De tous poils, mais lesquels ?

Je fais ici une lecture d’un blog – entre blogueurs, on se lit… – ma foi fort intéressant, intitulé « La mort de l’Euro, un fantasme« . Trois remarques à ce « papier » sur écran TFT :

– « de tous poils » n’est pas correct ; on aurait dû écrire « de tout poil« . Car tous les poils du monde n’y suffiront pas, il s’agit là de « toute espèce de poil« , au singulier. Je sais, je pinaille, je coupe les poils en quatre, mais c’était à dire. Bien, c’est dit !

– à aucun moment il n’est fait mention, dans ce texte, de l’identité des euro-sceptiques !  Qui sont-ce ? des noms ! car on les accuse, fort justement, de jouer avec les spéculateurs contre l’Euro, donc contre « leur » camp, ou le camp qu’ils sont supposés défendre. C’est donc suffisamment grave pour qu’on nous dise QUI ! On les enduira de goudron avant de les rouler dans les plumes, et de les promener autour de la ville juchés sur un bastaing.

– la nécessité de resserrer l’Europe autour de ses fondamentaux est évidente, urgente  (on croit entendre les ronchonnades d’un entraîneur de rugby à la fin d’un match piteux : » faut qu’on revienne aux fondamentaux gnagnagna… » – note de la claviste). Y en a marre d’élargir ; je propose de virer le Commissaire à l’Elargissement à grands coups de pompes dans le cul, et d’embaucher dare-dare à Bruxelles, une fois, un Commissaire au Resserrement. L’Europe, ça se mérite.

Tibert

Privacité ?

Je lisais récemment un commentaire sur la récente décision d’un tribunal de prud’hommes, à propos d’un licenciement motivé par le fait que des salariés avaient projeté des actions malveillantes à l’égard de leur patron ; pas de passage à l’acte, mais ces projets  étaient détaillés sur le célèbre réseau social (social mon cul !) « Fesse-bouc »  ; eh bien, chers auditeurs, ledit tribunal avait validé le licenciement… eh oui, car Fesse-bouc n’est pas réputé de l’ordre du privé, donc il s’agissait de menaces publiques ! et toc.

Et dans les commentaires des lecteurs, je lus (passé simple, ça date de quelques semaines) à peu près ceci, à côté d’un conditionnel mal foutu, genre « si je serais… », mais passons : « … si on va sur Fesse-Bouc c’est sur Internet et sur Internet il n’y a pas de privacité. »

Ciel !… privacité… du rosbif pur jus à la sauce gauloise, la « privacy » britannique  francisée vite fait à la serpe. Rayez-moi ça, c’est nul, privacité.

Bon, certes, c’est nul, mais que faut-il dire, ou écrire ?

Privacy, c’est à la fois la sphère privée et l’intimité, voire la confidentialité. On tire les rideaux le soir pour préserver son intimité. Les conversations téléphoniques sont du domaine de la sphère privée (de l’intimité).

En fait, c’est bien de sphère privée qu’il s’agit. Pourquoi une sphère, d’ailleurs ? un cube, un parallélépidède, une pyramide, une ove, un cylindre… privé, ça marcherait aussi. On rejoint ainsi la topologie chère aux matheux : c’est une enveloppe, un domaine privé, voilà tout. Avec Fesse-bouc, point de domaine privé !

Mais les Rosbifs le disent en UN mot !! pourquoi pas nous ?  eh bien, tenez, si vous voulez absolument UN mot, eh  bien je ne sais pas faire. Confidentialité, non, et sûrement pas intimité ! – évidemment on a le « domaine privé« , impeccable, mais je vous propose le « quant-à-soi » : c’est lyonnais, comme la cervelle de canut et les godiveaux, et ça fait TROIS mots. « Sur Internet, il n’y a pas de quant-à-soi« . Trois mots, et alors ?  je vais vous dire, ou plutôt vous l’écrire : les cossards et les saboteurs de langue qui cherchent à tout exprimer en UN mot, j’en ai justement un, cambronnien, à leur disposition.

Tibert

Des informations sur la désinformation

On le sait, les temps monétaires sont rudes pour les pays européens membres de la zone Euro. Irlande, Portugal, quoi encore ?? bref c’est un peu dur… les braves gens de ces pays vont devoir se serrer la ceinture pour que ces imbéciles de banquiers, qui encore une fois se sont montré cupides et nuls, puissent reprendre espoir dans leurs faramineuses primes.

