Spaghetti sous les caténaires

… et j’écris « caténaires » au féminin, comme vous pouvez le constater ! non mais. Car si je mets caténaires au pluriel, ce n’est pas par ignorance du genre, pour éviter donc d’avoir à choisir entre « le caténaire » ou « la caténaire« , mais parce qu’en général les voies SNCF vont par deux, sauf les voies uniques ; il y a ainsi deux caténaires au dessus des voies. CQFD.

Oui, des spaghetti sans S, car c’est déjà un pluriel : mot italien, masculin, lo spaghetto, gli spaghetti … quoi de plus mâle en effet qu’un spaghetto, mais c’est insuffisant pour se nourrir, un’ spaghetto ; il en faut en général plusieurs, dei spaghetti – et sous les caténaires ! d’où ce double pluriel. Il eût été radin, voire malsain d’écrire « spaghetto sous la caténaire ».

Et pourquoi ce titre ? parce que la SNCF va confier ses voitures-bars à une société italienne ! « Fini, les affreux sandwichs au thon mous et glacés », claironne l’article dont au sujet duquel je vous cause – et remarquons au passage ce « fini » singulier, au lieu de « finis« , s’agissant de sandwiches au pluriel !! audacieux.

Oui donc, nous pourrons sous peu nous taper, dit l’article, ‘du «pain focaccia aux tomates mozzarella» à 5 €’ : fantastique, mais quand aurons-nous des spaghetti ? avec de la sauce bolognaise pour s’en mettre partout et sur les genoux du vosin quand il y a un cahot ? j’y tiens, moi, à mes spaghetti sur Clermont-Ferrand – Moulins en Corail Theoz.

Ceci étant, notons que l’article sus-cité pousse un peu quant aux baisses de prix « de 20 à 30% moins cher » : un café à 2,10 au lieu de 2,40, c’est 30 centimes de moins, soit 14 %, pas plus. Par ailleurs, quant les cafetiers vous fourguent une dose de 20 gr. de cahoua, acheté 6 euros le kilo, soit 12 centimes plus le sucre, à 1,50 euros au comptoir, ils se mettent une jolie marge dans la poche – avant 2002, c’était 5 francs. Donc 2,10 euros, ce n’est pas spécialement bon marché !!

Et terminons ce vaste tour d’horizon – sans omettre le match à 50,0002 contre 49,999 entre Martine et Ségo, ah quelle empoignade ! quel suspense au bout de la nuit ! – avec la baisse annoncée du prix du sandwich jambon-beurre : « de 4,10 à 3,50 €« . Petit calcul. Soit un tiers de baguette de pain à 1 euro , donc 34 centimes ; une feuille de laitue, grand luxe, disons 5 centimes, il y a bien 20 feuilles dans une laitue à 1 euro, une tranche de jambon SNCF à 14 euros le kilo, soit pour 60 grammes, je suis généreux, 0,84 euros, et disons 10 grammes de beurre, soit 12 centimes, à ce prix-là c’est de l’extra-fin : total 1,35 euros pour un magnifique sandwich frais, craquant, goûteux. Vendu 3,50. Bon, c’est juste un exemple, mais vous voyez…

Moralité, soyez  prévoyants : avant de prendre le train, faites vous cuire des spaghetti al dente et al pommodoro, mettez-les dans un récipient plastique étanche, emportez une fourchette plastique pour les entortiller autour, et mangez-les dans le train. Froids, les spaghetti, c’est infect, mais pas cher, et en plus ça ne mange pas de pain.

Pathogènese du pantographe

Les journaux du petit jour bavent – trop – sur les sabotages dont sont victimes la SNCF et ses trains, et nous avec par la même occasion, passagers otages d’épaves métalliques sans jus, abandonnées au long de voies inertes… les locos vapeur de mon enfance n’avaient pas ces langueurs ; crachotant et vomissant leurs escarbilles, elles traçaient leur sillage, en dépit de toute absence de caténaire.

Ils bavent trop, ces canards, donnant finement la recette pour emmerder le voyageur et son transporteur : être toute une équipe disséminée sur le territoire, connaître les horaires de coupure de courant sur les caténaires la nuit, connaître idem les horaires de passage des trains « ouvreurs », savoir comment bousiller un pantographe à 7 m. de haut, toucher sa bille en matière de soudure de fer à béton, bref tout sauf le petit bidouilleur du dimanche.

