Canulars, bobards et votation

Je sais, il faudrait que je tartinâsse sur la Présidentielle. Pffftt… allez, un effort… tiens, un truc : il y avait semble-t-il au moins trois trotskystes au débat de mardi soir sur BéhèFheM : Poutou, Arthaud, Mélenchon, chacun dans une des cinquante nuances grises du rouge de la mouvance trotskyste. Mélenchon ? eh oui, il serait ou aurait été paraît-il « lambertiste » – la chapelle trotskyste qui accueillit Lionel Jospin, Marc Blondel etc… Cela fait trois sur onze : c’est un pourcentage assez énorme, et si c’était le reflet de la politisation du pays, il y aurait chez nous  dix-huit millions de trotskystes : la Révolution appelée de leurs voeux – avec un Grand R Majuscule – serait faite depuis belle lurette, et les élections présidentielles, ce truc bourgeois, aux oubliettes.

Dans la même veine, j’ai lu dans l’Obs que « Mélenchon prenait Hamon pour un con, Benoît s’en rendait compte » :  comme quoi il a quand même un poil de perspicacité, Benoît. Et puis je me suis laissé dire que monsieur Fillon a reçu un paquet de farine sur la margoulette : ah ah c’est tordant, quel humour, après les casseroles la farine, manque plus que du beurre pour faire un roux – mais non, pas un Le Roux !

Rien ne nous aura été épargné dans cette campagne sabotée, biaisée, pleine de coups tordus… mais je voulais vous entretenir des « fake news » : pourquoi des fake news à tous les coins d’articles par ailleurs  en français, alors que ce sont ni plus ni moins des nouvelles bidon ? des bobards ? de l’intox ? des salades ? des vannes ? ( et pourquoi le canular se voit-il systématiquement  supplanté par le hoax ? ) C’est mauvais, bobard ? où ça c’est mauvais ? pourquoi ? à quelle aune est-ce moins bon que fake news ?

Eh oui ça m’énerve, je sais. Mais j’ai toujours pensé – enfin, depuis assez longtemps – que le salut du verbe francophone est dans l’argot : notre argot regorge de mots savoureux, imagés, et qui suppléent magnifiquement aux lacunes de notre langue officielle. Mais reconnaissons-le, si l’on vous sort un bobard, ça mérite tout juste un ricanement, une grimace dubitative : c’est un bobard ; tandis qu’à vous balancer des fake news (des bobards), on est tout de suite plus crédible !

Bon, j’arrête là ; la prochaine fois je vous cause des poursuites galopantes sur les supposées virées litigieuses de monsieur Macron à Las Vegas – il semble que l’enquête lambine quelque peu, pour des raisons obscures – et je tartinerai une tartine sur la « violation du secret de l’instruction » : un truc grave, punissable, entrave à la justice ! mais pas vraiment, ça  dépend à quoi servent les fuites.

Tibert

Des tons détonnants qui dénotent ?

Ah ah qu’est-ce qu’ils apprennent aux écoles de journalisme ? Je lis ça dans Le Monde, à propos du constructeur de bagnoles électriques Tesla et de Ford (Tesla capitalise plus en bourse que Ford !!) :

« le constructeur de voitures électriques capitalise sur sa vision futuriste qui dénote des constructeurs historiques. »
Eh non, détonne, pas dénote. Notez bien, c’est proche, ils l’avaient dans le désordre, le quinté +, ou pas loin. Quant à détoner, c’est hélas beaucoup plus bruyant, et ça fait des dégâts.
Vous avez des doutes ? tenez, voyez http://www.academie-francaise.fr/denoter-pour-detonner
Avouez, ça repose de la Présidentielle, non ? un peu de français châtié dans ce monde impitoyable…

Tibert

PS – Au fait, L’Académie Françouaise note une nuance défavorable à « détonner » : ici ce n’est probablement pas ce qu’a voulu exprimer le journaleux. « … qui tranche…  » aurait été plus juste. Allez : « ... qui tranche favorablement« , ce serait farpait.

Clause toujours !

Je me suis bien diverti au dessin que vous pourrez voir sur cette page web, où deux ouvriers du BTP, sur un chantier du même métal (décor de grues, de fers à béton etc…) échangent ces phrases :

Philinte :  « Ce béton est à point : il serait avisé de ne point lanterner »

Cléonte : « Coulons-le sans délai ! ».

