Sans des, ça bidonne mieux

Un titre qu’il est un tantinet tendancieux (c’est Le Monde qui abonde la Maire de Paname, excellente puisque PS) : « A Paris, habitants et élus se rassemblent pour que les voies sur berges restent piétonnes« .

Je rectifie : A Paris, des (quelques) habitants et des (quelques) élus se rassemblent pour que les voies sur berges restent piétonnes. Combien ? des centaines, selon le canard. Allez, au grand maxi deux-mille. Sur combien d’habitants ? voyez la marée humaine… mieux que la manif des « Je suis Charlie », peut-être ? restons dans la mesure, c’est très peu.

Mais qu’en est-il exactement ? la pollution des voies sur berges a diminué, c’est probablement certain (!), mais elle s’est reportée massivement sur les quais juste au dessus, et les Parigots sont certainement bien plus nombreux à habiter le long des quais enfumés que le long des voies sur berges ! Bref la pollution globale reste, c’est évident, empire même – ça roule moins bien, ça bouchonne – MAIS certes oui les voies sur berges sont peinardes, calmes – voire carrément désertes – un peu moins polluées et peinardes, vélos joggeurs et promeneurs. Bien.

Ceux qui ne sont pas peinards ce sont les gens qui DOIVENT se déplacer en voiture / camion / camionnette à travers Paris, vu qu’en faire le tour est souvent pire, et ils galèrent bien plus qu’avant ; pourtant ils font vivre cette ville, approvisionnements chantiers etc. Certes la figure emblématique du bobo parigot – forcément socialo – ou le lecteur du Figaro qui habite le 13ème et travaille en bureau vers Javel peut laisser sa bagnole au bord du  trottoir dans sa rue. MAIS le plaquiste qui habite Maisons-Alfort et va retaper un appart’ du côté de Clichy, il fait quoi, comme on dit élégamment ? il trimballe son matos – plaques de 2,50 x 0,6 m, plâtre, outils, lève-plaques etc… – sur son vélo ? le gars qui va livrer des packs d’eau minérale au Bonnard-Discount du cours de Vincennes, il charge ses palettes sur son dos ?

Voilà… un petit millième des Parigots a manifesté pour que LEURS voies sur berges restent piétonnes. Voies privées, privatives, donc. C’est ni plus ni moins que de l’appropriation abusive des équipements collectifs. On ne va pas pour autant défendre ici la politique désastreuse de Pompidou en faveur de la bagnole dans Paris, mais il s’agit de trouver des solutions sensées pour l’intérêt commun, pas des mesures à la hache pour quelques happy few – oups, un anglicisme ! pour quelques privilégiés.

Tibert

Décodages en vrille

Je lis un truc curieux dans le Monde, à la rubrique des décodeurs : là, ce me semble, ils déconnent, les décodeurs, ils se sont emmêlé les pinceaux dans les doubles négations… Il s’agissait pour eux – on sait leur ardent militantisme pour que les portes de notre beau et généreux pays soient largement ouvertes à toutes celles-et-ceux qui souhaitent y séjourner, en fraude ou pas – il s’agissait de démontrer le caractère falsifié d’une vidéo tournant sur nos délicieux « réseaux sociaux » et présentant une supposée invasion de la France par des « migrants » très peu caucasiens. Tenez, les propos des décodeurs :

« Les images reprises dans cette vidéo Facebook sont authentiques. Mais il est mensonger de les présenter comme une prétendue « invasion de migrants ». Ces images, tournées le 3 décembre 2017 dans la gare du Nord, à Paris, sont en réalité un extrait d’une vidéo gnagnagna… »

Voyons voir, voyons voir… qu’est-ce que le contraire de « prétendue invasion » ? une « invasion authentique », réelle, prouvée… et le contraire de « mensonger » ? véridique, sincère. Remplaçons les deux négations par leurs contraires, ça doit donner la même assertion : « Mais il est véridique de les présenter comme une authentique invasion de migrants« .

