LibLeMonde ? Le Mondlibé ?

Quand on voit double…

————————– Le Monde de ce dimanche-sur-Toile :

« La BBC a dû s’ excuser, samedi 6 juillet, après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas « un canon ».
« Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons », a déclaré un porte-parole de la BBC. « Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre’ ? », a demandé Joh, Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à ‘Allemande Sabine Lisicki.

Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. « Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument », a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi… »

——————————– Libération, ce même jour sur la même toile :

 » La BBC a dû s’excuser samedi après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas «un canon»«Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons», a déclaré un porte-parole de la BBC.

«Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre ?’», a demandé John Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à l’Allemande Sabine Lisicki. Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. «Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument», a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi… »

———————– Moi, Tibert, qui hallucine : sur quel site erre-je ?

Bon ben c’est pas la peine de se payer la lecture de deux canards différents, ça va m’épargner de la revue de presse.

Remarquez, ce n’est que du sport, du sport-pipôle, limite ragots de couloirs. Bon, accordons leur le bénéfice du doute, sur des sujets plus discriminants, politiques, sociétaux, que sais-je ? Le Monde et Libération devraient cesser de se copier servilement. Mais quand j’entends parler – sérieusement ! – de la nécessité de « quotas de Journalistes de Droite », sans nier le problème,  qui est réel, je m’interroge : avant d’avoir des journaleux de Droite – à dose évidemment très faible, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, un journaliste de Droite – si nous pouvions lire la prose de journalistes qui écrivent par eux-mêmes ?

(Remarquez, ce long billet m’a coûté très peu de sueur de clavier : le copié-collé est une chouette invention.)

Tibert

On se marre (aux canards)

… aux canards qui ont oubié de brancher le correcteur orthographique, syntaxique, etc – ou bien c’est l’effet vacances, les relecteurs sont à la page plage ?

De bien beaux échantillons ce jour. Tenez, on se fait, lisant la presse sur la Toile, l’impression du pêcheur qui remonte dans ses filets, non des merlus ou des daurades, mais des tongs fatiguées, des godasses détruites et de vieilles cafetières perçées de rouille.

Le Parigot-aujourd’hui, quand il reste un peu de place rédactionnelle une fois le football traité in extenso, nous régale généralement de faits divers franciliens. Là, ils ont poussé un peu plus loin, s’aventurant jusqu’à Besançon. Et, ma foi, le chroniqueur sportif devait être de permanence hier soir, il semble que c’est lui qui a traité le sujet « Benoît Poelvoorde insulte Besançon« . Il se trouve que cet acteur belge, une fois, dit s’être fait suer à Besançon durant un tournage, ayant oublié sa liseuse, son recueil de sudokus, les 8 tomes des « Thibault », l’exposé de la démonstration du théorème de Fermat, son jeu de tarots. Ou bien c’est simplement qu’il a de l’humour, accordons-lui ça, et il a voulu faire un clin d’oeil à son collègue Jamel Debbouze, qui avait eu un petit accrochage du même genre avec les citoyens de Montbéliard, ville voisine. Bref, monsieur Poelvoorde se fend d’un « Les gens qui survivent à Besançon ont mon respect« . Boutade, vanne, évidemment ! les Bisontins, eux, s’en foutent, il faut bien vivre quelque part ; et si monsieur Poelvoorde ne veut pas s’installer à Besançon ils n’en feront pas un fromage. Mais les canards adorent faire mousser ce genre d’évènements minuscules. Et ça donne «  l’acteur tacle à son tour une ville franc-comtoise, Besançon…« . On tacle les villes, maintenant, le ballon entre les jambes, sans doute… c’est vraiment moderne.

