Si-len-ceuuu !

L’acteur Olivier Martinez (dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce jour) ayant fait condamner un blog pour atteinte à sa vie privée, les internautes-bloggeurs se lamentent. C’est la porte ouverte à toutes les censures, le baillon en vue. Ne plus rien dire qui puisse relever de l’immixion dans les vies privées.

Beau temps, n’est-il pas ? Un peu frais… espérons qu’il ne pleuvra pas.

Pas juste

Il est des gens qui habitent à Vif, Ars, Vue, ou Buc. Il en est d’autres qui habitent à Sainte-Geneviève-des-bois, ou Chaillé-sous-les-ormeaux, Les Authieux-sur-le-port-saint-Ouen, La Chapelle-en-Valgaudemar…

Il y a des habitants au 1, rue Vis, et d’autres à la Résidence des Oiseaux, Bâtiment C, Escalier III, 245 ter, boulevard des Pas Enchantés.

Il est des messieurs Plé, You, Bon ; et des mademoiselle Du Plessis de Trévoux de la Roubinière.

Des Luc et des Antoine-Dominique ; Lia et Paulette-Alexandra.

Et ça donne des inégalités insupportables en matière d’adresse !

Les unes sobres, brèves, percutantes :

M. Luc Bon / 1 , Rue Foch / 78530 Buc

Les autres interminables, barbantes, qu’on se lasse de lire avant la fin :

Mademoiselle Paulette-Alexandra du Plessis de Trevoux de la Roubinière / Résidence des Oiseaux – Bâtiment C – Escalier 3 – 245 ter, Boulevard des Pas Enchantés / 05800 La Chapelle en Valgaudemar.

Vous trouvez ça normal, vous ? Il y en a qui doivent commencer la rédaction de l’adresse en haut de l’enveloppe, juste sous le timbre ! Carrément la page d’écriture.

Mais il est en longueur de libellé d’adresse comme en toute chose une justice : par un phénomène curieux, les « grands » de ce monde trouvent plus chic de faire laconique, bref, court, elliptique, dépouillé : les immatriculations de voitures du genre « 11 NPP 75 », par exemple. Et de même pour les adresses, il est bien vu de faire peu : « 3, Av. Niel » est bien, pas top top, mais bien. Tandis que les « petits » se voient loger dans des ensembles, sous-ensembles, sous-sous-ensembles, et encore il y a la cage d’escalier !

Ainsi ça s’équilibre :

Monsieur Roger Gros / Résidence des Oiseaux – Bâtiment C – Escalier 3 – 245 ter, Boulevard des Pas Enchantés Du Tout/ 92250 La Garenne-Colombes

… et en face :

Mademoiselle Charlotte-Alexandra du Plessis de Trevoux de la Roubinière / 5, Av. Foch / 75016 Paris

Faire-part de naissance

« Le Béarnais n’est pas bling-bling » énonce M. François Baillerou au cours d’une interview avec l’écrivain Frédéric Beigbeder.

Et la guerre des bling-bling, vous connaissez ? voyez ceci.

Teuf-teuf, gnangnan, pouic-pouic, plan-plan, bébé, nana, coucou, papa, lolo, tété, titi, pépé, caca, bang-bang, mémé, baba, cucul, pipi, tata, bibi, blabla, bobo, néné, kiki. Bling-bling.

Un bobo bling-bling, des nénés gnangnan.

La nouveauté avec bling-bling, c’est qu’apparemment on peut le conjuguer. Nous bling-blinguâmes…

Au fait, qu’apporte de nouveau ce nouveau-né à notre belle collection de borborygmes ? « clinquant et nouveau-riche« . Bienvenue sur cette Terre, Clinquant et Nouveau-Riche, tu es né avec une cuiller d ‘argent dans la bouche.

Métonymies

Ca se dit couramment, hein, ce genre de truc ? « Achete-donc du pain, si la boulangère est ouverte ».

Bon, on sait bien que ce n’est pas de l’ouverture de la boulangère qu’il est question, mais de sa boutique. Métonymie, métonymie, ah la la !! Quant à la boulangère, qu’elle soit ouverte relève de sa vie privée.

Maintenant, si le boulanger est avec sa boutique ouverte…

Casse-toi, casse-toi, pauvre Oscar !

