Opacité du référentiel

Le « référentiel bondissant » (éventuellement exocentré) serait, paraît-il, un canular. Une pure invention destinée à nuire aux doctes et précis pédagogues qui pondent de savants et abscons programmes de ludique décérébration pour nos chères et petites têtes blondes. Certes il est avéré que les « apprenants » (les élèves), le « champ lexical » (le vocabulaire, les termes employés : les champs lexicaux désespérés sont les plus beaux) et le « milieu aquatique profond standardisé » (toute étendue d’eau propre à la natation : les piscines, mais pas que) font partie du jargon Educ’Nat indispensable au sérieux des propos : impossible de prendre des Diafoirus de ce calibre pour des Charlots. Mais le référentiel bondissant n’existe hélas que dans les canulars, ou les cauchemars. C’est dommage, les profs de gym’ (d’Education Physique et Sportive, ça le fait mieux) nous auraient proposé là un joli terme pour shooter dedans.

Constatons-le une fois de plus : l’enflure règne dans le discours, de même que toute loi se doit d’être complexe, bourrée d’exceptions et amendements, sinon ce serait trop facile, vous auriez l’impression de, vous risqueriez de comprendre.

Lacan le disait en substance – et surtout le mettait en pratique – au long de ses séminaires, du moins c’est ce que j’ai cru vaguement percevoir à la tentative de lecture : plus on est opaque et indémerdable, plus on vous respecte ; l’opacité, l’abscons (*) c’est le pouvoir. Soyez abscons – restons poli : soyez opaque, on vous vénèrera.

Tibert

(*) j’ai vainement cherché le substantif d’abscons ; essayé absconsitude, très laid. Finalement je l’avais sous le nez : adjectif substantivé, l’abscons règne en maître à l’Educ’Nat, cet  amphigourique mammouth que donc nous vénérons.

C'est dur l'expression

Au Figaro ce sont les anglicismes, très chèère, qui fleurissent à tort et à travers, le (*) french riviera (cité deux fois, pas de mégotage) y avait sa petite page de pub’ il y a peu, et c’est teeellement plus clââsse que la Côte d’Azur ! Le Monde-sur-Toile fait aussi dans des tas d’anglicismes inutiles, voire toxiques, les journalistes fréquentant tous les mêmes écoles où l’on apprend à piétiner sa propre langue et mettre en valeur le rosbif. Mais ce samedi on se surpasse, on est dans la poilade du wiquinde, et en plus un wiquinde de trois jours ; le Monde, donc, se lâche et nous ressort un superbe marronnier, « Les perles du Bac‘ ». Vous connaissez ? délicieux, vous allez vous marrer. Tenez, un échantillon, « On aurait pu inventer la télé avant, mais on n’avait pas l’électricité« . Eh oui, l’anachronisme, ça marche à tous les coups, ah ah. Et puis, tenez, mais là c’est une perle involontaire – comme toutes les belles perles d’ailleurs – ce titre : « Mexique – affrontement meurtier entre des hommes armés et la police. 42 suspects sont morts au cours d’une fusillade dans l’Etat du Michoacan, au centre de l’offensive militaire de lutte contre les cartels du président Calderon« .

L’armée lutte contre les cartels du président ? c’est dingue, c’est le chaos mexicain, où va-t-on ? Meeuuh non, à la relecture, c’est une offensive militaire voulue par le président Calderon contre les cartels ; on l’avait dans le désordre, le lecteur aura rectifié de lui-même, etc etc.

Ne pas faire la différence entre les deux formulations : « Les précautions du chat contre la teigne » et « les précautions contre la teigne du chat »… du temps du « Monde » exclusivement sur papier on aurait viré le journaleux fautif à coups de pompes dans le fion pour moins que ça. Mais avec le wiquinde, les 35 heures et les RTT, que voulez-vous, on a du mal à trouver des intérimaires. Ou des correcteurs…

Tibert

(*) tout objet est « it », neutre en anglais. La french riviera ? le french riviera ? euh… dans le doute, mettez-en deux, « les rivieras », ça colle. Et puis ça fait plus riche.

Retour sur une nana phore

Tenez, fautes d’orthographe et de syntaxe rectifiées (manière de vous régaler d’un ablatif absolu), je vous livre un commentaire de lecteur, perle trouvée dans un article du Monde intitulé « Au PS, les militants s’en vont » :

« …eh bien moi je vais adhérer et j’en suis fier. Je pense que le PS est en voie de devenir un rempart contre le FN et ses idées. Et contrairement à la grosse majorité de vos lecteurs,  je pense que François Hollande est mille fois plus honnête que Sarkozy par exemple. Il a fait des erreurs, mais il a essayé de réformer et de garder un peu de social. Quand on gouverne on n’est pas seul, il y a la mondialisation« .

