Zut Au Droit ?

( Zut, j’ai perdu le titre d’un article du Rapigot d’hier, du genre « Ils ont tâclé la violence« . J’ignorais que l’anglais utilisât des accents circonflexes… ça devient du n’importe  quoi, le journalisme, de nos jours. Tâcler la violence… au passé simple, dans l’Equipe – le seul canard vraiment habilité à traiter du tacle parce que c’est du foot et à peu près rien d’autre – ça donnerait « nous tâclâmes« .  On va où, là ? )

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Mais au fait ! La ZAD NDDL va provisoirement retrouver une allure normale, non-ZADesque en fait, car plus rien n’est à  défendre. Que dire ? que l’abandon du projet mal foutu d’aéroport Nord-Nantais fut une victoire difficile, chèrement acquise, et bravo ! et la prolongation du bordel une dérive hélas prévisible, et une défaite. D’aucuns parmi les zadistes ont de bonnes idées, changer la vie et j’en passe des meilleures… pourquoi pas ? on a besoin de bonnes idées sociétales à explorer. Le hic c’est que ça dérive immanquablement, grâce à une poignée de furieux, vers le viol du b-a-ba de la démocratie, de l’ordre (eh oui, l’ordre ! sans lequel l’homme, ce mammifère rustique, donne libre cours à ses pulsions destructrices), de la propriété, des choix majoritaires, de la loi, bref du cadre qui nous permet de vivre libres mais sans écraser les doigts de pieds du voisin.

je voudrais noter à ce propos que Macroleon et ses acolytes ne font là rien que de prévisible, normal et logique, une fois l’Ayrault-port abandonné. C’était écrit, c’était à faire, cette évacuation de la ZAD, les canards en causaient depuis une semaine, « quand-est-ce que ça va se déclencher ? » Ceux qu’on déloge et font les étonnés devant les caméras « c’est pas juste on ne nous a même pas envoyé de papier » sont attendrissants de faux-culterie.

Reste le front social, comme on dit. Pour le coup c’est non pas la Lut-teu-Fina-leu mais ça y ressemble. Fin 1995 les grévistes SNCF ont gagné façon traité de Versailles en 1919 : en humiliant l’adversaire, en l’occurrence l’équipe Chirac-Juppé. Grosse erreur, il faut toujours tendre la main au vaincu. Nul doute que Macroléon connaît l’Histoire, et cette histoire, et l’on peut douter qu’il envisage une issue du même tonneau, vingt-trois ans plus tard. Qui sait ? nous verrons peut-être un jour, ou nos enfants verront, des trains fonctionnant correctement, ponctuels, sans grèves à tout bout de champ… I had a dream…

Tibert

 

Petits cailloux dans les richelieus du chef

Le Monde (et Le Parigot, et Le Firagot…)  de ce jour nous régalent tous également – c’est de la dépêche AFP pur beurre juste maquillée vite fait – des détails de ce qui se passe à la fac’ de Paris-Tolbiac. Tolbiac ? rappelons que c’est ce bled situé en Allemagne dans la Rhur, et qui se nomme en fait Zülpich, où Clovis et ses troupes mirent la pâtée aux Alamans en 496. Bref un nom de bagarre, de bruit et de fureur. Et comment ! Tolbiac c’est aussi une fac « libre », entendez bloquée-entrée interdite, où des étudiants-militants ont voté à la majorité des grévistes la grève des cours. Et comme la fac est un édifice public, ils l’occupent… elle est à eux, en quelque sorte. L’administration universitaire, fataliste et bonne fille et pas vraiment motivée à réagir, laisse faire en soupirant, « ah là là, keskonpeufaire ? c’est occupé, y a le loquet« , comme aux houatères.

Evidemment, ces étudiants-grévistes ont des revendications, notamment le refus de la sélection à l’entrée en fac. Très bien !  On peut rêver, imaginer, effectivement, que l’université soit une sorte de « salle des pas perdus » ouverte à tous, que le plombard et la shampouineuse tout autant que le binoclard potasseur acharné puissent s’y instruire, y étudier sans engagement – ou simplement venir passer un moment, en hiver il y fait chaud -, assister aux cours qui leur chantent, l’analyse factorielle, la mécanique des sols, le Droit Constitutionnel, Kant versus Hegel et les composés organo-chlorés. C’est beau, c’est noble : c’est juste une question de moyens ! Et les moyens c’est très simple, yaka avoir les moyens.

