Tintin à Medine

Un bref retour sur le tout récent et alarmant « manifeste des trois-cents » qui traite… a) – de la quasi épuration ethnique qui fait fuir nos compatriotes juifs des banlieues du 9-3 (les chiffres donnés sont effectivement alarmants) ; b)- de l’anti-judaïsme « de gauche » (antisémitisme, est-il écrit, mais c’est des seuls Juifs qu’il s’agit) qui, lui, tire prétexte de l’amalgame hélas courant bien qu’abusif (*) avec la très contestable politique israélienne envers les Palestiniens ; c)- de l’urgence de réviser le Coran pour en désamorcer les passages appelant au meurtre des soi-disant « infidèles », je cite : « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques« .

Concernant le « troisièmement petit-c » : c’est de mon humble point de vue une erreur. Le Coran est un bouquin historique, écrit – il se dit que c’était sous la dictée du Chef-en-Chef, qui malheureusement ce jour là s’était foulé le poignet – à une certaine époque lointaine et dans un contexte qui n’a rien à voir avec les temps actuels. On ne ferait que du caviardage malpropre à le modifier, comme il serait aberrant d’ôter les scènes de cul de l’Amant de Lady Chatterley pour que ça passe dans les dictées des CM2 ou en lecture lors des veillées scout autour du feu de camp. Idem, ce serait du genre réécriture façon « touche pas à mon poteau » de Tintin au Congo, BD clairement colonialiste et raciste, mais BD de qualité, qui témoigne d’une époque, et qu’il faut aborder lucidement comme telle.

Voilà : si des fêlés prennent en 2018 le Coran au pied de la lettre s’agissant des appels au meurtre des khoufars, c’est eux qu’il faut « édulcorer », rééduquer, et, disons-le, neutraliser ; sans oublier – c’est là, la la la, l’action ferme et résolue la plus urgente – de clouer le bec aux mentors sulfureux et furieux qui leur susurrent ces horreurs.

Tibert

(*) Amalgame pervers, qui assimile toute critique de la politique israélienne à de l’anti-judaïsme ! Quand j’estime et déclare que l’orchestre philharmonique de Sambre-et-Garonne a massacré une symphonie de Mahler, je m’en prends au compositeur ?

Tartes droitières

Voilà qui change quelque peu dans le paysage des incivilités et violences partisanes actuelles : un des tout proches acolytes de monsieur Mélenchon chez LFI, monsieur Coquerel, s’est fait « entarter » par un jeune trublion de l’Action Française. L’histoire enjolive quelque peu : il s’agissait, paraît-il, d’un plateau tartiné de mousse à raser… évidemment c’est moins sapide qu’un Forêt-Noire avec une touche de vrai kirsch d’Alsace, et l’on conçoit que la victime ait trouvé ça saumâtre.

La raison de cette opération-commando punitive assez stupide, disons-le : non que monsieur Coquerel dusse être empéché d’animer un débat annoncé ce jour-là sur l’immigration (je pense résumer ici ses arguments : ayons pas peur, ouvrons grand les portes, mes amis, y a de la place pour tout le monde). Non non : en fait, ce monsieur avait jadis – selon les militants de l’Action Française – « profané » la basilique de St Denis dans le 9-3, un jour d’irruption assez païenne « par quelque 80 personnes protestant contre le projet de loi « Asile immigration » du gouvernement« . Et non, ce n’étaient pas des protestants, mais des protestataires dans un lieu consacré, voire sacré aux yeux de certains.

Bref… la victime a peu apprécié, on s’en doute. Il s’inquiète, monsieur Coquerel, je cite, « du climat de violence que font régner actuellement ces groupuscules en France. Je demande au gouvernement qu’il ne les prenne pas à la légère et qu’il s’intéresse de plus près à la radicalisation de ces groupes d’extrême-droite ». Et là, les amis, je trouve qu’il est gonflé ! car enfin, l’Action Française est de Droite-droite, et s’en revendique, et l’a agressé, certes. Mais que monsieur Coquerel considère que moult groupes de Gauche-gauche de son bord sont largement plus violents, si l’on doit établir un moche palmarès.  Car les cocktails-Molotov, les caillassages, les poubelles incendiées, les vitrines brisées, les pillages… à Nantes, à Montpellier, les commandos de blocage-occupation des facultés, les zadistes ruraux de l’ex-aéroport… d’où viennent-ils ? des groupuscules d’extrême-droite ?

