Putain, 5 ans…

Je lis ça sur les feuilles de chou (*) électroniques, ce matin : « Elu sur un programme social, François Hollande doit maintenant gnagnagna…« . Objections Votre Honneur ! ce n’est pas FH qui a été élu, c’est NS qui a été poussé dehors, et particulièrement par les abstentions massives des groupies de la Marine. C’est un détail, ça revient au même ? si vous voulez. Bon, on passe à aut’ chose.

Je lisais ça hier soir, et ma foi ça m’a laissé rêveur. Les blogueurs anti-Sarko, enfin arrivés à leurs fins, se sentent désormais démobilisés… et de se demander, tels Lénine, Que Faire ? ranger leurs plumes, sortir les brosses à reluire ? ça serait logique.

Je plains mes confrères blogueurs « de gauche » :  cinq ans à ne plus rien écrire de saignant, à cirer les pompes, à caresser dans le sens du poil, à servir la soupe. Cinq ans sans taper sur la Rolex (conne critique fournie par une boutade stupide de monsieur Seguela), sans cracher sur le « nabot » (ignoble attaque ad hominem), sans vitupérer le bouclier fiscal (mis en place par monsieur Villepin, mais attribué à Sarko-tous-les-maux).

Cet acharnement, cette monomanie, cette haine implacable et obsessionnelle  – il y en a même qui trouvent que le sarkozysme continue sans son inventeur, il va falloir aussi désinfecter les matelas – font froid dans le dos. C’est quasi totalitaire.

Je chéris la liberté du blogueur libre ; j’y tiens, moi. Libre de  vilipender – d’encenser, plus rarement, ce n’est pas mon truc – à droite comme à gauche, et réciproquement, et même au centre, tiens !

Blogueur à sens unique, blogueur sectaire ? quel ennui !

Tibert

(*) eh oui, au singulier, chou, sans x. Hibou genou joujou caillou chou, et pou ! ça vous rappelle quèqu’ chose ?

C'est juste le contraire mais c'est pas grave

Allez, une perle, une pépite dans le magma journaleux et approximatif qui  constitue notre pain quotidien d’informations sur la Toile. Ladite perle sort du Fig’machin :  « Coup de filet islamiste en France : plusieurs interpellations…« . Ciel, me suis-je dit à la lecture de ce titre, voilà que notre police se révèle salafiste, wahhabite (de cheval), musulmane fanatique et prosélyte, où allons-nous ? au secours Jeanne d’Arc et Charles Martel, le Pape et la loi de 1905 !

Ben non, fausse alerte, c’est d’un coup de filet anti-islamiste qu’il s’agissait. ANTI, mon gars, tu as oublié ANTI. Mais c’est juste un détail, un détail de l’histoire que voulait nous conter ce journaleux approximatif, voire carrément confus, oublieux de son anti.

Allez, c’est pas grave, le lecteur aura rectifié de lui-même, bien entendu. Ouais, mais il commence à fatiguer de rectifier de lui-même, le lecteur.

(pas anti) Tibert

PS – On me signale, dans les milieux bien informés, que le titre en question dont je vous cause, a été changé fissa fissa – environ une demi-heure après la sortie de ce billet – pour un autre, plus normal : « coups de filets dans les milieux islamistes« . Comme quoi il doit y avoir un gus, au Fig’haro, chargé  de surveiller mon blog, au cas où… je suis pas peu fier.

Calmossss

Titre sur la « Une » du Monde-sur-Toile ce soir : « Syrie : les appels aux calmes se multiplient, en vain« .

Le « Monde » s’inspire, je suppose, de l’adverbe espagnol : « Calmos ». Calmosss, pluriel, donc. Je pensais naïvement, moi, que LE calme suffisait. Le calme, comme le bruit, le repos, le silence  (en musique, il y a des silences, mais pas des calmes). Des calmes ? après tout, si ça peut aider… en Syrie, n’est-ce-pas, des calmes, ça se fait rare.

A moins que l’on signifie ici, bizarrement, des appels aux (personnes) calmes ? des « calmes », comme il y a des sages, des savants, des sportifs, des justes, des…  des calmes, donc, des gens qui n’ont pas, ou pas encore pété les plombs, ou des durites, ou des câbles. Mais « Le Monde » l’assure, si les appels à ces « calmes « se multiplient (suivant, donc, en  nombre, une courbe exponentielle, et l’exponentiel ça décoiffe) , c’est en vain. Non en vains, remarquez bien : il y a des calmes, mais un seul vain.

