Privés d'interviouve

La RUPTURE, on vous dit !

Nous avons enduré pour nos Fêtes Nationales 12 + 14 + 7 + 4 = 37 interviouves de nos grands chefs successifs (je ne compte pas De Gaulle, car lui au moins savait balancer des phrases qui avaient de la gueule). Vous y avez eu droit comme moi : fond de « garden party » (*) (ce serait plouc de dire réception au jardin ), flons-flons et groupes z’animés sur la pelouse de l’Elysée, et dans le cadre doré, luxueux, royal pour tout dire d’un salon feutré, Poivre et Duhamel par exemple servant la soupe à not’président. Style révérencieux, ronds de jambe, Versailles pas mort, on les a guillotinés en 89 mais il en reste, et il reste évidemment le décorum, ruineux pour nos finances.

Eh bien FINI tout ça, et un grand ouf. Le Petit Nicolas n’en veut plus. Il pense meilleur de « dialoguer », dit-il, avec les Français au fil des jours. Il a raison.

Restera à Poivre, Chazal, Duhamel and Co à se trouver un lot de consolation ; on pourrait les voir arpenter la pelouse de la Garden Party, tels Nelson Montfort après les épreuves d’athlétisme, et fourrer un micro comminatoire sous le pif rubicond d’un invité anonyme : « et le Beaujolais, cette année, vous en pensez quoi ?  » (**)

– (*) c’est d’ailleurs en pensant aux Garden Parties de l’Elysée qu’en 1789 on a pris la Bastille en Juillet ; pensez, si ç’avait été en plein hiver ! un grog au coin du feu.
– (**) Un interviouveur actuel ne dit jamais « qu’en pensez-vous« , mais « vous en pensez quoi ? » : bien plus élégant.

OK Corral

Il paraît que MM. J-M Ayrault, maire de Nantes, député d’un bout de Nantes (le cumul des mandats est une insulte à la démocratie, je ne le répèterai jamais assez) , président du groupe socialiste des députés, alias Buster Keaton car on ne l’a jamais vu rire, à peine sourire, et encore, et J. Lang, bien connu comme amateur de tags (mais pas sur la porte cochère de son domicile, eh oh ça c’est du vandalisme) sont en délicatesse. Ils s’engueulent, ils se tutoient mais ils s’engueulent car M. Lang a la faiblesse de tendre l’oreille à notre Président, qui lui parle d’ouverture, notamment sur un poste dans une commission chargée de moderniser nos institutions.

Pas bien du tout, ça ! lui dit M. Ayrault. Pas beau. « Il faut de la clarté » lui dit-il. De la clarté !!! c’est le moins qu’on puisse dire, s’agissant d’un PS où ça tire à hue et à dia et dans tous les sens. Bon courage M. Ayrault pour la clarté.

Pour le reste, et nonobstant ma peu de sympathie pour M. Lang, celui-ci a mille fois raison de ne pas rester crispé dans un anti-sarkozysme débile : on a besoin de toutes les bonnes volontés pour décoincer ce pays !

Beaucoup à gauche – et à droite itou – en sont encore au temps de la Guerre Froide et du tandem Kroutchev-Eisenhower : décoincez-vous, les gars, on en a marre de ces bras de fer contre-productifs façon Camillo-Peppone (*). Et, M. Ayrault, un p’tit sourire, allez, pour une fois…

(*) En fait, nombre de nos « politiques », droite/gauche confondues s’engueulent en façade pour le spectacle, mais se tapent sur le ventre et se font des bouffes en ville dès que les caméras de TF1 ont le dos tourné. Ils ont usé leurs fonds de culottes sur les mêmes bancs de l’ENA. Mais pas Mister Sarko!! ce qui explique bien des choses.

Zapotage

Conformément à ses annonces de campagne, notre Petit Nicolas fait annoncer par son ministre ad hoc (car c’est, avouons-le, un président tourbillon, il en fait vraiment beaucoup, tirant les ficelles partout, à l’opposé du Chichi morne, en retrait et pontifiant que nous avons subi) que 10.000 postes ne seront pas remplacés à l’Educ’Nat : excusez du peu, une boîte d’un million cinq-cent-mille salariés, une paille ! Aucun patron au monde ne pourrait d’ailleurs prétendre contrôler un tel mammouth, et – coup de chapeau à M. Allègre, honni des pédagos publics – il est évident qu’un volume comme ça, on le tronçonne en unités gérables, ou on va à la pêche. Mais là n’est pas mon propos !