Eh oui, pauvre brave et honnête homme ! il fait ce qu’il peut, mais il peut peu… et la mondialisation, peuchère !

Mais revenons là où tout a commencé, en Avril 2012, avec l’anaphore fondatrice du quinquennat : « Moi Président de la République, je… blablabla… moi, Président de etc etc… » : c’est là qu’il a gagné. Comment se fait-ce ?

J’y pensais cette nuit, me disant que c’était bien évidemment un texte très préparé, mûri, peaufiné. Une anaphore de cette taille, ça ne se sort pas comme  ça… et je la comparais rien de moins qu’à cette autre, célèbrissime, tirée de « L’aiglon » d’Edmond Rostang. C’est l’Aiglon qui parle : « Je ne suis pas prisonnier, mais… » … « je suis un Pas-prisonnier-mais« . Célébrissime, il faut nuancer, sur mon moteur de recherche j’ai eu peine à en trouver UNE référence ; Rostang est passé à la trappe…

Mais bon… j’ignore qui a écrit le superbe texte anaphoresque (…rique ?) pour Normal-Moi, qui en était « la plume » ; ce que je vois très bien, en revanche, c’est  le nom du répétiteur – de la répétitrice, en fait. Supposons : si cette actrice assez connue et révélée au grand public des tabloïds au détour d’une fin de nuit à scooter, casque non bouclé, donnait déjà, au printemps 2012, des leçons de diction, des indications de gestuelle, de postures, de phrasé ? hein ? J’imagine assez bien, dans son « gueuloir » à la Flaubert, fenêtres closes, elle attentive, en retrait, lui calé sur sa chaise, attablé face à un mannequin au nez chaussé de Ray-Ban et lardé d’aiguilles à tricoter, lançant ses phrases et ses effets de manchettes : « … moi Président de la République, je… moi, gnagnagna… « , et puis se retournant, soucieux, interrogatif : ça allait la voix ? j’étais mieux, là ?

Voilà, ça a dû  se passer comme ça. Mais les tabloïds n’y étaient pas, forcément. Au printemps 2012, rue du Cirque, sans doute. C’est là que le destin du pays s’est ficelé. Grand moment.

Tibert

 

Raretés

Tout ce qui est rare est cher, c’est bien connu – surtout ce qui est bon marché, chose assez rare. Je me fais rare, donc je vous suis cher, car je trime sur ma déclaration d’impôts : on ne peut pas écrire des billets sur son blog tout en remplissant très soigneusement le 2042C fourni gracieusement en ligne par www.impots.gouv.fr ; il faut choisir. Je vous le dis : j’ai vite choisi, je ne suis pas du genre indécis à balancer longtemps, tel le bourricot de Buridan qui laissa péricliter son blog et se vit infliger 10 % de majoration d’impôts pour n’avoir pas su choisir. Donc comme vous le voyez, j’ai choisi de privilégier mon Trésor Public, à votre détriment. Faites-vous une raison, ce n’est que provisoire… patientez… tiens, si vous vous ennuyez, remplissez-vous une petite 2042C vite fait, ça occupe… et vous en aurez, de mes billets, mais si mais si.

A ce propos, je lisais hier dans le Fig’haro et aussi dans le Monde, avec la même photo et le même texte, un article sur des soupçons de fraude à la transparence (fraude à la transparence… c’est dingue ce qu’on fait maintenant !) de monsieur Patrick Balkany, homme politique cumulard maire-député et inversement. Je vous donne le lien vers le Figaro, je boycotte aujourd’hui celui du Monde car les modérateurs de ce canard m’ont saqué deux commentaires hier soir. Et donc, à propos de monsieur Balkany, il aurait sous-évalué ses biens dans ses déclarations ! montres de grand prix, baraques, tout ça… minoré, vous vous rendez compte ? pour se faire plus pauvre qu’il n’est, en quelque sorte. Et je m’interroge : quelle mentalité est-ce là,  comment peut-on sous-déclarer la valeur de ses biens ? c’est confondant. Peut-être une mauvaise interprétation du terme « micro-foncier » ?

Bon, donc, comme je vous l’écrivais, je vous délaisse, allez, c’est pas de gaieté de coeur, vous vous en doutez.