Bon, où conclus-je ? j’entends d’ici Fernandel, alias Topaze, obscur prof’ de français dans un bahut miteux, articuler en se décrochant les machoires  « il n’y avait pas qu’un calmeuu, il y avait plusieurss calmesss. Ca devrait vous aider à éviter des fôtes, non d’orthographe, ô journaleux du Monde-sur-Toile, mais de français.

Tibert

Zéro de logique

Pour une fois lâchons-nous, et tapons-nous sur le dos en nous esclaffant, faisons comme les tas de gogos qui se congratulent – cocorico – à propos du triomphe de monsieur Dujardin, Jean, acteur, et du film où il joue à la vedette hollywoodienne perturbée par la survenue du cinoche parlant. Le film est titré ainsi, en Rosbif, mais on comprend, c’est simple. The artist, l’artiste.

Cocorico, donc. Et le Figues-à-rôts de cocoricoter lui aussi, hélas en oubliant un peu sa syntaxe au passage, excusez-les, ils ont bossé tard hier soir. Je cite : « … la statuette du meilleur film, remis pour la première fois de l’histoire à un film non anglo-saxon « . RemisE, zut quoi, relisez-vous, les gars. Mais, faute ou pas, on en déduit que « The artist », malgré son titre, n’est pas un film anglo-saxon. Bon. Ensuite…

… ensuite… suite du palmarès… ah ! meilleur film étranger : « Une séparation » (*) film  iranien blahblahblah. Notez bien, ça se passe à Hollywood, Los Angeles, en terre anglo-saxonne. Le film iranien est donc bien un (remarquable) film  étranger, OK.

Vous voyez la faille ? la logique qui part en vrille ? non ? je vous aide ? allez, vous faites pas plus nuls que vous êtes. C’est gros comme un camion. C’est bidon, les Oscars.

Tibert

(*) Je n’ai pas encore vu « The artist ». Mais « Une séparation », courez-y, et si possible en V.O., même si ce n’est pas un film anglo-saxon. Nobody’s perfect !

Fouquet's : ça bégaye dans le rizotto

Un des reproches les plus cons et qu’on ressort ad nauseam à  l’encontre de notre futur-ex-Président, c’est sa soirée d’investiture au Fouquet’s, un resto plutôt cher et typé « gastronomique » des Champs-Elysées, à Paris. Con, car où est le mal d’aller fêter ça ? de s’en jeter un avec des amis, de manger un morceau – un rizotto crevettes-artichauts – tout en commentant les matchs de la dernière soirée de Ligue 1 ?

Si ç’avait été chez Roger-la-frite, au Couscous-de-Constantine, au Bosphore-Kebab, à la Pizza du Marais, on aurait hurlé à la démagogie. Le seul comportement « neutre » du Petit Nicolas aurait été de s’envoyer subrepticement et en vitesse un jambon-beurre-cornichons et un Fanta-Light (burp) dans un coin sombre derrière sa bagnole. Encore se serait-il trouvé quelques papas pas rasés pour immortaliser ces instants inoubliables.

Donc, le Fouquet’s, hein, qu’on les lui lâche avec ça. En revanche, qu’on reproche ses copains à monsieur Sarkozy, soit, il ne les choisit pas à la CGT ni sur le boulevard de Belleville, excusez le, il vient de Neuilly. Monsieur Mitterand, lui, fréquentait entre autres d’anciens fonctionnaires Vichystes – René Bousquet par exemple – et cultivait ses propres amis milliardaires ; il avait, paraît-il, son rond de serviette chez Le Divellec – autre cantine assez dispendieuse – et au Fouquet’s, justement, au Fouquet’s, table numéro 83. Qui le lui reprochait ?

