier Darcos au ministère de l’Education, ndlr) ne va pas arranger les choses…».

Si l’on suit le raisonnement, la logique libérale de l’entreprise, c’est de virer les salariés inefficaces ; le social, c’est donc de les garder bien au chaud ! Et c’est carrément de la provocation d’argumenter juridiquement du point de vue de l’employeur. L’employeur… salaud d’employeur ! virer Nathalie Cerisier… fumier, va ! et sous les yeux de l’Educ’Nat’, en plus…

Tibert

Etat moderne, état modeste… et ta soeur ?

Nous vivons, Français, dans un décorum royal. Quand j’écris ça, je dois préciser que « nous », ce sont les institutions de la République, toutes logées aux petits oignons. Qui à l’Hôtel de Lassay, qui à l’Hôtel Matignon, qui au Palais du Luxembourg… que du beau linge, des moulures dorées, des corniches Grand Siècle et des trumeaux pieusement entretenus par le Mobilier National.

De l’utilité de ce luxe, on me permettra de douter, sauf à constater qu’effectivement, un élu, un ministre pète mieux dans la soie que dans le coton peigné, et que si le contribuable Français supporte en soupirant mais avec fatalisme les coûts coquets et considérables de ces installations, pourquoi se gêner ?

On nous fera remarquer que la France se doit de recevoir dignement ses hôtes, qu’il faut un minimum ( traduisez : un maximum ) de décorum, que… oui mais non ! Il serait très simple de décréter que désormais et dorénavant, le Palais du Luxembourg ou l’omnisports de Bercy, ou la tour Eiffel, ou le palais Brongniard, ou…) sera dédié aux réceptions et à l’hébergement des hôtes de marque. Luxe, calme et volupté, infrastructures ad hoc, hôtellerie First Class, pinards de haut vol, bonne bouffe, plumards à baldaquin etc. En un lieu, ou deux, allez, si vous insistez, quand le Président et le Premier Ministre reçoivent en même temps et sans se marcher sur les doigts de pied. On doit même pouvoir organiser un agenda de réservation des salles, des chambres, des salons : ça s’appelle de l’hôtellerie !! si si.

Corrélativement, quand on constate qu’il faut de 500.000 euros à 1 million pour réunir députés et sénateurs à Versailles, on pleure, et pleure surtout notre feuille d’impôts. D’abord, Versailles est desservie par le RER ou la gare Saint-Lago, pas si cher que ça ; ensuite, le château est mal adapté à des réunions de travail ! c’est nul, Versailles, pour bosser. c’est beau mais c’est juste là pour faire reluire le Roi… n’importe quel amphi de Droit ou de Lettres ferait mieux l’affaire, et il y a le CROUS en général dans les environs, pour aller becqueter. Et ça ne coûte pas ces sommes-là ! (*)

Bref : on a coupé des têtes en 1789-90 et années suivantes, mais c’était en fait, derrière le rideau de fumée des discours humanistes et égalitaires, pour piquer les locaux ainsi laissés vacants par les ci-devants raccourcis. La monarchie française, en 2009, se porte bien, et à nos grands frais.

(*) Tenez : 1.000 personnes, bouffe à 60 euros par un traiteur (un repas, entrée-plat-dessert,  des amuse-gueules et des rafraîchissements, du Côtes-du-Roussillon et du café), location de la salle – 20.000 euros, des feuilles blanches et des stylos Mickey pour prendre des notes- 500 euros, quelques frais annexes… à 100.000 euros, on est très large ! on peut même payer un ticket de métro à tout le monde pour rejoindre le Cirque d’Hiver, si c’est là que ça se tient.

Sur la gratuité de certaines argumentations

Libé, fidèle à sa juste ligne « C’est la faute à Sarko », donne ce jour la parole à la MAFM, la Mutuelle Autonome des Fraudeurs du Métro : moyennant une cotisation de 7 euros par mois, vous fraudez autant que vous voulez, sautez les portillons par dessus ou par dessous ou par le côté, bref vous fraudez ad libitum, et si vous vous faites gauler, moyennent le justificatif du talon de contravention, on vous rembourse. Gardez donc précieusement le talon de votre contravention.

