Raie aux mûres, sébaste aux pommes…

(C’est au menu d’un resto spécialisé dans les poissons et les plats salé-sucré, dans le 3ème arrondissement, à Paris)

Bon, un peu de sérieux, c’est vrai, quoi, enfin…

On peut supposer que ça caille dans les grands hôtels new-yorkais. Soit que la clim’ soit déréglée – encore un gaspillage d’énergie éhonté, mais là-bas ils s’en foutent, le kilowatt-heure ne coûte pas cher – soit que le mois de Mai sur la côte Est des States soit très frais, ou les deux. Tiens, ça me rappelle, il y a quelques lustres, une visite au siège du Crédit Agricole d’un département du Sud-Est de la France, en septembre : bâtiment somptueux, entièrement climatisé, évidemment – ils ont les moyens, au Crédit Agricole ; et à l’accueil, la dame de l’accueil avec son petit radiateur soufflant à proximité de son poste, pour se réchauffer les gambettes frigorifiées !

Mais bon, je ne sais pas si vous étiez au courant, moi je viens de l’apprendre en lisant le rapport du procureur Cyrus Vance, Jr – en français pour vous faciliter la tâche – sur la recommandation d’abandon des poursuites contre monsieur DSK, eh bien c’est assez incroyable ; figurez-vous que la plaignante déboutée, madame Diallo, portait, le jour fatal du drame, et pour faire son boulot de femme de ménage au Sofitel de Manhattan, deux paires de collants par dessus sa culotte ! ça laisse rêveur et sur le cul. Normalement, quand on fait le ménage avec un peu d’énergie, passer l’aspirateur, faire le lit, astiquer les meubles et les miroirs, nettoyer les sanitaires, faire les vitres (ah non, pas les vitres, au 28ème étage c’est risqué)… on a vite chaud ! peut-être pas aussi chaud que dans les contrées d’où est originaire madame Diallo, mais quand même.

Donc, me dis-je, pourquoi DEUX paires de collants ? hein ? c’est bizarre, non ?  ah, vous aussi vous trouvez ça bizarre ? moi ça me rappelle irrésistiblement cette histoire de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, où les enquêteurs avaient trouvé une ou des victimes, je ne sais plus, vêtue(s) avec plusieurs slips superposés, comme un (des) artichaut(s). A l’époque on avait évoqué des histoires de rituels musulmans, mais rien de bien clair. Sale affaire… deux collants… ou deux « paires » de collants ? ah ah… ça serait une explication, ça… deux paires de collants ça fait quatre. Allez savoir, avec des gens qui vous racontent n’importe quoi : la suite 2806 du Sofitel, elle n’est pas au 28ème étage, mais au 26ème ! premio, ils comptent le rez-de-chaussée « 1 », aux USA. Donc un de moins ! et deuxièmo, il n’y a pas d’étage numéro 13 (le douzième, chez nous*). Et de deux, ça en fait deux de moins.

J’en déduis que monsieur DSK occupait en réalité la suite 2606 ! nettement moins haut, donc, que ce qu’on croyait, et ça change tout, et c’est peut-être une erreur d’étiquetage des suites qui a été à l’origine du drame. Un rendez-vous manqué, avec deux paires de collants – ou deux collants, c’est selon.

Bon, c’est pas tout ça, mais mon thé refroidit, moi.

Tibert

(*) d’ailleurs, je refuse systématiquement toute suite de Sofitel ou autre palace « 5 étoiles » états-unien située au « quatorzième » étage : mon oeil, le quatorzième ! c’est le treizième, on me la fait pas, moi.

Concours d'horreurs

Une brève du Figues-à-rôts intitulée « Hymne nazi aux championnats de canoë » m’a interpellé, et ma foi je suis allé voir ça : en effet, ça laissait imaginer une cohorte de mecs forcément virils, des torses nus, des shorts, de la blondeur coiffée en brosse – ou façon crâne d’oeuf – et des bras droits tendus vers le ciel dans la gestuelle « y en a haut comme ça ».