Tibert-2042C

C'est nous, c'est pas eux, nananèè-re

Grave sujet, le sigle UMP (Union Moisie et Périmée) va partir à la poubelle après le RPF l’UDR le RPR… et j’en oublie peut-être. Et allez hop, ils (les têtes pensantes, les décideurs) de feu l’UMP – vont se parer du titre des « Républicains ». Paf, pensent-ils, d’abord ça ne se sigle pas, « Les républicains », ça ne s’abrège pas, ça ne s’acronyme pas, on va être obligés de dire et prononcer « Les républicains » en parlant de nous, et ça sera nous qu’on sera les républicains ! Les autres ? eh ben les autres tant pis pour eux. Ce sont pas des républicains, ils ont pas cotisé.

Evidemment le PS, parti ci-devant socialiste, jauressien dirais-je, conscient que son socialisme a besoin d’un sérieux ravalement de façade, va répliquer en se rebaptisant « Les démocrates« . On dirait que ça commence à ressembler aux formations états-uniennes….

Il  y a bien quelques micro-formations annexes, le FN (un quart des votants récemment), qui songe sérieusement à se bombarder « Les patriotes » ; et puis les rognures de partis, les chapelles, les cénacles pour partisans du Matin du Grand Soir ou de la Décroissance Verte, les officines opportunistes et girouettesques façon Radicaux de Gauche, Valoisiens, ou autres nuances de radicaux divers  et variés… des queues de cerises.

Ah oui au fait j’oubliais le Modem ! comment pourrait se renommer le Modem ? c’est un acronyme, pas qu’un sigle, le Modem, mais personne sait ce que ça veut dire…  rebaptisons, il y a urgence. Il y aurait bien « Le milieu« , c’est à peu près ça, mais ça veut dire autre chose, ça va pas le faire. Quoi encore ? tiens, un truc qui leur irait bien : « les Cent Tristes« .

Tibert

Comment aller à Jacta-Est

Grâce à notre ministre de l’Educ’Nat’ Najat-Vallaud-Belkacem (ci-après désignée sous le sigle NVB, ne pas confondre avec NKM, encore moins avec mon ami GAQ), la 576 ème réforme des programmes de l’enseignement est en route. Notez, si le précédent ministre-météore Benoît Hamon avait eu le temps de carrer ses fesses dans le fauteuil du même ministère, ça donnerait la 577 ème, mais il est parti précipitamment juste avant la rentrée.

Donc pour ne pas déroger à la tradition, ça réforme encore et  encore, preuve que ça merdoie quelque part : on est constamment en train de bidouiller le potentiomètre, ce n’est pas stable, ça turbule tout le temps, on change les réglages tous les trois mois. Et ce coup-ci on veut alléger la carlingue, alors le latin et le grec, langues mortes comme chacun sait, allez hop à la trappe. Langues élitistes, inutiles, ghettos de luxe… l’école de la République se doit donc de s’adapter au ras des pâquerettes, foin des velléités de péter plus haut que son cul, de retrouver l’essentiel des racines de notre langue chez Virgile et l’essentiel de nos mots savants chez Euripide, misogynie et thanatophobie. Stop à l’effort aride et au progrès, Dominus Dominum Domini Domino c’est trop dur, c’est d’espace ludique qu’il s’agit derrière les murs des bahuts.

Adieu à l’ablatif absolu – ce sujet traité, passons à autre chose.

Bye-bye le gérondif, chemin faisant.

Adios  Τὰ ζῷα τρέχει « ta zoa trekeï », la gent animale court dans la cour.

Le genre humain scolaire français court, lui, derrière la cancritude (merci madame Ségo), l’alignement morne sur l’objectif de l’électro-encéphalogramme plat. Mais les doigts voltigent, agiles, ça ça fonctionne, sur les touches virtuelles du clavier virtuel du smartphone (du grec φωνή, phoné, la voix) :

– Ou T ? kestu fai ?

Tibertus-felis

 

Et on coupera tout ce qui dépasse

Ma grand-mère paternelle, femme fort pacifique et respectueuse de la Loi au demeurant, avait cette réaction habituelle lorsqu’à la radio – la télé était pour les riches – on évoquait le procès ou les méfaits d’un agresseur sexuel – un homme comme on le constate le plus souvent… « ah si c’était que de moi je leur couperais tout ce qui dépasse, ça leur enlèverait l’envie de recommencer ! » Il est clair que ma grand-mère exprimait là un jugement péjoratif, et on la comprend, sur la gent masculine prise globalement. On pourrait d’ailleurs pousser sa logique sans aller toutefois, soyons humains, jusqu’à des mutilations embêtantes : au lieu de bâcher les femmes pour ne pas exciter les mâles, on administrerait aux hommes des « calmants » – la légende du Service Militaire veut que le bromure mélangé discrètement à l’eau des repas avait cette vertu d’endormir les pulsions.