Mais il y en a qui « aident » – si l’on peut dire – à susciter la panique, à faire mousser, à grossir le trait, quitte à raconter de gros mensonges : la presse, et surtout, qui l’eût cru, la presse anglo-saxonne, par exemple le « FT », le célèbre Financial Times !! bizarre, non ? pourquoi donc ? qu’ont-ils contre la zone Euro, les anglo-machins ?

Et tiens,pour une fois, c’est un article de Libé qui nous balance ça : le mensonge et la rumeur comme arme de guerre contre l’Euro. Et il y aurait même des relais chez les Latins, si si…

Tibert

C'est écrit dessus !

Une enseignante débutante, chrétienne convertie à l’Islam, se voit virer de l’Educ’ Nat’ pour cause de port du voile islamique en classe. Normal, me direz-vous : pas de signe extérieur religieux « ostentatoire » en classe ! ça vaut pour toutes les religions, les profs comme les élèves – je dirais même encore plus pour les profs, chargés de faire passer les messages de la République.

On dénombre à ce jour, à la seconde où je vous cause,  789 réactions à cette information, pas une de moins. C’est dire si ça fait jaser dans les chaumières ! Et, tenez, je vous gâte ce soir, en voici une, de réaction – un extrait, du moins, corrigé des variations orthographiques :

« J’entends toujours dire ou je lis que les intégristes musulmans ne sont qu’une petite minorité et que la grande majorité des musulmans vivant en France n’ont qu’un désir, c’est de vivre en paix avec leurs voisins d’autres confessions.(…) Qu’attend cette « majorité silencieuse » pour descendre dans la rue (une pratique bien française) et proclamer haut et fort son refus de l’intégrisme musulman ?! »
Ah mais voilà, je vous attendais là ! admettons que la majorité silencieuse « proclame haut et fort etc etc… », admettons. Vous réalisez ? elle ne serait plus silencieuse, la majorité silencieuse !  c’est la cata ! le boulot d’une majorité silencieuse, c’est, – 1) d’être majoritaire (facile, suffit d’être les plus nombreux) ; 2) de la fermer !  ce qui l’empêche ipso facto de s’exprimer.

C’est clair, la majorité silencieuse, est silencieuse, comme la capote, anglaise,  ou Réaumur, Sébastopol : c’est étudié pour.

Tibert

Et voilà pourquoi votre fille est muette

Dans une dépêche journalistique pourtant fort sérieuse (dépêche journalière du Monde) je lis ça… :

« la discrimination religieuse en France a pour résultat que le revenu moyen des immigrés musulmans est de 15 % inférieur à celui de ceux de religion chrétienne, selon une étude américano-française publiée lundi et menée auprès d’immigrés sénégalais de seconde génération« .

… (?) (mouches au plafond… (bzzzzzzz…) la discrimination religieuse… la discrimination religieuse ! la discrimination religieuse : on donne plus d’argent aux chrétiens sénégalais qu’aux musulmans de la même eau ? où ça ? où faut-il s’inscrire pour faire la queue ?

C’est assez dingue, en quelque sorte. Faisons un parallèle : on est en train de nous expliquer que la discrimination culturelle chez les habitants de Romorantin fait que les diplômés Bac+5 ont des revenus supérieurs à ceux des titulaires du seul Certificat d’Etudes.

Souhaitons que le gouvernement mette rapidement fin à cette insupportable injustice.

Tibert

Vrooooooooar, brrrroooooouuuum, le retour

Je découvre dans un article assez circonstancié et bizarrement plutôt bien écrit – il s’agit de nouvelles dispositions réglementaires concernant les 2 roues – que, je cite :

« à compter du 1er janvier 2011, le conducteur d’un cyclomoteur débridé devra payer 135 euros. Selon une étude de sociétés d’assurance (…) 50 % des cyclomoteurs accidentés sont débridés. Les vendeurs de cyclomoteurs sont passibles depuis le 1er janvier 2006 de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende en cas de débridage d’un cyclomoteur. »

Bon, ça ! enfin les « mouches à merde » qui vrombissent dans les rues de nos villes, pots d’échappement en folie qui déchirent le silence et détruisent les tympans, jeunes avec casque sous le bras qui naviguent sur leur BB-102 customisé aux alentours de 75-80 km/h vont se voir verbaliser, ou du moins, acceptons-en l’augure !!  On n’en pouvait plus de ces agressions sonores et de cette impunité (*).

On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi les assureurs couvrent les propriétaires d’engins débridés ? débridé => pas assuré ! c’est logique, non ? je me trompe, là ?

