Lâches Ou (et) Lamentables

Je n’aime pas Cécile Duflot – le personnage politique – j’ai déjà abondamment expliqué pourquoi. Je ne suis pas convaincu que dans l’affaire Denis Beaupin, accusé de harcèlement par plusieurs nanas, l’ « agression » de celui-ci sur la Duflot, telle qu’elle l’a rapportée, méritât d’être considérée comme telle ; j’y ai vu un macho pénible et obtus – guidé par sa queue – et non un prédateur sexuel. Mais bon… je n’y étais pas, et n’ai pas le vécu d’une nana sur les emmerdeurs sexuels. En tout cas, sur les tombereaux de touïtts orduriers qu’elle reçoit ces temps-ci, je suis vigoureusement de son bord. C’est immonde, en effet, et pénalement punissable, si l’on parvient à gauler les fautifs. Mais… une idée, comme ça… pourquoi mâame Duflot et ses semblables ont-ils besoin d’être sur Touïtteur, cet égoût de l’égo à ciel ouvert ? il existe des tas d’autres moyens d’être branché sur le réel. Et qu’est-ce qu’on est peinard à se tenir à distance !

Et puis autre chose : la Ligue du LOL, ce cénacle basé essentiellement sur un microcosme de journaleux très parisiens, qui se divertissaient, ah ha ha que nous somme spirituels, à emmerder, rabaisser et dénigrer – essentiellement des femmes, mais pas que. Bon, on glosera à souhait sur le dégueulasse de la chose et les châtiments, si ce n’est déjà fait, mises à pied, licenciements et autres sanctions, ce n’est pas mon propos. Ce que je veux souligner ici, c’est que ce sont des journaleux de gauche, forcément, de la Bonne-Pensée pur beurre, des donneurs de leçons de morale, qui sont dans cette entreprise puante. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Ce que le vieux Léo Ferré paraphrasait ainsi – je sais, je l’ai déjà cité, j’ai mes marottes :

N’oubliez jamais que ce qu’il y a d’encombrant dans la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres.

Tibert

Clayettes désertes et indigestions

( Grand Déballage ? le vote blanc ou nul doit être pris en compte. Perso, il m’arrive de voter nul, jamais blanc : j’ai une opinion, et je l’exprime : « candidats minables », « non au cumulards » etc… et donc je compte 1 nul = 3 blancs. Mais comptez-les, nom de nom. Et donnez les chiffres. Zut quoi, on se déplace, on vote : on fait notre boulot, et ce serait en pure perte ? )

Mais je note qu’une jeune femme – c’est très moche ce qui lui est arrivé, percutée en scooter par un vieux de 92 ans en bagnole, et une jambe bousillée, donc amputation – réclame que les anciens passent des examens médicaux pour valider leur droit à conduire. Je ne suis pas contre, plein de pays le font (*) ; mais je note que lorsqu’un chauffard de 42 ans, de 29 ans, de 37 ans se sert de sa bagnole comme arme par destination et bousille une jambe, un bras, une colonne vertébrale, une vie, personne ne réclame un examen d’aptitude généralisé aux, respectivement, conducteurs de 42, 29 ou 37 ans. Notez, par ailleurs, que les statistiques d’accidents donnent les vieux comme plus prudents et moins dangereux. Alors ? il y a hélas des inconscients, des tueurs et des fêlés sur les routes (sans compter les bourrés et les shootés), et de tous âges. Croisons les doigts et restons à distance ; vivre est somme toute assez dangereux.

