Barbarie et surdité

La démocratie paisible a vécu ; on fait mine de commencer à s’en apercevoir… quoi ? des barbares saccagent La Plus Belle Avenue Du Monde ? (AOC franchement chauvine, faut pas pousser !). Eh oui, et c’était prévisible, au vu des appels guerriers des divers dirigeants historiques des GJ. Un détail : le mot ultimatum a-t-il un sens ? on a posé un ultimatum à Macronious ce samedi n° 18, modestement nommé ACTE XVIII. Et l’on apprend ça benoîtement, pas de problème… « Ultimatum et Démocratie : vous avez deux heures« .

D’un autre côté, on a des dirigeants  – ce n’est pas Macron qui a inauguré ça, il suit le sillon, c’est peinard – qui pendant des décennies nous ont fait du « chante beau merle, tu peux flûter, ça ne changera rien ». Des qui sont bien confortables dans leurs bulles dorées – et il y a en plusieurs, des bulles moëlleuses, des tas, même ! Tristement, on a constaté au début du mouvement des GJ que, hélas, ce n’est que lorsque ça pète gravement que là-haut ça finit par s’intéresser à ce qui nous soucie. Ah tiens ? il y aurait un problème ? le peuple gronde ? qu’est-ce ?

La démocratie est très mal armée pour résister aux voyous : elle prend trop de pincettes, fait trop de ronds-de-jambes. Il va falloir muscler les moyens de riposte, arrêter de jouer les Bisounours : faire les gros yeux, ça ne suffit pas. Il est clair, d’un autre côté, que les institutions doivent se réformer vite, vraiment, sévèrement, vers plus de sobriété, moins de décorum et plus d’écoute : les Scandinaves savent faire, eux, donc c’est possible. On a des progrès à faire ! C’est dur, je sais, la soupe sera moins épaisse, mais ça urge. Et ne demandez surtout pas aux sénateurs s’ils sont d’accord : ce sera non. On prend les paris ?

Tibert

Ces menteurs de Crétois

Une statistique vient de sortir : la pollution tue autour de 67.000 personnes en France chaque année ; Paris a le pompon de la plus grosse hécatombe, si l’on écarte les coins délétères comme certaines vallées de Maurienne ou similaires. Habitez donc un trou perdu et venté en bord de mer, sans usine aux alentours ! vous mourrez sans soins faute de structures médicales. Le tabac ? autour de 73.000 morts par an. Ne fumez donc pas, vous inspirerez les goudrons délétères des cigarettes de vos voisins.

Les accidents domestiques ? autour de 20.000 décès par an ; les cancers je ne vous dirai rien, c’est affreux. Et la route ? petit joueur, la route ! autour de 3.700 morts par an – une bricole, mais qui bénéficie, si je puis dire, de l’attention toute particulière de nos dirigeants, car cette bricole rapporte du fric, en pagaille.

Bref, statistiquement la pollution arriverait autour de 91 % des performances de la tabagie. Encore une statistique, une de plus, qui ne vous empêchera pas, chers amis Parisiens, de prendre massivement le métro, où l’on se tient chaud, et où l’on respire à pleins poumons l’air pur et vif des couloirs de correspondances de Châtelet ou de la Défense. On se demande à quoi bon sortir des statistiques dramatiques, tiens… Il est vrai que les statistiques, ça va ça vient, il en pousse tous les jours. A prendre avec circonspection, surtout si l’on considère qu’environ 71 % des statistiques énoncées à droite à gauche sont de pures inventions de leurs auteurs.

Tibert

Gérontologie et plafonds bas

Tout d’abord : on apprend que le chenu mannequin de la maison Smalto, Jack, 80 balais aux prunes cette année, est actuellement toujours Président de l’Institut du Monde Arabe (IMA) , à Paris, ceci en contradiction formelle avec les dispositions sur l’âge de la retraite des fonctionnaires. Au fait, les costards sur mesure, le célèbre couturier rital s’en est collé pour environ 200.000 euros, mazette ! Fillon fait vraiment petit joueur à côté. Ce ne sont pas des cadeaux avec ou sans renvoi d’ascenseur, meuuh non, qu’est-ce que vous allez chercher ; c’est pour les défilés de mode à l’IMA. Ben quoi… le cadre est chouette, et il y a même un restau au sommet sur la terrasse pour organiser des coquetels face à la Seine. Feu Lagerfeld, qui lui n’était pas fonctionnaire, n’aurait pas imaginé mieux.