Il est de ces tartes à la crème meringuées, de ces pièces montées ruisselantes de crème patissière et de caramel que, malgré toutes vos préventions, vos réticences, votre conscience d’agir en gogo, vous ne pouvez vous empêcher de goûter, ne serait-ce que des yeux. Ainsi des Césars et Oscars – Molières, Victoires etc… – lointains cousins un peu ridicules, vieillots, pitoyables mais attendrissants.

D’abord il y a « nominé » !! ah, nominé… stupide, moche et vaguement porno. J’ai glosé en son temps sur le terme, n’y revenons pas, ce serait lourd. Et puis les bons mots de Monsieur Loyal, les larmes de ces dames, les « Je remercie l’équipe technique, sans qui… », « Je dédie cet Oscar (ce César, ce Molière…) à untel, sans qui… ». Bref, ces embrassades de toute la profession, du sérail, des Happy Few – mecs fringués en tristes pingouins obligatoires, nanas en tout ce qu’on voudra, waaaouw, quel décolleté, pourvu qu’on les remarque – sont revenues, telles les cigognes en Alsace, et on nous en tartine plein les pages Web.

Disons-le tout net : qu’une actrice française, 50 ans environ après Simone Signoret pour un opus obscur et vite oublié, ait obtenu un Oscar de premier plan, on s’en bat l’oeil joyeusement. Soyons clairs : à l’aune de la qualité des productions cinématographiques états-uniennes, ne pas être primé relève du normal, voire du souhaitable ! Je ne sais plus quel homme illustre déclarait : « Quand mes adversaires applaudissent, je me demande quelle connerie j’ai bien pu dire. » Eh bien, grosso modo c’est ça… ne sont pas en cause les compétences professionnelles des industriels du cinéma amerloque ; non, ils sont absolument excellents, très pros, etc. C’est justement que ce sont des industriels, là où l’art (le 7ème, dit-on) exigerait une autre approche.

Bref, ça aidera les producteurs de « La môme » à rentrer dans leurs sous, c’est toujours ça de gagné.

Mais vous attendiez peut-être de ma part un commentaire sur « casse-toi, casse-toi, pauvre con » ? Vous allez être déçus.

Un, c’est indigne d’un Président de s’exprimer comme ça, cet homme qui est supposé incarner blablabla…

Deux, le type qui d’emblée le tutoie et lui balance une insulte est d’une grossièreté inacceptable ; un doigt d’honneur n’eût pas été plus ignoble.

Trois, un homme bassement insulté qui réplique, c’est humain, normal. Notre Président a la réplique verte et facile ? eh bien ça change des cadavres grisâtres que nous avons pu connaître auparavant.

Quatre, j’admire la manière dont la réplique est partie, calme, souriante, lisse : quasi un aparté dans la foule.

Cinq, il y avait bien évidemment les Grandes Zoreilles de la presse pour faire monter la mayo. Eh bien, elle est réussie, la mayo. Vous êtes contents, ça mousse bien ?

Un peu plus circonspect, le circonflexe !

Tintin sur la côtePour détendre l’ambiance : cet entrefilet mignon de VSD, canard que je ne lis point mais qui est arrivé au bout d’une série de navigations hyper-textuelles plus ou moins hasardeuses : il s’agit d’une gouache originale de « Tintin en Amérique », que je me paierais bien, d’ailleurs, mais à ce prix… mais bref, là n’est pas notre propos. Ces blaireaux ayant cuisiné la page Web pour qu’on ne puisse en recopier le texte, je me fais moine copiste : « … prix exceptionnel de 300.000 euros. C’est la première fois qu’un dessin d’Hergé est mis aux enchères à ce prix. C’est même la première fois qu’un original de BD atteint cette côte« .

Je vous laisse imaginer, quand l’original atteignit cette côte : était-ce la côte d’Emeraude ou la côte de la gare ? à moins que plus prosaïquement ce ne soit la côte de boeuf que Tintin se bâfre sur ladite gouache : Milou, c’est un nonos.

Moralité : côte cote, ma poule, ce n’est pas pareil…

And the bread winner is…

Un superbe article du « Monde » de chez nous, façon « Une tranche de vie » bien saignante, nous raconte les soucis de fric au quotidien, d’une famille « médiane » qui engrange autour de 3.100 euros par mois.

