Permis de chasse… au retraité

On a appris avec émotion et nostalgie que France-Télécom – l’ « opérateur historique » comme ils disent, qui continue peinard à s’engraisser sur ses abonnés des zones non-dégroupées, c’est-à-dire les ploucs – va rayer de son offre le bon vieux téléphone analogique à fils. Désormais, il faudra interposer entre sa ligne et son bigophone une « box » internet, obligatoire ! C’est ainsi : quand il y aura panne de courant, ben y aura plus de téléphone (avant ça marchait quand même, ça vous épate, hein ?). Vous me direz, oui mais il y a les mobiles… certes, pour les veinards qui ont du réseau. Les autres ? les signaux de fumée, le porte-voix, le télégraphe Chappe. Ou attendre que ça revienne. Evidemment, les citadins ont depuis longtemps pris le virage, balancé leur vieux combiné gris au grenier, à la poubelle, sur le trottoir, chez un broc’ : c’est en fait une mesure pour les vieux provinciaux, ceux qui ne savent pas comment ça fonctionne. Les vieux, faut les bousculer, sinon ça n’avance pas.

Et puis les annonces budgétaires du gouvernement pour la rentrée : aaaah les annonces budgétaires. On les attendait. Bonne nouvelle : Macronibus (*), pour qui le bouseux provincial reste un indéchiffrable rébus – c’est quoi cette bête là ? – et qui pense avoir trouvé l’équation, a baissé le prix du permis de chasse. Tous chasseurs, les ploucs, c’est bien connu, ça va leur plaire, allez c’est cadeau ! En contrepartie, on va serrer un peu plus la ceinture aux anciens, 1) ils ne peuvent pas se défendre , 2) de toutes façons ils n’en ont plus pour longtemps. Donc on va augmenter les pensions de retraite, oui certes mais nettement plus mollo que nécessaire pour compenser l’inflation.

Il y a une belle ligne directrice derrière ces annonces budgétaires : tout pour favoriser le TRAVAIL. Vive le travail, les travailleurs – et les travailleuses, merci Arlette. C’est un budget à la gloire du travail, qu’on se le dise, et les ministres d’en faire des vocalises. Il est ainsi logique de saquer les retraités : ces feignasses, ils ne  ne travaillent pas.

Tibert

(*) Enfin, c’est le gouvernement, pas Macron… mais vous avez rectifié de vous-même, non ?

Préparation d’artillerie

Avant de fondre sur l’ennemi, il convient de l’arroser, de le soûler d’obus et de fracas. C’est classique… c’est ainsi qu’on voit depuis hier une campagne de journaux, relayée à plaisir par la télé, qui martèle ceci : même UN verre de pinard par jour c’est mauvais (vous remarquerez également que vieillir est désastreux pour la santé ! qu’attend le gouvernement pour interdire la vieillesse ? ). On se souvient de la campagne « un verre ça va, trois verres etc etc… » ; au fait, on n’a jamais su ce qu’il en était de deux verres, sans compter les infinités de nombres réels entre 1 et 3, tel 2,13678456398 verres…

Et là où ça montre le bout du faux-nez, c’est FR2 qui nous le sussure : étant donné les gravissimes chiffres de mortalité sur les routes – pensez, 20.000 accidents domestiques létaux, 84.000 cancers mortels chez les mâles, 65.000 chez les femmes chaque année  ! – et comme il est rarissime que quiconque soit arrêté dans sa bagnole pour un contrôle d’alcoolémie, on envisagerait, n’est-ce-pas, de baisser la limite d’alcool toléré dans le sang. De 0,5 g/litre, si on descendait à 0,2 ? hein ? voire moins ? qu’en dites-vous ? et les éminents et sages accidentologues chenus proches de l’oreille du Premier Philippe d’opiner du bonnet : ça c’est sûr ! excellente idée.

C’est ainsi, chers amis : vous étiez jusqu’en juin un bon citoyen peinard en respectant le 90 km/h sur les départementales ? vous êtes désormais un ignoble chauffard si vous dépassez le 80 ; de même, probablement jamais contrôlé à l’alcootest, ayant consommé « avec modération » un demi bien frais, vous êtes encore dans les clous, soit – enfin, vous seriez dans les clous s’il y avait des contrôles  – mais plus pour longtemps !

