Le traducteur fou a encore frappé

je vous vois venir, vous m’attendez sur des trucs politiques. Vous me connaissez : mes marottes de recul devant les points-de-vue péremptoires, de refus des certitudes gravées dans le marbre et des a-priori, et puis surtout des chapelles. Bon… tenez, si vous voulez un échantillon de ce qui me hérisse le poil, c’est ça : « Migrants : en finir avec les fantasmes d’invasion ». On y sent l’encens et le goupillon, c’est pétri de pieuses contre-vérités pseudo-universelles.

Mais pour vous dilater la rate, une fois, allez ce n’est pas pécher, Seigneur… j’ai acheté dans un super-marché « ethnique » (un magasin de produits indiens essentiellement, avec des tas de trucs introuvables ailleurs) des sachets de plats prêts à consommer après un simple passage au micro-ondes. Noms exotiques, emballages colorés et prometteurs, et – ça se passe au Canada, pays en principe bilingue anglais/français – notices bilingues obligatoirement, c’est la loi. Ils ont eu du mal, apparemment.

Ingrédients : …. « sunflower oil » devient en VF « pétrole de soleil« . Les Verts de EELV devraient s’emparer du concept pour les panneaux photo-voltaïques, ça remplace avantageusement l’huile de tournesol dans certaines préparations.

« Une préparation Indienne Nord de Paneer et a classé des légumes dans une sauce crémeuse« . Joli,  non ? « assorted vegetable » a été quelque peu maltraité.

Allez, le bouquet final : « … le goût indien authentique avec sa gamme d’arrosement de bouche prêt à manger des délicatesses indiennes« . Il est vrai que « mouth watering ready to eat indian delicacies » est ardu, et que ça mérite bien une petite rincette, un alléchant bain de bouche.

Bon appétit ready to eat / prêt à manger !

Tibert

Sur sûr de sûr

Un semi-remorque grumier – sans grume – qui pour une raison inconnue se plie en « portefeuille » et en travers d’un virage masqué sur une petite route sinueuse du vignoble libournais, un autocar de retraités du coin tout juste parti en virée vers les Landes et un « graillou » prometteur et programmé largement à l’avance, et plus de 42 morts : route trop étroite et en pente, choc violent, incendie immédiat… bref on en saura plus bientôt sur le pourquoi de ce camion en travers au mauvais endroit au mauvais moment.

Monsieur Mamère, le maire de Bègles – pas bien loin du Libournais – et coutumier des positions et postures à rebrousse-poil, a mis en cause la loi Macron dans ce drame : ce serait la faute à la libéralisation des transports en autocars !… sauf que les virées en autocars Troisième-Age à prétexte gastronomique, culturel, touristique, religieux… ça se pratique depuis que les autocars existent, bien avant que monsieur Macron ait vu le jour. Monsieur Mamère a ainsi perdu une occasion d’éviter de dire une ânerie, dont la logique conduirait d’ailleurs à mettre sur le dos de monsieur Stephenson tous les accidents ferroviaires, monsieur Ader se chargeant des crashes d’avions, etc.

Mais monsieur Mamère dit par ailleurs des choses plus sensées, et là je le rejoins : notamment que les routes secondaires, qu’on néglige au profit des grands axes et eux seuls, devraient être plus « secure » (c’est lui qui a semble-t-il mis des guillemets, vous voyez, avec le geste des deux majeurs et index joints faisant les crochets en l’air). Il est clair – mais chuuut, les morts c’est officiellement la faute des seuls chauffards et de la vitesse, cette salope – que des tas de points noirs sont connus pour provoquer des accidents sur nos pittoresques, étroites et sinueuses routes départementales. Justement, LE virage des 42 morts en était, « bien connu des services de la DDE » : il avait déjà provoqué des drames. Mais élargir le virage, l’arrondir, y mettre des miroirs pour y voir ce qui vient (ça se fait beaucoup en Suisse et en Allemagne, par exemple), ça n’intéresse pas les décideurs en la matière, plus désireux d’investir dans de nouveaux et rutilants ronds-points à leur gloire (les mairies ? les DDE ? autre ? ). Combien ça  coûte deux miroirs convexes placés judicieusement pour voir l’intérieur du virage en face ? combien ça coûte quarante-deux morts ?