Reformulons : c’est un menteur, celui qui présente cette vidéo comme étant une invasion bidonnée ? alors elle est bien réelle.

Bon, on ne va pas en faire six caisses, c’est pas si grave, mais il convient, chers décodeurs, dans la fièvre de vos propos militants, de rester lucides syntaxiquement parlant : ça évite des contresens.

Et puis, tenez, à propos de réseaux sociaux : j’ai bien ri à cette blague fesse-bouquienne, je vous la soumets en PS. Portez-vous bien, avec ou mieux, sans Fesse-Bouc !

Tibert

Comme je n’ai pas « Fesse-bouc », j’essaie de me faire des amis en dehors du vrai Facebook, tout en appliquant les mêmes principes…

Alors tous les jours, je descends dans la rue et j’explique aux passants : ce que j’ai mangé, comment je me sens, ce que j’ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire demain, je leur donne des photos, de mes enfants, du chien que j’ai déjà eu, de moi en train de laver ma voiture…
J’écoute aussi les conversations des gens et je leur dis « j’aime ! »

Et ça marche !… Actuellement j’ai déjà 4 personnes qui me suivent : 2 policiers, 1 psychiatre et 1 psychologue ! 

Début d’esquisse de frémissement

J’ai lu cette info décoiffante au Figaro, puis sous une forme plus rigolote dans le Parigot : « Paris : enceinte, elle prend 60 euros d’amende pour avoir pris un couloir de métro en sens interdit« . Ce qui m’évoque cette anecdote d’une femme éplorée hurlant sur une plage « Au secours ! mon fils avocat se noie !« .

Eh oui, il y a des sens interdits dans le métro parigot, soit pour éviter des accidents ou des bousculades, soit pour empêcher les fraudes aux billets… et tout le monde s’en fout. Mais, goutte d’eau dans un océan de pratiques laxistes, bon enfant, débrouillardes, jemenfoutistes, ancestrales, illicites… la RATP a sévi soudain ! ou a soudain sévi si vous préférez, ça sonne mieux. Elle en avait le droit, les textes sont avec elle, textes bafoués quotidiennement depuis des décennies, oubliés, enfouis…

Ce mardi 27 février 2018 est donc à inscrire aux annales du peuple français ; il a touché le fond de l’incivisme. Ou il aurait touché le fond. Et donc, d’un coup de talon il entamerait donc ainsi, au conditionnel, une trèèès looongue remontée vers la surface ? Va savoir… ceci étant, il est permis de s’interroger sur la pertinence d’avoir frappé hic et nunc, ce jour-là, ces gens-là, pour ce délit-là, la la la. Car il y avait le choix ! comme le faisait remarquer un puni, meurtri et navré (dame, 60 euros pour un sens interdit du métro…) : « Bravo pour ce racket facile. Par contre il y a toujours autant de mendiants réguliers, de fraudeurs sans tickets, de pickpockets…« . Eh oui, c’est dur. Mais, chers concitoyens épinglés par les redresseurs de torts de la RATP, rassurez-vous : c’est l’amorce, le subit coup de tonnerre qui annonce la juste et ferme et implacable reprise en mains : demain c’est clair, on rase gratis, et le métro parigot sera propre, franc du collier, sans tags ni graffiti, honnête et peuplé de voyageurs d’un civisme à toute épreuve, du moins à l’épreuve des prunes.

Tibert

PS – Encore un PS ? eh oui. Monsieur Besnehard, interviouvé par l’inusable Elkabbach, vitupère madame De Hass, féministe de son métier, et déclare qu’il « a envie de la gifler » : paf, aussi sec elle dit vouloir porter plainte. Notez bien qu’il ne l’a jamais giflée, il exprimait juste une envie… ben non, ça aussi maintenant c’est vilain-pas beau, on ne doit pas exprimer d’envies négatives. Positivez vos envies, sinon ça va ester dur ! et vive la liberté d’expression.

On brexitte oui ou zut ?

