Econocroques

Pas de grammaire ou de syntaxe aujourd’hui : demain, promis ! (promesse de Gascon, ou de candidat à une investiture publique)

Nous l’avons vu, c’est chez moult candidats la surenchère : exemple de mon dernier billet, Ségo veut un SMIC à 1500 balles dès que possible, alors Buffet assure qu’avec elle ce sera 1500 balles tout de suite !! Donc, votez Buffet, voyez ? simple, non ?

Bon, arrêtons de rire, c’est grave, parce que les deux candidats « sérieux » (qui devraient se trouver au second tour) en sont à claquer 50 milliards au bas mot.

Or de quoi s’agit-il ? de faire des économies. Tout le monde le sait, nous vivons – et en premier, l’état – largement au dessus de nos moyens. Donc ? donc ? que fait-on normalement dans tout ménage normal ? on né.. on né… économise !! Oui ! bonne réponse.

Je voterai donc pour le candidat sérieux (au diable les groupuscules trotskystes et similaires, fauteurs / fouteurs de merde professionnels) qui aura le meilleur programme d’économies.

On pourrait commencer par économiser le Sénat, qui ne nous sert à rien (il sert tout de même de sinécure aux sénateurs !) et nous coûte la peau des fesses. C’était d’ailleurs une remarque de Mme Royal, mais elle semble l’avoir oublié.

ce faisant, on pourra transformer le palais du Luxembourg en hôtel, musée, que sais-je ? bref en centre de profits, alors qu’il n’est qu’un gouffre financier actuellement.

Voyez, des mesures d’économies.

Le plus tôt possible !

Je cite : « Le smic sera porté à 1 500 euros, le plus tôt possible dans la législature. » Signé Ségo la Royale.

Dès que je pourrai courir le 100 mètres en 8 secondes, je tenterai de devenir champion du Monde de sprint. Je compte m’entraîner dur, si si.

Bon, c’est pas avec des trucs comme ça qu’on va s’en sortir. Déjà qu’on bosse moins que tous nos voisins, qu’on finance un chômage à 9,7 % officiellement (en fait beaucoup plus), que les retraités sont de plus en plus nombreux à pomper sur les actifs, que les allocations subventions aides diverses z’et variées plombent toute l’économie, on va augmenter le SMIC ! Il faudra bien prendre ce fric quelque part ? non ?

Alors, messieurs les entrepreneurs : démerdez vous, prenez sur les marges, les salaires absolument indécents des cadres, rognez sur les investissements, pressurez les fournisseurs, payez à 90 jours fin du mois suivant, jonglez avec la trésorerie, mais démerdez vous, « le plus tôt possible dans la législature » les français seront riches. Ouais !

Pas négociable

« La démocratie, c’est la possibilité de la critique, de l’échange des arguments et de la caricature, surtout par le biais des dessins. C’est ça, la démocratie, et ça, ce n’est pas négociable« .

Citation opportune – on juge en ce moment Charlie Hebdo pour avoir reproduit des caricatures prétendument sacrilèges – de notre ministre de l’Intérieur, alias le petit Nicolas, qui commentait là cette affaire, apportant très clairement son soutien au susdit canard. Et ma foi ça fait plaisir d’entendre rappeler des principes simples, limpides, de bon sens.

Tout ça pour rappeler que la démocratie est axiomatique, qu’elle fonctionne donc comme l’axiome d’Euclide : on est obligé de l’admettre sans discuter, sinon on fout toute la géométrie classique par terre ; qu’ensuite vous débattiez de l’hypothénuse du triangle rectangle gnagnagna, libre à vous, c’est bien normal. Mais pas touche à l’axiome d’Euclide.

Donc : la démocratie protège la libre expression, le débat, la critique, les remises en cause ; mais ELLE, ne la remettez pas en cause. Et vive Euclide, car par deux points distincts du plan, il ne peut passer qu’une seule droite, à moins d’être bourré ou tordu.

Crime et châtiment

Un n-ième avatar des vieilles rengaines masochistes judéo-chrétiennes qui nous pompent l’air quotidien, brouillant toute lucidité : v’la t’y pas que M. Lang (D’jack pour les intimes) nous ressert encore la bien rassie salade des « crimes de la colonisation » en Algérie, pour soi-disant assainir le climat gnagnagna avec notre voisin du Maghreb.

Bon, est-il utile de le rappeler, il y a eu une GUERRE en Algérie, et cette guerre, dure, violente, sale comme toutes les guerres, s’est conclue par la défaite des colonisateurs – quoi qu’on puisse argumenter sur le rapport des forces sur le terrain, et même si d’un point de vue purement « militaire » c’était plus nuancé – et leur départ d’Algérie sous forme d’exode peu glorieux. Rappelons-nous la fuite des pieds-noirs par bateaux entiers.