Madame a un boulot d’appoint, et c’est Monsieur qui assure la matérielle, comme on dit. Je cite : « Car Bénédicte B. considère que le premier emploi du ménage, celui du « bread-winner« , comme disent les sociologues, est celui de son mari. »

Comme disent les sociologues ? sociologues qui parlent un Anglais de m… ! Bread-winner, c’est l'(heureux) gagnant du pain à la loterie. Le vainqueur du pain, en somme. Gagner son pain, c’est « earn one’s daily bread« . « Bread-earner« , à la rigueur… mais les Rosbifs ne mangent pratiquement pas de pain.

De toutes façons, je ne vois pas pourquoi les sociologues français ont besoin de jargonner aussi lamentablement en Rosbif, à propos de boulot principal et de boulot d’appoint. Par ailleurs ces sociologues sont fort mal renseignés, la part de l’alimentation dans le budget des ménages étant en moyenne de l’ordre de 14 % ! S’agissant des postes budgétaires principaux des ménages, le logement vient largement avant le pain.

Bref : des mots creux et mal-t-à propos. La distinguée bread-winneuse qui a commis cet article a sans doute voulu faire chicos ?

Sociologues… bread winner… n’importe quoi !

Manque cruelle

Du foot sur mon blog ? eh oui. Pas souvent, hein ? ça vous chagrine ? allez, un peu de foot, à faible dose… ! Pour saluer comme il se doit la victoire de l’équipe espagnole de football, précisément, sur l’équipe de France (résultat : 1-0) : 11 types en culottes courtes ont fait légèrement mieux que 11 autres, pas de quoi se couvrir la tête de cendres, ce n’est pas la Berezina, du moment que ces 22 types et les arbitres se sont bien amusés. Et les Espagnols sont contents ! Je suis content pour eux.

Juste pour saluer aussi le commentaire du Figarôt de ce matin à ce sujet – à côté d’une photo de notre grandissime sélectionneur national pour ce sport, M. Domenech, qui tire la tronche, allez savoir pourquoi… : « Grâce à un but de Capdevila en fin de match, l’Espagne est venue à bout d’une France solide mais en manque cruelle (sic) d’imagination et de réalisme ».

Voilà, c’est ça, c’est une équipe de France à la manque, quoi ! Va, cruelle ! Plus jamais le foot.

Cruelle, également, le réveil d’un rêve où les taxis devenaient nombreux, pratiques et moins chers, bref abordables, utilisables par tout un chacun. La dure réalité, c’est que les taxis sont contents comme ça avec la rareté, des tarifs élitistes et leur clientèle actuelle, à base de Roissy-Paris, de gens vraiment aisés, d’hommes d’affaires (qui se font rembourser leurs frais) et de touristes qui ignorent quelle ligne de bus prendre. Donc s’ils sont contents comme ça, pourquoi les Français réclameraient-ils des améliorations, hein ? les taxis sont faits pour faire vivre les taxis, par pour véhiculer commodément les gens. Et bravo à notre gouvernement, qui a subtilement joué le coup, et avec détermination.

Jusqu'au cou !

Ce billet n’est qu’un simple emballage-cadeau sur un objet qu’on a obligeamment « forwardé » (transféré) sur ma messagerie (jolie sonorité, forwardé ! harmonieux phonèmes… ). Voici (solidement encadrée, et en italique) la teneur de cet objet, que je m’interdis de dénaturer, ce serait dommage :

