Caramba ! c’est trop tard

( Faut-il re-re-citer la phrase-culte d’Audiard ? Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît… une manif de GJ hier samedi. « Le gouvernement y peut flûter, nous on manifeste quand même,  nananè-re ! et on s’infecte comme des grands, non mais y vont pas nous dire c’qu’y faut faire ! ». Voilà… ils sont jeunes, les jeunes GJ rebelles, donc ils passeront à travers, Covid ou pas covid. Et tant pis pour les vieux à qui ils refileront le truc, y z’avaient qu’à pas être là ).

Mais bon… enfin… pfff… une grande nouvelle, tout de même : le labo Biogen annonce un médicament qui, enfin, donne des résultats probants contre la dégénérescence cérébrale de type Alzheimer. Ce truc s’appelle aducanumab, ce n’est pas une blague (il faudra trouver un nom plus commercial, genre Gagalzheimer, mais laissons cela aux créatifs de la pub). Le hic, c’est que ça va tomber à plat ! Et d’une, le traitement du Covid est largement plus urgent par les temps qui courent, Alzheimer on s’en fout, pour ainsi dire, c’est archi-secondaire ; et de deux, il n’y aura très bientôt plus de clients pour aducanumab : Covid aura dégagé le terrain. C’est trop tard !

Tibert

Bisous de la mort, mort du bisou

C’est clair, il ne faut pas serrer la main, a fortiori faire la bise – les deux joues minimum, sinon ça vaut pas, voire trois ou quatre :  c’est mortifère par les temps qui courent, surtout pour les anciens branlants. C’est évident, il vaut mieux le salut japonais, qui tient à distance et assouplit l’échine, le salut thaïlandais, le salut militaire, le sobre « salut » avec un geste de la main, s’entrechoquer les coudes bien à l’abri dans les manches, les pieds dans leurs bottines, soulever son chapeau… mais pas la bise, non !

Je vais vous dire : c’est super pénible, dans une assemblée quelque peu fournie, de devoir serrer des mains et faire des bises en rafales. Pénible ! et je l’ai vécu des kyrielles de fois, toutes les réunions, les arrivées au boulot… si on commence avec l’un ou l’une, les autres vont se vexer si on ne fait pas le tour complet… alors on fait le tour… pffft… et la bise, on commence à gauche ? à droite ? et combien de fois ? et si on se loupe ? bref, en France on a ce boulet à traîner, pas moyen de s’en défaire. Tenez, j’ai eu quelques jours une famille {2 + 3} à la maison : TOUS les matins les trois gosses venaient me faire la bise, « bonjour Paul » (*) : c’est une purge, ce truc !

La bise, oui, et comment, la bise qui fait sens, la bise tendre, aux très-très proches, et pas plus. Pour les autres, le « hi » états-unien me va très bien, traduit dans notre langue ; c’est simple, court, et commodément collectif : un seul « salut » (geste de la main, petite courbette de la tête…) pour tous les présents, et basta !

Justement ce serait le bon moment de se défaire de notre déplorable habitude du bisou, de la main serrée.  Mais je lis que des tas de gens « continuent à faire la bise, non mais, c’est pas ces cons-là qui vont nous dire ce qu’on doit faire ! » . Affligeant… et comme de bien entendu, si virus chez l’un, hop virus chez l’autre ! tant pis pour eux, tant pis pour nous. Yaka qu’à faire une loi (encore une loi, inappliquée, bien évidemment) : un bisou ? une prune ! 90 euros et un point en moins sur le permis de conduire. De toutes façons on ne pourra bientôt même plus prendre sa voiture…

Tibert

(*) Pour des raisons de sécurité liées à la pandémie actuelle, le prénom a été changé.

… ça trump énormément !

