Madone et maldonnes

Je suis béat d’admiration devant l’entêtement et la mauvaise foi – la faux-culterie, pour être plus imagé – de nos Grands Chefs : il faut l’oser ! entendre Philippe Premier, depuis le Vietnam ou ailleurs, justifier les augmentations « scrogneugneu » des carburants « pour sauver la Planète« , c’est un grand moment « les yeux dans les yeux » de mauvaise foi. Il est bien clair pour tous que c’est depuis des lustres une des rentrées de fric favorites de nos bons et imaginatifs fonctionnaires de Bercy, et c’est si commode ! on en a absolument besoin, pas vrai ? il faut y passer, à la pompe. Il faut raquer, nolens volens, c’est réglé comme du papier à partoches.

Evidemment la pollution vient des voitures, mais pas que ! oh non pas que… tenez, les industriels… et les chauffages au fioul : j’en connais des tonnes de gens qui se chauffent au fioul, dans nos campagnes, vu que le gaz de ville… reste dans les villes – les canalisations vers les hameaux c’est trop cher pour des bouseux – et que les citernes à propane, sous l’oeil impavide et goguenard de la DGCCRF (censée surveiller la concurrence loyale et les fraudes) sont la chasse gardée et super juteuse de cinq ou six larrons en foire (*). Eh bien, le chauffage au fioul, ça ne pollue pas ? hein ? bien pire que les bagnoles ! il n’y a pas de filtres à particules… mais qui propose, là haut chez nos Chefs, aux mauvais Français qui s’en servent salement, de passer à des chaudières propres avec du gaz à tarif raisonnable, voire, rêvons un peu, subventionné ? ou avec des pompes à chaleur abordables ? silence de mort… apparemment ce n’est pas tendance. Alors ? alors polluez, polluez, on va en emm… asticoter d’autres, au hasard… les z’automobilistes, tiens.

Mais au fait : Ségo, notre Madone des Pôles et de Melle (dans le 7-9) réunis, madame Royal, dans un article que j’ai apprécié, s’en prend, elle aussi et comme moi, aux taxes obstinément croissantes infligées aux automobilistes. Lisez donc ça : c’est du nanan. Madame Ségolène, nonobstant un opportunisme sous-jacent et que je subodore, vous parlez d’or.

Tibert

PS – Tiens, Notre Macronibus Rex vient de confirmer ce que dit son bras droit : « J’assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l’essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail ». Certes… noble cause… eh bien, soit, et pour préserver le pouvoir d’achat des Français, et enfin casser cette sale habitude de tout mettre sur  le dos des automobilistes, « y a qu’à » baisser la fiscalité des deux types de carburants pour qu’ils soient alignés. Pas con, hein ?

(*) Vitogaz Antargaz Finagaz Primagaz Butagaz, les trois mousquetaires-gaz du propane en citerne à tarifs soignés, plus Repsol par-ci par-là au Sud-Ouest, et puis quelques frontaliers… pour les frontaliers.

Un bonbon ou une châtaigne

On sait peut-être qu’un individu mal embouché ou au Q.I. bas de plafond – ou les deux – avait, pour la soirée de Halloween – fête américaine assez débile importée hélas chez nous – appelé à une « purge » consistant à cogner massivement sur les policiers. Ce surdoué des idées stupides et / ou malsaines en ligne avait, hélas, rencontré un écho important sur les « réseaux sociaux » – quel euphémisme ! j’appellerais plutôt ça les « tam-tam de merde« . S’étant fait gauler, le jeune pasionario de la baston anti-flics a déclaré pour sa défense que c’était « une blague« . Une blague, bien évidemment… belliqueux et franc du collier en diable, le p’tit gars.

Mais bref… il se trouve aussi qu’un flic en civil et tout seul – quelle imprudence, de nos jours ! – s’est fait tabasser par une dizaine de courageux d’jeunes de la bonne ville de Hyères, dans le 8-3. C’était au matin du jeudi de Halloween… tenez, l’article du Monde sur le sujet. C’est évidemment très grave qu’on s’en prenne ainsi aux gardiens de la paix, terme qui dit bien ce qu’il veut dire. Il est clair que la Police fera son boulot pour coincer les agresseurs, c’est normal , et j’imagine qu’elle en a aussi la motivation. Il est non moins clair que si c’est à la Police d’appréhender les fautifs, c’est à la justice de punir, ça fonctionne comme ça en principe. Faute de quoi, autant pisser dans un violon pour jouer du Gounod. Et là j’ai comme un doute…

Cerise sur la tarte aux pommes, Le Monde conclut son article par ceci : « Bien que les faits se soient produits au moment de la « purge » annoncée sur les réseaux sociaux contre les policiers dans toute la France, rien n’indique à ce stade que ces événements soient liés. » C’était, en somme une broutille, juste un petit tabassage dans un coin d’un flic isolé : rien à voir, donc, avec cette « purge » se voulant de grande ampleur. Nous voilà rassurés.

