Et les nommés sont…

Il y a eu récemment une manif à Calais (interdite, évidemment, c’était une manif dans le mauvais sens) hostile aux campements – précaires mais pas trop, on les démolit, ils se reconstruisent aussi sec – de « migrants » aux aguets pour traverser la Manche clandestinement, par tout moyen possible, pour rejoindre l’Eldorado britannique où coulent le lait et le miel, milk and honey.  « Migrant » est le terme récent et politiquement correct, confondant globalement le « réfugié » – qui n’a aucune raison d’aller à Calais – et le « clandestin », qui dit trop la clandestinité, justement, la situation irrégulière sur notre sol.
Manif interdite, police qui donc intervient, interpelle, au gnouf, puis comparution immédiate… et vlan, prison dont deux fermes pour Arnaud P., Cédric C. et Romain D., nous annonce « Le Parigot » (Le célèbre général P. qui était aussi de la manif et capturé itou par la Police, a vu son jugement renvoyé à plus tard, pour causes médicales).

Autre fait divers… toujours Le Parigot-en-France, trafic de drogue autour de Paris, armes de guerre :
« La semaine dernière, le filet s’est refermé : cinq personnes, originaires de Saint-Ouen et des Hauts-de-Seine. En perquisition, une quarantaine de kilos de résine de cannabis, un peu plus de 200 g de cocaïne (…) ; des armes ont aussi été trouvées. Des pistolets mitrailleurs, deux kalachnikov avec des cartouches. Une huitaine d’armes de guerre en tout. »
Voili voilà… jolie prise… en revanche sur ce coup « Le Parigot »  ne vous sort pas les prénoms des cinq personnes interpellées à Saint-Ouen. A quoi bon, hein ? tenez, si je vous dis, je ne sais pas, moi… Paul E., Albert S., Joseph D. etc… qu’est-ce que ça peut vous dire ? en quoi ça pourrait vous être utile ?

Tibert C.

Avec deux "r" ça le fait mieux

Je lis ça cet aprèm’ morose de fin janvier, dans Le-Monde-Sur-Toile : « Le marriage arrangé de Steve Jobs et Aaron Sorkin » (dans la rubrique Cinoche…)

Hier matin il (Le Monde) nous interrogeait : « Salariés, racontez-nous la place que votre portable a pris dans votre vie ». La place a rectifié, elle est prise, maintenant, quelqu’un ayant sans doute protesté.

Voilà… c’était notre rubrique « Le français comme on le flingue tous les jours dans nos ex-prestigieux canards ». Sans attendre la mise en oeuvre de la nouvelle orthographe… aïe aïe aïe, ça va décoifé !

Tibert

Des métières

(Prologue, commentaire liminaire, avant-propos, introduction : Janvier, aïe aï aïe ! Ettore Scola qui dévisse, juste après Michel Tournier… la Grande Faucheuse est déchaînée. J’ai revu récemment « Le bal », du premier cité, et sans sous-titres 😉 , c’était superbe. Adieu donc, on les regrettera. Mais ici ce n’est pas de la nécrologie, c’est du blog)

Tenez, un  extrait du courrier des lecteurs du dernier exemplaire de « Lire » (je lis Lire, et sans bégayer) : « De grâce, aux oubliettes, l’infâme ‘auteure’ (pourquoi pas, du reste, autrice, auteuse, ou auteuresse ? ) et l’horrible ‘écrivaine’…« .

Et puis cette citation du « Monde », traitant de cuisine avec la maîtresse-queue Trish Deseine : « La chef irlandaise, auteure de livres de cuisine qui ont réinventé le genre, renoue avec ses origines dans son dernier ouvrage. Pour “M”, elle revisite le soda-bread, pain sans levure etc etc… ».

Voilà, on en est là… vous avez noté, bien sûr, dans le deuxième extrait, la chef, pas la cheftaine, la cheffe, la chéfesse, mais en revanche, auteure  : il y a comme un souci avec la cohérence genrée. Notons toutefois que ladite Trish a « réinventé le genre » des livres de cuisine, et l’on peut désormais écrire « une livre », c’est Le Monde qui vous l’annonce. Vous m’en mettrez une livre.