( Préambule : jusqu’ici ça va. Certes il faut faire son deuil 😉 de spaghetti, coquillettes et autres riz long-grain : y  en a plus ! les magasins sont en rupture de stocks. Les gens « avisés » ont garni ras le bord leurs baignoires : pâtes, huile, sucre, conserves… comme en 68, sauf que c’est moins dangereux que d’y stocker de l’essence, les pâtés bretons en verrine ne s’enflamment pas spontanément. Ils pourront de nouveau se laver quand leurs réserves seront épuisées. Advienne que pourra… )

Mais je lis que Boris le Blond, le Churchill du Brexit, annonce aux Britanniques de la sueur, du sang et des larmes : « Beaucoup de familles perdront des proches ». La même cause que partout : le virus, qui aurait infecté entre 5.000 et 10.000 personnes… le pays suivrait donc la courbe de l’Italie avec, disons, un peu de retard. Ce qui me fait ricaner tristement, sachant que Trump le brutal interdit désormais aux Européens de venir chez lui, SAUF les Britanniques et les Irlandais  (*) ! ça ressemble à une punef’ débile, une petite revanche bien dans le style du bonhomme. Désormais, sachons-le, seuls les sujets d’Elisabeth II et leurs cousins d’à côté auront le droit d’apporter leurs virus aux USA. Une pandémie, oui, mais anglophone !

Tibert

(*) Ce qui implique qu’on range les Britanniques et Irlandais parmi les Européens. Je sais, c’est discutable, ils sont tellement différents !

… et le Coronus vira !

Non non, je sais, vous vous inquiétez pour moi, ce silence insolite, mais non : je ne suis pas cloué au fond d’un lit isolé-blindé-verrouillé, hérissé de tubes (moi, pas le lit), un masque à oxygène sur le museau. Jusqu’ici ça va, comme disait le type tombé d’un gratte-ciel et passant verticalement devant le 9ème étage à environ 52 m/s (il lui reste une demi-seconde d’optimisme). Simplement, je regarde ce qui se passe, et en fait de nouvelles il ne se passe qu’un seul truc, ad nauseam (*) : le corona-machintruc. J’ai reçu une blague d’une amie , parodie de pub : « Pour 2 Corona, on vous offre une Mort-Subite« . Les amateurs de bières et de gueuzes – avec un z – apprécieront.

Justement, à propos de gueuzes (excusez cette transition malotrue) : c’était hier la Journée des Femmes – enfin, la plus illustre : c’est tous les jours, la journée des femmes ! Des activistes-féministes, de gauche je suppose 😉  avaient collé un peu partout des affichettes blanches format A4 (on trouve ça en ramettes de 500 feuilles dans tous les bureaux, y a qu’à se servir) pour des slogans percutants : tenez : « Contre la transphobie étatique« . J’ignorais que Philippe-Premier, Macronious, le parlement etc… avaient peur des travelos, LGBTQ++ et j’en oublie. Souhaitons que ça se soigne ! Et puis celle-là : « Contre le viol et le 49-3« . En voilà un tandem carpe-lapin ! Pourquoi pas aussi contre le gruyère dans le gratin dauphinois ? A l’occasion, le Monde, citant les manifs de cette Journée des Femmes, glisse en douce que celles-ci seraient les grandes perdantes de la nouvelle organisation des retraites (**) : d’où l’opposition au 49-3 ! c’est limpide, non ?

Mais j’apprends que le ministre de la Culture Riester est diagnostiqué porteur du Covid-19.  Je compatis et lui souhaite prompt rétablissement, il est jeune encore et plein d’avenir. Et surtout qu’il reste au chaud et à l’écart dans son ministère : tout par visio-conférences et téléphone. A son propos, j’ai pu apprécier la constance dans l’errement avec laquelle il martèle ses convictions féministo-anti-viol, je le cite : « J‘avais dit avant même la remise de ce César dans la journée que ça serait un mauvais signal envoyé à la population, aux femmes, à toutes celles qui se battent contre les agressions sexuelles et sexistes, qu’il y ait la remise de la meilleure réalisation à Roman Polanski. » Eh oui, les 4.300 « électeurs » de l’académie des César(s) ont envoyé le mauvais signal ! Le bon signal – il suffisait d’avoir la moralité supposée en ligne de mire, et au diable le goût du bon cinoche – aurait été de distinguer… voyons voir… parmi les six candidat.e.s nommé.e.s et réputé.e.s de bonne moeurs depuis les quarante dernières années (***) … ah oui, tiens, la seule femme du lot, bien évidemment ! la metteuse en scène du film « Portrait de la jeune fille en feu« , madame Sciamma – film où jouait, justement, madame Haënel. C’était ça le bon signal !