Tibert

Chaperon 2.0

( Je déteste ces appellations Bidul’Truc 2.0 : cette référence à une version « plus avancée » d’un logiciel est débile. La mouture 2.0 du programme Schmurtz est toujours suivie, dans la vraie vie, par la Schmurtz 2.0.1 ou la 2.1 etc… bref 2.0 c’est du n’importe quoi, du journalisme pour les [ journalistes ] nuls ).

Mais bon… je lis dans le Firagots du matin-chagrin qu’on embauche maintenant sur les plateaux de cinéma des chaperons pour veiller à ce que les tournages de scènes de cul se passent en tout bien tout honneur. C’est un métier qu’on a rebaptisé du jouli nom de coordinateur (…trice) d’intimité ! Il est vrai que les femmes de ménage sont maintenant des techniciennes de surface, ce qui, vous en conviendrez, a nettement plus de gueule, tout comme technologique le fait infiniment mieux que technique. Alors donc, la présence sur le plateau – outre les acteurs et actrices, évidemment – du cameraman, du perchman, du scénariste, du metteur en scène, de l’éclairagiste, du preneur de son, de la script… et j’en oublie, ne garantirait pas que ça se passât vertueusement ? on va où, là, comme on dit à la télé ? jusqu’où ira-t-on ?

Ce système des chaperons – c’est très nord-américain, ce truc, mais pas que – est déjà utilisé dans certains pays par les gynécologues et plus généralement chaque fois qu’un mâle doit intervenir au plus près d’une femelle. Se pointe alors la caution, le chaperon, la coordinatrice d’intimité – généralement une femme assez rassise et revenue de tout émoi charnel – qui dissuadera par sa seule présence tout abus éventuel et pourra témoigner, si nécessaire, que tout s’est bien passé. Et donc on va le faire au cinéma, vu que les gros cochons y pullulent, paraît-il.

Je vais vous dire : on est loin du compte, là. Savez-vous qu’il y a des gynécologues-femmes et lesbiennes ? si si. Donc, la pauvre nana qui croit être peinarde en allant consulter ce genre de spécialiste… elle a tout faux. Vite un chaperon ! Symétriquement, imaginez un proctologue mâle et homo… hein ? Il va falloir généraliser le truc. Et pour être sûr de couvrir le large spectre des inclinations sexuelles diverses et variées, ce n’est pas UN coordinateur d’intimité qu’il va falloir, mais une équipe pluridisciplinaire. D’où l’intérêt des poupées gonflables pour les scènes torrides : elles ne balanceront jamais leur porc ! plus besoin de chaperon. Et d’une patience, avec ça ! Cerise sur le pudding, elles ne sont généralement pas syndiquées…

Tibert

C’est ça ! le joli bulletin rose, là…

Aux USA, on va voter, comme ils disent, au « midterm« , à mi-course du mandat décoiffant de monsieur Trump. Des législatives, en quelque sorte, pour corriger le tir de l’élection tonitruante de Donald T, ou, si ça se trouve, pour enfoncer le clou populiste et mal hotru d’il y a deux ans. A ce sujet, on glose, dans Le Monde, sur les dizaines de milliers de citoyens états-uniens qui ne pourront pas voter, Amérindiens, Noirs, Latinos… pour des raisons diverses et pas toujours honnêtes.

Cependant, chez nous, en opposition avec ces dispositions contestables, voire louches, nos Chefs ont pris d’autres initiatives : TOUS les handicapés vont pouvoir se pacser, se marier – puis éventuellement divorcer, ça se passe dans cet ordre-là – et voter ! Tous les handicapés ? tous. Un paraplégique, un aveugle, une manchote… ça va de soi. Mais un trisomique, une Alzheimer, un autiste ?  Je cite l’intéressant article du Monde, encore lui, qui traite de ce sujet : « Avant 2009, la norme restait l’interdiction [ du droit de voter, NDLR] et le juge pouvait être saisi pour la lever. Aujourd’hui, les personnes sous tutelle ont toutes le droit de voter et c’est au juge de demander une interdiction. (…)  L’Unapei estime à 100 000 le nombre d’handicapés mentaux sous tutelle en France, ce qui porte à 400 000 le nombre total d’handicapés mentaux en âge d’être inscrits sur les listes électorales« .