Ceci étant, il y a trois jours l’acteur François Berléand (superbe dans Les choristes, Ma petite entreprise, et d’autres…) exprimait sur un plateau télé son sentiment envers les GJ, qui, je cite, « le font chier ». Berléand n’est, de par sa profession, ni plus ni moins autorisé que quiconque pour donner un avis à la télé sur les GJ, mais lui est connu et télégénique, pas moi… donc on le lui demande, c’est un sujet vendeur, et il donne – courageusement – un avis globalement défavorable. Il a pour cela des arguments nuancés, pertinents, et en a farpaitement le droit ; et puis on ne peut pas aimer tout le monde, on n’est pas chez le papam François ou les Bisounours. Mais que n’a-t-il pas dit là ! il OSE ne pas apprécier les GJ ? haro sur Berléand. Un extrait des invectives sur Touïtteur, ce pis-aller de l’expression, où le tutoiement donne le ton : « Tu donnes envie de vomir… Au moins les «gilets jaunes» bossent pour la plupart avec leurs mains et suent, contrairement aux profiteurs et aux microbes de la société ». Mignon, non ? ou comment suer et avoir envie de vomir quand « le frigo est vide le 15 du mois ».

Tibert

(*) Evidemment si ça se fait ce sera payant, on parie ?

En passant par le 9-3 avec mes valises…

… ou comment ne pas déshabiller Mouloud, Moussa et Manuela pour habiller John, Gertrud et Siew-Lian ? c’est tout le cruel problème qui est posé à nos Chefs. Les J.O. de 2024 seront là dans cinq ans (quelle connerie ces J.O., devenus une machine à la Mickey-Mouse), et puis l’aéroport de Roissy reste hélas et en fait le seul qu’on puisse pratiquer chez nous en déplacements longues distances. Soupir… pourquoi grands dieux faut-il nous punir à passer par ce sinistre CDG pour aller de Montauban à Las Vegas, de Vesoul à Colombo ? Toulouse, Bordeaux, Lyon… ne feraient-ils pas l’affaire ? et puis Amsterdam, Zürich, Genève, Barcelone, zut quoi, on devrait pouvoir échapper à CDG ! Mais bon…

Les visiteurs étrangers sont mal accueillis – ça se dit et ça s’entend partout : le glauque RER-B est une vitrine à rebrousse-poil pour qui débarque à CDG pour visiter Paris. Rien que les tags, déjà… bonne ambiance ! Bref, on le sait tous, pour aller de CDG à Paris et lycée de Versailles, c’est au choix galère-punition-RER à 10 euros chacun avec ses valises sur les genoux, ou autoroute saturée jusqu’aux yeux, deux heures d’embouteillages. Alors on fait quoi ? on arrête de voyager ?

Mais ça y est, on va construire pour 2024 une ligne directe « RoissyRail » (*) vers Paname. Madame Borne, notre sémillante ministre afférente, en causait hier dans le canard. Insistant bien fort, et des deux pieds, sur la priorité conservée au RER, au quotidien, aux laborieux travailleurs. Elle parle d’or : ce RER-B a foutrement besoin qu’on l’améliore, le sécurise, l’embellisse, le rende propret, accueillant, ponctuel et digne de sa mission. Et je me pose, je vous pose la question : pourquoi faire une ligne spéciale, un GDG-Express, redondant et bien plus onéreux- trop cher, en fait – au voyageur ? il est plus logique, rapide, économique, et puis humain, de faire de ce RER-B un train chouette pour tout le monde, nom d’un chien. Justement, à propos de chiens, d’aucuns s’emportent contre le futur « train des riches » : ils ont raison. Le RER-B est largement améliorable, c’est évident, on part d’assez bas ! c’est juste un problème d’état d’esprit et de motivation : les banlieusards du 9-3 « méritent-ils » un train fiable, propre, sûr et pratique… et qui le reste ? la réponse, eh oui messieurs-dames, c’est à vous qu’on cause, vous appartient.

Tibert

(*) Evidemment, imagination débordante, ladite ligne sur deux bons vieux rails va rejoindre la Gare de l’Est, empruntant largement la même plate-forme que le RER. Pour 24 euros, paraît-il, soit 14 euros de plus pour 10-12 minutes de moins que le RER ( 48 euros pour un couple ? c’est compétitif, ça ? ). Zut quoi, si ligne nouvelle il doit y avoir, faites-nous un truc du 21 ème siècle, un monorail suspendu, un aérotrain, un bidule à lévitation magnétique, je sais pas, moi… et puis qu’il coupe dans le tissu moisi de la banlieue Nord, ça fera du bien. Embauchez le baron Haussmann, il sait faire.

