Causse toujours

Pas grand-chose à gloser dessus, ces temps-ci, en dehors des marronniers d’été (canicule, baignades, prix des légumes…) et du Covid. Je ferais peut-être mieux de décréter la pause estivale, accrocher la pancarte « En congés pour cause de vacances », ou « Je reviens de suite » sur ma page de blog… Mais bon, il y a un petit no-nos à ronger avec cette rave-party ( en français : teuf sauvage ) qui s’est tenue – se tient encore, semble-t-il – sur le Causse Méjean, en Lozère, département chéri des 4 X 4 « ludiques » rugissants, des quads intrusifs et vrombissants, des motos tout-terrains pétaradantes, et autres engins propres à pourrir la vie et défoncer les chemins et sentiers. La Lozère n’avait pas besoin de teuffeurs en plus, ça c’est sûr ! Il se dit que trois  déménagements valent un incendie… mais une teuf comme ça vaut bien trois-cents quads livrés à leurs ébats vains, coûteux, nauséabonds et destructeurs, sans oublier le casque anti-bruit à se visser sur les oreilles.

Les agriculteurs du coin – pas tous vertueux, il doit y en avoir un paquet qui phyto-sanitairent et stabulationnent sans vergogne – au vu des dégâts prévisibles, se sont mis en rogne et ont entamé des représailles. A mon humble avis, quelques tonnes de lisier bien noir et puant, judicieusement répandues sur les aires de danse (*), auraient suffi à débander les fêtards. Mais le truc à retenir, dans cette histoire, c’est qu’une fois de plus tout ce qui est illégal est permis, pourvu qu’on sache exploiter la passivité et le laisser-faire de nos institutions. Rassemblement illégal ? bof… mais, surtout pas de bavure ! Le Mélenchon’s Band pourrait en tirer parti. Les gendarmes ? ils filtrent les sorties. Les masques, les gestes-barrière… vous rigolez ? Il reste juste à propager, 1) le virus un peu partout, de préférence sur les vieux, plus fragiles ; 2) les mauvais exemples « je fais ce que je veux », mais ça, on savait déjà.

Tibert

(*) « danses », c’est un bien grand mot. Il s’agit en fait de se dandiner le plus longtemps possible sur ses pieds au rythme des boum-boum qui font vibrer la peau du ventre et les intestins. Les amateurs de mélodies, d’entrechats et de tango chaloupé repasseront.

La playa, y a qu’ça

Pâtés de sable, bronzette tourne-et-retourne, crème solaire à tartiner, le polar bien saignant à déguster sous le parasol individuel… cette année on ne fera pas Angkor + les pyramides ou les Seychelles à vélo – c’est pourtant tout plat. Cette année, on Covide, avec ou sans masque. Covider, verbe du premier groupe, vu que les autres, de groupes, on évite, c’est trop dur. Tiens, à ce propos, mon dernier petit-fils m’a sorti un « apprendu », mais à son âge c’est normal. Cependant que notre ami Donald T., alias Casque d’Or, commence à susurrer qu’il serait peut-être pertinent de reporter les élections présidentielles « pour cause de Covid », évidemment, mais chuuut, les mauvaises langues disent que c’est qu’il la sent mal, sa réélection.

Ceci étant, je lis ici et là qu’après le chauffeur de bus bayonnais tabassé à mort, d’autres se font amocher pour cause de faire leur boulot. Tenez, à Dijon, ailleurs aussi… c’est tout sauf nouveau, ce truc, mais ça prend maintenant une autre dimension. J’ai vu il y a un bail, à Marseille, dans un bus se dirigeant vers les Calanques (passant donc à proximité de la souriante Cité de la Cayolle), deux jeunes gus monter sans valider de ticket, et s’installer à cloper… qu’a fait ou dit le chauffeur ? rien, il regardait la route. Qu’ai-je fait ou dit ? n’étant ni Rambo ou SuperMan ni un futur martyr de la cause citoyenne, j’ai regardé le plafond, pensant que le chauffeur, lui aussi, désirait rentrer en bon état chez lui le soir venu. Au Québec on appelle ça « faire tapis ».

