Torche-balles etc

Deux torche-culs sortent presque simultanément au milieu des monceaux de nigleries et des quelques pépites qui inondent la sphère médiatique.

– La râclure de bidet d’une Mata-Hari d’alcôve, qui tire gloire d’avoir réussi à « piéger » DSK, notre ex-ex-grand dirigeant et futur grand  dirigeant, et qui tartine impudemment, complaisamment là-dessus. Bouchons nous le nez et jetons ça là où ça doit être jeté : à la poubelle. Beurk, madame.

– Un cow-boy républicain ultra-libéral états-unien et provocateur nous conchie abondamment, nous les bouffeurs de grenouilles, à travers des courriers à notre Ministre du Raidissement Progressif. Ceci, sous couvert de dénoncer, à propos d’une usine de pneus, la supposée fainéantise des ouvriers français et le syndicalisme collectiviste rouge qui nous oppresse. Ce type ne dit pas que des âneries ; la façon dont il les profère ne mérite que le mépris et la poubelle itou. Iacoub-Taylor, même punef.

Tibert

PS – La Ministresse de l’Ecologie et des Energies nous prépare à de sombres lendemains : il faudra, déclare-t-elle, aligner les prix du fioul sur ceux de l’essence, y a pas, c’est nécessaire bien que triste, n’est-ce-pas, santé publique, particules, oxydes d’azote, gnagnagna…

Juste une suggestion : pour positiver dans ce paysage de désolation des porte-monnaies et d’impitoyable taxation, si vous aligniez, madââme, les prix de l’essence sur ceux du fioul ? en voilà une idée qu’elle est bonne, non ? y avez-vous pensé ?

Pictogramme de Gauche

Je folâtre sur la Toile ce matin… le « Monde » nous entretient de « la semaine de la mode » à New-York ; hier c’était le Figues-Haro qui traitait de la fashion week, exacte traduction de la même expression, sans aucune valeur ajoutée, mais dans un canard supposé français, ça le fait tellement mieux, facheun’ houic.

Et, tiens, ce matin tôt – comme toujours les matins sont tôt le matin, sinon à quoi bon avoir des matins ? – le même Figues-à-rôts nous régale d’un article sur la bouffe ; article très orienté « madââme », vu que c’est dans le cahier Madame Figaro, sous la plume de la très anglophile Marie-Catherine de La Roche, M-C Of The Rock, en fait. Voyons le titre :

« Oui à la Positive Food ! Focus– En cette fin d’hiver, notre eat list [c’est le Figaro qui a mis en italiques, pas moi] des ingrédients antistress… »

… et quelques échantillons de la suite, le best of (le florilège, les morceaux choisis), le ou la cranberry, de genre indéterminé (la canneberge)… le focus, c’est un gros plan (pas le Gros Plant, attention !) ; quant à la Positive Food, c’est la bouffe positive, pas vrai ? la bouffe à ressort, qui pschiite… mais la eat list, ma pauvre dame ? ah oui, la eat list… les ingrédients, mon lapin, c’est aussi de la eat, de la food, ça pléonasmise sec dans ton titre… « notre liste des ingrédients antistress » (va pour le stress, assimilé) aurait largement suffi, et pas en baragouin anglomane.

Mais bon… est-ce dans les écoles de journalisme qu’on enjoint aux « apprenants » (*) de truffer leurs textes d’anglicismes ? mais pourquoi pas aussi, pour équilibrer, d’italianismes, de germanismes, d’hispanismes, de… comme ça au moins on apprendrait des langues.

Et, tenez, à propos d’apprendre les langues, comme c’est bien trop difficile – déjà l’anglais, tout seul, quelle galère – on a aujourd’hui le langage des pictogrammes, en anglais pictogram, je suppose. Les toilettes, restrooms, gabinetti, WC,  etc, on a des images pour les trouver. Idem pour interdire de fumer, etc. La société Ikea est passée maîtresse dans la langue du pictogramme, toutes ses notices de montage sont intégralement en pictogrammes, démerdez vous.