Revenez la semaine prochaine

( Grand Déballage : quand il y avait UN président en exercice sur sept ans, ça ne coûtait pas cher d’entretenir les présidents retraités. De nos jours, on en a quatre ! Gigi, Chichi, Sarko et Pépère, qui nous coûtent un bras – alors qu’ils sont largement à l’abri du besoin, à ma connaissance. Faut arrêter… c’est féodal et ridicule. Dans la foulée, nous avons une tétrachiée d’anciens Premiers – j’ai renoncé à les compter, ça remonte à Fabius, Cresson… c’est vieux ! eux aussi sont à l’abri du besoin, pas de raison de leur tailler des avantages acquis excessifs. Des économies sensées, en somme, justes, et sans mettre personne sur la paille. )

Et puis je me suis diverti à cette histoire d’arnaque sur la Toile, un hacker prétendant avoir piraté l’ordi – et la webcam par la même occasion – de tas de braves gens qui auraient, les coquins, subrepticement visionné des sites pornos. Il menace, ce mal-faisan (sic), de dénoncer ces épouvantables dépravations – sauf à raquer 500 euros, et plus vite que ça. J’ai bien aimé le commentaire d’un lecteur du Firagots : « J’ai reçu ce mail aussi (…) Il ne coche aucune case me concernant (webcam physiquement offusquée, mots de passes incassables etc…)». Vous apprécierez la webcam prude et offusquée ! mais c’est en effet une précaution utile et simple d’obturer (*) sa webcam si l’on ne s’en sert pas, soit 99,5 % du temps.

Reste que – c’est le vrai sujet du jour – les gus de Médiapart ont refusé qu’on les perquisitionne dans le cadre de l’affaire des révélation sur le sieur Benalla : ils en ont en effet le droit, vu que c’est une enquête préalable (ah bon…). Ils sont bien entendu montés sur leurs grands chevaux, fait mousser : sanctuaire, protection des sources, attaque intolérable etc… Mais bon, les juges pourront revenir et perquisitionner sans opposition possible quand ils auront suivi la procédure ad hoc. Moi si j’étais Médiapart je profiterais du répit pour planquer tout ce qui doit l’être, non ? mais j’ai sûrement l’esprit mal tourné.

Tibert

(*) Obturer, occulter, masquer… au fait, ce serait un progrès, ça. Qu’on ait un volet d’occultation du petit oeil au milieu de la bordure haute de l’écran. Un truc simple, mécanique, tout con, pas cher. Pour décourager les voyeurs.

Immersions en vraie grandeur

( Je réagis à l’annonce selon laquelle l’Educ-Nat’ lance dans les lycées et collèges, avec SOS Homophobie, je cite, « une nouvelle campagne de sensibilisation contre l’homophobie et la transphobie dans les collèges et lycées, sur fond de recrudescence d’actes homophobes en milieu scolaire« . On va où, là ? c’est ça qu’on apprend à l’école ? « ça suffit », c’est le titre de ladite campagne. On ne peut trouver meilleur titre : oui ça suffit, il y a d’autres priorités plus essentielles. Par exemple stopper cette course effrénée à la médiocrité comme standard – bof, on va remonter les notes -, à la dérision du savoir, au dénigrement de l’effort. Certes, les homos, trans etc etc… ont des problèmes à l’école, la connerie macho se porte bien, mais à mettre ça en perspective dans le paysage ambiant c’est archi-secondaire. Quand il y a le feu ce n’est pas le moment de faire les cuivres. )

Mais au fait : Télérama bramait, mercredi dernier sur sa Une, son admiration pour DAU (prononcer Daô, bien entendu  😉  ), cette superbe création artistique attendue à Paris place du Châtelet et autour, sorte de happening « années 50 » supposé nous immerger dans la Russie et ses soviets de la bonne époque. Divins moments… le lancement a eu lieu hier soir, gros succès ! Je vous cite France-TV-Info, j’ai apprécié cet humour : « A DAU, l’immersion en URSS est totale : on fait la queue pendant des heures pour se rendre compte qu’il n’y a rien ». Le Figaro raconte le même bide ; Le Monde est encore muet… mais il sort l’après-midi, il a une excuse !