La féminisation militante de nos métiers a produit des monstres, en effet. Surtout s’agissant des métiers en « …eur » ; ceux en « …iste » et en « logue »ne varient guère, le et la lampiste morflent pareillement pour les co… les âneries des autres ; « …ent », « ant », « ier » et « ien » posent peu de problèmes, on y ajoute un « e » et basta, le pharmacien la pharmacienne, le meunier la meunière, le soupier la soupière ; le pape la papesse, le maître-chien, la maîtresse-chienne.

Le président la présidente, mais notons qu’il y a encore peu la présidente était la femme du président, qu’on traitait comme telle. C’est ainsi que le conjoint de madame Merkel se tape la visite des crèches  et les défilés de mode lors des visites protocolaires.

C’est vrai qu « écrivaine » est très moche, ça évoque forcément la vanité, que voulez-vous, la vanité de l’écrivain. Mais ce n’est pas le pire. Les métiers en « eur » féminisés, voilà le gros hic. Pas de règle… n’importe quoi… le docteur-la doctoresse ( pas la docteure, la doctrice, l’infirmière) ; le monteur ? la monteuse, pas la montrice, la montresse… en revanche,  l’éducateur et l’éducatrice, le moniteur-la monitrice. C’est au pif, quand ça ne donne pas dans le graveleux ; tenez, l’entraîneur-l’entraîneuse.

Bref, me dis-je, on admet bien que Dominique A. l’archéologue et Claude B. l’hauboïste soient des entités neutres, démilitarisées en quelque sorte : on vit très bien sans préjuger de leur genre avant de les avoir rencontrées ; à la limite ça met du piment. Pourquoi donc diable faut-il pléoasmiquement énoncer que Colette C. est professeure ? ça ajoute à son exquise féminité ? on aurait des doutes, autrement ?

Tibert

Deadly but sans cannabis, allelouïa

Madame Touraine, la ministre de la Santé, est en visite urgente à Rennes ; urgente : elle vient voir et tenter de comprendre de visu ce qui est arrivé de gravissime lors d’essais médicamenteux sur des volontaires, d’abord en excellente santé, puis très mal en point – un cas en état de mort clinique, quatre autres atteints de troubles neurologiques graves, voire irréversibles… et de tenir aussi sec une conférence de presse sur place.

Les victimes, tous mâles français, testaient un antalgique d’un labo portugais. Pourquoi un labo portugais fait-il faire des essais médicamenteux en France sur nos compatriotes ? il y a chez nous une boîte qui fait l’entremetteuse entre le labo pharmaceutique et les cobayes, et organise les essais… son nom, Biotrial, comme « trial », essai en anglais, ça fait évidemment mieux que « Biotest », « Bioessai », « Bioprova », « Bioprüfung » etc… Cette entreprise installée à Rennes affiche en bien grosses lettres sur sa façade : « Biotrial – Drug Evaluation and Pharmacology Research », et sans sous-titres. C’est sûr que sur le campus de Pontchaillou, ça le fait ! Quel dommage que « Pontchaillou »  sonne  si mal en rosbif.

Tentative d’aller le soir-même sur le site de www.briotrial.fr : erreur !  « Oops! An Error Occurred -The server returned a « 500 Internal Server Error« . En clair, le site ne répond pas… (*)

Tentative d’aller sur http://www.biotrial.com : là ça fonctionne, en anglais oeuf corse. On y lit : « Our thoughts go out to the volunteers and their families. We are working hand in hand with the Health Authorities to understand the cause of this accident« .  Pour les Bretons locaux et les volontaires testeurs qui souffrent en français, si l’on s’adressait à eux en V.O., ça donnerait : on est navrés, on pense bien à vous ; on bosse avec les autorités pour comprendre ce qui s’est passé. Ahhh, ça va mieux.