Bref, des menaces, des coups, un mort même… irions-nous jusqu’à supposer qu’une vaste politique d’intimidation a été plus ou moins orchestrée dans certains quartiers dits « sensibles » pour que les citoyens lambda – et les chauffeurs – apprennent à « faire tapis » et endurer en fermant leur gueule ? ce serait tomber dans la parano, mais le fait est que, nonobstant le mort scandaleux de Bayonne, d’aucuns persistent à vouloir un peu partout imposer leur loi, qui – outre le non-billet, la clope, les godasses sur le siège d’en face et le téléphone à tue-tête – comporte désormais un article de plus : « le masque t’en as rien à battre, et gare à çui qui moufte ». Monsieur Darmanin, qui s’essaye au vocabulaire et aux coups de menton propres à sa fonction, parle d’ensauvagement ? hélas, la préposition « en… », marquant le début d’un processus, est de trop, et depuis jolie lurette. Là-haut on gesticule, donc, comme chaque fois qu’une nouvelle tête s’y colle ; mais est-ce que ça change quelque chose ? permettez-moi une moue dubitative.

Tibert

 

Ce que les mots disent, 2.0

Le Code Pénal ne connaît pas l’incivilité. Incivilité ? quésaco  ? il traite du crime, de l’infraction, du délit, de la contravention, le Code Pénal. L’incivilité, cette inconnue : allez hop, hors sujet. Garnir un mur de tags ? pas une incivilité, mais punissable pénalement. Pisser (*) ou cracher sur la voie publique, renverser une poubelle ? contravention de 2ème classe (article R632-1 du code pénal modifié par le décret n°2010-671 du 18 juin 2010 –art.4).

Mais justement parce que l’incivilité n’est pas dans le spectre des actions punissables, et vu qu’on baisse de plus en plus les bras devant d’évidentes infractions, d’authentiques délits, de vrais crimes, on y case maintenant plein de trucs, dans le fourre-tout « incivilités ». Comme ça : 1) on manifeste tout de même que ce n’est pas bien, sinon ça ferait désordre ;  2) on passe à autre chose, c’est sans conséquence, et puis on laisse le citoyen lambda raser prudemment les murs et se claquemurer, faute de politique courageuse. C’est ainsi que récemment Macronious, qui a bien intégré ce néo-vocabulaire démissionnaire, a affirmé la tolérance zéro « pour les incivilités » concernant notamment les représentants de l’Etat.

Les mots nommant les maux sonnent bizarre, ces temps-ci, et ça va pas en s’améliorant, comme disait mon pépé. Quand on se percute en bagnole une gendarme à pied comme aux autos tamponneuses, quand on tabasse à mort un conducteur de bus qui réclame le respect des consignes dans son bahut, sont-ce des incivilités ? il serait alors judicieux qu’on élargisse le Code Pénal aux incivilités. Et puis, tiens, tant qu’à faire, comme disait ma mémé, si on l’appliquait ?

Tibert

PS – Je lis ce matin sur France-Info, canard-houèbe bien dans la Juste-Ligne, que Darmanin, le nouveau ministre de l’Intérieur, qui dit vouloir « stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société », droitise son vocabulaire ! « ensauvagement » avait en effet été utilisé auparavant par un euro-député du RN, le parti de la Marine. C’est épouvantable ! il est des mots qui font mal dans certaines bouches. Car cette belle jeunesse qui (dépouille, percute, deale, tabasse, rackette, surine) … qui s’incivilise, certes, est mal dans sa peau, c’est évident, et ça ne peut être que de notre faute, enfin, de la faute à la société.

(*) Ceci dit, si nos édiles avaient le bon goût de mettre à disposition de la population des édicules à pipi (pour les femmes aussi, merci)  en nombre suffisant et en état présentable, ça aiderait à respecter la Loi. C’est coûteux ? certes. Alors rognez sur les frais de bouche, les véhicules de service, les dépenses somptuaires en ronds-points somptueux, que sais-je ?