Et puis on constate que les vendeurs de cyclomoteurs sont, depuis bientôt 5 ans, dûment prévenus de ce qu’ils encourent – 2 ans de tôle, mazette ! – s’ils vendent leurs pots infernaux et illégaux aux débrideurs fous et voués à la surdité. Vous comme moi devrions pouvoir citer des dizaines de ces commerçants condamnés pour ces faits : si 50 % des cyclomoteurs accidentés sont débridés, ils ne se sont pas débridés tout seuls. On admire ici l’efficacité et le respect de La Loi.

Enfin, cerise sur le gâteau, je re-cite :  » Le code de la route limite la vitesse des cyclomoteurs à 45 kilomètres/heure mais le débridage – qui est illégal – permet d’atteindre des vitesses beaucoup plus élevées. »

Vous voyez cette formulation ? « mais le débridage – qui est illégal – permet gnagnagna… »  : incidemment, notez bien, entre tirets, vous remarquerez, on vous le précise, le débridage est illégal. Illégal : pas interdit.

Tibert

(*) non, je blague, là, ça va continuer comme avant,  on est en France, zut quoi.

(**) J’ai comme l’intuition que les mob’s débridées sont plus que les autres impliquées dans les accidents.

Clients usagés

On l’annonce dans les rubriques économiques : le chiffre d’affaires d’EDF a augmenté de 9,5 %. Réjouissons nous : cela fait +9,5 % pour les caisses du Comité d’Entreprise d’EDF, dont la CGT tient très rigoureusement les cordons, vous pensez bien (*).

Remarquons que n’importe quel pékin moyen ferait aussi bien, sachant que la clientèle est captive et les tarifs fixés par décret. Même moi, peu commerçant, vous vous en doutez, si vous êtes forcé de vous fournir chez moi et qu’un flingue dans le dos vous dicte les prix, je pourrais le faire ! c’est dire.

Mais mon propos n’est pas là, je me doute bien que notre glorieuse EDF, ce phare dans la nuit, etc etc… non, je lis cette réaction d’un lecteur : « La gestion privée des services publics est une calamité pour les « usagers » devenus des « clients » constamment maltraités qu’il s’agisse des compagnies des eaux , d’autoroutes, de gaz d’électricité. » Ceci m’interpelle quelque part, c’est-à-dire au niveau du vécu !

Car disons-le, le distinguo client / usager est une vieille lune ! on vous raconte des histoires à la gomme, du style « usager : parce qu’on est utilisateur d’infrastructures destinées à l’ensemble de la population ». « Le billet de train vous donne un droit d’utiliser les services et infrastructures de la SNCF », etc etc. Certes, et il me donne aussi le droit de voyager !! j’achète une prestation : un voyage. Je suis un client. Et dans les adages anglo-saxons, il est dit : « le client est roi ! » ; « customer before profit » (tu parles !).

Tenez : je vends des godasses, à l’enseigne « Le pied c’est ici » sur le marché de Noeud-les-Ormes. J’ai un éventaire pliant, avec un vélum pour la pluie et le soleil, des tréteaux, une sono badaboum badaboum, etc.

– C’est destiné à l’ensemble de la population, je veux ! venez tous acheter chez moi.

– je vous autorise à utiliser mes infrastructures (éventaire, vélum…) et à écouter ma « musique », si l’on peut dire.

– Je vous vends un service : la fourniture de chaussures à votre pied (ou aux deux, si vous y tenez).

– Vous êtes donc mes usagers !! du coup, droit de grève, service public, comité d’entreprise, avantages acquis, retraite à 35 ans… tiens, je sens que je vais faire bientôt une manif’, pour m’échauffer.

Tibert

(*) « Avantages acquis », qu’ils disaient.

Esperanto ou tard

On le sait, la langue internationale, c’est de facto le Rosbif – la langue des aéroports, « passengers are requested… », des commandes de petits-déjs, des double-bedrooms, du bizness… pas celle du coeur !! – très mauvais choix, tant pis si nous autres latins avons un mal de chien avec les inarticulations des Grands-Bretons, avec ces phonèmes en yaourt machouillé inexploitables comme W, R, WR et j’en passe.

Ce qu’on sait aussi, c’est que le parlement européen se ruine – nous ruine – avec des armées de traducteurs puisqu’il faut que chaque pays membre puisse écouter dans sa langue les blablas de chacun des autres : le député grec doit pouvoir suivre en grec une intervention d’un orateur danois en danois, etc. Redoutable combinatoire ; redoutable et coûteuse !  environ 25 langues, soit 300 combinaisons.

