Grandes orgues et quart d’heure de gloire

La cathédrale de Nantes bénéficiera d’ici deux-trois ans d’un orgue moderne et tout neuf, qui s’époumonera tout aussi bien que le superbe vieil instrument – rescapé miraculeusement des vicissitudes de l’Histoire jusqu’au récent attentat – pour soutenir de ses accords ronflants, le dimanche matin à la messe, les timides cantiques et comptines agrestes du style « par les verts pâturages tu m’as mené brouter». Les compositions de Bach ou Duruflé auront un  autre son, pas le même, bien sûr, tant pis. Mais bon… on a déjà eu droit depuis deux-trois jours aux discours compassionnels tellement prévisibles sur le « suspect », « il est dans la repentance», « apeuré», « il avait toute notre confiance», « très pieux»…. un très brave homme en somme, ce pyromane amer, vindicatif, irresponsable et rwandais. Pieux ? Tartuffe l’était aussi ; il avait bien compris tout le bénéfice de la chose, au besoin il aurait été pieux pour deux. Hélas, ce zélé paroissien confit en dévotion comptait en fait sur ses bienveillants « parrains » de l’évêché et de la paroisse pour avoir des papiers, et s’est trouvé cruellement déçu : le pieux parapluie à l’eau bénite n’ayant pas fonctionné, il était prié de quitter notre sol, donc sous le coup d’une OQTF, ce depuis novembre 2019 !  ce qui lui laissait très largement le temps de retourner chez lui, pays réputé prometteur et où ne sévit présentement nulle dictature sanguinaire. L’OQTF, l’Obligation de Quitter le Territoire Français, est en fait, sachons-le, ein stuck papier – aurait dit Bismark – un bout de papelard, un torche-cul, dirions-nous, puisqu’à peine un quart de ces décisions pourtant contraignantes et comminatoires  sont suivies d’effet…

… et c’est là que ça m’interpelle quelque part, chers auditeurs ! L’avocat du Rwandais en question dit qu’il ne faut pas causer de ce fâcheux non-respect de l’OQTF « pour ne pas exciter la fachosphère» : en somme, chuuut ! ce dévot incendiaire était en situation clandestine et irrégulière, mais ne le répétez pas, ça pourrait donner des billes à la Marine ! en poussant un peu le brame, on ne serait pas loin, même, des heures les plus sombres de notre histoire. Nos lois sont des passoires ? surtout n’en disons rien, ce serait, fi donc ! de droite.

Tibert

Ce pelé, ce galeux…

Je lis,  beaucoup, des déclarations, des trucs et des machins… et parfois ça se télescope. Il y a peu, une marche « Fierté Homo » réduite et moins visible défilait  à Paris, faute de pouvoir déployer les chars, sonos, foules etc… pour cause de Covid. Des slogans tout de même, et combatifs ! tenez, je cite de mémoire, l’article ad hoc ayant disparu : « … contre le patriarcat répressif Blanc ». Et puis ce jour, les canards rendent compte de manifs féministes hier (à Paris, évidemment, quelle question ! avec des tas de poings levés sur les photos, ce qui évoque plutôt le militantisme communiste et assimilé, mais bon…) du fait que deux ministres fraîchement nommés n’ont pas été adoubés par leurs instances (*). On interviouve les participants :  « La présomption d’innocence, on la brandit facilement quand ça touche des hommes blancs hétérosexuels.» Voilà qui devient consistant : c’est donc le mâle Blanc, le type caucasien à peau claire et testicules, qui est l’ennemi. L’ennemi des LGBT+++, des féministes, des progressistes, des… bref l’ennemi.

Autre chose : je contemplais, il y a quelques jours, une carte du Monde pointant les pays où l’homosexualité est (encore) punie, punie de mort, de prison, châtiments corporels. On est bien d’accord, c’est de l’arriération, c’est condamnable. Mais, y a comme un défaut, aurait pu dire Fernand Reynaud : eh oui, ces pays arriérés et répressifs pour les minorités sexuelles…. il n’y a pas des masses de Blancs aux manettes là dedans. Mais chuuut, glissons : c’est leur « culture »  !