Et ce qui me scie, cher lecteur, c’est, non pas de découvrir qu’il existe des saboteurs – AZF en son temps, mais d’autres aussi, et les malfaisants ne manquent pas – mais de constater l’étalage d’informations qui devraient être gardées jalousement, aux fins d’enquête… alors qu’on nous expose gracieusement les armes du crime, et en technicolor.

De constater aussi que les lecteurs donnent, à travers leurs réactions aux articles, un festival de n’importe quoi : ce sont les syndicats (SUD-Rail et la CGT avec un coupe-caténaire entre les dents) ; c’est la Gauche qui veut déstabiliser Sarko ; avec toutes ces grèves (certes !) ce n’est pas étonnant ; ce sont tous des fainéants ; c’est un montage pour cacher le mauvais état du réseau, etc. C’est un feu d’artifice d’âneries.

Voilà, à travers ces évènements, un éclairage intéressant sur l’image de notre SNCF dans le pays : pas jolie jolie, c’est clair, et terriblement polémique ; c’est un sujet qui ne laisse pas indifférent.

Mais une question s’impose : pourquoi ces attaques concertées, en règle, sur les trains ?  oui, quel est le mobile ? on ne nous parle pas de demande de rançon… alors ? simplement faire ch… les voyageurs ? c’est très réussi, mais certains syndicats y arrivent assez bien, et le plus légalement du monde.

Oui, madame Schmurtz, vous avez gagné !

On apprend que la CAMIF est en cessation de paiement.

La CAMIF, la coopérative des pédagos, LE catalogue CAMIF… à la dérive. Incroyable, non ? non. Normal, comme la Reboute, qui aurait dû s’en (re)douter.

Régulièrement je recevais des courriers (des « mailings« , en jargon de pub’) de la CAMIF : 8, 10 bouts de papier en vrac, des enveloppes T, des bons, le tout en liasse, vantant une remise extra-super sur les chaussettes en coton, ou une promotion exceptionnelle sur les boutons de porte, ou une baisse des tarifs sur les pages 492 à 495 du catalogue, sauf les articles bzzz bzzz bzzz… etc. Quasi les méthodes de la Reboute ou des 3 Chuiches, sauf peut-être un poil moins de rentre-dedans (« Oui, madame Duval, vous avez gagné cette magnifique montre-cuiller à café en véritable bronze plastifié ! Renvoyez vite votre bon de participation, ne laissez pas passer cette chance unique…« ).

Quand on en vient à ce genre de merdouilleries, c’est que la fin est proche…

Adios CAMIF, comme Dubo-Dubon-Dubonnet, comme « Dop-dop-dop », comme « Chers z’amis, bonjour ! » ; mais sûrement pas « à demain, si vous le voulez bien ».

Stupide système

Le Figaro du matin, chagrin, se lamente sur les malheurs des Hypermarchés : « toujours en berne, malgré les promotions« . Et de nous expliquer qu’ils sont obligés, pour faire face à la montée des Remiseurs Durs (les hardes dix counteurs, si vous préférez) de faire des tonnes de pub’.

Idiot ! Vraiment idiot. Ils n’ont rien compris. On s’en fout des promos, des bons de réduc’, des semaines anniversaire : on veut des prix corrects, quel que soit le jour de l’année.

Pas d’arnaques.

Pas de lots de 4 plus chers que 4 paquets unitaires.

Pas de yaourts à un prix décent à partir de 48 pots, pas moins.

Pas de prix à 19,99 tout pleins de ,99   ,99  ,99

Pas de laitues à 0,89 quand le maraîcher du coin vous les fourgue à 0,20

Pas de tomates de Hollande dégueulasses quand on peut en avoir des correctes à côté avec une marge un poil moins bonne

Pas d’abricots sans goût à 7 euros le kilo, de salades bourrées de flotte, de haricots verts du Chili…

Pas de zizique inutile et abrutissante (chez les Remiseurs Durs, c’est le silence reposant…)

Bref : un de vos confrères spécialisé dans le bricolage annonce : « Des prix bas toute l’année » : je n’ai pas la naïveté de le croire sur parole, mais disons : des prix corrects toute l’année, et au diable vos promos racoleuses.