Tibert, 0,25 g/litre ce matin

On les a laissé partir (entrer, s’enfuir…)

Morose, je lis l’histoire des flics d’Orly qui, ayant fait mine de vouloir contrôler un « djeune » à scooter du fait d’un éclairage déficient dans l’obscurité, se retrouvent avec un cadavre. Le scooter était volé, le jeune « voulait l’essayer » – ben quoi, rien de plus naturel, suffit de le subtiliser – et n’avait pas bouclé son casque ; il a vu les keufs et a paniqué, il a voulu jouer à Starsky et Hutch sans en avoir la dextérité, il a pris une gamelle sur un trottoir, et… il est mort : casque envolé, choc mortel à la tête. « On y est pour rien, on voulait juste lui poser quelques questions ; il n’y a pas eu de course-poursuite !  » clament les policiers. Ben oui, ils sont juste arrivés au mauvais endroit au mauvais moment… la faute à pas de chance, quoi. Ils l’auraient volontiers laissé filer, le jeune ; s’ils avaient su, ils seraient aller patrouiller ailleurs, vous pensez bien. On en est là…

S’il s’était agi de plusieurs jeunes, ils « les auraient laissé filer », pas « laissés filer ». Eh oui ! ce que je souligne là, c’est que je suis tombé sur un blog un peu ancien, du mois de juin, intitulé « En Iran : on nous a laissées entrer au stade« . Minuscule victoire des femmes, mais un grand pas tout de même pour l’humanité, les femmes ont pu entrer – en famille ! rassurez-vous – au stade où se jouait un match de foot Iran-Espagne (*). Je partage la joie exprimée à cette occasion, et je formule des voeux pour que ce pays au régime arriéré et machiste se réforme rapidement ; mais je suis désolé, c’est « on nous a laissé entrer« , qu’il fallait écrire ; voir par exemple ce lien. Vous vous en foutez ? vous avez sans doute raison, c’est un tout petit débat sans enjeu, la langue française est foutue, à plus ou moins long terme. L’important, c’est qu’on les ait enfin laissé entrer. Le foot, y a pas mieux pour libérer les femmes.

Tibert

(*) C’était pendant le Mundial, et il s’agissait donc d’une diffusion sur écrans géants d’un match de « poule » qui se jouait en Russie. Ces dames étaient donc à l’abri des odeurs entêtantes et suggestives des vingt-deux footeux ahanant sur la pelouse – et vice versa.

C’est la faute à…

La faute à qui ?

D’abord cet article du Parigot (C’est le seul canard national qui au coeur de ces vacances renouvelle correctement ses infos quotidiennes, le Fig’ et Le Monde se contentant de vaguement toiletter et retoucher leurs mises en pages avec de vieux fonds de tiroirs), cet article, donc, est faux car partiel-partial : les fonctionnaires n’ont pas trois jours de carence, mais un seul – notez bien que les Socialistes au pouvoir les supposaient parfaits, coulés dans l’acier trempé, exempts de flemme ou de fragilité et ne leur imputaient donc rien de rien de carence.

Mais cette exception mise à part, la mesure gouvernementale qui prétend imputer aux entreprises une partie des frais de courte maladie pour leurs employés mal en point suit cette logique : les salariés (du privé, attention ! pas les fonctionnaires, eux sont insubmersibles !) tomberaient malades en partie du fait de leur activité professionnelle, par la faute de leur boîte, donc…  le travail ça use ! d’où la prétention de faire payer lesdites boîtes.

Belle découverte ! il aura fallu attendre pour cette avancée la fin de la deuxième décade du 21 ème siècle. Blague triste mise à part, les entreprises payent déjà très cher les cotisations salario-patronales pour l’assurance-maladie ; elles subissent tant bien que mal les effets désorganisateurs de ces absences pour causes de santés branlantes ; et voilà qu’on veut leur en remettre une louche ! je ne suis pas un dévôt du patronat, un fan du MEDEF, de la CGPME ou autres, mais il faut constater que, derrière des discours « moins d’impôt, allégeons les charges, libérons l’initiative, redonnons du pouvoir d’achat« , l’équipe Macron-Philippe continue – plus sournoisement que la bande à Pépère-Normal, et aussi efficacement – de charger la mule, à coups de taxes si ce n’est pas d’impôts ;  et la mule, c’est nous.