On est d’autant plus rassurés que madame Touraine a pu asséner, lors de sa conférence sur place, que oui certes, il y avait des cannabinoïdes dans les médocs, mais que non, tout ça ne contenait absolument pas de cannabis ! vous imaginez l’horreur, s’il y avait eu du cannabis dans le bastringue ? foutus ET défoncés ? Mr Jean-Marc Gandon, un nom bien britannique, President and CEO de Biotrial,  chez nous ça serait PDG, vous l’assure en anglais exclusivement dans sa page Web, qu’on atteint en cliquant via « Groupe Biotrial » puis « A word from the CEO » : « … what we do, we do well« . Ce que nous faisons, nous le faisons bien. Et sans cannabis, attention !

Tibert

(*) Note : le lendemain matin le site français fonctionne, mais aucune trace du drame qui s’est joué ; sur la page d’accueil une nana possiblement cobaye vous sourit de toutes ses dents, la vie est belle. Cliquant sur « Actualités », rien qui évoque l’accident dont je vous cause.

Recentrage sur les fondamentaux

On m’a offert il y a un an – c’est ma faute, ça me tentait – un abonnement au Monde-sur-Toile. Deux motivations à cela : je lis volontiers les réactions des lecteurs sur les sujets qui m’interpellent, et y assister passif du bord de la piste me frustrait ; et puis on pouvait y ouvrir un blog, que j’imaginais consultable Urbi et t’Orbi…

Concernant le blog estampillé « Le Monde », je dirai que j’ai eu, en 12 mois, UNE réaction : la mienne, qui disait, au début, que, voilà, j’ouvrais ce blog, copie conforme de mon blog d’origine. Ensuite, zéro. Rien. Planqué au fin fond des options de lecture, derrière un tas de vieux débris, autant dire que, faute d’avoir pile-poil l’adresse d’accès, on ne risquait pas de tomber dessus. Requiem donc pour le blog, enterrement incognito en fosse commune façon Mozart.

Des réactions de lecteurs, auxquelles j’ai eu le droit de participer, je dirai deux choses :

un, j’avais déposé un pseudo, « TibertLeChat », comme de juste, dûment référencé dans mon profil perso. Mais « Le Monde » s’est obstiné, pendant 12 mois, à me pré-remplir le cadre « Réagissez à cet article » avec mon Nom-Prénom. Pas moyen d’y déroger : chaque fois que je voulais mettre un commentaire, je devais remplacer « à la mano » mon Nom-Prénom par mon pseudo (il m’est arrivé d’oublier de le faire, évidemment, la fatigue…) : éreintant ! et impossible, dès lors, de suivre l’historique de mes interventions, perdues dans la masse. Mais sur certains sujets à intervention libre, genre « posts de blogs », là en revanche j’étais connu d’office comme TibertLeChat. Comprenne qui pourra…

Deux, la censure ! à pleurer. D’abord la censure temporelle : je fus un temps au Canada, moins 7 heures de décalage horaire. Quand j’écrivais vers 16-17 heures, en France les censeurs dormaient ou presque : donc mes commentaires ? poubelle, hors plage horaire ! et puis si j’avais le bonheur de « poster » dans les limites temporelles, alors l’esprit Télérama + Bien-Pensançe-SARL + le crédo PS + les Belles-Ames-Réunies me tombaient sur le râble. Allez hop, poubelle, pour la plupart des réactions pas dans la ligne du Parti. Pas tout le temps ; parfois ça passait, le châtreur était distrait, ou fatigué, ou bizarrement bien disposé…

Bref ? bref, cette année je ne poursuivrai pas cette expérience décevante. Mes amis, je n’ai qu’un modeste blog à mon nom, j’y écris mes fredaines ici et là, et basta. Nul n’est irremplaçable, surtout si c’est pour croupir dans les tréfonds des vieux tiroirs d’un journal électronique dont la ligne rédactionnello-politique fut jadis respectable et respectée.

