En principe, le jour où l’on fête le Travail (le Boulot, le Labeur, le Turbin…), pas question de travail ! absence de travail. Ce principe, décliné ailleurs, donne des scénarios intéressants, la fête des Mères sans la mère (*), notamment. Elle en a marre, la mère, qu’on la fête un jour par an, quitte à turbiner pour toute la famille les trois-cent-soixante-quatre autres jours.
Et le jour de la fête du Travail, 1) on ne travaille pas ; 2) on achète deux-trois brins de muguet – un euro le brin – à un vendeur de muguet qui, lui, travaille, et fête donc autre chose, le fric faramineux et net d’impôts qu’il va faire sur ces petites clochettes blanches et odorantes ; 3) on manifeste avec un gilet jaune fluo sur le dos pour être bien vu dans le noir, des fois que ; 4) au passage des boutiques éventrées, des devantures explosées, et si ce n’est pas déjà en train de cramer, on entre et l’on se sert en godasses, parfums, fringues, mobiles… un peu tout ce qui se présente. Hélas il a fallu payer le muguet, ce n’est pas totalement la Journée Gratuite : il n’existe pas de magasins spécialisés en muguet du Premier Mai – c’est trop saisonnier. C’est la période des « French days » (en anglais : Les Jours Français), et spécialement ce jour-là, pour les traditionnels émeutiers-casseurs, ça vaut le coup de travailler un peu tout de même. Sauf les Corses, si l’on en croit la blague débile que vous connaissez tous : ils commenceront à travailler demain.
Tibert
(*) Suggestons : nouilles au beurre, sandwich pâté-cornichons, ou bien allô Fissa-Pizza.