Allons allons… c’est des deux côtés que ça craint ! et  pour paraphraser Audiard : tous les extrêmistes sont violents, c’est même à ça qu’on les reconnaît !

Tibert

L’ haïe cité

J’ai pu regarder-écouter hier soir un débat fort intéressant sur BéhèFèMe Télé, où madame Elkrief débattait en compagnie de personnes autorisées sur la visite de Mac’Ron aux évêques de France. Ah cette visite ! pas du tout appréciée à gauche, houlala ! On a unanimement condamné cette lamentable initiative au LFI de Méluche, chez Benoît.e Hamon.e.s, à l’Humanité, qui semble avoir encore quelques lecteurs abonnés, puisque la globalité de l’article afférent leur est réservée… eh bien, je suis partagé !

D’abord, d’abord… ceux qui glapissent au viol du principe de laïcité, que ne glapissaient-ils lorsque les huiles républicaines allaient souper au CRIF ? ou rupturer le jeûne du Ramadan ? (ah les ruptures du jeûne du Ramadan ! l’équipe de monsieur Delanoé y fut fort assidue, en son temps à la mairie de Paris). Mais ce n’était là que visites de pure courtoisie, pas vrai ? sans aucune arrière-manip’, sans doute, et la laïcité, brave fille, ne s’en offusquait pas, est-il besoin de le préciser ?

Et puis Normal-Moi (*), qui – donnons-lui ce gage – n’a jamais jeûné ni dé-jeûné avec les Musulmans, rudoya quelque peu les cathos : ces cons-là rechignaient à admettre que le mariage puisse être autre qu’entre un homme et une femme ! Il y eut même des manifs rudement réprimées, les  militants de la Manif-Pour-Tous l’apprirent à  leurs dépens. Il faut sans doute y voir là l’origine et le sens de la récente phrase macronienne qui défrise tant les laïcs à gauche : « le lien entre l’église et l’état  s’est abîmé« . La faute à Normal-Premier… ! et puis on a vu tellement de complaisance des Bien-Pensants-Repentants envers l’Islam, que d’autres ont pu en ressentir quelque jalousie, non ?

Mais bref, résumons-nous : si Macron fait la tournée de toutes les religions reconnues, pourquoi pas ? les cathos en sont, au même titre que les autres, ni plus, ni moins. Et les croyants sont des citoyens… mais alors qu’il fasse aussi la risette aux agnostiques et aux athées ! J’en connais plein, et ils le valent bien.

Et puis j’ai, au cours de l’émission susnommée, apprécié particulièrement les propos de madame Céline Pina, qui parle lucidement et bien. Oui la république a une vraie dimension humaine, que dis-je, spirituelle ! et vaut le coup qu’on la vive et la défende, face à l’obscurantisme sous toutes ses formes, et aux bigots.

Tibert (amen !)

(*) Normal-Moi-Président a sorti un bouquin, pour occuper ses vieux jours : il s’ennuie. Il paraît qu’il y donne la leçon au Macron, c’est comme ça qu’y faut gouverner, mon petit ! à savoir : rester les deux pieds dans la même charentaise, une fois accomplie la Grande Oeuvre du quinquennat, le mariage « pour toutes et tous ».

Le premier qui dit la vérité..

il doit être exécuté , ou du moins sévèrement sanctionné, et ça se vérifie encore. Il s’agit là d’un noeud d’articles que j’ai pu consulter en partie (merci Le Firagot et ses amorçes d’articles « réservés aux abonnés »). Voilà : Georges Bensoussan va comparaître en appel pour une affaire où il avait été relaxé en 2017 et en première instance. On l’accusait (moult associations auto-proclamées anti-racistes et droidelhommistes)  de provocation à la haine raciale ; il va passer en appel, monsieur Bensoussan, parce que ces associations (moins deux, qui ont  laissé tomber) et le parquet, eh oui, le ministère public ! vexés de s’être fait bouler, ont fait appel de cette relaxe. Y a pas à tortiller : il faut flinguer le soldat Bensoussan.