Et puis monsieur Sarkozy a quelques raisons de penser qu’ « on » veut sa peau, et si possible avant 2017, car de nombreux signes concomitants montrent comme une sorte d’acharnement autour de sa personne et de ses amis. Je parie un paquet de cahuètes que certains seraient ravis de le voir plonger comme un vulgaire Berlusconi. Et le Figaro remporte à cette occasion l’Oscar de la coquille du jour. Le Directeur-Adjoint de la Rédaction, sous le titre « La gauche veut-elle tuer Nicolas Sarkozy ? » estime (je cite) …que la décison du Conseil Constitutionnel [invalidant les comptes de campagne du candidat Sarkozy, NDLR] est un pavé dans la marre de l’UMP.

Je comprends qu’à l’ UMP on en ait marre, et y a pas de quoi se marrer. En voilà une qu’elle est digne de figurer à la prochaine livraison du Canard enchaîné, tapie (*) dans sa mare, mais je les ai devancés, nananè-re !

Tibert

(Celle-là je l’ai faite exprès, vous vous en doutez)

Bien lassée de sa gap year…

Le Figues-à-rôts est une mitrailleuse à anglicismes inutiles – enfin, inutiles… utiles à saboter notre langue, et à introduire massivement des expressions états-uniennes. Remarquez, ce ne sont pas les seuls, les diverses « avant-gardes » sociétales ou réputées telles nous arrosent d’anglicismes sournois ou provocateurs à jet continu, je vous cite juste la Gay Pride (la-les fierté(s) homo(s)), les Femen dépoitraillées aux slogans exclusivement en anglais sur leurs pâles nichons, « Act Up« , parce que Down ça ne le fait pas, etc.

Dimanche j’ai voulu acheter un polar d’occase dans un vide-grenier de rue… de la collection « Berges obscures », je crois. Et le vendeur de commenter : « ouais, c’est excellent, mais attention, c’est un peu dark« . Dark ? vous voulez dire « noir » ? « sombre » ? « glauque » ? lui répartis-je, pourquoi dark ? bref on n’a pas conclu l’affaire.

Après la street-food ( la bouffe de rue) et la fashion week (la semaine de la mode) voici le temps de la gap year. La semaine dernière nous eûmes droit à une grande tartine figaresque sur les bienfaits de la gap year. La gap year, très chêêre, qu’est-ce ?

C »était encore récemment une année sabbatique, mais on a changé tout ça. On a une gap year… « gap » c’est le trou, l’intervalle, c’est donc, n’est-ce-pas, une année-trou. Un trou, on peut y mettre ce qu’on veut, mais avant qu’on y ait mis quoi que ce soit, c’est creux, ça bée, un trou. Béée, béée, fait le trou. L’année sabbatique – et a priori bien sympathique – était, elle, la promesse de voyages au long cours, de réalisation d’un projet cher à tous points de vue, de buller longuement, assidûment, en regardant passer les nuages, de se mettre à la sculpture sur bois, au mandarin, au Mandarin-citron…

La gap year c’est l’année béante, et en anglais, en plus. Je vous demande, la gueule que ça peut avoir… le seul avantage, certes, oui, concédons-le, c’est que ça fait, blanc compris, 8 caractères, tandis que « année sabbatique », alors là… interminable ! 16 caractères, le double. Et quand on est journaliste et qu’on a horreur des mots, de la parole, de la langue, économiser 8 caractères, ça justifie toutes les trahisons.

Année sabbatique : le sabbat, la mise en retrait, la parenthèse, et surtout pas un trou. Mais, je sais, certes, en 16 caractères interminables : on n’en voit pas le bout. Vous vous rendez compte ? c’est ça qui serait chouette, l’année sabbatique dont on ne verrait pas le bout.

Tibert

Y a des phobies qui se perdent

Un portable c’était d’abord (prem’s !) un ordinateur de petite taille, léger et tout plat une fois fermé ; mais comme ça fatigue nos concitoyens d’utiliser des tas de mots – pourtant nos amis francophones, moins flemmards, le font, eux : le natel en Suisse, le cellulaire chez les Québecois, le GSM chez les Belges, une fois – eh ben chez nous quand le mobile a pris son essor et envahi nos poches, on a trouvé ça trop compliqué, alors le portable ?? vous avez le choix, l’ordinateur ou le téléphone cellulaire et mobile. On va gaiement vers les 800 mots maxi.