J’en sais un rayon, hein, sur les comparatifs biaisés Mitterand-Sarkozy, Mitterand l’icône rose et Sarko le fils maudit. Et j’en sais des tartines sur les coulisses de cette fameuse soirée du Fouquet’s qui fait tant scandale chez les borgnes de l’indignation unilatérale. Et comment je le sais ? par les journaux, tiens.  Je lis dans le Figues-à-rôts que monsieur le Président « regrette le Fouquet’s » ; ah bon, voyons voir les commentaires des lecteurs… il y en a un qui a l’air super-informé, ma parole, il devait y être ! le menu, les boissons, tout ça… la table 83 de monsieur Mitterand… je veux en savoir plus… un coup de moteur-cherche-cherche, « Mitterand Fouquet’s« , rien de probant, et je m’obstine, « bing » (le moteur de recherche : Bing, car j’en ai marre des abus de Gougueul ) « risotto Robert Hossein« , et bingo, toute une tartine sur le même article ! pile-poil le même topo de mon lecteur du courrier des lecteurs, repris N fois par différents auteurs : « Aux crevettes, pas aux langoustines, ni aux gambas, comme le classique de la maison, le fameux risotto « Robert Hossein« , qui aurait fait exploser le food cost (*), car... »

Vous ferez l’expérience vous-même si vous voulez : 5 fois exactement la même citation dans la première page de résultats de « Bing ». Il semble que tout ça soit une série de copié-collé flemmards et abusifs d’un article de Jean-Claude Ribaut dans le Monde daté du 16 février… à moins que ça remonte à encore plus loin.

Deux conclusions possibles :

– De nos jours, on n’invente plus rien, on copie. L’authenticité des commentaires de lecteurs, j’ai des doutes.

– Le risotto (rizotto va bien aussi) plus c’est réchauffé, meilleur c’est.

Tibert

(*) Ridicule et con. « L’addition », « la douloureuse », « la note », eh anglomane de mes deux.

Schizo schizo mad'mazelle

« Une demoiselle sur une balançoire… » on ne l’entendra plus. Adieu Mireille et Jean Nohain, ce terme est rayé du dico. Ou plutôt, c’est « mademoiselle » qui disparaît : sexiste ! « Demoiselle » suivra bientôt à la poubelle des mots malvenus, m’ayez crainte, les zélés raboteurs de l’Expression Correcte vont nous faire une langue toute propre, lisse, sans saveur.

Sexiste aussi, « UN vagin », annexé abusivement pendant des siècles par le genre masculin. UNE vagin serait plus correct politiquement ; rendons aux femmes ce qui leur est propre. Et LA bite ? en sens inverse. « Noir » ? raciste, encore un mot malvenu, à la poubelle ! on ne dit pas « un petit noir« , on dit « un nabot de couleur« . Culinairement parlant, notre français étant un camembert – au lait cru, what else ? –  et odorant, un livarot bien mûr, il s’agit de nous en faire un « Bêle des chants » bien blanc et pasteurisé, l’équivalent pseudo-fromager des pseudo-tomates hydroponiques en provenance de Hollande.

Mais bon, tâchons de rester calme… tiens, pour finir, un petit truc marrant, schizophrénie de nos institutions et de nos politiques : madame Le Pen, Marine, candidate à la candidature à la Présidence, rame pour rassembler 500 signatures d’élus. Gageons que la publicité des noms des signataires est un frein puissant au coup de stylo en bas du formulaire de parrainage : ce serait, paraît-il, mal vu de signer pour que madame Le Pen puisse concourir. Pendant ce temps, il se trouve que la Gauche, toute la Gauche bien rouge, on un peu rouge, ou rosâtre, et y compris celle de couleur verte, clame qu’il faut faire voter les étrangers, si si, y a pas de raison.  En résumé, une représentante d’un courant politique d’environ 20 % des Français  va peut-être se trouver réduite au silence ; en contrepartie, on presse les étrangers de s’exprimer. Je caricature ? je caricature. C’est la liberté du caricaturiste, qui hélas fait rarement dans le propre et lisse.

Tibert

Nicht inhauslehnen / E pericoloso sporgersi !

Un sujet léger pour récupérer de toutes ces émotions – le verglis ça glasse et ça fait mal, le Président est candidat, quelle surprise, vraiment, et son siège de campagne est à Paris, le croiriez-vous ? quel jacobinisme obtus, alors que Fécamp, Dreux, Aire-sur-Adour ont de si beaux sites. Mais bon…

Sujet léger, sujet léger… tiens, les Lettons se sont fendus d’un référendum, hier. En voilà qui l’utilisent, la consultation populaire, pas comme chez nous où l’on propose d’en ressortir une de la naphtaline tous les 25 ans à la veille d’élections. La Lettonie, un peu moins de 65.000 km2, langue  d’alphabet latin, 37 % de russophones, donc 63 % de lettonophones si vous me permettez ce néologisme hardi.