Voilà… mais je reviens sur les guillemets de monsieur Mamère : secure. Ce n’est pas français, en effet ; c’est du rosbif, secure. Qui veut dire sûr (sans risque). Le problème c’est que « sûr » a chez nous deux fois deux = quatre acceptions, si l’on pinaille sur l’accent circonflexe. Sur : par dessus ; sur comme un fruit un peu fatigué (une pomme sure…) ; sûr : certain ; sûr : non risqué. Evidemment l’accent circonflexe ne s’entend guère, pour ajouter à la difficulté – il ne reste que le contexte pour comprendre. Et puis l’inflation verbale veut qu’on utilise des mots longs pour dire des choses importantes ; sûr c’est sûrement trop court ! bref sûr a du plomb dans l’aile, et on entend ici et là l’affreux secure (sûr = sans risque) ou sûr et certain (pléonasme !), pour signifier sûr = certain.

Que faire ? nous sommes coincés derrière un adjectif très polysémique et trop court. Il y aurait bien l’expression québecoise sécuritaire, utilisé pour sûr = sans risque. Je vous la propose ? à Montréal ça ne pose aucun problème. « Cette rambarde est très sécuritaire« . Ici, ça va hurler, la gauche va s’enflammer : tout ce qui est sécuritaire est liberticide, c’est bien connu, et l’ordre moral n’est pas loin. Des bruit de bottes, c’est sûr.

Tibert

Cinq négations sur le porc pour tester votre Q.I.

Je lis ça dans le sommaire du Fig’haro de ce jour :

« Le tribunal administratif de Dijon a de nouveau rejeté jeudi pour défaut d’urgence le recours intenté contre la suppression des menus sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône. »

Ce type de formulation me rappelle irrésistiblement certains tests psychotechniques. Vous en avez passé ? moi oui.  Du genre…

Cochez la bonne interprétation de la phrase suivante : « Je ne nie pas qu’il ait omis de refuser de ne plus cracher dans la soupe » :

  1. Je dis qu’il crachera encore dans la soupe
  2. Je dis qu’il ne crachera plus dans la soupe
  3. Il n’a jamais encore craché dans la soupe
  4. Dans le doute je ne prendrai pas de soupe

Mais bon, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos cochons. Qu’est-ce à dire ? Qu’à Chalon-sur-Saône, il était question de supprimer les menus [des cantoches scolaires, NDLR] sans porc. De fait auparavant il y en avait, des menus expressément sans porc, pauvre bête ! Et qui  donc voulait supprimer ces menus a-porc ? le commanditaire, la municipalité, évidemment. Bon. Ensuite.

Ensuite, il y a eu un recours intenté contre cette décision municipale… recours : en termes juridiques, ça veut dire qu’il y a urgence à statuer, la Justice doit dire rapidos si oui ou non la mairie a le droit de supprimer les menus sans porc. Qui a introduit ce recours ? des associations musulmanes, je parie. Les autres anti-porc (oublions les végétariens, qui eux refusent toutes les viandes), les Juifs, donc, n’ont jamais fait de vagues sur ce genre de sujet : il y a du porc ? ils n’en prennent pas, point. Moi je fais pareil : j’ai horreur des topinambours, sans que ce soit de l’ordre du religieux ; eh bien je n’a jamais réclamé l’interdiction de la suppression des menus sans topinambours (*),  je prends autre chose, et voilà.

Eh bien le juge a tranché : le recours est rejeté, vu qu’il n’y a aucune urgence à statuer ; les menus « avec porc » sont peu fréquents et l’on peut trouver alors de quoi se nourrir sans viande, forcer sur le légume, se goinfrer de frites, faire une razzia sur le fromage… bref, le juge dit (je reformule) : votre recours anti-pro-porc vous vous le pliez sous le bras, la mairie a pour le moment le droit de ne plus proposer de menu alternatif les jours où il y a du porc.

Voilà, je vous l’ai victorieusement décodé, ce salmigondis de négations : si vous n’aimez pas ou ne voulez pas manger de porc, n’en prenez pas ! C’est extrêmement simple.