Voilà : avant on pouvait autoriser à voter, maintenant c’est par défaut la démarche inverse. Je ne sais pas comment les juges chargés des tutelles vont affronter, se coltiner ces 100 000 interdictions éventuelles du droit de voter ; songeant aux pratiques de nos politiciens, incontournables visites aux maisons de retraite, chaleureux serrages de cuillères aux mamies plus très opérationnelles dans leur fauteuil roulant (« et surtout n’oubliez pas d’aller voter dimanche ! Dugenou, vous vous souviendrez ?« , je m’interroge… derrière ces manifestes « bonnes intentions », est-ce bien sensé, et surtout franc du collier ?

Tibert

L’invention de l’eau tiède, enfin

( La mairie de Paris vient de se voir encore une fois envoyer sur les roses avec ses voies sur berges pour les piétons flâneurs et autres happy-few tandis que la valetaille qui a besoin de sa bagnole se morfond sur les quais de surface… deux à zéro, reste évidemment à la mairie de Paris de contester derechef, etc etc : quand on ne veut pas reconnaître, madame Hidalgo,  qu’on a pris des initiatives iniques et dommageables, on s’entête… à suivre, donc. )

Et puis notre gouvernement, décidément un des plus féconds en taxes nouvelles – ils y vont à donf, c’est sidérant ce que ça taxe – veut fluidifier le trafic des autoroutes au passage des péages. Eh oui, amis lecteurs, je vous en avais  causé : les autoroutes ça va encore, ça roule couci-couça, mais les péages c’est terrible : ça bouchonne abominablement, c’est une plaie. Chez nos voisins ? ça va très bien, merci, et de plus ils sont moins chers… à Singapour, tenez, chaque voiture a un boîtier radio, et les portiques qui surplombent les routes « lisent » à la volée ces boiboîtes pour facturer ce que de droit. En France on n’est pas aussi avancés techniquement, vous pensez bien.

Mais j’y songe : en France en payant un « pass », un abonnement, on passe, justement, les péages sans s’arrêter (on roule douuucement devant le poste de péage). Donc ça existe ? eh oui ça existe, on n’est pas si ringards que ça, mais IL FAUT PAYER l’abonnement. Vous pensez bien que les sociétés d’autoroutes n’ont pas loupé cette fabuleuse occase de vous faire casquer EN PLUS pour ne pas bouchonner, ou bien vous résigner à bouchonner à chaque péage, sur ces autoroutes déjà les plus chères d’Europe.

Moi je vois bien une possibilité : que nos chefs, pour une fois courageux, prennent enfin NOTRE intérêt en considération, et sachent expliquer aux gestionnaires d’autoroutes que, dorénavant, tout le monde passera les péages sans surcoût avec ce système de « pass ». Ils se sucrent déjà plus que suffisamment, et puis rouler à 130 pour perdre des quarts d’heures entiers à chaque barrière – sur la Côte d’Azur il y en a tous les 300 mètres, j’exagère à peine –  c’est idiot, c’est minable, lamentablement mercantile, et indigne d’un pays qui se prétend moderne.

Tibert

PS – d’ailleurs techniquement nos postes de péage sont pas mal en retard : pour payer en sou-sous il faut presque partout insérer ses piécettes une  à une dans la fente – et ça peut tomber, etc… avec les emmerdes qui vont avec. Dans les pays un peu évolués, on vous propose un « panier » large et facile d’accès, vous y balancez vos picaillons en vrac, et ils s’en débrouillent ! pas croyable. Chez nous on sait pas faire ça… mais ça permet d’admirer le paysage plus longtemps en faisant la queue derrière celui qui a fait tomber une pièce de deux balles et la cherche sous ses roues après avoir réussi à entrouvrir sa portière suffisamment pour se contorsionner hors de sa bagnole.