Tibert

(*) Jusqu’à la nausée : si ça se trouve, c’est un des symptômes ?

(**) C’est à vérifier, textes et exemples en mains.

(***) excluant Polanski, ils restaient six en lice : Ozon, Sciamma, Nakache-Toledano, Ladj-Ly, Nicola Bedos, Desplechin. UNE femme là-dedans : le choix s’imposait, non ? au fait, je vous le fais façon écriture inclusive, groupuscule de Benoît Hamon, etc… Bref : genré bien visible ! C’est moche et illisible, mais on VOIT la femme ! ah…

Rendons à César… (*)

Des acteurs de gros calibre (**) – Lambert Wilson et Juliette Binoche – ont vertement critiqué, l’un, le « lynchage » de Polanski lors des César(s), l’autre, la médiocrité et la bêtise du spectacle-monologue supposé humoristique assuré par madame Foresti. Il faut dire que cette « one-woman-showeuse » (horrible mot) ne faisait que débiter habilement un texte concocté pour elle par des « plumes » laborieuses, chargées de trouver les piques, potables ou poussives, propres à arracher des sourires au public : « taulards » pour « Césars » etc. J’écris ça sur la foi d’une déclaration du sieur Hanouna, autre « phare de la pensée » 😉 : « sachez que cette année, Florence Foresti a touché 130 000 euros dont 30 000 euros pour ses auteurs donc entre 100 et 120 000 euros pour elle« . C’est donc bien qu’elle a rémunéré des tâcherons de l’humour pour cette prestation césarienne (c’était laborieux comme accouchement), se montrant par ailleurs proprement ignoble à critiquer la petite taille de Polanski (gestuelle, sobriquet d’Atchoum…) : c’est minable, moche, c’est bas, sans jeu de mots.

Bref : quand un Darroussin abonde dans le sens de Foresti, bafouille et fait mine de ne pas savoir lire (quel humour ! ), d’autres gardent la distance nécessaire face à la polémique Polanski et aux condamnations féministes. J’ai ainsi vu madame Huppert citer Faulkner, comparant fort justement un lynchage à une forme de pornographie. Concluons : ne mélangeons pas tout ! la justice fera son boulot. Par ailleurs, virgule, il était question de juger de la qualité d’un film traitant des dessous de l’affaire Dreyfus, pas de se constituer en tribunal « populaire » auto-proclamé pour sanctionner  d’anciennes affaires de moeurs.

Tibert

(*) … citation bien venue !  Rendons aux Césars les remises de médailles de l’Art Cinématographique, et aux tribunaux les sanctions des délits et crimes sexuels. Chacun son boulot.

(**) Acteurs de premier plan, certes, ce qui ne les érige pas en « phares de la pensée » façon Pascal, Leibniz ou Foucault, ne nous emballons pas ! mais dans le milieu du chaubize, ils savent de quoi ils parlent.

C’est long, cinq ans…

Quatre-cents millions d’euros foutus en l’air – pas pour tout le monde ! clairement, rendons à ces arts ce qui leur est dû : Nous les contribuables contribuons, raquons, payons, allongeons les biftons, comme d’hab’. Les salariés de l’Educ’Nat, eux, soyez rassurés, continuent d’être payés… avec des systèmes informatiques cacochymes, genre gros bahuts Bull des années 90 – mais payés quoi qu’il arrive, dusse-t-on établir les bulletins de salaire à la mimine ; et puis, et puis,  tout de même, certaines sociétés de services en informatique, audit, conseil… se sont rempli les poches ! Ah, vous voyez, tout le monde n’y perd pas !