Mais ça vous savez déjà, je me redis… non, je voulais traiter ici de ce fait divers qui secoue Argenteuil, dans le 95 : une femme voilée (intégralement ? je ne sais)  a porté plainte pour agression à caractère manifestement islamophobe. En contrepoint de cette affaire, une émeute spontanée s’est formée il ya deux-trois jours parce que des policiers avaient contrôlé une femme voilée – celle-là, intégralement, ce qui est interdit dans l’espace public etc etc. Et la mairie d’Argenteuil a été assiégée par 500 personnes protestant contre, selon elles, l’ islamophobie ambiante.

Il se trouve que la femme voilée agressée téléphonait sous son voile au moment de son agression, et a pensé dans un premier temps qu’on en voulait à son cellulaire, ce qui est d’un banal, alors là, plus personne n’y fait attention. Mais non, c’était en tant que musulmane qu’on lui cherchait des noises, paraît-il.

Et là je m’insurge ! je m’insurge. On lorgne sur des bricoles et on fait fi des énormités. On monte en épingle deux-trois faits divers épars et sociétaux, on fait mousser l’ islamophobie, mais pendant ce temps-là on agresse, on pique à tour de bras les natels des Suisses, les GSM des Belges, les cellphones des Amerloques, etc etc, sans oublier les « portables » des Français. C’est un fait massif, çà, et pourtant personne ne s’émeut, pas de manif’s, pas de LDPTC (*), pas de pétitions, rien dans les journaux ; un mobile arraché ça ne vaut même pas un chihuahua écrasé. Que font le MRAP, la LICRA, la LDH, le… bref, que foutent toutes ces associations destinées, justement, à faire mousser quand ça ne mousse pas ? qu’attend-on pour protester contre l’aversion dont sont victimes les porteurs de téléphones cellulaires ? halte à la mobilophobie !

Tibert

(*) La Ligue de Défense des Propriétaires de Téléphones Cellulaires.

Phile et Phobe sont dans un bateau

Un visiteur de mon blog me faisait tout dernièrement « ksss-ksss » bisque-bisque-rage à propos d’un de mes billets, et employait le terme « gay-friendly » (*). Il va sans dire que c’était à dessein, pour agiter le chiffon rouge, tout un chacun sachant que ce mot composé peut avantageusement être remplacé par « homophile ». C’est hérité du grec, je sais, mais que voulez-vous, le grec ancien se fond plus harmonieusement dans la langue française, où il a pris ses aises depuis des siècles, que les termes anglais contemporains.

Ainsi Montpellier serait une ville homophile. Je m’en doutais, d’ailleurs. Curieuse façon, n’est-il pas, de retourner comme un gant une réalité statistique – ce sont plutôt les homos qui sont Montpellier-philes, appréciant plus de vivre là qu’à Maubeuge, Niort ou Châlons-en-Champagne, ce qui peut aisément se concevoir. Mais passons.

Je m’interroge ici sur phile et phobe, les célèbres duettistes. Car, de même que « homo » et « hétéro », autre couple antagonique, s’utilisent de façon assez cahotique, Phile et Phobe ont leurs bizarreries.

Tenez, vous avez sûrement déjà rencontré Hétéroclite ? eh bien son pendant est aux abonnés absents ! Homoclite, connais pas.  A contrario, si Homologue fréquente la langue, son frère ennemi fait défaut.

Il en va de même pour Phile et Phobe : on y distingue des couples harmonieux – hydrophile et hydrophobe, par exemple – et des unijambistes :  aquario- et haltéro- ne souffrent pas les -phobes, tandis qu’inversement claustro- et agora- ne se rencontrent que difficilement flanqués de -phile… sans insister sur le squalophile, l’ami des requins, qui relève certainement d’un traitement psychiatrique.

