Le coût de l’application du règlement

( Les boules puantes dégueulasses balancées sur le parcours de Griveaux pour la mairie de Paris : j’écris LES, car la reddition du candidat au premier coup bas, alors que la Loi est avec lui – les Français en ont vu d’autres et ne sont pas des vierges effarouchées (*) – laisse supposer qu’il y avait d’autres munitions à suivre, au cas où… on pourra ricaner tristement en constatant que la vie politique française hérite de la pruderie faux-cul anglo-saxonne (la morale publique plutôt que les compétences) ET des méthodes poutiniennes pour flinguer les adversaires, à savoir les histoires de cul montées et arrangées. Ce qui ne grandit pas le débat… et tout ça pour rien : le char Griveaux était mal parti dans la course parisienne, de toutes façons. Un sale coup de surin dans le dos sur un candidat inoffensif… comprenne qui pourra. )

Mais, un peu d’air pur… je voulais mettre ici en lumière les nouvelles tendances de notre belle société moderne et branchée. La SNCF, qui a trouvé les noms les plus moches de la Planète pour ses TGV, façon Oui-Oui, a trouvé également le moyen de réinventer le transport en bétaillère. Les dispositions à deux fois deux sièges de rang, séparés par un couloir central, lui semblant trop commodes et communes, elle reproduit les installations à trois sièges accolés, comme dans les étroits avions lo-lo-coste, afin d’emmerder les passagers aux fenêtres ET leurs deux voisins, quand il faudra se déranger et déranger les autres pour aller faire pipi ou se dégourdir les jambes méchamment pliées. Ce qui permet de proposer des sièges isolés de l’autre côté du couloir : choisissez votre siège, et payez ! Cerise sur la pâtisserie industrielle à l’huile de palme, si vous voulez passer un moment peinard, siester, roupiller ou rêvasser tranquille, et que les voisins vous foutent la paix – ne pas parler fort, ne pas gesticuler, ne pas téléphoner de sa place, mettre des écouteurs pour sa zizique en conserve… tous comportements souhaitables, normaux et civils quand on voyage en commun – vous pouvez aussi payer : c’est cinq euros de plus (ça s’appelle « Place tranquille« ) pour que le contrôleur passe et fasse les gros yeux aux perturbateurs de la quiétude ambiante. On réinvente ainsi le bakchiche : vous souhaitez qu’on se comporte correctement autour de vous ? payez.

Tibert

(*) Que celui qui ne s’est jamais soulagé manuellement les burettes lui jette la première pierre, comme disait l’autre…

Mort chronique annoncée

Il paraît que Radio-France est en grève, bien qu’elle émette. Je m’en doutais un peu, ayant zappé sur mon transistor Radialo-La-Voix de Son-Être  : « en raison d’un mouvement d’une catégorie de personnel« , on connaît l’antienne. En principe ils nous passent dans ces cas-là ( c’est très fréquent : des gens très susceptibles ! ) du sirop-zizique prédécoupé par un automate ; mais là, sur deux essais en deux jours, je suis chaque fois tombé sur La Voix de La CGT et du PCF (hier soir s’exprimait sans aucun débat Yann Brossat, Chef-en-chef des reliefs du PCF ; avant-hier c’était les raisons de la colère de la CGT du coin, dans la même absence de contradicteurs. C’est simple, je zappe… halte au masochisme ! à très faible dose, passe encore, mais là non, sans façon.

Et puis les grévistes en ayant marre de faire grève, font une pause de grève pendant février (dame, va y avoir les vacances d’hiver, faut s’y préparer). Un bon mouvement ? En fait, lisez l’article afférent du Monde : 70 personnes réunies en AG (sur plus de 4.700 salariés) ont décidé ladite pause ; 25 pour, 16 contre, 29 abstentions, soit 70 présents.

Ce sont les « larges masses » de grévistes qui se sont ainsi prononcées là, et qui pèsent d’une pression dingue sur les tentatives d’assainir et restructurer cette pétaudière ; qui font un beau geste pour vous rouvrir un moment le robinet Radio-France, chers auditeurs qui êtes allés écouter autre chose ailleurs sur des radios qui ne sont pas en grève – et il y a du choix.