On remarquera au passage l’ironie, le cocasse du propos : refuser la sélection à l’entrée et pour ce faire bloquer l’entrée à qui n’a pas le profil qui va bien… Mais ce détail mis à part, les bloqueurs de fac ont d’autres objectifs, je cite l’article du Monde : « Les étudiants, militants, se voient comme un caillou dans la politique (*) du gouvernement. L’objectif n’est pas uniquement de faire reculer l’exécutif sur le texte déjà adopté de la réforme de l’accès à l’université, mais également sur celui de la réforme ferroviaire et sur le projet de loi « asile et immigration« . On pourrait y ajouter les menus sans gluten, voire « vegan » dans les restaus-U, et puis le SMIC à 2.000 euros, et l’interdiction des licenciements, etc. D’aucuns évoquent carrément la démission du Chef de l’Etat : bref c’est le Grand Soir.

Esprit de Mai 68, es-tu là ? pensez-y très fort et poussez, les gars, on sent que ça vient.

Tibert

(*) Ou la politique comme métaphore de la godasse (du godillot ?) : c’est là que le caillou gêne le mieux, surtout « en marche ».

Polices et effectifs

D’abord une satisfaction : la société SFR a vu sa condamnation alourdie en appel contre « Que Choisir », qui avait gagné en première instance. Méthodes commerciales inadmissibles, mépris  du client-vache à lait, augmentations de tarifs présentées comme des « privilèges » (quel foutage de gueule !) et, cerise sur le clafoutis, des clauses générales illisibles car écrites trop petit. Il fallait une loupe pour les lire… déjà que c’est très chiant à consulter – c’est exprès, comme ça personne ne les lit – si en plus il faut se flinguer la rétine… bon, on espère qu’ils ont viré tous leurs stratèges marquéteux vicieux, et compris le message. Un bon point : ils ont abandonné les « virgule quatre-vingt-dix-neuf » dans leurs tarifs, c’est un début encourageant. D’autres pourraient s’en inspirer d’ailleurs (*), je ne nomme personne…

Et puis, et puis les effectifs de parlementaires ! Macronaparte l’a promis, et moi j’y tiens ; si ça se trouve il a pompé sur mes propositions. Ce pays emploie des hordes de parlementaires à des tarifs croquignolets, et il est temps qu’il devienne plus raisonnable. Il est possible que certains départements (**) se retrouvent plus tard avec un seul député : et alors ? vous le voyez souvent, votre député ? moi j’en ai vu un une fois sur un marché, il serrait des louches, c’était avant les Législatives. Si c’est ça la proximité du terrain, hein…

Il est patent que  les parlementaires agissent et réagissent la plupart du temps en bloc et selon leur appartenance partisane – ce que je déplore vivement ! alors, qu’on réduise la voilure, qu’on opère une homothétie Grand-H < 1 (c’est de ça qu’il s’agit) ne changera rien au rapport des forces, et nous coûtera moins cher. Et puis ça fera des bras disponibles pour la vraie vie !

Reste un vaste espace quasi inexploré dans les projets de coupes et de coupe-coupe : les innombrables Agences et Conseils De Ceci Et De Cela qui gravitent autour de notre gouvernement et de notre administration centrale, opportuns placards à balais pour les ex-grosses légumes soucieux de pérenniser dans un bon confort leur fromage, et qui ponctionnent souvent en pure perte (pas pour tout le monde, eh eh) le lait et le miel de la manne budgétaire. Allez allez, il y a encore pas mal de graisses inutiles.

Tibert

(*) Aux USA c’est quasiment une religion, le « nnn,99 » tout partout sur les étiquettes de prix. Crétin et fatigant, d’autant plus crétin que ces prix annoncés sont hors-taxes, et que les taxes varient selon les Etats ! on se balade dans les magasins avec sa calculette.

(**) Au fait, ils sont toujours là, les départements, avec leurs nombreux et coûteux élus ! il avait été question de simplification du millefeuille administratif sous Valls : probablement une annonce faite un 1er Avril.