Bon je sais, ça caille en France, la faute au Moscou-Paris, son anticyclone glacial, et voilà, le grand bazar des transports qui revient, on a skié sur les pentes de l’avenue de Lodève à Montpellier,  etc. Je sais. Ben quoi, c’est l’hiver, non ? On passe à plus notable.

Le Brexit achoppe ! et il achoppe parce qu’en quelque sorte la question de la frontière Ulster-République d’Irlande empoisonne le débat. Frontière qu’il faut s’efforcer de gommer pour garantir la fluidité des échanges, mais frontière que madame May la Chef britannique veut qu’on marque bien bien comme étant de son côté… vous pourrez lire ça dans le Monde, c’est un peu confus mais bon…

L’article note que la bonne solution simple et efficace serait de réunifier enfin l’Irlande ! certes, mais pensez-vous que ça va se faire ? évidemment que non, ce serait une baffe monumentale aux Britanniques. Donc ça ne se fera pas, du moins ça m’étonnerait bigrement.

Mais ce serait justice, et comment ! l’histoire avec un grand H montre que l’Angleterre s’est comportée de manière peu élégante – c’est une litote – avec les Irlandais. Citons monsieur Cromwell et ses campagnes quasi génocidaires contre les catholiques irlandais… dans les années 1649. Citons la grande famine des années 1845-52, et le récent conflit qui s’est éternisé en Irlande du Nord. Le Sud de l’Ile a gagné son indépendance depuis bientôt 100 ans ; le Nord reste une verrue britannique, c’est clair. Bref : je plaisante, là, mais unifier enfin l’Ile entière d’Irlande dans la République du même nom serait assez dans le (bon) sens de l’Histoire dans une Europe apaisée, pour employer un adjectif à la mode.

Bon, on peut rêver, non ? en attendant nos voisins continuent de réclamer le beurre et l’argent du beurre, leur succulent Brexit, quasiment aux petits oignons – avec tous ses avantages mais sans ses inconvénients. Ils sont comme ça, que voulez-vous…

Tibert

PS – J’apprends que Canal + cesse de retransmettre les chaînes de la nébuleuse TF1 sur ses propres grilles. Ceci m’attriste profondément, je vous assure, quelle détresse ! et comment pourrons-nous y survivre ? sniff… 😉

Impossibles et déséquilibre

Tenez, lisez ça : « Les industriels, comme Lactalis, impossibles de respecter les critères pour obtenir l’appellation protégée « Camembert de Normandie », affichaient donc leurs produits sous le nom de « Camembert fabriqué en Normandie ». C’est extrait de cette sinistre info du Parigot : plus besoin de faire le Vrai de Vrai Camembert de Normandie avec du lait cru !

Outre qu’on va se mettre un crêpe noir à la veste pour le De Profundis du Camembert de Normandie, tué par les industrieux industriels de la boustifaille de masse – à base de lait pasteurisé, c’est comme demander à une grenouille de sauter après lui avoir coupé les pattes -, on appréciera ici l’incongruité d’expression de cet « impossibles de respecter…  » : mais bien sûr que si, ils sont « possibles de respecter », en français ils en sont capables, ils pourraient le faire, les industriels de la débine du camembert, mais ils ne le veulent pas, parce que c’est plus difficile ! plus contraignant ! moins productif ! donc ils rechignent à respecter, ils sont rétifs, réticents à respecter…, par exemple.

Fort heureusement, il sera possible aux vrais producteurs respectueux de la recette d’un camembert qui a du goût d’apposer sur leurs emballages la mention qu’il est fait au lait cru de vaches du cru, et en Normandie, et moulé à la louche, deux litres de lait par calendos, cinq bonnes louchées de caillé et attendre quarante minutes entre les louchées, prendre son temps, bien laisser s’écouler le sérum, tout ça, bien comme il faut. Et puis, sortez le au moins une demi-heure du frigo avant de le goûter – avec du bon pain, évidemment.