Et puis cet article éclairant sur l’urbanisme nul de chez Nul de chez nous. Figurez-vous que les Français ne veulent décidément pas densifier correctement le tissu urbain ; ça fait de la peine aux écolos. Le rêve, le credo des écolos-logiques et ayahtollesques, c’est… 1) le maximum d’espace terrestre pour cultiver des légumes évidemment bio (*) ;  2) et puis des grandes tours dans des conurbations, pour y loger tout le monde, comme ça plus besoin de prendre sa bagnole, pas de place perdue, convivialité gnagnagna… eh bien c’est loupé ! ces cons de Français s’efforcent de miter le paysage en faisant construire leur petit « Sam’suffit » ou « Mon repos » un peu partout, de préférence en pleine cambrousse au milieu de nulle-part, pelouse, allée gravillonnée, portail et haie de tuyas (voire barbelés, miradors et doberman), toiture deux-pentes en tuiles-béton marron foncé avec casquette sur l’entrée, deux chambres rikiki mais suite parentale royale comme le couscous, terrasse pavée en grès non-gélif, et puis grand garage ; on y met la tondeuse, la table de ping-pong, les vélos et le barbecue en hiver, en attendant de pouvoir se construire la chapelle à merguez en parpaings, enduit taloché. Et, forcément, le matin pour aller au boulot – quand ils ont du boulot – ils prennent leur bagnole (pas le choix) : eh bien c’est la-men-ta-ble. Mais c’est comme ça.

C’est comme ça et ça démontre tout bonnement que ce qu’on nous propose pour habiter collectivement est tout sauf engageant. Des parallélépipèdes rectangles d’un conformisme consternant, des balcons étriqués et miteux donnant sur le parking en dessous, des plafonds de plus en plus bas – en dessous de 250 cm maintenant ! (**) -, les voisins qu’on entend péter, des WC et des salles de bains aveugles, des parties communes aussi plaisantes qu’une journée chez Roblot, les chambres où pour pouvoir poser le pied le matin il faut d’abord pousser le lit contre le mur ; peu ou pas de rangements… il manque plein de choses, outre des architectures un peu chouettes, spacieuses et lumineuses : le vestibule ! le quoi ? le vestibule : les godasses, le parapluie, les manteaux, tout ça… et puis une arrière-cuisine, si si, la souillarde ! pour les provisions, le congèle, les confitures, le stock de PQ, les bassines et l’aspirateur. Des prises électriques dans les parkings, pour les futures bagnoles rechargeables. Et des prix corrects, des syndics pas trop gourmands, des charges supportables, des… autant flûter, tiens. Alors ? alors on fait construire, comme on dit. Dans des lotissements et des paysages aussi enthousiasmants qu’une journée aux PFG.

Tibert

(*) et puis des élevages bio de volaille bio en plein air, et des fermes bio d’aquaculture bio, avec recyclage bio des déchets – si les vegans n’ont pas pris le pouvoir.

(**) Les différents ministres du logement ont tous été incapables – ils s’en foutent, eux n’habitent pas là – de fixer une norme nationale, pourtant indispensable pour contrer les manips des promoteurs tendant à nous empiler de plus en plus serré. Deux-cent-soixante-cinq centimètres MINIMUM sous plafond, ça serait trop demander ?

La prédation fout le camp

(J’avais pensé à ce titre : Les fauves à jeun, mais ça faisait jeu de mots laid. Passons…)

Je suis tombé sur un article gratuit – c’est rare mais ça arrive – du Firagots, ma foi bien foutu et documenté : c’est sur la profonde mutation du comportement des bêtes sauvages au Mozambique… suite à la guerre et aux chasses, les lions, tigres, chacaux 😉 , hyènes etc… ont presque disparu.  » C’est quasiment tout un écosystème qui a été chamboulé « , tartine le journal. Le ton de l’article est alarmiste : ça ne va pas, manifestement, ce n’est plus comme avant. Tout fout l’camp.