Il s’agit de ceci : le SIRHEN (*), le superbe paquebot qui devait, au bout de cinq ans de boulot acharné, permettre la paye presse-bouton des innombrables salariés de l’institution. On a recommencé là exactement les mêmes co… errements que pour d’autres (trop) gros projets en Ressources Humaines, LOUVOIS etc. Cinq ans c’est trop long – en cinq ans le contexte évolue – , les règles de calcul trop complexes, les exigences trop lourdes, les décideurs trop sûrs d’eux, les intervenants trop gourmands, les proportions pharaoniques. Chez nous on est incapable de traduire « make it simple and sensible« . Allez, je vous le fais : faites simple et raisonnable ! meuh non, nous on est plus fortiches qu’ailleurs, alors on construit des cathédrales, vouées immanquablement à devenir des chapelles de cimetière : trop lourd, trop complexe, trop fragile… et plein de bugs.

Je vais vous dire : aucune boîte raisonnable ne peut compter plus d’un million de salariés – pour utiliser des nombres ronds. C’est indémerdable, c’est le fameux « mammouth » de monsieur Claude Allègre, qui avait fichtrement raison de vouloir le dégraisser (ou, plus modestement, faute de mieux, de le tronçonner en unités de taille gérable). Qui plus est, on s’ingénie à complexifier tout ce qui pourrait être simple. Voilà… et donc on se plante, comme de bien entendu.

Tibert

(*) Tentons une traduction qui n’évoque pas la femme à queue de poisson : Système Informatique de Rémunération des Heffectifs de l’Educ’ Nat)

Exercices de calcul

Je suis allé pêcher, non la sardine à Messine ou le hareng à Lorient, mais des chiffres.  Je cherchais en effet une idée, un ordre de grandeur…j’ai trouvé ! Je cite : « Les fumeurs parisiens jettent (…) environ 10 millions de mégots dans les rues chaque jour, soit 350 tonnes par an« .

Et pourquoi cherchais-je ces chiffres ? j’étais en face d’un article des Echos sur Paris-la-crasse. Effectivement, cette ville est sale, ça se sait, y compris à l’étranger, et très largement du fait, non d’un budget rikiki, ni du manque de bonnes intentions, mais du fait de ses habitants, dont un bon nombre se comportent comme des cochons. On a un terme aseptique pour ça, bien poli : les incivilités.

Oui, les chiffres, donc… je re-cite : « La Ville essaie aussi la coercition. Elle a créé en 2016 sa propre brigade « anti-incivilités », la DPSP. Celle-ci compte aujourd’hui 3.400 agents, autrefois répartis dans différents services de la Ville. Ils ont dressé l’an dernier 37.866 procès-verbaux pour dépôts de déchets sur la voie publique. »

Donc 10 millions de mégots par jour… Supposant que les mégots sont jetés également entre 8 h et 21h, soit sur 14 heures, ça donne 714.000 mégots à l’heure, soit environ 200 mégots à la seconde balancés sur la voie publique.

Or (*), chaque agent de la DPSP a verbalisé 37.866 / 3.400 = moins de 12 fois par an, soit à la louche 1,2 prune par mois (eh oui, les congés payés) : sur 20 jours ouvrés, 0,06 prune par jour.

Bref : 6/100 ème de prune par jour / par agent de la DPSP, quand on jette (c’est interdit) 200 mégots à la seconde. Je ne cite pas – en fait, si, je les cite, mais je n’ai pas les chiffres – les crachats, mictions abusives, papiers, emballages, bouteilles vides, détritus divers, crottes de chiens « oubliées », tags… quoique les tags relèvent plutôt des interventions nocturnes, c’est un exercice typique d’insomniaque.

En termes de « rentabilité » (**) – il y a toujours une utile notion de rentabilité, ou d’efficacité, y compris  dans un service public -, calculez par agent le ratio salaire+charges, rapporté au montant des prunes collecté ; en déduire le nombre d’années pour un retour sur investissement. Vous avez deux heures.

Tibert

(*) Tout raisonnement matheux comporte au moins un « or », pour introduire une   nouvelle assertion à croiser avec les éléments déjà établis. Sinon c’est pas du jeu.  Voilà qui est fait.