Autre chose : un projet que la droite est contre (trop à gauche, ce projet, pfffft ! ) et la gauche aussi (ma parole quel projet de droite, lamentable ! ) vous en diriez quoi, comme on dit élégamment ? eh beeeh… (*) il serait assez équilibré, non ? ben non, pour le Monde il est déséquilibré ! allez, je vous aide : ils le voient pencher à droite, forcément, ils sont quelque peu excentrés du côté de la Bonne-Pensée, au Monde, dès qu’il s’agit de traiter des « migrants », des « réfugiés économiques », etc. C’est dit bien clair : « Mais le centre de gravité du projet gouvernemental se situe, à l’évidence, du côté de la fermeté. » D’où le supposé déséquilibre…

je vous recommande chaudement la lecture des réactions à cet édito du Monde, c’est juteux et instructif. Mais je mets en exergue cette intervention qui me semble pertinente, s’agissant du soi-disant déséquilibre vers la fermeté : « On verra pour la fermeté : il y a un excellent marqueur, à l’heure actuelle 95 % des déboutés du droit d’asile ( des clandestins donc ) restent sur le territoire. » On pourrait, somme toute, en inférer sans trop exagérer que le déséquilibre actuel s’apparente à du laxisme dans les grandes largeurs : encore des lois « pour de rire » et qui ne sont pas appliquées – une des spécialités françaises.

Tibert

(*) C’est le salon de l’agriculture, forcément.

Brave petite !

Propos liminaire et préambulatoire : il paraît que l’on doit absolument inhumer Feu – en fait il a été incinéré – monsieur Michel Déon à Paris ? et que madame Hidalgo se fait tirer sa boucle d’oreille ? elle a créé une commission, c’est dire son enthousiasme : Déon n’était pas de son bord, on le savait. Bref, simple question : les cendres de monsieur Déon n’ont rigoureusement aucune légitimité à être déposées à Paris. Pourquoi faudrait-il qu’elles y atterrîssent ? il a vécu, réfugié fiscal, en Irlande, il y est mort… c’est beau, l’Irlande, outre qu’on y paye moins d’impôts – pas difficile – il y a même écrit « Un taxi mauve », largement inspiré de son vécu : que ne leur fiche-t-on la paix, à ses cendres irlandaises ? elles ont souhaité être rapatriées ? on ne peut pas émigrer peinard ? (*)

Mais passons à autre chose : une jeune islamiste et bonne pondeuse de petits futurs guerriers islamistes (4 gosses à 27 ans) qui, avec son mari, avait rallié Daech à Mossoul, capturée par les forces irakiennes – le mari, soi-disant cuistot chez Daech, serait mort, mais allez savoir, il a peut-être pris la fille de l’air, sentant les carottes cuites et le califat roussi – vient d’être libérée des prisons locales, y ayant purgé une peine étonnamment légère, 7 mois de taule pour « violation de frontières ». Et ? et alors ? eh bien, l’Irak va l’extrader vers la France ! tenez, on vous la rend, on sait pas quoi en faire… les gosses, bon, ce n’est pas leur faute, ils n’y sont pour rien, on les récupère, soit. Mais l’adulte responsable qui est allée NOUS faire la guerre ? on va se montrer grands, généreux, magnanimes ? en l’occurrence, on se montre d’une terrible faiblesse. Outre que rien ne garantit le repentir – à supposer qu’elle l’exprime – de cette femme d’avoir combattu ses compatriotes, on envoie un piteux, un affligeant signal aux quelques milliers de ses collègues en déroute.

Monsieur Macron a dit ou fait dire qu’on étudierait au cas par cas les dossiers des djihadistes français capturés : sans doute, sans doute… mais rappelons-lui deux dictons populaires largement validés par le vécu :

  • Dire non est toujours plus difficile, il y faut du courage.
  • Trop bon, trop con.

Tibert

(*) Et si l’on veut absolument mordicus l’inhumer en France, pourquoi à Paris, grands dieux ? il n’y a pas d’autres cimetières, en France ?

Moins mais mieux, c’est pourtant simple, non ?