Un, je continue à penser qu’il n’est pas nécessaire d’être fonctionnaire pour enseigner le prétérit de « can », ou le théorème de Jean de Ceva : le secteur privé le démontre tous les jours, avec des résultats en général meilleurs. Qu’il y ait là concurrence est révélateur et bien normal.

Deux, entendre le choeur des Penseurs-Uniques (LCR, PCF etc… la gôche, quoi) crier comme d’hab’ au sabotage et entonner le refrain de la « dégradation du service public » fait chaud au coeur ! S’il est un naufrage, c’est bien celui de l’Educ’Nat : elle fut excellente il il a 30 ans et plus, elle est devenue pitoyable. Et pas parce qu’on lui a scié les pattes (il y a eu plein de ministres socialistes bon teint aux manettes), mais bien parce qu’elle a proclamé et mis en pratique des monceaux de conneries, le Bac’ pour tous, l’école « lieu de vie », l’élève au centre du système, bref je résume : nous avons un enseignement public à la dérive idéologique, et qui nous sort tous les ans des fournées d’illettrés.

Personnellement, gamin, j’ai sué et pâli sur les bancs des deux types d’établissements ; le système était le même, et simple : pour apprendre, on avait des profs, qu’on craignait (si, si), on bossait, on rabachait… et on nous contraignait à bosser. Et ça fonctionnait, quel que soit l’effectif des classes. Que nos pédago fonctionnaires, dont les plus anciens ont connu cette époque, osent se remettre en cause et évaluer leurs résultats.
Je sais, c’est un billet du style « de mon temps… » ! allez, pépé, va finir ta bouillie. Et lèsse nous faire des rédaks sur le dernié clip de Diam’s, elle est tro top.

Redéploiement

Notre actualité, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (ce n’est pas de moi) ne prête guère à se marrer, donc soyons légers, ça aidera. Yahoo, qui donne parfois de bonnes infos, et d’autres, évidemment, traitent des difficultés attendues sur la réforme de la carte des tribunaux -cours d’appel, TGI… réforme qui, il est vrai, et chacun le sait, n’attaque pas de front LE problème de notre justice : des moyens, des investissements, du renfort et des picaillons !

Il est en effet archi-évident que nous sommes à la ramasse ; dossiers traités avec des retards aberrants – 3 ans pour une misérable affaire qui devrait être jugée en 6 mois maxi ; prisons débordant de partout et vétustes, donc des prisons qui ne font que du gardiennage, et fabriquent des irrécupérables… bref la Justice ne suit pas.

N’allons pas supposer que les juges, les greffiers, les avocats… soient des feignasses : comme tout un chacun ils bossent, certains plus, d’autres moins. Des hommes et des femmes normaux, quoi.

Des initiatives sont donc nécessaires.

Un de mes derniers billets traitait des retraites prématurées des conducteurs de TGV, de rames RATP, des agents EDF : la wouala la solution !! et heureusement que je suis là pour faire avancer le débat ! Et ça ne va pas nous coûter un radis, peut-être même nous faire faire des économies.

– On décrète que la retraite des SNCF EDF RATP… (j’en oublie) c’est dorénavant 60 balais, comme tout le monde, y a pas de raison, non mais ! (*)

* On prend tous ces gars-là, du moins ceux qui ne sont pas trop usés, il doit bien y en avoir, et on les envoie 6 mois en stage,

* On en fait des greffiers, des juges, des procureurs, des substituts de procureurs, des gardiens de prisons.

* On les paye à bosser, au lieu de les payer à sarcler leurs salades : tout bénèf’, pas de surcoût, et vu qu’un conducteur de TGV a une retraite supérieure à un greffier en fin de carrière, on fait même des économies !

* Ceux qui ne sont pas recyclables en intellectuels, on les forme aux techniques du bâtiment, et on leur fait construire des prisons 4 étoiles !!

* Et ça résout du même coup la crise du bâtiment, vu que ça met sur le marché des maçons en veux-tu en voilà.

Brillant, non ?

(*) en plus, c’est vrai, y a pas de raison.

Aveux et désaveux

Yahoo !! (non ce n’est pas un cri de joie) nous tartine une brève sur les récents propos de Mme Royal, et leur désaveu par le sieur Hamon, groupie de la tendance Fabius, la plus rouge de tout l’Ouest, celle avec un couteau entre les dents.