Bref, c’est clair, on vit très bien sans Radio-France ; dommage que d’aucuns au sein de cet organisme « public » fassent tout ce qu’ils peuvent pour lui faire hara-kiri, sciant du même coup, consciencieusement et ce faisant, la branche audiovisuelle sur laquelle ils prospèrent (et yop-la-boum).

Tibert

Régi-autonome (*)

( Ah ! Les journaux télévisés aux environs de 13 heures… je résume : TF1, le bistrot-tabac-épicerie qui fait revivre un village berrichon ; la 2, on persévère à suivre et interviouver, sur les quais bondés du métro parigot, d’indéfectibles soutiens aux grévistes, à l’exclusion de tous autres : « Oui c’est dur, c’est galère on est crevés, 4 heures de trajet par jour mais si si je soutiens, ils ont raison gnagnagna… » ; Arte c’est la visite du ministre de la Culture du Bade-Brandebourg en Biélorussie ; BFM c’est politique-politique et le reste on s’en fout. Je zappe, donc… ou je m’abstiens. )

Mais le Parigot proposait ce matin – article disparu depuis – un micro-trottoir à Nice et autres métropoles provinciales : la grève ? où ça ? et plus généralement constatait que la grève, vue de la Province, ce n’est pas vraiment un problème. Je confirme ! Eh bien, mes chers auditeurs, pourquoi ?  c’est simple : 1) plus l’agglomération est menue, moins c’est long et difficile de la parcourir… Paris est trop gros et mal barré de ce point de vue ; 2) la RATP est en France la seule boîte de transports publics qui ait ce statut exclusif, aux petits oignons, départ anticipé, etc, avec les syndicats « nos avantages acquis » qui vont forcément avec. La plupart des réseaux urbains sont gérés en sous-traitance par deux-trois prestataires : Transdev, Keolis, et, plus petite, une filiale de la RATP… qui n’exporte surtout pas le modèle humain de la RATP.

C’est un métier, le transport urbain, et les agglomérations n’ont en général ni les compétences ni les moyens de le faire elles-mêmes. Elles confient ça à des pros… les MOLTS. Joli sigle, non ? Les MOLTS font le même travail que la RATP – sur des populations et des territoires certes plus petits – et sans en avoir les fort coûteuses et pesantes contraintes statutaires, donc sans les coûts afférents ni les grèves à répétition pour un pet de travers.

Les « usagers » (les clients) des transports d’agglomérations provinciales se plaignent-ils que leur conducteur de bus, de tram, de métro… ne soit pas quasi-fonctionnaire « emploi à vie, avantages acquis » ? Ce n’est pas leur problème. Il fait correctement son boulot, et sans les faire ch…  tous les quatre matins : ça leur va très bien.

Tibert

(*) Du latin rex, regis : le roi.

Tutus exclusivement parisiens

C’est Noël (je n’ai jamais vécu un Noël aussi terne, morne, même pas athée : sans âme) et hier pour Noël les artistes de l’Opéra de Paris ont, bannières de grève en guise de décors derrière eux, interprété un extrait de l’incontournable et rebattu saucisson tchaïkovskien, « Le lac des cygnes » (« Casse-noisettes » ou « Gisèle »  auraient pu le faire aussi, bref, un truc de fond de répertoire, ça se met en place par automatisme).  C’est qu’ils ont du souci pour leur retraite, les danseurs de l’Opéra de Paris, qui ont un statut à part et datant de 1698 ! C’est vrai, quoi, devoir partir moulu et claudiquant pour la retraite à 42 ans, ce n’est pas le lot de tout le monde…

Question : les machinistes, costumières, musiciens,  éclairagistes, décorateurs… de l’Opéra de Paris ont-ils le même statut ? rien ne le dit dans le superbe article du Monde cité ici. Si oui, les machinistes etc… auraient-ils aussi des exercices à la barre ? des tendinites professionnelles ? (*)

Autre question : les opéras de Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes… font exactement le même genre de truc, Le Lac des Cygnes y compris. Mais ils n’ont pas ce statut. No comprendo… deux poids deux mesures. C’est plus au Sud, c’est pour ça ?

Et encore : les sportifs professionnels, footeux, rugbymen, cyclistes, tennismen… font aussi des carrières brèves, exigeantes, et qui laissent des traces. Ils font SDF ensuite, ou quoi ? il me semble pourtant que certains se reconvertissent, ils ne sont pas pour autant finis pour la société.