Tibert

(*) J’ai bon, là ? à vous de vérifier.

Faute d'X on s'enfonce pieusement

Décidément les journalistes français – ici c’est dans Le Monde-sur-Toile, une chronique sportive certes, le sport et l’orthographe, voyez, mais ça n’excuse pas tout – sont fâchés avec X. Hier c’était le bijoux, X singulier, kss kss, aujourd’hui ça tourne autour de la piété rugbystique :

« Leurs deux premiers vœux ont été exaucés. Le troisième (…) risque de rester pieu. ». Vous voyez le truc ? on a collé l’X sur l’adjectif au lieu du substantif. Voeu pieux, voeux pieu… on a bon, de toutes façons y a un X. Et toc !
Pour terminer, ce bout rimé  :
O oublieux journaleux,
Que n’es-tu resté au pieu ?

Tibert, avec piété.

 

Hibou, caillou, genou, chou, joujou, époux

Monsieur Bill (Robert, donc) Gates Jr. est paraît-il à la tête d’environ 70 milliards d’euros (ou plutôt en équivalent euro ; on espère pour lui qu’il a diversifié son portefeuille), « une fortune qu’il doit à son bijoux, Microsoft qu’il a fondé« . Je cite là la légende d’une photo dudit Bill Gates, ou plutôt de sa tête, vu que ses doigts de pieds ne permettent pas à eux seuls de le reconnaître ; photo fournie par Le Figaro-en-Ligne dans un article sur le « Top 10 des plus riches de l’Histoire ». Bill y côtoie Staline, Rockefeller et consorts.

Soixante-dix milliards d’euros c’est une somme difficile à appréhender, et pour tout dire aberrante pour un ménage. Combien ça peut-il représenter de paquets de 500 gr. de spaghetti Pandani ? (*)  (**) les sens défaillent…

Eh bien le Figaro vous le dit : c’est la valeur de son bijouX. Avec un X, pour marquer combien ce bijouX est cher, et lui est cher. N’aurait-il eu qu’un seul bijou que ça le déprécierait fichtrement. Pour un homme, on le sait depuis Jean Todt (l’ex-Chef des courses chez Ferrari) et surtout Jacques Seguéla le communicant, LE bijou-ou sans X de l’homme c’est sa montre ; l’homme se doit d’arborer une flamboyante, clinquante et rutilante Bolex à son poignet, notamment s’il a atteint la cinquantaine.

Bon, on ne va pas en faire des caisses (de bijoux), mais je me souviens avoir ânonné sur les bancs de l’école « Bijou Caillou Chou Genou Hibou Joujou Pou prennent un X au pluriel.  » Des clous (avec un S) ! ça ne s’apprend plus sur les bancs des écoles de journalisme, ni même sur les bancs des écoles de correcteurs de textes. Ils nous l’ont collé au pluriel d’office, le bijouX de Gates. Effectivement ça fait sens : avec 70 milliards d’euros on peut s’acheter, la cinquantaine venue,  des paniers de montres.

Tibert sans X

(*) à 0,9 euro / paquet, ça fait 700 10 e9 /9 = 77,77 milliards de paquets de spaghetti (ou de linguini, ou de pipe rigate, ou de penne…) : de quoi voir venir.

(**) Contient du gluten.

Comment nommer le nommage ?

Non je ne vous entretiendrai pas des derniers trépignements de Normal-Moi à propos d’Affez-El-Assad, « qu’il s’en aille qu’il s’en aille » : vu que Poutine veut qu’il reste, c’est un pote à lui, et qu’Obama est tout disposé à lui accorder un prudent sursis, le scénario me paraît simple et limpide. Si l’on veut faire la peau à Daech, voyez Poutine ; les autres font des ronds dans l’eau.

Je ne vous entretiendrai pas non plus (mais enfin pourquoi ne veut-il pas nous entretenir ? ce serait plus confortable) des propos de madame Morano sur la France historiquement de race blanche et culturellement judéo-chrétienne : elle a dit là plein de gros mots, elle va se faire gronder très sévèrement. Je vous laisse face aux 335 réactions des lecteurs du Monde-sur-Toile à propos des propos de madame Morano.