Mais, au fait, on n’a pas de pictogramme pour nicht inhauslehnen, e pericoloso sporgersi. Que fait la SNCF ? ce qu’écrivant, je me trouve avec des écouteurs dans les oreilles, pour éviter de déranger ma louloute qui en écrase encore. Et, savez-vous, sur l’écouteur gauche il est écrit « L » (left, bien entendu), et pour l’autre c’est « R », right. Et, savez-vous, sur la totalité des casques, écouteurs etc… de la planète c’est la même symbolique LR. Pourquoi pas GD chez nous, LR à Berlin, SD à Rome, ID à Madrid etc ? parce que ! parce qu’on est infoutus de trouver un pictogramme pour indiquer la gauche et un autre pour la droite. Vous avez une idée, vous ?

Tibert

(*) j’adore ce terme grotesque et risible, inventé par les Diafoirus de la pédagogie post-éduc’nat’, les théoriciens et militants de la déliquescence du savoir, les laboureurs du champ lexical.

Abusifs abus

Je lis ça sur le Figues-sur-Toile, et franchement là il y a de l’abus, je cite : « … quelque 200 abus sexuels commis sur des enfants  (…) [il en a] sans doute abusé plus de 500, et violé plus d’une trentaine« . Il s’agit d’un ex-animateur de la BBC, qui se révèle être un redoutable prédateur pédophile.

Voyons : qu’est-ce qu’un abus ? un excès (au delà du raisonnable) ou une tromperie. « J’ai abusé des choux à la crème« … « il a abusé de sa bonté« … et au passif ça donne par exemple : « ma bonne foi a été abusée« … « il a été abusé par l’ombre portée« …

Vouais… hmmm… les pauvres enfants auraient-ils été trompés ? on aurait abusé de leur naïveté, de leur innocence ? leur aurait-on fourgué des Carambars périmés comme étant frais du jour ? c’est très très flou comme qualification délictuelle. Et, chers lecteurs de votre blog favori, je m’en vais vous dire de quoi il retourne : c’est un anglicisme !

Bon sang, mais c’est bien sûr, vous le saviez : « to abuse« , en anglais, c’est maltraiter ! les enfants ont été maltraités (agressés, si vous voulez), voire plus précisément, violés ! un « abus sexuel » tel qu’on l’écrit ici improprement, c’est non pas un usage excessif de la veuve Poignet (ça rend sourd), des sextoys (ça use les piles) ou des galipettes amoureuses (ça ne rend pas sourd, ça n’use pas les piles, mais ça fatigue) : c’est une agression sexuelle.

Reste à faire un subtil distinguo entre « agression sexuelle » et viol ; chez nous c’est quasiment de la même eau, la notion de viol est assez extensive. Outre-Manche, qui sait, le Politiquement Correct et l’édulcorant journalistique ont peut-être tendance à traiter de sexual abuse (« agression sexuelle », et non pas « abus sexuel », qui ne concerne que les insatiables du cul) ce qui est viol (rape). Mais ceci est une autre histoire.

Moralité : nous avons déjà des cargaisons d’anglicismes ; n’en « rajoutons » pas, ou nous y perdrons notre latin. N’est-ce pas, chers journaleux du Figues-à-rôts et autres canards peu regardants sur la précision des termes ?

Tibert

Explication de texte

Oui, qu’entendez-vous, que comprenez-vous quand un homme du genre Normal, dans son costard bleu et sa chemise blanche, derrière un pupitre, le 31 décembre de l’an dernier, énonce ceci :

« Il sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus. C’est le sens de la contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus… gnagnagna… ».

A supposer que Normal-Moi ait voulu dire « …demandé davantage (à ceux qui ont le plus) qu’à ceux qui ont moins » – ce qui est bien normal sans majuscule, on est tous d’accord, c’est le bon sens même – pourquoi ne l’a-t-il pas dit ainsi ? parce que c’est évident ? alors pourquoi le dire ? enfoncer des portes ouvertes ?

Moi, tortueux comme vous me connaissez, je comprends ceci : Il sera toujours demandé davantage  –> il sera demandé toujours plus !  : 75 % avant que le Conseil Constitutionnel y mette le hola, car c’est confiscatoire, mais si si, on obtiendra les 75 % malgré ces vieux machins, on trouvera bien une astuce, et puis en route pour les 76 %, 77 % etc, jusqu’à leur piquer plus de fric qu’ils n’en auront gagné, ceux qui « ont le plus ». Ce qui aboutira inéluctablement à ce qu’ils en aient de moins en moins, ceux qui « ont le plus », sauf à se trouver une nationalité moins rude sous d’autres cieux moins confiscatoires.