Derechef : il me souvient avoir bien connu un adjudant-chef de gendarmerie qui, parti comme il se doit à la retraite vers ses 50 balais, s’est reconverti aussi sec – c’est très courant – en Chef de la Sécurité dans un grand immeuble de bureaux… et a fini comme ça dix-douze ans plus tard, avec deux retraites additionnées. Les danseurs de l’Opéra de Paris et d’ailleurs ne se reconvertissent-ils pas, retraite atteinte, en profs de danse ? ou bien j’aurais mal été informé ?

Il est question de mission régalienne, dans cet article du Monde… soit. Admettons, bien que le régalien soit ici tiré par les cheveux. C’est de culture qu’il s’agit, de prestige, de rayonnement, si l’on veut. On subventionne, donc, et le contribuable y va de son obole obligatoire avec patriotisme 😉  : faut ce qu’y faut. Mais en quoi cela interdit-il une retraite par point(e)s ? les flics, les magistrats, les agents des Impôts, les contrôleurs divers et variés… tous ces métiers nettement plus régaliens permettront d’accumuler des points en bossant. Ils ont des spécificités ? évidemment, danger, pénibilité, horaires, gnagnagna… ça se négocie, ça s’aménage ( il n’y a guère que pour les militaires en opération qu’on peut se poser la question ; quand les balles sifflent aux oreilles, la retraite, hein… ce n’est pas la préoccupation du moment.)

Bref : charmant spectacle que cet extrait de ballet au grand air – pour les Parisiens exclusivement, du moins ceux qui pouvaient y assister. Pour signifier que puisque Louis XIV a octroyé un statut comme celui-là, il est hors de question d’y toucher : ça va de soi, non ?

Tibert

(*  PS – Plus tard…) Il appert qu’en fait les différentes catégories de personnels de l’Opéra de Paris ont différentes dispositions… extrait significatif :

Les droits sont ouverts à 40 ans pour les danseurs, à 55 ans pour les chanteurs de chœurs, à 60 pour les musiciens et à partir de 55 ans pour les techniciens.
Le droit à pension est ouvert après un minimum de trois mois de services.
La durée maximum des services validés est de 37,5 annuités ou 40 avec bonifications.
La pension est calculée sur la moyenne revalorisée des salaires soumis à cotisations vieillesse perçus durant les trois meilleures années consécutives pour les personnels artistiques ou les six derniers mois pour les autres personnels.

Voyez : outre les âges de départ, tous plus favorables que pour le commun des mortels, les pensions ne sont surtout pas calculées sur la base des 25 moins mauvaises années du vulgum pecus ! au pire, les trois meilleures (danseurs, musiciens), sinon les six derniers mois… on peut comprendre que ces braves gens n’aient pas envie de se retrouver au même statut que, justement, le vulgum pecus, telle la technicienne de surface qui nettoie pour le compte de « Clean-Omnium » des bureaux vacants et blafards, de 4 h à 8 h du matin et de 19 h à 22 h 30. Il est vrai que souffler dans un hautbois, un oeil sur la partoche, un oeil sur le Chef d’orchestre, est nettement plus crevant !

Des les pour des des

La bataille des grèves longues, impopulaires et mal barrées, c’est assez souvent la fatigue et le baromètre qui la gagnent. Le baromètre « Soutenez-vous les grévistes ? oui / non / ne sait pas« . Le Monde, dont l’objectivité intransigeante ne fait pas débat 😉 s’est fendu à ce propos (*) d’une enquête « Appel à témoignages : dites-nous comment, quoi, que…« . Et l’on découvrait hier le résultat des courses, je cite :

Les non-grévistes assurent « ne pas pouvoir se permettre » de cesser le travail et manifester, évoquant des raisons financières, mais aussi pratiques.

Belle unanimité ! les non-grévistes… pas le partitif « des non-grévistes« , non ; l’article défini, sans nuance. Si l’on suit bien, donc, aucun des témoignages, nous dit le Monde, n’invoque une autre raison de ne pas faire grève ! par exemple, je ne sais pas, moi… le désaccord avec les syndicalistes SNCF-RATP « Nos avantages acquis » : ce serait possible, ça ? ou bien, la réprobation de cette prise d’otages massive et cynique… l’accord avec le projet de simplifier, unifier, en finir avec des systèmes de niches inégalitaires et archaïques… la volonté d’équilibrer les comptes… de ne pas financer les retraites de luxe de certains par le régime général… de réduire l’écart effarant entre le régime des fonctionnaires et celui du secteur privé… de proposer enfin une retraite décente aux commerçants et artisans… j’arrête là. Non non, écrit la journaleuse commise à ce panégyrique pro-grève, les non-grévistes, tous les non-grévistes, soutiennent la grève, nonobstant les apparences et leurs empêchements.