Il m’appert cependant que si l’on avait interviouvé les gazelles, antilopes, singes, gnous et autres mammifères herbivores ou presque, on aurait eu un tout autre son de cloche. Et comment qu’ils apprécient, les zèbres, de brouter en paix ! ça fait un bien fou de savoir qu’un gros griffu féroce, écumant, grondant, ne risque pas de vous tomber inopinément sur le râble !

Autre chose, sans aucun rapport : on s’avise enfin que la pédophilie en soutane ou tenue de clergyman, c’est de la pédophilie ! et, bon sang mais c’est bien sûr, c’est puni par la Loi ! cette très médiatique condamnation de monsieur Barbarin, manager civil et spirituel – on dit cardinal – d’un tas de structures religieuses et d’ouailles, vient opportunément poser un premier jalon. Le cardinal en question a d’ailleurs logiquement et dignement décidé de démissionner (*), ayant failli à empêcher de nuire et punir en interne les brebis galeuses de son staff. Formons le voeu que désormais les grands prédateurs ne rodent plus dans la brousse, querens quem devoret (**).

Tibert

(*) Je garde toute ma considération au cardinal en question quant à son comportement moral personnel ; il était jugé pour non-dénonciation. J’ai moi-même été largement sujet à la fréquentation des formateurs et autres coaches spirituels cathos : jamais je n’ai eu le moindre problème, la moindre main aux fesses. Donc, certes, il y a des salopards chez les curés ; on doit, on va les empêcher de nuire ; mais ça m’étonnerait qu’il en ait des masses. Et puis redisons-le au passage : le célibat des prêtres et l’exclusion des femmes pour ce job, c’est stupide, archaïque, et malsain.

(**) En latin, ça va de soi… « cherchant une proie à dévorer« .

Des règles et des murs

J’ai suivi cette histoire du quartier Mistral à Grenoble… une cité, quoi ! et puis voilà un scooter volé, de nuit, tous feux éteints, 2 djeunes dessus, jouant avec l’engin, sans casques, et se foutant des règles de la route…  ils sont morts, ces deux ados, ils ne connaîtront rien de la vie qui s’offrait à eux : tentative d’échapper aux flics qui avaient repéré leurs divagations et voulaient les contrôler, hasard idiot qui a voulu qu’un car soit là et que ces gamins aient tenté de le doubler par la droite, ce que le Code de la Route interdit, et pour cause : c’est très dangereux pour les deux-roues. La preuve…

C’est toujours la même histoire, en fait, et les conséquences toujours identiques : émeutes dans le quartier, oraisons funèbres, « morts pour presque rien« , « c’étaient des bons petits« , « pourquoi les courser ? on les a mis en danger, on aurait pu les appréhender après » ; les autorités, comme d’hab’, vont faire une enquête, respect des procédures, les flics ont été impecs, fait que leur boulot, etc. Mais il serait temps de changer de scénario : c’est nul, foireux et désespérant.

« On les connaissait, on aurait pu les appréhender après » ? eh oui (*), mais on aurait pu les empêcher [ de faire cette chevauchée mortelle, NDLR ] avant. Où sont les adultes ? qu’est-ce qu’ils foutent ?

« Morts pour un scooter à 1.000 euros » ? se lamente l’oncle… eh oui, à ce prix ça ne méritait pas de se faire courser ! figurons-nous donc les flics évaluant dans l’obscurité l’Argus du deux-roues visé : ouais, çui-là cote 2.500, ça peut se poursuivre… çui là c’est pas la peine, c’est un vieux modèle… ah, le scooter du fils Sarkozy, faut les gauler ! vous imaginez ?

Bref cette histoire désolante et récurrente raconte une fois de plus une anomalie terrible de ce pays. Les bataillons de sauvageons des cités – terminologie empruntée à monsieur Chevènement – vomissent nos règles ; leurs valeurs sont autres, machisme d’abord, et puis défi, transgression, loi du silence. Somme toute, cela fait au moins deux morales, l’une républicaine, l’autre, disons pudiquement, locale : elles s’excluent l’une l’autre, tout simplement.