Eh oui, il s’agit de la clause Molière, qui stipule que tout travailleur étranger détaché en France doit maîtriser suffisamment notre langue – ce qui suppose donc que les échanges écrits et verbaux se font en français. On imagine donc les Roumains, Polonais etc… passer un exam’ de français avant de pouvoir bosser chez nous. Remarquez, ce n’est pas con : il me souvient d’un ami qui a récemment fait refaire son appartement parisien par une entreprise employant majoritairement des Polonais (c’était farpaitement légal, rassurez-vous, et il y avait dans le tas le légendaire plombier polonais cher à monsieur Bolkestein) : je l’ai trouvé un jour sur son chantier, cet ami, tentant péniblement, dans un allemand fort rustique, de dialoguer avec l’électricien pour lui expliquer le câblage des fils-pilotes des radiateurs. Bizarre, non ?

Je vous résume, et si vous en voulez plus, voyez ici  : « Imaginée par l’élu angoumoisin Vincent You, la Clause Molière est un dispositif qui, inséré dans les appels d’offres publics, rend obligatoire la langue française sur les chantiers pour des raisons de sécurité. Si les entreprises ne peuvent se plier à cette obligation, la clause leur impose d’embaucher un interprète assermenté par le tribunal. (…) La  Clause Molière a déjà reçu l’aval de la Fédération française du bâtiment… ». La Clause Molière est évidemment destinée à contrer les boîtes qui abusent des travailleurs étrangers détachés, surtout ceux dont le coût salarial est largement inférieur à ce qui est pratiqué en France. C’est encore, à mon humble avis, de ces règles pieuses, « en l’air », dont l’applicabilité n’a jamais été validée sur le terrain, inapplicables donc et qui ne le seront jamais – tout juste invoquées en cas de litiges. Des interprètes assermentés, et quoi encore ?

Mais il y a des cas où ça pourrait fonctionner : en effet des tas de Français travaillent en France avec le statut de travailleurs détachés ! par exemple, vous, Français, vous cherchez du boulot ? vous allez voir un recruteur, il se trouve qu’il est luxembourgeois, ou belge, ou… et il va vous embaucher dans une entreprise de son pays, avec les lois de son pays, et puis vous envoyer bosser chez vous en France. Molière est content, la Clause Molière tourne rond,  et c’est la société luxembourgeoise, belge… qui fait son beurre.

Clause Molière donc, pondue par un ou des ronds de cuir retranchés derrière leurs bureaux. Disons Clause Courteline, ce serait plus adapté.

Tibert

Surprise, étonnement et gras-double

Monsieur Benoît « Burn-Out » Hamon a des lettres, personne n’en doute, mais l’émotion a eu raison de sa rigueur syntaxique et de sa maîtrise de la langue : tenez, ce bout d’entrevue avec un gus de TF1… on lui demande de commenter la décision de Manuel Valls qui, sans appeler à voter ailleurs (suivez mon regard vers d’élégantes et jeunes rouflaquettes) ne  recommandera pas ledit Benoît à « ses amies et ses amis ».  Notez, on s’en doutait un peu, que Manuel V. ne brûlait pas d’enthousiasme pour supporter le héraut désigné de la gauche pas rebelle, un des meneurs, justement, qui lui ont pourri sa Première-Ministritude, l’obligeant à de savantes manoeuvres, à de dévastatrices rafales de 49.3…

Bref donc, visiblement troublé, Benoît H. répond au journaleux : « Mais… mais je découvre… cette décision… elle m’a… honnêtement surprise…mais en même temps… gnagnagna…« .

Voilà… si je pouvais mettre « surprise » en double gras je le ferais, mais ça n’existe pas, le gras double, sauf à la lyonnaise : prenez des oignons doux taillés en rondelles, faites-les blondir et fondre lentement dans une excellente huile de goût neutre ; saupoudrer de farine et singer (*) avant d’y incorporer les tripes taillées en lamelles ; laisser mijoter, rectifier l’assaisonnement… mais je m’égare, là, revenons à notre Hamon. Il n’a évidemment pas voulu dire ça, la confusion des genres ce n’est pas sa tasse de thé, mais « surpris » serait déjà nettement plus indiqué. Et puis, tenez, cette célébrissime boutade liée à monsieur Littré le lettré, qui, outre son dictionnaire, était en train de prendre du bon temps avec la bonne de la maison – je cite le Wiki :

« Un jour qu’il la lutinait [la bonne, donc, NDLR], Madame Littré poussa la porte et s’écria : « Ah, monsieur, je suis surprise ! » Et le regretté Littré, se rajustant, lui répondit : « Non, madame, vous êtes étonnée. C’est nous qui sommes surpris. »

Voilà, Benoît. Rectifions donc, l’émotion passée : « Mais… mais je découvre… cette décision… elle m’a… honnêtement étonné…mais en même temps… gnagnagna…« . Allons donc ! tu parles, Charles, qu’elle t’a étonné !