Et dépensez donc votre budget de pub’ ailleurs : baisser vos prix sur les fruits-et-légumes, par exemple… ça pourrait être utile.

4 %, l'épaisseur du trait

Cent-cinquante-mille euros sur trois virgule neuf millions, c’est  un peu moins de 4%.

Quatre pour cent : supposons que je me fende d’une super-bouffe à 4% de mon salaire annuel, histoire de claquer du fric, histoire de faire sauter des bouchons un peu huppés – Hermitage, Morey-Saint-Denis, que sais-je ? – histoire de faire la fête ?? bon, dans une fourchette de 20.000 à 40.000 euros de salaire annuel, ça donne de 800 à 1.600 euros. Budget assez confortable, non ?

Mais si nous sommes 50 à festoyer, ça ne donne que de 16 à 32 euros par tête de pipe : nettement moins confortable, hein ? remplacez-moi le Corton-Charlemagne par un petit Corbières, ça suffira. Et les truffes en salade, heu… un museau-vinaigrette, c’est pas mal, non ?

Voilà… c’est (mutatis mutandis, comme disait Cicéron) à peu près ce qui est arrivé aux convives d’une bouffe à Monaco, 50 courtiers d’assurances invités par la banque Fortis. Budget : 150.000 euros (3.000 euros par tête). Cent-cinquante-mille euros, soit, aux dires des journaux économiques, 4% du salaire annuel du patron de la boîte. Lui aussi a le droit de casser sa tirelire de temps en temps pour faire la fête, non ? Surtout que sa banque ayant été renflouée et sauvée de la faillite par l’Etat Belge, fallait marquer le coup. Allez, Champagne ! on comprend ça, faut se consoler, pas se laisser gagner par la déprime…

Ah bon ? c’est pas lui qui payait ? c’est passé en frais de boîte ?? ah bon.

Va, petit, mousse !

(… » le vent te pousse », refrain bien connu extrait de l’opérette « Les cloches de Corneville » – fin de la séquence Culture)

. Et les cloches, c’est nous. Les journaux, télévisés, web, papier, font plein de mousse sur l’essentielle question : « faut-il avoir peur pour vos sous ? « . Et que ça mousse et que ça mousse, et que je te fais mousser tout ça. Et la vente de coffres-forts qui grimpe de 20 %, et le fils du beau-frère d’un ami de ma concierge qui a été retirer ses sous de la banque, et les petits épargnants gnan gnan…

Assez clairement, on devine que sous prétexte d’information, on fait mousser, on amplifie, on boursoufle, on biaise, on étale, on tartine, on pousse à la roue (ici, à la panique) : et si la mayonnaise prenait, hein ?  ce serait rigolo.

On verrait les retraités recevoir leur pension par transport de la Brink’s, les salariés exigeraient chaque semaine une enveloppe pleine de billets, les cartes bancaires étant peu fiables, on se déplacerait tous avec des valises de fric pour acheter nos patates… intéressante perspective.

PS : le baril de pétrole est « tombé » sous les 75 dollars : soit grosso-modo un peu plus de la moitié de son pic historique. Chiche qu’on retrouve très bientôt le litre de fioul sous les 1 euro à la pompe ? chiche. On peut toujours rêver.

Pédale, mais pédale, on a plus de jus !

Je lis ça… c’est une réaction à un discours du p’tit Nicolas disant en substance : « les voitures électriques, faut y aller, et plus vite que ça ! ».

« L’association Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire (RSN) estiment que le développement d’un parc de voitures électriques n’est acceptable que si l’électricité ne vient pas du nucléaire. »

La voilà qu’elle est bien bonne ! Il nous faudra donc pour nos voitures propres de l’électricité pure et verte, kasher, hallal, bénite par nos saints pères, rabbins, muftis, ayatollahs de la Grande Verdure Verte ! Mes amis, nous disent-ils, refusons – comment on va trier la « bonne électricité, je sais pas, mais c’est un détail – l’infâme jus nucléaire d’EDF, nucléaire donc affreux, sale et méchant par définition, bien que pas du tout producteur de CO2. Et vive donc les énergies électriques vertes, l’éolienne sur le toit de l’immeuble, le panneau solaire sur ma cabane de jardin, mon petit moulin à eau dans le ruisseau du bas du pré, la dynamo branchée sur le vélo d’appartement, la turbine à pipi dans les urinoirs, le vilebrequin attelé à la queue du chien auquel on montre un nonos, ou, variante, l’alternateur branché sur la roue-cage du hamster (là, un morceau de fromage est plus éfficace).