Mais pas du tout, c’était une regrettable erreur du disk-jockey des championnats de canoë, qui passait les vinyls des hymnes sur sa platine. Tenez, voici la teneur de cette information, après correction des fôtes d’ortografe et des coquilles :

« La première strophe du vieil hymne allemand « Deutschland über alles » (L’Allemagne au-dessus de tout), qui n’est plus chantée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, a retenti par erreur après la victoire du duo allemand Knorr-Niche lors des Championnats du monde de canoë-kayak en Hongrie.

L’entraîneur fédéral (…) s’est déclaré « horrifié » par la confusion entre l’hymne que chantait le pouvoir nazi et l’hymne actuel de la République fédéral allemande. En 1952, la nouvelle république a en effet décidé de garder la musique de l’hymne, mais de bannir définitivement les deux premières strophes, très controversées. »

D’abord, la musique de l’hymne, c’est un mouvement adagio d’un quatuor de Joseph Haydn, excusez du peu. Je suis bien d’accord, ça vaut le coup de garder la musique, qui est superbe, tout simplement.

Mais que disent-ils donc, ces vers honnis des deux premières strophes aujourd’hui supprimées de l’hymne allemand ?

L’Allemagne, l’Allemagne avant tout,
Par-dessus tout au monde,
quand constamment pour sa protection et sa défense,
fraternellement elle est unie.
De la Meuse jusqu’au Niémen,
de l’Adige jusqu’au Détroit,
L’Allemagne, l’Allemagne avant tout,
Par-dessus tout au monde !

……

Femmes allemandes, foi allemande,
Vin allemand et chant allemand
doivent continuer dans le monde
de résonner avec leur ancienne beauté,
de nous porter à agir avec noblesse,
tout au long de notre vie.
Femmes allemandes, foi allemande,
Vin allemand et chant allemand !

C’est clair, les limites territoriales sont largement excessives et expansionnistes. Et puis « femmes allemandes » – ach, schöne gretschen… – , c’est sexiste et con ; quant au vin allemand, pas mal, pas mal, il y a de très bonnes choses, des Auslese délicieux, mais je préfère les nôtres – à consommer avec modération, bien évidemment.

Enfin, le troisième couplet, le seul qu’on chante de nos jours, le voici :

Unité, justice et liberté
pour la patrie allemande !
Cela, recherchons-le,
en frères, du cœur et de la main !
Unité, justice et liberté
sont du bonheur les fondations ;
Fleuris, dans l’éclat de ce bonheur,
Fleuris, patrie allemande !

On pourra utilement rapprocher ces textes gentillets de notre « qu’un sang impur abreuve nos sillons« , des « féroces soldats » qui mugissent, des fils et des compagnes qu’on égorge, et du souhait « que tes ennemis expirant voient ton triomphe et notre gloire« .

Au finish et dans le sanglant, y a pas photo, comme on dit : on gagne haut la main.

Tibert

Frangliche vroom vroom

Je lis ça dans le tas de rubriques « bagnoles etc » d’un quotidien national connu et largement diffusé – un quotidien bien morose, ce lundi matin : « Aussi spectaculaire à regarder qu’à piloter ou à entendre, la dernière née de la firme de Bologne délivre son lot de sensations. »

Bien évidemment vous allez vous demander de quel engin il peut s’agir ? devinette, donc, mais les dés sont pipés puisqu’on sait déjà qu’il s’agit d’une rubrique « bagnoles etc »… eh oui, la bête a un aspect spectaculaire, s’accompagne d’un bruit remarquable, et se « pilote », ne pas confondre conduite et pilotage. Mais on vous donne une précieuse information : c’est une production de « la firme de Bologne ». Vous pouvez donc aussi sec vous brancher sur l’annuaire des entreprises italiennes, y chercher la firme de Bologne… ah zut, il y en a quelques dizaines de pages ! ce n’est qu’UNE firme de Bologne, charmante bourgade d’environ un million d’habitants. Imprécision, à-peu-près, donc, mais les journaleux sont habitués à ces figures de style – tenez, « la firme de Cupertino », ça veut dire « Apple », la marque à la pomme mordue, c’est pour éviter de se répéter… mais savez-vous combien de firmes ont leur siège social à Cupertino (Californie) ? au moins 6, dont Apple, certes… Apple, UNE firme de Cupertino.