(**) Dit de façon moins lisse : en termes de fric foutu en l’air.

Machintruc-cide

Le parricide, l’infanticide, le plébiscide… euh non pas lui… régicide, déicide, taupicide, raticide… on peut tuer (…cide) tout plein de trucs, avec chaque fois un terme précis-cide. Votre belle-doche vous insupporte ? un belle-mèricide y remédie.

Mais on a un cas bien particulier, le féminicide. Un féminicide c’est particulièrement affreux et ça doit être traité à part, prônent certain(e)s, du fait que,  a) une femme c’est plus faible, donc c’est un acte particulièrement lâche ; b) ce serait trop fréquent, plus fréquent en tout cas que le mâlicide, ce qui ne respecterait pas la symétrie. Sur cette dernière assertion, je me permettrai d’être dubitatif : y a-t-il vraiment plus de meurtres de femmes que d’hommes ? bien au contraire, disent les statistiques. La violence physique létale est principalement mâle, s’exerçant sur les mâles. Ce qui est vrai en revanche, c’est qu’il y a plus de femmes tuées par des hommes que l’inverse. Et c’est là que ça fait désordre : qu’attend-on pour rétablir l’équilibre, l’équilibre macabre des genres ?

Une étude diligentée par nos gouvernants devait statuer sur l’utilité de traiter spécifiquement le féminicide au plan pénal : des féministes virulentes le réclament. La conclusion vient de tomber : ben non ! pas la peine de traiter à part ce type de meurtre ou d’assassinat. Car tue-t-on une femme justement parce que c’est une femme, chromosomes XX ? parce que c’est SA femme ?  parce que c’est la femme d’un autre ? parce qu’elle passait par là et que c’est sur elle que ça tombe ? en fait, tuant une femme, on tue un être humain.

Tuer un être humain, mâle ou femelle  (et même les mammifères autres que les nuisibles, et encore !) c’est interdit, et heureusement ! sinon numérotons nos abattis et rasons les murs. Rayant le féminicide de la liste des trucs à traiter à part, Le législateur s’économisera un distingo douteux, voire pervers : quelle échelle établir ? est-ce plus supportable de tuer un ado qu’un retraité ? une jeune femme qu’une mémé ? un enfant que sa nounou ? peut-être, mais ce sont là questions abstraites et oiseuses : chaque meurtre est injustifiable par principe, et chaque meurtre a son contexte. Justement, il y a des juges pour en juger : laissons-les faire leur boulot.

Tibert

Le coût de l’application du règlement

( Les boules puantes dégueulasses balancées sur le parcours de Griveaux pour la mairie de Paris : j’écris LES, car la reddition du candidat au premier coup bas, alors que la Loi est avec lui – les Français en ont vu d’autres et ne sont pas des vierges effarouchées (*) – laisse supposer qu’il y avait d’autres munitions à suivre, au cas où… on pourra ricaner tristement en constatant que la vie politique française hérite de la pruderie faux-cul anglo-saxonne (la morale publique plutôt que les compétences) ET des méthodes poutiniennes pour flinguer les adversaires, à savoir les histoires de cul montées et arrangées. Ce qui ne grandit pas le débat… et tout ça pour rien : le char Griveaux était mal parti dans la course parisienne, de toutes façons. Un sale coup de surin dans le dos sur un candidat inoffensif… comprenne qui pourra. )