Les chants désespérés sont les chants les plus beaux, certes ! mais les discours les plus cons sont aussi les plus désespérants.

Sens inique

Je me fais rare ? je sais, j’en souffre, j’en souffre, vraiment. Cher journal ! Si j’avais une ligne Internet, comment que je t’en ajouterais, des billets et des billets ! Que je t’enrichirais de mes profonds aphorismes et piquantes saillies (de ch’val).

Mais passons, justement, je dispose d’une ligne Internet, luxe suprême ; vite un billet !

Il s’agit d’enrichissement, si l’on peut dire. GW Bush, encore Président of the United States pour 2 mois, nous annonce qu’on va lancer une grosse bouée aux banquiers, au système financier, aux naufragés du fric à tout va. Et donc, pour ces mille milliards de dollars de bouée, on va ponctionner le contribuable, eh oui, ma pôv’dame, encore une fois, wane maur’taïme, cher contribuable, ayez l’amabilité de retourner vos poches, il doit bien y rester quelques piécettes, quelques quarters… pour sauver le Système Financier, noble cause !

Le problème, c’est que lorsque le système financier fait du fric par tous les trous, lorsque les banques annoncent des profits très profitables, des résultats juteux, eh bien, le contribuable n’en voit absolument jamais la couleur ; jamais, non jamais les banquiers ne raclent leurs fonds de poches bien garnis pour distribuer un peu de blé aux contribuables. Les actionnaires, ah ça oui, éventuellement. Mais pas les contribuables.

C’est l’illustration d’un superbe sens unique / inique (in-equis : pas équilibré) : nous avons besoin du système bancaire, c’est patent ; il faut le sauver ? ça peut se concevoir : si demain les banquiers mettaient la clé sous la porte comme de vulgaires épiciers ruinés par la grande distrib’, ça ferait désordre. Et le système bancaire a besoin de nous, pour engranger nos sous.  Pour les collecter quand ça va bien, pour les quémander, pleurer, réclamer, quand ça va mal.

Les grands patrons (banquiers ou pas) connaissent bien ce système du gagnant-gagnant (win-win, qu’ils disent) : si la boîte fait des profits, on touche des dividendes ; si elle prend l’eau, on déploie le parachute doré, le Golden Parachute.

En revanche, pour le contribuable, c’est manifestement le système perdant-perdant.

Justice, enfin

Oui, ce n’est que justice, et ça fait des lustres que nous le réclamions : dans un peu plus de 3 mois nous pourrons enfin confier notre épargne menue à n’importe quel banquier dans le cadre céleste du Livret A, « A » comme « Ahhhhhhh enfin, quelle saleté que ce livret A réservé à la Caisse d’Epargne la Poste et le Crédit Mutuel. »

Et ahhhhh enfin, Benoît nous annonce benoitement la « libéralisation de la messe en latin » : « Dans son intervention aux accents de mise au point, et qui a été assez tièdement applaudie, le pape a également évoqué une question particulièrement sensible en France, celle de la libéralisation de la messe en latin. »

On va enfin pouvoir, comme au bon vieux temps, et dans n’importe quel établissement muni d’un clocher – actuellement, faut aller à St Nicolas du Chardonnay, euh, pardon, du Chardonnet – pour écouter et ne comprendre que pouic au galimatias magique du type en robe richement dorée et passementée qui s’agite là-bas sur l’estrade, pendant qu’un autre type à genoux, habillé en robe rouge, agite une clochette en soulevant le coin de la robe du premier (pour voir ses chaussettes ? ). Ce sera bien mieux comme ça, car la qualité littéraire des  « Par les verts pâturages / tu m’as fait reposer… » laisse sérieusement à désirer. Tandis que « tamquam leo rugiens, circuit querens quem devoret« , ça vous a une toute autre gueule (de lion).

