Category: Politique
Thèmes politiques
… ça ose tout (air connu)
( Télérama… causons-en. On y tient une rubrique – signée d’un certain Samuel Gontier, disons SG, très prolixe – qui décode et commente les émissions, ici et là. On se demande, à lire ce truc, pour quelle ascèse masochiste cet SG s’astreint à visionner des heures de CNews, de BFM, de LCI, etc : c’est rien que pour apporter des commentaires acides et au second degré, systématiquement, genre « Ils devraient aller sur LCI ou sur CNews, ça leur remettrait les idées en place » . Le second degré, c’est évidemment celui des gens intelligents, c’est l’entre-soi, la connivence, ce n’est pas pour les beaufs ; connaissant ou croyant connaître le lectorat de Télérama, on pense jouer sur le velours, là, on est entre gens du même bord, n’est-ce pas ? et l’on brocarde longuement, ouaf, ouaf, les mal-pensants. Le second degré à petite dose, oui, ça fonctionne. Mais là c’est une enclume de second degré : lourdingue et laborieux. )
Mais, mon titre ! c’est évidemment de l’Audiard, « …c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » . Le gars qui, investi par Greenpeace d’une mission à la fois d’une grande bêtise et d’une grande imprudence, a voulu survoler – avec un engin électrique ? ce n’est pas précisé – un stade de foot allemand bien garni pour fustiger les énergies fossiles… a failli se faire flinguer par les tireurs d’élite des services de sécurité. Ce n’est qu’en identifiant clairement « Greenpeace » sur la voile de l’appareil qu’ils ont décidé de le laisser vivre… Comme quoi, plutôt que de se costumer en égoutiers ou en djihadistes pour leurs pieux massacres, les terroristes devraient cultiver la défroque et le look Greenpeace : ça passe sans problème !
Ceci étant, quel malhonnête argu-menteur pourra nous démontrer la supériorité « verte » des voitures électriques ? Le hic, c’est la batterie : un poids largement supérieur, des métaux rares et chers arrachés goulûment et salement partout où l’on en trouve, et une filière de recyclage très rustique, en devenir. Bref : la voiture électrique est plus silencieuse, c’est clair ! mais pour le reste, bernique : ce n’est pas la panacée écolo qu’on prétend chez ces allumés du coup de pub stupide façon commando. Ils se sont excusés, à Greenpeace, c’est la moindre des choses ; mais pas pour leur initiative débile ! Non, parce qu’elle a salement merdé. Ne vous fatiguez pas à argumenter : l’écologie a toujours raison ; d’ailleurs ils vous imposeront leur façon de voir, dès qu’ils en auront la possibilité.
Tibert
Cir-con-locutions
( Il paraît que Cnews est la chaîne télé de la Marine, claironne monsieur Dupont-Moretti. Ma foi, c’est vrai qu’elle « y a eu été » , à CNews, la Marine ; mais pas qu’elle, non ? sinon je plains les pauvres audito-spectateurs attachés à cette chaîne (remarquez, il y en a qui laissent M6, C8 ou Nrj12 en boucle comme toile de fond au salon, alors…) En revanche, quand je regarde la 2, la 3, France-Info… – je passe sur TF1 pour cause de saturation de pub – j’y entends en boucle l’antienne « Dormez braves gens, tout est calme, on a la situation bien en mains, on s’occupe de tout » . C’est vrai que ça rassure, aaaah… on est bien gouvernés ! Et hop, vite notre « Plus grand soleil » , notre match de foot. )
Mais j’ai lu (c’était dans La Montagne, rustique canard auvergnat ) qu’Edouard Philippe, l’ex bien connu, qui se remue pas mal ces temps-ci, émettait l’avis suivant : « Il serait extrêmement déraisonnable d’imaginer que la victoire de Marine Le Pen puisse être inenvisageable ». C’est le genre de truc tortueux qu’on propose en test de Q.I. : reformuler sans contresens et sans aucune négation la phrase « Je ne nie pas qu’il soit interdit de ne pas apporter foi à la dénégation suivante… » . Reformulons donc, c’est utile : selon monsieur Philippe, la victoire de la Marine [à la Présidentielle de 2022, sans doute, NDLR] est-elle… a) – raisonnablement envisageable ? b) – pas à envisager, raisonnablement ? Je ramasse les copies : « On peut très raisonnablement imaginer que la victoire de la Marine soit envisageable » . Bon… au passage, on pourra se demander où monsieur Philippe a bien pu apprendre à tire-bouchonner ainsi sa pensée. Mais pourquoi en est-il, en est-on arrivé à ce constat (sombre / désespérant / désabusé, au choix) ? Eh bien, hélas, il semblerait que « là-haut » on continue à traiter avec une grande légèreté – voire avec mauvaise foi, « dormez braves gens » , air connu – les gros soucis des Français, qui se demandent, question essentielle autant qu’existentielle, s’ils reconnaîtront leur pays d’ici quelques années, au train où ça va et où on laisse aller.