Non , je voulais juste traiter du naming. Le quoi ? le « naming« , entre guillemets, c’est de l’anglais, et ça se traduit tout connement par « nommage », nous avons un mot très correct pour désigner l’action de nommer. Pour nommer, on fait du nommage, comme pour coller on fait du collage, pour griller, du grillage, etc. Mais Wiki qui en connaît un rayon ne traduit pas ça comme ça : pour lui c’est « parrainage », ou « dénomination ». Eh oui, bien vu Wiki, le naming c’est du parrainage. D’où l’intérêt de l’écrire en anglais, vous pensez bien, on économise 4 lettres  et ça fait plus branché : y a pas de petites économies.

Exemple de parrainage : quand Tabarly nommait son bateau « Pen Duick », « Mésange noire » en breton,  ce n’était pas du naming, c’était un nom du coeur, c’était son bateau, son chouette bateau. A l’opposé, quand le regretté Laurent Bourgnon barrait son trimaran « Primagaz », je vous parie un sachet de cahuètes que ce n’est pas lui qui avait choisi le jouli nom du bateau. Qui, alors ? le Parrain, pardi, pas PNB-Baripas ni Afflelo : Primagaz. C’est ça le naming, pardon le parrainage, on ne donne pas le nom d’un oiseau des mers, d’une fleur, de votre dame de coeur, mais le nom d’un gaz en bouteilles ou du banquier du coin.

Mais le naming ne prend pas en France, eh non. Et je m’en réjouis ! Tenez : « Plusieurs sociétés dont Dassault viennent de refuser le naming du futur stade des Girondins de Bordeaux« . Eh non et  c’est ainsi que les footeux, là, les Girondins de Bordeaux ne joueront pas dans le « Figolu Stadium » ou  le « Spontex Olympique ». Aurait-on des scrupules de douairières vis à vis des parrains, des sponsors (c’est du latin), des namers ? On a bien raison ! c’est souvent moche, pas vendeur, bassement commercial, sans âme, un nom de sponsor. Tenez, vous, vous préfèreriez baptiser votre voilier Ma Lucette ou Carrouf-Marquett ?

Tibert
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Robert, vous avez gagné !

Je reçois tous les jours quelques prétendues polissonneries (des arnaques avec un grand A, direct classeur Spam / poubelle) en anglais, forcément, et c’est Jenny ou Barb’ ou Cindy qui veut b… avec moi séance tenante, ou bien c’est la promesse de nuits entières à b… à en péter une durite, ou bien encore des suggestions insistantes pour obtenir localement un volume imposant. Je connais, c’est cadré, je m’y attends (soupir) et je poubellise aussi sec (*).

Mais aussi, et venant d’entreprises supposées sérieuses ce sont des relances putassières qui sont exaspérantes. A croire que pour le poste de Directeur Communication ils ont embauché des démonstrateurs d’aspirateurs sur les foires. Tenez, vous avez entendu parler de « Bolche Rita » ? ce sont, comme le nom ne le dit pas, mais alors pas du tout, des marchands de gaz, de gaz de ville (mais pas que, s’époumonent-ils, pas que !). Et ils sont pénibles, collants, et je te propose ceci, et je veux te conseiller cela, et ce sont des relances, des courriers, ça n’arrête pas. Moi je leur achète du gaz, ça fonctionne, je le leur paye sans regimber ni tarder, c’est ça le contrat, et basta cosi, non ? Pfff…

Et puis l’autre, là, le téléphone, LaisSerFaiRe… eux c’est par courriels et téléphone, je vous dis pas. Même pendant ma sieste… ils veulent faire le point, qu’ils disent… le point, pendant ma sieste ! et le pire, ce sont les courriels. D’abord ça part systématiquement et à tort dans mon dossier Spam, y compris les avis de factures, vu qu’ils utilisent des serveurs de messagerie chelous. Et puis le ton : « Alfred, que diriez-vous du Samvung Super J6-S à 1 euro ? ». Non mais… on n’a pas gardé les pourceaux ensemble, ce me semble… ils m’appellent par mon prénom !… on se croirait à un jeu télévisé, genre Qui-veut-gagner-plein-de-Pognon : « Stéphanie, votre réponse ? qui a composé le  » Boléro de Ravel   » ? – Ah je sais pas Jean-Pierre, j’hésite entre Amélie Mauresmo et Julio Iglesias… ». Moi c’est Alfred, soit, mais Alfred Dugenou, capisci ? « Monsieur Dugenou, que diriez-vous etc etc... », ça d’accord, c’est correct.