J’ai donc écouté sur ma bouzine (c’est une bande audio) la voix délicieusement parigote, acidulée, et jeune, évidemment – ce ne sont pas des arguments de quadragénaires ou au delà, car ça devient dur de sauter le portillon – dérouler ses sophismes… Poussant cette logique autonome et pleine d’excellentes contradictions ( – 1 : on emmerde l’Etat et tout ce qui y ressemble ; – 2 : Tout besoin de vie devrait être du ressort du service Public, donc des services de l’Etat), j’ai deux questions à poser :

a) Ouais, pourquoi que la MAFM, elle est pas gratos ? c’est un service public, l’indemnisation des fraudeurs malheureux ! Encore des gens « de gauche » qui s’engraissent sur le dos du Peuple !

b) Moi, j’habite à 420 km de Paris : et si j’ai envie de venir à Paris me baguenauder au trou des Halles, LE nombril du Monde, le Nirvana de tout glandeur qui ne sait pas quoi foutre de sa carcasse, quoi, merde, pourquoi que moi je devrais payer ? hein ? y a même pas de bouche de métro chez moi… je veux une bouche de métro devant le pré à Jules, avec un portillon. Et la gratuité des transports pour aller glander au trou des Halles.

Pcc : Tibert

Quand je serai grand, je serai CO-P

J’en ai un peu marre de gloser sur des sujets rabâchés. Aujourd’hui, je n’écrirai donc rien sur les bien nommées colonies Israéliennes en Cisjordanie ; la colonisation, on nous demande tous les jours de nous en excuser, de nous en repentir, ça doit être peu recommandable, non ? Rien non plus sur le respect des croyances et des libertés individuelles, et notamment des femmes, au Waziristan, en MachinTrucIstan, en Arabie-ça-vous-le-dites, etc. Rien sur le match de foot d’hier, dont je me tape complètement (22 types se sont disputé un ballon en courant après, c’est au moins excellent pour leur forme physique). Rien sur le troisième anniversaire de ma petite-fille, on arrosera ça en privé.

Non, je tombe sur un article du Monde concernant l’efficacité des conseillers d’éducation ! Ah oui, ça laisse à désirer, le boulot de conseiller d’orientation ! Tiens, rien que pour moi : eh bien, ça n’existait pas, les conseillers d’orientation. Démerde-toi, mon gars, fais garçon-boucher, diplomate ou éditeur, au pif ! et de fait, je n’ai évidemment pas fait ce pour quoi j’étais fait, c’est à dire blogueur retraité. J’ai fait comme mon papa et ma maman m’avaient lourdement, fortement conseillé de faire, ce qui était la plus grosse des conneries, car c’est rarement chez papa-maman qu’on trouve nos aspirations. tant pis pour moi, je suis arrivé trop tôt sur le marché de l’Educ’Nat.

Conseiller d’éducation-psychologue, c’est comme ça que ça s’appelle, il faut 5 ans d’études après le bacc’, soit une licence de Psychologie, plus un concours d’état, plus 2 ans de formation… solide, en principe, non ? eh bien, le problème, c’est que l’article du Monde dont je vous cause jette une lumière peu flatteuse sur les résultats obtenus ! On se demande d’ailleurs comment ça pourrait marcher : vu de ma fenêtre, il y a certes de la psychologie dans ce travail, de la connaissance des ressorts de l’être humain, de ce qui le motive et le rebute, de ses limites et de ses espoirs. mais aussi, et c’est fondamental, il faudrait être pointu (et ça s’entretient, et c’est pire qu’en informatique, ça évolue tous les jours) dans 2 domaines :

– le marché actuel du travail !! c’est con à dire, mais il y a des filières du savoir qui ne mènent nulle part ; autant être prévenu… et en contrepartie, il y a des boulevards grand ouverts, ignorés des foules.

– la prospective économique et industrielle. Si en 1960 les ingénieurs étaient les cadors de l’embauche, 30 ans plus tard ce sont des tâcherons obscurs. Avec un peu de flair ça se serait vu ; moi j’avais le nez bouché.

Bon, c’est pour vous dire, en conclusion : va pour une base de psycho dans ce beau métier, ça peut aider, mais grands dieux, il faudrait aussi avoir un branchement en ligne directe, et en temps réel, avec les employeurs, les métiers, les prévisionnistes, l’INSEE, le grand marabout qui lit dans l’avenir. Avec des fonctionnaires de l’Educ’Nat au niveau Bac + 5, c’est peut-être beaucoup demander, non ?