Bon, on ne va pas se lancer, ce n’est pas le sujet, dans des considérations savantes sur l’origine, les racines de l’antisémitisme (disons plus précisément l’anti-judaïsme) dans les populations d’origine arabe, et notamment en France : on peut en débattre à satiété, avec des arguments pour et contre. Non, le sujet, c’est que constatant des faits graves et l’écrivant, monsieur Bensoussan encourt les foudres de la Justice. Le roi est nu, mais chuuut, ça ne se dit pas. Tout ne peut que baigner, puisqu’on vous le dit, car il n’y a pas, mais non, de racisme anti-Juifs dans nos belles cités (*), ce n’est qu’une construction d’esprits malades et-ou pervers, et la méchante injure « espèce de Juif » qui se dit dans les familles musulmanes n’est qu’un qualificatif bien innocent, et qu’on profère sans y penser.

Voilà donc monsieur Bensoussan coupable de constats, aussi coupable que Kamel Daoud, qui avait en son temps, horreur et putréfaction, osé traiter des agressions sexistes lors d’une nuit de Nouvel An à Cologne. Il s’agit ni plus ni moins que de faire taire ceux qui décrivent l’Etat des Choses avec quelque exactitude, au lieu de se contenter des fables rose-bonbon d’un fantômatique « vivre ensemble ».

Tibert

(*) Cités de m… , disons-le. La Politique de la Ville dans tous ses désastres : 40 ans de plantations bétonnières au petit bonheur et à la va-comme-je-te-pousse dans des champs de betteraves.

PS – La marche « blanche » pour manifester la solidarité des Français avec les Juifs qu’on assassine parce qu’ils sont Juifs – qui plus est, âgés, faibles, bref faciles à assassiner – a été perturbée parce que des « pointures » de LFI et du FN s’y associaient et qu’on a prétendu les en chasser : là c’est le CRIF  (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) qui s’est montré rejetant et coincé, coincé dans sa politique de soutien à Israël – sujet clairement hors-sujet en cette occasion.

De la reproduction des bigorneaux

Il est imprudent de réagir à chaud quand l’actualité s’invite sur les blogs : on peut avancer des âneries. Mais c’est une vieille querelle qu’on va ressortir ici, sachant que l’actualité, c’est que de jeunes fêlés zélés et armés canardent dans les allées de nos supermarchés, où l’on peut trouver la mort alors qu’on y est venu acheter de la moutarde et des changes-bébé.

On peut ainsi, au fil des massacres, constater des constats assez constants : jeunes, mâles la plupart du temps mais pas que, très souvent bi-nationaux, bien vus dans leurs cités – qui aurait pu penser que, si gentil, un p’tit gars sans histoire… – bref on est désarmés devant ces descriptions lénifiantes, ah ma pauv’ dame, qui aurait pu prévoir ?

Eh bien justement il y en a qui auraient pu prévoir et empêcher que, mais la Bonne-Pensée masochiste – et mortifère – les a anesthésiés : il avait été question sous le morne et oubliable quinquennat de Normal-Premier, de déchoir de la nationalité française les bi-nationaux indignes d’habiter ce pays, ou plus prosaïquement dangereux. Moi-Président lui-même, dans un éclair de velléité d’agir, soutint un moment cette idée  – c’était dans l’émotion des attentats de novembre et du Bataclan – puis les âmes charitables et pétries de bons sentiments emportèrent le morceau, Droits de l’Homme Double Peine gnagnagna, et ce projet fut enterré comme vilain pas beau : pas de gauche !

Voilà, encore une fois : trop bon, trop con. C’est hélas le constat que l’on peut faire, par delà les phrases confites convenues et rengaine que l’on va nous servir à l’occasion de cette n ième tuerie. Et puis soyons cohérents et logiques, une fois, comme on dit à Bruxelles : s’il est impensable de déchoir une crapule ou un traître bi-national de la nationalité française, alors interdisons la bi-nationalité, ça éliminera le problème. Moult pays le font, et imposent de choisir ; double culture – ou inculture – bien sûr, pourquoi pas, ce peut être une richesse ; deux passeports, ce sont deux portes ouvertes aux bidouilles, et ce n’est pas vraiment nécessaire pour voyager.