Mais bon… je vous cause de ma grand-mère et de ses ciseaux car je me heurte régulièrement aux « modérateurs » des débats du Monde-sur-Toile, modérateurs qui ont quelque peu ces tendances castratrices. Notez bien que je ne suis pas seul à me voir fréquemment passé à la trappe, ça rouspète derrière les claviers. Récemment un intervenant écrivait « … demain, beau temps mais nuageux, températures en baisse ; ça ira, j’ai bon, là ? on ne va pas me censurer ? » J’ai d’ailleurs ma petite idée sur ce qu’il faut soigneusement éviter si l’on veut passer indemne sous les fourches caudines  des censeurs – je dis fourches caudines, c’est tout à fait ça. Bien évidemment, pour cause de contravention à la Loi, toute expression raciste, anti-juive en particulier, tout appel à la haine est banni, ça va de soi, et on le comprend.

Mais pas que ! Vous éviterez soigneusement tout amalgame (padamalgam, surtout pas d’amalgame !) ; vous ne critiquerez jamais la loi voulue et bénie par Normal-Moi, dite du « Mariage Pour Tous », c’est sacrilège : à la trappe. Vous n’utiliserez aucune formule tendant à laisser penser que vous pourriez n’avoir point de bienveillance  pour l’homosexualité : sympathie obligatoire envers les « gays« , tous formidables. Et puis vous ne pourrez pas mettre en doute l’efficacité de la politique de madame Taubira dans la répression de la délinquance. En particulier, j’ai plusieurs fois émis l’opinion que l’une des fonctions premières de la prison, et qu’on oublie à tort au profit de la bienveillance rédemptrice – ou la rédemption bienveillante – envers le délinquant, c’est que tant qu’il est derrière les barreaux, il ne peut pas nuire à nos concitoyens… jamais ça n’est passé. Clac, censuré. C’est faux, peut-être ?

Ah oui : ajoutez-y la nécessité de marcher sur des oeufs lorsque vous interviendrez sur le conflit israélo-arabe, ça craint un max.

Voilà… mais vous pouvez débattre de tout, pas de problème. Si je devais tracer un portrait du « modérateur » du Monde, je dirais que c’est un homme (une femme, rayez la mention inutile) très prudent, de culture judéo-chrétienne largement imbibée de culpabilité post-coloniale, et qui est tombé tout petit dans une marmite de potion Télérama.

Tibert

 

Salaud de coucou

Je le savais, pourtant. C’est l’époque de l’année, y a pas, faut s’y attendre : avoir des sous dans ses poches pour le cas-z-où.

Et ce matin, vlan j’ouvre les volets au saut du pieu, les yeux encore embrumés, et… « coucou, coucou, coucou… » : vachement proche, ce salaud de premier coucou du printemps m’a salué, ironique et tout et tout. Cinq sur cinq, fort et clair, je pouvais pas faire celui qu’avait rien entendu. Et j’étais en pyjama, alors des ronds dans les poches du pyjama, j’en ai jamais, à quoi ça servirait je vous le demande, pour payer le marchand de sable ? … c’est foutu, cette année encore je suis marron pour devenir vraiment riche, gagner au Loto, la classe Affaires, les bouffes « Chez Laurent », c’est cuit pour 2015. L’an prochain, peut-être ? faut que je pense à faire coudre des vingt centimes dans les revers de mes vestes de pyjama.

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Autre chose : j’ai reçu la facture EDF d’avril… copieuse, la facture. Il est vrai, il a fait froid, tout ça. Mais vous avez reçu la vôtre ? vous l’avez lue ? comprise ? parce que, en page 2, ils nous font un rappel depuis, je vous mens pas, depuis Juillet 2012 !! du rétroactif de haute voltige, avec des lignes partout, plein de moins et de plus mais des plus plus épais que les moins, et des lignes de taxes pour finir. J’ai commencé de dépouiller ça… je vous promets rien, hein, mais je vais essayer.

A cette occasion j’ai découvert deux choses : ce n’est pas que de la facture : l’abonnement EDF, on le paye d’avance !! oui madame. Et les trois taxes du bas de la page, TCFE, CSPE (*), CTA, elle sont soumises à la TVA : le législateur, dans sa sagesse, a jugé que ces taxes comportaient une valeur ajoutée, qu’il convenait donc de taxer, donc allez hop, une TVA sur les taxes. Vous voyez le topo ?

Et la TVA, pourquoi ne pas lui imputer une TVA, tant que vous y êtes ? je vous le disais, l’itération est humaine, mais la récursion est divine.