Tibert
Exigence à gerber
Monsieur De Rugy, ex-un tas de postes importants, ministre, Assemblée Nationale… en campagne à Nantes pour les Régionales, s’est fait « enfariner » au cri de « Rends le homard ! » : voilà le débat politique de ces temps. De une, il l’a payé, le homard – lamentablement arrosé, façon nouveau riche, de Château-Yquem lors du dîner trop luxueux et controversé, quand un Riesling bien né, nettement moins onéreux, aurait mieux fait l’affaire. Il a déjà payé, et cher, viré rapidement de son poste. De deux, si la gent politicienne doit rendre au contribuable style « GJ » , jaloux et violent, tout ce qu’elle a ingurgité à nos frais, il y a du souci à se faire, les stations d’épuration de l’hexagone n’y suffiront pas. C’est une habitude bien ancrée que de se taper, sur les réserves des ministères, de superbes bourgognes blancs au petit-dèj’, voyez Michel Blanc et Didier Bezace dans « L’exercice de l’Etat » .
La gueule enfarinée, donc, monsieur De Rugy a porté plainte : il a raison. « Nantes Révoltée » n’est qu’un faux-nez pour des violents prêts à détruire lorsque les orientations de la démocratie ne leur conviennent pas. Le débat politique à coups de tartes, farine et incendies de poubelles, c’est nul. Ecrivant cela, je ne me fais pas groupie dudit De Rugy : je le trouve assez « petit » , et je lui souhaite une veste, là où il postule… mais sans farine.
Tibert
Quand les lois… (suite)
… quand les lois ne fonctionnent pas – ou ne fonctionnent plus, d’aucuns ayant trouvé les failles – eh bien on change les lois ! C’est ce que m’inspire cet article très fourni du Parigot sur la soudaine volonté de Macronious – à 10 mois de la Présidentielle – d’essayer enfin de faire quelque peu fonctionner les expulsions d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire. Pensez, les chiffres sont tragiques, accablants, je cite : « le taux d’exécution moyen d’une décision d’expulsion est de 30 % en Europe mais chute à 13, 14 % pour la France » (au début de son quinquennat, Emmanuel M. voulait 100 %, mais il a oublié le chiffre depuis). On est là devant un bilan minable, lamentable, un bras d’honneur à notre superbe Administration, à nos institutions si bien huilées (*), ça empire de jour en jour… et surtout le sujet est devenu explosif.
Bref « y faut faire quèqu’chose, scrogneugneu » , a déclaré le Chef en tapant du poing sur la table. C’est vrai que ça craint… mais on essaye là de colmater un trou béant avec un tournevis et une lime à ongles. Exemple du décalage de nos lois avec la réalité : le demandeur d’asile n’a plus de sens, ils demandent tous l’asile ! même ceux qui viennent de pays peinards. On est aussi en présence d’obstacles « droitsdelhommistes » ubuesques, avec, tenez, cette histoire de test PCR obligatoire avant l’expulsion : « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ, et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test ». Simple et imparable ! notons, à l’inverse de la pitoyable impuissance de notre administration à expulser, la grande efficacité de « ceux qui soutiennent leur cause » ; et c’est comme ça, entre autres, qu’on est à un taux d’expulsions effectives de 13,14 % – admirons le virgule quatorze, qui doit représenter quelques fractions de migrant, puisque c’est désormais le terme propret et positif que la presse bienveillante a quasiment imposé en lieu et place de l’accusateur immigré clandestin.
Tibert
(*) ça donne d’ailleurs une impression de sabotage : comment expliquer qu’on soit si inefficaces à appliquer les décisions d’expulsion, quand nos voisins sont mauvais, certes, mais loin d’être aussi nuls ?