Il me manque la chute, là… eh les gars, chez LaisSerFaiRe ou Bolche Rita, si vous avez une idée pour ma chute, mais po-li-ment, OK  ?

Tibert

(*) Au fait, si vous connaissez les abrutis qui s’obstinent à m’envoyer ces lamentables pseudo-cochonneries, soyez assez aimable pour leur signaler qu’ils peuvent arrêter de s’époumoner à flûter, c’est sans espoir ; on y gagnera tous.

Pour le concours Lépine (de ch'val)

Ah vous la connaissiez, « de ch’val ? » désopilante, n’est-ce-pas ? c’est en fait une citation littéraire du regretté Boby Lapointe. Lapointe, ça sonne Québecois, ça, comme les Béliveau et les Tremblay, et justement je me suis laissé dire que l’argot québecois, le « joual« , vient de la déformation progressive de cheval en ch’val en choual en joual. C’était notre page philologie. Il semble donc qu’il y ait, outre des orignaux, des chevaux là-bas dans la Belle-Province.

Mais deux choses d’abord :

  • Premio la Reine Elisabeth II a battu hier soir à 21 h 47 le record mondial de la plus durable reine des Grands-Bretons. Durabilité que nous saluons comme il se doit, bravo Elisabeth II, continuez comme ça, et pendant ce temps-là Charles attend (*).
  • Deuxiémo mon blog a été « hacké » – j’ai horreur des anglicismes inutiles – bref des intrus ont déposé une grosse crotte en rosbif sur ce blog soigneusement tenu. Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai empoigné la serpillière et la Javel, on a remis de l’ordre et serré les boulons. Non mais !

Mais que je vous dise : quand on farfouille dans le frigo pour y prendre le reste de spaghetti (**) bolognaise de l’avant-veille pour les passer au micro-ondes pour le repas du soir, ils sont toujours au fin fond de la clayette du bas, derrière le camembert en plâtre et les yaourts, eux-mêmes occultés par le sachet de salade frisée. Idem pour tout ce qu’on cherche : les trucs qu’on cherche sont toujours au fond. Alors deux solutions :

  • Passer derrière le frigo et ouvrir le hayon arrière : on a accès aux spaghetti sans problème. Vous me direz : le frigo est contre le mur, et puis y a pas de porte arrière. C’est exact.
  • Ou alors faire comme les pharmaciens : le Zorflumil, juste derrière le Yumilax et le Xapovil, ils le trouvent sans problème au fond d’un loooong tiroir sur roulettes, et sans effort apparent. Un peu comme les cadavres à la morgue, c’est des tiroirs qu’on tire – un tiroir : on tire, forcément – et y a un petit chariot à roulettes qui se déploie dessous. Le cadavre sort ainsi entièrement, facilement, c’est agréable.

Donc pourquoi les clayettes du frigo ne sont-elles pas sur roulettes ? voilà, je vous ai posé la question.

Tibert

(*) Vous la connaissiez, celle-là ?

(**) Uno spaghetto, due spaghetti, sans S. Pas très copieux, mais correct.

Quoi qu'il arrive, si (bémol)

Sans aucune préoccupation électoraliste pour 2017, et dans un élan de sollicitude et d’affection pour les Français qui souffrent sous Bercy, notre Grand-Chef Normal vient de nous annoncer d’excellentes perspectives, dans le genre « demain on rase gratis ».

Jugez plutôt :

1) de nouvelles baisses d’impôts seraient envisagées «si la croissance s’amplifie en 2016».

2) une baisse d’impôts interviendrait « quoi qu’il arrive en 2016 ».

Voyons voir, voyons voir… donc de toutes façons nos impôts vont baisser en 2016 ? c’est bien ça ? de combien ? de 20 % ? de 0,02 % ? advienne que pourra, ça va baisser, foi de Normal ; acceptons-en l’augure.