Tout le monde le fait mais faut pas le dire

( Au fait : au Canada, on a fait les comptes et additionné deux plus deux, puis tiré les conclusions : c’est maintenant possible d’acheter de l’herbe dans les boutiques – et de la fumer en privé, ça va de soi – sans raser les murs ni  s’exposer à des poursuites policières : ils sont moins cons que nous, les Canadiens )

Mais bon… autre chose : quatorze trotskistes sur cent-vingt-sept cadres de FO, paraît-il, soit un petit 11 %… FO, la centrale syndicale qui est a priori le point de chute et de nidation préféré des émules de Léon le barbichu. Pourquoi je vous cite ce chiffre ? eh bien le Palmipède Bridé révélait il y a peu l’existence d’un fichier (informatique ? en tout cas lisible à l’oeil nu après impression) façon trombinoscope enrichi de commentaires divers et variés, « ordure« , « homo« , « trop intelligent pour entrer au bureau confédéral » (sic), « collabo » etc… fichier qui fiche, justement, les « cadres » de cette centrale syndicale. Qui fiche illégalement, bien entendu : c’est strictement interdit, atteinte à la vie privée. Le rigolo de l’affaire, c’est que les syndicats – tout à fait dans leur rôle – ne manquent pas de pousser des hurlements chaque fois que dans une boîte on découvre l’existence de ce genre de pratiques.

Et alors ? et alors c’est l’arbre qui cache la forêt ! même moi je suis fiché ! Ah-ma-zone et LeChouetteCoin savent farpaitement tout ce que j’y ai acheté depuis que ça existe, Le Parigot (et tous les autres) sait lesquelles de ses pages houèbe j’ai bouquinées, si j’ai cliqué sur une accroche de cul – c’est juste un exemple – ou plutôt le nouvel aspirateur de chez Dugenou, etc. Nous sommes tous fichés, et le plus amusant c’est qu’il y en a plein qui en rajoutent, qui veulent en dire plus ! qui se racontent en long et en large sur Fesse-bouc ou Ouate-Sape, les photos du petit dernier, le barbecue de dimanche et le selfie avec la marchande de cacahouètes qu’était sympa.

Evidemment, on ne trouve pas sur les serveurs du Chouette-Coin les annotations pittoresques du fichier de FO, « abruti » ou autres noms d’oiseaux. Et alors ? on est toujours l’abruti de quelqu’un. Je vais vous dire : ces trucs de fichage, c’est massif et irréversible, depuis que Gutemberg a inventé l’imprimerie – avant, avec les moines copistes, ça limitait les possibilités, et puis peu de gens savaient lire. En latin, en plus… comment on écrit « abruti« , en latin ?

Juste un truc à savoir : quand d’aucuns trop curieux découvrent un fichier nominatif gênant et illégal, toujours se dire sidéré, abasourdi, ciel que vois-je ? comment se fait-ce ? ça alors !  toute autre attitude serait contre-productive.

Tibert

Discret assassinat du composteur

On se gargarise, là-haut chez nos Chefs, de nous « redonner du pouvoir d’achat« , le pouvoir d’achat y a qu’ ça !. Eh bien, tenez, un exemple probant : un couple de mes amis voyageant de Paris-Gare de Lyon à Montpellier (*) avec des billets SNCF normaux a eu un mal fou, d’abord à trouver un composteur – il semble qu’une mystérieuse épidémie les décime – puis à passer les tout neufs portillons à lecture optique qui commandent l’accès au train à quai, comme à Roissy. Avec l’aide d’une préposée soupçonneuse (« Vous les avez achetés en France, ces billets ?« ), ce fut cependant possible.

Mais désirant racheter par Internet des billets fissa-fissa – c’est l’ouverture SNCF de la chasse aux offres Prem’s de Noël – ils ont constaté qu’il était obligatoire de les prendre sous forme « e-billet« , électronique et nominatif. Ahhh ? eh non, il n’y a plus la case permettant de choisir un bon vieux billet-carton. C’est bien fâcheux, car de ce fait on ne peut plus revendre son billet en cas d’empêchement, sur TrocDesTrains.fr, Kelbillet.com ou autres. Cerise sur la gênoise, c’est 35 euros prix plancher, alors que c’était 25 il y a peu : + 40 % d’augmentation, merci la SNCF et le pouvoir d’achat !