Tibert

(*) la CTA est bénigne, avec sa petite TVA à 5,5 ; les deux autres ont des TVA plein pot, 20 % faut pas se gêner. La TCFE est déjà dure à avaler, mais alors la CSPE ! deux fois plus chère. C’est paraît-il pour payer les opérateurs producteurs d’énergies renouvelables, les éoliennes moches qu’on voit de très très loin et les panneaux solaires un peu partout et n’importe où. Tenez, si vous voulez vous documenter et vous trouver moins ignorant ce soir, lisez la page Wiki sur la CSPE, bonne migraine ! Et merci qui ? merci les écolos.

 

Yes we are ouverts

Sur l’avenue de X. à Paris il était un commerce membre d’une enseigne à succursales dont j’eus l’idée de pousser la porte afin d’y faire une emplette. Cette enseigne – célèbre – se trouve en de nombreux autres emplacements de la capitale. Commerce visiblement ouvert, il y avait de la lumière, et puis sur la porte un écriteau proclamait « Yes we are open ! » ah… des anglophones… je pousse la porte, j’entre (je ne rentre pas, je n’en étais pas sorti récemment) et m’enquiers visuellement de l’envers de l’écriteau, qui porte le texte « Sorry, we are closed !« . Tiens… le tenancier se présente, jeune homme avenant, je lui dis aimablement ma surprise de ce panonceau en anglais exclusif dans une voie parisienne et sur la porte d’un commerce évidemment français, ne vendant ni kilts, ni souvenirs de l’armée des Indes, ni tissus liberty.

Ah me répond-il, souriant, c’est qu’il y a beaucoup de touristes.

Certes lui réponds-je, souriant de même, mais il y a encore plus de Parisiens, je pense.

Oui mais c’est juste que…

Et puis nous sommes en France, pourquoi ne pas s’exprimer dans notre langue ? avec une traduction en anglais si vous y tenez… non ?

Ecoutez, si ça vous pose problème, hein (moue dédaigneuse).

Ben oui, ça me pose problème (je fais un pas vers la sortie).

On ne vous retient pas ! (Vlan, bruit de porte).

@@@@@@@@@@@ fin de la scène.

… et me voilà dehors, assez fâché.

Eh bien, j’ai poursuivi mon chemin sur l’avenue X la bien nommée, et j’ai trouvé 400 mètres plus loin (15 748,03 pouces états-uniens fabriqués en Chine *) un magasin qui vendait des articles de la même eau, si je puis me permettre ce trait d’humour. Le vendeur était une vendeuse, aimable et compétente, savait parler Syrah, cuvaisons et tanins, la boutique donnait ses heures d’ouverture dans notre langue – aucun effort de traduction – et j’ai trouvé à prix convenable ce que je cherchais.

Comme quoi il ne faut pas subir.

Tibert

(*) Lu récemment sur une notice de téléphone mobile : « écran de 5,36 pouces« . Vous voyez tout de suite les 0,36 pouces ? non ? moi non plus. En fait ça donne 136 mm. C’est-y pas mieux comme ça ?

PS – Ce matin je passe devant un restaurant de plats vietnamiens du côté de la rue de M. ; sur la devanture clignote le panonceau lumineux « Open« . Soupir… on n’est pas tirés d’affaires.

Le coup du 22

On sait que les Grandes-Oreilles états-uniennes et leurs disciples britanniques sont captivées par ce qui se dit en Europe occidentale – et ailleurs, d’ailleurs ; que nos cellulaires sont écoutés, etc.  Au point que c’est le New-York-Times, là-bas aux USA sur la côte Est, qui a ses entrées chez ces indiscrets et nous raconte l’histoire du pilote parti pisser dans la cabine passagers (*) mais qui trouve, à son retour au poste de pilotage, porte close et verrouillée, et il peut gueuler, supplier, taper sur la porte avec sa godasse, manipuler le pied de biche de détresse, rien à faire, ça descend, allez savoir pourquoi. Les enquêteurs européens – Français probablement – vont pouvoir maintenant résoudre, outre l’énigme principale, la question subsidiaire : qui a cafté ? parce que ça entretient l’idée saugrenue, chez nous les petits, les sans-grades, qu’on « nous cach’ tout on nous dit rien ». A partir de là, évidemment, on peut se poser plein de questions, le mal est fait. Tels Fernand Reynaud l’Auvergnat, nous allons devoir orienter nos paraboles-satellite vers New-York pour avoir des nouvelles d’Asnières.

Tibert

(*) Moi qui croyais qu’ils avaient chacun une bouteille de soda « low-carb » 2 litres à large goulot et à portée de main pour se soulager sans quitter des yeux les cadrans… avec les femmes pilotes, que voulez-vous, c’est pas possible, ces bonnes pratiques se perdent.