Tibert

(*) Darmanin :  enquête préliminaire pour une accusation de viol, les faits rapportés datent de 2009 ; il y a eu plainte en retour pour dénonciation calomnieuse. Dupont-Moretti : il a tenu des propos pas dans la juste ligne, féministement parlant, notamment lors de sa plaidoirie en défense de l’ancien ministre Georges Tron. Au fait, le jugement (non-lieu) aurait dû venir en appel en avril, mais le Covid, eh oui, le Covid… alors ce sera plus tard.

Le fouzitout du Nouvel An

On se régale au Monde, qui décidément se surpasse depuis quelques temps. Le grand n’importe quoi, bien écolo-de gauche évidemment. Et ça va se loger partout, jusqu’aux recettes de cuisine. Tenez, cette superbe intro :

Titre : « Repas du Nouvel An : trois recettes pour un réveillon vegan« .

« Autour de la table du 31, pour contenter tous les invités – et au passage faire du bien à la planète –, pourquoi ne pas opter pour un menu 100 % végétarien ? Trois idées de recettes « légumes-friendly »  »

Tout est dit, et voilà deux journaleux qui mélangent tout, le végan et le végétarien pour commencer. Le militant-activiste végan, tolérant comme on le connaît, va hurler. Atroce et impardonnable confusion, l’on retrouve en effet, dans les ingrédients du dessert proposé pour ce réveillon végan mais presque : du lait de vache, du beurre… c’est épouvantable !

Mais l’accroche qui suit le titre va très loin (*), politiquement, car, oyez braves gens :

  • On contente tout le monde en faisant du vég(an)étarien.
  • Et ça fait du bien à la Planète !

J’ignore comment les bouffeurs de tout – de légumes, de viande, de poisson, d’oeufs etc… bref les omnivores nombreux que nous sommes – réagiront, mais moi ça me rebiffe. Non les menus végan (**) ne me contentent pas, surtout quand on vocifère, menace et prétend me les imposer ; oui le consensus mou proposé pour ce menu de Saint-Sylvestre est lâchement complaisant, une vraie soumission aux diktats prétentieux des  ayatollahs du véganisme.

Quant à faire du bien à la Planète, alors là… ça ne mange pas de pain de l’écrire. Pour les preuves, on devra attendre, surtout quand on va chercher de belles tomates bien mûres un 31 décembre. Du Chili, peut-être ? par avion ?

Tibert

(*) Notez le superbe « légumes-friendly » : ça vous classe un reportage classieux.

(**) Au singulier, végan : c’est une marque, un label. Mais, du végétarien pourquoi pas ? avec plaisir si c’est bon. Du moment qu’on ne prétend pas m’imposer cette ligne de conduite…

Kébabs et bouffe diverse

A l’approche de Noël (*), à l’approche de Noël, donc, on parle bouffe, foie gras, bûche, boudin blanc.. et kébab ! Oui, le Monde nous en cause : « Le kébab, enfant du métissage. »

Où l’on apprend, parcourant cet éloge laudatif et roboratif … jusqu’au point où seul le lecteur abonné-patenté peut poursuivre la lecture, qu’il y faut de la tomate ! anomalie et aberrance, tant la tomate, la tomate honnête, est saisonnière et ne pousse bien qu’en terre, entre début juillet et fin octobre. Le kébab de janvier se pare donc de rondelles en plastique vaguement rose-rouge, produites sous serres chauffées, hors sol, quelque part du côté de Fès ou Maastricht : du navet – et je fais ici injure au navet, au vrai et bon navet.