Le Courrier des Lecteurs afférent, riche et varié, et dont je vous recommande la lecture, remet largement les pendules à l’heure, comme quoi les articles biaisés ne trompent pas tout le monde… une citation parmi moult autres dans le même sens rectificatif : « Je cherche toujours l’article du Monde sur la France non gréviste ET favorable a la réforme – pour reprendre la formulation initiale. Un lien? Mais j’ai quelques doutes… »  – moi aussi !   😉

Tibert

(*) On traite de l’actuelle grève SNCF-RATP, essentiellement parisienne, en fait : les provinciaux sont largement à l’écart de ces emmerdements dans leur vie quotidienne ; pour leurs déplacements à travers le pays, évidemment, c’est plus coton, grâce aux conducteurs SUD-Rail, CGT et consorts.

Queues et santé mentale

Déambulant de temps en temps à Paname, je suis toujours étonné de voir les populations autochtones faire la queue. Grève ou pas grève, pluie ou pas, froid mordant, cagnard accablant, on fait la queue… pour aller au cinoche, pour se goinfrer une crème glacée, pour casser une graine, avoir droit aux rarissimes sanisettes, visiter un musée ou s’acheter un sandwich dans une boulangerie… des tas de raisons.

D’accord ils sont trop nombreux, les Parisiens, ils se marchent sur les pieds dans la rue, se compressent dans le métro… mais rien ne les oblige à subir les queues : il suffit de ne pas s’y coller si ce n’est pas vital. Entre pas de crème glacée Berdhillon – le nec plus ultra, paraît-il – et trente minutes de poireautage pour finir par en obtenir une, qui sait ? pour moi c’est vite choisi ! je passe au large.

Le Télérama du jour nous régale d’ailleurs d’un article croustillant et assez confondant sur la vogue d’une boulangerie de l’avenue de l’Opéra ; le titre en forme de question  sous-entend d’ailleurs la réponse : évidemment que c’est complètement et triplement con de faire quarante-cinq minutes de queue pour acheter UN croissant à 4 euros (quatre euros !! le prix de trois virgule cinq à quatre croissants bien faits, pur beurre gnagnagna…), croissant peut-être épuisé (le client-queuteur aussi !) au moment d’apercevoir le comptoir au loin. D’abord avenue de l’Opéra ce ne sont que godasses, fringues, agences de voyages, banques… mais des magasins de bouffe ? autant que de poils sur un oeuf. Il semble que dans ces coins-là on ne mange pas, ou alors au restau systématiquement – avec le compte en banque qui va bien, le Muscadet de base à 25 euros, la tartine grillée avocat-rillettes (*) à 12 euros et le reste à l’avenue à l’avenant !

Il est ainsi permis de s’interroger sur la santé mentale des malheureux habitants de ces contrées, où, derrière des alignements de façade et de façades intouchables car hausmanniennes : patrimoine PMC (parquets-moulures-cheminées) immarcescible – on entend les voisins faire pipi…

Tibert

(*) Faites excuse, on me souffle qu’il faut écrire Avocado Toast : c’est vrai que c’est bien meilleur comme ça.

Systémique et Paramétrique sont dans un bateau

La Grosse, la Mahousse Réforme, le truc que personne n’avait osé envisager avant Lui, sauf le tandem Chi-chi-Juppé  qui s’y était cassé les dents… eh bien malgré la hardiesse du projet et les casseroles en grappes que traîne derrière lui (*) monsieur Delevoye,  qui a tant de cordes à son arc que ça ressemble à une harpe… malgré ça donc, monsieur Berger, de la CFDT, n’en veut pas ! pourtant la CFDT, hein, c’est pas le couteau entre les dents, juste un Nôpinel plié dans la poche. Il a raison, monsieur Berger.

