Eternuer dans son coude, vomir devant la télé

( Hier on a pu voir à la télé des extraits d’entrevue avec un prof de philo à Trappes (non, ce n’est pas farces et à Trappes, c’est très sérieux ! ). Pas à la télé « officielle » bien entendu, qui, impavide, tartine du Covid ad nauseam, avec interludes récréatifs sur le bistrot-épicerie-tabac-charcuterie-journaux du centre-bourg ou le dernier sabotier exerçant à Bignoux-sous-Garlure dans le Tarn-et-Meuse. Enfin si, on peut lire quelque chose sur l’ambiance délétère à Trappes ici, par exemple, mais c’est loin d’être en tête de gondole ! Ce monsieur traitait de son vécu au lycée, dans la ville… eh bien les amis, il va y avoir du pain sur la planche pour remonter la pente ! encore faudrait-il qu’on soit décidé à la remonter, la pente… (*) Notre Ministre Intérieur, ayant dénoncé verbalement et courageusement le séparatisme islamiste, cherche mordicus une deuxième cible, clairement distincte et pas trop farfelue, une vraie menace à droite-droite « les heures les plus sombres etc…», ou la Secte des Adeptes du PSG (Pastis-Sirop-de-Grenadine), pour paraître impartial, « équilibré » dans ses coups de menton. )

Mais au fait : un des braqueurs-séquestreurs de madame Kardashian a pu trouver un éditeur assez cynique pour sortir un bouquin, témoignage de première main sur  son croustillant méfait. Notez, l’affaire n’est pas encore passée en jugement, ça ne fait « que » quatre ans que ça s’est passé… donc ce monsieur va faire un peu de fric s’il se trouve des lecteurs pour acheter ce bouquin indispensable. Et, cerise sur le Forêt-Noire, il est invité chez C8 pour un panégyrique-promotion de son opus ! chez monsieur Hanouna,  « Touche-Pas-à-Mon-Poste », what else ? Un débat animé, équilibré  😉  et un succès littéraire en perspective, qui sera peut-être, lui, quelque temps en tête de gondole au rayon Librairie du Carrouf du coin. Elle est pas belle, la vie ?

Tibert

(*) C’est dingue, quand je fais du sport c’est vachement plus dur de monter que de descendre. Tenez, si Einstein avait fait du sport, lui… c’est en prenant l’ascenseur qu’il a pu concevoir la Relativité Restreinte ; eh bien s’il avait monté les escaliers à pied, il aurait inventé les ondes gravitationnelles.

Plus de 700, mais pas moins de 800 !

( Les experts domestiques s’activent à avancer les bonnes décisions qu’eux auraient prises si… : Meuuuh non il fallait pas durcir le couvre-feu / Moi je me confinerai pas / Le couvre-feu ça sert à rien / Le confinement, et fissa, sinon c’est la cata / J’en ai rien à cirer / Ils nous mentent / On veut nous enfermer, ça jamais ! / Et mon commerce, comment je fais ? … bref peut-être pas « 66 millions de procureurs » mais des millions de doctes prescripteurs. Sachant que… en fait ne sachant à peu près rien sur les futurs développements de cette saleté de virus et de ses variants tous aussi affreux, on peut concevoir que « là-haut » ça navigue à vue – à courte vue, tel l’automobiliste dans un épais banc de brouillard. C’est un exercice difficile, on peut le dire. Au passage, saluons le Premier Castex et le judicieux casting qui l’a placé là pour jouer cette ingrate partition : dénué de toute aura, de tout charisme, il fait magnifiquement le job, « bos suetus aratro » – boeuf sous son joug tirant sa charrue, têtu, stoïque et sourd aux quolibets et aux rouscailleries. Cerise sur le milhassou, avec sa lente et rocailleuse élocution du Sud-Ouest il articule superbement : on a le temps de tout comprendre ! )

Mais bon… je voulais surtout pointer la tendresse des journaleux, leurs yeux de Chimène pour tout ce qui gueule, à gauche, ou à peu près, ou aux alentours.  Le Monde nous avance 33.000 manifestants dans toute la France hier (moi j’ai lu un peu moins de 6.000 à Paris, y compris les teuffeurs et leurs camions pour rendre sourd, fâchés qu’on ose les punir pour sabotage des règlements sanitaires. Un peu plus dans la nuance, France-Info nous annonce une mobilisation en légère baisse… mais il fallait qu’ils tartinent, mordicus, et positivement ! sur ce patchwork de mécontentements, de refus des règles de vie en société, d’envie de tout casser et de sous-marins trotskistes. La Montagne auvergnate nous claque, elle, un titre « Plus de 700 personnes manifestent… » : DONC il y en avait moins de 800, sinon, bien évidemment… Comme quoi il aurait été également correct, mathématiquement parlant, d’écrire « Moins de 800… », mais non, on n’écrit pas les choses comme ça.