D’aucuns ont évidemment proposé de passer par un « pivot » : je te traduis du danois vers la langue-pivot (l’anglais, of course !) puis de l’anglais vers le grec. Beaucoup moins coûteux, bien qu’il faille faire bosser en tandem 2 traducteurs : 24 suffisent, et hop, 276 interprètes chez Popaul-Emploi. Le hic, c’est que dans ce double passage à la moulinette, on peut craindre à juste titre les approximations, les erreurs de traduction, bref la qualité va y perdre, face à un vrai traducteur totalement bilingue Letton-Slovène. Certes !

Ah si l’Esperanto avait percé, si l’Europe intelligente et novatrice s’était fait une cible de généraliser ce langage universel, évidemment ça le ferait ! même plus besoin de langue pivot !! des cours obligatoires d’Esperanto dès la Maternelle, plus la langue maternelle de chez Maternel, et ça suffirait. Et toujours 24 traducteurs, mais comme l’Esperanto est simple, rationnel, direct, sans bizarreries ni accents circonflexes, on pourrait tout faire dans cette langue, aéroports bizness et double-bedrooms, et re-hop, 24 interprètes de plus chez Popaul, et plein d’économies.

Des qui feraient la gueule, évidemment, ce seraient les Rosbifs et Irlandais, les seuls flemmards bénéficiaires de la connaissance innée de LA langue qui va bien pour commander un double cheeseburger. On ne trouvera donc  pas un seul Anglais pour promouvoir l’Esperanto, ça c’est sûr !! Pas plus que pour promouvoir l »Europe (*), d’ailleurs.

Bon, mais pourquoi je vous raconte ça ? parce que ! parce que, dans le Monde de ce soir (**), « Le brevet européen bute sur le problème linguistique« , on vous apprend qu’un brevet mal déposé en Europe coûte actuellement 20.000 euros, dont 14.000 rien que pour la traduction ; alors qu’aux States, ça revient à 1.850 euros, évidemment, trop facile, c’est juste écrit en Rosbif. Et pourquoi bute-t-on sur le problème linguistique ?  parce que les Espagnols et les Italiens font la gueule, vu que la proposition de simplification des dépôts de brevets ne retient que 3 langues, Anglais-Français-Allemand. Moi je serais Italien, évidemment que je me braquerais contre ce projet qui ignore ma sublime langue, si chantante, et tant pis si ça coûte un max.

Mais si j’étais Italien et qu’on valide les brevets européens en Esperanto et rien qu’en Esperanto et basta cosi, bien évidemment que j’opinerais du bonnet, que je serais pour !! en voilà une idée qu’elle serait bonne ! mais les Anglais vont voter contre, ah zut.

Zut, les Anglais… encore eux… mais quand même, une vigoureuse promotion de l’Esperanto, ce serait une bonne idée pour l’Europe, non ?

Tibert

(*) encore un exemple de mauvaise traduction, tiens : « promouvoir l’Europe » –  ça ne veut pas dire « élargir », ça veut dire « faire avancer ». Avancer, pas élargir. Ignares, avec ça !

(**) Désolé, je m’aperçois que c’est un article ouvert aux seuls abonnés. Mais je vous en fais ici une traduction simultanée assez fidèle.

Hamon grand regret…

L’affaire Jean-Paul Guerlain « Pour une fois, j’ai travaillé comme un nègre etc etc… » continue à mousser, défrayer la chronique chroniqueuse, faire des vagues ( des vagues entrefilets dans les medias). On n’en a pas fini avec le fait suivant :

Un type ex-salarié d’une boîte balance à la télé une phrase insultante envers une certaine catégorie ethnique de la population : forcément plein de gens l’entendent, on s’en indigne ( à juste titre),  il fait des excuses, on fait alors le siège de la boîte où a travaillé ce type – comme si Carrefour était responsable des blagues racistes d’une caissière – et on appelle à boycotter les produits de cette boîte, et on exige que ladite société fasse des excuses, ce qu’elle fait, mais évidemment sans se sentir concernée, donc ça n’est pas assez bien comme excuses, et puis ça ne suffit pas, la France entière n’est pas assez consciente de la chose, et il faut faire un communiqué solennel comme quoi c’est scandaleux.

La France entière, et donc le PS ! PS qui, du fait que monsieur Guerlain Jean-Paul n’est pas membre de l’UMP, regarde cette affaire de loin. Si ç’avait été un FN-iste, un UMP-iste, alors bien évidemment le PS serait monté au créneau, et comment, et violemment ! mais là c’est monsieur Dugenou, illustre inconnu non officiellement labellisé à droite, le PS s’en bat les testicules.