Des mots en -trisme

Les cloches ayant déblayé le terrain après les lâchers de chocos au lait – beurk… – on peut traiter d’autres trucs plus passionnants. Tenez, les amis proches de madame Aubry la bassinent pour qu’elle rempile aux Municipales de 2020 à Lille : des amis, ça ? elle aura soixante-dix (septante) balais à cette époque, des perspectives d’atteindre soixante-seize (septante-six) à la fin de ce mandat, 1) – si elle l’emporte en 2020, 2) – et si elle ne casse pas sa pipe en cours de mandat. Et Alzheimer qui rôde… non, madame Martine, vous avez régné sans partage à Lille et sur Lille depuis 2001 : basta cosi, comme on dit à Bologne. Il faut savoir s’arrêter, sagement, passer la main. Place aux jeunes, pas vrai ?

Et puis, et puis ZE sujet, les grèves SNCF. Ayant zappé, fatigué de ce quasi marronnier journalistique (encore des grèves à la SNCF, quoi de plus rengaine ? ) entre TF1 et France 2, j’ai pu admirer comme on nuance les faits, et dans quel sens, pour manipuler le téléspectateur. Sur la 2 c’était un ancien combattant anti-Juppé de 1995 : « J’y étais, moi monsieur, et on gagné, allons-y rebelote les p’tits gars« , et puis UN micro-trottoir unique et orienté vers Montreuil (*) : « Ah oui c’est difficile mais on est avec eux, on les soutient« . L’interviouvée bien choisie n’était sans doute pas une lectrice du Firagot, où le classique sondage pour-contre donnait 75 % contre. Chez TF1, nettement plus de recul : on ne militait pas. On craignait, simplement… aïe aïe aïe… mais on est quand même passé ensuite au dernier petit vitrier ambulant de Villedieu-les-Embrumes, dans le Tarn-et-Meuse.

Que dire de plus ? On a accusé Macroléon de « passage en force ». Certes ! comment devrait-il s’y prendre ? demander poliment ? peut-on imaginer UNE seconde que les cheminots syndiqués accepteraient une modernisation « en douceur » et l’abandon bien volontiers de leur spécial statut ? l’emploi à vie, comme en RDA sous Walter Ulbricht ? la retraite bonifiée ? largement en déficit, mais maintenue : déficit financé par le régime général. Contexte archi-connu, la grève et les emmerdes pour les voyageurs – pas pour le gouvernement – comme chantage urbi et orbi dès l’ombre d’une contrariété… et des syndicats jusqu’auboutistes, puisque largement noyautés à gauche-toute et au delà.

On connaît par coeur les données de ce problème récurrent, qui n’a pas bougé d’un iota depuis des décennies. La France encroûtée façon « avantages acquis » dans sa splendeur… les lutteurs de foire montrent derechef leurs biscottos… et nous, pauvres pommes, nous dégustons.

Tibert

(*) La Mecque du cheminot CéGéTiste.

Trois petites notes de (ma) musique

Allez, on va d’abord se gausser (fi donc, ma chère !) de monsieur Emmanuel M., notre Macronaparte qui s’est fendu d’un magnifique anglicisme inutile lors d’un topo sur l’IA, l’intelligence artificielle : « la démocratie, le système le plus bottom-up de la terre« . Il faut admettre que ça le fait vachement mieux, indéniablement plus clair et parlant que de dire que c’est un « système du bas vers le haut« . Va donc, eh bottomeupe !

Et puis ensuite on découvre que le projet de déchéance de nationalité des bi-nationaux indignes de notre pays, qui avait été coulé-enterré sous le règne de Moi-Président pour cause de pas de gauche, ne partait pas de rien ! il existe déjà des dispositions en vigueur (pas bien vigoureuses, d’ailleurs !), dispositions pas de gauche probablement puisque jamais appliqués – encore des textes pas appliqués, grande spécialité nationale au même titre que le RTT du vendredi et le pastis de l’apéro. Tenez : « En l’état du droit,  l’article 25 du code civil dispose que seuls les binationaux naturalisés français moins de dix ans avant les faits qui leur sont reprochés (ou quinze ans pour les actes de terrorisme) peuvent se voir retirer la nationalité française« . Ceci dans Le Monde, dont les Décodeurs autoproclamés s’appliquent à démontrer qu’on ne peut décidément rien faire, contrairement à ce que suggère monsieur Wauquiez. Eh bien si, on aurait pu expulser vers le Maroc le fêlé du Super-U de Trèbes avant qu’il passe à l’acte : la loi actuelle, en l’occurrence, le permettait. Sauf que… sauf que pour expulser un terroriste, il faut qu’il se soit d’abord comporté en terroriste ! bref on est comme des cons, on ne peut effectivement rien faire ; nos lois bien ficelées – c’est le cas de le dire – sont des couteaux sans manche auxquels il manque la lame.

