( CNews, chaîne télé sur le canal 16, juste au dessus de BFM et en dessous de CStar… c’est, nous dit Le Monde, une chaîne financée par monsieur Bolloré, gros financier engagé dans des opérations de type Françafrique, notamment au Togo…une chaîne engagée, donc (c’est la logique de cet article du Monde, mais c’est moi qui souligne, ou plutôt graisse la police) « dans une campagne contre l’étude des séquelles du colonialisme ». Ah… il est donc, sachons-le, de toute première instance que nous étudiions les séquelles du colonialisme, repentance donc, et puis mea culpa et toutes ces sortes de choses.
Moi je dis que CNews, chaîne résolument à contre-courant de l’omniprésente bien-pensance qui sévit de A2 à Arte en passant par la presse écrite, a bien du mérite d’exister. C’est le pluralisme, ça, coco. Du poil-à-gratter salutaire dans un paysage de componction consensuelle. Personne n’est obligé de visionner CNews en groupie, de communier quotidiennement aux idées de monsieur Zemmour, par exemple, mais une lampée de gnôle dans un univers de tisane audiovisuelle prévisible et convenue, ça rafraîchit, c’est comme un courant d’air frais dans une pièce confinée. )
Mais… confinée, vous avez écrit confinée ! Eh oui, ça confine à la manie scripturale, on a de la cluster (*) partout maintenant, et pas seulement dans le 9-3 et le Pas-de-Calais. J’ai ainsi découvert que la région Bourgogne-Franche-Comté, je cite ici Les Echos, « vient d’officialiser à Auxerre, l’un de ses clusters hydrogène, son intention de se doter de ce matériel vert ». Et si on nous lâchait la grappe avec ces clusters ? Comprenons que cette région résolument novatrice, qui d’un pied ferme jette un regard confiant sur l’avenir prometteur, a créé des centres de production d’hydrogène. Des grappes ? des grappes (**) si vous y tenez, mais franchement avec un « centre » ça le fait aussi bien, non ? Imaginez le journaleux des Echos, tout fier d’avoir pu insérer dans sa prose (prose, au féminin) l’un de ces mots indispensables à tout article qui se respecte, cluster évidemment et puis tacler, tiens… décidément, il manque un tacle à cet article.
Tibert
(*) c’est féminin, une cluster, en franglais = la grappe, alias cluster en anglais. Mais on n’est plus à une approximation près, on fera bientôt, après l’écriture inclusive, du « kestufé ? et du « T-oula ? »
(**) Des grappes, en Bourgogne, ça m’évoque plutôt du Pinot noir ou du Chardonnay, de l’Aligoté si vous y tenez.