Tibert

(*) Singer : vieux et savoureux terme de cuisine, qui se perd, hélas. On laisse légèrement roussir la farine dans le gras de la préparation, pour épaissir et « griller » quelque peu le fond de sauce (ensuite on procède au mouillement… un demi-verre de blanc sec, pas plus !). Fariner pour singer, oui, ça remplace vaguement, mais il y manque le tour de main. Et puis, j’oubliais ! une tombée de coriandre fraîche hachée, sur le gras-double à la lyonnaise.

Rions un peu en cette morne grisaille

Les Journées respectives des Femmes, des Grand-Mères et des Perruches du Japon étant maintenant derrière nous, on va pouvoir traiter les vrais sujets, ceux qui comptent. La renaissance du Centre en politique ? ouaaaiiiis… ça me parle… de fait, les Bayrou Borloo et autres pâles Radicaux du Milieu du Mitan sont maintenant quasi derrière nous – je vous fais grâce des arapèdes (*) centristes du PS, les inénarrables Radicaux de Gauche ; place donc au Nouveau Centre.

Mais non, allez, c’est trop sérieux tout ça. Un peu de déconnade, je vous fais une petite récréation, aujourd’hui c’est la Journée des Facéties. Quelques facéties, ce n’est pas pécher, Seigneur… tenez, le Figaro du jour m’a fourni la totalité de mes munitions, c’est donc à coups de citations que ça se joue.

D’abord, sur Johnny « Queue je t’ai-meuh queue je t’ai-meuh » : « La légende du rock français atteint d’un cancer assure être sur scène pour son prochain concert le 10 juin prochain avec Eddy Mitchell et Jacques Dutronc« . Vous entendez ça, il assure être, la légende atteint d’un cancer.

Et puis cette délicieuse accroche à la rubrique Madââme Figaro : « Cinq astuces pour bien conserver ses restes dans le frigo« .  Elle a de beaux restes, madame Figaro. Et c’est nettement plus économique que la crémation ou l’inhumation, surtout avec un frigo réglé bien froid, si possible de classe A++, que je vous recommande chaudement. L’article, toutefois, ne  dit pas comment on s’y prend.

Mais une suggestion vient avec ce dernier article : une intéressante initiative pour décourager les agressions. On sait en effet qu’un rhinocéros du zoo de Thoiry a été tué par des braconniers pour lui scier et subtiliser sa corne, excroissance fort estimée, censée qu’elle est soigner les molles érections cacochymes, une fois broyée, réduite en poudre et incorporée à 0,01 % dans les préparations magiques des grands marabouts. Eh bien, le Figaro nous informe que les zoos français songent à priver préventivement tous leurs rhinocéros de leurs cornes nasales : comme ça personne n’ira la leur piquer, et toc. Rien n’est dit, évidemment – Secret Défense – du trésor de guerre et de turgescence que notre pays va ainsi se constituer.
La voilà la bonne idée : préservons préventivement nos avantages, messieurs, des convoitises coupables de nos compagnes, de nos copines, de nos rencontres, de nos meufs : l’ablation préalable et préventive découragera tout braconnage. Et, tenez, relisez l’article précédent : ça prend sens ! comment conserver vos restes dans le frigo. Parce que, tout de même, ça serait dommage de laisser perdre.

Tibert

(*) UN arapède ! c’est masculin, l’arapède… mais on dit UNE bernique, UNE patelle ; c’est la même bébête, mais ailleurs.

C’est ses, ou c’est ces ?

Délicat débat que celui dont je vais vous entretenir ici – mais non je ne vais pas vous entretenir, je ne fais pas le Revenu Universel façon Primaire Socialiste – et qui vous changera agréablement – et moi z’avec – de cette campagne électorale sinistre, oppressante et   manipulée. Il s’agit de la Charte de la Laïcité qui se met en place dans les administrations ouvertes au public, et notamment les CAF, les Caisses d’Allocations Familiales… louable intention de mettre les choses au carré, de couper court à tous errements, on y précise le cadre du comportement des agents. Je vous cite l’article 6 de cette charte :

« Les salariés ne peuvent pas manifester leurs convictions philosophiques, politiques et religieuses. Nul salarié ne peut se prévaloir de ses convictions pour refuser d’accomplir une tâche. »

Voilà… ça paraît clair, non ? exemple, si c’est l’heure de la 3ème prière musulmane et qu’il y a du boulot, on ne déroule pas son petit tapis vers La Mecque, on fait son boulot. Si votre chef, notoirement Front-National alors que vous êtes fervent Benoît-Hamoniste, s’adresse à vous poliment pour vous donner un travail conforme à vos attributions, vous obtempérez au lieu de le traiter de fâchiste… etc etc.