Crime et châtiment ( air connu )

Sujet difficile, gros sabots déconseillés, certes, mais bon, s’il ne faut traiter que du temps qu’il fait, autant aller à la pêche… Macronious se porte donc garant, il l’a dit hier, de la présomption d’innocence pour la casserole que d’aucunes attribuent à Darmanin, ce ministre qui, s’occupant de budget à Bercy (Paris 12ème) pendant trois ans, était supposé légitime dans son boulot nonobstant une plainte pour viol… ce qui ne serait pas le cas pour le poste de ministre de l’Intérieur. Ce sont pourtant deux fonctions régaliennes de chez Régalien ;  un Grand Chef aux Finances est appelé à autant d’exigence morale qu’un Premier Flic de France, il me semble. Faisons court et simple : tous les ministres et sous-ministres doivent être propres sur eux, sinon ouste, dehors, c’est le b-a-ba.

Mais les femmes (les hommes ? je ne sais pas) du collectif NousToutes refusent l’argument macronien : pour elles, deux poids deux mesures, le viol est injustement considéré comme véniel, oubliable, secondaire en tant que crime ; et d’argumenter : « Est-ce que vous pensez que pour un autre crime, un meurtre ou un assassinat, on aurait nommé quelqu’un qui serait mis en cause ? Non, cela n’arrive que pour les crimes liés aux violences sexistes et sexuelles, à savoir le viol ». Et, effectivement, le viol, prémédité ou pas, est un crime, comme un meurtre (non prémédité) ou un assassinat (prémédité). Notons d’abord que non, cela n’arrive pas « que pour les crimes liés aux violences sexistes et sexuelles » : ça arrive aussi pour des trucs moins graves, les délits financiers, violations du secret de l’instruction, etc ; d’aucuns, on en a vus, ont « fait ministre » tout en étant mis en accusation – mais ce n’est pas recommandé.

Elles, du collectif, ont raison sur ce point : si Darmanin était sous le coup d’une procédure pour homicide, il ne serait sûrement pas ministre. Donc, oui, tous les crimes ne se valent pas. Un meurtre, ça laisse un ou des cadavres ; on ne s’en remet pas, c’est assez définitif. Un viol, on peut s’en relever, ou pas, c’est selon. Dans l’affaire Darmanin c’est une accusation de viol sur l’année 2009 et a posteriori, et c’est parole contre parole. Tenez, ce site résume assez bien le dossier ; en gros, c’était une histoire d’un coup de pouce contre un « passage à la casserole » (*) ; ensuite, deux versions opposées : « c’était un viol » /  « c’était une relation consentie ».

Un crime est un crime, certes, mais il y a des degrés dans ce genre d’exercice : entre le violeur bourré d’un soir – un criminel, donc – et un Fourniret, il y a de la distance. Idem pour la présomption d’innocence : parfois c’est juste une figure de style, on SAIT ! et parfois non… et alors il  est légitime et prudent de douter.

Donc, si Macronious invoque la présomption d’innocence, c’est, espérons-le pour lui, qu’il a de bonnes raisons d’y croire, à l’innocence : sinon c’est du masochisme ou du cynisme, bref une faute en isme. L’accusation et la gesticulation ne font pas le coupable ; la justice doit passer, passera, et selon les conclusions… on pourra tirer les conclusions. Un ministre reconnu violeur, on est d’accord, c’est inacceptable, et puis qu’il soit puni ! Sinon, et en attendant, si on lui foutait la paix, qu’il puisse travailler ? il a du boulot devant lui.

Tibert

(*) C’est très laid, à tous points de vue, un « passage à la casserole ». Une moche transaction commerciale, moche la volaille, encore plus moche le cuistot.

Ce pelé, ce galeux…

Je lis,  beaucoup, des déclarations, des trucs et des machins… et parfois ça se télescope. Il y a peu, une marche « Fierté Homo » réduite et moins visible défilait  à Paris, faute de pouvoir déployer les chars, sonos, foules etc… pour cause de Covid. Des slogans tout de même, et combatifs ! tenez, je cite de mémoire, l’article ad hoc ayant disparu : « … contre le patriarcat répressif Blanc ». Et puis ce jour, les canards rendent compte de manifs féministes hier (à Paris, évidemment, quelle question ! avec des tas de poings levés sur les photos, ce qui évoque plutôt le militantisme communiste et assimilé, mais bon…) du fait que deux ministres fraîchement nommés n’ont pas été adoubés par leurs instances (*). On interviouve les participants :  « La présomption d’innocence, on la brandit facilement quand ça touche des hommes blancs hétérosexuels.» Voilà qui devient consistant : c’est donc le mâle Blanc, le type caucasien à peau claire et testicules, qui est l’ennemi. L’ennemi des LGBT+++, des féministes, des progressistes, des… bref l’ennemi.