Nettoyage de printemps
( Je sais, je me fais rare… mais pourquoi ajouter de la mousse à la mousse de l’actualité ? pour que ça mousse ? je ne vais pas me lancer sur l’exégèse des récentes déclarations mélenchonesques « … comme par hasard, une semaine avant l’élection, un incident dramatique… écrit d’avance… » , vous en savez autant que moi. Le spectaculaire, là-dedans, c’est l’arrivée des pompiers, la prompte rescousse des seconds rôles, « Il faut sauver le soldat Méluche » , dès le lendemain matin sur le pont médiatique. Il urgeait d’étayer, expliquer, expliciter, paraphraser, mettre en lumière, remettre en perspective, décrypter pour nous la Pensée-Mélenchon – la fulgurante pensée du lider maximo – qui parfois nous désarçonne, il est vrai. Dans le concert des assistants secourables, j’ai, faut-il l’avouer, préféré l’assistante, Clémentine Autain ; mais pas pour des raisons politiques.)
Ceci étant, madame Lebranchu, ex-Garde des Sceaux, s’interrogeait il y a quelques jours à propos des futurs « Etats Généraux de la Justice » annoncés par Macronibus. C’est vrai qu’on sort des lois à la cadence d’un canon anti-aérien ; nombre de nos lois ne sont pas vraiment appliquées, respectées ; elles sont là « au cas où » et a posteriori, pour les litiges et pour border les débats s’il y a lieu. Et madame Lebranchu de se, de nous questionner : peut-être y a-t-il trop de lois ? Tenez, elle développe : « Je pense qu’il y a peut-être trop de lois qui s’empilent. On ne fait pas de bilan de la loi précédente et on ajoute une loi parce qu’il y a eu malheureusement un drame. (…) Il faudrait peut-être dire : on arrête de faire des lois, on fait le bilan de tout ce qui a été fait. On fait un vrai bilan, mais un bilan public ». C’est parler d’or. Je prolonge : qu’est-ce que ça signifie, faire le bilan d’une loi ? la loi parfaite, c’est celle que tout le monde respecte, et donc ne donne évidemment lieu à aucune sanction. On peut donc la supprimer ! A l’inverse, la loi nulle à ch…, c’est celle que personne ne respecte, sans qu’aucune sanction intervienne : on peut donc la supprimer, et revoir sa copie. Entre ces deux extrêmes, une bonne loi, c’est une qui ne redonde pas avec les voisines ; qui est connue et comprise, plutôt respectée mais pas totalement, donne lieu à des contrôles suffisamment fréquents et serrés – contrôles entraînant des sanctions significatives et réellement appliquées. Voilà, madame Lebranchu nous a mis au pied du mur : il faut passer notre gigantesque arsenal de lois au crible de la redondance, de l’obsolescence, de la pertinence, de l’utilité, de l’applicativité, de l’efficacité – et de la clarté ! Hercule ouvrant la porte des écuries d’Augias AVANT nettoyage devait faire la même trombine.
Tibert
Diversité et concourance
( Notre Macronious arpente la France Profonde des Ploucs, disert et proche, « montant au filet » (*) pour répondre à tout bémol, toute objection. C’est, comment dire… pénible ; on sent la mise en scène, le procédé, l’artifice. Chirac flattait le cul des vaches, lui – il s’en était d’ailleurs fait une spécialité ; pardonnez-moi la vulgarité du parallèle, mais l’exercice macronien m’y fait furieusement penser. Sans les vaches. )
Mais autre chose : je pointais récemment la censure de nos Chaînes Nationales, radio et télé – celles pour lesquelles nous payons une redevance – sur certains faits, pourtant significatifs et juteux à traiter, qui demeureraient ignorés si d’autres n’en parlaient pas. Certes, les chiens écrasés, certes les pots de fleurs tombant malencontreusement de l’appui de la fenêtre, mais pas que ! Ouest-France, par exemple, regorge de faits divers, certains oubliables, mais d’autres instructifs. Ces petites infos, mises bout à bout, ça vous dessine une société ! Les « réseaux-sociaux » , par exemple, y apparaissent pour ce qu’ils sont : des caniveaux de lieux communs, d’inculture, de fautes de français, de vomissures et de désinformation. Et puis, si le communautarisme vous semble une idée creuse et « en l’air » , voyez ceci. Oh, pas dans Le Monde, ou France-Info… c’est un entrefilet du Progrès de Lyon ! Evidemment c’est régional, c’est chez les Ploucs, mais Le Firagots traite aussi le sujet. Certaines religions sont fermées – il faut vraiment vouloir y aller, et encore ! – ; il y en a en revanche où c’est très facile d’entrer – c’est même vivement encouragé – mais quant à pouvoir en sortir – liberté de croire ou ne pas croire, qui ne devrait poser aucun problème dans ce pays laïc – c’est une autre histoire !