Il reste environ 4 ans et demi à Moi-Président pour faire les poches à ceux qui seront, insconscients, masos ou patriotes, restés sur le sol de l’amère patrie.

Tibert

Pour Noël, serez-vous quatre geais raidis ?

Les vitrines se poudrent de farine, les guirlandes fleurissent et clignotent, les files d’attente s’allongent au long des files d’attente aux caisses chez Barty, à la Fnaque, aux Galeries Lafillette… c’est bientôt Noël !  au cas où vous l’ignoreriez… en principe c’est censé célébrer la naissance, par insémination artificielle du Saint-Esprit, du sauveur des Chrétiens. Pauvre de chez Pauvre, se les pelant comme ça peut peler la nuit en Cisjordanie, coincé entre un boeuf et un âne, avec les odeurs d’étable, la vierge Marie qui était lessivée et sur le flanc, Joseph qui se demandait comment ils allaient pouvoir trouver des langes et de l’eau bouillie… rien de marrant, du stress, de la débine et de l’improvisation. Et on fête ça…

On fête ça, et comment ! vous avez 400 à 600 euros à foutre en l’air pour fêter le Petit Jésus ? un des 4 z’opérateurs de téléphonie mobile de l’Hexagone vous le claironne : « Et vous, pour Noël, serez-vous 4G-Ready ?  » avec une joulie photo d’un smartfone rutilant et assurément 4G-Ready, et tout plein d’icônes, sauf celle de la Vierge.

Meuh non, on sera pas « 4G ready« , anglomanes à la noix, pas « prêts pour la 4G« , en français… je vais vous l’avouer, on est même pas 2G raidis, là où je crêche, 1 virgule 5 au grand maximum ; pour téléphoner avec son mobile il faut monter au grenier sur un escabeau, ça peut passer à la rigueur… ou bien enquiller le sentier qui grimpe vers la droite sur le flanc de la maison au dessus du lavoir : là ça passe nickel au bout de 100-150 mètres de chemin. Alors la 4G, pffft, de la science-fiction ! Et quand il pleut et que ça caille et qu’il fait nuit, c’est un grand moment, le sentier au dessus du lavoir. Privilégiez les bottes de caoutchouc… oubliez pas la lampe de poche non plus.

Et quand bien même serions-nous en mesure de la capter, votre super 4G, cher opérateur de téléphonie mobile, vous êtes en l’occurrence un marchand de soupe parmi de trop nombreux autres. Ce n’est pas de gadgets rutilants dont nous avons besoin, c’est qu’on nous fiche la paix pour qu’on puisse fêter Noël comme ça se doit d’être  : une fête familiale, intime, même si on est que des mécréants. Zéro virgule deux G, ça suffira largement : ce soir-là j’éteindrai mon mobile – mon cellulaire si vous préférez.

Tibert

Couacs et coin-coin

Une perle ce matin, juste éclose de la nuit. Monsieur Bertrand, Xavier, fin politique et connaisseur du monde du football, nous régale, à propos de la crise inénarrable qui secoue le cocotier de l’UMP – la guerre des chefs, non c’est moi, non c’est moi – d’un titre repris texto semble-t-il par le Figues-machinchose, machine à produire des anglicismes inutiles : « Personne ne doit être mis dans un corner« . Je traduis : personne ne doit être mis au coin. C’est si difficile, de prononcer « coin » ? répétez après moi : « coin, coin, coin… ».