Au dessert, je vous livre le topo ronflant du porte-parole du collectif  de teuffeurs Maskarade (*), qui résume bien la situation apocalyptique de ce pays, à l’issue de la manif (la manif parisienne, forcément) : « Aujourd’hui c’est le summum (**) de la convergence des luttes : loi sécurité globale, fichage, violences policières, monde de la culture et étudiants délaissés et en souffrance, sanctions trop élevées sur le monde de la free party ». Et il a oublié les Gilets Jaunes !

Tibert

(*) ironie des mots, à « Maskerade » on prône l’absence de masque.

(**) Hélas, après un summum ça ne peut, au mieux, que se maintenir ; plus probablement, décliner : c’est mathématique.

Des macarons sur les pardingues

( Au fait, le chant du coq à 4 h 37, la bonne odeur de fumier frais, les relents d’ensilage fermenté, enfoui pas bien loin sous la bâche noire lestée de bardées de vieux pneus : c’est notre patrimoine rural, c’est sacré ! Notez bien, les épaves de charrues, vieilles herses, remorques rouillées et autres carcasses de Juvaquatre au coin du pré, ça ne sent rien, c’est juste pour la déco. Traversant les verdoyants 3-5 ou 2-2, au long des pittoresques départementales qui jouxtent les très nombreuses stabulations porcines locales, on pourra inspirer avec gourmandise le bon air « patrimonial » et rural, chargé des parfums d’épandage de lisier. Espérons donc que la proposition de loi – ce n’est pas encore voté – protégeant la vie rurale et ses spécificités patrimoniales aura le bon goût (sic !) de fixer des limites… )

Mais sur le crucial problème « Qui confiner ? », je vais faire une proposition… d’abord, soyons clairs, il faut vacciner fissa, et qu’ça saute, et exhaustivement, les pensionnaires des Ehpads et les handicapés assistés : les confiner ne sert à rien, ils sont entourés de plein de monde qui vit, travaille, circule… et peut les contaminer.

Ceci étant, pourquoi confiner les gamins, les ados, les étudiants, les adultes, disons… jusqu’à 60 ans ? certes il y a des malades graves dans ces tranches d’âge, mais très peu, et l’on sait mieux les soigner maintenant. Laissons-les vaquer librement à leurs occupations ! En revanche, constatons que les anciens autonomes (*), non indispensables à la vie économique – sauf qu’ils consomment ! – s’auto-confinent souvent, font leurs courses avec prudence, rencontrent peu de monde et se déplacent avec parcimonie. Confinons-les ! C’est eux, bon sang, qu’il faut protéger et isoler ! eux pour qui l’on bloque hélas, absurdement, indûment, toute une population jeune et impatiente de vivre, bosser, skier, raver, traîner dans les néfastes-foudes pour y consommer avec les doigts, dans des barquettes en polystyrène, des rations lipidiques arrosées de sodas qui font rôter, se presser dans les amphis ou les cinémas, assiéger les bistrots, beugler bourrés dans les tribunes des stades.  Et faisons en sorte qu’on les repère aisément et de loin, ces précieux anciens à garder sains, cloîtrés et au chaud : on pourrait leur coudre un signe distinctif sur le paletot – mais attention, rien qui rappelle des trucs déplaisants. Non… tiens, un macaron orange, ça le ferait ?

Tibert

Je ne désigne pas là les « autonomes » chenus, vieux anars et gauchistes radicaux enkystés ;  il s’agit bien entendu des paisibles retraités, valides et vivant chez eux.