Mais la liste des convictions (« philosophiques, politiques et religieuses« ) est-elle limitative ? en d’autres termes, si l’on a d’autres convictions  que ces trois-là, artistiques, syndicales, diététiques, sportives, que sais-je… on ne peut pas refuser une tâche non plus ?  « Nul salarié ne peut se prévaloir de ses convictions pour refuser d’accomplir une tâche. » Alors à quoi bon énoncer d’abord trois catégories de convictions, si dans la phrase qui suit on traite des convictions de l’agent, et non pas de ces trois seules catégories de convictions ?

C’est ainsi que le directeur de la CAF du Bas-Rhin refuse de diffuser et faire appliquer cette charte – et se fait sanctionner ! :  pour lui, il faut écrire « Nul salarié ne peut se prévaloir de ces convictions « (les trois catégories citées auparavant, et elles seules). Car, dit-il, les convictions syndicales, qu’est-ce que vous faites, par exemple, des convictions syndicales, hein ?

C’est sémantiquement bien vu : soit on traite globalement des convictions personnelles, et alors point besoin d’en donner la liste ; soit on en donne une liste, et alors autant que ça serve à quelque chose : c’est de ces convictions –  ces trois-là seulement – qu’il s’agit. Et toc.

Comme quoi – mais  non, ce n’est pas agresser sexuellement des mouches par voie rectale – on peut traiter d’autre chose que des élections présidentielles ! avouez que ça fait du bien.

Tibert

Rien sauf Marcel

Aujourd’hui ? rien, je fais la pause. Je pose le stylo du dactylographe pour faire la pause, vous suivez ?  je le pose même pas, je l’empoigne pas ! j’en ai marre et je déprime, de voir où les scandales, ou pseudo-scandales, goupillés et opportunément brandis (dégoupillés, en fait) au bon moment nous ont menés : le désarroi, et un boulevard pour la Marine. Bravo les gars.

Non, zut, je me mets en roue libre aujourd’hui, je reste à zoner en pyjama. Allez bon, je vais juste vous dire un truc, histoire de pas rester sur ce vieux paradoxe usé, « j’écris rien »… tout en l’écrivant. Rien, sauf Marcel, donc. Oui, pourquoi la tempête qui balaye le Sud aujourd’hui se nomme-t-elle – ou plutôt pourquoi l’a-t-on nommée, elle demandait rien, elle – Marcel ? parce que des prénoms obsolètes et totalement ringards, ça ne manque pas, depuis Roger, Yacinthe, Désiré, jusqu’à Amédée, Prosper et Raymond… (ah non Raymond c’est réservé au monsieur qui vit avec la chanteuse, là, Carla Bruni… « Mon Raymond« ). Bon, on évite Raymond. Je disais donc… ah oui : « Marcel est rentré sur le territoire gnagnagna » nous annonce ce matin Météo-France, comme si Marcel y était auparavant entré une première fois… c’est grave des erreurs comme ça. Où ça il est déjà venu ici, Marcel ? hein ? ils auraient pu écrire « Marcel a pénétré sur le territoire« , ça leur aurait forcément évité « repénétré« , ils savent compter, tout de même. Sans aller jusqu’à « Marcel a pénétré le territoire« , ça franchement non.

Bon, on va pas passer la journée là-dessus… allez, faut se secouer, résister à la mornitude. Je vais m’habiller et aller faire un tour, maintenant que la tempête a molli. Le temps d’enfiler mon marcel.

Tibert

 

 

Mon blog, Made for partaging

D’abord, juste un moment de piété hagiographique envers le désormais officiel-officiel du PS, Benoît H. Certains mal embouchés brocardent ses très modestes références scolaires : après le Bac’, une licence d’Histoire, et rien de plus… pffft c’est pas glorieux, clament-ils. Et  Le Monde de dégonfler avec zèle cette désobligeante rumeur, je cite texto : « Les engagements syndicaux et politiques précoces de Benoît Hamon ne lui ont effectivement pas laissé le temps de faire de longues études, puisqu’il s’est contenté d’une licence d’histoire à l’université de Bretagne-Occidentale à Brest avant d’entrer en politique comme assistant parlementaire du député PS Pierre Brana« .