Enfin, une perle de Pâques. Vous connaissez évidemment Olivier Faure ? moi non plus ! c’est le nouveau Chef du PS, récemment et brillamment élu faute de concurrents, ça ne se bousculait pas. Il faut dire qu’entre ceux qui ont rallié la Macronitude, ceux qui ont viré Méluchiens et celles-zet-ceux qui se sont mis.es à l’écriture inclusif.ve militant.e et pointilliste avec Benoît Hamon chez « Génération.s », il en reste moins… mais bref, je lis ça en titre du Monde : « Olivier Faure a refusé de se positionner sur la ligne politique à adopter par le PS« . En d’autres termes : Venez à moi et ralliez-vous à mon panache rose ; pour aller où ? pour faire quoi ? alors là, euh… je vous dirai ça plus tard. Franchement, c’est pas le moment.

Tibert, aux cloches de Pâques

PS – Mes trois chapitres étant quatre comme les trois moustiquaires, que pensé-je du / des testaments de Johnny, LE sujet brûlant et palpitant qui court les canards ? eh bien, sauf à me demander mon RIB pour m’en verser un chouïa, et comme 99, 5 % des Français, je m’en contrefous. Ohé, des journaux, vous entendez ? ON S’EN FOUT !!! On peut passer à aut’chose ?

Le premier qui dit la vérité..

il doit être exécuté , ou du moins sévèrement sanctionné, et ça se vérifie encore. Il s’agit là d’un noeud d’articles que j’ai pu consulter en partie (merci Le Firagot et ses amorçes d’articles « réservés aux abonnés »). Voilà : Georges Bensoussan va comparaître en appel pour une affaire où il avait été relaxé en 2017 et en première instance. On l’accusait (moult associations auto-proclamées anti-racistes et droidelhommistes)  de provocation à la haine raciale ; il va passer en appel, monsieur Bensoussan, parce que ces associations (moins deux, qui ont  laissé tomber) et le parquet, eh oui, le ministère public ! vexés de s’être fait bouler, ont fait appel de cette relaxe. Y a pas à tortiller : il faut flinguer le soldat Bensoussan.

Bon, on ne va pas se lancer, ce n’est pas le sujet, dans des considérations savantes sur l’origine, les racines de l’antisémitisme (disons plus précisément l’anti-judaïsme) dans les populations d’origine arabe, et notamment en France : on peut en débattre à satiété, avec des arguments pour et contre. Non, le sujet, c’est que constatant des faits graves et l’écrivant, monsieur Bensoussan encourt les foudres de la Justice. Le roi est nu, mais chuuut, ça ne se dit pas. Tout ne peut que baigner, puisqu’on vous le dit, car il n’y a pas, mais non, de racisme anti-Juifs dans nos belles cités (*), ce n’est qu’une construction d’esprits malades et-ou pervers, et la méchante injure « espèce de Juif » qui se dit dans les familles musulmanes n’est qu’un qualificatif bien innocent, et qu’on profère sans y penser.

Voilà donc monsieur Bensoussan coupable de constats, aussi coupable que Kamel Daoud, qui avait en son temps, horreur et putréfaction, osé traiter des agressions sexistes lors d’une nuit de Nouvel An à Cologne. Il s’agit ni plus ni moins que de faire taire ceux qui décrivent l’Etat des Choses avec quelque exactitude, au lieu de se contenter des fables rose-bonbon d’un fantômatique « vivre ensemble ».

Tibert

(*) Cités de m… , disons-le. La Politique de la Ville dans tous ses désastres : 40 ans de plantations bétonnières au petit bonheur et à la va-comme-je-te-pousse dans des champs de betteraves.

PS – La marche « blanche » pour manifester la solidarité des Français avec les Juifs qu’on assassine parce qu’ils sont Juifs – qui plus est, âgés, faibles, bref faciles à assassiner – a été perturbée parce que des « pointures » de LFI et du FN s’y associaient et qu’on a prétendu les en chasser : là c’est le CRIF  (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) qui s’est montré rejetant et coincé, coincé dans sa politique de soutien à Israël – sujet clairement hors-sujet en cette occasion.