Mon canif, et autres contes

(Je lis – hélas il n’y a que l’accroche et la photo illustrative qui soient disponibles au lecteur non-abonné (*), sur le Parigot : «  ‘Construit avec le sang des communards’ : les écolos s’opposent au classement du Sacré-Cœur ». Eh oui, cette moche meringue tout en courbes sur la « Butt’ Montmèèrte » pourrait se voir classer aux Monuments Historiques. Ce n’est pas la Butte Rouge, bien au contraire ! cette erreur architecturale était un ex-voto, un « merci mon Dieu » soulagé des Versaillais écraseurs de la Commune de Paris il y a cent-cinquante ans. Mais pourquoi vous en parlé-je ? parce que les « écolos » s’en mêlent au nom de leur étiquette ! Je peux bien comprendre leur aversion envers Gaston de Galliffet et Adolphe Thiers – encore un Adolphe, décidément… – et qu’ils puissent détester toute référence versaillaise ; mais que fait l’écologie là-dedans ? que vient-elle foutre dans l’étripage Communards / Versaillais en 1871 ? l’empreinte carbone, le bétonnage de Paris, la laideur, soit, on comprend, on peut même adhérer, mais là… décidément  l’écologie évoque de plus en plus un mince cache-sexe de couleur verte, et y a que ça de vert. Et puis cette nouvelle mode de nier, gommer, annuler l’Histoire est inquiétante, je dirais même, malsaine.)

Mais le « passeport vaccinal » ? Tous ceux qui ne veulent pas se faire vacciner sont contre, évidemment, ils crient au déni d’Egalité. On pourrait les suivre, in abstracto… que Dugenou (vacciné) puisse librement bouffer au restau, aller au cinoche… quand le non-vacciné se fait refouler à l’entrée, alors que la piqoûse n’est pas obligatoire, ça interpelle. Certes, mais on pourra sous peu chiffrer plus précisément dans quelle mesure les vaccinés sont moins Covid-contagieux : si c’est probant, le distinguo non-vacciné / vacciné se justifiera pleinement : l’un est peut-être armé, l’autre sûrement pas ! De même pour voyager, séjourner à l’étranger etc. Tenez, à propos de voyages… il me souvient avoir bêtement oublié un canif dans ma sacoche : au contrôle des bagages à l’aéroport de S., ils me l’ont confisqué, les salopards ! Et mon droit au canif, alors ?

Tibert

(*) L’abonnement au Parigot pour jouir des nombreuses et copieuses tartines sur le foot et son équipe-fétiche le PSG ? bof…

Carnet de campagne (de vaccination)

Les autorités l’avaient clamé : mesdames-messieurs, les + de 75 ans pouvaient dès le 14 janvier prendre date pour les vaccinations anti-Covid, mais pour des rendez-vous à partir du 18 suivant. C’était en fait un gros mensonge, vu que les logiciels ad hoc refusaient, entre le 14 et le 18, toute prise de rendez-vous ultérieure au 17 janvier pour d’autres que les « pros » de la santé. Manifestement on n’avait pas bien compris les consignes, ou bien on s’asseyait dessus. (*) Encore maintenant, il est patent que certains centres de petite taille (UN seul poste de vaccinateur, horaires 9h-13h et 14h – 17h, 6 jours sur 7 : ça va dépoter !)  refusent de prendre d’autres rendez-vous que pour les professionnels de santé, les pompiers, ambulanciers, etc. Les raideurs administratives ?

Entretemps les chaînes de télé nous rebattent les oreilles des états d’âme des récalcitrants qu’il faut convaincre : c’est semble-t-il la priorité !… les néo-convaincus iront se fracasser sur le mur des sites Houèbe inaccessibles, des standards saturés, des calendriers complets.
J’avais deux images en tête, m’escrimant à contacter quelqu’un, quelqu’une qui puisse entendre ma demande de vaccin, pourtant recevable : d’abord le classique manège des foires, des ducasses, des fêtes votives, des vogues – notre belle Administration très parisienne – qui tourne et ronronne, imperturbable, et sur lequel sont montés les gamins Véran, Castex et le petit Macronious, tous trois ravis d’avoir investi le beau camion-pompier tout rouge : Véran manipule fort sérieusement la poire-avertisseur ; Castex, sérieux comme un pape au poste du chauffeur, tourne son volant factice avec application ; Manu, debout derrière, agite les bras et salue ses proches à chaque tour.  Et puis ces vitrines des épiceries sous l’Occupation, qui s’efforçaient de présenter tout de même quelques bricoles au chaland, avec cette mention sur un carton : « Tous les articles sont factices ».

Bon, allez, c’est sinistre mais on s’en sortira. J’ignore comment, mais on s’en sortira. La prochaine fois j’ai envie de vous causer du passeport vaccinal : « J’ai été vacciné moi monsieur  ! ». D’ici là, portez-vous bien.