Tibert

Sur le pouce (du renforcement)

Comme la fête des mères approche à grands pas, les sollicitations pour des cadeaux tous plus stupides les uns que les autres pleuvent, dans les boîtes à lettres, sur la Toile, à la télé. Sur la Toile, au lieu des 5-6 spams habituels chaque jour, et toujours en anglais, on en est à 10-15 messages idiots, dangereux, sournois, en anglais toujours. Ca tourne généralement autour du fric, étonnant, non ?

Ces jours-ci, on me propose ainsi des réductions de 80 % sur le Viagra !! pas moins. On peut supposer,

1) que la firme Pfizer opère des déstockages massifs de ce produit, dans l’attente d’une nouvelle molécule plus érectrice… mais ça se saurait, on aurait déjà acheté des actions Pfizer,

2) que ce sont des palettes de ce médicament qui sont vendues « tombées du camion », à vil prix donc,

3) que c’est du plâtre moulé en comprimés et peint en bleu, aussi érecteur que la focalisation mentale sur une bordure de trottoir.

Mais de gros progrès sont maintenant perceptibles dans ces messages débiles : ce matin c’est en français qu’on me proposait de disposer, sous 2 mois, d’une rallonge d’environ 13 cm, pas moins ! de quoi honorer dignement la fête des mères, vous en conviendrez, du moins celle de l’an prochain, puisque le traitement dure 2 mois… mais sur la plage, cet été, ça devrait pouvoir fonctionner ?

Le titre du message était ainsi libellé : »Re : 2 mois. et 5 pouces du renforcement« . Texto. Je ferai remarquer que la norme internationale en matière de longueur de bites est et reste le mètre, pas le pouce, et vaut aussi pour les USA ; aussi loin que je me souvienne des concours de zizis, c’était en centimètres que ça se jouait, on n’a jamais utilisé nos pouces pour départager les concurrents ( un double décimètre suffisait). Et on appréciera les « pouces du renforcement »… à propos de renforcement, peut-être qu’avec une équerre et une entretoise ça serait encore plus solide ?

Bref, tenons-nous en aux colliers de nouilles peintes et aux boîtes de camembert revêtues de papier alu, valeurs sûres de cette belle fête.

Je change de sujet : on me signale un remarquable indicateur, un thermomètre fiable de la reprise économique tant attendue, le signe sûr qui annoncera ou pas la sortie de crise, puisque, nous le savons tous, nous subissons une crise économique. Pas le prix du baril de pétrole, qui continue de varier au gré des tentatives de spéculation- les vautours sont toujours là – pas le nombre de bagnoles achetées, pas le cours du Napoléon… non, les tarifs des putes Lettones. Si, si, c’est très sérieux. Vous pourrez vérifier sur ce site en anglais.

Mauvaises nouvelles, d’ailleurs, pour la reprise : les pipes et les passes des putes Lettones sont toujours à un prix d’ami. Planifiez donc une virée à Riga en attendant la reprise.

Tibert

Décentralisation : par Paris, comme d'hab'

Je parcourais aujourd’hui une revue « Demain Clermont » – vous ne l’aurez pas, à moins d’être de la région de Clermont-Ferrand, désolé pour vous, vous y verriez la trombine du sénateur-maire de la ville, monsieur Godard Serge, pas Jean-Luc (deux mandats électoraux majeurs en même temps, donc, pourquoi s’gêner… comme beaucoup d’autres, mais ça n’excuse rien), vous y verriez sa trombine, donc, à presque toutes les pages ousqu’y a des images.

Et on nous tartine encore là dedans sur l’urgent besoin du TGV qui relierait enfin l’Auvergne à… à ?? à ?? devinez… vous avez deviné ? Donc, les élus du coin sont mobilisés, ils rameutent la population, il faut pétitionner, tout ça pour que la SNCF, en se faisant tirer l’oreille (pas rentable, pas rentable), tire une ligne TGV Paris-Lyon, une autre donc, qui passerait « pas trop loin de Clermont-Ferrand » ! Pas trop loin, c’est à dire Montluçon ou Moulins, probablement. D’ici 15 ans, hein, eh oh, doucement. Resterait à mettre un tortillard TER entre la ville élue du TGV, Moulins ou Montluçon, et Clermont, et wouala ! du presque TGV pour Clermont.