Certes, c’étaient probablement – sans ironie aucune – de bons petits gars sans histoire, juste désireux de s’éclater ( et pour cela, vol, infractions, refus d’obtempérer, mise en danger de leurs vies et de la vie d’autrui). C’est moche pour eux. Ils étaient hélas tout simplement hors-la-loi – selon nos lois. Il faudra un jour, comme on a pu le faire pour les morts sur les routes, s’atteler à ce problème, d’une gravité redoutable. Il va s’agir de faire tomber des murs.

Tibert

(*) Après : moi ? en scooter volé ? wesch, c’est n’importe quoi, j’étais chez moi etc.

Trio laid

a) Je lis dans le Firagots qu’un couple s’est vu infliger de la taule avec sursis (trois mois) pour dénonciation calomnieuse d’un prêtre pour pédophilie… c’est dégueulasse la pédophilie, c’est encore plus dégueulasse chez un type qui prétend prêcher le Bon Dieu (*), mais justement… à supposer que la mayonnaise sournoise du couple calomniateur ait pu prendre, ça aurait fait une vie foutue, le fer rouge de l’infâmie, l’inscription au fichier idoine, l’éloignement, etc. Et donc, je pose la question : trois mois avec sursis ? et pourquoi pas un petit rappel à la Loi ? « C’est très vilain ce que vous avez fait là… et surtout ne recommencez pas ! ». Bref la Justice est passée, mazette !…

b) Il a fait quasiment chaud ces jours-ci en France. En février ! Des records… et le canard de nous claironner : « La France a battu mercredi 27 février le record de l’après-midi le plus chaud pour un mois de février, avec une température moyenne maximale de 21,3 °C (…) Il améliore (c’est moi qui souligne) le précédent record, qui datait du 28 février 1960, avec 20,2 °C« . Comment dit-on « améliorer » dans l’autre sens ?  » Bref, il empire le précédent record. Et, problème, sachant que le 26 février il a fait 21,3 °, calculer la température moyenne prévisible aux environs du 10 août. Je me répète : la Côte d’Azur, c’est foutu, sauf pour les mangues et les palmiers-dattiers. Tous dans la baie de Somme, les Côtes d’Armor ou les Ardennes !

c) Le Parigot nous narre l’arrestation d’un individu auteur d’une cinquantaine de tags antisémites (anti-Juifs, en fait) dans le RER. C’est bien de l’empêcher de nuire, ce type est un infâme raciste, suivant la terminologie en vigueur – bien que « Juif » ne définisse pas une race, mais on n’est pas à une confusion près. Je pose juste une question : si ç’avait été des tags non-racistes ? juste des conneries de signatures immatures, moches et sales ? eh bien, je suis porté à croire, au vu des « décors » habituels du RER, qu’on aurait « laissé pisser », comme on dit joliment : bof, un tag, bof, cinquante tags, bof , etc.

Tibert

*) J’ignore quelle lubie absurde et entêtée anime le papam, de se cramponner, 1) au célibat des prêtres, 2) à refuser aux femmes cette fonction. Il a toutes les billes en mains pour assainir la situation, et je parie un paquet de cahuètes que le Bon Dieu ne trouvera rien à y redire… alors ? toujours aussi coincé, François ?

Petite cuillère contre raz-de-marée

Les sujets sérieux sont si nombreux… tenez, Benalla a couché en taule, quelles sont ses premières impressions ? La Santé, comment l’a-t-il vécue ? la bouffe, tout ça… c’est un scoop du Parigot, rubrique pipôle, captivant. Mais zut, ça fait un bail que je n’ai pas abordé de sujet léger, genre mâdâme Firagots, « Comment masquer ses cernes matinaux ? » Mais j’ai justement  cet article du Monde sur les atteintes supposément constatées aux droits des « migrants » – puisque c’est le terme oh combien choisi, lisse et propre, pour désigner pêle-mêle les demandeurs d’asile en détresse et les jeunes mâles en quête de cocagne européen sans visa valable – qui me procure un chouette sujet léger. C’est parti…

Les migrants fuient l’Italie de Salvini & Co, nous dit Le Monde : eh oui, là-bas c’est assez tendu, on a pris des mesures pour éloigner les immigrants illégaux – et peut-être aussi les demandeurs d’asile légitimes, mais je n’ai pas les billes pour en discuter. Et où vont ces migrants qui fuient l’inhospitalière Italie ? traverser l’Adriatique à la nage pour gagner l’Albanie, la Boznie, le Kosovo ? eh non, c’est la dèche, là-bas, pas l’Eldorado… à pied, alors : L’Autriche ? presque aussi ronchon que l’Italie. La Suisse ? on oublie. La Slovénie ? tout petit, pas bien riche. Qu’est-ce qui reste ? chez nous, pardi ! Par la route, les sentiers, le train, il y a le choix.