C’était donc fini, le billet-carton « anonyme » ? mes amis ont résolu d’aller les acheter à la gare (*), aux guichets. Vingt minutes de poireau, et ils purent s’entendre dire par un Chef – le guichetier ne le savait pas ! – que oui, ou plutôt non, c’est terminé le billet Prem’s en carton : ç’en est fini de la possible revente, et de l’anonymat du voyageur. La SNCF s’est bien gardée de communiquer sur la chose, évidemment. Et les plates-formes de revente de billets vont pouvoir se mettre au chomdu.

Détail rigolo : dans leur train, mes amis ont entendu le contrôleur – il n’a pas contrôlé, en fait – demander aux passagers de « respecter leurs places » ! eh oui… l’informatique… facile, le chef de train a le plan de l’appareil, les sièges occupés, les noms, les cartes de réduction, les tarifs – il pourrait en savoir beaucoup plus s’il en avait le droit, sauf la marque de mon slip, que je garde secrète – et peut viser pile-poil le suspicieux du 7-92 qui a payé avec une carte Militaire ou Famille Nombreuse. Mais ce rebelle, ce mauvais Français du 7-92 est allé se vautrer dans un carré vide en bout de voiture : vous pensez, le train était rempli à peine à moitié ! Avec des fers aux pieds, peut-être ?

Tibert

(*) … à Montpellier-St-Roch, la gare, quoi. Pas cet ersatz de hangar-TGV planté au milieu de nulle part et des herbes folles à 6 km du centre-ville, avec bien entendu parking et navette payants ! 30 minutes gagnées sur le trajet vers Paris ? une heure de perdue à  regagner la ville : c’est le progrès, mais si, mais si, puisqu’on vous le dit.

Sociaux, les réseaux !

Juste trois mots pour dire deux choses :

– Les réseaux sociaux, comme on dit avec humour, avancent à grands pas vers la barbarie et le Moyen-Age, le sang et la mort moche, avec une motivation puissante en plus : le fric. On allait jadis se divertir à voir les lions déchiqueter et bouffer les chrétiens, ou le bourreau écarteler Ravaillac après lui avoir administré quelques gâteries : eh bien on y revient. Tenez, cette vidéo d’une caméra de rue qui a « vu » un suicidé se jeter du haut d’un immeuble, et qui a fuité grâce à quelques indélicatesses. On ne sait pas où ça va, mais on y va, et c’est très moche.

– Sur cette affaire de vidéo, on cherche les coupables, et on espère tous qu’ils seront confondus et punis comme il se doit : c’est dégueulasse ce qu’ils ont fait. Idem, madame Pécresse défendait hier à la télé l’idée de punir plus sévèrement les crimes et délits dans les zones de délinquance bien répertoriées (*), là où les braves gens n’en peuvent plus de vivre. C’est intéressant, quoique probablement chimérique car non-constitutionnel…

… mais, écrivant cela, on passe comme d’hab’ sous silence ce qui ne tourne pas rond chez nous, irrémédiablement : pour assurer l’ordre et empêcher les délinquants  de délinquer, il faut appréhender, certes, on y parvient souvent, mais ensuite et dans la foulée juger, punir – et puis réinsérer ensuite, si possible. Juger et punir ? MDR, comme on écrit sur les textos ;  ou bien « vaste programme », comme disait De Gaulle.

Tibert

(*) c’est un fait : on applique plus rigoureusement la loi – car c’est encore faisable – dans les paisibles bourgs du Tarn-et-Meuse que dans les cités où règne la loi des bandes. C’est juste l’inverse que propose madame Pécresse.

La burqa pour tou.te.s

(Le PCF, ce moribond sous perfusion des irréductibles militants, voit sa direction actuelle, avec Pierre Laurent – fils de Paul Laurent – mise en minorité par le « roué » (*) député André Chassaigne, auvergnat moustachu. Laurent ne recueille que 37 % des voix, et je vous laisse calculer combien de « larges masses populaires » ça représente, sachant qu’il n’y a pas eu de candidat PCF aux Présidentielles pour se prendre une gamelle, et qu’aux Législatives ça a donné 2,72 % des votants. Je vais vous dire : ironie des extrêmismes, et cent ans après, avec LFI, le NPA et autres chapelles du même tonneau, Trotski se porte mieux que Lénine et successeurs ! il faut dire que les seconds ont pu abondamment démontrer in vivo leur malfaisance ; le trotskisme, jamais, et pourvou qué ça douré !)