Tibert

 

Pour le match, prendre la correspondance

On a retrouvé le troisième kamikaze du Bataclan (comment dit-on « kamikaze » en arabe ? ). Pas nous, non, c’est un avis de décès envoyé de Syrie  qui a livré l’identité du Tueur Inconnu. Ils en avaient marre, là-bas, de nous voir chercher sans succès… un jeune gars de l’Est, un de plus, et encore un qui a cru que quelques dizaines de superbes vierges toujours vierges allaient, là haut, lui « vider les burettes » à longueur d’éternité. Il va être déçu… enfin non, il ne va rien du tout, c’est terminé pour sa belle jeunesse, et, hélas, pour ceux qu’il a assassinés au passage.

Et comment sait-on que c’est lui ? parce que, munis des renseignements obligeamment communiqués depuis la Syrie, d’aucuns ont été collecter des traces ADN du gars susnommé chez lui, et qu’on les a comparées avec celles des bouts de restes qui  restaient de lui sur les lieux de son suicide. Et, nous disait la journaleuse de BFM hier, « ça matche« .

Alors ça « matche » ? quoi, ça ? ça, ce sont les échantillons d’ADN. Et ça « matche », de to match, en anglais : correspondre. Bref ça correspond : les deux échantillons d’ADN correspondent… correspondent à quoi ? ben ils correspondent entre eux : ils se superposent, quoi. Ces traces ADN proviennent de la même personne, elles sont identiques. C’est clair ?

Comparons les longueurs, comme aux concours de bites de notre jeunesse : à ma gauche les échantillons matchent ; à ma droite ils correspondent. Huit lettres contre treize. Zut, les Anglais ont gagné ! sauf que c’est l’inverse, vu que c’est çui qu’a la plus longue qu’est le meilleur. Et en français, ce qui ne gâche rien.

Tibert

Social casse-crouting

Je lis ça, c’est superbe : « Les tendances culinaires se suivent mais ne se ressemblent pas. On connaissait les restos monoproduits, les désormais bien installés food trucks et leurs petits frères les food bikes, le drunch qui pourrait remplacer le brunch, ou encore les insectes à table (*). Cette fois, c’est une nouvelle mode en plein dans la veine de l’économie collaborative qui commence à gagner l’Hexagone : le social dining. »

Bon, le food-truck je connais, le camion-bouffe, j’ai déjà vu ça en Dordogne sur un marché, un camion-fish & ships pour les nombreux exilés britanniques nostalgiques du filet de flétan frit et ses frites  blanches et molles au vinaigre roulés dans les rapports hippiques du Daily Telegraph. Le food-bike, là franchement à part les triporteurs pour les crèmes glacées et les chichis, je vois mal… cuire des frites sur un vélo ? c’est hyper craignos, si la friteuse se renverse, ça va brûler les pneus… pas raisonnable.

Mais, mes amis, que diriez-vous d’un drunch en social-dining ? ça serait super, non ? tout d’abord, sachez car je viens de le lire, que le drunch (à vos souhaits !) est la contraction du dîner et du lunch ! Entre 12 h 30 et 20 h 30, vous voyez ? vers 5 heures – 5h 30 du soir, donc. Un casse-dalle, un casse-croûte, quoi, un en-cas, un mâchon vespéral… (un machvesp, faut que ça soit court !!!), un graillou crépusculaire (un gracrep). Je m’en vais vous en faire, moi, des néologismes, si vous aimez ça.  Un goûter copieux, quoi, quasiment un dîner aux heures canadiennes, hollandaises, danoises etc, chez tous ces gens qui dînent très tôt tout simplement parce qu’ils ont faim, sans oublier les maisons de retraite et les hôpitaux, qui pratiquent le drunch sans le savoir. Le drunch… c’est idiot, le dîner (dr…) avant le le déjeuner (…unch) ! on aurait pu essayer  le lunner, le lundine (affreux tous les deux) mais non, faut que ça finisse en « tch » : ça fait « tchhh » c’est ça qui est chouette. Ou alors en … « ing », … ing c’est le top.