Mais là ou Homo- et Hétéro- sont purement techniques, ne traduisant qu’identité ou différence, Phile et Phobe ont des prétentions morales, qui les distinguent singulièrement ! ainsi Phobe, appliqué aux humains, ne se conçoit, le malheureux, que péjoratif : homophobe, pouah ! islamo- raciste, claustro- va te soigner, (anglo- ? oui pourquoi pas ? non, je blague, là). Bref, le -phobe, c’est vilain.

Et pourtant… tenez, l’Hitlerophobie, la génocidophobie seraient des sentiments louables, non ? eh bien elles n’existent pas. -Phobe, tout faux. Tenez, le pédophobe : sûrement un vieux grincheux qui déteste les enfants.

A propos de pédophobe – défiant la logique qui voudrait que le contraire d’un défaut soit une qualité – son inverse en -phile est bien mal barré, de même que le copro-, le nécro-, et j’en oublie. En somme, celui qui déteste a toujours tort, celui qui aime… ça dépend de sa façon d’aimer !

Tibert

(*) Notre Sarko national avait d’ailleurs commis une regrettable erreur en tentant une phrase en anglais – avec Angela, je crois – en usant de « friendly » comme d’un adverbe (« amicalement », voulait-il dire) alors qu’il s’agit d’un adjectif. Damned, la terminaison en « ly » l’avait enduit d’erreur.

Adieu gaieté ( bonjour tristesse !)

Quelqu’un a écrit jadis un truc intitulé « Adieu à la France qui s’en va« . Plus modestement, c’est la gaieté qui s’en va : ici et maintenant je suis en train de vous annoncer sa confiscation, son détournement. C’est un rapt terminologique, qui atteint également l’adjectif associé, gai, qu’on caviarde maintenant d’un « y » pour faire anglo-machin. Nous enterrons donc ici un terme aimable et bref ; il nous restera, avant qu’on ne nous en prive aussi – ça sonne comme des incongruités, tellement l’ambiance est morne – l’entrain, l’allégresse, l’humeur joyeuse ; mais ce sont surtout des nuances qui disparaissent, une langue qu’on appauvrit. Que reprochent-ils à « homo », nos pisse-copie ? c’est trop long ? c’est déjà abrégé… nous voilà donc condamnés, pour une raison que j’ignore (une lettre de trop ?), à un anglicisme, un de plus.

Et, rendez-vous compte, ce sont les journaleux qui font et défont notre langue : on est mal barrés.

Pour continuer dans les engouements anglomanes des canards, le Parisien nous régale des « Gay wedding planners« , encore du charabia rosbif à prononcer avec une patate chaude dans la bouche. Chez nous ce serait des « organisateurs de mariages homos », ça veut dire pareil mais c’est moins bien : c’est clair et pas en anglais.

A propos de mariages « pour toutes et tous », je me suis laissé dire que des associations musulmanes poussent et militent maintenant pour l’adoption constitutionnelle de la polygamie. Ben quoi, y a pas de raison, on peut être plusieurs à s’aimer, non ? les « bi », par exemple ( les bisexuels, à la voile et à la vapeur) seraient partants pour le « tri », le ménage à trois pattes ; pourquoi serait-ce pour eux fromage OU dessert ?

Enfin pour conclure ce large tour d’horizon de la situation politico-socialo-économique,  je lis que les Asexuels, essentiellement l’association AVEN, veulent aussi se faire reconnaître. Là, en revanche, le terme « mariage pour tous » tombe à pic : pour tous, bande d’illettrés, ça veut dire pour vous aussi, les « asexuels », jaloux des succès médiatiques des homolesbobitrans – et j’en oublie.

Au fait, AVEN : « Asexual Visibility and Education Network » : Réseau de visibilité et d’éducation sur l’asexualité. mais aussi « Association des Vétérans des Essais Nucléaires« .  Avec leurs bombes atomiques, ma pauvre dame, tout se détraque.