On fera son profit de l’article dont je vous ai donné les références plus haut ; comme d’hab’ « des associations » (rendons grâce au journaleux qui nous a épargné l’abusif « les associations ») dénoncent des pratiques pas belles, illégales, cruelles. Tenez, les policiers font des « contrôles au faciès » dans les trains qui passent la frontière à Vintimille : ils vérifient surtout les Noirs, c’est quand même dingue, où vont-ils chercher ça ? Bref… et l’Anafé, l’assoce en pointe sur le sujet, de dénoncer : « Les procédures expéditives sont notifiées en quelques minutes seulement », sans qu’il soit procédé à un entretien individuel ou à un examen approfondi de la situation et « sans information sur les droits », comme celui de bénéficier d’un interprète, d’un médecin, de faire avertir un avocat ou de bénéficier d’une assistance consulaire».

Voilà : c’est mal organisé, c’est mal fait, c’est injuste, nous dit-on. Pensez, ils n’ont même pas droit à la scène classique de tout polar états-unien, « je vais vous lire vos droits » en V.O.,  swahili, arabe, albanais… Certes… mais voyons les volumes… on a déjà eu des vagues d’arrivées… les Polonais (*), et puis les Italiens (**), les Ritals, qui dans les années 50 venaient chercher du boulot à l’Ouest des Alpes ; c’était calme… pas de menace terroriste ; et puis on avait besoin de main-d’oeuvre, vraiment. On a connu de 36 à 39 des situations dramatiques, l’afflux dingue, au Perthus et ailleurs, de centaines de milliers d’Espagnols fuyant la victoire de Franco… interprètes ? médecins ? avocats ? information sur les droits ? on était dans l’urgence, on a fait, et effectivement mal fait – des camps de concentration, littéralement – comme on a pu. Il s’agissait pourtant de vrais demandeurs d’asile, qui eussent risqué leur peau à rester chez le Caudillo.

Ici et maintenant, ce ne sont pas 25 petits gars par ci par là qui tentent de se faufiler chez nous : ils sont tous les jours des milliers, et quand ils se font refouler ils reviennent le lendemain, des fois que. Alors, « Les procédures expéditives sont notifiées en quelques minutes seulement ». Eh oui, les journées n’ont que 24 heures ; à respecter pile-poil les procédures, on n’y arrivera pas. Ou alors on y met les gros moyens, et ça va (nous) coûter un pognon dingue, comme disait quelqu’un.

Résumons : il y a un afflux de migrants tel qu’il est humainement impossible de respecter les procédures nominales. Le contexte est maintenant très dur : notre chômage massif et qui ne veut pas régresser, l’inadéquation culturelle criante, évidente, des arrivants, et des menaces terroristes par dessus le marché. C’est tout ça, le problème, et on ne voit pas comment ça va s’arranger – sauf à tarir ledit flux, mais là…

Tibert

(*) 700.000 Polonais, tout de même, à la fin des années 30. Mais les procédures étaient moins lourdes, le pays bien moins peuplé, le contraste culturel minime, sauf les S Z C Z W tout partout.

(**) La France a reçu jusqu’au milieu des années 1970 1,8 million d’immigrés italiens ; elle est devenue, à partir des années 1930, le premier pays d’accueil. Les Italiens y sont maintenant invisibles : « ils sont accueillis comme des cousins un peu turbulents, mais fréquentables », cf wikipedia. Des Latins comme nous, quoi, avec des noms prononçables.

En avoir ou pas, ou un peu

( Les insultes à Finkielkraut samedi…  le véhément excité qui lui criait… « t’est un haineux et tu vas mourir, t’iras en enfer« … de quel enfer s’agissait-il ? quelle religion ? on se perd en conjectures. Et admirons au passage la maturité intellectuelle et politique, la mesure, la jugeote des intervenants ; Finkielkraut aura sûrement infléchi son point de vue après ce fructueux brainstorming).