L’idée est pourtant très chouette et mérite un repêchage. Reste aussi à en inventer des homologues, une novatrice et inventive re-création grandeur nature des camps de rééducation de la Révolution Culturelle, ou des centres d’interrogatoires de la dictature Pinochet… bref les sujets sont nombreux et prometteurs.

DAU, c’est momentanément le bide, donc. Mais ça va se roder, vous verrez, on finira par trouver quelques bocaux de malossols et de chou aigre sur les étagères.

Tibert

Paraboles et approximations

L’édito du Monde, rien que ça, met cocassement en parallèle la « bienfaisante » limitation-couperet à 80 m/h (*), décidée cet été au mépris du bon sens et des récriminations quasi unanimes des vrais usagers de la route (assortie alors, pure coïncidence 😉  d’une prévision de recettes en très nette hausse pour les radars automatiques, miam miam) et la salutaire prudence dont fait désormais preuve le gouvernement, rugueusement instruit par deux mois de crise ouverte. Cette bébête image révèle d’abord une profonde méconnaissance des vraies causes de la route qui tue : 1) elle est dangereuse en elle-même, mal foutue en plein d’endroits, et on sait où ! et ça on doit le corriger ; 2) parce que les règles de base sont bafouées, et pas que la vitesse ! ce ne sont pas les radars automatiques qui vont mettre au pas les conducteurs bourrés, furieux ou inconscients ; juste rançonner tous ceux qui ont le tort de regarder la route au lieu de fixer anxieusement des yeux leur tachymètre. Il faut des contrôles humains, avisés, suffisamment fréquents et aléatoires, sur l’alcoolémie et similaires, les conduites dangereuses et ceux qui téléphonent ou « textent » en conduisant ; mais ça, pfttt, les gendarmes son trop occupés à contenir comme ils peuvent les co… poussées de fièvre hebdomadaires des gilets bouton d’or.

Et puis – filons la sotte métaphore proposée – quel radar automatique pour tempérer les ardeurs aveugles et sourdes de nos Chefs ? je cite le Monde : « Il y a un an, le gouvernement menait avec succès ses réformes pied au plancher, sans s’embarrasser de laborieuses concertations ni se soucier des critiques contre son attitude jugée trop autoritaire, technocratique et parisienne. Depuis qu’il a frôlé l’accident grave, voire mortel, le voilà soudain converti à une conduite beaucoup plus prudente. Ou, selon l’expression présidentielle, plus « intelligente » ». Eh oui… en clair, l’intelligence d’observer, d’écouter, de dialoguer, de nuancer. Tout ce qu’un radar est incapable de faire, surtout placé pour produire le maximum de pognon, et non sauver des têtes.

Tibert

(*) L’attitude « j’ai décidé, c’est comme ça et pas de rouspétance » du Premier Philippe sur cette initiative des 80 km/h tout-partout, a été quasiment révoltante – et d’ailleurs, on a vu la suite.