Tibert

L'humour à mort

Je ne suis pas un aficionado des sketchs « humoristiques » que la télé nous mitonne tous les jours, Guignols ou autres. D’abord parce qu’il n’ y a pas tous les jours un évènement qui mérite ce genre de traitement – d’ailleurs je ne vous ponds pas un billet tous les jours, moi ; quelle corvée  ! – et puis la veine comique est mince, et à trop la chatouiller on se force à de laborieuses, voire lamentables pitreries ; enfin parce que la marrade systématique de tout et à tout propos est une forme d’esprit étroite et nocive.

Les « Guignols de l’info » ont touché le fond – mais dans ce domaine ce serait plutôt le fond du tonneau des Danaïdes. Je ne regarde jamais ce navet poussif, politiquement nul sinon délétère et qui tourne en rond. Mais j’ai trouvé ça dans la livraison du Figues-à-rôts de ce matin, et suis allé voir. Effectivement la question « Les Guignols de l’info sont-ils allés trop loin avec un sketch sur Boston ?  » est pertinente, et j’y réponds positivement : oui, et c’est infâme.

On y voit le podium supposé du Marathon de Boston avec, sur les trois marches, un bras, une jambe et un tronc… « et si ça se trouve, nous sort la marionnette de PPDA, c’est la même personne qui est aux trois premières places« . Wouaf, wouaf ! c’est rigolo ! qu’est-ce qu’on se marre !

Allez, les « Guignols », ici l’ignoble s’ajoute à la bêtise et au mauvais goût : carton rouge, disqualifiés, à la poubelle.

Tibert, façon Buster Keaton

Lecture de failles

Hier j’observais 3 jeunes gens (des ados, et plus si affinités) affalés sur un canapé… ils se connaissaient manifestement, mais chacun avait l’oeil rivé sur son extension palmaire, alias son smartphone, tricotant frénétiquement des doigts, nez rivé sur le petit écran lumineux, à composer des textos comme si la Terre allait imploser dans les 15 secondes suivantes. Et je me demandais si par hasard ils ne s’envoyaient pas mutuellement des textos, d’un coussin de canapé à un autre. Bref, peut-être communiquaient-ils ?

Hier aussi, ou avant-hier, va savoir avec les marées,  le corps du grand avocat pénaliste Olivier Metzner a été retrouvé flottant dans le Golfe du Morbihan, au large de l’île qu’il s’était achetée avec son tempérament et les bénèfs de ses plaidoiries. Et tous les journaux hexagonaux de balancer en choeur et de conserve de larges coups d’encensoir vers cette figure illustre qui… que… notice nécrologique… il paraissait même, lisais-je, que cet homme avait « inventé la lecture du Code Pénal« . Le roi, le cador de la faille de procédure pénale, c’était monsieur Metzner, il vous trouvait des failles de procédures pénales là où l’on aurait juré à l’oeil nu ne voir que de la procédure nickel, cousue main, sans raccord visible.

Mais on se fout de nous, là : il doit bien y avoir quelqu’un qui l’a écrit, ce Code Pénal, non ? il n’est pas tombé tout cuit, tel les Tables de la Loi, du haut de la Montagne Sainte-Geneviève ? et si quelqu’un l’a écrit, c’est qu’il l’a lu, non ? moi je lis quand j’écris, ça va avec, c’est inclus dans le forfait. Pas vous ?

Donc Monsieur Metzner est supposé avoir inventé la lecture du Code Pénal : ça me rappelle irrésistiblement les jeux stupides des quotidiens, pour tuer le temps entre un mots-croisés et un Sudoku. « Dans ce Code Pénal sont cachées des failles : ami lecteur, à toi de les trouver !  « . La différence, c’est que ça rapporte gros. Evidemment pas en défendant la veuve et l’orphelin contre la dure machine judiciaire, mais en choisissant des clients un peu bien en fonds, ça va sans dire.

Alors moi je vous le dis : au lieu de vous exciter inutilement sur le clavier de votre smartphone à rédiger des textos que personne ne lit,  si vous cherchiez, comme feu monsieur Metzner, des failles dans le Code Pénal ? il doit bien en rester quelques unes, la place est vacante, et c’est apparemment très enrichissant.