Oui, je pinaille, je sais… bon, la firme de Bologne dont il s’agit ici, allez, je vais vous le dire, c’est Ducati, fabrique de motos (*). D’où le bruit remarquable, vous le comprendrez aisément, il faut qu’un motard aux commandes d’un tel engin fasse se retourner les gens sur son passage sonore, et les morts dans les cimetières, sinon à quoi ça sert qu’il ait acheté ce truc stratosphérique, ce piège à permis ? et puis, la Ducati Diavel, c’est son joli nom – Diavel, le diable, donc, délivre son lot de sensations, c’est du moins le journaleux qui l’écrit.

Et donc, on le délivre, ce lot de sensations ! de quelle prison, de quelle sombre geôle a-t-il fallu l’extraire ? car c’est du pur frangliche, du Rosbif habillé bleu-blanc-rouge, deliver : livrer, fournir. Donc, cette moto fournit son lot de sensations ; ou bien elle le distille, l’offre, le fait goûter ou apprécier, l’apporte, s’en accompagne… chez nous, quand on livre, c’est une livraison ; quand on délivre, c’est une délivrance. Et free delivery, ce n’est pas la délivrance vers la liberté, c’est la livraison gratoche, profitez-en.

Allez, je vous délivre ; c’est assez (dit la baleine), c’est la récré.

Tibert

(*) Notez qu’on trouve aussi, à Bologne, les sièges sociaux de Lamborghini, de Maserati, autres monstres spectaculaires et qui se pilotent.

Marie-Mado la gaffeuse

J’aurais voulu vous entretenir, au fil de ce billet – le billet comme ruisseau, quelle fraîcheur dans l’image ! – de cette phrase prononcée, paraît-il, par Jésus le nazaréen lors de sa rencontre – pas fortuite du tout à mon avis – avec Marie-Madeleine, la disciple numéro 13, la groupie des groupies, le surlendemain du jour fatal où on lui passa l’arme à gauche de fort pénible façon. Récapitulons : le vendredi c’était la mise à mort, on met au tombeau vite fait because ça va être shabbat, et le dimanche matin, nous y voilà : Marie-Mado, venue terminer le boulot, constate que la tombe est vide. Ma parole, je rêve, j’hallucine, et elle se met donc à la recherche du corps inexplicablement  disparu. Elle aperçoit donc un type à quelque distance – à cette heure matinale, un dimanche, dans un cimetière, vous avouerez que c’est louche – qu’elle prend pour le jardinier !! n’importe quoi… il faut dire qu’avec des gants fourrés en synthétique, un sécateur, un bleu de chauffe et une brouette, ça prête à confusion.

Au fait, que foutait Jésus avec un sécateur et une brouette à cet endroit-là et à ce moment-là ? les évangiles sont tous quatre muets sur ce point. Je me perds donc en conjectures, mais on peut légitimement supposer que Jésus, au lendemain du shabbat, avait décidé de désherber les allées du cimetière, constatant que les employés municipaux avaient, premio, laissé tous leurs outils en plan, deuxio, bâclé le boulot, ah ces fonctionnaires territoriaux, je vous dis pas ! bref, plutôt que de se faire ch… à attendre le chaland – un chaland dans un cimetière, c’est vachement rare – Jésus se dérouillait les muscles en jardinant. Pourquoi pas, hein ? Notons juste qu’il ne devait pas s’y connaître beaucoup, moi j’aurais plutôt utilisé une binette qu’un sécateur. Mais bon.