C’était d’ailleurs l’aboutissement logique, normal, des revendications, aspirations des peuples colonisés à retrouver leur souveraineté, et on y a eu droit, comme les Anglais, les Hollandais, les Espagnols, les Portugais … bref comme tout le monde.

Donc : « ils ont gagné » ; « on a perdu ». C’était en 1962, il y a 45 ans, et basta. On peut passer à autre chose ?

ADM / AMD

Ce second meilleur attentat en Irak, hier – 135 morts environ, on en attend quelques autres car les immeubles autour du lieu de l’explosion se sont effondrés (c’était un camion piégé… d’ailleurs on ignore si le conducteur a été compté dans le bilan) montre enfin aux yeux du monde que MM. Bush, Cheyney, Wolfowitz, Rumsfeld, Perle etc … avaient raison contre toute évidence : il y a bien des Armes de Destruction Masssive en Irak ! Rustiques, certes, mais efficaces ; le temps de peaufiner la technique…

Beau résultat, fruit d’un Apport Massif de Démocratie.

Divers d'hiver

D’abord : certes je ne suis pas moi-même à l’abri d’horreurs grammaticales syntaxiques xique xique ; mais je lis en ce moment un livre d’un auteur estimable, édité chez Flammarion, reconnu par ses pairs, décédé récemment… livre au sujet mince mais éternel, dont le titre est « L’illusion comique » – non, ce n’est pas de Pierre Corneille – et je tombe, page 195, là-dessus : « C’est de toi dont il s’agit« .

Oh les amis, vous suivez ? va pour « c’est de toi qu’il s’agit », à la rigueur car moins fluide « c’est toi dont il s’agit », bon, ça passe, mais « …de toi dont… » ! A classer dans la même catégorie barbarismique (barbarismesque ? barbarismale ?) que l’inoxydable « C’est à l’amour auquel je pense » de Françoise Yéyé Hardy, qui au moins avait l’excuse d’avoir vainement cherché une rime en « ..ense » de la bonne longueur. Puis-je lui suggérer, 42 ans plus tard : « C’est à notre amour que je pense », « C’est bien l’amour auquel je pense » … peut-être n’est-il pas trop tard.

#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#-#

Mais passons à plus sérieux : d’accord José Bové candidat c’est un candidat de plus à gauche, et vraiment c’est beaucoup trop, on sent comme un parfum de rejeu d’avril 2002. C’est ridicule, mais bon, la Gauche est totalement infantile, c’est comme ça.

Ceci dit (… Boby Lapointe aurait ajouté un jeu de mots), ça me fait bien plaisir. Que les Voynet, Buffet, Besancenot, Laguiller, peut-être le fantômatique Parti des Travailleurs (peut-être existe-t-il un Parti des Gens Qui n’en Foutent Pas Une Rame), et j’en oublie, sabotent chacun dans son coin et tous ensemble les chances de la Gauche, on le voit bien, mais qu’ils soient pris à leur propre jeu débile avec ce nième larron qui monte dans le train, je trouve ça très moral, car le PCF – entre autres – a froidement violé les aspirations des « anti-libéraux » à une expression commune.

Donc bienvenue au Club, M. Bové, les autres passeront de 1,7 % à 1,2 % des votants par exemple – eh oui faut se serrer un peu !

Tout laite ?

greenpeace.jpgHier matin j’ai pu voir cette superbe photo sur le Web :

C’était Greenpeace qui nous interpellait, au moyen d’une banderole sur notre Tour Eiffel : « It’s not too late » ! Bon, je comprends le Rosbif : « Il n’est pas trop tard », mais serait-il trop tard pour s’exprimer en Français ?
Je sais, ça fait vieux con de montrer de l’affection pour sa langue maternelle ; mais jusqu’à plus ample informé nous sommes francophones : nous nous exprimons en Français. Nos « amis » anglomanes de la Paix-Verte auraient pu avoir la politesse de libeller leur calicot en deux langues : « Il n’est pas trop tard – It’s not too late » comme dans les aéroports -la langue du pays d’abord, c’est bien normal, non ?

Eh ben non.
J’appelle ça du mépris. Et si je pensais – à tort sûrement, n’est-il pas – que Paix-Verte était quelque peu téléguidé et inféodé aux américains (cf les campagnes unilatérales contre la France lors des controverses sur le nucléaire) cette banderole insultante me conforte dans mon idée.

La baballe au centre ?