Au reste, puisqu’on est dans le football jusqu’au cou en politique, que ça met dans un corner, que ça tacle, remettons les choses au point : obtenir un corner au foot, faute de pouvoir percer les défenses adverses en cavalant, c’est hautement apprécié. Je puis vous assurer que le corner, c’est très bien vu, car la plupart des buts sont marqués lors des tirs dits « coups de pied arrêtés » (*) ; coups-francs et corners. Donc, le corner, comment que c’est valorisant ! tandis que la mise dans un coin, au placard, au coin, au piquet, là en revanche c’est très moche. Certes non, nous ne souhaitons ni à monsieur Fillon ni à monsieur Copé de se retrouver dans un coin, sauf évidemment un petit coin peinard. Quant à se retrouver dans un corner, qu’ils mettent donc leurs protège-tibias et leurs shorts, shorts dont je vous ai déjà fait remarquer qu’ils ressemblent de plus en  plus à des jupes-culottes, pudeur oblige.

La guerre des ego, des chefs, des « moi je » met cruellement en lumière les moeurs des femmes-et-hommes politiques qui sont censés nous guider, nous administrer, et puis nous bichonner tous les 5, 6 ans. Le PS nous a déjà régalés de ce genre de psychodrame, mais reconnaissons que l’UMP nous joue là une partition autrement plus saignante. Allez, du balai, carton rouge à tous les deux, au coin les ego, trouvez-nous un troisième larron, une troisième larronne, moins imbu(e) de sa personne et plus soucieux(se) des intérêts de la France et des Français.

Tibert

(*) Tiens, la preuve : en 1998, lors de la finale historique France-Brésil, 3-0, comment Zizou a-t-il marqué les deux premiers buts ? sur deux corners !

De l'intérêt de faire court

Le mariage « pour tous » (j’adore cette expression, d’une hypocrisie magnifique, digne de politiciens chevronnés) fait problème, on le sait – c’est la remise en cause de la structure familiale, rien que ça – et nonobstant les protestations véhémentes de moult associations, mouvements, groupes de citoyens, le gouvernement, le nez dans le guidon, « ne veut pas le savoir » : la loi passera, par la porte ou par la fenêtre, c’est une promesse de campagne de Normal-Moi, donc y a qu’à faut qu’on, et pas de discussion. Ayraultport à Notre-Dame-des-Landes, mariage pour tous, exécution.

On aurait pu faire un référendum, sortir le référendum de la naphtaline, mais je t’en fiche, le résultat était couru d’avance, donc courageusement, sur ce sujet de société assez majeur tout de même, nos Chefs en chef ont préféré la voix parlementaire, ça ça roule tout seul.

Mais ça ne passe pas comme ça, ça fait tout de même des vagues. On a vu les manif’s la fin de semaine dernière… et je veux vous entretenir ici, estimés lecteurs, de la manif  « proche de l’Extrême-Droite » (affreux, forcément affreux  !) initiée par Civitas,  et de l’irruption des meufs du mouvement Femen. Cette manif’ a vu intervenir, avec force fumigènes blancs baptisés « saint sperme », c’est amusant, des nanas dépoitraillées, en culottes noires, avec ou sans porte-jarretelles, coiffées de cornettes de nonnes, etc. Intervention évidemment non planifiée, qui provoqua pas mal de désordre, et l’on vit partir des baffes, des marrons, et il y eut des bleus aux fesses, des contusions, tout ça.

Figurez-vous, cette intervention était drôle, mais les manifestants n’avaient pas d’humour. La journaleuse Caroline Fourest, sur les lieux pour couvrir l’évènement, et qui a pris au passage quelques gnons, parlait justement, à propos des Femen, de slogans humoristiques. Tenez, un échantillon de slogan humoristique : « Fuck God« , peint sur l’estomac d’une contre-manifestante. Je traduis : « Dieu, va te faire foutre« . D’une concision remarquable : en français ça ne tenait pas sur l’estomac, ou alors il aurait fallu écrire plus petit, moins lisible, ou il aurait fallu une Femen plus large, plus enveloppée : donc en anglais, allez hop, d’ailleurs tous les Français comprennent l’anglais, bien évidemment, et se foutent de leur langue.