Tibert

(*) Le 18 janvier chez Doctolib, c’est vers 16 heures, me glisse-t-on de source sûre, qu’on a mis en ligne une version correcte du logiciel de réservation pour les vaccins ; on est loin du 14 janvier ! Avant 16 heures ce lundi 18, les 75 ans et plus  se voyaient systématiquement envoyés sur les roses : « Nous sommes désolés… vous ne remplissez pas les conditions requises gnagnagna ». Doucement, y a pas l’feu, quoi…

C’est au mitan que c’est le mieux

( Je lis des trucs..!  saviez-vous que dans l’une des acceptions du verbe « pouvoir » il y a la possibilité ? il peut arriver que… c’est une éventualité, donc. Et puis, un « risque » : c’est une éventualité aussi, une épée de Madame Oclès au dessus de la tête : ça risque de mal se passer ! Mais on nous sort des phrases, tenez, « Face au risque potentiel de division au sein de la majorité, le Premier ministre... ». Et le croustillant « … qui peut potentiellement provoquer des répercussions... ». Bref le potentiel est là pour en remettre une couche, des fois que la potentialité ne serait pas suffisamment et explicitement potentielle. Enfin… les écoles de journalisme ont du pain sur la planche, à supposer qu’improbablement ces carences du verbe les interpellent. )

Mais je constate que dans ce pays l’on ne sait pas qu’en latin in medio stat virtus, en français, voir le titre. J’avais déjà pointé le truc quand on a rabattu le mandat présidentiel de sept à cinq ans… c’était entré en vigueur en 2002 avec Chichi épisode 2. Pourquoi pas six ? il pue de la gueule, six ? c’est pourtant un chiffre honnête, pas Premier, mais honnête. On avait donc débattu à perte de vue, sept ! non, cinq ! non, sept, etc. Personne pour défendre ce pauvre 6.

Et là on nous refait le coup, le coup-vre-feu, non à 20 heures, mais à dix-huit. Vingt c’était trop, peut-être ? le virus circule en force ? il faut serrer la vis ? soit… admettons. Mais à dix-huit heures des tas de gens sont encore à cavaler, acheter le frichti du soir ou une plaquette de beurre, récupérer les gosses chez la mamie, quitter le bureau, l’atelier, tenter de régler des questions pendantes. Tout le monde sait ça… surtout dans les villes, tiens. A la campagne on est du matin, forcément, avec les poules, et l’on se couche tôt. Mais le citadin ne sait pas faire ça, se lever à 5 h 30, embaucher à 7 et débaucher à 16 : il s’est couché à 23 minimum, pour se taper les deux-trois épisodes d’une série télé indispensable ; ensuite, il a essayé d’oublier le voisin dont le gosse chouinait… alors, se lever tôt… Bref, je tente ici une timide mais révolutionnaire suggestion : dix-neuf heures ! Ce qui donnerait l’heure qui manque, qui manque pour faire les choses sans trop se bousculer, pour ne pas se mettre la rate au court-bouillon. Non ? ça le ferait pas ? ça serait possible, dix-neuf ?

Tibert, et cinq et trois font huit.

Et mes RTT ?

C’est vachement urgent, il faut désormais, c’est clair, vacciner à grande échelle. Accélérer, c’est le mot d’ordre, et dès demain… cause nationale, gnagnagna. A partir du 14 janvier au matin, le site  sante.fr permettra de connaître le centre de vaccination qui, que… proximité, local, les pros de santé en priorité, puis les anciens (*) chenus de 75 ans et plus, tout ça. Bon…

Sachant cela, l’ancien, vers 6 h du matin le jeudi 14 janvier – les anciens ça dort peu – se branche sur le Houèbe (c’est un ancien branché, ça existe encore par ci par là) et découvre que la carte interactive des centres de vaccination de sante.fr est inerte, non zoomable, bref une image pieuse ; que le site a été mis à jour le 13 janvier, donc la veille, mais que le programmeur, le pupitreur, le ?? bref le clampin chargé de mettre la fameuse carte interactive en ligne est parti aux Maldives, ou en RTT, en congé de maladie, en pause café, en « je reviens de suite », et autres hypothèses. Cependant que notre Véran de ministre montre ses biscottos et nous assure que ça va accélérer, vous allez voir ce que vous allez voir.