PS – La mesure du jour à proposer pour le Grand Déballage ? ça tombe sous le sens. Des limites de vitesse plus intelligentes et sensées, « faisables ». Rétablir le 90 km/h là où c’est sans problème. Et puis il subsiste des kyrielles de tronçons « 70 km/h », que personne ne respecte parce que la baisse de vitesse est minime et la plupart du temps injustifiée, a fortiori quand on est censé rouler au maximum à 80. A quoi  ça rime ? c’est juste pour faire ch…

Blablas aux petits oignons

( Le Grand Déballage : une idée par billet, « ils » en feront leur miel – ou pas ! Celle du jour : l’impôt direct et progressif doit s’imposer à tous. Français ? donc contributeur à l’effort de tous.  Pauvre ? 1,30 euro, 5 euros, 40 euros, mais pas « rien ». Rien, c’est hors citoyenneté. )

Mais au fait : sur Claclabar, un passager s’est plaint, dans ses commentaires post-voyage, d’avoir mal été traité, sinon maltraité… je cite : « Je voulais pas payer 60 euros à la SNCF du coup je me retrouve en blablacar enfermé dans une voiture avec 3 personnes qui veulent que les migrants rentrent chez eux. Finalement c’est quoi 60 balles dans une vie ?« . On ignore, à l’heure où je mets en ligne, combien a payé ce passager douloureusement marqué par son trajet. Disons X euros, sachant que X < 60. Eh bien, je dirai que X euros pour découvrir que la Pensée-Unique et l’unanimisme obligatoire envers les « migrants » ne fonctionnent pas partout, qu’il existe des individus capables de s’exprimer librement, c’est du fric bien placé.

Le problème avec les covoiturages, c’est qu’on peut voyager avec des cons (*), des réacs, des gauchistes, des souverainistes, des dingues, des emmerdeurs, des bavards impénitents, des taiseux, des qui se rencognent avec leur casque sur les oreilles et ne pipent pas un mot, des qui roupillent… hélas, le contrat ne garantit pas l’agrément de conversations consensuelles. Et dans la mesure où les passagers « anti-migrants » n’ont ni diffamé, ni injurié ces derniers, ils ont farpaitement le droit d’estimer – dans un espace privé, qui plus est – qu’on doit les renvoyer chez eux, vu que la Loi ne dit pas autre chose en cas d’entrée illégale sur le territoire national.

Ils ont tort ? ils ont tout faux ? à vous d’argumenter, chers covoitureurs « pro-migrants », c’est la démocratie même. Dans le respect des opinions si elles sont sincères ; à défaut, je propose que Claclabar édite un petit dépliant-vade-mecum du covoitureur, genre « De quoi deviser pendant le voyage ? » : le temps qu’il fait, qu’il a fait ou qu’il fera, bien sûr, incontournable ! et puis la faible pollinisation cette année ou l’an dernier ; la reproduction des bigorneaux dans les mers du Sud, et j’en oublie. De quoi en avoir pour ses X euros, satisfait d’un agréable vide consensuel.

Tibert

(*) On est toujours le con de quelqu’un, et qu’un con me considère comme un con me semble tout à fait sain et dans l’ordre des choses.

 

On peut penser que… sans aucun doute…

( L’un des sites internet marchands, genre La Déroute, Tarty, Boulancher, etc, que je fréquente de ci de là avec un compte-client,  – email, mot de passe et tutti quanti – ayant eu des fuites, je reçois assidûment dans ma boîte à courrier des brassées de cadeaux mirobolants tous les jours ; j’ai gagné, que j’ouvre vite le lien attaché, etc etc… Celui d’aujourd’hui mérite une mention pour ce délicieux texte, reproduit copié-collé (le nom de mon hébergeur est masqué) : « Xxxx-Mobile nous informons que dans notre suivi de qualité de service vous être dans notre liste des clients fédiles et pour cette occasion on donner un petit cadeau pour votre fedilité merci« . C’est mignon, non ? lu avec l’accent qui va bien, c’est très couleur locale. )