Et ça y est, l’Europe des malades de l’élargissement nous rerefait une rerechute : monsieur Juncker, le Chef-Président actuel, a théorisé ça, histoire de faire sérieux : « une nécessité continentale« , rien que ça. Donc, ils sont à se gratter le ciboulot, là-haut à Bruxelles, une fois, pour faire entrer dans le grand sac-foutoir de l’Europe, à plus ou moins brève échéance, la Serbie et le Monténégro d’abord, et puis ensuite l’Albanie, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine.

L’article du Monde qui relate ça insiste évidemment sur ce que tout le monde sait : ces pays sont à des degrés divers des pays malades, issus d’une guerre abominable et récente – sauf l’Albanie, qui traîne d’autres casseroles – instables politiquement, en proie à la corruption, voire livrés aux mafias, sans structures régaliennes potables. Bref : pas très fréquentables. Alors, pourquoi cet acharnement à élargir élargir au lieu de faire mieux vivre une Europe déjà bancale et qui a tant de mal à fonctionner ? sans compter la liquidation du contentieux avec les Britannique qui ont foutu leur b…,  euh mis le bazar avec leurs conceptions libre-échangistes, leur absence totale de scrupules et de fibre européenne, et leurs manoeuvres de sabotage.

Bref nous avons de dangereux obstinés irresponsables à notre tête, des élargisseurs fous ; je l’avais déjà pointée, cette obsession malsaine, mais ils semblent ne pas avoir lu mes critiques.  Alors je le réaffirme : une Europe politique, mille fois oui, homogène et qui ait une âme ; tout l’inverse du souk fourre-tout qu’on veut nous fourguer.

Tibert

Lectures à réactions

Je lis ça et vous n’imaginez pas comme ça me réjouit : Canal + boit la tasse, « Canal + ne se relève pas« , titre le Parigot. C’est bien fait ! cette chaîne qui pratiquait la danse du ventre pour attirer des abonnés, et puis après démer… brouillez-vous pour tenter de vous désabonner si l’envie vous en prend malencontreusement : bon courage dans cette douloureuse, difficile et longue épreuve. J’ai déjà donné, merci bien. Et puis le foot, le foot, hein, pfff, y a autre chose sur terre.

Un peu plus loin je lis ça, toujours sur le Parigot : « Made in France : un plan pour… « . C’est bien beau de protéger les entreprises locales stratégiques, mais si on commençait par l’écrire en français, qu’on l’a fait chez nous ? « Fabriqué en France » c’est moche, d’accord. Mais « Fait en France » ça sonne bien, c’est clair, ça le ferait, et ça ferait aussi la nique au « made in… » qui est, avouez-le, un peu beaucoup envahissant. Et puis ça ferait travailler un peu les anglophones en langues étrangères, ça les changerait.

Enfin et comme d’hab’, un carnage de plus aux USA, un jeune qui flingue dans son école – dix-sept morts et des tas de blessés – parce qu’on l’a vexé, ou autre raison extrêmement valable : comme d’hab, le Monde titre « Cette quatre-cent-vingt-septième tuerie de masse relance le débat sur les armes à feu gnagnagna… » : ben non, c’est du flan, ça ne relance aucun débat. Rien de rien débat : Dieu protège la NRA, et puis le deuxième amendement, et ceux qui sont pas contents aux USA ont qu’à s’acheter eux aussi un dépôt d’armes et de munitions pour se protéger. Et puis, c’est chouette tout de même, les familles atterrées et en deuil ont chaque fois droit à un touïtt plein de condoléances de Donald T. : ça fait du bien, non ?

Tibert

Le beurre, son fric et la crémière espagnole

On dit comme ça en anglais : On ne peut pas avoir son gâteau et le manger. Notre beurre à nous est dans leur gâteau, d’ailleurs, à moins que ce soit de la graisse de rognon de boeuf ? Notez aussi que ce proverbe britannique n’a pas l’extension sexiste souvent donnée chez nous : On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, avec en prime le sourire de la crémière. Le sourire coquin, prometteur, de la crémière, eh eh.