Autre chose : je contemplais, il y a quelques jours, une carte du Monde pointant les pays où l’homosexualité est (encore) punie, punie de mort, de prison, châtiments corporels. On est bien d’accord, c’est de l’arriération, c’est condamnable. Mais, y a comme un défaut, aurait pu dire Fernand Reynaud : eh oui, ces pays arriérés et répressifs pour les minorités sexuelles…. il n’y a pas des masses de Blancs aux manettes là dedans. Mais chuuut, glissons : c’est leur « culture »  !

Tibert

(*) Darmanin :  enquête préliminaire pour une accusation de viol, les faits rapportés datent de 2009 ; il y a eu plainte en retour pour dénonciation calomnieuse. Dupont-Moretti : il a tenu des propos pas dans la juste ligne, féministement parlant, notamment lors de sa plaidoirie en défense de l’ancien ministre Georges Tron. Au fait, le jugement (non-lieu) aurait dû venir en appel en avril, mais le Covid, eh oui, le Covid… alors ce sera plus tard.

Freudo-lacano-virenquesque

( Les bacheliers cette année atteignent presque le summa cum laude, 91 % de bons avant rattrapage. Qui a dit que notre belle jeunesse sombrait dans l’inculture, l’abrutissement et les maux tels que Fessebouquisme, smartfaunisme, tiktokmanie, touïtterite aigüe et youyoutubo-dépendance ? preuve est faite que nos enfants sont de plus en plus intelligents. Suffit de déplacer les graduations de l’échelle ! Notez que désormais, il serait avisé de supprimer cette formalité annuelle et sans suspense : on fera des économies )

Mais, autre chose : vous n’êtes pas sans avoir été saisis d’horreur, apprenant l’agression sauvage sur un conducteur de bus à Bayonne ; ce gars faisait son boulot, et se retrouve maintenant à l’état de légume, cerveau détruit. On a gaulé, heureusement, les individus responsables de ce massacre (*) (défavorablement connus des services de Police, selon l’expression pléonasmique rituelle), et deux d’entre eux sont inculpés de, je cite, « tentative d’homicide involontaire ». Voyons voir… tenter, ça implique un effort, une intention, non ? ou alors plus rien ne veut plus rien dire… le perchiste tente un saut à 5,60 m : il fait ce qu’il faut pour ça, ou il découvre, « tiens je suis en train de sauter… » ? tenter involontairement, c’est de l’oxymore en platine iridié, à déposer à côté du mètre-étalon du même métal. Ou alors, invoquons le subconscient freudien, l’inconscient lacanien, le « à l’insu de mon plein gré » du cycliste shooté, et passé à la postérité. Certes, physiquement, le corps du conducteur de bus n’est pas « mort » ; il est tout simplement végétatif. Ce qui laisse penser que le terme d’homicide est clairement trop étroit, à redéfinir.

Tibert

(*) On voit déjà poindre leur ligne de défense : ils avaient picolé et pris de la dope, m’sieur, eh oui, ils n’étaient pas dans leur état normal. Les voisins : de braves petits, serviables, tout ça…

Sur les mea culpa(s) * des bâtisseurs

Un article du Monde (réservé aux abonnés, les autres ont droit à l’amorce…) nous raconte que les immeubles des années 60-70 reviennent en grâce. Avec une belle photo de barres d’immeubles. Eh oui, il y avait encore de la place, dans ces années-là, les surfaces n’étaient pas encore trop étriquées.

Passons – ou plutôt ne passons pas – sur un point où le Monde se tait mordicus : les nuisances sonores ! on se rappelle peut-être ce film gentillet « Elle court elle court la banlieue« , où les occupants des boîtes à chaussures empilées (et empilés)  du côté de Mantes-la-Jolie peuvent profiter des flatulences des voisins. J’entends encore le regretté Robert Castel, de son accent pied-noir en rogne, gueuler « oui ils entendent les voisins !« . Et comment. Mais bon… il paraît qu’en France, la surface moyenne des appartements est d’environ 71 m2, quand les Allemands en ont 10 de plus, pour le même prix. Je vous fais grâce de la hauteur de plafond : c’est pire, chez nous le 250 cm est devenu la p’tiote norme de facto.