On leur posait la question suivante : Voulez-vous (Oui /Non) qu’on fasse du russe notre deuxième langue officielle ?

La réponse est NON, à environ 81 %. Et je gage que  là-bas la volonté populaire fait force de loi. Exit donc le russe en deuxième langue officielle. Je ne sais pas si vous réalisez, mais la Lettonie, c’est 3,7 % de la superficie de la Russie, c’est peanuts face à la Russie, quasiment Monaco face à la France – le fric mis à part. Ce n’est pas un bras d’honneur au russe et aux Russes, mais c’est encore, à n’en pas douter, une de ces réactions frileuses, xénophobes – pour ne pas dire racistes – face aux gentils Russes qui ne veulent que du bien à leurs voisins, pas du tout hégémoniques, et j’ai Monique au téléphone, excusez-moi un moment.

Bon, où en étais-je ? reste que 37 % des Lettons parlent russe, mais officieusement : ce qui veut dire que la liste des ingrédients sur les paquets de biscuits lettons ne figurera pas en russe, et toc ! et que les notices de montage des meubles Ikea en agglo de peau de lapin resteront, impavides, à base de schémas, dessins et pictogrammes, démerdez-vous, vous les avez voulus.

Pourquoi je vous raconte tout ça, hein ? on s’en fout, des Lettons (le cuivre, en revanche, avec les prix qui grimpent…).

Parce que le russe a failli devenir la 419 ème langue officielle de l’Union Européenne ! eh oui. Les lettons sont dans l’Europe, et TOUTES les langues officielles des pays membres sont valables. Donc si les Lettons avaient dit OUI au russe, nous aussi, et paf, on se serait retrouvés avec 2.627 traducteurs à Bruxelles, une fois, au lieu de 857. On l’a échappé belle, je vous le dis. Déjà qu’on se cogne l’alphabet grec, il aurait fallu assimiler itou le cyrillique, vous voyez le tableau ?

Encore heureux que les Chinois soient encore assez loin. Quoique…

Tibert

Humour à froid

Allez, une courte, pour nous changer des tartines philosophico-politico-sociologiques sur civilisations histoire cultures et traditions. La dénommée Nora Berra, Secrétaire d’Etat états-unienne, en a sorti une bien bonne, par ces temps de froidure, et qui réchauffe les zigomatiques. Avec un peu de pot vous la retrouverez mercredi prochain dans le Canard Déchaîné.

Au coeur de cet hiver rigoureux qui affecte aussi la côte Est des USA, elle recommande aux personnes fragiles, et notamment aux SDF, d’éviter de sortir en cas de grand froid.

Si elle-même pouvait éviter de sortir des âneries…

Bébert

La plupart, sinon rien

Je lis dans le courrier des lecteurs du Monde (un lecteur ça lit, normalement)  un commentaire désobligeant d’un abonné très assidu dans ses interventions – appelons le monsieur Dugenou – sur monsieur Hollande, qui n’est selon lui pas si bien que ça gnagnagna etc etc… bon, il a le droit de l’écrire, c’est clair, et puis à vrai dire moi-même n’est-ce-pas… c’est une rubrique qui est faite pour ça, pour que nous nous exprimions.

Réponse d’un autre lecteur à M. Dugenou, je cite in extenso, ça vaut son pesant de cacahuètes : « Vous vous trompez, ici c’est Le Monde. Vos contributions, les unes après les autres, et avec une grande assiduité et une grande constance, montrent que vous êtes corps et âme un lecteur du Figaro. si vous pensez que M. Hollande n’est pas un leader, vous vous sentiriez bien mieux sur la page d’Atlantico, car jusqu’à preuve du contraire Le Monde est plutôt de sensibilité « de gauche » comme la plupart de ses lecteurs« .

Je traduis : « vous n’avez rien à faire ici, c’est un canard de gauche, comprende ? »

Zut à la fin… on peut même pas être entre soi, peinards, entre » la plupart » des lecteurs du Monde, bien au chaud.

Hélas, » la plupart » ne peut faire taire la non-plupart, et il y a là comme une faille, irritante ; ça manque d’unanimisme. Faudra voir à y remédier.

Tibert