Tibert

Rosbif veggie

Le Firagot nous régalait  hier ( et sans viande !) d’une rafale d’anglicismes tous plus irremplaçables les uns que les autres…

Légende de la photo : « L’association végétarienne de France a baptisé « Veggie Town » une zone des IXème et Xème arrondissements qui concentre des adresses véganes, végétariennes ou végé-friendly. Le street artiste Invader a pris possession des murs. »

Voilà donc Végétaré-Village envahi, invadé par le verbe anglomane et par le bien nommé Envahisseur, l’artist de rue ( artist : sans e final car 100 % grand-breton)… : on l’a donc nommé « Veggie Town » en pur rosbif, ce quarter, ce coin trendy, branchouille – sans ceintures de cuir ni pulls en laine, mohair, alpaga, cachemire etc… selon la Règle de l’Ordre Véganne. Envahisseur l’ invader (l’envahisseur, donc) a envahi, pris possession des murs, marqué de son empreinte, de sa papatte et de sa papalette les walls, donc, et peinturé tout partout. Tremblez bouffeurs de barbaque ! infâmes meat-friendly, rasez les murs, donc, et sans spoiler les paintings de l’Invader : vos jours sont comptés à Veggie Town (en fond sonore : musique genre Dimitri Tiomkin dans « Règlements de comptes à OK Corral« , mais sans bovins).

On l’avait prédit à l’avance (sic) : le XXI ème siècle sera religieux : ma foie 😉  c’est bien vrai ça !

Tibert

PS – dans la veine du pléonasmique « prédire à l’avance », j’ai trouvé cette délicieuse pub dans le même Firagot : « PFG  – Pourquoi financer ses obsèques à l’avance ? « . Tiens donc… pourquoi, en effet ? voyons voir, voyons voir…

Déglingues

On ne tartinera pas sur les friandises pipeul du Firagot, qui a finement analysé-commenté les tenues vestimentaires de madame Macron lors de la visite de notre couple présidentiel en Inde (au fait : hasard rarissime et gros coup de bol, le Taj-Mahal était désert lors de leur virée touristique). Passons, passons, à des trucs plus consistants.

Tenez, j’ignorais ce dispositif des « Cadets de la république » : vous n’avez pas de diplôme ? savez peut-être à peine lire écrire compter ? tout merdoyé à l’école ? pas de problème, la fonction publique recrute, bonne pomme, et vous embauche quand même. Dans cet exemple, qui illustre les bienfaits de ces bonnes mesures, c’est une « adjointe de sécurité » qui a bénéficié de ce magnifique coup de pouce, et a su s’en montrer digne, prouver sa reconnaissance en piquant deux pistolets automatiques au râtelier de son commissariat – la morale est sauve, elle s’est fait gauler. Moi je pensais naïvement effort, mérite, droiture… bizness, magouille et communautarisme, répondit l’écho.

Mais bon… autre entrefilet du Parigot, ce cru reflet france-îlien de notre paysage social : le Préfet de police de Paris dépêche 50 flics à la mosquée d’Alfortville ; ce lieu étant exigu, les prières débordaient sur la rue, et c’est illégal. Mais ce n’est pas du goût du député PS du coin, qui défend la méthode douce : « le préfet du Val-de-Marne adressait au président de l’association des musulmans un courrier valorisant une méthode concertée et un dialogue soutenu afin de trouver des solutions…« . Il s’agit là de ce qu’on nomme de façon feutrée accommodements raisonnables, terme indolore pour désigner des reculades et l’abandon des bases laïques de notre république.

Cerise sur la tarte aux truffes, ( truffe : tartuffo en italien), il y a bien un terrain vague qui jouxte la mosquée en question : ça tombe à pic, les musulmans locaux vont l’acheter pour y agrandir leur édifice ! ben voilà, la solution elle est là : « La communauté musulmane doit récupérer le terrain mitoyen du lieu de culte. Une fois les Roms qui occupent la parcelle illégalement, évacués.« . Chouette pays ! y a que chez nous qu’on peut voir ça.

Tibert

Brave petite !