————————————–

Sujet : un peu de vocabulaire
Dans le dernier Charlie hebdo, l’article « Sarkozy fait se marrer les Hongrois » nous apprend de bien belles choses sur notre petit grand-homme-que-le-monde-entier-nous-envie.
Lancés dans une grande enquête d’investigation, les journalistes de ce prestigieux hebdo sont allés voir les ressortissants hongrois vivant dans notre beau pays afin de trouver la réponse à cette épineuse question : que signifie « Sarkozy », notre héros étant, comme chacun sait, d’origine magyare.
On apprend d’abord que son nom se prononce « char-köz-y » en hongrois et signifie littéralement « un lieu entouré de boue ». Il proviendrait de la ville hongroise de Sarköze, bâtie effectivement sur des marécages, le « y » final indiquant une origine noble (son nom complet est en fait Sarkozy (de) Nagy-Bocsa.
Mais ce qui fait le plus marrer les Hongrois interrogés, c’est la prononciation de son nom à la française : « Sar-koz-y ». En effet, le phonème « Sar » signifie « merde » en hongrois (qui s’écrit en fait « szar »). Et l’on apprend que « Sarkozy », prononcé à la française, signifie littéralement « dans la merde » en hongrois… Véridique !
Depuis le 6 mai nous sommes donc, chers citoyens de France, « Szarközy » jusqu’au cou… et j’ai vérifié auprès d’une amie hongroise.

à bientôt,
Danielle F.
Rubrique Culture de la MAIRIE du 18ème

—————————

Ah ah ah, on se marre… au canard !

On l’a compris, c’est quelqu’un de la mairie du 18ème (18ème ?? arrondissement de Paris, probablement : siècle ça ne colle pas, étage non plus, Marseille et Lyon n’ont pas 18 arrondissements), mairie qui est à gauche, comme on dit pour faire simple (maire, Daniel Vaillant, ci-devant Ministre de l’Intérieur sous Jospin Premier), et dont une adjointe nommée Danielle F. – on la trouvera dans le trombinoscope sur le Web – a assez de temps libre, soit chez elle, soit au boulot (c’est culturel, pas vrai ?) pour commenter plaisamment et forwarder les articles de Charlie Hebdo : donc, paraît-il, « Sarkozy » est un lieu entouré de boue : elle ne croit pas si bien dire.

A lire ce prout-prout-caca-boudin digne effectivement de Charlie-Hebdo dans leurs mauvais jours – on n’est pas toujours au top, pas vrai – on se dit qu’effectivement le débat politique, nourri par de tels débatteurs et de tels arguments, est « dans la merde » jusqu’au cou. C’est la rubrique Culture de la Mairie du 18ème, sur fumier.

Le postier fume-t-il ?

On nous apprend qu’une figure lyonnaise, co-patron d’un cani (un bistrot, bande d’ignares de non-Lyonnais) nommé le « 203 » – 9 rue Du Garet – dont la devise pourrait être « contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre« , a été verbalisé pour résistance à la Loi anti-tabac. Il avait depuis assez longtemps annoncé qu’il ne se soumettrait pas… ceci étant, nous découvrons qu’en d’autres temps il avait défrayé la chronique au bas de la Croix-Rousse, ouvrant un rade – 23 rue de l’Arbre sec – nommé le « 100 tabac » afin d’y instituer une enclave non-fumeurs ; épinglé tous les points d’eau de sa ville pour gaspillage de la ressource aqueuse, et accessoirement fait de la politique, puisqu’ayant été déclaré inéligible pour un an.

En voilà au moins un qui gigote dans les filets de la Société !

A ce propos, un courrier des lecteurs du Figarôt (voir les réactions des lecteurs à l’article que je cite dans mon premier lien) nous apprend ceci : « Figurez-vous que le tabac est l’un des rares moyens de ralentir la maladie d’Altzeimer! vous pouvez vérifier auprès de médecins spécialistes si vous ne me croyez pas blahblahblah… »

Waf waf, c’est une des blagues les plus éculées que je connaisse ! la chute de la blague en question est : « le tabac aide à lutter contre (…) parce que les fumeurs meurent (*) avant d’atteindre l’âge où la maladie d’Alzheimer se manifeste ».

Parlant de mort, une coquille que je ne résiste pas au plaisir de vous soumettre (**) : c’est Yahoo qui tartine sur Olivier, le Postier Trotzkyste, qui lui aussi appelle à résister, pas pour le tabac, non, mais pour les lendemains qui, les lendemains que, les lendemains cons… « D’ores et déjà, je peux vous dire que ça mort suffisamment pour qu’on soit déterminés, enthousiastes pour aller jusqu’au bout« .

Et donc, Viva la Muerte !

(*) Les fumeurs meurent, mais les fémurs m’eurent…  les faits mûrs murent… les fées murmurent…

(**) soumettre une coquille ! n’importe quoi…