Au PS on lave son linge sale, Hollande se fait remonter les bretelles par madame, le jeune Montebourg au piquet, le vieux Frêche qui broie du Noir car viré pour cause de propos pas dans la ligne … Royal de Luxe qui annonce « Je serai la présidente de la France métissée et qui se reconnaît comme telle » : si « métissé » tient lieu de programme…

De l’autre bord (eh oh, j’ai gommé les marges, pour cause évidente d’efficacité : tout ce qui est excessif étant insignifiant) ça ne va guère différemment ; le Petit Nicolas prétend toujours arbitrer et jouer le ballon en même temps, ce qui n’est pas très correct ; ses groupies « rigolos » font des blagues minables et essayent de faire mousser tout ça … pas terrible, les gars.

Bon, le Monde d’hier donnait la parole à un type qui annonçait que puisque c’était comme ça, il allait voter Bayrou ! Oui vous avez bien lu, Bayrou.

Eh bien, je ne sais pas grand-chose du programme de M. Bayrou, mais une chose au moins mérite un vigoureux assentiment : notre pays se porterait nettement mieux si au lieu de voir la Gauche au pouvoir s’empresser de détricoter tout ce qu’a fait la Droite, et inversement, on essayait de tricoter ensemble ! ça nous tiendrait plus chaud l’hiver. On doit pouvoir trouver chez nos Politiques (tous fonctionnaires, profs etc… j’y reviendrai) des gens sensés, pas haineux, pragmatiques, capables de laisser leurs Doctrines au vestiaire et d’écouter ce que leur dit le voisin.

Attention, prononçons bien « Baïerou », pas « Bèrou » : c’est un type du Sud-Ouest, putain con !

Bidochons

Il paraît qu’en chaque homme il y a un cochon qui sommeille – c’était un dicton de chrétien, maintenant avec les religions sans cochon, que dire ? – et je puis ajouter (« rajouter » en français de tous les jours, j’y consacrerai bientôt un billet) qu’en tout Français il y a un Bidochon qui sommeille.

Vous aurez noté que je n’ai rien dit concernant les Françaises, en qui le dicton ne voit sommeiller nulle truie, et si la célèbre Mme Bidochon (Raymonde) n’est pas citée ci-dessus, c’est qu’elle est clairement moins conne que son mari, bien qu’ayant ses limites.

Donc les média radiophoniques, et notamment une radio périphérique prétendument Numéro 1, ont aujourd’hui longuement tartiné sur une « bonne blague » faite par un humoriste à notre Royal(e) candidate, blague consistant à se faire passer pour un ministre canadien – vous imaginez l’accent de bûcheron québecois – et à extorquer à ladite Ségo quelques phrases imprudentes propres à dilater la rate des z’auditeurs.

Ah ah, je me marre (aux canards).

Gageons que le pitre qui a commis cette chose aura à coeur, par souci d’équilibre, de piéger téléphoniquement le petit Nicolas, par exemple en lui annonçant que sa femme le re-quitte (poilant !! on se bidonne !), ou toute autre farce propre à réjouir le bon peuple.

On est là dans la même veine que les sinistres et laborieux Guignols, experts dans le gras, le schématique et le lourdingue. De la politique pour abrutis.

Ordre juste

Tiens, cette coquetterie de notre Royal(e) candidate républicaine : « ordre juste » ! Vous ne serez pas sans vous être aperçus que cette femme cultive tout un potager d’expressions destinées à renouveler le langage politique, en d’autres termes à remplacer la langue de bois – qui a pourtant beaucoup de cercles concentriques à son tronc – par des termes plus frais, plus vrais.

Eh bien, « ordre juste » me plait. Pas à cause de Mister Arnaud M. l’impertinent qui y a goûté (à l’ordre juste), mais en soi-même : belle idée.

Car en effet (ah ah quelle horreur, « car en effet » !! – reprenons) : Car il peut y avoir le désordre, juste ou pas (ce que refuse notre candidate, et là je vous laisse un instant de réflexion pour bien comprendre que le désordre est à bannir chez S.R.), ou l’ordre ; et cet ordre peut être « un peu juste », comme une paire de chaussures (trop serré, quoi !), juste-juste (ric et rac : « un ordre ric et rac », vous voyez ça ?), juste tout court, comme on en rêve, et enfin carrément injuste.

L’ordre injuste : Pinochet, Salazar, Staline, euh… vous voyez ? bon on passe notre tour. Mais si bien évidemment il n’est pas question d’un ordre injuste, alors pourquoi avoir besoin de préciser qu’il doit être juste ? Ah ah…

Eh beh : supposez que S.R. ait dit « Montebourg, au piquet, car il faut de l’ordre ». Vous voyez tout de suite le tableau : ouais, autoritaire, tout ça, fille de militaire, etc.

Donc, juste un peu d’ordre, hein, pas trop. C’est vite lourd à digérer. Surtout dans un parti socialiste.