Mais trêve de méchancetés. Le Parigot titre sur les 80 km/h – vous savez tout le bien que j’en pense 😉  – et met l’accent sur la révolte des petits, des sans-dents, bref des provinciaux qui roulent tous les jours sur des départementales sans séparation centrale – dame, y  a pas vraiment le choix – contre cette mesure débile prise par des ectoplasmes parisiens jamais sortis des limites du périph’. Le DISR, Délégué Interministériel (*) à la Sécurité Routière, monsieur Emmanuel Barbe (**), vante les résultats atteints. De fait, on a « économisé » 200 vies sur les 11 premiers mois de 2018. Est-ce dû aux 80 km/h ? ah que oui ! nous dit-il : « Sans aucun doute, les 80 km/h fonctionnent. On avait déjà économisé cent tués avant la mise en place de la mesure en juillet… (ici je vais paraphraser, c’est trop tordu) …. mais comme Philippe-Premier avait annoncé la mesure dès janvier, c’est cette annonce « choc » qui a permis ce gain, vu qu’on en a causé dans les chaumières, et voilà ça a commencé à fonctionner !« . Et hop, hold-up sur 100 vies perdues en moins, ou gagnées en plus.

Notez que le même Barbe déclarait du nettement moins sûr de chez Sûr en juillet 2018 : « On peut penser que les 80 km/h ont joué un rôle mais il faut rester extrêmement prudent ». Prudence qui n’est plus de mise : c’est éclatant, aveuglant, c’est la vitesse, vous dis-je ! Les mecs bourrés qui zigzaguent ? les shootés au speed, au cannabis, aux tranquillisants ? les colleurs de semelles qui veulent doubler scrogneugneu sans rien y voir en face ? le type qui tourne à gauche juste en face de vous sans crier gare ? les scribouillards de SMS tout en roulant ? les panneaux Stop d’où l’on ne voit strictement rien ? les motards qui tentent de gratter 4 dixièmes sur leur dernier chrono dans les petits virelets vicieux ? à 80 km/h désormais, c’est bien plus sûr !

Tibert

(*) De même qu’il y a des agences gouvernementales en nombre effarant pour caser convenablement et pérennement tous les hauts fonctionnaires produits par les moules à hauts fonctionnaires, de même il existe en alternative, en second choix, des flopées de délégués interministériels. Tenez, voyez ce lien. Vous cherchez du boulot ? attendez voir… grattgrattgratt… ah oui, tenez, « Délégué Interministériel au contrôle de conformité des ralentisseurs en zone 30″, ça vous dirait ? y a du boulot, je vous cache pas ! on a eu des plaintes…

(**) J’ai du mal à le croire, mais sur ce site qui cite monsieur Barbe, ce dernier soutient que le mauvais état des routes est somme toute une bonne chose : « Le paradoxe, c’est que les routes les plus belles de France sont 3,5 fois plus mortelles que les autres. Parce que comme elles sont belles, on y roule plus vite. Le vrai facteur de dangerosité en sécurité routière c’est la vitesse. (…) Quand les routes sont en mauvais état les gens roulent doucement ». Poussons la logique, monsieur Barbe, ayons le courage de sauver environ 923,43 vies de plus par an : ménageons en grand nombre des trous bien balisés dans les chaussées (il y a déjà d’innombrables bosses soigneusement disposées, pourquoi pas l’inverse ?), ou, mieux, supprimons le macadam et revenons à nos bons vieux chemins de terre, poussiéreux ou boueux, selon la météo. Avec des charrettes à boeufs pour décourager les plus téméraires, on frisera les 2.411 vies sauvées.

C’est lundi, et sans ravioli(s)

Nous avions le vendredi sans bidoche – ça se perd un peu, le filet de barbue sauce hollandaise ou les saint-jacques au whisky et aux échalotes biaisant quelque peu l’esprit de la chose -, le Carême qui donne grosso modo des semaines de vendredis, on y a ajouté le Ramadan – plus facile à suivre en Janvier qu’en Juin – mais ça ne suffit pas ! voilà les Angliches qui tentent de nous refiler, vocabulaire y compris, leur « Dry January »  (Janvier Sobre, mais c’est plus sec en anglais, forcément *) : sans doute qu’eux n’en veulent plus, c’est trop dur. Il s’agirait soi-disant de passer tout le mois de Janvier, trente jours vu que le 1er du mois il faut finir les fonds de bouteilles, sans une goutte d’alcool… n’importe quoi… à l’impossible nul n’est tenu.