Et, divine promesse, deuxième chance au grattage, si la croissance s’amplifie, on envisagera de les baisser encore plus, les impôts. Notez bien, ça ne mange pas de pain, d’envisager. Moi j’envisage de devenir beau riche et bien portant ; acceptons-en l’augure.

Tibert

PS : je lis ça dans « Le Parigot » : « Le touriste français pingre comme c’est pas possible » : et de nous enseigner que, si à l’étranger le pourboire est souvent indispensable au pauvre serveur (Italie, USA, et plein d’autres), en France « le service est compris », oui certes mais « le pourboire est apprécié« . Et que le Français est radin de chez Radin. Moi je vous le dis : quand des amis étrangers viennent chez moi, je leur explique bien clairement qu’il est malvenu, incongru, déconseillé de filer un pourboire : le service est compris, nom de nom : on a déjà donné ! et ces malheureux étrangers, avec leurs pourboires, donnent de très très mauvaises habitudes aux bistrotiers et restaurateurs de par chez nous. La preuve, maintenant après le service il leur faut un pourboire. Le beurre, l’argent du beurre, et avec le sourire, en plus ?

(fin du PS, je sais, il était un peu long mon PS, mais bon vous comprenez bzzzzzz bzzz blahblah cause cause…)

Apories à Paris

Le « Monde sur Toile » de l’été se lance dans une chronique d’été, bien évidemment ; littéraire, la chronique, car centrée sur l’homme que la planète littéraire française – petite planète ! – exècre et chérit tout à la fois, Michel Thomas alias Houellebecq, ce qui sonne fichtrement mieux que Thomas, sonorités du Cotentin, des marées sur la grève et du varech réunis. Au passage, on saluera l’hommage des grands hommes de lettres aux grand-mères, le prénom pour Céline (Louis-Ferdinand), le nom pour Houellebecq (Michel). Le rapprochement n’est pas tout-à-fait fortuit, il y aurait à gloser dans une thèse de littérature comparée sur Destouches-Thomas, au delà de leurs dégaines pareillement et savamment négligées ou de leurs hygiènes de vie très opposées, l’un clopant semble-t-il comme une locomotive, l’autre buveur d’eau et les poumons mités itou – mais pas par la nicotine et les goudrons d’American Tobacco. Au delà, ça devient de la littérature.

Mais les confronter ne sera pas simple, MH ne se revendiquant pas du tout de LFC ; plutôt de Georges Perec (et non Pérec), le Perec des listes de courses et des énumérations qu’on saute lâchement, n’y ayant constaté nulle poésie, ou alors elle nous a échappé. Tenez, le Monde nous en cause : MH dit faire des listes de courses, non parce qu’il serait tête-en-l’air, mais soucieux d’épargner de trop fréquentes filatures serrées aux flics qui sont préposés à sa protection rapprochée de VIP. La liste de courses permet en effet d’éviter de s’y prendre à plusieurs reprises pour faire ses achats ; elle se construit et s’enrichit soigneusement, c’est un fait statistique établi, sur un vieux bout de papier fixé par un magnet sur la porte du frigo (*), et l’on se fait un devoir de l’oublier en partant faire ses courses. Reste, tels Perec et Houellebecq, à l’utiliser a posteriori, histoire de ne pas gâcher les bonnes choses, dans le corps d’un roman ou d’un opuscule genre « Penser / classer ».

Mais bon… vous lirez sûrement ce feuilleton « malgré lui » sur MH publié par Le Monde ; vous y ferez entre autres une petite cure d’aporie, d’aporie du christianisme notamment, mais pas que ! MH « refuse en effet de parler » aux journaleux du Monde, lesquels font donc l’expérience de l’aporie du journalisme. Aporie ? quesaco ?

[ Tout petit florilège d’aporétique :

– « Je t’aime – Moi non plus ».

– « La lumière est-elle de nature corpusculaire, ou ondulatoire ? – Oui ».  ]

Tibert

(*) C’est généralement en ouvrant le frigo qu’on constate la fin du flacon de shampoing.