Mais la confusion ne dure pas, Marie-Madeleine le « remet » enfin, comme on dit chez moi, et lui, fâché et vexé, terriblement déçu qu’elle ne l’ait pas reconnu du premier coup d’oeil, de lui lancer : bas les pattes, vade retro (en hébreu ou en araméen, je ne sais plus), « ne me touche pas ! ». En latin, au cas où il aurait connu cette langue, ça aurait donné « noli me tangere ! ». Et toc. C’est du tutoiement, ça, en latin : ils se tutoyaient, Jésus et Marie-Mado. Va te faire cuire un oeuf, Marie-Mado, t’es même pas fichue, depuis qu’on se connaît – même qu’un romancier états-unien et vicelard ira prétendre plus tard que toi et moi on vivait à la colle – t’es même pas fichue de me reconnaître… ah les nanas, je vous jure  !

Bon, et alors ? et alors, c’est tout. Je trouve cette phrase superbe : noli me tangere. C’est joli, non ? même s’il l’a dit en hébreu.

Un dernier point : c’est le solstice, à partir de demain le soleil va se montrer de plus en plus feignasse : moi ça me fiche le bourdon tous les ans. Pas vous ?

Tibert

Casques Bleus dans le Neuf-Trois

A Sevran, Seine-St-Denis – on se demande ce que le pauvre St-Denis vient foutre là, il doit en perdre la boule, ma parole – ça canarde à vue dans les rues, c’est le Parabellum et la Kalachnikov à ciel ouvert, c’est Chicago-en-France. Au point que le maire de la ville, muni de ses 5 flics et de ses 3 policiers municipaux, en appelle à l’OTAN, à l’ONU, aux Casques Bleus, aux hélicoptères de combat qui, si on l’écoutait, feraient un petit détour depuis Tripoli, arrêteraient un moment de canarder monsieur Kadhafi pour venir tournoyer au dessus de sa ville.

Evidemment ça fait débat, l’armée dans Sevran ! vu que tout ce que nous voyons de l’armée, en général, ce sont 2 ou 3 braves piou-pious cabotant et cahotant à pied au long des quais des gares ou des aérogares, le fusil automatique non chargé et plié pour moins de risque, et s’emmerdant visiblement, vivement la relève, que j’aille m’en jeter un, j’ai une ampoule au gros orteil gauche, marre de crapahuter !

Le courrier des lecteurs, consacré à ces faits, m’a permis de redécouvrir une expression que j’avais oubliée, car inemployée au fond de nos campagnes profondes. Mais très fréquemment utilisée dans le milieu des techno-fanas, des zinzin-formaticiens, des amerloc’lâtres, ceux qui lisent les niouzes du Nouveau-Monde dans le texte.  Un lecteur-commentateur, donc, écrivait hier ceci : « … blahblahblah… Sevran… gnagnagna… armée… il faudra avoir le courage d’adresser cette question etc etc... ». Adresser, au sens de « faire face à ».

Notez bien qu’il avait écrit, ce lecteur, « adresser », non « addresser », ce qui aurait aggravé son cas. Vous avez sûrement rencontré aussi des « traffic » au lieu de trafic » : merci les anglos-machins pour cette pollution orthographique. Ceci étant, est-ce qu’on adresse chez nous, en français donc – avec un seul d – un problème, une question ? évidemment non. C’est typiquement du Rosbif, ça, traduit connement, servilement, mot à mot.

Par chez nous, on traite un problème, on l’étudie, on l’affronte, on y fait face, on le décortique, on le prend à bras-le-corps, et on le résout (si c’est possible!). Notez qu’on ne le solutionne pas, barbarisme atroce, horrible, af-freux : la solution, c’est quand on le résout (putain, les verbes du nième groupe, je te dis pas !).  Mais on n’adresse jamais un problème, encore moins avec 2 « d ».

« Je vous adresse mon neveu Paulou, il est bien brave et vous lui trouverez sûrement un bon poste ». Comme ça, ça fonctionne. Ou :  » je vous adresse ce problème, vous y jetterez bien un coup d’oeil et si vous aviez la bonté de me fournir la solution… » pareillement. Mais adresser n’a jamais jamais été pris dans le sens de « traiter », transitif, par cheux nous. Qu’on se le dise, à Sevran comme à Yeurs.