Alors, ces propos de Ségo la poitevine ? elle nous avoue tout de go que le SMIC à 1500 euros, et les 35 heures pour tous, elle n’y croyait pas, bien qu’ayant claironné ces deux propositions au cours de sa campagne.

Ca tombe bien, moi non plus je n’y croyais pas, et j’avais glosé sur le fait qu’elle était là l’otage de son parti. CQFD.

A voir a posteriori les boulets et les casseroles qu’elle a dû traîner là, il est clair qu’elle a loupé une occase de prendre courageusement l’initiative pour dépoussiérer son parti. Au diable les vieux schémas socialos façon Jouhaud, les éléphants pontifiants et rabacheurs, et les vieilles lunes rrrévolutionnaires. Elle voulait une social-démocratie moderne ? alors fallait le dire.

Ce faisant, elle était sûre de perdre les élections ? eh oui, c’est d’ailleurs ce qui est arrivé.

L'âge des cavernes

La Tribune de ce jour (abonnement gratos, merci le Service Commercial) monte en épingle cette histoire d’interdiction des organiseurs-téléphones-navigateurs-boîtes à courrier « Blackberry » aux personnels des ministères : il paraît que moult hauts fonctionnaires tirent la gueule, car ce serait contre-productif, rétrograde, c’est quoi cette parano, ouais ils nous emmerdent à l’Intérieur, passéistes, vieux croûtons…

D’abord on peut bosser sans Blackberry, même moi j’y arrivais avant de prendre ma retraite. Voir ses mèls débouler sous son nez dans un taxi, aux toilettes, en pleine réunion, au resto, bref n’importe quand et n’importe où ce n’est pas essentiel, il y a d’autres moyens d’alerter les gens si c’est vraiment utile.

Ensuite parions que tous ces braves gens ont installé des Solitaires, des Casse-briques, des crapettes sur leur Blackberry, et ce qui les emmerde, c’est que dorénavant ils ne pourront plus faire joujou avec leur organiseur, battre leur record à l’Arachnid pendant que le temps s’étire dans des réunions chiantes à souhait.

Enfin, si tous les mèls transitent par des serveurs commerciaux aux USA et en Grande-Bretagne, effectivement il y a du souci à se faire quant à la confidentialité des informations !!! Il est donc parfaitement judicieux de proscrire ces bestioles, au reste fort coûteuses.

Restera aux espions américains pour nous percer à jour, la bonne vieille méthode des confidences sur l’oreiller ; la massive féminisation des personnels politiques chez nous va donner l’occasion aux mâles agents amerlocs de déployer toute leur séduction, et c’est tout de même plus jouissif qu’un organiseur qui couine en pleine réunion.

Groupuscules

Le Monde de ce souér nous apprend que le PCF, qui n’a pas atteint l’effectif fatidique de 20 élus aux Législatives pour pouvoir constituer un « Groupe parlementaire », demande qu’on descende la barre à 15. Comme ça, il l’aurait, son groupe, avec les sous et les prérogatives qui vont avec.

Si j’étais le MoDem, je demanderais un effectif encore plus restreint ! faut pas déconner : d’abord le Modem est, avec ses 4 pelés, nettement plus représentatif de la population française que le PCF avec 18 ; voir les statistiques des Présidentielles, 2% PCF et 18% Bayrou.
Mais plutôt que de baisser la barre, ce qui serait une faiblesse politique que ne manqueraient pas d’exploiter les opposants de tout poil, ne faudrait-il pas définir une nouvelle catégorie, pour les petits effectifs ? je propose « groupuscule parlementaire« . Dans le genre oxymoresque, ce serait pas mal.

Un de chute

Il y a encore parfois une morale en politique. Plein de petits malins passent à travers, mais enfin certains se font quand même choper, et ça fait du bien.

Tant pis si c’est Mister Juppé himself qui dérouille, battu aux Législatives à Bordeaux : je n’ai rien contre ce type intelligent oh combien, très capable, certainement, honnête probablement – mais pas en politique, car comme des tas d’autres il essaye sans vergogne de CUMULER !! Comme Ayrault de l’autre bord, comme un tas d’autres, il veut tout, maire, député, ministre, 3 casquettes, un tricorne ; et si le chapeau à 8 pointes existait il en voudrait un !!