Tibert
(*) A propos de filet… au tournoi de tennis de Roland-Garros, il n’y a plus un seul Français en lice dès le 3ème tour : soyons clairs, c’était couru d’avance. Vedettes vieillies, démotivées, au bout du rouleau, juste bonnes à vanter des pâtes à tartiner. Le tennis de haut niveau en France, c’est mort, c’est has been. Mais attendez les championnats de pétanque, vous allez voir !
1871, pieusement
C’est un truc que pointait CNews (*), hier soir, autour de vingt heures ; un fait divers qui, s’il avait mis en scène des musulmans ou des israélites, aurait forcément agité les rédactions à TF1, France 2, Arte et tutti quanti ; on aurait gravement traité de MachinTrucPhobie, les bonnes âmes auraient glosé sur la montée de la violence, inadmissible, faire barrage, gnagnagna… Mais là, que pouic ! silence radio et télé. C’était une petite manif’ comme tant d’autres – autorisée, paisible évidemment, avec UN flic, pas deux, comme dispositif de sécurité ; mais une manif-procession à contre-courant, puisqu’en mémoire de religieux catholiques fusillés par les Communards de 1871. Banderoles tricolores et pieuses, cantiques, paroissiens plus ou moins chenus, nonnes et scouts… et donc c’était insupportable, une provocation : une lecture de La Commune de Paris à l’envers ! une version versaillaise de l’Histoire ! Les « Antifas » et autres adorateurs de la Véritable Commune de Paris leur sont donc rentrés dans le lard, insultes, coups, pugilats. Echantillon de l’ambiance : « A mort les Versaillais ». Tenez, c’est ici pour en voir un bout.
Voilà donc nos télés gouvernementales muettes sur le sujet : c’est un sujet qui ne mérite rien, ou plutôt qui veut qu’on n’en dise surtout rien. Et d’une, la notion et le délit de christianophobie n’existent pas – contrairement aux deux autres religions dites « du Livre ». On peut donc, c’est normal, haïr impunément, insulter et taper sur les grenouilles de bénitier, les curés en soutane ou en clergyman, et les cathos en général. Mettez à la place un défilé musulman, ce serait une autre musique ! Et de deux, ces gens-là vont à contre-sens de l’Histoire de la Commune, telle qu’on la commémore pieusement et consensuellement à gauche. Ils ont tout faux ! Donc on cogne dessus, quoi de plus banal, normal ?
Il est même étonnant que nul, parmi les zélateurs de l’Histoire à lecture unique, n’ait encore réclamé la démolition du Sacré-Coeur, cette hideur sur la Butt’ Montmêrte, insulte au Roman National, bâtie pour « expier les crimes des communards ». Et puis, comment n’a-t-on pas encore proposé de débaptiser les nombreuses et choquantes avenues Thiers, de rayer de l’histoire de France Galliffet et autres répresseurs ? Ce serait bien dans le vent, quand d’aucuns veulent déboulonner Colbert, cet ignoble colonialiste.
Tibert
(*) La pluralité dans l’information est tout sauf un vilain défaut ! C’est très pénible de voir rabâcher tous les jours les mêmes antiennes par les mêmes journaleux compassés, brandir les mêmes valeurs creuses et incantatoires. Et puis hop, un petit coup de « Dernier Sabotier d’un délicieux petit village », et puis une séquence sur « L’amicale des Replanteurs de Haies Bocagères », ou un micro-trottoir sur la plage pour interviouver les vacanciers occupés à bronzer recto-verso : ça donne de l’onctuosité, ça aide à faire passer la morale-purée lisse, lénifiante et bi-quotidienne du Journal Télévisé.