C’est à l’occasion du confinement qu’on a pu percevoir la détresse d’avoir à se cantonner toute la sainte journée à ces pièces étriquées des immeubles modernes, et, dans ces fameux immeubles des années 70, à subir la télé des voisins – et à leur imposer la sienne. Il est un constat lamentable que je fais ici : aucun Ministère du Logement, de quelque bord que ce soit, n’a été foutu d’imposer des normes correctes en matière de surface et de volume des logements neufs. Les promoteurs, pas plus cons ni philanthropes que les autres entrepreneurs, en profitent, et les architectes à leur botte conçoivent humblement ce qu’on leur demande de concevoir : des boîtes à chaussures basses de plafond.

Je connais assez bien Singapour : c’est petit, Singapour, une île de 720 km2, et 5 millions d’habitants. Mais on y loge nettement mieux que chez nous – en habitat collectif, s’entend. Les programmes de HLM (là bas on dit des HDB) y sont efficaces, et les logements plus grands, plus hauts de plafond, mieux foutus. Comme quoi ce n’est pas une question de fatalité et de manque d’espace : c’est que « là-haut », par chez nous, ils s’en foutent, vu que ce n’est pas là qu’ils habitent, et que les promoteurs ont pris de ce fait de sales habitudes. Rien de fatal, donc…

Tibert

(*) on aurait pu écrire « des méats coulent pas », mais c’est un jeu de mots laid.

Rien à f… + on s’en tape

Hier dimanche, on a pu voir où en sont nos compatriotes : à un degré de détachement et de maisjementape qui fait peur.

Oui, déjà, il y a eu la teuf « improvisée » (improvisée mon cul, c’était très clairement indiqué sur ces saletés de RésoSocios), librement (!) inspirée d’un funeste navet états-unien, what else, « Project X » : où l’on découvre que les interdictions de se rassembler à plus de N, c’est juste pour les autres. Et gageons que les instigateurs de cette foire interdite et tournée en émeute ne seront pas poursuivis. Je ne prends pas le pari, je ne suis pas joueur, mais à mon avis je gagnerais…

Et puis les Municipales : hein, quoi, des Municipales  ? 60 % d’abstention, à la grosse, ce coup-ci. Le Français se fout de plus en plus de la gestion de sa ville, et puis entre « Pour l’avenir de Bezons-les-Gonesse » et « Moulinet-Sous-Yvette Plus Verte« , hein, c’est tout pareil. Profil commun de quasi tous les programmes – en gros tout le contraire de ce qui va réellement se passer en six ans : moins d’impôts, plus de sécurité, moins de saleté, plus de services.

Et puis j’ai pu voir des photos et vidéos des soirées de veille électorale… les soirées de victoire sont exemptes de virus, c’est connu (*). Et qu’on se / te congratule, et qu’on s’embrasse. Sans masques, évidemment : Il ne sera pas dit que la supposée « vague verte » de ces municipales à 40 % de votants avancera masquée.

Tibert

(*) ça me rappelle cette fable qui courait il y a bien des années, selon laquelle lors d’un premier rapport sexuel (rapport « classique », précision utile en ces temps de LGBTQ++) la femme ne courait aucun risque de se retrouver enceinte.

Cher + lent

( Monsieur Ayrault ayant désigné Colbert en victime expiatoire à la vindicte anti-raciste, aussi sec de zélés bas du front et apôtres du lavage-désinfection de l’Histoire de France ont barbouillé une statue de cet homme devant l’Assemblée Nationale. Gageons que si monsieur Ayrault n’avait pas fait du zèle « dans le bon sens », le Colbert en pierre coulerait des jours heureux sur son socle, ce qui n’enlèverait rien au possible débat sur le rôle du bonhomme… comme quoi avant de désigner imprudemment des cibles, il faut mesurer les conséquences connes et malheureusement prévisibles qui s’ensuivent … )