Eh bien, un de chute, et adios le député Juppé, et le ministre itou par la même occase (*) – merde, M. Juppé, soyez ministre, maire ou député, mais choisissez UN boulot, d’accord ? Quand il y a 9 % de chômeurs, ces cumuls de fonctions, c’est obscène.

(*) Je trouve personnellement idiot de flinguer un ministre parce qu’il loupe ses législatives : voilà le cirque sarkozien dans ses aberrations. Est-ce qu’il s’est présenté aux législatives à Neuilly, le Petit Nicolas ? hein ? non, eh bien, alors pourquoi les ministres ? de toutes façons, ministre, c’est un boulot plein temps, et même avec des heures sup’.

Falcon-TGV, 1-0

De gauche à droite, nos bons maîtres ne changent pas en matière d’entourloupettes et de parades bidon, si j’en crois cet écho du JDD (également relayé par le Canard Enchaîné, le Monde…). La classe politique a toujours de ces pratiques puériles et niaiseuses : MM. Fillon et Juppé sont allés à Nancy par avion (Falcon « spécial grands chefs » pour Fillon, avion de ligne (?? à vérifier) pour Juppé), dans le but d’y rejoindre le nouveau TGV-Est inaugural, et d’y parader comme s’ils y avaient consacré tout leur temps. Débile. On n’avait pas besoin de ces guignolades pour savoir que oui, d’accord, ça va maintenant plus vite – et nettement plus cher – de Paris (comme d’hab’, Paris, toujours Paris, l’unique objet de leur sollicitude) vers l’Est (*).

Mais v’là-t-y pas que le PS s’étrangle d’indignation !! quoi, inauguration mise en scène, usage d’un « jet » ministériel, aux frais du contribuable, dégueulasse, infamie, etc… moi je trouve qu’ils sont mignons nos socialos à la courte mémoire : il fut un temps – 1981, l’intronisation en grandes pompes, la rose au poing – où nous vîmes, effarés, des ministres socialistes dans le métro !!! oui messieurs-dames (**). Et puis ils en sont ressortis vite fait, visite terminée, pour ne plus y foutre les pieds, et se déplacer désormais bien au chaud à l’arrière de bagnoles à cocarde et motards, dans les « jets » du GLAM, pourvus de toutes ces délicieuses commodités qui font qu’on se sent tellement plus important.

Allons, soyons optimistes, les moeurs politiques finiront peut-être par changer, on en terminera un jour avec ces comportements d’esbrouffe et de m’as-tu-vu. Mais ça va prendre du temps.


(*) Pendant ce temps, le Massif Central peut crever la gueule ouverte.

(**) Soyons justes, un ticket de métro, c’est moins coûteux qu’un Le Mans-Nancy en Falcon.

Virgule 6

Notre Hia-ou national nous apprend (mais je le savais, nananè-re) que le gouvernement étudie une hausse de la TVA pour financer son programme de relance du dynamisme et de la productivité-poil au nez de notre beau pays.

J’ai consulté les différents taux de TVA actuels dans l’UE : nous ne sommes présentement ni les plus chers (la Suède, 25%) ni les moins chers (Le Luxembourg, 15%) et, hélas, je dois dire que oui, ça nous pend au nez, on va encore raquer, comme d’hab’ pourrait-on ajouter. Soupir…

Mais une chose me chiffonne, me turlupine (de cheval, ajouterait Boby L.) et me laisse rêveur : pourquoi diable toujours « ,6 » ?? hein ? Nous sommes les seuls avec les Rosbifs (17,5%) à utiliser un taux non rond. Il me souvient même que maître Juppé, en son temps Premier Ministre, nous avait collé une augmentation de TVA temporaire… ,6 comme de bien entendu. Cette TVA fut initialement, lors de sa géniale invention, fixée à 18,6.

Donc nous sommes abonnés à « ,6 » comme l’arapède à son rocher ; un peu de maths nous feront du bien : 19,6/100 ça donne 196/1000 soit en simplifiant par 4, 49/250 et ça s’arrête là, car 250 n’est pas divisible par 7, ce qui est fâcheux.

Nous subissons donc une TVA de 49/250, vous le saviez ? eh non. Pas grave, ça va changer ; attendons avec confiance le prochain « ,6 » qui ne devrait pas tarder… et gageons que ce nouveau taux (ne pas confondre avec l’ex-voto) sera supérieur à 49/250. On parie ?