Mais bon… c’est toujours de la cellulose, ça facilite le transit. Et puis la photo qui illustre l’article sus-cité m’inspire deux remarques :

  • jouxtant la culotte d’une conduite d’eaux pluviales en haut à droite sur la photo qui illustre l’article, on distingue un boîtier de raccordement PTT (ooups ! téléphonique, Orange sans doute, faute de mieux). Ce boîtier a son capot ouvert aux intempéries, et montre sa tripaille dans un état pas terrible… symbole du soin avec lequel on distribue les connexions Internet par chez nous ! il n’y aura donc personne muni d’un escabeau et d’un tournevis pour aller resserrer les cosses et fermer le capot ?
  • Le boui-boui (restau, gargote, fastefoude, rayer les mentions inutiles) arbore le terme Halal. Juste à côté de la base d’une Tour Eiffel. Voilà qui est clair : on n’y mangera pas de porc, ou alors à l’insu de son plein gré ! je m’en fiche de ne pas manger de porc, je n’en mange pas tous les jours, loin de là. Il faut varier ! mais je ne me l’interdis pas, et n’entends pas qu’on me l’interdise. Et puis, quid de financer, dégustant un kébab, des officines liées de près ou de loin à l’Islam ? (**). Je n’en ai aucune envie, pas plus que de reverser du fric aux autorités rabbiniques ou au Denier du Culte chrétien.

Bref : le métissage de bouffe ? volontiers, si c’est bon… mais pas sous les fourches caudines des dévôts, ou de leurs émanations entrepreneuriales.

Tibert

(*) Y aura-t-il de la neige des trains à Noël ? demandez donc à l’incontournable moustachu façon Zapata-Groucho Marx, qui, lui, a l’air de trouver ça rigolo.

(**) Longue et aride citation de Libé : si le concept «halal» se rapporte au domaine intellectuel de l’islam, sa version industrielle a été mise au point par des marchands et, en conséquence, le «marché halal» appartient, en grande partie, à ces derniers. Et ceux-ci n’ont aucune intention de reverser «une taxe» au culte musulman. En France, les principaux bénéficiaires de ce marché de la garantie halal sont les industries alimentaires qui s’auto-certifient et une dizaine d’«agences de certification halal» spécialisées. Liées ou non à des grandes mosquées, ce sont toutes des entreprises marchandes qui vendent des garanties qu’elles-mêmes élaborent, à la fois juges et parties. Ce ne sont pas des autorités religieuses mais plutôt des «agents» religieux, qui produisent des discours sur l’éthique religieuse et sont pris dans des logiques de surenchère liées à la compétition commerciale du «halal»

Chouettes secrets enfouis

La marque de sous-vêtements féminins Victoria’s Secret annule son défilé de mode ! Le Monde (avec l’aide de l’AFP, heureusement, c’est assez dur à rédiger) nous le conte, liant cette décision « à l’aune de #metoo« , ce qui signifie que le mètre-étalon du bon goût et des bonnes manières en matière de sous-tifs, petites culottes etc… est désormais ce sigle revendicatif (hashtag pour les intimes, mot-clé pour les vieux schnocks comme moi) : #moi aussi ! Moi aussi, donc, je suis invité à protester, stigmatiser, ostraciser etc… (tacler ? ) ces dentelles aguicheuses, ces balconnets rebondis, ces échancrures coquines  ! car à quoi bon ? à quoi bon montrer ce qui, justement, ne doit pas être vu ? c’est inutile, limite pervers. D’ailleurs à quoi bon ces dentelles aguicheuses, ces balconnets gnagnagna… puisque la seule spectatrice licite en est la propriétaire ? auto-satisfaction devant sa glace ? fi donc ! Combien plus gratifiante serait la vision spéculaire d’une bonne vieille culotte en coton peigné, un interlock blanc, et puis un marcel de chez Darmat en rhovyl… ça c’est du #metoo ! Reste plus qu’à bâcher tout ça pour parfaire le truc, façon Afghane : #moi aussi, #moi aussi !

Tibert

Sur le bouton Pause

Je m’en vais faire une pause. On reprendra quand on reprendra, ou pas.