Mais, je cite le préfet du coin, monsieur Schmitt, donc, qui s’est occupé du dossier : « Mais pour la desserte de Clermont-Ferrand à Lyon ( 2h15 minimum en TER, pour 200 km, note de la rédaction) on fera le maximum, mais pas à n’importe quel prix« . Traduisons : si on vous fait votre TGV pas trop loin de Clermont, pour la desserte directe de Lyon vous irez vous faire cuire un oeuf !

Je pose la question : en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, on construirait un TGV non pas entre Clermont et Paris, mais entre Clermont et Lyon ! oui, Lyon. Dans ces démocraties modernes, pas embousées dans le schéma con-centré sur Paris, des métropoles comme Hambourg, Birmingham, Bologne, Turin, Glasgow, Munich, Naples… ont plus d’importance dans leur sphère d’influence que Rome, Londres ou Berlin.

Je vous affirme donc que pour un Clermontois, pouvoir aller à Lyon en moins d’une heure avec une bonne fréquence des trains serait bien plus intéressant que d’aller à Paris en 2h 15. Et en plus, il y a de la cervelle de canut et du tablier de sapeur, du Beaujolais et des bugnes.

Dans le même esprit, relier Nantes et Rennes – comme Metz et Nancy – en 25 minutes par navette rapide serait une bien meilleure idée que de « pousser » la ligne TGV de Rennes… faisant ainsi de cette belle ville une banlieue de la capitale – quel honneur !

Au fait, la région Auvergne tente timidement – sans succès, pas rentable, pas rentable – de promouvoir l’idée d’un TGV Turin-Lyon-Clermont-Tours-Nantes : ça ce serait une idée qu’elle serait bonne, mais allez donc désembourber les neurones de tous nos indécrottables centralisateurs !

Tibert

Fo Q

C’est chouette, le langage SMS, non ? ça permet d’en signifier beaucoup en peu de lettres. Donc, oui, « Fo q ».

De quoi s’agit-il ? de radars, encore et toujours les radars ! les radars au bord des routes, qui permettent paraît-il de porter remède à la principale source de criminalité dans ce pays : la route ! les braquages, les vols à la tire, à la roulette, à la portière, les cambriolages, les agressions, les escroqueries… tout ça compte peu, c’est l’épaisseur du trait, et la Maréchaussée vous laisse l’initiative : à vous de vous déplacer au Poste, citoyens – si vous êtes en état de le faire – pour porter plainte, au moins signaler le truc… pour l’assurance ! en revanche, si c’est un « délit » sur la route, pas la peine, c’est auto-matique, vite un cliché, souriez, c’est dans la boîte, vous recevrez l’avis par la poste.

Et que dit d’intéressant le Rapporteur spécial, M. Mariton, dans l’article du Figarôt que je vous ai déniché ? des choses intéressantes, mais mezzo voce, hein, dans la demi-teinte :

– « ce qui reste du produit des amendes (…) doit être consacré à la sécurité routière. Une partie de cette somme – 208 millions d’euros en 2009 – sera versée à l’AFITF, l’Agence de financement des infra­structures de France. Or cet établissement public n’est pas en mesure de justifier clairement l’impact de ses investissements routiers sur la sécurité routière. » En clair : « on est censés utiliser le fric de ces amendes à améliorer le réseau, mais ça ne se fait pas ». Or chacun sait que si la route est dangereuse, c’est d’abord parce que la route est dangereuse ! les virages mal foutus, ça se corrige, les intersections sans visibilité, ça s’arrange, et pas nécessairement avec des putains de rond-points tous les 100 mètres.

« (…) l’objectif de passer à moins de 3 000 tués ne sera pas atteint. On obtiendra 3 350 tués. Par ailleurs, l’installation de radars s’est ralentie à partir de 2007. Or il ne faut pas relâcher l’effort dans ce domaine tout en associant mieux les usagers au choix des emplacements et de la vitesse limite« . C’est énorme, en gros, on nous dit :

– LA méthode pour réduire les tués sur la route, c’est les radars. C’est faux ! encore une fois, la qualité de nos routes est essentielle en ce domaine. Plutôt que de coller un panneau « Attention virage dangereux » et un radar, si l’on supprimait le virage dangereux ?