Propos liminaire et préambulatoire : il paraît que l’on doit absolument inhumer Feu – en fait il a été incinéré – monsieur Michel Déon à Paris ? et que madame Hidalgo se fait tirer sa boucle d’oreille ? elle a créé une commission, c’est dire son enthousiasme : Déon n’était pas de son bord, on le savait. Bref, simple question : les cendres de monsieur Déon n’ont rigoureusement aucune légitimité à être déposées à Paris. Pourquoi faudrait-il qu’elles y atterrîssent ? il a vécu, réfugié fiscal, en Irlande, il y est mort… c’est beau, l’Irlande, outre qu’on y paye moins d’impôts – pas difficile – il y a même écrit « Un taxi mauve », largement inspiré de son vécu : que ne leur fiche-t-on la paix, à ses cendres irlandaises ? elles ont souhaité être rapatriées ? on ne peut pas émigrer peinard ? (*)

Mais passons à autre chose : une jeune islamiste et bonne pondeuse de petits futurs guerriers islamistes (4 gosses à 27 ans) qui, avec son mari, avait rallié Daech à Mossoul, capturée par les forces irakiennes – le mari, soi-disant cuistot chez Daech, serait mort, mais allez savoir, il a peut-être pris la fille de l’air, sentant les carottes cuites et le califat roussi – vient d’être libérée des prisons locales, y ayant purgé une peine étonnamment légère, 7 mois de taule pour « violation de frontières ». Et ? et alors ? eh bien, l’Irak va l’extrader vers la France ! tenez, on vous la rend, on sait pas quoi en faire… les gosses, bon, ce n’est pas leur faute, ils n’y sont pour rien, on les récupère, soit. Mais l’adulte responsable qui est allée NOUS faire la guerre ? on va se montrer grands, généreux, magnanimes ? en l’occurrence, on se montre d’une terrible faiblesse. Outre que rien ne garantit le repentir – à supposer qu’elle l’exprime – de cette femme d’avoir combattu ses compatriotes, on envoie un piteux, un affligeant signal aux quelques milliers de ses collègues en déroute.

Monsieur Macron a dit ou fait dire qu’on étudierait au cas par cas les dossiers des djihadistes français capturés : sans doute, sans doute… mais rappelons-lui deux dictons populaires largement validés par le vécu :

  • Dire non est toujours plus difficile, il y faut du courage.
  • Trop bon, trop con.

Tibert

(*) Et si l’on veut absolument mordicus l’inhumer en France, pourquoi à Paris, grands dieux ? il n’y a pas d’autres cimetières, en France ?

Complots, défiances et déviance

La chanteuse amateuse (amateur, amatrice, amateure ? rayez les mentions inutiles) Mennel a boucoup plu paraît-il au télé-crochet « Ze voïsse » (en français). Mais je rapporte ce que j’ai lu, n’ayant pas du goût pour stationner devant ma téloche à zieuter ce genre d’amuseries. Il s’est dit qu’elle a divinement interprété « Alleluïa » du regretté Leonard Cohen. Belle chanson,  et puis clin d’oeil aux trois religions monothéistes, semble-t-il…

Mais voilà elle était voilée, ce qui n’était pas forcément pertinent et en a rebuté beaucoup – à mon avis c’était naïf et inopportun – et pour enfoncer le clou on lui a trouvé moult casseroles, en l’occurrence de vieux touïtts où elle tenait des propos de type complotiste sur les attentats islamistes, notamment celui de Nice (*). A mon humble avis elle a là (elle a là, lalala) sans trop de jugeote emboîté le pas à tout un tas de salades abracadabrantesques – merci Jacques : personne ne serait jamais allé sur la Lune, les tours de Manhattan étaient en fait des hologrammes, c’est le Maussade qui aurait opéré au Bataclan, etc etc… je vous fais grâce du reste. Mennel s’est excusée, désolée, grosse erreur, tout ça, mais elle a jeté l’éponge : elle chantait faux, là, et plutôt que d’assumer et faire avec cette dérangeante dissonance, on lui a suggéré amicalement de laisser tomber le télé-crochet…

On rejoint là le débat mal emmanché sur Polanski le metteur en scène : s’il traîne lui aussi ses casseroles, en l’espèce des accusations de viols, son cinéma en est-il critiquable pour autant ? ben non. Idem pour cette chanteuse (chantrice ? chanteresse ?) amateuse : elle exhibe sa religion, elle a relayé des thèses complotistes absurdes, c’est piteux et critiquable ; mais elle chante bien – on le dit, du moins – et puis elle ne chante pas le Horst Wessel Lied ou Cara al sol,  mais des trucs qui ont de la gueule. Alors ? c’est un télé-crochet, ou un procès en sorcellerie ?