Discount' bouffe

Je dinais récemment avec ma petite famille dans un resto « vietnamien » (nems, rouleaux de printemps, et l’inévitable combinatoire porc-boeuf-canard-poulet / gingembre-pousses de bambou-germes de soja-aigre-doux-curry-etc…) un soir où la vacuité du frigo, la lassitude des coups de téléphone à Pizza’Vroumvroum nous avaient poussés dans une voiture, direction un restaurant réputé.

J’ai payé 69 euros pour nourrir – inégalement – quatre adultes, le plat le plus cher tournant autour de 14 euros : ni apéritifs ni vin, de l’eau du robinet. Une entrée et un plat chacun, pas de desserts. Rien donc de scandaleux quant au prix, banal.

Mais… si d’autres plats furent appréciés et dégustés avec plaisir, le mien – du cabillaud en sauce épicée et aux « petits légumes » – s’est révélé trop salé, le poisson filandreux et dur, sans saveur, et la sauce se résumant à un brouet sombre, genre fond de veau trop recuit. Qui plus est, aucune garniture consistante n’y figurant, j’avais dû y adjoindre l’incontournable bolderiz, riz d’ailleurs sans aucun intérêt gustatif, juste apte à caler l’estomac et éponger la « sauce » du plat. Mais 2,5 euros de plus.

Alors je me dis : il y a bien des soldes, des promos, des magasins d’usine pour les produits à « courte date de péremption », imparfaits, dépareillés, non suivis, passés de mode, en surstock… et cela dans quasiment tous les domaines du commerce. Des porcelaines, des tapis, des chaussettes, des filets de saumon sous barquettes, des cuisines… de tout.

Mais pas au restaurant. Jamais. Tout au plus voit-on parfois, dans le milieu des « Bouff’vite » en barquettes polystyrène, des promos sur le « triple chiz’beurgueur » ou les « salades tex-mex au haricot rouge », mais jamais jamais dans un restaurant normal.

Il existe en fait, dans cette profession, deux types de pratiques pour écouler en douce les vieux stocks : la première, « je vous recommande tout spécialement nos langoustines, elles sont ultra-fraîches » (faut qu’on s’en débarrasse, ça urge), ou le foie de veau (racorni) poëlé aux agrumes, ou la (vieille) cassolette de saint-jacques ; l’autre technique consistant à inscrire les plats à dégager urgemment au menu prix fixe et sans choix.

Mais imaginons une pratique plus transparente, plus sincère, plus marchande : « aujourd’hui le chef a légèrement trop cuit ses rognons de veau, et vous les propose à 10 euros au lieu de 13 » ; ou « Cabillaud en sauce piquante, petits défauts d’assaisonnement : 8 euros au lieu de 12 » ; « soldes monstres 50 % sur les langoustines encore fraîches mais cotonneuses » : ça, jamais !

Pourtant, des plats loupés, ça arrive, non ? Alors, pourquoi infliger le prix plein pot au client, qui, bien évidemment, va rentrer chez lui dépité et mécontent ? Risquer de le dégoûter de revenir ? Lui donner le sentiment de s’être fait avoir ? Bien évidemment, s’il s’agit d’une gargotte de bord de Nationale qui ne voit jamais revenir la clientèle de passage, ce n’est pas très grave (encore que les guides, forums, échanges de bonnes ou mauvaises adresses, ça existe…), mais pour un resto établi, ayant pignon sur rue dans une ville ?

Baisser les tarif des des plats qui sont boudés, fatigués, loupés… ce serait à la fois honnête et habile. Donc, messieurs les bistrotiers, restaurateurs et cuistots, à quand les soldes ?

PS – ponctuellement, ça se fait, mais en général sous la pression du client. Il me souvient d’avoir même bénéficié de la gratuité totale d’un plat, un jour de juillet dans le quartier Plaka, à Athènes. Ma moussaka se présentait bien, mais, soulevant une strate de légumes et de sauce blanche, j’y avais découvert une grosse mouche noire et velue, morte et cuite. Beurk ! appel au serveur, panique à bord, plat non facturé, bien évidemment, avec proposition de remplacement, mais je n’avais plus faim.