Tibert

Interview-tronc

« Le Monde » nous régale ce jour d’une brève très courte où madame NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet, ouf !) aligne des vacheries brèves et lapidaires sur Normal-Premier et son ex-Royal, « Royal en est à attendre que son ex la nomme quelque part« . Evidemment on se dit, la saalo-pe ! quelle vipère, etc, c’est une attaque ad hominem, euh non, ad mulierem, etc.

On a pu apprendre incidemment, au début de cette dépêche, qu’il s’agit d’un entretien (une interview, en français ; je n’ai jamais compris la valeur ajoutée de interview par rapport à entretien, mais bon…) un entretien donc, à l’occasion de la Journée de la Femme, accordé au canard Le Parisien-Magazine.

je suis donc, consciencieusement, allé voir sur le site du Parisien s’ils en causaient, de cet entretien… oui, en effet, ils en causent, je vous en conseille la lecture, c’est de bon niveau, assez documenté, et bien évidemment beaucoup plus étoffé. Quant aux remarques concernant notre illustre Ségolène, c’est le dernier paragraphe d’un texte assez fourni – NKM n’a donc pas balancé « tout sec » les phrases rapportées par Le Monde, loin de là ; elles sont en fait très marquées de féminisme, très loin des vacheries tronquées dont Le Monde a abreuvé nos sillons.

Comme quoi, en tronquant, on fait dire ce qu’on veut à qui l’on veut. La preuve  ? tenez, par exemple, sur un film qui vient de sortir…

– Commentaire du critique de « Ciné-canard »: « Superbe navet d’anthologie ! ».

– Les accroches pour le film – Les Inrocks : « Puissant » ; Ciné-canard : « Superbe ! » .

Tibert

Quand on substitue substituer à suppléer

Un petit fait divers de fin d’hiver, du genre « sociétal » (société, sociétal ; satiété, satiétal ; gaité, gaital, etc…).

Ce sont des habitants d’une résidence de Nanterre (92) qui en sont les vedettes, vous lirez ça, c’est le Figues-haro, c’est vite lu et c’est intéressant. Ils ont dégoûté des dealers et leurs guetteurs de squatter le hall de leur immeuble en occupant en masse et pacifiquement les lieux, à des heures, évidemment où les braves gens sont couchés, et où les dealers dealent.

Notons qu’ils avaient signalé le problème au préalable et aux autorités compétentes, en vain. Trop occupés, vous comprenez… pas le temps… pas dans les statistiques… inintéressant… c’est pas grave… pas concerné… etc. Donc, ils s’en sont démerdés tout seuls, efficacement, sans dégâts, bravo les p’tits gars, et, commentaires de la mairie (en fait, le « cabinet du maire » apparenté PCF de Nanterre, Patrick Jarry, cabinet ça le fait, ce doit être une huile) qui salue l’initiative, « tant que les habitants ne s’organisent pas en milice et ne se substituent pas à la police« .

Objection, votre Cabinet : il n’y a pas, en l’occurrence, substitution à la police : pour se substituer, il aurait fallu que la police se soit impliquée dans l’affaire. Substituer, c’est remplacer. On ne remplace pas rien, on supplée ce rien.

Questions et commentaires :

1° – quelle est la position du cabinet du maire sur le fait qu’on supplée la police (*) ?

2° – encore une illustration de la politique hypocrite de notre beau pays concernant les « drogues douces ». Légalisez la donc, bon sang, la marie-jeanne,  mesdames-messieurs les décideurs, vous qui roulez discrètement vos joints en privé. On en finira avec  la guéguerre aux dealers d’herbe, la police pourra concentrer son action sur ceux qui vendent vraiment de la merde.

Tibert

(*) Suppléer, verbe transitif. On ne supplée pas à…, on supplée, point. Suppléer, pallier, même combat.