Comme quoi, l’Histoire et l’hagiographie ça va bien ensemble 😉 Mais creusons… « entré en politique », Benoît, comme on entre en religion, ce qui n’est pas faux ! né en 1967, il doit avoir eu sa licence (Bac+3) à 20 ans ou 21 ans sauf parcours hors-norme, soit en 87 ou 88. Il est dit (voir Wiki) qu’il s’engage en politique à 19 ans, soit en 86 (les manifs contre la loi Devaquet). Et il est embauché comme assistant parlementaire en 1991… en fait de 88 à 91 il avait tout à fait le temps de se faire une petite Maîtrise d’Histoire – soit deux années après la Licence – voire plus. Mais c’est que ses engagements syndicaux et politiques précoces l’ont vachement accaparé ! faire de la politique ou étudier, il fallait choisir. Admettez qu’il a pas mal choisi, joué les bons chevaux, Benoît : Rocardien, Aubryste et tout et tout.

Mais bon, on ne va pas passer la journée là-dessus. Je voulais surtout réagir à l’annonce des initiatives parigotes pour avoir les J.O. de 2024… enfin de lointains et futurs J.O., si nous sommes encore là !  Outre que ça va nous coûter un bras en pure perte et mettre un bazar noir dans la région parisienne qui n’en a vraiment pas besoin, on en est réduits à regarder nos édiles lécher les bottes des anglophones, sous prétexte que leur langue est comprise partout. Ce qui revient à renoncer, nous, à défendre et populariser la nôtre, qui est largement aussi belle, et tellement mieux articulée ! « Made for sharing » disent-ils… nous voilà encore débinés – humiliés, quasiment – malgré nous et par des gens qui sont censés nous représenter. Ils ne seraient donc pas foutus, les étrangers, de goûter le charme d’un « Venez partager », « Paris pour le partage » ou similaire, éventuellement sous-titré en petit et en Rosbif juste en dessous (*)  ? ils utilisent nos rendez-vous, nos cul-de sac, nos ménages à trois, nos c’est la vie, nos et voilà, et ils seraient réfractaires à un ou deux mots de plus ? et le mot de Cambronne, ils connaissent ? au diable les J.O., en french in ze text.

Tibert

P-S : j’oubliais ! un article du Fig’haro qui fait débat, qui se discute, mais qui pose de vraies bonnes questions sans trop y répondre, d’ailleurs ; tenez, si vous voulez y jeter un cil, c’est ici. II cause de l’affaire Fillon, bien évidemment.

(*) ça se fait tous les jours – dans l’autre sens, évidemment – dans des milliers  de pubs de chez nous anglicisantes à souhait. Tenez, le slogan Nissan, par exemple, Innovation that excites, en anglais ça a tellement plus d’allure un Qashqai (avec la traduction en dessous : c’est obligatoire en principe, sauf pour le slogan des J.O. !).

La dure réalité des casseroles

On peut s’y attendre, ça tire à vue et ça flingue à tout va – et ça va s’amplifier, jusqu’à ce que ça se calme, l’affaire pliée. Quelle affaire ? eh bien la Présidentielle, pardi. La Présidentielle, qui fait par exemple que monsieur Hamon se sent obligé maintenant de nous présenter sa compagne, qui bosse assez haut dans le luxe chez LVMH, et qui lui joue du piano – en amateur, donc – ce qui l’apaise, lui Benoît, nous confie-t-il. Pour monsieur Valls on savait déjà : c’est une violoniste professionnelle. Son violon l’apaise-t-il, lui Manuel, quand elle en joue ? et pourraient-elles, au lieu du rébarbatif débat attendu et qui nous attend entre les deux mâles champions de la gauche-qui-rêve et de la gauche-qui-gouverne, pourraient-elles, ces deux musiciennes, nous jouer un duo consensuel, la sonate « Printemps » de Ludwig Van B., par exemple ? ce serait plus chouette – et harmonieux ! – que les vacheries prévisibles qu’échangeront les deux débatteurs.