Tibert

Mort d’un chouette plan

L’ami me l’a dit au téléphone : « y a plein de places dans les rues aux alentours… » (normal, c’est LA période où l’on peut envisager de venir à Paris en bagnole : fin-juillet ça se vide méchamment, début août c’est farpait : la moitié des Parigots sont ailleurs, on circule comme dans un rêve, c’est très calme… et tout plein de rues sont gratuites au stationnement ! autant c’est une purge à ne même pas envisager le reste de l’année, autant début août c’est ZE bon plan pour une petite virée en bagnole à Paname.

… « … mais tout est payant« , achève mon ami au téléphone. QUOI ? c’est payant ? je fonce vérifier sur la Toile : c’est tout payant. Ah les chiens ! tenez, L’Huma, qui n’est certes pas ma tasse de thé, vous le confirme. C’est tout payant en août désormais. Pas avec le dos de la cuiller : le moins cher du moins cher dans la rue, de 9 h à 20 h, c’est soixante-dix euros par jour !! et pour ce tarif il faut changer la bagnole de place au bout de six heures (au fait, c’est septante euros pour les Belges et les Suisses). Je comptais rester trois-quatre jours sans la hantise de la place à trouver et de la prune quasi-inratable, aller lamper une mousse à la Contrescarpe, arpenter les lieux que j’ai hantés jadis. Bernique ! à ce tarif c’est de l’arnaque. Les parkings couverts sont moins chers, certes, mais en août, zut, c’était gratuit, ça ne gênait personne, toutes les places qu’on voulait, c’était chouette… eh bien on va faire une croix dessus.

Tenez, je vais vous dire : je suis triste, on m’a cassé ça, et je n’irai pas à Paris en voiture. Je n’irai pas du tout à Paris, d’ailleurs, avec la SNCF qui part en quenouille et ne sait plus faire circuler correctement ses trains. Madame Hidalgo et ses sbires ont gagné : ils ont permis une « plus grande fluidité« , « une meilleure rotation des places de stationnement« , qu’ils disaient : ils ont surtout décidé de faire encore plus de fric, et tué injustement un des rares derniers bons plans qui restaient. Ah c’est sûr l’air va être plus pur ! le stationnement largement plus fluide : je n’y serai pas.

C’est minable.

Tibert

Un soufflé cuit trop tôt, ça retombe

L’édito du Monde de ce jour n’est pas signé. X, puisqu’il faut l’appeler par son inconnue, y revendique que ça continue, qu’on souffle dans le soufflé, qu’on fasse mousser la mousse. X trouve que Macroléon n’est pas bon dans cette affaire, qu’il joue mal le coup… Normal : c’est Le Monde qui a trouvé l’amorçe, le scénario du feuilleton de l’été et débuté la montée des blancs en neige. Résumons : un des membres de l’équipe de sécurité de Macronibus a usurpé des fringues de flic et cogné sans motif apparemment valable deux manifestants – ou badauds. Au fil de ce passionnant feuilleton estival, on découvre que l’Elysée loge certains de ses collaborateurs dans des bâtiments bien situés, les paye très bien, qu’ils ont accès à la cantoche, un coupe-file,  une bagnole de service (de fonction ?), un mobile haut de gamme avec le forfait remboursé pour frais de service, etc : bref des postes à risques et exigeants mais avec tout plein d’avantages. On en reste baba !

Et alors ? qui aura la naïveté de croire ou la mauvaise foi de prétendre qu’avant c’était pas pareil – voire pire ? les gorilles de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterand, Chirac, Sarkozy, Hollande prenaient-ils à 6 h 30 les jours ouvrés le RER à Pontaut-Combault ? dans une banlieue surpeuplée, ils habitaient un meublé, eux et leur meuf ? la fenêtre n’avait qu’un carreau et donnait sur l’entrepôt et les toits ? Mais le coiffeur rapproché de Pépère-Normal, sans jamais risquer de se prendre un mauvais coup et avec des horaires peinards – les cheveux ça pousse de manière assez prévisible – gagnait autant sinon plus que le vigile incriminé ; on pourra gloser, tant qu’on y est, sur les abracadabrantesques frais de bouche du couple Chirac. J’arrête là : la Répoublique françouaise a toujours bien bichonné – trop, c’est évident – les gens de pouvoir et leurs proches, ce n’est pas un scoup.