Oxymaures

Il est des sujets qui nourrissent l’ardeur commentatrice des lecteurs « autorisés » car abonnés des canards : l’attentat de Trèbes en est. L’article du Monde dont je vous donne ici gratos le lien (merci qui ?) a cumulé jusqu’à présent 232 réactions, à propos de l’agresseur salafiste, de sa copine, etc… Bon, s’agissant de cette affaire tragique, c’est bien normal.

Ce qui m’a frappé c’est ce qui suit, sorti par un contributeur nommé abusivement « Chat » (ce n’est pas moi) : « … Votre chiffre de 60% est juste faux il a été énoncé en 2016 par un sociologue qui évaluait entre 40 et 60% la population musulmane en prison… gnagnagna… » (au fait, c’est moi qui ai mis en gras juste faux). Eh oui, juste c’est encore un anglicisme. Pas grave, mais ici c’est cocasse et croustillant, juste faux, chaudement froid, raidement souple, etc. Plutôt que « juste », qui est justement inapproprié, introduisant une restriction alors qu’il devrait signifier l’évidence, le français utilise « tout simplement », ou tout bonnement, ou carrément, ou visiblement, clairement, etc. « Juste » pour dire simplement « tout simplement », c’est juste de l’anglais pur jus  😉

Bon, allez, combat d’arrière-garde, je sais : les lecteurs patentés se foutent des anglicismes, ils s’étripent sur le bien-fondé et les limites du  « vivre-ensemble », cette tarte à la crème. Moi j’aimerais bien « vivre ensemble » sans risquer de me faire buter en allant acheter du cirage en tube et un bocal de cornichons.

Tibert

De la reproduction des bigorneaux

Il est imprudent de réagir à chaud quand l’actualité s’invite sur les blogs : on peut avancer des âneries. Mais c’est une vieille querelle qu’on va ressortir ici, sachant que l’actualité, c’est que de jeunes fêlés zélés et armés canardent dans les allées de nos supermarchés, où l’on peut trouver la mort alors qu’on y est venu acheter de la moutarde et des changes-bébé.

On peut ainsi, au fil des massacres, constater des constats assez constants : jeunes, mâles la plupart du temps mais pas que, très souvent bi-nationaux, bien vus dans leurs cités – qui aurait pu penser que, si gentil, un p’tit gars sans histoire… – bref on est désarmés devant ces descriptions lénifiantes, ah ma pauv’ dame, qui aurait pu prévoir ?

Eh bien justement il y en a qui auraient pu prévoir et empêcher que, mais la Bonne-Pensée masochiste – et mortifère – les a anesthésiés : il avait été question sous le morne et oubliable quinquennat de Normal-Premier, de déchoir de la nationalité française les bi-nationaux indignes d’habiter ce pays, ou plus prosaïquement dangereux. Moi-Président lui-même, dans un éclair de velléité d’agir, soutint un moment cette idée  – c’était dans l’émotion des attentats de novembre et du Bataclan – puis les âmes charitables et pétries de bons sentiments emportèrent le morceau, Droits de l’Homme Double Peine gnagnagna, et ce projet fut enterré comme vilain pas beau : pas de gauche !

Voilà, encore une fois : trop bon, trop con. C’est hélas le constat que l’on peut faire, par delà les phrases confites convenues et rengaine que l’on va nous servir à l’occasion de cette n ième tuerie. Et puis soyons cohérents et logiques, une fois, comme on dit à Bruxelles : s’il est impensable de déchoir une crapule ou un traître bi-national de la nationalité française, alors interdisons la bi-nationalité, ça éliminera le problème. Moult pays le font, et imposent de choisir ; double culture – ou inculture – bien sûr, pourquoi pas, ce peut être une richesse ; deux passeports, ce sont deux portes ouvertes aux bidouilles, et ce n’est pas vraiment nécessaire pour voyager.