Grossière erreur !   Monsieur Hamon, ineffable porte-parole du PS, qui passait par là, devant la société Guerlain (*) se fait apostropher par les manifestants qui font le siège de la boîte : et pourquoi le PS ne dit-il rien là-dessus, et Ségolène, et Martine, et Strauss-Kahn – ah non, celui-là il est à New-York – bref : que fait le PS ? qu’attend-il pour stigmatiser vigoureusement monsieur Dugenou, son ex-employeur, le racisme, la France qui ne fait pas assez amende honorable, etc.

On l’a compris : face à certains propos racistes ou insultants, il existe des ripostes différentes selon le cas : si « koufar », « blanchet », « sale çéfran », « nique ta mère », passent facilement, glissent sans provoquer de rides à la surface, d’autres mots requièrent que l’Etat-major du PS, au grand complet, fasse une déclaration solennelle.

Français, à vos cahiers de condoléances ! monsieur Dugenou a dit une connerie.

Tibert

(*) Ce parfumeur, nonobstant sa détestable politique commerciale sur la place de Paris, fabrique des « jus »  remarquables ;  j’aime beaucoup « Habit rouge », et je continuerai à en user, car la société Guerlain n’a jamais proféré de remarques racistes.

Croassez et multipliez

Ce titre, c’est un couple d’impératifs, vous avez remarqué ? Un couple, ça peut faire des petits, se multiplier, en somme. C’est de la pure parole biblique que je vous cite là en à-peu-près, que je vous reproduis légèrement déformée : c’est paraît-il Dieu lui-même qui le disait –  et celui dont auquel je vous cause c’est celui de la Genèse, le Biblique, donc pas du pipi de chat de Dieu à la petite semaine.

Bon, c’est pas tout ça, où veux-je en venir avec mon accroche ? Pourquoi « croasser » ? parce que ça m’énerve, je lis ça tout le temps dans les canards, sur les ondes – je lis sur les ondes, si si – bref les medias nous croassent à satiété des annonces du genre « les actions blablabla se multiplient« , « les réactions à gnagnagna se multiplient » etc etc.

La dernière, celle qui a fait déborder le vase de Soissons – le Mooonde ! lui-même et pourtant l’ombre de lui-même, méconnaissable depuis qu’il a été victime d’une attaque pernicieuse de prurit antisarkozien aïgu : je cite, « Les attaques au boycott des produits Guerlain se multiplient« . Et de nous faire une liste de 5 (cinq) appels à boycotter, vous vérifierez.  Vous je sais pas, mais moi, modeste ex-potache en maths, j’en déduis que si 5 est le résultat d’une multiplication, c’est 5 fois 1 ou 1 fois 5 : soit 5, point-barre. Cinq se multiplie tout seul, et ça c’est assez stérile – et en plus ça rend sourd. Donc, les trucs « qui se multiplient », hein, allez-y un peu plus doucement sur la métaphore !

Personnellement, je trouve que boycotter Guerlain parce que l’un de ses anciens « nez » a fait une remarque « humoristique » stupide, c’est comme de vouloir punir le genre humain parce que cette conne d’Eve, la girl-friend d’Adam, là, a voulu bouffer une pomme : nous on y est pour rien, on a rien demandé, pas plus que la maison LVMH n’est responsable des blagues vaseuses d’un de ses ex-renifleurs.

Mais non, c’est le grand ramdam anti-Guerlain, et tenez, lisez les citations que fait le Monde de monsieur Lozès, le président du CRAN, l’une de ces structures associatives qui appelle à boycotter la maison Guerlain. Dans un raccourci saisissant de ce qui doit représenter la « bonne » conduite, il vitupère la parole déplacée de monsieur Guerlain et le silence de LVMH, et avec lui celui de la société française !! en somme, on nous somme de nous exprimer, mais dans le bon sens, à sens unique, le sens des USA, d’ailleurs : « Je veux que la France se rende compte de son retard par rapport aux Américains alors qu’elle était en avance ».

Admettons-le, le Politically Correct a tout envahi aux USA, et y a carrément changé les modes d’expression. Il est des mots qui, littéralement, ont été rayés du dico : l’histoire, l’humour (bon ou mauvais), les expressions populaires et les racines linguistiques devront faire sans. Mais je ne pense pas qu’il faille, sur ce point, cavaler derrière la bien-parlance (*) états-unienne pour rattraper notre retard en ce domaine.

Tibert

(*) La bien-pensance est hautement recommandable, certes, mais hélas on ne sait pas encore censurer la mauvaise pensée (« combien de fois, mon fils ? ») et susciter la bonne. En attendant cette avancée significative, le Politiquement Correct doit se contenter d’inculquer la bonne façon de s’exprimer.