On découvrira que telle bande vidéo – pièce à conviction – a été indûment communiquée à qui il ne fallait pas, que telle info confidentielle du dossier, c’est épouvantable, a fuité, gnagnagna… mais qui sont les friands de fuites, les grands susciteurs de fuites, quittes à s’en indigner ensuite ? les journaleux.

Bref, X-Le Monde est fâché : là-haut, on ne prend pas toute la mesure du scandale. Quoi ! je fais un scandale, et c’est tout ce que ça vous fait ? ça fait soixante ans que la V ème Répoublique fonctionne comme ça, et en cherchant bien, avant…

Tibert

Eco-quartier, qu’ils disaient

( Je passe rapidos sur ce footeux allemand, Ozil, là, Allemand d’origine turque, qui déclare se retirer de toute participation à l’équipe nationale, la mannshaft (*), comme on dit – la malheureuse mannshaft qui est rentrée bredouille de la coupe du monde : il paraît qu’il serait victime de racisme ! notez qu’il s’est gentiment fait photographier tout sourire en la compagnie de l’omnipotent et encombrant Big-Chief turc, Erdogan, et il trouve mesquin qu’on le lui reproche. Moralité : quand on est dans sa trentième année, avec sa carrière derrière soi, que son équipe traverse un vrai coup de tabac, c’est juste le bon moment pour une sortie habile, pour un clap de fin panacheux, drapé dans sa dignité outragéee. Excellent et bien trouvé, le coup du racisme ! on y croit tout de suite. )

Et puis je me marre à lire les papiers ronflants sur la pharaonique extension de six hectares gagnée sur la Grande Bleue à Monaco. On sait que ce croupion de petit royaume se trouve un peu à l’étroit dans ses deux kilomètres carrés ; c’est une sorte de Hong-Kong français en boucoup  plus petit, mais avec tout plein d’avantages tout de même pour que ça vaille le coup  de s’y agglutiner, fiscalité et politique financière aux petits oignons pour ceux qui ont les moyens d’en profiter. Car il y faut les moyens !

Cette superbe future et ruineuse extension va permettre de construire des immeubles « écolos » où le prix plancher de plancher habitable sera d’environ 50.000 euros le mètre-carré, allant jusqu’au double – soit cinq à dix fois le tarif moyen dans le quartier assez prisé des Gobelins, à Paris. « Eco-quartier » : comprenez éco-lo, pas éco-nomique ! Où l’écologie va se nicher… sûr que la Méditerranée va s’en trouver nettement mieux, merci Bouygues ! reste cette lancinante interrogation : que fout là cette obscène et obsolète verrue à notre république ?

Tibert

(*) Mannshaft ? équipe, en allemand. Qui l’eût cru ?

Si l’on passait à aut’ chose ?

Un proche à moi, de retour d’Amsterdam, rentrait à Paris hier 15 juillet sur le coup de 17 heures et des brouettes, arpentant à pied les artères de la ville… il m’a rapporté avoir trouvé le vide sur les trottoirs et la chaussée, tandis que les bistrots, cafés, troquets etc… étaient bruissants et bondés. On sait pourquoi, on vous l’a sûrement dit, claironné, hurlé, on-est-les-champions. Pas de boucoup, d’ailleurs… du pot bien sûr, de l’opportunisme, quelques belles envolées, des tas de balles perdues… mais on s’en fout, seul le résultat compte.

Ouais ! c’est la fête ! Le résultat : X bagnoles brûlées (*), Y arrestations, Z devantures fracassées aux fins de casser, piller et se servir gratos. Mais que faire ? la dernière bavure policière à Nantes aux dépens d’une petite crapule tentant de fuir un contrôle dans sa bagnole et sous un faux nom a permis de confirmer cette  loi non écrite : plutôt la  chienlit que la bavure ; et puis la chienlit de toutes façons, avec ou sans bavure.

Tibert

(*) Nous sommes, nous Français, les Champions du Monde incontestés de la cramation de bagnoles. C’est LE sport national. Et ? et puis quoi ? eh bien on fait avec. C’est comme ça, il paraît…

EXECRAS

Les députés, unanimes sauf ceux qui n’y étaient pas, ont adopté une nouvelle mouture de l’article 1 de notre constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion« .

