L’effroyable massacre d’Orlando aux USA, qui démontre – mais est-ce bien nécessaire – l’aberration d’une politique qui permet à tout un chacun de détenir légalement un fusil d’assaut avec les munitions ad hoc, a évidemment donné lieu à des salves de condoléances officielles. Notre Moi-Président a, semble-t-il, fait une boulette à cette occasion, ou plus probablement dit une boulette qu’un « nègre » lui avait écrite : « L‘effroyable tuerie homophobe d’Orlando a frappé l’Amérique et la liberté. La liberté de choisir son orientation sexuelle et son mode de vie « . Bronca des LGBT et associés : quoi, nous « choisissons » notre orientation sexuelle ? elle est raide, celle-là ! n’importe quoi…
Ouups ! le Normal-Président a rectifié son touïtt, plus conforme aux thèses en cours : sachons-le, on ne choisit pas d’être homo (« gay » si vous y tenez, mais c’est triste pour la gaieté), bi, trans, etc etc…, on est comme ça, comme on est blond, poilu ou pas, râblé, etc.
Cette rectification étant faite, je me suis aperçu que le sigle des non- conformités à l’hétérosexualité dominante tient du langage agglomérant, comme l’allemand, « ZweiUndSiebzigTausend« . Moi j’en étais resté à LGBT, ça suffisait à ma petite encyclopédie perso, eh bien « Le Monde » a tout cassé, il y aussi un Q ! LGBTQ. Le Q, c’est soit Queer, soit Questionning. Queer ? voyez ce mot dans le dico, c’est assez tordu, louche, peu clair. Questionning, c’est plus facile, c’est le genre « Où suis-je ? où me situé-je ? dans quel état j’erre ? « , etc. Avouez que sur le plan sexuel , le questionnement se défend. Qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ?
Et la totale, du moins c’est l’état actuel de l’art, c’est, nous dit-on, tenez-vous bien, le LGBTQQIAAP. J’explicite : QQ, vous savez ce que c’est maintenant ; voir plus haut ; QQ, comme ça il n’y a pas de jaloux. Et le I ? « intersexué », bref entre les deux. A ? les A-sexuels (ceux que le sexe rebute, qui s’en passeraient volontiers : ça existe, c’est une orientation sexuelle) ; l’autre A ? les Alliés (les compagnons de route, en quelque sorte). Et il reste les P : les « pansexuels », qui prennent tout comme ça vient, sans a priori.
Dépêchez-vous de le mémoriser, ça va sûrement encore s’allonger. Pour le moment on en est là, 10 lettres c’est encore gérable, après il va falloir inventer un mot, un concept. Bref un terme qui signifie LGBTQQIAPP etc etc, mais qui se prononce sans avoir à sortir son pense-bête pour éviter de vexer une des composantes ; ce sera sûrement plus confortable. C’est à vous : quel doux mot pour désigner commodément et synthétiquement les LGBTQQIAPP ?
Tibert