Mais… les cent-cinquante citoyens tirés au sort pour proposer des mesures « citoyennes » en ont de belles ! ils ne roulent pas sur autoroutes ? les prix des péages sont honteusement élevés, et de ce fait moult automobilistes – dont moi, rétif à l’arnaque – restent sur les Nationales de ce fait, là où c’est justement beaucoup plus accidentogène (j’adore ce mot laid). Et puis, ânerie aberrante, les boîtiers d’abonnement pour passage « à la volée » sont payants ! et l’on peut perdre des quarts d’heure pour passer les barrières, annulant tout le bénéfice de la rapidité du parcours. Et voilà-t-il pas qu’ils veulent nous limiter à 110 km/h… ! ils ont été envoûtés par madame Perrichon, ou quoi ? moi à 110 je ne peux pas passer la 6ème, il faudrait que je reste en 5ème. Bruit et consommation… c’est idiot. Et, disons-le : c’est une arnaque de plus. Tenez, même l’écolo, là, Jadot, le dit, que c’est une arnaque. Il est évidemment pour limiter à 110, lui c’est à vélo qu’il roule, alors 110, même  pas en rêve !  Mais il l’énonce très clairement : on baisse la vitesse ? on baisse les péages, et pas en faisant semblant ! et il a fichtrement raison sur ce point.

Tibert, à 1500 t/m

Eloquent mais imprécis

Les flics ont bien de la misère, comme disent les Québecois. Mal aimés, surtout quand d’aucuns – toujours du même côté – forcent le trait, à nous dépeindre quasiment des « escadrons de la mort » ; mais réclamés « on paye nos impôts, mais on n’est pas protégés » dès que le désordre s’installe. C’est bien incohérent tout ça… tenez, un magasin Lideul a voulu faire un coup, proposer une console de jeu à 95 € au lieu de (300 – 1 = 299) €, prix d’entente amiable et marquéteux des enseignes classiques (*) : une marée humaine devant le magasin ! la foire d’empoigne… et les distances de sécurité ? mon cul ! comme disait Zazie. Il a fallu appeler les flics, what else ? sinon c’était le pugilat général.

Mais autre chose, qui a défrayé les chroniques : cette infirmière manifestante, avant-hier, à la gestuelle éloquente – jets de pierres sur les flics, suivis de doigts d’honneur explicites et bilatéraux dans la même direction… infirmière qui se fait ramasser par les susdits, qui l’ont repérée… interpellation mouvementée, la dame n’étant pas du tout d’accord. Evidemment, hurlements d’indignation de la part des mélenchonistes et assimilés : une infirmière ! elle qui a tant donné pour la patrie et les victimes du Covid !  – comme si ça autorisait les insultes et les caillassages. Une asthmatique, cruellement et temporairement privée de sa ventoline ! Mais on en sait un peu plus maintenant, grâce à France-Info : bon, elle admet, elle a balancé des cailloux, oui, mais c’était humain, quoi, un « pétage de plombs » suite aux héroïques et harassantes journées au chevet des malades ; quant aux outrages, il y a maldonne : « Elle reconnaît des doigts d’honneur, non pas contre les policiers mais contre l’État ». Ah, vous voyez !

On rejoint ainsi une autre et fâcheuse erreur de destinataire, souvenez-vous, cette photo où Macronious, en Guyane, pose complaisamment, tout sourire entre deux jeunes autochtones : l’un, torse nu, dresse un majeur explicite vers le haut. En fait ce n’était pas du tout adressé au Chef de l’Etat, non non. « Sur le moment, il [ le jeune autochtone, NDLR] a juste fait ça pour le style. Il a fait ça envers les gars qui ne veulent pas qu’on avance dans la vie… ». De ces deux malheureuses confusions, il ressort clairement que le doigt d’honneur, ce majeur qu’on insère symboliquement dans un trou de balles, n’indique pas de manière suffisamment explicite sa cible, à qui appartient ledit trou. Un bon truc : si ça tourne au vinaigre, si le geste fâche, on peut toujours dire que ça visait l’Etat : au fond, il est plutôt accommodant, l’Etat.

Tibert

(*) On peut, à l’aide d’un rapide calcul, et sachant que les ventes à perte sont interdites, estimer la marge plus que confortable que se goinfrent les enseignes classiques sur ce genre de produit technique à la mode, et fabriqué, devinez ou ?