Et avant ? avant, c’était « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion« .

Vous voyez la nuance ? il n’y a plus de race. Mais il y a du sexe ! important, le sexe. S’agissant des races, d’aucuns affirment que ça n’existe pas : on en déduit immédiatement que le terme « racisme » est sans objet et ne peut être imputé à quiconque, puisque s’appliquant à une entité vide. A la réflexion, si ! on peut parler de racisme vis à vis des mammifères « inférieurs », que l’on subdivise classiquement en races – du moins ceux qui valent le coup : le racisme anti-Blonde d’Aquitaine, par exemple, ou anti-Rottweiler, anti-Baudet du Poitou… moi personnellement je déteste le Charolais. C’est idiot, sans doute, condamnable certainement, mais le Charolais me rebute.

Gageons que d’ici quelque temps le progrès humain, scientifique, du Ne-Fâchons-Surtout-Personne incitera l’immense majorité, sinon l’unanimité de nos élus à voter une nouvelle-nouvelle mouture de notre belle constitution que le Monde nous envie : plus de sexe ! c’est très subjectif, le sexe. D’abord il y en a de toutes les sortes, des tas de variantes, et puis pourquoi stigmatiser tel ou telle ? Chez les mammifères « inférieurs », en revanche, oui, le sexe, ça peut se concevoir, quasiment binaire, rustique ! On mène les chèvres au bouc, c’est comme ça que ça fonctionne. C’est rustique – c’est bête, quoi ! – mais ça fonctionne.

Tibert

PS – Je change de sujet, ça m’interpelle ce truc : des passages piétons en 3D à Paris ! des trompe-l’oeil donnent en effet un effet de relief aux bandes blanches habituelles  peintes sur l’asphalte… ils retardent d’un métro, à Paris ! il y  a jolie lurette que le moindre hameau genre Trifouillon-sous-Gartempe a ses trois-quatre passages piétons en relief, agrémentés de dos-d’ânes à péter les suspensions des bagnoles et les lombaires des conducteurs. C’est de la 3D, ça, de la vraie !

Du pain ou des jeux

J’aurais pu lancer en titre et pour la n-ième fois la citation en latin qui va bien, vous la connaissez, elle va pile-poil, mais à quoi bon… Vous n’êtes pas sans savoir que les foot-dépendants, les accros du foot sont nombreux chez nous, et qu’il y a un match à venir contre une « céleste » équipe-béton sud-américaine spécialiste du 0-0 demain vendredi. Et puis, qui sait, deux autres matches de plus si, des fois, va savoir… les tirs au but… avec du pot… et même que Macronaparte se déplacera en Russie si nos footeux atteignent la demi-finale ; en fait il s’en tape comme de sa première chaussette, mais c’est bon pour la popularité, comme les danseurs Noirs à l’Elysée et la Fête de la Musique.

Donc, comme Macron ignore encore s’il prend le prochain vol vers Moscou ou pas, il est dans l’incertitude, forcément…. sa valoche est là, béante, dans un coin de sa cagna, mais pas plus pour le moment. En fait, il pensait annoncer son très attendu « plan pauvreté » ces jours-ci, mais ça va pas le faire ! la voix qui s’époumone dans le désert, il y aura trois journaleux obséquieux à l’écouter distraitement, zieutant en catimini le match sur leur mobile. Donc on reporte ! on attendra la fin des aventures footesques de l’équipe nationale pour savoir comment les pauvres ne le seront bientôt plus. C’est bien vu, d’ailleurs. Tant qu’il y a du foot il y a de l’espoir, on oublie la dèche, le bout de reste jauni et desséché du calendos dans le frigo, les loyers en retard, la toiture qui fuit et les traites de la télé neuve cinquante-deux pouces ultra-HD Dolby surround qu’on pourra pas payer. On s’en fout, y a du foot ! De fait, le Plan Pauvreté (moi je l’aurais intitulé Plan Anti-Pauvreté, mais ça n’engage que moi) pourrait faire une large place au foot : au lieu d’augmenter les allocs’, on octroierait des places pour des matches de foot, ou des abonnements au foot à la télé. En Inde, en Colombie, les gens qui ont faim sniffent de la colle à rustines, ça aide ; chez nous ils regardent le foot. Chacun sa culture.

Tibert