Ah oui, j’oubliais le social-dining : c’est la version bouffe du covoiturage. Moi j’aurais baptisé ça, tout connement, la cobouffe. Au lieu de dîner (druncher, bruncher, déjeûner), tout seuls face à la télé en expédiant une Gomino’s-Pizza-Xtra-Large-Quatre-Fromages+ une Grande Frite  en regardant les infos de TF1 sur le dernier sabotier de Mormoilles-les-Châteaux, les couples qui se morfondent à se regarder dans le blanc des yeux entre deux bouchées vous proposent maintenant, via la Toile, de venir becqueter chez eux, avec eux, devant leur télé, socialement. D’où le nom du concept, avec … ing à la fin, évidemment.

Tibert

(*) Les insectes à table, j’ai connu ça visitant Athènes dans un resto touristique multiproduits et à l’heure du greek-lunching, très chère : au milieu des strates de ma portion de moussaka trônait une grosse mouche noire et velue, morte hélas du fait de la cuisson. Un resto pionnier des insectes à table, c’était il y a quelques lustres. Sympa,  le patron ne me l’a pas facturé, le plat.

En filant des perles (de culture)

Ah si c’est pour nous rebattre les oreilles des attentats, marre ! Beuuuh non, juste deux petites perles pour encourager nos enseignants de langue française à redoubler d’efforts. Courage mes amis, le barbarisme et l’anglicisme seront vaincus.

« Vous n’êtes pas sans ignorer…  » vous la connaissez ? c’est à dire que vous ignorez. Si vous savez, c’est, inversement, que vous n’êtes pas sans savoir, évidemment. Mais la double négation est du genre pieds dans le tapis : tenez, j’ai pêché celle-là dans une revue de tests techniques. Test d’un objectif d’appareil photo :

« …La très faible absence de déformation du grand-angle au téléobjectif est tout simplement étonnante« .

Très faible absence –> Très forte présence, on est d’accord ? c’est donc, avec une très forte présence de déformation, une grosse daube, cet objectif… Oui mais, le reste de l’article contredit ce jugement : très faible déformation, excellent, bravo… bref le journaleux s’est fait des noeuds dans sa phrase. Sincères condoléances.

Autre… plus politique, eh eh eh… Madame Le Pen est interviouvée chez un journaleux de la radio. Elle cite pour appuyer ses thèses, deux phrases, l’une de monsieur Cazeneuve, l’autre de madame Taubira. Citations contestables, et vlan le zélé journaleux de faire vérifier séance tenante le Verbatim des deux citations – la deuxième s’avère clairement biaisée(*), la première se discute, c’est en fait un simple rappel de la Loi.

B. Cazeneuve aurait déclaré : «prôner le djihad n’est pas un délit».

C. Taubira aurait dit « qu’il fallait comprendre les jeunes qui partent en Syrie».

C’est de bonne guerre, il est intéressant de confronter des supposées citations à leur V.O. Mais madame Le Pen a pris ça très mal, hostilité, journaleux hargneux, tout ça.

Titre du Figaro sur cette affaire :  « Grosse tension entre Marine Le Pen et France-Inter après un fact-checking« . Mazette, un fact-checking ! comme vous y allez !  un contrôle factuel ? c’est quelconque. Tandis que phonétiquement, le fact-checking, lui, sonne chouette et  évoque irrésistiblement une pratique sexuelle plus ou moins exotique. Que c’est beau un fact-checking , on ne s’en lasse pas. Remettez-m’en donc une louche.

Tibert

(*) Citation exacte : « Il nous faut comprendre cela » (le phénomène de départ des jeunes en Syrie)

Quand la traduction dilate la rate.

Je lis la presse ce matin, et y constate que les gestionnaires du réseau de messagerie gratuite Telegram (genre Snapchat, Viber etc…) viennent, suite aux attentats de Paris, de supprimer quelques dizaines de comptes d’utilisateurs nettement orientés islamisme et djihad : il semble que cette mouvance utilise beaucoup ce service, entre autres parce qu’il est bien protégé – conversations chiffrées donc non piratables. Bien, ça fait un peu de ménage chez les zélotes, barbus et bâchées, et tant mieux si ça les gêne pour goupiller de nouveaux méfaits, de nouvelles destructions.