Mais ça ne suffit pas encore dans le masochisme post-crises de foie et bitures de Saint-Sylvestre : il faudrait en plus bannir viande et poisson des menus du lundi ! ce serait le « lundi vert »… agréablement étonné, je constate qu’on n’a pas encore tenté de nous le relooker en Green Monday. Mais ça viendra, n’en doutons pas, si cette mayonnaise-là (sans oeufs ?) prend.

Notez que selon l’article du Parigot susmentionné (**), ils seraient 500 à faire cette proposition saugrenue : effectif squelettique, sans jeu de mots. Et en plus ils se trompent ; je cite monsieur Canfin, écolo-que-plus-que lui–tu-meurs : « Une partie de la viande que l’on consomme en France est par ailleurs nourrie avec du tourteau de soja fabriqué en Amazonie, ce qui accentue sur place la déforestation ». Non. J’y étais, moi, môssieur : en fait les aliments du bétail sont composés au jour le jour en fonction 1) des exigences d’équilibre alimentaire, protéines lipides sucres cendres gnagnagna… 2) ET des prix des produits sur les places boursières dédiées : si le tourteau de soja états-unien est coté moins cher sur les places de Chicago (USA) ou Sao Paulo (Brésil), hop les gros industriels, d’un clic de souris, achètent 3.200 tonnes de tourteau de soja états-unien. Et qu’est-ce qu’on déforeste, hein ? les prairies du Minnesota ou du Manitoba ! rien, quoi : c’est déjà fait.

Tibert

(*) Donc le dry Nartimi, c’est possible en Janvier ?

(**) Susmentionné est menacé de disparition, regrettable ostracisme.

Vicieux, circulaire et lamentable

Les sociétés qui exploitent les autoroutes – et les gens qui y roulent – doivent, c’est contractuel, augmenter leurs tarifs déjà abusifs en ce début d’année… pourquoi ? 1) parce qu’elles doivent faire des profits, c’est leur religion ; 2) bicôze madame Ségolène en 2015 avait gelé ces tarifs, geste populaire mais… ponctuel, hélas, le mal étant fait avec la vente des bijoux de l’Etat (voir Jospin, Villepin et consorts) : il faut, paraît-il, rattraper ce retard de tarif ! 3) parce que les Gilets Bouton d’Or ont causé des millions de dégâts sur ces autoroutes, postes de péages saccagés, incendiés etc. Cocasserie de la situation, la ministre ad hoc, madame Borne, demande à ces sociétés gestionnaires de notre réseau de « faire un geste » pour le Peuple et le Pouvoir d’Achat : allez, soyez sympas, quoi, allez-y mollo sur les augmentations...

Eh oui : si les tarifs sont déjà largement excessifs, propres à foutre les pacifiques (sic) GJ en rogne et à commettre des déprédations, songez à ce qui va se produire si les augmentations sont violentes : ils vont tout casser ! en conséquence, Eiffage, Vinci et tutti quanti vont devoir relever encore plus leurs prix pour réparer les dommages, etc etc. Superbe cercle vicieux.

Faut-il le rappeler ? ces autoroutes ont été construites en grande partie avec NOS impôts et NOS péages. Il fut un temps, ça s’est dit en haut lieu, et nous, naïfs, nous le croyions, qu’on allait les « récupérer » gratis une fois finies de payer, la première étant l’ Autoroute de l’Ouest (l’ouest parisien, ça va de soi) : foutaises et contes de fées ! On a vu ce que valent ces discours, parole, parole, (*) chantait Dalida.

Attendons donc, confiants, la réponse pleine d’humanité, de compréhension et de modération de Vinci, Eiffage et consorts à la supplique de madame Borne  😉  : ces gens-là sont doués d’empathie à un point que nous nous soupçonnons pas.

Tibert

(*) Non, pas de « s » à parole. c’est de l’italien. Una parola, delle parole : un mot, des mots. Merci et chapeau, maître Cappello.