Et nous voilà avec Robert Faurisson, négateur obstiné des chambres à gaz du 3 ème Reich : il vient de se faire envoyer dans les cordes lors d’un n-ième procès, une fois de plus. C’est bien fait, ce type défend des thèses infâmes. Mais… mais ce qu’on lit dans Le Monde à ce propos laisse perplexe : «  La loi Gayssot établit la vérité des crimes contre l’humanité. Ça n’empêche pas les historiens de faire des recherches, mais le génocide, c’est une vérité. La contester, c’est être un faussaire ». C’est donc une loi qui établit la vérité, telle la loi de la pesanteur ? on touche au divin, à la Révélation, là : Gayssot-Dieu dictant les Tables de la Loi Eponyme… eh non, la vérité est historique. Le génocide (des Juifs, en l’occurrence) est une réalité historique, pas une Vérité Révélée. Et, je l’ai déjà dit, rejoignant humblement moult historiens illustres, cette loi est absurde et liberticide.

Tibert

(*) Sur Nice, justement, l’incroyable concours de négligences et de jemenfoutisme qui a permis au terroriste de balader son camion en repérages autant qu’il a voulu sans qu’on lève le petit doigt… a fini par susciter des questions et une enquête. Négligences ou complicités, l’avenir le dira peut-être.

Cherche boulot mais pas vraiment

Huit-cent-vingt-six  (826) réactions de lecteurs au moment où je vais mettre le point final à ce billet : non ça ne traite pas de la promo pharamineuse que la chaîne  Enterre-Marché annonce sur les boîtes de sardines en escabèche par lots de quatre-vingt-seize. Il s’agit du Marronnier des marronniers, the sujet, le seul, le vrai, celui qui chavire le coeur des foules : « Garder ou ôter son voile, le dilemme des jeunes musulmanes en recherche d’emploi« . On peut dire que c’est un très gros succès ! bravo Le Monde, décidément bien dans sa ligne politico-éditoriale.

Extrait : « Dans le huis clos de l’entretien d’embauche, les femmes voilées ressentent durement l’obstacle invisible qui leur est réservé sur la voie de l’emploi salarié« . Sans doute, mais qui d’abord a disposé sur sa chevelure un obstacle bien visible et significatif ? J’image mon propos : si vos règles de vie vous obligent à vous mouvoir chaussé de semelles plombées de scaphandrier, pas la peine de courir le cent mètres plat… j’en ai lu plein, des réactions des lecteurs patentés du Monde… si je puis donner une tendance « à la grosse » (il faudrait un boulot de fou pour être exhaustif sur plus de 800 interventions), la voici : elles cherchent vraiment du travail ? la recherche de travail requiert des accommodements avec la réalité des entreprises.

Effectivement, l’entretien d’embauche n’est pas précisément un moment marrant ; mais il faut en passer par là, et les recruteurs étant ce qu’ils sont, il faut éviter de faire désordre : il me souvient avoir souvent ciré mes pompes noires, enfilé un costard et m’être étranglé d’une cravate, tout ça pour aider à suggérer au type assis en face de moi que j’étais bien l’homme de la situation : j’avais VRAIMENT besoin de trouver du travail.

Bon, certes, les recruteurs sont des ballots, ils sont craintifs, ah la la ! et pleins de préjugés contradictoires : ils vous veulent jeunes mais pleins d’expérience, dynamiques mais prudents, loyaux mais débrouillards… et surtout ils ne veulent pas se gourer ! Alors devinez qui ils choisissent entre deux nanas de qualités voisines, dont l’une est lisse dans sa mise tandis que l’autre agite son étendard ? et que vient proclamer l’appartenance religieuse dans une entreprise ? c’est tout simplement incongru.

Mais on assiste à de drôles de trucs, et les lecteurs du Monde l’ont bien vu : dans le même temps, en Iran, des femmes courageuses osent maintenant, au risque de finir en taule, ôter le voile que les mâles leur imposent manu militari depuis des décennies. Curieux télescopage !

Tibert