Je m’aperçois billet après billet que nonobstant mes leitmotivs abondamment ressassés – trop ! – la barque continue de dériver, imperturbablement : autant pisser dans un violon ! Ce pays qui se nombrilise et se pâme avec son Pâris, ah Pâris… ; ce pays (*) où tout un chacun fume, a fumé, fumera du shit, de l’herbe… mais où ces produits sont strengt verboten ; ce pays où les flics se crèvent à courir après les voleurs mais où moult juges s’évertuent à les relâcher aussi sec ; ce pays suicidaire qui fonctionne avec la logique absurde Service Public DONC Fonctionnaires DONC {Avantages Acquis + Grosse Force de Nuisance} ; ce pays qui voit chaque grève-prise d’otages répétitive et abusive desdits fonctionnaires ou assimilés s’accompagner des manifestations du syndrome de Stockholm, abondamment brassé par les médias – ah c’est sûr ça nous emmerde salement mais on les comprend ! ; ce pays où les bandes mafieuses qui incendient des locaux publics et tendent des guet-apens aux flics ne sont qu’ une petite bande d’imbéciles et d’irresponsables (panpan-cucul ? rappel à la Loi ? dix heures de TIG ?) ; ce pays où appeler à l’insurrection suscite la plus grande bienveillance, quand manifester pour préserver la famille traditionnelle est vu comme carrément fasciste… bref ce pays est insincère, biaisé, faux-cul, maso, malsain – mal barré.

Et puis ce blog ne m’appartient plus, et là c’est le syndrome du coucou. Et puis je tourne un peu en rond, et puis on me dit que ça devient emmerdant. Donc : à plus tard, qui sait ? sous d’autres hospices auspices, ou ailleurs, ou pas du tout.

Tibert

(*) Tenez, cher Normal-Moi-ex-Président, une anaphore que la vôtre de 2012, à côté, c’est du pipi de scrivaillon stipendié par le PS – mais il faut reconnaître que vous la saviez par coeur et la déclamâtes bien. Et tout ça nous a fait un Président, ou ce qui en a tenu lieu.

S : Souhaits et Stigmates

Tout d’abord, mes chers amis, un peu de grammaire genrée : on doit dire UN stigmate, c’est masculin, le stigmate, vu que c’est, outre un stigmate comme on sait – qui stigmatise, quoi… – c’est aussi l’extrémité du pistil d’une fleur, organe masculin s’il en est ! et toc. Bon, ce point étant acquis, je reviens, rengaine lassante, sur les accompagnatrices des sorties scolaires, tarte à la crème des débats sur le voile islamique. Un voile (masculin) est-il d’ailleurs forcément islamique ? que nenni ! bien des femmes non musulmanes se voilent, qui pour garder la tête au chaud, qui pour planquer une chevelure douteuse, ou parce que ça fait plus jouli, etc. A l’inverse, bien des femmes musulmanes ne se voilent pas, vivant leur religion sans cette contrainte absurde imposée par les mâles, sous prétexte qu’ils sont « comme ça », infoutus de discipliner leurs bas instincts de mâles , justement.

Mais bon… et le ministre de l’Educ’Nat, monsieur Blanquer, sur cette n-ième affaire de voile en sortie scolaire, émet ceci : « Le voile n’est pas souhaitable dans notre société« . Que n’a t-il pas dit là ! haro sur le Blanquer ! Notez bien, il n’a pas dit « il est interdit », ou « illégal », ou « scandaleux », etc ; il considère, modéré dans sa position, que la sortie scolaire étant dans un espace « entre », ni dans l’école (sortie), ni hors l’école (scolaire), eh bien, le voile des accompagnatrices voilées-islam, on fait avec… mais il déplore, c’est clair, considèrant que ce n’est pas souhaitable dans notre société. En Arabie Saoudite, en Iran (*) peut-être, mais pas en France, démocratie laïque : un des principes de notre république, c’est l’égalité homme-femme, que le voile imposé nie.