Oui, bon, c’est pour commenter les propos de monsieur BoJo, Boris Johnson, le pendant capillaire britannique de Donald T. aux States, aussi naturellement blond – et aussi décoiffant dans ses propos. Il ne veut pas d’un Brexit mou, Boris, il le veut dur et jouissif dans sa roideur, pour le bonheur de ses chers compatriotes. Un vrai bon Brexit va nous booster, nous les Grands-Bretons, déclare-t-il en substance à l’occasion de la saint-Valentin, s’opposant ainsi à celles-zet-ceux qui voient dans ce Brexit une ânerie, et je reste poli. Je le cite assez longuement – j’espère qu’il appréciera :

« Nous continuerons encore davantage à prendre des vols bon marché pour des enterrements de vie de garçon dans des villes anciennes, à rencontrer des gens intéressants, à tomber amoureux (*), à nous démener joyeusement pour  apprendre les langues européennes dont le déclin est un effet paradoxal de l’adhésion à l’Europe (…) Il n’y a aucune raison valable pour que nous ne puissions plus prendre notre retraite en Espagne, comme nous l’avons d’ailleurs fait bien avant que ce pays intègre l’Europe, ou n’importe où ailleurs ».

Tomber amoureux… sur le continent, bien entendu ! après avoir pris un vol pas cher sur Vilprix-Coucous, après s’être bourré la gueule à la bière ou au Vermentino du côté de Valencia, Napoli ou Amsterdam pour enterrer sa vie de garçon… après avoir rencontré des gens intéressants – c’est réconfortant : il y en a même sur le continent ! ah, et puis tomber amoureux d’une mignonne Européenne, pratiquer sa langue paradoxalement (!) déclinante – vous voyez d’ici les Anglais se démenant charitablement, doués et motivés comme ils sont, pour acquérir quelques rudiments utiles (« Vous venez souvent danser ici ?  » ; « Sei molto bella« , « Wie heisst du ? « , et autres gracieusetés).

Eh oui, foin d’états d’âme :  ils auront le gâteau tout en le bouffant, avec en prime les tapas sur les ramblas ; non seulement ce sera meilleur, mais tout le reste roulera comme avant ! franchement, pourquoi s’en priver ?

Tibert

(*) Saint-Valentin oblige. Sacré BoJo, toujours aussi fleur bleue !

Urgents tirages d’oreilles

C’est du foutage de gueule, cette histoire… le législateur, toujours aussi bien réveillé, pourrait infliger une amende de 15.000 euros à Orange et Bouygues s’ils persistent, les vilains, à annoncer les prix de leurs « boxes » internet hors frais de location. Genre, « 29,99 pendant 12 mois » avec un renvoi minuscule vers le bas de la page, où l’on peut lire avec une loupe qu’il faut y ajouter 5 euros de location mensuelle. Bref on vous prend pour des… bênets, restons polis.

Quinze-mille euros d’amende : l’épaisseur du trait, quoi. Dissuasif, n’est-il pas ? ce qui fait que, si SFR a obtempéré, reste deux opérateurs qui se moquent du monde. Ah ça, la loi est bien faite, une fois de plus, et comment qu’ils s’y conforment ! c’est édifiant.

On rejoint là la marche sur la tête de moult dispositions légales ineptes, sinon ahurissantes. Tenez, encore une histoire d’un type dont l’appartement a été usurpé en son absence, et qui a loupé le délai des 48 heures pour virer illico le grossier intrus. Là c’est à Neuilly-sur-Seine, dans une résidence assez classieuse… un occupant illégal donc… le virer ? Surtout pas utiliser la force, ouhlàlà, pour récupérer son bien, dit l’avocate ! c’est très mal vu et c’est punissable. Voyez : « Déloger un occupant en ayant recours à la violence peut être puni de trois ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende… En revanche, un squatteur qui s’introduit dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte risque un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende« . C’est le bon sens même, non ? Les lois sont bien faites, soyez-en persuadés.

Tibert