Mais, un peu d’air pur… je voulais mettre ici en lumière les nouvelles tendances de notre belle société moderne et branchée. La SNCF, qui a trouvé les noms les plus moches de la Planète pour ses TGV, façon Oui-Oui, a trouvé également le moyen de réinventer le transport en bétaillère. Les dispositions à deux fois deux sièges de rang, séparés par un couloir central, lui semblant trop commodes et communes, elle reproduit les installations à trois sièges accolés, comme dans les étroits avions lo-lo-coste, afin d’emmerder les passagers aux fenêtres ET leurs deux voisins, quand il faudra se déranger et déranger les autres pour aller faire pipi ou se dégourdir les jambes méchamment pliées. Ce qui permet de proposer des sièges isolés de l’autre côté du couloir : choisissez votre siège, et payez ! Cerise sur la pâtisserie industrielle à l’huile de palme, si vous voulez passer un moment peinard, siester, roupiller ou rêvasser tranquille, et que les voisins vous foutent la paix – ne pas parler fort, ne pas gesticuler, ne pas téléphoner de sa place, mettre des écouteurs pour sa zizique en conserve… tous comportements souhaitables, normaux et civils quand on voyage en commun – vous pouvez aussi payer : c’est cinq euros de plus (ça s’appelle « Place tranquille« ) pour que le contrôleur passe et fasse les gros yeux aux perturbateurs de la quiétude ambiante. On réinvente ainsi le bakchiche : vous souhaitez qu’on se comporte correctement autour de vous ? payez.

Tibert

(*) Que celui qui ne s’est jamais soulagé manuellement les burettes lui jette la première pierre, comme disait l’autre…

90 à donf’

Le Monde s’emmêle les crayons dans son début d’article sur le « département de la Nièvre renonce à revenir aux 90 km/h en raison de contraintes exorbitantes » : il intervertit 80 et 90… mais c’est pas grave, on a compris. Le gouvernement avait, du bout des lèvres, admis que cette mesure de limitation à 80 km/h était sans objet en région parisienne, dogmatique et absurde sur les départementales normalement « roulantes » – n’empêchant évidemment en aucun cas les fếlés du volant et les imbibés, très pressés ou louvoyants, de foncer comme si le code de la route était un chiffon de papier. Les autres ne roulent pas à 90 quand c’est 70 ou moins qui est raisonnable, voilà tout ; et de scruter amèrement leur compteur, car, 80 sur des voies dégagées et peinardes, c’est tout sauf naturel ; il y faut de la vertu et de l’abnégation !

Mais les conditions pour pouvoir revenir à une vitesse raisonnable sont, comme le dit le gars du Nord dans l’article cité plus haut, « du foutage de gueule » : en principe on peut, mais en fait non… il y aura toujours un chemin forestier, un arrêt d’autocar, un vicinal à croiser : ATTENTION !!! accidentogène !! nous sommes réputés infoutus d’évaluer les situations, de voir le tracteur là-bas, et donc à 80 au lieu de 90, croisant ce vicinal vicieux, on est sauf ! C’est débile mais c’est comme ça. C’est effectivement du foutage de gueule.

Cerise sur le gâteau, l’article du Monde en question renvoie à une tribune fort récente de monsieur Claude Got, « accidentologue » (toubib de formation, âgé de 84 ans ces temps-ci). Ce monsieur – qui a dépassé l’âge pivot de presque 20 ans, privant de boulot un plus jeune – vitupère les Présidents de Régions qui se soucient de rétablir les 90 km/h là où c’est raisonnable : ce serait du « mépris pour la sécurité publique« . Je cite un bout de sa tribune : Les décideurs s’opposant aux réductions des vitesses maximales (…) n’ont pas le courage de dire qu’ils apprécient la conduite rapide et qu’il est acceptable d’avoir 200 tués en plus dans une année, pour gagner de une à cinq secondes par kilomètre et faire plaisir à leurs électeurs pro vitesse.

Les statistiques disent ce qu’on leur fait dire : moi j’affirme, et je défie quiconque de prouver le contraire, la limitation à 80 n’y est pratiquement pour rien ; ce qui a sauvé plus de vies en 2019, ce sont des voitures plus sûres, des conducteurs plus sages, moins de pluie, moins de « crashs » de jeunes bourrés et entassés à six dans des vieilles caisses au petit matin, retour de boîte… et puis, si ça se trouve, enfin des sanctions contre les imbibés et les téléphoneurs au volant.

Il faut s’en convaincre, derrière les hypocrites concessions du gouvernement, qui en fait ne veut rien céder : 90 km/h c’est « de la conduite rapide« , si si. Vous réalisez ? ça décoiffe !

Tibert