« Fuck God » : avouez, c’est hilarant. Tellement marrant que dans certains pays ça vaudrait la peine de mort par décapitation, ou la lapidation, ce genre de traitement… mais en France, ce n’est pas la décapitation, ce sont juste des gnons. En effet, rappelons-le, le délit de blasphème des religions n’existe pas chez nous. C’est très bien comme ça, la liberté de critique est essentielle à la démocratie. On a parfaitement le droit de s’écrire sur le ventre « Fuck God« , bien que ça n’ait aucun intérêt si on ne le montre pas à quelqu’un (j’ignore en revanche si on a le droit de se promener les seins à l’air dans les rues). Mais qu’on ne vienne pas, ensuite, la bouche enfarinée, 1° prétendre que c’était « humoristique », 2° s’étonner que ça mette en rogne les gens d’en face. On est supposé(es) avoir un peu de jugeotte, tout de même.

Tibert

Autre planète sur camaïeu

A l’occasion de ce billet, nous allons procéder aux funérailles de « rapporter », qui décidément est quasiment foutu, tant « ramener » la ramène et lui bouffe son oxygène. Un mot au lieu de deux, c’est, vous pensez bien, d’un intérêt certain, plus simple, plus rustique, et l’horizon des 800 mots grand maximum est en vue : courage, amis journaleux !

Tiens, à propos de richesse du langage – il y a peu, j’achetais deux baguettes de pain à la boulangerie Z. dans la bonne ville de X… la première, bien cuite ; mais devant son aspect décidément très foncé, j’en réclame une un peu moins cuite… la vendeuse, jeune et souriante, commente : « ça vous fera un camaïeu de bruns« . Certes, le camaïeu s’applique en principe à la peinture, mais bon, le camaïeu était tout à fait en situation. Et, je vous l’affirme, il n’est pas dans la liste des 800 mots. Mes compliments et mon meilleur souvenir à la jeune vendeuse de chez Z.

Mais venons-en au sujet, chers amis… je traite de cet article, cet entrefilet du Fig’machin, qui nous conte une histoire à dormir debout : un chauffeur de taxi de Singapour a trouvé une enveloppe oubliée sur sa banquette par les passagers d’un précédent trajet. L’enveloppe contient l’équivalent de 700.000 euros en liquide et en monnaie locale ! bref, vous lirez ou pas l’article en question, mais…

– on se pince pour vérifier qu’on ne rêve pas. Par chez nous ça tiendrait de la fable : le chauffeur a rapporté l’enveloppe de fric au siège de sa compagnie ! chez nous on l’aurait traité de con, de blaireau, de…

– re-je me pince : la compagnie de taxis a transmis le fric aux flics, lesquels en ont retrouvé les propriétaires. Mais l’histoire ne dit pas si la cellule Tracfin, la brigade de répression du banditisme financier, le GIGN local etc… les ont, ou non, longuement cuisinés façon « allez, tu vas cracher le morceau, oui ? d’où y vient ce fric ?  » (bruit de baffes).

– l’histoire ne dit pas non plus si le chauffeur de taxi a ramené (rapporté, en français) les 1,1 millions de dollars en leur donnant la main… de même, «  le butin [ a été] ramené (rapporté, en français) au service des objets perdus » dixit le Figaro. Terme impropre, derechef… on persiste dans l’erreur… mais, me dira-t-on au Figaro, c’est pas not’ faute, c’est une dépêche de l’AFP. Ah bon, alors pas de problème.

Tibert

Y a plus de gaieté (*)

Nous avons un tribun charismatique en diable et ne le savions pas ! Notre Ayrault national, qui, de sa voix sans timbre ni expressivité, détaillait avant-hier les décisions prises par son équipe pour renflouer sans tarder, en 2014, va savoir ?  la compétitivité des entreprises. Du style : je commence par t’assommer et puis je te passe une lingette sur le front. La gauche de la Gauche (ou inversement) hurle aux cadeaux Bônnux aux entreprises, et les entrepreneurs prennent ça comme ça vient, toujours ça de pris, ça sera ça de plus en moins (ou inversement).

Ce faisant, – mais non, pas ce faisan ! – le Premier des Ministres actuels nous a régalés à cette occasion d’un lapsus de chez Lapsus :  « renforcer l’innovation et la spéculation… euh pardon la spécialisation… » qui pourra concourir au GPL, le Grand Prix des Lapsus, après tant d’autres savoureuses saillies, fellation pour inflation etc.