30, 31, 32, 33…
On connaissait les éboueurs de Marseille : « fini-parti », c’était la règle ; donc Fangio était au volant des camions-poubelles ; les gars devaient concilier deux exigences nettement contradictoires, nettoyer les rues au mieux, et puis finir le plus tôt possible pour aller faire autre chose de plus motivant. On a la même situation ou similaire à Paris : certains employés municipaux (fonctionnaires territoriaux, donc…) ont des conditions « aux petits oignons », notamment les horaires. Il me souvient – c’est vieux ! – qu’ayant un travail à faire à la Mairie de Paris, au mois de juin, dans le grand immeuble du boulevard Morland, je pouvais voir dans les bureaux d’en face ces dames s’adonnant de longues heures à des travaux d’aiguilles, cependant que dans les bureaux voisins on bossait activement, brêmes en mains, la Majeure Cinquième et l’entame assassine. Ce n’était pas le « fini-parti », non plus que les 35 heures grand maximum, mais on meublait efficacement le temps libre ! encore n’y avait-il pas le Houèbe, Youyout’Entube, etc, portes ouvertes vers d’autres horizons…
Bref, à Paris, le musée Carnavalet devait rouvrir, hier samedi 29 mai 2021, après une longue glaciation covidaire… délicieux petit musée du Marais, enfin visible ! Je cite Le Monde : « L’entrée du plus ancien musée de la capitale, situé au cœur du Marais, a été bloquée par des agents de la Ville de Paris travaillant dans l’établissement, en grève pour des questions portant sur le temps de travail. Le musée a été contraint de fermer toute la journée de samedi, pour laquelle tous les créneaux de réservation étaient remplis. » En clair, « des agents de la Ville de Paris » n’ont aucune envie de travailler 35 heures par semaine, comme on le leur demande maintenant pour d’évidentes et justes raisons d’égalité devant le travail, quand ils en font actuellement nettement moins, avec la bénédiction des édiles. Ce qui rejoint la boutade – de monsieur Strauss-Kahn, je crois – lors de l’instauration triomphale et hautement symbolique des glorieuses 35 heures par madame Aubry : « Il faudra y aller progressivement… 31, 32, 33… ».
Voilààà… cela pose évidemment un autre problème, celui du clientélisme de nos élus, ici les municipalités. On embauche, on embauche, des tas d’agents municipaux qui seront autant de relais favorables, le moment venu de se faire réélire. Peu importe qu’ils n’aient aucun boulot réel et sérieux à tomber, que ça coûte un max aux citoyens, que les DRH ne sachent pas trop comment maquiller tout ça en emplois crédibles et justifiés. Et c’est comme ça que nous avons des armées de fonctionnaires, quand – hormis les missions régaliennes, évidemment : police justice impôts etc – n’importe quel salarié sérieux, compétent et honnête pourrait parfaitement s’y coller. Survivance du soviétisme cher au PCF des années d’après-guerre, modèle sociétal concrétisé dans l’éphémère RDA – 44 ans d’existence, tout de même – et qui a permis la création de l’ineffable Trabant, qui fumait bleu.
Tibert
Capsules et tango
A Tou-loûseu, les automobilistes se garent comme partout : comme ça peut et en payant, forcément ; et comme partout ils font ça avec leur inséparable appendice, leur smartphone – bientôt obligatoire, vous verrez – grâce à l’appli ParkNow. ParkNow, et pas Onz’Gare, SchnellParkieren, FissaParc ou PoseTonChar. Du Rosbif, sinon rien ! des fois que des Britanniques auraient besoin de se garer à Toulouse… dans la même veine, j’ai fini par découvrir ce qu’était en principe une story, sur YouYout’entube ou autre indispensable machine à tuer le temps, avaler de la pub et se fatiguer la vue. Mais, savez-vous qu’il existe un mot français pour ce genre de scénette éphémère de quelques dizaines de secondes ? une capsule. J’ai trouvé ça dans un roman, et ma foi ça vaut nettement mieux que le vague et creux story. Mais gageons que story l’emportera sans coup férir : c’est anglais.
Mais à Tou-loûseu, on croise en se baladant à pied dans la ville un kiosque ombragé sous de superbes platanes ; une sono portative déroule les notes argentines d’un bandonéon : du tango ! Des couples plutôt chenus s’y adonnent, là, à danser le tango, sérieux, concentrés, habités. Nulle violence, nulle atteinte à l’ordre public ; ça change des rodéos. Et je me disais, tiens donc, si notre juvénile Macronious, après avoir fait des selfies avec de beaux jeunes gens bronzés et torse nu, après avoir caressé dans le sens du poil les influençeurs du Houèbe à coups d’anecdotes juteuses et décontractées (les élections ne sont pas si loin, semble-t-il), si donc notre très communicatif président venait se dandiner sur la Cumparsita ou Como Te Quiero (*) avec la vieille classe ? hein ? Y a pas que les fauteuils roulants et les EHPADs pour rameuter des votes… « Vous venez souvent danser ici ? »
Tibert
(*) ça change agréablement de l’anglais.