Mais à propos de casseroles, voilà qu’on en trouve à monsieur Fillon, dont l’épouse, Pénélope, a paraît-il été employée jadis par son mari – ce qui est farpaitement légal – pour des sommes présentées comme indécentes… 500.000 euros brut sur 8 ans : soit, si je divise par 8 ans, par 12 mois, puis par 1,26 ( le rapport brut/net), environ 4.120 euros par mois. Je vous parie un paquet de cahuètes que madame Guallar (la compagne de monsieur Hamon) gagne largement ça dans la boîte qui vend du Champagne, des sacs à main griffés LV, des parfums, des fringues haute-couture et j’en oublie.

L’époque est donc aux casseroles : les casseroles, on va en trouver, en fabriquer au besoin, et des sonores, et on va faire mousser, émulsionner tout ça, gonfler le soufflé ; c’est de la cuisine pré-électorale, pas forcément ragoutante. Mais c’est ça la cuisine, y a pas, faut pas avoir peur de mettre les mains dans le frichti. Tenez, monsieur Macron, lui, il en est trop loin, de la cuisine, selon un expert en matière de tambouille politique, monsieur Tapie. Que dit-il, monsieur Tapie, dans une savoureuse boutade ? « Je ne le suivrai pas. C’est un type brillantissime, mais il va trop vite. Je le compare à un type qui fait des très bons livres de cuisine, mais il ne fait pas encore la bouffe« .

Bref, encore des histoires de casseroles. Sauf que celles-là restent au ratelier, ça nous évite les remugles.

Tibert

PS – Le Monde revient sur les casseroles gentiment accrochées (par qui ?) aux basques du couple Fillon, vous lirez ça, c’est sans surprise, sauf que le Parquet Financier est parti au quart de tour – il ne montre pas autant d’enthousiasme d’habitude. Non, ce qui est surprenant, c’est d’y trouver ces mots : « Autrice d’une biographie de François Fillon, l’ex-membre du CSA Christine Kelly…« . Une autrice ! pas l’auteuse, pas l’auteuresse, pas l’auteure, et surtout pas l’auteur, cet être asexué. Il faut que le sexe se voie, soit clairement lisible, mesdames-messieurs : d’où l’autrice, au cas où « Christine » serait un travelo. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Candidater ? qu’en dit Dati ?

Celui-là (le titre, là-haut, juste au dessus) ça ne pouvait pas se louper… candidater (*)… quelle horreur. Et où ai-je trouvé ce truc, qui remplace élégamment « postuler » ? c’est ici, le Parigot, qui interrogeait madame NKM. Madame NKM, née dans le 15ème arrondissement parisien, députée de l’Essonne (le 9-1),  membre du Conseil de Paris dans le 14ème arrondissement, va postuler aux prochaines législatives dans la 2ème circonscription parisienne – là où monsieur Fillon est présentement député – soit des morceaux des 5ème, 6ème et 7ème arrondissements. Autant dire que c’est l’oiseau sur la branche, madame NKM, toujours prête à migrer là où ça peut valoir le coup. Remarquez, elle fait comme des tas de « femmes et d’hommes », comme « elles et ils » disent, « politiciennes et politiciens » « professionnelles et professionnels »(**) ; elle joue là un jeu vieux comme Hérode, bien huilé, ça fait des siècles que le parachutage politicien a été inventé… faut bien se mettre quèqu’ part, non ?

Extrait de l’article du Parigot cité plus haut… La journaliste : « Prendrez-vous Rachida Dati comme suppléante pour la deuxième circonscription ? » – NKM : « Je ne crois pas qu’elle ait candidaté à ça ni au poste de député et je le comprends très bien puisque Rachida est déjà députée européenne et maire d’arrondissement…« . C’est joliment dit. Madame NKM l’aurait bien prise avec elle, madame Dati, mais c’est pas possible…

Et puis cette envolée qui ponctue avec lyrisme mon billet, je cite texto : « Il [François Fillon, NDLR] me donne les moyens de poursuivre le combat parisien avec une légitimité forte qui aurait été différente sur une autre circonscription« . Ah, vous voyez, la légitimité du 14ème arrondissement, c’était pas pareil.

Tibert

(*) « Candidater » : forme contemporaine et populaire de « postuler « . C’est ce que me dit mon dico… ah bon. Et ça se conjugue, même, semble-t-il. Facile : c’est un bon vieux verbe régulier du premier groupe : « vous candidatâtes, chère madame... ». Reste à étendre le périmètre de cette horreur, faire du candidating, etc.

(**)Je vous le fais façon Macron, pour vous montrer toute la co… euh la stupidité et l’enflure de cette manie de détailler les deux sexes à tout bout de phrase. On a une grammaire ? on a une grammaire. Au lieu de s’asseoir dessus, si l’on s’en servait ?