Bref c’est toujours aussi désespérant. Petite précision : hier le centre hospitalier de Thiers a fièrement vacciné 10 personnes, des soignants, pompiers, bref 10 personnes. Deux flacons de vaccin ! wahooo ! Et, dans la glorieuse capitale de l’Auvergne, avec photo du Chef-en-Chef du Conseil Général, monsieur Gouttebel assistant à la Cérémonie de la Première Vaccination, Clermont-Ferrand annonce qu’on va arriver à 300 par semaine. Vous vous rendez compte ? sur 6 jours, 50 par jour, pour… euh, disons 4 heures de boulot, ça donne 12,5 vaccins à l’heure, soit un toutes les cinq minutes – avec un seul officiant, bien entendu.

Mais ça va bouger, si si. Tenez, le journal l’écrit : « …  vacciner 300 personnes par semaine. Puis il pourra monter en charge selon la demande des publics ciblés et l’évolution de la doctrine nationale. » L’évolution de la doctrine nationale ! C’est en somme comme à l’Armée : après l’ordre, ne bougez surtout pas ; attendez le contre-ordre.

Tibert

PS n° 1 – La Sécu (ameli.fr, donc…) va, paraît-il, envoyer un « bon » pour vaccination à tous les anciens éligibles… c’est magnifique ! Sachant, a) Que la poste c’est une bonne semaine de délai ces temps-ci ; b) Que les « anciens » ne sont pas forcément scotchés à leur adresse officielle, par exemple ceux qui se sont réfugiés à la cambrousse ; c) que l’on s’évertue à nous faire économiser le papier et à communiquer par le Houèbe, pourquoi ne pas nous envoyer ce « bon » par courrier électronique ? c’est complexe ?

PS n°2 – Nouvel essai sur sante.fr, nouveau bide. Un bug, un bug sur une page nationale vitale, je cite : « Une erreur est survenue pendant une connexion à www.sante.fr. PR_END_OF_FILE_ERROR« . La fin de fichier qui merdoie… passionnant.
Plus tard : le site ne répond plus. Saturé… je ne pourrai même pas savoir si la « carte interactive » fonctionne, maintenant !

(*) C’est quand même plus sexy que les « séniors » ! D’accord c’est du latin, senior, mais les anglophones l’ont phagocyté.

Oud, balafon et cor anglé

Au fait, le « cor anglais », ce n’est ni un cor (c’est un genre de gros hautbois difforme, à deux anches donc), ni « anglais », mais anglé : le cor(ps) de l’engin forme un angle. Mais les Rosbifs se le sont approprié, sans vergogne, ce qui est bien dans leur mentalité. Pourquoi je vous cause de ça ?

Parce que, si ça se trouve, vous avez regardé à la téloche le célèbre, incontournable, traditionnel « concert du Nouvel An » à Vienne, à base de musiciens solennels costumés en pingouins, dirigés par un maestro chevelu échevelé, et basé presque exclusivement sur les partitions valseuses des Strauss père et fils, avec de l’Offenbach, du Waldteufel… à doses minimes. Il se trouve que je l’ai en partie suivi, cette année, et ma foi rien ne m’y a choqué : c’était la partition plaisante et convenue, comme d’hab.

Mais un célèbre trompettiste, Ibrahim Maalouf, a rouspété, lui, car l’uniformité des visages Blancs ou peu s’en faut (plein de femmes, tout de même, des LGBT je ne sais pas…) des musicos l’a interpellé : voyez ce lien. Je connais par les enregistrements cet excellent trompettiste, et lui témoigne ici toute mon admiration musicale. Mais sa réaction m’interpelle, par ricochet :

J’ai en effet écouté et visionné récemment de la musique Raï, très agréable d’ailleurs, et superbement interprétée : que des Arabes ! et pas de cor anglé. Il y a un temps, j’ai pu aussi voir fugacement de l’opéra de Pékin (c’était très ch…nt, juste pour les aficionados, et j’ai vite zappé) : que des Asiatiques dans la fosse d’orchestre ! des sortes de violons bizarres, des percussions déroutantes, bref on est loin de la Forêt Viennoise ! Je pourrais embrayer sur le balafon, le mridangam, la flûte indienne, la flûte andine, etc : à chaque musique correspond un fond (ou un fonds, ça marche aussi) instrumental, actionné par des individus – souvent locaux – rompus à en jouer. Rien n’empêche, et heureusement, une Chinoise de jouer du piano à queue (*), un Suédois Blanc de jouer de l’oud, etc… : les conservatoires ne font pas, que je sache, de discrimination sur la couleur de peau. Mais il s’agit de musique, pas d’examen de diversité ethnique ! on se trompe de sujet, là…

Tibert

(*) Je vous cite ici madame Zhu-Xiao-Mei, qui interprète Bach magnifiquement.