Mais je rebondis sur la citation que commentait l’un de mes lecteurs-intervenants les plus prolixes ; citation de monsieur Jacques Attali, 75 ans aux châtaignes, ex de la politique (notamment avec Tonton-Le-Miteux), ex-haut fonctionnaire, ex-banquier, romancier fécond, etc. Mon contributeur écrit ceci : Sa dernière déclaration, ruisselante de lucidité et d’empathie : « Les gilets jaunes n’ont pas un problème avec la pauvreté, mais avec la richesse ».

A propos de Lucidité et d’Empathie, ces deux mamelles de la dérision… bon, la seconde est manifestement là pour le fun et le second degré ; l’empathie de J. Attali pour les GJ, on oublie ! Mais la lucidité ? ce qui est dit là me paraît en revanche, à moi, assez bien vu. Je vais même encore plus loin : ce sont les Français dans leur entièreté qui ont un problème avec la richesse ! Feu Jacques Martin, l’amuseur de « Dimanche Martin » jadis à la télé, arguait du lien freudien entre le caca et l’argent pour justifier son mutisme devant la question « combien gagnez-vous ? « . Un Français ne dit jamais volontiers combien il gagne… sauf s’il considère que c’est trop peu. Et s’il est des secrets bien gardés, ce sont certains salaires : les salaires des hauts fonctionnaires (dont a fait partie J. Attali, qui est retraité, je suppose). On a bien du mal à lever un coin du voile par ci par là – voir la diffusion des émoluments de madame Jouanno, qui a provoqué l’émoi et un tollé – ça paraissait vraiment très-très confortable pour le job. Mais le top du top du secret-défense, sans doute, ce sont les salaires des grands chefs de Bercy (*), le ministère des finances. Si vous avez une idée, un ordre de grandeur…

Alors ? je reformule : mais bien sûr que si, les GJ – les GJ pauvres – ont un problème de pauvreté, de frigo vide etc… comme tous les pauvres, d’ailleurs, avec ou sans ce laid gilet qui ne tient pas chaud en hiver. Et puis les Français en général ont un problème avec la richesse, eh oui. D’abord parce qu’ils en sont réduits à la taire mordicus s’ils en sont ou s’ils supposent qu’on pourrait les soupçonner d’en être. Jadis ça excitait l’envie ; maintenant c’est la haine ouverte, salauds de riches, les représailles, les bagnoles qu’on brûle comme jadis les bouquins sulfureux, les beaux quartiers qu’on dévaste quand on est en foule et impunis. Le rapport des Français à la richesse a été débattu, commenté maintes fois ; Attali énonce là une fadaise, sinon un truisme. Ce qui a changé, c’est le surgissement de la haine et de la violence. Les réseaux sociaux – qui enrichissent leurs propriétaires, et comment ! –  y ont une large responsabilité. Les riches planquent leur richesse, les vociférateurs insultent et appellent impunément au meurtre, planqués derrière leurs pseudos.

Tibert

(*) Je ne me souviens pas avoir entendu parler de manifs, d’actions des GJ face au vaisseau de Bercy ! s’il est un lieu où fleurissent à foison les taxes nouvelles, fraîches écloses comme jonquilles au printemps, c’est bien là, pourtant, et ç’eût été une cible autrement plus parlante, symbolique, que le drugstore ou le rond-point des Champs-Elysées !

1 ou 2, c’est qui le chef ?

On est confus, la sécu et l’INSEE vont sûrement avoir à se repentir, car depuis que le n° sécu existe, le mâle c’est 1, et la fumelle c’est 2. Or, c’est instinctif, tout le monde sait ça, 1 c’est le Premier, le UN, quoi, d’abord lui, et deux ça vient après. Suprématie du mec… et bizarrement personne ne hurlait jusqu’ici au scandale. Les matheux vous soutiendront cependant que deux c’est deux fois un, ce qui sous-entendrait donc qu’une femme vaut deux hommes ; mais les matheux, admettez, sont tordus question raisonnement. Une femme = deux hommes ? farfelu.