Car le paramétrique + le systémique à la fois c’est relou, indigeste, pas malin pour deux ronds – il faut savoir saucissonner – et puis surtout c’est idiot. Le systémique oui, et vigoureusement ! à la poubelle, c’est pas trop tôt, les régimes spéciaux iniques (**) et obsolètes, ces niches dorées. Enterrons les aberrants écarts de carrière entre les fonctionnaires et les salariés du secteur privé : c’est d’un autre âge, c’est de l’époque du Mur de Berlin, sur une idée de Walter Ulbricht. Mais le paramétrique ?  l’âge-pivot (d’équilibre…) ? une trouvaille de technocrate compliqué dans sa tête. C’est pourtant simple : on fixe, non un âge de départ, mais un nombre d’années de travail ! on travaille, disons, 40 ans, 42…, moins pour certains boulots contraignants, pénibles, usants, spécifiques… et puis voilà.  On part avant d’avoir fait tout le parcours ? décote. Après ? bonus.

Si 42 ans d’activité ne suffisent plus à équilibrer les comptes, on remontera à 43, etc. Où est le pivot, là ? y a pas de pivot. Qu’on arrête donc de vouloir pivoter, on va tourner en bourrique.

Tibert

(*) Il a septante-deux ans, monsieur Delevoye. Certes la sagesse de l’âge bien mûr, certes, certes, la « bouteille » et l’expérience du politicien au long cours… mais à cet âge on devrait avoir raccroché ! place aux jeunes, zut quoi. Et le chômage ? encore un qui prend au minimum la place de deux-trois chômeurs. Et les émoluments d’une demi-douzaine.

(**) Iniques, oui, parfaitement. Non égaux, selon la racine latine.

Les transports et l’énergie…

… sont les deux mamelles qui font plier les gouvernements (*). Si vous détenez ces leviers, vous avez le Pouvoir. Et pas n’importe quels leviers : les conducteurs de trains, pas les comptables ou les lampistes. Si le syndicat CGT (SUD, FO, etc…) Ebénistes & Tapissiers avait les moyens de faire mettre une grosse réforme à la poubelle, ça se saurait…

Tout ça pour dire que le noeud gordien est là : depuis moult années, les syndicats ex-révolutionnaires (de fonctionnaires et assimilés d’abord, et puis l’énergie) se sont appliqués à structurer des noyaux durs là où est le plus fort pouvoir de nuisance ; et ça marche, ça fonctionne. Prendre les Français en otages et les emmerder un max – en tout bien tout honneur et pour la bonne cause  😉  puisque c’est, paraît-il, légal ; ça fait des tas de réformes pourtant indispensables qu’ils ont ainsi vidées de leur substance ou carrément renvoyées aux calendes grecques.

Les calendes grecques, voilà ce qui attend donc la Grosse Réforme annoncée, qui ne toucherait pourtant, aux dires du Philippe Premier, que les futures générations. Et avec ce stupide âge pivot, agité comme un chiffon rouge, histoire de faire kss-kss aux syndicats les plus modérés. Bosser, c’est le temps qu’on y a passé qui compte, pas l’âge atteint ; avec les éventuels coefficients de pénibilité pour corriger le tir, histoire que les ouvriers sidérurgistes puissent passer quelques années à taquiner le gardon, comme les autres. Et puis que les régimes spéciaux financent donc leur propres retraites, sans piquer dans les caisses des autres, puisqu’ils sont spéciaux ; et puis inscrivons dans la loi la liberté de circuler, avec les moyens ad hoc pour la faire respecter : ce sera déjà un début de commencement dans le bon sens.

(A me relire, ça pourrait faire une liste pour le Père-Noël…)

Tibert

(*) comparaison probante, c’est d’abord avec les transporteurs – avant les mitrailleuses – qu’au Chili la clique de Pinochet avait saboté le socialisme enthousiaste, foutraque et irréfléchi de Salvador Alliende.

Le mur du çon, vu d’ailleurs que du Coin-coin Ligoté

Je l’ai lu, et j’espère que vous avez pu goûter vous aussi tout le sel de cette information. Sinon voyez par vous-mêmes, dilatez-vous un moment la rate, c’est gratuit. Sauf que c’est totalement sinistre, vu sous un autre angle.