Raideurs, ankylose et bravoure

( Je n’en remettrai pas une couche sur la campagne de vaccination lancée la semaine dernière, vu les très nombreuses récriminations face à la pesanteur, la lenteur, l’ankylose, l’irrésolution dans les structures supposées être à la manoeuvre. L’ « administration profonde » de ce pays est décidément un char à boeufs tiré par des culs-de-jatte, un mammouth en hibernation. Mais scrogneugneu, ça va bouger ! Tenez, dès vendredi soir dernier notre Véran de ministre claironnait que « dès lundi » les soignants de plus de 50 ans pourraient se faire vacciner : et pourquoi pas samedi et dimanche ? ça urge, oui ou zut ? les indispensables « Hangar aux grolles » et autres « Maxi-gadgets » sont ouverts, eux, le dimanche en janvier ; pourquoi ne peut-on pas vacciner le week-end ? Mais, restons calme, positivons ; ça ne peut qu’aller plus vite, pas vrai ?)

Et à Lyon ça rouspète, et ça grogne, chez les enseignants d’un collège où un prof – prof d’histoire-géo, rebelote – agressé et menacé verbalement par un parent d’élève, se voit ainsi « défendu » par sa hiérarchie : on le déplace ! il est viré ? non, quand même pas ; il est viré ailleurs ! L’élève et ses parents, en revanche, pas de souci, ça roule pour eux. Après l’émotion suscitée par l’affaire Samuel Paty, les bonnes vieilles habitudes des structures administratives de l’Educ’Nat’ ont vite repris le dessus : surtout pas de vagues ! Bon, si on l’avait trucidé, évidemment…

Tibert

Par délicatesse… (*)

On me demande, dans les cercles proches, pourquoi je n’écris pas un billet sur cette affaire de rave-partie dans un village du 3-5 (notez, pas bien loin de Feue la ZAD de Notre-Dame-des-Landes)  la veille et le jour du changement d’année. C’est une histoire qui choque le bon sens, et plein de monde, et pour cause.

Comment justifier qu’on colle à 21 h 02 une prune de 135 euros au quidam retardataire et sans justificatif, quand 2.500 personnes se dandinent mollement d’un pied sur l’autre pendant des heures – nocturnes, les heures – collés serrés, possiblement chargés de dopes diverses, et sans masques, avec une sono qui secoue les tripes et rend sourd jusqu’aux pavillons alentour, face à des gendarmes désarmés, incertains (**) ? Eh bien, ça ne peut se justifier, sauf à constater cyniquement, une fois de plus, qu’il est plus commode, moins risqué et plus rentable de faire ch… le citoyen moyen, civilisé et solvable que le marjo agressif et en bande.

Disons-le, les fonctions régaliennes de l’Etat partent en quenouille et à vue d’oeil ; on peut ainsi braver la loi assez peinardement, dès lors que a) l’intégrité physique des fautifs pourrait être mise en danger par l’action des forces de police (on brandit aussi sec à gauche l’antienne menaçante des « violences policières », la plupart du temps à rebours des faits ; b)  même si l’on se fait gauler, c’est quasi sans conséquence, la Justice étant elle aussi paralysée : retards, engorgements, aveuglement sur l’état du pays, empathie et Bonne-Pensée la plombent efficacement.

Tenez, une juriste argumentait hier, à la télé : tant que les teufeurs (les fêtards, en français) se dirigeant en convoi de bagnoles vers le lieu « secret » de la fiesta, n’avaient pas passé 20 heures, on ne pouvait rien faire, ils étaient dans la légalité !  Mais notez bien, on savait farpaitement ce qu’ils allaient faire… donc, sachant qu’un fanatique armé d’un couteau de cuisine vient égorger un prof’, et vu que la détention d’un couteau de cuisine n’est pas interdite – ben quoi, c’est pour émincer les petits pois – on ne fait rien ! on attend que le délit ou le crime soit constitué. C’est comme ça que ça fonctionne. Eh bien, c’est triste à dire, mais en mai 2022 on débattra abondamment de cette démission patente de l’Etat.

Tibert

(*) C’est du Rimbaud, bien entendu, et c’est de circonstance :
Oisive jeunesse, à tout asservie,
Par délicatesse, j’ai perdu ma vie.

(**) C’est de l’Aragon, mais sans Castille :
… ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désarmés incertains…