Et voilà que cette histoire de 1 et 2 revient à la surface : on veut, à l’école, amender les fiches des élèves, celles que, minots, nous remplissions en début d’année… on avait, moi en tout cas, les cases « père » et « mère » (prénom, profession, gnagnagna…), mais ça remonte à loin. On va nous changer ça, car les couples homo n’y sont pas ! rédhibitoire. Alors on a pensé à « Parent 1 » et « Parent 2 », exemple :

– Parent 1 : Georges Dugenou, plombier / – Parent 2 : Paul Schmurtz, comptable.

Oui mais, pourquoi Georges en 1 et Albert en 2 ? c’est Albert qui cuisine ? fait le repassage ? c’est Georges qui change les joints de robinets ? (*) Georges, le chef de famille, cette notion d’un autre âge ? c’est discriminant ! Donc exit « parent 1 » et « parent 2 », on propose de nous coller quatre cases à cocher, soit deux groupes « père » / « mère ». On pourra cocher sans hiérarchie, donc ! père à gauche, père à droite ; mère à gauche, père à droite… on se sent tout de suite nettement mieux, c’est politiquement vachement plus correct. On pourra même avoir jusqu’à deux pères et deux mères ; génétiquement c’est idiot, mais allez savoir, avec les évolutions sociétales…

Reste qu’il y en a qui vont râler. Tenez, je vous avais causé de LGBTQQIAAP, l’extension moderne du LGBT réducteur. Eh bien, les Q (Questionning, qui suis-je ?), les A (Asexués), les I (Intersexués), les P (Pansexués, les deux à la fois) : où va-t-on les caser ? ni père ni mère, les deux mon colonel, je sais pas… allez, refaites-moi ces cases, il faut prévoir large, zut quoi. Et briefez sérieusement les gamins, qu’ils comprennent de quoi il retourne, qu’ils ne cochent pas n’importe quoi.

Tibert

(*) C’est bien normal, il est plombier !

Jamais content.e.s

Une lectrice me soumet par la bande cette histoire, que je trouverais rigolote si elle n’était pas décourageante et révélatrice d’une mentalité de râleurs quoi qu’on fasse. Pas d’embauche en perspective ? ça rouspète. Deux-cents emplois nouveaux à pourvoir ? ça ne va pas. Alors ? onfékwoua ?

la société Vuitton – des machins de luxe – annonce recruter, donc, deux-cents maroquinières et maroquiniers, tout ça en Vendée, où elle a trois usines. Ouest-France s’en est fait l’écho… si ça vous tente, répondre à l’annonce n° 079NJVV. Mais il y a un os : le PCF vendéen. Ce parti souhaite faire de l’annonce du maroquinier de luxe « un sujet du grand débat national ». En effet,  « cette firme multinationale confine les ouvrières et ouvriers à des tâches basiques « d’opératrices » et « d’opérateurs » dont précisément les « petites mains » ne sont jamais reconnues à leur juste valeur. D’où la difficulté intrinsèque de Vuitton à trouver une main d’œuvre durable. » Et donc ce parti veut profiter du Grand débat national pour poser la question de la formation et de la reconnaissance des salariés « et tout particulièrement en direction des femmes ». «  Beaucoup ont des « mains d’or » et elles doivent être reconnues en conséquence ». La secrétaire PCF du coin demande donc au préfet de la Vendée, représentant de l’État, de veiller « à ce que ce plan d’annonces d’emploi ne participe pas à nouveau d’une opération visant à tirer vers le bas les salaires et la compétence ainsi qu’à précariser les salarié-e-s. »

On aura apprécié l’écriture inclusive, signature désormais de tout texte « de gauche » bien propre sur lui – hein, mesdames, vous voyez, vous y êtes aussi, dans le texte – au mépris de la lisibilité et de la syntaxe de notre langue. Et puis ce « … à nouveau d’une opération visant à tirer vers le bas… » : je pensais connement que Vuitton voulait du monde pour fabriquer, mais pas du tout !  Vuitton embaucherait pour « à nouveau« , derechef, one more time, rebelote etc, peser sur les salaires et augmenter la précarité ! ah ces capitalistes… retors, les mecs… bon, alors il s’agirait de déjouer ces embauches mielleuses mais piégeuses ? refuser cette augmentation de la précarité (où ça ? comment ?) et ces offres lourdes d’intentions funestes pour la classe ouvrière ? faire faire ça au Vietnam ? ou alors quoi ?

Tibert