– que les usagers sont associés au choix des emplacements ! qui a jamais été consulté sur l’emplacement d’un nouveau radar ? et les radars mobiles, on vous a consultés avant de les dissimuler, dans une descente bien droite, par exemple ?

– « En 2008, la circulation a diminué de 1,5 % et l’accidentalité de 7,8 %. » En voilà un aveu qu’il est intéressant ! la densité du trafic y est pour quelque chose, dans les accidents.. pas que la vitesse, alors ? les tétrachiées de camions sur nos routes, ça pourrait y être pour quelque chose, dans les accidents ?

Un point reste très positif aux yeux du Rapporteur Spécial : les radars s’auto-financent largement, chaque radar rapporte de quoi peupler nos bords de routes, permet de faire des petits… chouette perspective, prendre la route va devenir de plus en plus plaisant.

Deux remarques pour finir, M. Mariton  :

Premio : si la SNCF ne se foutait pas de la tête de ses clients en leur proposant des billets hors de prix alors que les trains sont vides (exemple : le 1er Mai, tarif « gros trafic » et trains vides), on envisagerait de laisser notre bagnole au vestiaire, on prendrait le train… avec moins de risques d’accident, vous en conviendrez.

Deuxièmo : si les péages d’autoroutes étaient raisonnables, on envisagerait de déserter les voies ordinaires pour les trajets longs et usants. Il paraît que les autoroutes sont plus sûres. Mais se faire racketter de 30, 40, 50 euros, ça non. On pourrait, tiens,  affecter le fric des radars à réduire le montant des péages…

Des claques qui se perdent

… ou des coups de pied au cul. Bref, il y a de quoi voir rouge. Les banquiers, jamais en peine d’une provocation, et parmi eux Dexia, la Franco-Belge annoncée mourante, sub-claquante il y a peu, pleurant une obole des Etats, sinon elle allait crever,  se distribue quelques bonus. Pour 8 millions d’euros, juste pour se féliciter de nous avoir bien biaisiés,  pour arroser ça, pour faire la fête, du moins les happy few qui auront droit au Champagne et aux petits fours. Pendant ce temps, couvrez vous la tête de cendre, braves gens, allez pointer au chômedu, bouffez des pâtes et des patates : « c’est la crise », on vous dit, y a plus de sous ! du moins pour vous.

Domestiques

On nous annonce que bientôt, c’est à dire fin 2009, des trains italiens circuleraient sur Paris-Milan, avec arrêt à Lyon. J’emploie le conditionnel, car il va falloir demander la permission aux cheminots de la CGT, de Sud-Rail etc… ce qui est loin d’être dans la poche ! mais bon…

Ceci dit, ceci écrit, ceci lu, donc, arrêt à Lyon, comme le dit l’article cité, ça va faire de la concurrence à la SNCF, et ma foi c’est une bonne chose, si c’est pour relancer l’émulation pour un meilleur service. Juste deux remarques :

– Ils ne pourraient pas, les Italiens, nous faire un circuit Turin / Lyon / Clermont-Ferrand / Paris ? en « Pendolino », qui roule « seulement »  à 250 km/h – mais sur des voies normales, lui – on gagnerait quand même une bonne heure de Clermont à Paris, par rapport aux  Teoz ( des « Corail » vaguement rafraîchis avec des prises 220 volt en Première, merci le marketing !) . Au fait, pourquoi  « Teoz » ? si cet acronyme vous inspire…

– Une phrase piquée à l’article cité nous apprend que  » le transporteur (italien) aurait d’abord demandé des sillons entre Paris et Marseille qui lui auraient été refusés, la France n’ayant pas encore ouvert le trafic domestique à la concurrence« .  Domestique, dites-vous… ça renvoie évidemment à cet anglicisme « domestic » (intérieur : domestic flights = vols intérieurs) ; il eût fallu écrire « trafic intérieur » (*). Et puis « domestique », hein, personnel de maison, larbin… la piétaille, quoi.

(*) encore avons-nous échappé à « traffic« , suivant l’orthographe anglaise.