Ah oui, au fait, vous connaissez Yeurs ? délicieuse cité du Tarn-et-Meuse, bucolique et verdoyante, loin des règlements de comptes entre dealers du Neuf -Trois… c’est bien connu, à Yeurs l’herbe est plus verte.

Tibert

Présumé, dites-vous ?

Gros débat hier soir, comme à l’issue des votations de quelque importance. Messieurs Badinter, Joffrin, Roufio, Giesbert, et j’en oublie, se coupaient la parole et s’invectivaient comme aux plus beaux jours. Raison de tout ce tohu-bohu : DSK, what else ?

Mais venons-en à notre propos : monsieur Badinter insiste lourdement sur la présomption d’innocence qui doit bénéficier à tout inculpé ; monsieur Joffrin le prend alors à la gorge (au figuré, hein, pas de sang) :  oui certes la présomption d’innoncence, soit, bien entendu, mais cher monsieur vous n’avez pas eu UN MOT,  PAS UN (c’est faux, j’étais là à l’écoute) pour la victime.

Mon sang n’a fait qu’un tour. Mon sang de bon sens. Car voilà, limpide, le noeud de la contradiction : on parle de la victime… donc il y a un agresseur ? pas d’agresseur, pas de victime, ou bien elle s’est cognée contre un réverbère dans l’obscurité . Mais si l’agresseur est présumé innocent, c’est qu’il n’a supposément rien fait de répréhensible ? vous suivez ? donc il n’y a pas de victime ! C’est tragiquement absurde.

Mais à voir parader les flics New-Yorkais avec leur prise menottée dans le dos : le DSK de notre coeur, l’air sinistre, arborant sa tête des jours les plus noirs – on peut le comprendre – on se demande où elle peut bien se planquer, la présomption d’innocence ? ça ressemble furieusement aux jeux du cirque, à la mise au pilori. Et supposez que tout ça soit un montage : qui va défaire les images ? quel journal de la Grosse Pomme présentera ses excuses pour avoir mis en Une la parade du « présumé innocent » menotté et encadré par les flics ?

Ah zut, j’oubliais : je n’ai pas dit UN MOT, pas un, pas un mot de compassion pour la victime ! disons-en donc un : il faut plaindre la plaignante, car si ses dires sont avérés, elle a effectivement passé un sale quart d’heure entre les pattes d’un type franchement condamnable, et ce n’est pas fini, car elle va devoir affronter les soupçons, et les avocats du prévenu, qui vont la cuisiner durement. La plaignante : la « présumée victime ».

Tibert

Voulez-vous coluncher avec moi ?

Le Fig’ haro, jamais à court d’anglicismes débiles, nous vante ce matin – si c’était antérieurement ça m’a échappé – le  « colunching« . De même qu’existe le co-voiturage ou covoiturage – pourquoi, Good Lord, ne pas l’avoir baptisé « co-caring » ? – il est possible désormais de ne pas bouffer seul face à son assiette au déjeuner. Vous vous inscrivez sur le site colunching.fr (http://www…,  évidemment, quelle question !), vous dites quand et où vous aurez l’horrible perspective de déjeuner seul (de luncher seul, c’est beaucoup plus classieux), et vous attendez que ça morde. Choisissez de préférence, messieurs, votre coluncheur parmi les coluncheuses jeunes mignonnes et délurées ; une photo peut aider.

Personnellement je ne vois que des avantages à ce nouveau service sur la Toile, qui devrait rapidement trouver son pendant sur les coûteux-mobiles (les smartphones) : vous risquez moins de vous voir attribuer la table dans le courant d’air près des WC ; à deux ou plus le serveur vous fait moins la tronche ; si votre coluncheur ou coluncheuse boit du pinard et pas vous vous lui proposerez de couper l’addition en deux, c’est tout bénèf ; le repas durant plus, vous digérerez mieux ; enfin vous éviterez de déflorer les mots croisés ou le sudoku de votre quotidien habituel, que vous pourrez ensuite traiter pendant vos heures de bureau, ou dans le bus, ou après la sieste…  que du bon.