Qu’aurait dû dire M. Blanquer ? posons-lui la question, franco : Monsieur le ministre, le voile islamique est-il souhaitable (**) lors des sorties scolaires ? quatre réponses possibles, façon QCM.

Oui, c’est souhaitable (scandaleux, islamiste !)

Non, ce n’est pas souhaitable (scandaleux, islamophobe !)

Je ne sais pas (***) : scandaleux ! froussard, couille-molle !

Et vous, qu’en pensez-vous ? (réponse-type du psy) : pervers,vicieux.

Eh non, il n’y a pas de bonne réponse. C’est le questionneur qui pose les mauvaises questions.

Tibert

(*) Là-bas c’est plus simple : voile obligatoire, sinon au trou !  Même non-musulmane, une femme excite les mâles, que voulez-vous… ils sont comme ça, on ne se refait pas.

(**) Notez, il a déjà répondu à la question « est-ce légal ? » Il a dit oui, pas ravi.

(***) Variantes : je m’en tape (tamponne, branle), ça m’indiffère, rien à cirer (à foutre), c’est un problème subalterne, il y a d’autres sujets à traiter, je m’en bats les… etc.

Des mots en ance et en tion

Le Macronious suprême nous l’a déclaré, solennellement, il faut désormais serrer les boulons face à la menace des islamistes extrêmes. En français châtié, ça donne « bâtir une société de la vigilance pour lutter contre l’hydre islamiste« . On notera un réel progrès dans la clarté des termes : du temps de Flamby-Moi-Président, on parlait du terrorisme, sans plus de précision, des fois qu’on aurait froissé – on dit stigmatisé – quelqu’un. Notez aussi qu’on nomme l’hydre, mais pas toutes ses têtes, et pour cause, vu qu’elles repoussent comme du chiendent quand on les coupe !

Et aussi sec, c’était couru, d’aucuns se récrient ou s’inquiètent. Ainsi le directeur exécutif du Collectif contre l’islamophobie en France affirme que l’on s’achemine vers « une république de la délation où chaque musulman devient un suspect potentiel ». Je cite celui-là, mais de nombreux bords, et de tous bords, on alerte à la délation. République de la vigilance, donc république de la délation ?

D’abord un peu de bon sens : un terroriste islamiste, c’est un supposé musulman, sinon ce n’est pas un islamiste. Donc on va surveiller et vigiler plutôt les mosquées que les soirées-loto du troisième âge ou les sorties-rando non confessionnelles. Et puis si on vigile, et si l’on perçoit une menace, à quoi ça sert d’avoir été vigilant si on ne dénonce pas ? d’abord on peut tomber sous le coup de la loi pour non-dénonciation de crime, et deuxio, et surtout, on va peut-être laisser se commettre des horreurs.

Le Français, c’est connu, et à la différence des Anglo-Saxons, est réputé réfractaire à la délation ; cafteur, balance, mouchard, corbeau, noms d’oiseaux. J’ai écrit délation, pas dénonciation. Ce qui laisse toute sa place à la vigilance citoyenne ! la vigilance sans la dénonciation m’évoque la phrase de Péguy : ils ont les mains propres, mais ils n’ont pas de mains. Permettez-moi de citer également la sagesse populaire : quand faut y aller, faut y aller ; et puis faut ce qu’y faut. En d’autres termes, dénoncer demande du courage ; c’est peut-être ça le problème.

Tibert

Animosités électives

Le récent massacre de quatre personnes à la Préfecture de Police de Paris par un salarié de la boîte, connu pour ses convictions clairement islamistes, donne à penser ; et me revient à ce sujet le fameux adage bien connu, et si vrai ! trop bon, trop con. On a gentiment fermé les yeux sur de nombreux signes alarmants, on a été bonasse, coulant, meuhh non pas de problème (*), et puis voilà, boum, réveil en sursaut.