A cette occasion, un des deux fondateurs de Telegram, un Russe nommé Pavel Durov, a pensé utile de joindre sa voix aux manifestations de sympathie envers la France meurtrie. Il s’est donc fendu d’un communiqué en anglais – en russe, j’aurais dû faire appel au TGF, le Traducteur Gougueulien Fou , aïe aïe aïe !

Communiqué savoureux, du moins de mon point de vue. Tenez, je vous l’ai donc traduit, sans aucune censure, c’est du verbatim, et m’efface bien volontiers derrière son auteur :

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Durov – Telegram
Je me joins à tous ceux qui pleurent ces morts dans la plus belle ville du Monde. Je pense que le gouvernement français est tout aussi responsable que Isis [Daech, NDLR] car c’est sa politique et ses négligences qui ont finalement abouti à cette tragédie. Ils dépouillent des gens qui travaillent dur grâce à des taxes outrageusement élevées et dépensent ça en menant des guerres inutiles au Moyen-Orient et en créant un paradis social parasitaire pour les immigrants Nord-Africains. C’est lamentable de voir Paris aux mains de socialistes myopes qui ruinent cet endroit superbe. J’espère que ces gens et leur politique s’en iront définitivement et que cette ville brillera de nouveau dans toute sa gloire – sûre, riche et belle. Vive la France !

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Bon, allez, remettez-vous, et à plus !

Tibert

Histoire belge (*)

J’avais voulu écrire sur « caster » – qui est au dictionnaire, du moins dans certains dictionnaires. C’était à propos de monsieur Macron, ce « jeune homme pressé » qui dérange parce qu’il dit tout uniment que le chat gris est gris, comme ça sans enrobage, et parce qu’il a des solutions qui se foutent des catéchismes. Mais bref, le « Monde » écrivait sur lui, et un intertitre énonçait « on veut le caster dans tous les scénarios« . J’ai gentiment signalé que ça sentait le Rosbif à plein nez, « caster », et que « enrôler » le ferait mieux, et dans notre belle langue. « On veut l’enrôler dans tous les scénarios« .

“Caster” c’est le  verbe du “casting”, la distribution des rôles. Ou “le rôle”, qui fait un peu administratif, ou « les rôles », tout connement. “La distribution” c’est clair si l’on parle d’un spectacle mais hors contexte, c’est hélas extrêmement vague. Depardieu en Norine et Lambert Wilson pour jouer Marius c’est un « casting » – une distribution, des rôles – improbable(s). J’ai donc dit ça gentiment au « Monde », et vous savez quoi ? j’ai été  censuré. Vexés, qu’on leur signale des anglicismes inutiles, sinon militants.

Je passe donc, et castons, puisqu’il faut caster ! j’en viens au vendredi 13 novembre 2015 au soir. Qu’on ne protège pas efficacement, dans le cadre du plan Vigi-Pirate rouge vif, des assemblées comme le concert rock du Bataclan me laisse perplexe : que faut-il protéger, alors ? on ne peut pas mettre des nids de mitrailleuses et des empilements de sacs de sable devant chaque terrasse de bistrot, ça d’accord, mais le Bataclan, plein comme un oeuf, déjà menacé, objet déclaré de la haine des djihadistes parce que soi-disant pro-israélien ?

Fasse que ce drame ouvre les yeux de nos dirigeants : messieurs-dames, ce n’est pas une soirée costumée, c’est la guerre. Et, tiens, un constat : « fumer tue », et vendredi les clopeurs s’adonnant à leur vice en terrasse ont hélas pu le vérifier. Les abstinents à la nicotine ont eu plus de chance, planqués qu’ils étaient à l’intérieur et à l’abri – des volutes de nicotine, mais pas que.

Tibert

(*) Pourquoi « histoire belge », le mot « belge » ne figure pas dan le texte ? ben justement, il y est, maintenant.