D’ailleurs il n’est pas interdit d’étendre cette initiative au codining, au cobreakfasting, au cocasse-dalling, au cosandwiching, au comachoning, au copetitebouffing, que sais-je ?

Et puis il reste une zone inexplorée, et là je m’étonne que le Fig’machintruc n’y ait pas trouvé un terme en Glais et en « …ing » : pourquoi pas le cocouching ? le cosleeping ? le cobeding ? le…  voulez-vous coucher avec moi, ce soir ? j’ai peur tout seul dans le noir.

Tibert

Pire qu'un mensonge : un délit !

Ca flingue tous azimuts et à vue dans le paysage de l’écrit et de la parole, en France. Attention mes chers concitoyens, premio il peut se trouver dans vos groupes de discussion formelles ou informelles des « taupes » susceptibles d’aller répéter vos blagues salaces, vos traits d’humour décalé, à Mediapart ou tout autre site bien intentionné, aux fins de vous traîner dans la boue jusqu’au pilori, place de la Pensée-Correcte. Deuxio non seulement vous n’avez pas intérêt à dire ou écrire des mensonges, des âneries, des contre-vérités, ce qui est déjà très très vilain, mais ça va devenir de plus en plus délictueux !

Eh oui, délictueux : c’est vrai du génocide des Juifs – vous n’avez pas le droit, c’est un délit, de le remettre en question. Mais ce sera vrai aussi pour le génocide des Arméniens, si un vieux projet de loi socialiste (socialiste, évidemment, what else ?) remis sur le tapis récemment (ils s’obstinent) passe les obstacles des 2 assemblées.  Heureusement, il se trouve que les sénateurs – oui oui, vous avez bien lu, les sénateurs, ils travaillent ! – semblent décidés à retoquer ce nouveau projet liberticide.

Liberticide, absolument ! il y en a plus que marre de ces règles, de ces rails, de ces dogmes. Nous sommes bien d’accord, si des mensonges, des calomnies sont proférés, il est normal qu’on les réfute ; et les insultes méritent réparation. Il est en revanche fondamental en démocratie que l’expression soit libre – à chacun de peser ses responsabilités – sinon c’est le baillon, tout simplement, au bon vouloir de nos princes. Au diable donc toutes ces lois pour nous faire taire.

Du temps du système soviétique de voie de garage, basé, lui, sur la santé mentale, c’était « Vous critiquez le régime communiste ? mais vous êtes fou !! allez hop, à l’asile ! » ; ici c’est « vite, au trou ! « .  L’Histoire va bientôt ressembler au Catéchisme, et on brûlera les hérétiques.

Tibert

(R)enfilage de perles

On ne va pas se laisser entraîner sur le terrain politique, ce coup-ci. Que monsieur Baille-Roue y aille ou pas (« je me tâte, je me tâte… »), et monsieur Hulot, et madame Joly, monsieur Mélenchon, monsieur Villepin, madame Laguiller (ah non, elle a pris sa retraite), monsieur Borloo, monsieur Hollande, monsieur…  non, pas intéressant. De toutes façons ce sera « le moins pire » qui sortira probablement des urnes, pas le meilleur. Hélas.

Mais c’est dans un an, tout ça, c’est loin, arrêtons de nous prendre la tête avec ces sondages oiseux, ces candidatures farfelues, ces programmes à dormir debout. Ce n’est pas « demain » qu’on rase gratis, c’est dans un an.

Je voudrais plutôt mettre l’accent sur l’expression, une fois de plus. Le significatif signifiant ! tenez, cet article du Fig’machin, sur l’affreuse histoire de cette famille nantaise décimée (*) à coups de 22 long-rifle. Le canard en question interroge une huile, un ponte, une pointure, bref un psychiatre chef de service dans un hôpital psychiatrique.