Tibert

En comptant des moutons

(Au fait : on ne nous l’avait pas dit, mais la ridicule, brimatoire, stigmatisante (pour les provinciaux, si si, ils existent) et inefficace mesure de limitation à 80 km/h sur TOUTES les routes sans séparateur médian : eh bien, ils hésitaient entre 70 et 80, et, sympas comme tout, ils en sont restés à 80. Mais ce n’est que partie remise, et au prochain massacre causé par un fêlé bourré, sans permis et / ou bourrant à 140 à l’heure, on va avoir droit aux 70, « pour votre sécurité » bien entendu, ça va de soi, quelle question ! Et ainsi de suite… merci bien monsieur le Premier Ministre ! )

Bon, ça sert à rien, ils sont sourds, mais ça soulage. J’en viens donc à mon billet…  voilà, Le Parigot clame que désormais ce sera plus comme avant : on va avoir grâce à lui les VRAIS effectifs des manifs. C’est tout con : on comptabilise les têtes vues de dessus au passage d’une ligne imaginaire perpendiculaire à l’axe de la rue quelque part entre Bastille et République, ou Bastille et Nation, ou… bref, un comptage électronique basé sur la reconnaissance des têtes vues d’en haut, chevelues glabres nues coiffées de bitos de bonnets de foulards de chèches de.. et l’on peut annoncer, non pas « y avait 80.000 manifestants selon les organisateurs, 22.000 selon la police » mais : « y avait exactement 47.329 manifestants ». Vous voyez le progrès !

Ben non. Il y avait une certaine poésie au flou des comptages ; Verlaine l’avait écrit joliment : « De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l’impair / Plus vague et plus soluble dan l’air etc etc« . Et puis « ceux qui comptent leurs pieds (puis divisent par deux) ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes », ajoutait Léo Ferré, bien d’accord avec Verlaine sur ce point. Les lendemains qui chantent, Camarade Syndicaliste en lutte pour la  Défense des Travailleurs et du statut des cheminots – chouettes retraites spécifiques en déficit de 3,3 milliards d’euros, compensés par qui ? par nous, bonnes pommes -, ces Lendemains Chantants, disais-je, ont besoin de souffle, de lyrisme, d’élan, pas de comptages pointilleux, mesquins et chichiteux.

Outre le souffle ample et flou, il se trouvera certainement, c’est réglé à l’avance comme du papelard à musique, prévisible à 98, 7 % , qu’un opportun sondage sorti de derrière les fagots journalistiques nous apprendra le soutien massif des Français aux gréves SNCF RATP etc… comme d’hab, annoncées et à venir. On prend les paris ?

Tibert, une seule tête vue du dessus.

 

Déglingues

On ne tartinera pas sur les friandises pipeul du Firagot, qui a finement analysé-commenté les tenues vestimentaires de madame Macron lors de la visite de notre couple présidentiel en Inde (au fait : hasard rarissime et gros coup de bol, le Taj-Mahal était désert lors de leur virée touristique). Passons, passons, à des trucs plus consistants.

Tenez, j’ignorais ce dispositif des « Cadets de la république » : vous n’avez pas de diplôme ? savez peut-être à peine lire écrire compter ? tout merdoyé à l’école ? pas de problème, la fonction publique recrute, bonne pomme, et vous embauche quand même. Dans cet exemple, qui illustre les bienfaits de ces bonnes mesures, c’est une « adjointe de sécurité » qui a bénéficié de ce magnifique coup de pouce, et a su s’en montrer digne, prouver sa reconnaissance en piquant deux pistolets automatiques au râtelier de son commissariat – la morale est sauve, elle s’est fait gauler. Moi je pensais naïvement effort, mérite, droiture… bizness, magouille et communautarisme, répondit l’écho.

Mais bon… autre entrefilet du Parigot, ce cru reflet france-îlien de notre paysage social : le Préfet de police de Paris dépêche 50 flics à la mosquée d’Alfortville ; ce lieu étant exigu, les prières débordaient sur la rue, et c’est illégal. Mais ce n’est pas du goût du député PS du coin, qui défend la méthode douce : « le préfet du Val-de-Marne adressait au président de l’association des musulmans un courrier valorisant une méthode concertée et un dialogue soutenu afin de trouver des solutions…« . Il s’agit là de ce qu’on nomme de façon feutrée accommodements raisonnables, terme indolore pour désigner des reculades et l’abandon des bases laïques de notre république.

Cerise sur la tarte aux truffes, ( truffe : tartuffo en italien), il y a bien un terrain vague qui jouxte la mosquée en question : ça tombe à pic, les musulmans locaux vont l’acheter pour y agrandir leur édifice ! ben voilà, la solution elle est là : « La communauté musulmane doit récupérer le terrain mitoyen du lieu de culte. Une fois les Roms qui occupent la parcelle illégalement, évacués.« . Chouette pays ! y a que chez nous qu’on peut voir ça.

Tibert