Ceci étant il est curieux de constater comme des groupes aussi antagoniques que les anars – black-blocs et autres sensibilités (sic !) moins saccageuses, ou carrément idéalistes – et les islamistes se rejoignent ; ils ont un ennemi commun : la démocratie (faux-nez du capitalisme ou guignolerie pour les uns, pas hallal pour les autres), et donc les moyens de la préserver, notamment les flics et assimilés. Les uns appellent de leurs voeux les suicides dans la police, voire s’emploient à faciliter la chose à l’aide de pavés, coquetels, barres de fer…, les autres y vont plus ouvertement. « Ni dieu ni maître« , « Il n’y a de dieu que Dieu que Dieu » : il serait plus logique, et meilleur pour la démocratie, et pour nous, que ces deux propositions manifestement inconciliables, et dans leurs émanations les plus radicales, commencent par confronter dans leur coin leurs points de vue respectifs, pour savoir qui c’est qu’a raison.

Tibert

(*) A moins qu’il y ait eu des complaisances, voire plus, ce qui n’est pas à exclure. Vu le service secret-secret où ça s’est passé, je suppose que l’enquête en cours aura le souci de creuser la question, ce qui, à mon humble avis, n’a pas été fait concernant l’attentat du 14 Juillet 2016 à Nice.

Des spermatos et des systèmes

( Grosse évolution en perspective : La PMA pour toutes ! enfin, pour toutes… disons pour les femmes majeures, non ménopausées et demandeuses, ce qui limite quelque peu la casse. On va pouvoir suivre ce feuilleton ; on verra les positions, les blocages et les interrogations sur un changement assez clivant, comme on dit maintenant… mais en tout état de cause, il va falloir gonfler les stocks de sperme en conserve, sans en rabattre sur la qualité des donneurs – il paraît qu’il en manque, surtout des bons  😉 !  Gageons que, dans cette société de plus en plus mochement mercantile, on finira par payer les volontaires pour une séance de veuve-poignet à visée fertilisante : mère-1 et mère-2, quelle poésie ! le Meilleur Des Mondes nous est promis. )

Mais justement, à propos du Meilleur des Mondes : j’ai pu constater samedi dernier, jour de GJ, de Verts-pour-la-Planète, de black-blocs pour la casse, de syndicats arc-boutés à leurs acquis avantageux, une vraie et concrète convergence des défilés, des banderoles et des goualantes. En gros, je résume, a) Macronious est un infâme, tout est de sa faute ; b) Pollution, climat, réformes, incendies en Amazonie… c’est la faute au capitalisme. Changeons le système, pas le climat, c’est l’antienne…

… Changeons, changeons, mais pour QUEL système ? alors là… les avis divergent, suivant les chapelles. Selon les plus statiques, genre F.O, ne changeons rien ! ne touchons à  rien, et surtout pas à leurs avantages acquis. Pour d’autres, Léon Trotski le barbichu fait office de boussole intemporelle : on peut compter sur lui puisqu’il est mort. Sans oublier la décroissance chère aux décroissantistes. Moi, de mon petit point de vue partiel, je constate que parmi les plus gros pollueurs on a trouvé, on trouve encore les pays « socialistes » avec tout plein de guillemets, la défunte RDA et ses mines de lignite, la Russie, la Chine (je sais, je sais, ce ne sont pas des vrais de vrais, quoique… ).

Disons les choses comme elles sont : quel que soit le système, le merveilleux futur système tant espéré, on aboutira toujours, grosso modo, à trois strates : a) les clampins lambda qui subissent et font avec ; b) les courtisans, petits malins, resquilleurs, qui ramassent les bonnes miettes ; c)  le gratin, le dessus du panier, qui tient les manivelles et profite pleinement du système. Eh non, l’homme n’est pas né bon, et puis l’avenir n’est absolument pas radieux, nonobstant les gesticulations du vendredi ou du samedi.

Tibert