Question : « Qu’est-ce qu’un acte hallucinatoire ? » Réponse : « C’est un geste qui rentre dans le cadre d’un délire« . Notons bien qu’étant entré dans le cadre en question, le geste dont je vous entretiens en est sorti, et puis non, à la réflexion, on est mieux à l’intérieur, il rentre dans son cadre (de délire). Si ça se trouve il va encore changer d’avis, et puis il va rerentrer dans son cadre (de délire).

Mais bon… poursuivons. Je cite : « …il croyait que tout le monde le regardait. Quand il croisait le regard d’un Algérien, son sentiment de persécution se renforçait…« . Arrêtons-nous là : d’abord, comment sait-on que celui dont on croise le regard est Algérien, à moins qu’il brandisse son passeport à bout de bras, ou qu’il se drape dans un drapeau (**) du même métal ? ce peut être un Maghrébin, un Levantin, un individu au teint basané – un Auvergnat, dirait monsieur Hortefeux – mais grands dieux, qu’est-ce qui prouve qu’il n’est pas Français ? sa trombine ? mais c’est peut-être, c’est très probablement un Français issu de l’immigration !… et là je m’interroge : que font le MRAP la LICRA la LDH et j’en oublie ? c’est de la discrimination, de la xénophobie pur jus, ça !

Mais tenez, il y a encore à grappiller un peu plus loin. L’article poursuit son cours, et nous y apprenons que « …le fait d’être catholique pratiquant, comme pour toute opinion ou option de vie, ne protège pas spécialement des pathologies mentales« . On s’en serait douté. Mais notons bien ceci : lorsqu’UN individu croit à des théories aberrantes – espions, complots, présences ou forces obscures – c’est du délire ; quand ils sont des milliers à contempler les nuages en psalmodiant des versets neu-neu,c’est de la religion.

Tibert

(*) en toute rigueur, c’est bien plus affreux ! décimée, ce serait autour de 10 % de pertes. Encore l’enflure…

(**) se draper dans un drapeau ! Nul. Mais bon, c’est écrit, c’est parti au marbre, on ne va pas mettre au pilon toute la livraison pour si peu.

Une légalité, sinon rien !

Allez hop, sans transition, une citation : « …le chef de l’Etat entend aussi réduire l’immigration légale. Le virage a été annoncé par le ministre de l’intérieur Claude Guéant, vendredi 8 avril dans un entretien au Figaro Magazine. « J’ai demandé à ce que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration de travail », a déclaré M. Guéant. »

Cet extrait figure dans un article du Monde-sur-Toile d’hier – et donc, cher lecteur, vous ne pourrez pas vous référer à la source, visible des seuls abonnés audit canard – dont le titre, selon moi, fait problème : « Contesté sur son bilan, le gouvernement s’attaque à l’immigration légale« .

Non mais je rêve ! le gouvernement s’attaque à l’immigration légale ! qui c’est qui définit la légalité ? qui c’est qui fait les lois ? moi peut-être ? il y a dans ce pays UNE personne (morale, d’accord, mais bon…) qui a le droit d’ouvrir ou fermer le robinet à immigration légale : le gouvernement. En conséquence de quoi ce titre du Monde est débile, voire lourd de sous-entendus… que sais-je, tiens, ce gouvernement, il serait pas illégal, par hasard ?

Au fait, Mme Parisot, notre très médiatique présidente du MEDEF, rejoint les syndicats pour s’opposer à cette fermeture partielle de robinet ; les syndicats sont évidemment sur le registre droit-de-l’hommiste et  « France, terre d’accueil blablabla… » mais madame Parisot, elle, prétend qu’on a besoin de main-d’oeuvre, et fortement, et donc ouvrez les vannes ! Vous devinerez, aisément, comme moi, d’où elle parle, comme on disait dans les années 70 : fort chômage, pléthore de main-d’oeuvre, donc salariés dociles et pas chers : tout bénèf’, madame Medef !

Tibert