Extinction-Rébellion, alias XR, ce groupuscule à multiples faux-nez, gaucho-écolo-rosbif importé d’Outre-Manche, estimant que les trottinettes électriques sont des briseuses de grèves, vu que ça aide les gens à dépasser les emmerdements des grèves RATP, en a neutralisé/ saboté tout un tas – des milliers, selon son communiqué – à l’occasion de la grève de jeudi dernier. Les trottinettes électriques, « ces jouets des capitalistes verts », je cite. C‘est nouveau, ça vient de sortir, le Capitalisme Vert !

Et les vélos, chers camarades d’XR, hein, les vélos ? volés tous les quatre matins et à la brèvissime durée de vie, surtout les plus beaux, évidemment… et les patins à roulettes, les planches du même métal, les monoroues, les godasses de jogging ? dévoreuses de kilomètres et de ressources de la Planète, les grolles de chez Mike, Adibas, Ribouck et consorts ! de courte durée de vie, briseuses de grèves, et, détail atroce, fabriquées par des esclaves du Capitalisme Sportif, autre avatar du Capitalisme Protéiforme… de grands chantiers de démolition attendent les justiciers d’XR.  Espérons qu’ils épargneront les sabots de bois ; du moins ceux « issus de forêts gérées durablement ».

Tibert

Peaux de saucissons

Hier jeudi 5 décembre j’ai acheté deux beaux saucissons artisanaux – excellents, une tuerie, selon les termes en vogue chez les chroniqueurs gastronomiques : mon boucher n’était pas en grève. Alleluïa.

L’épicier non plus, qui vendait ses salades et ses boîtes de petits pois, et puis le pharmacien, les deux boulangers, le bistrotier d’à côté qui tirait des mousses derrière son comptoir. Les guichets de l’autoroute n’étaient pas en grève, et j’ai fait le plein de gasoil (*). L’usine d’injection de pièces plastique fumait… bref : des Français bossaient.

A la radio, en revanche, c’était sens unique : les grévistes, les grévistes, la grève, la grève… durera, durera pas ? grave question, et d’évoquer les mânes de 1995. Voilà qui va faire de la copie, là, coco. Mais personne n’a interviouvé mon boucher, pourtant remarquable avec ses saucissons, ni moi d’ailleurs. J’aurais pu déclarer deux-trois trucs dans le micro baveux du journaleux, mais je suppose que ça aurait été coupé au montage : l’antienne standard c’était d’encenser la grève et de faire ksss-ksss.

Deux-trois trucs donc, pas plus… Premio,  traiter d’abord le plus gros, hiérarchiser les problèmes, pas tout en même temps ! Un truc aveuglant, évident, un éléphant dans un couloir : les Français sont plus qu’excédés des grèves SNCF-RATP, depuis des lustres, à tout bout de champ, pour un oui ou un non, une grille de roulements pas trop chouette, un pet de travers, paf ! les Français privés de train, de métro.  Un pays « de merde » brocardé partout à l’étranger, invivable, quasi légendaire. Il est essentiel et urgent de faire la peau au « système SNCF », au « système RATP », usines à prises d’otages. Il est d’autres régimes spéciaux, certes, la Comédie Française, les clercs de notaires… il peuvent attendre deux-trois ans de plus, nous survivrons. Oui les régimes spéciaux sont  inégalitaires et largement injustifiés de nos jours, mais il y a des petites pailles, et des grosses poutres !

Deuxio, si l’on s’attaque, ENSUITE,  à la refonte de la retraite… on débat, on écoute, on prend le temps. C’est super-important, anxiogène, vital. Le parlement, le patronat et les syndicats – minables syndicats, archi-minoritaires ailleurs que dans l’administration – n’y suffisent pas. Les GJ ont bien contraint Macronious et ses ouailles à descendre de leur cheval et dans l’arène, à débattre avec les Français, à les entendre : c’est un excellent exercice ! ça assouplit les articulations et ça permet de coller au réel. Il faut continuer, et surtout pour un sujet comme celui de la retraite. On va perdre un temps fou ? ben oui, c’est comme ça… mais les bruits et les n’importe quoi qui entourent le projet actuel sont insupportables.

Tibert

(*) Je sais, je suis un pollueur, affreux ! ma bagnole pollue, particules fines NO2 gnagnagna. J’ouvre donc une cagnotte de de financement populaire (oups ! de crowdfunding) pour m’acheter enfin et au plus vite un modèle vertueux. Mon n° de compte bancaire : 45678HGJ7643-347.  C’est à vous.