Mais au fait : cocorico, le Prix Nobel de Physique de cette année récompense entre autres un Français : monsieur Gérard Mourou, spécialiste des lasers. Bravo donc à ce chercheur de chez nous, on est les meilleurs, etc. Mais, horreur et putréfaction, cet ignoble individu s’est commis en 2009 dans une vidéo – assez confidentielle car très peu vue à l’époque -, une vidéo de vulgarisation scientifique mais sexiste ! arggghh, c’est épouvantable, et vous pensez bien que tous ces superbes travaux scientifiques ne valent du coup plus un clou. A propos de clous, justement, on envisage sérieusement de clouer monsieur Mourou au pilori, lui cracher à la gueule, #balancetonporc et autres amabilités.

Un astucieux fouille-merde du web a récemment déterré ce clip, avec les allusions perverses qui vont bien sur le supposé sexisme du chef Mourou (c’est en anglais, désolé !). Regardez-le, ce clip gentiment nunuche et humoristique, ça dure à peine quatre minutes, dont quatre à cinq secondes de shorts blancs et de cuisses dévoilées. Faites-vous votre opinion, et jugez l’infamie de l’ignoble chercheur libidineux. La mienne est faite : les peine-à-jouir et la burqa sont en train de gagner. Tenez, récemment Redouane Faïd l’a utilisée, la burqa, pour circuler incognito à Creil.  Il faut décidément supprimer tous les spectacles dégradants qui exploitent et dévoilent le corps des femmes, le Moulin Rouge et le Crazy Horse, etc, et puis les Chippendales de l’autre côté, y a pas de raison ; ça va assainir grave. Quant aux bikinis sur les plages c’est inadmissible, on voit les cuisses !

Bon j’arrête là, je vais déprimer. Disons-le, ça devient décidément très con.

Tibert

(*) « roué » dixit Le Monde (madré irait bien aussi) : bref, vu du Boulevard Blanqui à Paris, un bouseux du Puy-de Dôme, un plouc.

PS – A propos de Nobel, justement : on s’interroge gravement, dans les milieux où ça pense « bien », sur le peu de femmes nobélisées : en physique, trois seulement en cent-quinze ans ! C’est en effet inadmissible, et dorénavant il conviendra – notez, là-haut à Stockholm – d’équilibrer les nominations H / F ; démerdez-vous, quoi, inventez des découvertes au besoin. En attendant les remarques et critiques à venir, inéluctables, sur l’absence scandaleuse de Nobels LGBT, trans, queer etc.

Courte vue

Juste un mot sur les ophtalmologistes, opticiens, orthoptistes… on sait que le médecin ophtalmo est un être rare, difficile d’accès, que pour le rencontrer il faut s’armer d’une patience à toute épreuve. La Cour des Comptes propose des pistes pour bricoler des solutions… car manifestement ça merde, la santé des yeux, même la Cour des Comptes le voit. Alors, voilà l’idée, des petites tâches simples des ophtalmos, « Qu’est-ce que vous lisez, là ? AZERTYUIOP ?  » qu’on confierait aux petites mains opticiennes… petites mains qui se portent pas mal déjà, à voir les rutilantes devantures d’opticiens fleurir partout dans nos villes ; c’est manifestement un métier juteux que de vendre des lunettes.

Mais disons les choses crûment : c’est de volonté délibérée que nos Chefs, depuis des lustres, font l’impasse sur la santé des yeux et serrent le kiki à la filière ophtalmo. Car, imaginez-vous, ça coûte cher à la Sécu, ce genre de soins. Donc tant pis pour les yeux, on numérusse claususse tant et plus, et obstinément, et voilà ! des praticiens rares et inaccessibles, et que les patients se dém…brouillent avec ça.

Alors la ministre de la Sécu claironne l’équilibre bientôt atteint, bravo l’artiste, bel effort : victoire à la Pyrrhus, sur un paysage sanitaire minable et inquiétant, conjuguant déremboursement, renoncement aux soins et déserts médicaux. Combien de glaucomes, de DMLA ont bousillé la vue de nos concitoyens faute d’avoir pu consulter à temps et plus aisément ? Il paraît qu’on se décide enfin à débloquer les quotas de toubibs… acceptons-en l’augure ! sachant que pour les ophtalmos il faut une bonne douzaines d’années avant qu’on en perçoive l’effet, ce n’est pas demain qu’on verra – si on voit encore quelque chose ! – la situation s’améliorer.

Tibert