Bon, c’est pas tout ça, mais je voulais vous causer d’un truc que le titre il est écrit pour. Les canards, tiens, ils en sont pleins, c’est la folie journalistique, gay par ci, gay par là. Le mariage gay, gay gay marions-les.

Moi je vous pose la question : comment va-t-on pouvoir dire, écrire, désormais, qu’un type,  normal, comme l’autre, là… Normal, celui qui fait équipe officieuse avec une Trierweiler – est gai, gai c’est-à-dire d’humeur  enjouée, d’esprit primesautier, souriant, bref GAI, le contraire de triste ? on ne pourra plus, on devra employer des synonymes, sauf à le voir soupçonner de moeurs pas normales(**). Vous allez me dire, je vous entends déjà : « ouais mais gay, y a un Ygrec à gay, c’est pas gai, c’est gay ».

D’accord, mais comment le prononcez-vous ? hein ? « gai ». Et voilà… vous n’allez pas nous donner du ga-ygrec ? déjà que l’autre, là, Dassault, il dit que c’est à cause de la gayté que la décadence s’est abattue sur la Grèce, comme les sauterelles sur les plaies d’Egypte. Alors, par pitié, journaleuses, journaleux, mes amis, ne tuez pas la gaieté : donnez nous de l’homo, de l’homo tant que vous voulez, homo sapiens, tiens, pour qualifier les homosexuels érudits, façon de traiter du gai savoir.

Et puis, tenez, « si t’es gai, ris donc« , cet inamovible pilier des astuces vaseuses, ça n’a plus aucune gueule, avec un Ygrec.

Tibert

(*) ou gaîté, puisque l’un et l’autre s’écrit, ou s’écrivent.

(**) la normalité étant ici entendue au sens statistique : l’item de loin le plus fréquent. N’y vois, cher lecteur, aucune ostracisation ni stigmatisation, comme de bien entendu.

Bricoles

Faute de gros sujet juteux à tartiner sous la plume de l’ordi, j’aligne des bricoles ( « bricole » : partie du harnais d’un cheval qui se plaque sur son poitrail). Tenez, celle-là…

Hier dans le train, qui fut Corail-Téoz mais vit désormais sa fin de vie en Intercités – ça change tout  : voix-off de la préposée à la vente ambulante, café viennoiseries etc. « …. service de vente ambulante… gnagnagna… dans toutes les voitures de pemière et seconde classe« . Bon, et les autres voitures alors ? ben y en a pas. Donc, « dans toutes les voitures« , point-barre, ça doit le faire, non ? ouais, mais bon, c’est pas assez… c’est pas… c’est trop court !

Enflure, enflure. Tenez, autre chose : le Figues à rôts nous régale d’un :
Fantastique time-lapse du dernier voyage d’Endeavour
ça oui, ça le fait, et comment, le time-lapse ! l’intervalle de temps, en langue banale et pas assez ronflante. En fait, en français, le déroulement, ou mieux, le moment : « fantastique moment du dernier voyage…  » ; mais aussi, plus concis, aussi clair et plus élégant, « fantastique dernier voyage… » (*) ; mais non, ça ne ronfle pas assez, il faut du jargon amerloque, du time-lapse.

Enflure toujours… et pour finir, tenez, cette affiche pirate et féministe sur les murs de Paris, commise par le NPA, alias le DALCR, le Dernier Avatar de la LCR trotskyste :

Notre corps est à nous !

Contraception et avortement libre et gratuit.

Certes leur corps leur appartient. Certes la liberté de contraception et le choix d’avorter ou pas sont des conquêtes de la démocratie, qu’il faut défendre. « Libre », j’abonde donc, je suis d’accord. Quant à suivre le NPA sur le reste, j’hésite. Car suivons cette logique :

– Mon uterus m’appartient, donc je dois pouvoir avorter gratuitement.

– Mon estomac m’appartient, donc je dois pouvoir me nourrir à l’oeil.

Tiens j’ai une petite faim… si j’allais bouffer chez Laurent, en bas des Champs-Elysées (Paris 8ème), il y a de la salade de mâche aux truffes blanches, c’est gratoche.

Tibert

(*) il s’agissait de la dernière parade de la navette avant de partir à la casse, dans les rues de Los Angeles.